Nicolas Baverez : «La violence est une arme de destruction massive contre la démocratie»
L'historien Nicolas Baverez était l’invité de Punchline ce mercredi 22 mai sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet de l'hommage rendu aux deux agents pénitentiaires tués par un commando lourdement armé, lors du transfert d'un détenu le 14 mai : «La violence est une arme de destruction massive contre la démocratie»
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00:00 -Je crois que ce qui vient d'être dit,
00:02 ce ne sont pas des épiphénomènes.
00:04 Aujourd'hui, la violence, c'est vraiment une arme
00:07 de destruction massive pour la démocratie.
00:09 Quand la violence s'installe, il n'y a plus de paix civile.
00:12 S'il n'y a plus de paix civile,
00:14 ça devient la guerre de tous contre tous.
00:17 Il va de soi que c'est incompatible avec la liberté.
00:20 Aujourd'hui, comme on l'a dit,
00:22 on veut traiter ce qui se passe comme une succession de faits divers.
00:26 Mais aujourd'hui, la violence, où qu'on la prenne,
00:29 elle devient un système.
00:30 On a les attaques à l'arme blanche qui se multiplient,
00:33 on a ces meurtres entre jeunes,
00:37 ces agressions à répétition,
00:39 on a la montée du narcotrafic,
00:41 on a les agressions contre les agents et les élus de l'Etat,
00:45 et comme on l'a dit, en face, on a une commémonation.
00:47 Donc, la réaction, c'est d'organiser des cérémonies
00:52 et il n'y a pas d'action.
00:54 Et derrière,
00:56 il y a un grand mouvement depuis des décennies,
00:59 qui est la fonte de l'Etat régalien,
01:02 qui absorbait un peu plus de 6 % du PIB dans les années 60
01:06 et qui est tombé à autour de 3 %,
01:09 et l'explosion de l'Etat-providence,
01:11 qui absorbe 34 % du PIB.
01:14 Et que ce soit vis-à-vis de Vladimir Poutine,
01:17 de la Chine, de Xi, d'Erdogan,
01:20 ou que ce soit vis-à-vis de gens qui sont violents,
01:23 et il faut y rajouter, évidemment, les islamistes,
01:27 avec quand même un nombre de morts
01:29 à la suite des attentats impressionnants.
01:31 La seule réponse, maintenant, c'est une réponse collective,
01:35 qui est de dire qu'on refait de la sécurité une vraie priorité
01:40 et qu'on remet vraiment de l'argent sur la sécurité intérieure
01:43 et sur la sécurité extérieure.
01:46 Mais... Et que cet argent, comme on est dans un pays sûrement dété,
01:50 on va aller le prendre sur les dépenses sociales
01:54 pour le remettre sur la sécurité.
01:56 C'est un message compris par tout le monde.
01:58 Sous-titrage ST' 501
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