• il y a 5 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur la mort de Jean-Claude Gaudin, ex-ministre et ancien maire de Marseille.

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Transcription
00:00 - Europe 1, Pascal Praud. - Avec vous dans "11h à 13h" sur Europe 1.
00:04 - Jean-Pierre Foucault est avec nous et je le remercie. Bonjour Jean-Pierre.
00:08 - Bonjour Pascale.
00:10 - Et je viens de faire quelque chose vraiment dont j'ai horreur et je le dis aux auditeurs
00:15 puisque j'ai appelé Jean-Pierre Foucault pour lui demander de réagir
00:19 à l'annonce de la mort de M. Godin, Jean-Claude Godin,
00:23 et vous n'étiez pas au courant Jean-Pierre Foucault.
00:27 - Écoutez, j'étais sur la route, je viens d'arriver chez moi à Carré de Rouet
00:30 et je suis d'autant plus ému que j'ai dîné avec lui à l'entière.
00:33 Et voyez-vous, je disais à mon épouse en sortant du dîner,
00:38 j'ai l'impression que c'est la dernière fois qu'on me voit.
00:40 Je l'ai trouvé très fatigué, je l'ai trouvé irritable à souhait
00:45 alors qu'il était toujours enjoué avec mille anecdotes qu'il racontait
00:52 même si ça l'a pété parfois.
00:54 Et donc je suis très triste parce que c'était mon professeur d'histoire.
00:59 C'était mon professeur d'histoire en seconde et première,
01:03 puis ensuite nous nous sommes liés en amitié et depuis,
01:07 en quelque sorte, on ne s'est pas quitté.
01:10 Donc c'est très triste pour nous tous, pour Marseille,
01:16 parce qu'il a passé sa vie en tant que président de région,
01:20 en tant que député, sénateur et maire, à défendre cette commune magnifique.
01:26 - Il restera évidemment le personnage qu'il était,
01:28 il restera peut-être des choses concrètes qu'il a faites à Marseille, Jean-Pierre Foucault ?
01:32 - Bien entendu, bien entendu, parce que lorsque vous vous promenez dans Marseille,
01:37 il appréciait beaucoup le dire lorsqu'on se baladait avec lui dans Marseille,
01:41 il disait "tu vois, ça c'est moi, ça c'est nous, on a eu du mal, etc."
01:45 Il a fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses pour Marseille,
01:48 il a transformé Marseille après Nair Gaston Defers,
01:51 qui était lui-même également resté, je crois, une trentaine d'années.
01:55 Donc Marseille a évolué, a grandi, c'est vrai qu'on lui reproche beaucoup de choses.
02:00 Il a eu un drame dans sa vie, à la fin de son mandat, c'est la rue d'Aubagne,
02:05 vous savez qu'il s'est écroulé, les immeubles de la rue d'Aubagne qui se sont écroulés,
02:10 et pour lui c'était catastrophique, il me dit "entre nous il n'avait pas mérité ça,
02:16 si vous voulez, bien qu'il ne fût pas responsable."
02:19 Non, c'est un grand homme que perd Marseille, que perd la France,
02:26 parce qu'il a été ministre, il a été, je vous l'ai dit, député, sénateur pendant plusieurs mandatures.
02:35 Il a été 25 ans maire de Marseille, il avait donc 84 ans,
02:40 et cet annonce a été confirmée par son secrétaire à France Bleu Provence.
02:45 Il a été également, vous l'avez dit, président de région, de métropole, vice-président du CEDA,
02:50 il avait concentré toute sa vie à sa politique, il avait été aussi ex-ministre,
02:54 et puis vous disiez qu'il avait été professeur d'histoire,
02:57 est-ce que vous avez peut-être des souvenirs ? Vous étiez au lycée ?
03:01 Le professeur d'histoire qu'il était, était le même que l'homme politique,
03:06 l'homme politique c'est l'histoire d'aujourd'hui.
03:08 Vous savez, moi je lui disais toujours "j'aimerais pas être celui qui écrit tes discours",
03:12 parce qu'il prenait le discours, il disait la première phrase,
03:15 il le mettait de côté, et tout seul ensuite il disait ce qu'il avait à dire.
03:21 Et nous, je me souviens toujours qu'en tant que professeur d'histoire,
03:24 il entrait, il était impressionnant parce qu'il était grand,
03:26 et puis il parlait fort avec la faconde qu'on lui connaît,
03:30 et il disait "fermez vos livres", il s'assied sur le bureau,
03:33 "je vais vous raconter la révolution", et ils nous racontaient la révolution.
03:36 Et en fait, on apprenait mieux en écoutant Godin qui nous racontait la révolution,
03:40 qu'en essayant d'apprendre par coeur nos livres d'histoire.
03:42 Donc c'était un homme passionné, c'était un homme fidèle,
03:48 c'était un homme que j'aimais beaucoup.
03:50 - Il était né en 1939 et son premier mandat était en 1965,
03:56 le jeune professeur d'histoire géographie est élu au municipal
04:00 sur la liste sociale au centriste menée à l'époque par Gaston Defer.
04:05 - Il était indépendant paysan, si vous voulez.
04:07 Il était indépendant paysan, et c'était le plus petit conseiller municipal de l'ère Gaston Defer,
04:15 il avait un tout petit bureau.
04:17 Et son rêve de ce jour-là, c'était de s'asseoir dans le siège de Gaston Defer,
04:25 ce qu'il a fait quelques décennies plus tard.
04:27 - Et il avait annoncé son retrait de la vie politique, en tout cas des élections municipales en 2020,
04:33 puisqu'il ne s'était pas présenté.
04:34 La difficulté pour ce type d'homme, c'est de passer à autre chose Jean-Pierre Foucault,
04:38 lorsqu'on a été aussi présent sur la scène médiatique,
04:40 et quand vous dites que vous avez dîné avec lui il y a 48 heures,
04:45 et que vous avez ressenti peut-être une forme d'amertume,
04:47 c'est ça la difficulté de ces hommes qui sont en prise directe avec une activité importante,
04:52 et puis qui tout d'un coup, j'allais dire, ont une retraite classique ?
04:57 - Oui, mais il n'avait pas d'amertume, il était...
05:00 parce qu'il me disait, il n'arrivait plus à marcher,
05:03 mais il me disait la tête, on le voit d'ailleurs dans les discours qu'il tenait à table, etc.,
05:09 la tête fonctionnait très très bien,
05:10 et il me disait du bien de l'actuel maire de Marseille,
05:16 il me disait s'entretenir de temps en temps avec le président de la République, qu'il l'appelait,
05:20 donc il n'était pas, comment dirais-je, c'était un singe à qui on demandait encore conseil,
05:26 et il savait cela, vous savez, moi j'ai toujours une anecdote,
05:31 un jour je suis allé, il n'y a pas très longtemps, il y a un an ou deux,
05:33 je suis allé chez des amis à Mougins,
05:35 et je suis passé le prendre chez lui à Marseille,
05:37 et tout au long de l'autoroute, de notre parcours,
05:40 il n'a pas arrêté de me donner les résultats des élections d'hôtels communes,
05:45 à droite de l'autoroute, à gauche de l'autoroute,
05:47 pour savoir ce que ce personnage a fait, etc.
05:50 C'était un passionné, un passionné, un singe,
05:53 et il était encore très écouté de nos dirigeants actuels.
05:57 - Et bien merci beaucoup Jean-Pierre Foucault,
05:59 et puis c'est vrai que pour le journaliste que nous sommes,
06:03 que vous êtes bien sûr animateur, mais aussi bien sûr journaliste,
06:08 c'est aussi des hommes qui appartiennent à un passé,
06:14 des hommes qui n'existent plus, se moulent et un peu cassés.
06:17 C'est-à-dire que ce sont des gens haut en couleur, truculents,
06:20 c'est un personnage, Godin.
06:22 Et aujourd'hui les choses sont un peu plus formatées peut-être,
06:25 dans tous les domaines, et en politique notamment.
06:27 Merci en tout cas Jean-Pierre Foucault,
06:30 merci, il est 11h39,
06:33 et vous allez pouvoir réagir peut-être, évidemment,
06:36 si vous habitez Marseille, parce que c'est une figure,
06:39 vraiment, comme le dit Jean-Pierre Foucault,
06:41 figure de Marseille, mais figure de la France également,
06:43 qui a disparu. Je vous propose d'écouter une...
06:47 - Une archive européenne, quand Jean-Claude Godin avait été nommé ministre en 1995.
06:51 - Eh bien, écoutons-le.
06:53 - C'est quand même très important dans la vie d'un homme politique
06:56 d'arriver, de s'asseoir à la table du Conseil des ministres.
07:00 Alors c'est déjà pour moi quelque chose de très important,
07:02 c'est à la fois solennel,
07:03 mais ça devient vite convivial du fait de la personnalité
07:06 du président de la République, qui met rapidement à l'aise.
07:09 Pour ce qui est des dossiers qui m'ont été confiés,
07:12 qui sont très importants, j'irai à ma méthode.
07:15 Méthode que j'ai déjà expérimentée dans la région de Provence,
07:18 à la Pocote d'Azur, et dans la ville de Marseille.
07:21 D'abord apprendre, d'abord regarder,
07:24 d'abord voir quelles sont les enveloppes financières.
07:27 Et ensuite, nous soumettrons, c'est le souhait du Premier ministre,
07:32 sans doute avant la fin de l'année, un certain nombre
07:35 de dispositions à l'approbation du Parlement.
07:38 Mais d'abord, ça commence par le dialogue et la concertation.
07:40 C'est étonnant que vous ne me disiez pas que c'est la méthode de baladure.
07:43 Alors écoutez, je crois qu'il faut s'appliquer,
07:46 il faut travailler, et je suis très heureux de pouvoir le faire.
07:50 Nous sommes en 1995, la faconde, l'énergie, la voix
07:55 de Jean-Claude Godin, le charisme en un mot.
07:57 Je vous propose d'écouter peut-être un deuxième extrait
08:02 d'une archive que Laurent Tessier a retrouvée ces dernières secondes.
08:06 Ce soir, la ville a une nouvelle majorité.
08:10 Une majorité de rassemblement, une majorité d'ouverture,
08:14 avec Renaud Muselier, avec les députés, nos amis.
08:18 Nous allons tout mettre en œuvre, tout notre cœur,
08:22 toute notre capacité pour faire changer cette ville.
08:26 Nous avons en particulier deux priorités, l'emploi et la sécurité.
08:32 Et nous mettrons en œuvre tout ce que nous pourrons
08:36 pour que l'on puisse, dans de bonnes conditions,
08:40 préparer Marseille à l'an 2000.
08:42 Jean-Claude Godin est mort.
08:45 Si vous nous rejoignez un instant, il avait 84 ans.
08:48 C'était une figure populaire, importante de la vie politique française,
08:52 mais bien sûr de la vie marseillaise.
08:54 Et vous entendiez ces quelques mots lorsqu'il avait été élu
08:59 maire de Marseille en 1995.
09:02 11h42, la pause, nous revenons.
09:05 Et si vous voulez réagir avec Pascal Praud, de 11h à 13h sur Europe 1,
09:09 un seul numéro, le 01 80 20 39 21.
09:11 Et en plus, il est non surtaxé.
09:13 A tout de suite sur Europe 1.
09:14 [Musique]

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