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Lilia Benchabane
France Inter
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20/05/2024
Son spectacle “Handicapée méchante” est au Théâtre du Marais jusqu’au 26 juin et en tournée et son livre "Ma vie est un blind test" (éd Solar, 25 avril )
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Place aux nouvelles têtes avec vous Mathilde Serrel, ce matin, une humoriste presque aveugle
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qui n'a pas froid aux yeux, c'est tel qu'il dit, Lilia Benchabane est dans notre studio.
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Portrait sonore.
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*Sonnerie de téléphone*
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Avant sa première rentrée des classes, elle n'avait pas conscience de sa différence,
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qui selon le robot conversationnel ChatGPT est ce qui rend unique ou spéciale.
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En vrai, c'est beaucoup plus compliqué.
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Harcèlement, humiliation, humiliation, elle en casse tellement de coups dans sa vie scolaire
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qu'arrivée au lycée, elle décide de les rendre.
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*Voix de Serrel*
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Elle regarde les pestes de la série Gossip Girl en boucle, sauf qu'elle vit dans les
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Hauts-de-France et pas à Manhattan.
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Mais pour le reste, c'est pareil, devenir cool et populaire en se moquant des autres.
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Elle passe du stade de harcelée à harceleuse, puis laisse tomber l'humour agressif pour
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se faire de vrais potes.
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*Voix de Serrel*
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Tout était mélangé, c'était terrible, il y avait un vrai melting pot.
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Melting pot, c'est quand t'as tes potes qui se melting.
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Tout mélangé, c'était beau.
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J'avais un copain à moi, il s'appelait Mamadou Paulo Cader.
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Il faisait des phrases bizarres du style.
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*Voix de Serrel*
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Tout mélangé mais bien.
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Le spectacle 100% de bouse de Djamel, c'est le one man show qu'elle connaît par cœur
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et celui qui déclenche ses premiers rêves de stand-up.
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Originaire de Lille, elle se lance un jour à Paris pour que personne ne la reconnaisse
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et décroche son premier rire.
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5 personnes qui se marrent.
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Il n'en fallait pas plus pour qu'elle se projette en future star de l'humour.
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Bientôt au sein du Djamel Comedy Club, la consécration, son sketch à montreux fait
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des millions de vues, elle démarre sa carrière et raconte aujourd'hui son parcours à tâtons.
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Dans son livre « Ma vie est un blind test » et son spectacle « Attention handicapée
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méchante », Lilia Benchabane, bonjour.
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Bonjour Mathilde.
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C'était comment ce premier rire dans le créneau des débutants à 17h dans une salle
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de stand-up ?
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C'était le même bruit que celui-là.
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C'était exactement comme ça, bien gênant, avec du recul maintenant que je le réentends.
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Mais trop de fierté.
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Et je crois que j'avais 20 ans, 19 ou 20 ans, et j'étais trop fière de faire rire
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5 personnes que je ne connais pas.
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Et ça vous a encouragé, en tout cas, ça vous a donné une sorte de diplôme, de sésame.
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Vous vous êtes dit « Ok, j'y vais là ».
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Je me suis dit « Ok, c'est le premier, si les 5 personnes ont ri, peut-être que
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je peux faire rire encore plus de personnes ». Et du coup, c'est comme ça que ça a
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commencé.
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Au départ, c'était secret, ces allers-retours entre Paris et Lille pour faire du stand-up.
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C'était comme un crush, un amoureux, un amant.
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Et pourquoi ça devait rester secret ?
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Ça devait rester secret déjà parce que j'avais peur qu'on se moque de moi.
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Donc je m'étais dit « Ok, si mes potes du lycée l'apprennent, ils vont dire « Mais
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tu te tapes là, on t'a voulu faire des blagues ». » Donc c'est toujours le côté
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regard des gens.
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Et après, parce que ma famille, etc., je n'avais pas envie de leur dire.
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Ma mère, je savais qu'elle allait me dire « Mais t'es folle, jamais tu fais ça,
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tu vas faire des études et tu vas trouver un job comme tout le monde ». Et du coup,
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c'était cool de le garder secret.
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Et pendant un an, c'était un peu ma deuxième vie, ma double vie.
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Excitant aussi.
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Trop bien.
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Jeudi, vous faites des allers-retours, ça a l'air simple.
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Vous prenez le train, tout ça, mais vous êtes née albinos et malvoyante.
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C'est comme si votre mère avait accouché d'un Pokémon Limited Edition, écrivez-vous
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dans votre livre.
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L'auto-dérision, ça a été votre salut et votre revanche, Lya Benjamin.
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Exactement.
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Je découvre l'auto-dérision au lycée, où je commence à faire des blagues sur ce
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qui m'arrive à mes potes.
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Et je me rends compte que ça me rend hyper cool.
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Et du coup, les gens m'aiment bien.
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Alors qu'avant, comme j'étais hyper méchante, on ne m'aimait pas trop.
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Parce que j'avais ce truc de « j'attaquais avant qu'on m'attaque ». Et je découvre
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l'auto-dérision et je me dis « bon, pas très bien, si c'est comme ça qu'on
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m'apprécie, c'est que si je peux faire rire mes potes au lycée, je peux faire rire
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d'autres personnes ».
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Et là, ça vous a aussi apporté une revanche par rapport à vos anciens harceleurs qui
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maintenant vous écrivent pour vous dire « c'est génial, t'es sûre que t'allais
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y arriver ».
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Oui, il y a le côté où je suis hyper contente de me dire « ok, t'auras jamais de place
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au spectacle, rêve ! ».
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Et oui, c'est vraiment une revanche parce que jamais je ne m'étais autorisée à
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me dire « ok, tu pourras, entre guillemets, ce handicap, cette différence dont tu as
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vraiment honte, tu pourras un jour t'en servir et en faire un truc bien ».
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Donc oui, c'est une petite revanche.
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Est-ce qu'il vous a donné des conseils, Jamel ? Puisque vous vous avez intégré dans
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la troupe du Jamel Comedy Club.
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Oui.
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Il ne m'a pas donné de conseils particuliers, il me disait toujours « détends-toi ».
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Parce qu'à chaque fois qu'on tournait les émissions, j'étais hyper stressée.
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Mais il est adorable, très gentil, très protecteur.
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Et voilà, dans la troupe du Jamel Comedy Club, on est comme ses enfants.
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Vous avez 27 ans aujourd'hui, vous êtes une grande enfant.
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Mais vous avez fait 25 ans d'études ! Expliquez-moi comment vous vous êtes dévoyée.
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C'est terrible.
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Les études, c'était… Alors déjà, j'ai redoublé la seconde, parce que j'étais
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un peu une élève perturbatrice.
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Donc j'ai redoublé ma seconde, et puis après je me suis retrouvée toute seule.
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Puis après j'ai été à la fac, j'ai redoublé ma première année de fac, ma deuxième
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année de fac.
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Puis j'ai fini par avoir mon master.
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Un petit peu entrichant.
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Mais bon, ça, ça reste entre nous.
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Entre nous et les 10 millions d'auditeurs.
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Waouh, c'est beaucoup ! C'est beaucoup trop !
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J'ai gonflé jamais dessus.
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Non, presque.
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Et donc vous avez quand même aussi cette caractéristique, c'est que vous avez toujours
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fait exactement comme si il n'y avait pas de problème.
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C'est-à-dire que vous souffrez d'un manque de mélanine, qui a des effets sur la vue.
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Vous avez un à chaque œil.
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C'est votre package, comme vous dites dans « Ma vie est un blind test ».
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Et vous racontez comme en petite, en fait.
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C'est vrai que vous avez des rendez-vous à l'hosto, mais sinon vous faites du tennis,
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du judo.
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Vos parents vous laissent faire des trajets toutes seules.
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Mais ils étaient morts de trouilles et ils prenaient sur eux, en fait.
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C'est ça, en fait.
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Il y a le côté où je les remercie vraiment de ne pas m'avoir couvée.
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Parce que du coup, je n'ai jamais senti qu'on me mettait des barrières.
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Et donc, j'ai vraiment fait ma vie comme si j'étais normale, vraiment comme tout
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le monde, comme si je voyais vraiment tout.
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Et du coup, petite anecdote, une fois, je crois que je sortais pour aller en cours à
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la fac.
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Et puis, à un moment donné, ma mère m'appelle et me dit « ça va ? Tu vas bien ? »
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Je dis « bah ouais, ça va, pourquoi ? »
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Elle me dit « non, parce que j'ai vu les pompiers passer, je pensais que tu t'étais
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fait écraser.
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Du coup, je voulais juste être sûre que tu allais bien ».
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Donc, c'est un côté inquiétude, plus plus.
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Mais bon, ils ont vraiment mis leurs inquiétudes de côté.
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Dans le livre, il y a également un tuto maquillage pour se maquiller dans le noir.
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Je pense que vous avez aussi décidé de vous maquiller sans bien y voir.
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Ça vous a fait parfois des apparitions au lycée avec une joue plus rouge que l'autre.
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Mais bon, un petit clown, on ne va pas se mentir.
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Mais c'est un moteur très puissant.
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Et parfois aussi, ça peut vous mettre en danger.
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Vous avez fait du ski à Val Thorens avec une bande d'humoristes, ça a failli mal
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tourner.
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Oui, complètement.
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Il y a un côté où je repousse vraiment mes limites, mais en même temps, je sais
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dire stop quand il faut arrêter.
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Et là, par exemple, le ski, c'est un truc que je ne referai plus jamais parce que c'était
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hyper dangereux.
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Et je pense que ça aurait pu vraiment mal se finir parce que la chute incroyable que
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j'ai faite sur 20 mètres, je crois que tout le monde s'en souvient.
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Vous dites que vous faites parfois des dénis de handicap.
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C'est dangereux, mais nécessaire.
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Je pense que sinon, je ne ferai pas grand chose de ma vie.
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Je ne vais pas encourager les gens à le faire parce que je n'ai pas envie que quelqu'un
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se blesse à cause de moi.
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Mais j'ai un côté où vraiment, je me dis par exemple, le ski, c'est un truc où ma
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mère m'a toujours dit que tu ne peux pas faire du ski parce que la neige est très
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blanche et du coup, avec le soleil, etc., ça va t'éblouir et tu ne verras rien.
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Je me dis que je n'en ferai jamais.
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En fait, dès que j'ai pu, sans sa permission, je l'ai tellement fait et elle avait tellement
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raison parce qu'effectivement, c'est hyper dangereux.
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- Alors, il y a une autre caractéristique dans vos spectacles, à part qu'il y ait
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des anciens harceleurs du lycée ou du collège qui essayent de se glisser dans la salle,
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c'est que vous interpellez beaucoup la salle, un peu à la manière de Roman Fréciné
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où les places au premier rang.
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Sarah Chapridor, on va écouter un extrait.
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- Toi, tu es aveugle et tu es au premier rang ?
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- Deuxième.
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- D'accord, il ne fallait pas t'embêter, je te renvoie une bande-son.
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Tu n'étais pas obligée de venir.
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Ça va, tu aimes bien mes blagues ?
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- Oui.
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- Lui, il est choqué, vraiment.
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Mais il ne sait pas qu'il y a pire qui arrive en fait.
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- La bande de vieux égarés, la célibataire en galère au fil des années que vous retrouvez
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dans la salle, vous avez déjà eu votre premier spectacle.
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Les fonctionnaires qui se marient entre eux, comment vous les distinguez ? Comment vous
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jouez avec la salle ?
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- En fait, ce qui est drôle, c'est qu'ils ont toujours ce truc de le stand-up, on ne
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parle qu'au premier rang.
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Sauf que moi, je ne les vois pas.
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Donc vraiment, je parle à toute la salle.
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Et donc les pauvres, premier ou dernier rang, ils y passent tous.
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- Attention handicapés, méchantes, c'est tous les mercredis à 19h30 au Théâtre du
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Marais à Paris.
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Et puis il y a une tournée également qui passe par Clamart, Bruxelles et Lille.
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Le livre « Ma vie est un blind test » est excellent, c'est sorti chez Solar Editions.
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Il y a Ben Chabannes, bonne route.
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- Merci.
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- Et merci Mathilde Serrell et merci aussi à nos 100 millions d'auditeurs.
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*Rires*
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