Jean-Louis Murat - Les jours du Jaguar (Live La Cigale 2009)

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Live final Paris (La Cigale) 28 mai 2009 - Tournée Tristan en solo

Quand Jean-Louis Murat sape les structures de ses chansons (LE MONDE 29.05.09)
Le 28 mai, jour où Julien Coupat, accusé d'avoir saboté des lignes de train à grande vitesse, sort de prison caché dans le coffre d'une voiture pour échapper aux photographes, Jean-Louis Murat sape à Paris les structures de ses chansons. Après tout, il a le droit, ce sont les siennes, mais son public, pensant que la propriété, c'est le vol, les envahit immédiatement, crie "Jean-Louis", les fredonne après les avoir reconnues (Cailloux, Toarmina, Les Jours du Jaguar, Si je devais manquer de toi...), ce qui n'est pas donné pour un non-exégète.
A l'aide de deux guitares, l'une acoustique, l'autre plutôt terroriste, électrique, noire et blanche, au son crade, épais, le "trublion" de la chanson, aurait dit le général de Gaulle s'il vivait, donnait à la Cigale, à Paris, l'avant-dernier d'une cinquantaine de concerts en solo - l'ultime tentative de destruction mélodique est réservée au Théâtre municipal de Béthune (Pas-de-Calais) le 29 mai.
Murat a les cheveux longs, un harmonica aussi, une loupiote au-dessus de la tête. Point barre. Il n'a pas ouvert d'épicerie dans un village de Corrèze, il habite plus au nord, dans le Puy-de-Dôme. Il n'y potasse aucun précis de la révolution à venir, mais y prépare depuis des décennies en continu de "nouveaux albums", qu'il sort en rafale. Le prochain est annoncé pour le 21 septembre. Échantillon à la Cigale, L'Incendie ou encore Yes Sir, toutes deux électriques et flambantes.
Voix de grâce, yeux limpides, Murat est, en solitaire, un casseur génial. Il faut l'emprisonner.
Véronique Mortaigne
Article paru dans l'édition du 30.05.09

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