Valeriia Liubimova, l'espoir russe de BMX qui veut gagner pour la France

Le Parisien

07/05/2024

Valeriia Liubimova a quitté la Russie à 17 ans, quand la guerre en Ukraine a commencé. Aujourd'hui elle a 19 ans, a la nationalité française et rêve de disputer des Jeux olympiques de Paris sous les couleurs de la France.

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00:00 Je suis arrivée en France en septembre 2022.

00:04 J'avais 17 ans.

00:06 Aujourd'hui, Valéria a 19 ans.

00:08 Grande espoir du BMX Freestyle en Russie.

00:10 Elle a quitté son pays quand la guerre en Ukraine a commencé.

00:12 Et maintenant, c'est pour la France qu'elle rêve de participer aux Jeux Olympiques.

00:15 On est parti avec ma famille.

00:20 Parce que la situation politique en Russie, on n'est pas d'accord.

00:26 On ne peut pas rester dans un pays qui a commencé la guerre contre notre pays.

00:32 Ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal du tout.

00:34 C'est donc à Montpellier que Valéria a posé ses valises.

00:37 Inscrite en licence d'anglais-russe à l'université, elle a presque une vie d'étudiante normale.

00:41 Je suis pas 8h30.

00:45 Et du coup, on va à l'université parce qu'aujourd'hui, j'ai mes examens.

00:50 Parfois, c'est compliqué.

00:51 Parce que le monde français, il n'est pas mal pour la vie.

00:55 Parfois, à l'université, je ne comprends rien du tout.

00:57 Mais si elle s'est installée à Montpellier, c'est parce qu'ici, elle bénéficie des meilleures infrastructures pour s'entraîner.

01:03 Avec notamment le plus grand BMX skatepark d'Europe, où elle roule quasi tous les jours.

01:10 Le tout encadré par les meilleurs entraîneurs du Pôle France BMX qu'elle a intégrés il y a un an.

01:24 Elle est tellement, tellement...

01:27 C'est dingue. Elle est perfectionniste en fait.

01:31 Ouais, mais des fois, c'est trop.

01:34 Il faut se contenter de chaque réussite.

01:38 J'ai fait n'importe quoi.

01:48 T'as fait un 3.6.

01:52 Et je pose.

01:53 J'ai sauté.

01:58 Et après, j'ai fait le 3.6.

02:00 Quand elle a fait les démarches pour venir s'entraîner ici, forcément, on a regardé aussi son niveau sportif avant tout.

02:05 Elle montrait déjà des exploits.

02:08 Parce que pour son jeune âge, elle réalisait des figures que certaines du niveau mondial réalisaient déjà.

02:15 Donc on s'est dit, avec tout un processus d'entraînement et de suivi d'entraînement,

02:19 il y a quelque chose qu'on peut justement lui apporter et la faire évoluer pour qu'elle performe au niveau international.

02:26 C'est un beau message.

02:27 Puis justement, c'est pour ça aussi que la Fédération Française de Cyclisme a tout mis en œuvre pour justement la naturaliser.

02:33 Ce sont des démarches qui ont été très rapides.

02:35 Et voilà, ça fait partie aussi d'une des missions que la FED veut montrer.

02:41 La porte est ouverte à tout le monde.

02:43 Donc voilà, c'était une démarche de sa part.

02:45 La Fédération a mis tout en place pour l'accueillir.

02:48 Et donc maintenant, elle est bien intégrée.

02:51 Valéria a donc obtenu la nationalité française en août 2023.

02:54 La procédure a pu être accélérée par la Fédération Française de Cyclisme,

02:57 avec en ligne de mire l'éligibilité pour une possible qualification aux Jeux Olympiques de Paris.

03:02 C'est aussi pour ça que j'ai changé de nationalité, pour continuer ma vie sportive,

03:07 pour avoir la chance de participer aux Jeux.

03:11 Quand on a commencé ça, c'était presque impossible d'être en tant que Jeux de Paris.

03:16 Oui, on a fait le maximum, mais il n'y a pas de garantie.

03:21 Maintenant, c'est bon, on a réussi. C'est vraiment un miracle.

03:28 Mais malgré cette première victoire, Valéria n'est pas encore assurée de disputer les Jeux cet été.

03:32 Il n'y aura qu'une seule place pour une Française en BMX Freestyle.

03:35 Et pour le moment, c'est la championne de France, Laurie Perez,

03:37 qui a été choisie pour disputer le tournoi de qualification olympique.

03:40 Il y a toujours de l'espoir. Elle fait partie des listes olympiques.

03:43 Elle est remplaçante, donc forcément, elle a toujours des chances.

03:47 On ne sait jamais ce qui peut arriver. C'est un sport extrême.

03:50 On ne le souhaite à personne, mais une blessure peut arriver.

03:53 Elle est toujours en liste, en tout cas, et on verra une fois les sélections annoncées en fin juin.

04:00 Pour l'instant, j'ai une petite chance, donc il faut travailler, il faut faire le maximum.

04:03 C'est compliqué d'expliquer que pour quelqu'un, c'est un rêve d'aller aux Jeux.

04:09 Et toute la vie, c'est juste ce rêve qui rêve et qui donne la motivation.

04:16 Mais pour moi, j'ai eu beaucoup de difficultés.

04:21 Soit la guerre, soit m'installer en France, habiter ici, m'adapter.

04:31 Si je pourrais le faire, c'est vraiment bien, mais sinon, ce n'est pas la fin de ma vie.

04:40 [Musique]

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