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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:03 Aujourd'hui sur CNews, état de santé stable pour le chanteur Kenji Jirak qui a été blessé
00:00:07 par arme à feu cette nuit en Gironde dans un campement de Jean Duvoyage.
00:00:10 Les circonstances de ce tir restent floues.
00:00:12 L'hypothèse d'un accident domestique est dans un premier temps évoquée.
00:00:17 Les auditions de ses proches ont commencé cet après-midi.
00:00:19 On fait un point complet dans un instant sur les toutes dernières informations concernant
00:00:23 l'enquête.
00:00:24 On rejoindra aussi nos équipes sur place devant l'hôpital de Bordeaux.
00:00:27 Gabrielle Attal était à Nice ce matin pour vanter les mérites des internats inéducatifs
00:00:32 qui sont censés permettre aux jeunes qui perdent pied de se reprendre avant de sombrer
00:00:36 dans la délinquance.
00:00:38 Un dispositif qui est en cours d'expérimentation.
00:00:41 Est-ce que cela peut fonctionner pour ceux qui sont encore rattrapables ? On va en débattre
00:00:44 aussi ce soir.
00:00:45 Enfin, on évoquera l'insupportable montée de l'antisémitisme dans notre pays.
00:00:49 Le maire de Mionge, tout près de Lyon, il s'appelle Claude Cohen, a présenté sa démission
00:00:53 à la préfecture après une série d'actes impunis qui le visaient.
00:00:57 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir.
00:00:59 On va évidemment d'abord commencer par le rappel des titres de l'actualité de 17h
00:01:03 avec Simon Guillain.
00:01:04 Simon, bonjour.
00:01:05 Bonjour Laurence, le procès en appel de l'attentat de Nice s'est ouvert ce matin devant la cour
00:01:12 d'assises spéciale de Paris.
00:01:14 En première instance, Mohamed Grayeb et Chokri Chafroud avaient été condamnés à 18 ans
00:01:18 de réclusion criminelle.
00:01:20 Le 14 juillet 2016, l'attentat de Nice avait fait 86 morts.
00:01:24 Le gouvernement fixera de nouvelles règles à partir du 1er juillet concernant l'assurance
00:01:29 chômage.
00:01:30 L'objectif de ces nouvelles mesures est d'atteindre le plein emploi et de favoriser le retour
00:01:33 au travail des chômeurs indemnisés, indique un communiqué du ministère du Travail.
00:01:38 Et puis les débats viennent tout juste de commencer au procès pénal historique de
00:01:42 Donald Trump à New York.
00:01:43 Après une semaine délicate avec la sélection des 12 jurés, les procureurs vont présenter
00:01:48 désormais les chefs d'accusation aux jurys.
00:01:50 L'ancien président américain est jugé dans une affaire de paiement dissimulé visant
00:01:54 à jeter le silence d'une ancienne star du X, un procès qui intervient à quelques
00:01:59 mois maintenant de l'élection présidentielle américaine.
00:02:01 Merci Simon Guillain, on vous retrouve tout à l'heure à 17h30 pour l'actu.
00:02:05 Louis de Rignel est là, bonsoir Louis, vous allez bien ?
00:02:07 Je vais très très bien et vous ?
00:02:08 Très très bien, Rachel Khan, bonsoir.
00:02:09 Je suis très content.
00:02:10 Merci, vous êtes heureuse d'être là aussi ?
00:02:12 Oui, sur une échelle de 1 à 10, vous êtes à combien ?
00:02:14 A côté de vous, 8.
00:02:15 Bonne fête de Pâques à vous.
00:02:17 Bon Pessar.
00:02:18 Merci beaucoup.
00:02:19 On vous retrouve avec le maire d'Abelhatch, porte-parole Unité Île-de-France.
00:02:21 Bonsoir à vous, policier François Puponi, ancien député.
00:02:24 Bonsoir Laurence.
00:02:25 Vous allez bien aussi ?
00:02:26 Très bien.
00:02:27 Éric Revelle qui fait son grand retour dans l'émission après des semaines et des semaines
00:02:29 d'absence.
00:02:30 Vous avez une très jolie coupe de cheveux.
00:02:31 Merci, alors vraiment c'est le truc à ne pas dire pour commencer l'émission.
00:02:34 On ne parle pas des cheveux, c'est interdit.
00:02:36 Ah bon ?
00:02:37 Ah bah oui, comment ça s'appelle d'ailleurs le délit de…
00:02:39 Oui, de…
00:02:40 Discrimination capillaire.
00:02:41 Oui, oui.
00:02:42 Oui, oui.
00:02:43 On en parlera en hors-plateau si vous voulez, très cher Éric.
00:02:46 Bon en tout cas, ravie de vous retrouver pour cette nouvelle saison…
00:02:50 Il y a un tabou autour de ce plateau, c'est les cheveux.
00:02:52 Non, semaine pardon, de saison.
00:02:53 Non, c'est pas le début de la saison.
00:02:54 C'est les cheveux je crois.
00:02:55 Oui, c'est peut-être ça.
00:02:56 Avant d'entrer dans les débats, parce que je trouve très intéressant ce qu'a fait
00:02:59 Gabriel Attal ce matin pour tenter de lutter contre la violence des mineurs.
00:03:03 Il était dans un internat éducatif.
00:03:05 Ce qui est très drôle c'est d'écouter les enfants.
00:03:07 Louis Dragnel me l'a signalé dans l'après-midi.
00:03:09 Est-ce que tu as écouté les enfants ?
00:03:10 Oui, ils sont tous très drôles leur répartie.
00:03:13 On va écouter ça.
00:03:14 Mais d'abord j'aimerais qu'on prenne des nouvelles de l'état de santé du chanteur
00:03:17 Kendi Girac, qu'on aime tous beaucoup, que vous avez dû écouter Éric Alastarac.
00:03:21 Oui.
00:03:22 C'est bien ça ?
00:03:23 Oui, bien sûr.
00:03:24 The Voice.
00:03:25 C'est presque ça.
00:03:26 The Voice.
00:03:27 En tout cas, The Voice.
00:03:28 On va faire d'abord le point sur son état de santé avec Sarah Fenzary, puis on ira
00:03:33 sur place devant le CHU de Montpellier.
00:03:35 C'est aux alentours de 5h30 ce lundi que les gendarmes ont été appelés sur l'air
00:03:40 des gens du voyage de Biscarros dans les Landes pour un homme grièvement blessé par
00:03:45 balotorax.
00:03:46 La victime, le chanteur Kendi Girac, est transporté d'urgence dans un hôpital de Bordeaux.
00:03:51 Conscient, le chanteur a commencé à parler aux enquêteurs et évoque selon une source
00:03:56 proche de l'enquête un accident domestique.
00:03:59 Il serait la conséquence d'une mauvaise manipulation de l'arme de la part de l'artiste
00:04:04 qui a reçu une balle au niveau de la poitrine avec un point de sortie dans le dos.
00:04:08 Une plaie grave évoquée par les pompiers.
00:04:11 Selon une source proche du dossier AC News, l'arme de poing à 9mm a été retrouvée
00:04:16 dans un buisson, sans chargeur dessus, ni à proximité.
00:04:19 Des prélèvements ont été faits sur sa conjointe.
00:04:22 La même opération sera effectuée sur la victime.
00:04:25 Des proches de Kendi sont actuellement entendus par la police.
00:04:28 Son audition à lui ne devrait pas se faire avant demain.
00:04:32 Et on le comprend au regard de son état de santé.
00:04:36 Augustin Donadieu, Florian Paume, bonsoir à tous les deux.
00:04:38 Vous êtes devant le CHU de Bordeaux.
00:04:40 Vous avez échangé avec des proches de Kendi Girac.
00:04:43 Les nouvelles sont ce soir plutôt rassurantes, c'est ça ?
00:04:45 Oui, effectivement, Laurence.
00:04:49 Un échange plutôt bref avec la maman de Kendi Girac, son agent également.
00:04:53 Tous deux nous confirment qu'aucune communication officielle ne sera faite aux médias.
00:04:57 Mais ils m'ont confirmé qu'effectivement, le pronostic vital de Kendi Girac
00:05:02 n'est à cette heure-ci plus engagé.
00:05:05 Cependant, le chanteur reste hospitalisé dans cet hôpital de Olévec,
00:05:10 au sud-ouest de Bordeaux, juste derrière moi.
00:05:13 Il restera hospitalisé durant plusieurs jours.
00:05:16 Tous ses proches, toute sa famille vient le voir.
00:05:18 Nous les voyons. Le beau-père de Kendi Girac, à l'instant,
00:05:21 vient de passer juste à côté de nous.
00:05:23 Nous avons également échangé quelques mots avec ce dernier.
00:05:27 Pendant ce temps-là, les enquêteurs poursuivent leur enquête.
00:05:30 Je vous le rappelle, une arme a été découverte sur cette terre d'accueil des gens du voyage
00:05:34 où se trouvait Kendi Girac.
00:05:35 Une arme dépourvue de son chargeur, jetée dans un buisson.
00:05:40 Les enquêteurs vont tenter de savoir si c'est cette arme
00:05:42 qui a blessé Kendi Girac cette nuit au niveau du thorax.
00:05:46 Une information dont nous avons eu confirmation par des proches,
00:05:52 c'est que cette balle est passée à 2 mm de la colonne vertébrale du chanteur.
00:05:56 Mais encore une fois, ce dernier n'a plus son pronostic vital engagé.
00:05:59 Des proches de Kendi Girac sont actuellement entendus.
00:06:02 Kendi Girac, lui, ne l'a pas encore été.
00:06:04 Même s'il a parlé aux pompiers et à quelques gendarmes,
00:06:08 il sera probablement auditionné dans les prochains jours.
00:06:10 Merci beaucoup Augustin de Donatieux et Florian pour votre place à Bordeaux.
00:06:14 François Pipponi, encore beaucoup d'incertitudes, évidemment,
00:06:16 autour de ce qui s'est passé.
00:06:17 Mais c'est un miraculé, là, parce que à 2 mm de la colonne vertébrale, la balle...
00:06:21 qui rentre par le thorax, qui sort par le dos, ça aurait pu toucher un organe vital,
00:06:25 ça aurait pu briser la colonne vertébrale, donc il pourrait être mort, soit paraplégique.
00:06:29 Donc, effectivement, il est miraculé.
00:06:31 Ça a l'air d'aller mieux, j'espère pour lui, mais oui, effectivement, c'est un miraculé.
00:06:34 Reda Belladj, alors, c'est une zone gendarmerie,
00:06:37 donc évidemment, ce n'est pas la police qui mène l'enquête.
00:06:39 Néanmoins, il y a quand même tout un faisceau de présomptions
00:06:44 qui laissent paner le doute sur ce qui a pu se passer cette nuit.
00:06:47 - Oui, il y a plusieurs pistes qui peuvent être...
00:06:50 On peut constater plusieurs pistes, mais je pense qu'il est important dans ce genre d'affaires,
00:06:55 parce qu'à partir du moment où vous touchez une personnalité,
00:06:57 les gens veulent des réponses tout de suite.
00:06:59 Souvent, les médias aussi veulent des réponses tout de suite,
00:07:02 parce qu'il y a beaucoup de fans, c'est quelqu'un qui est apprécié par le public français.
00:07:06 Maintenant, il va y avoir une enquête de voisinage, on va pousser l'enquête,
00:07:11 parce que côté police, en général, quand vous avez...
00:07:14 Même si c'est moins grave, vous avez des affaires de home-jacking,
00:07:17 nous, automatiquement, ce sont les grosses PJ qui sont ségies.
00:07:21 C'est un désaccord avec le parquet.
00:07:22 À partir du moment où il y a usage d'une arme,
00:07:25 quel que soit le délit et que c'est une personnalité,
00:07:28 automatiquement, c'est une PJ.
00:07:29 C'est parce que le parquet a cette volonté d'aller très, très vite,
00:07:33 parce qu'il y a une attente des concitoyens.
00:07:35 - Oui, une attente et médiatique, et là, en l'occurrence,
00:07:38 des fans de Kenji Jira qui sont nombreux.
00:07:40 Rachel Kanz est une personnalité vraiment solaire,
00:07:43 qui est un des piliers des Enfoirés.
00:07:45 Je parlais de l'explosion qu'il a connue dans The Voice,
00:07:50 et c'est vrai que c'est quelqu'un de très attachant.
00:07:52 - Oui, très attachant, très populaire, effectivement.
00:07:55 Puis ce que j'aime, c'est qu'il a fait connaître,
00:07:57 il a ouvert les portes aussi à cette musique.
00:08:01 Il a une vraie signature, alors, inspirée de ses traditions
00:08:06 et du flamenco, et dans le même mouvement.
00:08:09 Il a travaillé avec Gims, avec Vianney.
00:08:13 J'adore cet artiste très polyvalent, il est extrêmement touchant
00:08:18 et aussi très engagé pour des causes humanistes.
00:08:20 - C'est vrai ?
00:08:21 - Oui, notamment pour les enfants défavorisés aussi.
00:08:24 - Bon, ça c'est bien d'avoir un grand pire Louis de Reynald.
00:08:26 Pas d'info spécifique sur ce qui a pu se passer ?
00:08:28 - Non, il y a des questions quand même,
00:08:30 des questions autour de ce qui s'est passé.
00:08:32 Alors oui, l'enquête déterminera ce qui s'est réellement passé,
00:08:35 mais il y a quand même des détails qui interrogent.
00:08:38 Quand les forces de l'ordre arrivent sur place,
00:08:40 ils sont accueillis de manière assez froide.
00:08:43 C'est-à-dire que les gens qui étaient autour de Kajirak
00:08:47 ont empêché les gendarmes de venir.
00:08:49 Et puis ensuite, on trouve pas, c'est quand même étonnant,
00:08:52 on trouve un pistolet dans un buisson.
00:08:54 Donc la thèse de l'accident, je pense que, voilà,
00:08:57 on peut avoir des doutes et on attend de voir
00:09:00 ce que ça donnera réellement, puisque, voilà,
00:09:03 en plus, on a retrouvé l'arme sans le chargeur.
00:09:05 Est-ce qu'il y avait une volonté de retirer le chargeur
00:09:08 pour qu'on puisse pas identifier les balles ?
00:09:10 Voilà, il y a quand même un certain nombre de questions.
00:09:12 La thèse de l'accident domestique, voilà,
00:09:15 on peut ne pas y croire là, par rapport aux éléments
00:09:19 dont on dispose aujourd'hui.
00:09:20 On peut avoir des questions.
00:09:21 - On va attendre le déroulé de l'enquête.
00:09:22 Éric Revelle, peut-être quelque chose à ajouter ?
00:09:24 - Oui, j'allais dire ce que vient de dire justement Louis Dragnel,
00:09:27 dont je partage le propos, c'est vrai que c'est assez curieux quand même.
00:09:29 Parce que si c'est un accident domestique,
00:09:31 pourquoi est-ce qu'on retrouve le pistolet dans un buisson,
00:09:33 comme s'il avait été balancé ?
00:09:35 - C'est pas forcément celui-là.
00:09:37 - C'est pas forcément celui-là.
00:09:38 Mais juste, Rachel a raison de mettre en avant cette musique,
00:09:45 qui pour moi est la continuité aussi de Django Reinhardt,
00:09:48 de Gypsy King, de Manitas de la Platasse.
00:09:52 Vous vous souvenez de tous ces gens qui nous ont fait rêver,
00:09:54 qui ont fait d'ailleurs le tour du monde.
00:09:56 Voilà, bon, il faut lui souhaiter un prompt rétablissement évidemment.
00:09:59 Bon, espérons que tout ça ne tournera pas à une confusion totale autour d'une enquête.
00:10:06 Bon, alors après on sait aussi que ce sont des communautés extrêmement fortes,
00:10:09 extrêmement fortes, très solidaires entre elles,
00:10:13 ce monde qui est souvent en souffrance, qui est solidégitant.
00:10:16 Voilà, de là à imaginer qu'il se soit passé quelque chose d'un peu plus compliqué
00:10:20 et que Kenji veuille protéger des gens,
00:10:23 bon, une hypothèse parmi d'autres.
00:10:25 - Ecoutez, vous avez raison, l'enquête nous le dira.
00:10:27 J'aimerais juste qu'on écoute Fabien Lecoeuvre,
00:10:29 qui est spécialiste de la chanson française,
00:10:31 qui nous dit quelques mots sur Kenji.
00:10:33 - C'est un artiste extrêmement populaire en France,
00:10:36 qui avait commencé sa carrière, souvenez-vous, en 2014,
00:10:39 lorsqu'il remporte le concours The Voice,
00:10:41 avec un score énorme.
00:10:44 Immédiatement, il sort un premier disque,
00:10:47 il se retrouve en tête des meilleures ventes,
00:10:49 encore une fois de plus avec Coloritano,
00:10:51 et puis toute une communauté était derrière lui,
00:10:53 et puis le public s'identifie à ce jeune garçon
00:10:56 qui est décidément fait pour faire la fête,
00:11:00 né pour faire la fête en tout cas.
00:11:02 Il a gardé cette cellule familiale,
00:11:04 parce que quelle que soit sa réussite
00:11:06 et les 5 millions d'albums qu'il a pu vendre, là, depuis 2014,
00:11:09 il est resté simple, il est resté au sein de sa communauté,
00:11:12 de sa famille, il n'a pas changé son train de vie,
00:11:15 quels que soient les revenus qu'il a pu avoir
00:11:17 sur ces dernières années.
00:11:19 On ne comprend pas, on était abasourdis de cette nouvelle,
00:11:21 parce que c'est un garçon qui n'a pas d'histoire.
00:11:23 - Rachel, c'est vrai qu'il y a beaucoup d'affection
00:11:26 bien au-delà de sa communauté,
00:11:28 et il est vraiment adoré des Français.
00:11:30 - Oui, j'ai l'impression que ses harmonies
00:11:33 et sa signature, surtout sa signature vocale,
00:11:36 sa manière d'être, fait qu'il fédère.
00:11:39 Et c'est l'un des artistes, à mon avis,
00:11:41 dont on a besoin aujourd'hui.
00:11:43 Je l'ai très peiné, et aussi parce que,
00:11:45 du fait de son jeune âge, il a peut-être 27 ans, 28 ans,
00:11:48 donc c'est quand même cette génération
00:11:52 où il souhaitait un bon rétablissement,
00:11:56 et surtout qu'il continue de chanter.
00:11:58 - On repartira tout à l'heure à Bordeaux, vers 18h,
00:12:01 pour en prendre des nouvelles de son état de santé.
00:12:03 Mais j'aimerais que maintenant, on se tonde vers Nice,
00:12:05 où Gabriel Attal, le Premier ministre,
00:12:07 a été en visite pour voir un nouvel internat éducatif,
00:12:09 vous savez, qui offre des séjours dits de rupture
00:12:11 aux jeunes décrocheurs, aux primo-délinquants.
00:12:14 Il y est allé, il y a eu un échange assez cash
00:12:17 avec les jeunes.
00:12:19 On fait le point avec Maxime Lavandier,
00:12:21 on va voir si ça marche, si ça peut marcher,
00:12:23 ces internats éducatifs pour les jeunes
00:12:25 qui sont juste avant le seuil de la délinquance.
00:12:27 D'abord, les explications.
00:12:29 - Ce matin, c'est distribution d'uniformes
00:12:33 pour Gabriel Attal.
00:12:35 Ces 20 jeunes de 13 à 16 ans en situation
00:12:37 de décrochage scolaire vont expérimenter
00:12:39 l'internat éducatif, mis en place dans ce lycée
00:12:42 pendant les vacances scolaires.
00:12:44 - Tu as quitté le droit chemin, pour toi ?
00:12:46 - Non, je ne l'ai pas quitté, mais je dérive, j'ai envie de dire.
00:12:49 - Tu dérives ? - Oui.
00:12:51 - C'est bien déjà que tu le reconnaisses.
00:12:53 C'est quoi par exemple, ça veut dire quoi, te dériver ?
00:12:56 - Je ne rentre pas à l'heure, je sors quand je veux,
00:13:01 je ne me réveille pas.
00:13:03 - Des dérives ou de mauvaises habitudes
00:13:05 prises par ses élèves que les parents souhaitent gommer.
00:13:08 - Ça m'intéressait autre chose que le téléphone.
00:13:10 - Est-ce que vous sentiez que vous aviez
00:13:12 de plus en plus de mal peut-être à...
00:13:14 - Oui, tout à fait.
00:13:15 - Beaucoup sur l'écran, sur le téléphone ?
00:13:17 - Oui, beaucoup sur le téléphone.
00:13:18 - Et la réponse du Premier ministre ne va pas lui plaire.
00:13:21 - C'est bien, ici en plus, il y aura une petite cure sans téléphone.
00:13:24 Tu vas voir qu'on peut faire plein de choses.
00:13:27 - Pour Gabriel Attal, l'internat est un rempart contre la délinquance.
00:13:31 - Il y a un problème de violence chez les jeunes.
00:13:33 On voit une violence de plus en plus tôt,
00:13:35 de plus en plus juvénile, et manifestement,
00:13:38 dans un certain nombre de cas, de plus en plus débridée.
00:13:40 Je pense que l'internat, c'est une très bonne solution.
00:13:43 Ça permet de couper un jeune de ses mauvaises fréquentations.
00:13:46 Ça permet de redonner un cadre quand, à la maison,
00:13:48 c'est difficile d'en donner parce qu'il y a d'autres frères et sœurs, etc.
00:13:51 - Un séjour totalement gratuit pour les familles qui durera 12 jours
00:13:55 et que le gouvernement souhaite étendre à d'autres établissements
00:13:58 pendant les vacances scolaires.
00:14:00 - Alors, il y a d'autres extraits où les jeunes disent
00:14:02 "C'est ma mère qui m'a forcé à être là,
00:14:04 je n'avais pas très envie de venir, mais je suis forcée".
00:14:07 Est-ce que ça peut marcher ?
00:14:08 Alors, je me tourne d'abord vers vous, M. Beladj.
00:14:10 J'imagine que vous, vous espérez que ça puisse marcher
00:14:13 parce que c'est autant de jeunes qui ne rentreront pas dans la délinquance.
00:14:16 - Chaque outil qui peut nous permettre de donner une autre vision de la société
00:14:20 et puis, en ce qui nous concerne, une autre vision de la police,
00:14:23 on signe tout de suite.
00:14:25 Ça, c'est clair, on signe tout de suite.
00:14:27 Mais j'aimerais aussi qu'on fasse quelque chose pour les mineurs
00:14:29 qui, eux, ont déjà passé un cap en termes de violence.
00:14:32 - Là, c'est ceux qui sont encore récupérables.
00:14:36 - J'aimerais que le garde des Sceaux, enfin, qu'il y ait une réponse.
00:14:39 Il y a des peines qui exigent.
00:14:40 J'aimerais que le garde des Sceaux fasse quelque chose
00:14:42 et qu'il y ait un suivi après, surtout, je ne sais pas, quelques jours de...
00:14:45 Je vais peut-être choquer certaines personnes,
00:14:47 parce que c'est un peu le policier qui en a marre,
00:14:49 mais quelques jours de prison.
00:14:51 Vous savez, quand vous avez un couteau, c'est puni d'un an d'emprisonnement,
00:14:54 de 15 000 euros d'amende.
00:14:56 On a eu Crépol, même si ce n'est pas avec un couteau, on a eu Chemsédine.
00:15:01 Les affaires se multiplient, c'est toutes les semaines,
00:15:04 voire des fois tous les deux jours.
00:15:05 Et en fait, on ne voit pas que...
00:15:07 En fait, ça ne bouge pas, en fait.
00:15:08 Ça ne bouge pas du tout.
00:15:09 Là, on est d'accord, François Pépouni, c'est de la prévention.
00:15:11 C'est avant la répression et la punition et la sanction.
00:15:14 C'est terrible, parce qu'en fait, le gouvernement ne veut pas parler de prévention,
00:15:17 mais en fait, ils ont raison d'en faire.
00:15:19 Parce que, je répète, moi, je l'ai toujours dit,
00:15:21 si on peut éviter qu'une partie de la jeunesse française bascule dans la dynamique de France,
00:15:24 il faut le faire.
00:15:25 C'est une bonne initiative.
00:15:27 Après, il faut savoir à qui ça s'adresse.
00:15:29 C'est des parents qui sont volontaires, qui acceptent.
00:15:32 Ce n'est pas coercitif.
00:15:33 Il faut que les enfants acceptent aussi ?
00:15:35 Ils n'ont pas trop le choix.
00:15:36 Les parents ont dit qu'ils y vont, parce qu'ils sont sur la responsabilité des parents.
00:15:39 Et c'est une bonne chose.
00:15:40 C'est un peu le même principe que les épis,
00:15:42 des établissements mis en place par la Défense.
00:15:44 C'est pour des gens qui sont plus âgés, mais ça fonctionne aussi.
00:15:47 Avec l'uniforme, on met des règles, on se réveille le matin.
00:15:51 Là, ce n'est pas un uniforme, c'est un jogging uniforme.
00:15:53 Oui, mais pareil, les épis, c'est un peu pareil.
00:15:55 Enfin, ils font tous la vie de la même manière.
00:15:57 Tout ça, ça fonctionne bien.
00:15:58 Ce n'est pas la solution miracle, mais ça participe à une bonne solution.
00:16:01 Eric, vous êtes d'accord ?
00:16:02 Ce que je crains, c'est qu'on emploie le mot "internat".
00:16:07 Vous savez, l'internat, c'était quelque chose de très précis il y a quelques années.
00:16:11 L'internat, c'était un endroit où on mettait des enfants très turbulents
00:16:15 et où les règles étaient extrêmement sévères.
00:16:19 Les punitions...
00:16:20 Des châtiments corporels...
00:16:21 Non, mais je ne vais pas aller jusque-là.
00:16:23 Des punitions, vous travaillez.
00:16:25 Évidemment, il était hors de question d'avoir des téléphones.
00:16:29 Vous êtes obligé de lire.
00:16:30 Ça n'existait pas à votre époque.
00:16:31 Non, mais ce que je veux dire...
00:16:32 Les téléphones existaient, on n'avait pas le droit en internat.
00:16:34 Moi, j'étais en internat.
00:16:35 Il n'y a pas si longtemps que ça, Eric.
00:16:37 Il n'y a pas si longtemps.
00:16:38 L'internat, si vous voulez, ce que je reproche à cette initiative,
00:16:42 ce n'est pas un choc d'autorité.
00:16:43 Tout ça, c'est bon à prendre.
00:16:45 Je suis d'accord avec vous.
00:16:46 Mais ce que je reproche, c'est que derrière le mot "internat",
00:16:48 derrière ce qu'on nous livre comme image,
00:16:49 c'est-à-dire des gamins, finalement, oui, en uniforme, quand même, voyez.
00:16:52 Quand même.
00:16:53 Le marion, quand même.
00:16:54 Ce que je crains, quand même, c'est que ça soit encore de la com'.
00:16:59 C'est-à-dire que c'est sur la base du volontariat.
00:17:02 Il n'y a pas vraiment de sanctions.
00:17:05 Vous voyez bien que les jeunes qui sont là,
00:17:06 ils sont venus quand même poser avec le Premier ministre.
00:17:08 Certains d'entre eux ne savaient pas qui c'était.
00:17:11 Ils ne savaient pas qui c'était.
00:17:12 Il y a une petite séquence, d'ailleurs, avec Emmanuel Macron.
00:17:14 On va voir quand il parle d'Emmanuel Macron.
00:17:16 Malheureusement, Gabriel Attal, avec tout le talent qu'il a,
00:17:20 nous habitue plus à la com' qu'à l'action.
00:17:22 Et d'ailleurs, les Français ne s'y trompent pas,
00:17:24 parce que dans les sondages, il est en train de dégringoler.
00:17:26 Oui, mais ça, tous les Premiers ministres dégringolent.
00:17:28 Non, non, lui, il a perdu 10 ou 14 points en l'espace d'un mois.
00:17:34 Ce que je veux dire, c'est que comme il a fait de tous les dossiers sa priorité,
00:17:37 là, on se dit que c'est une nouvelle priorité,
00:17:39 mais le bon sens des Français, c'est qu'à force d'avoir trop de priorités,
00:17:42 en fait, on n'en a aucune.
00:17:44 Alors, j'espère que ce n'est pas de la com'.
00:17:46 Tout ce qui peut renforcer l'autorité, notamment à l'école,
00:17:48 c'est de la com'.
00:17:49 Maintenant, je suis un peu dubitatif.
00:17:51 Mais oui, mais vous avez heureusement que vous n'êtes pas tous d'accord.
00:17:54 Louis qui veut vraiment la parole.
00:17:56 Oui, absolument.
00:17:57 Il veut défendre les internats.
00:17:59 Bien sûr, vous imaginez ce que je serais devenu si j'avais pas été ministre.
00:18:02 On n'imagine pas, on ne veut même pas imaginer.
00:18:04 Je ne sais pas si ça aurait été mieux.
00:18:05 Un voyou.
00:18:06 Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce que dit Eric Revelle.
00:18:10 Ça fait des années et des années qu'on se dit qu'est-ce qu'on va faire,
00:18:13 il n'y a pas de solution.
00:18:14 Bon, pour l'instant, il y a une expérimentation.
00:18:15 Il faut un peu, comme on dit, donner sa chance au produit.
00:18:17 Pourquoi pas ?
00:18:18 Alors certes, c'est imparfait, c'est la première fois que ça se déroule.
00:18:21 Et à l'issue, peut-être que le retour d'expérience des 15 jours sera mauvais,
00:18:26 mais au moins, tentons l'expérience.
00:18:28 Le deuxième élément...
00:18:29 Moi, je serais intéressée de savoir si, un, ils restent tous jusqu'à la fin, déjà.
00:18:32 Et qu'est-ce qui s'est passé ?
00:18:34 Ils sont foumis quand même.
00:18:35 Ils ont appris des choses.
00:18:36 Moi, ce que je trouve intéressant...
00:18:37 Mais ils ne sont pas surveillés H24, si ?
00:18:38 Ah, mais si, si, si.
00:18:39 D'accord.
00:18:40 Non, mais c'est la question.
00:18:41 Ce que je trouve intéressant, c'est que, entre guillemets,
00:18:42 ce ne sont pas les jeunes les pires qui sont là.
00:18:43 Mais c'est ce qu'on dit avant.
00:18:44 Parce que déjà, c'est ceux pour lesquels les parents...
00:18:46 C'est ce qui peut basculer.
00:18:47 Ce sont ceux pour lesquels les parents leur ont dit...
00:18:49 Maintenant, c'est un ordre...
00:18:50 Donc, ça veut dire que les parents ont encore de l'autorité.
00:18:52 Ils ont encore suffisamment d'autorité pour imposer à leurs enfants d'aller en internat.
00:18:57 Donc, la question que je me pose, et c'est peut-être la nuance,
00:18:59 on sera peut-être d'accord là-dessus, chère Éric,
00:19:01 qu'advient-il de ceux dont les parents s'en fichent,
00:19:04 ne connaissent même pas l'existence de l'établissement,
00:19:06 voire connaissent l'existence,
00:19:08 et essayent de demander à leurs enfants d'y aller,
00:19:09 et les enfants ne s'y soumettent pas.
00:19:11 Et ensuite, dernière chose,
00:19:14 je serais curieux de savoir qu'est-ce qui est dispensé concrètement.
00:19:17 Si c'est pour leur faire le blabla,
00:19:19 des valeurs de la République et tout ça,
00:19:21 habituel qu'ils ne leur parlent pas...
00:19:22 C'est du coup de rattrapage solaire.
00:19:23 Non, non, non.
00:19:24 Il y a beaucoup de sports.
00:19:26 Ce qu'on m'a expliqué, c'est qu'il y a du sport,
00:19:29 il y a des règles aussi élémentaires de vie en société.
00:19:31 On leur apprend à dire bonjour, au revoir,
00:19:33 des choses complètement basiques.
00:19:35 Et on leur prend leur téléphone portable,
00:19:37 ce qui a fait blémir à des gamins.
00:19:38 Ça m'intéresserait vraiment de savoir à l'issue,
00:19:40 ce qu'ils ont retenu,
00:19:42 est-ce que vraiment ça leur permet...
00:19:43 Mais vous savez quoi ?
00:19:44 Vous devriez faire un reportage là-dessus, Louis.
00:19:45 Je devrais même aller en un retour...
00:19:47 Vous devriez retourner une semaine dans l'internat.
00:19:49 Faire "Vis ma vie" d'interne.
00:19:51 Avec un uniforme.
00:19:52 Vous vous rappelez de cette émission ?
00:19:53 Ça, ça vous plairait.
00:19:54 Vous vous rappelez de cette émission du TF1, "Vis ma vie" ?
00:19:55 Je me souviens, je me souviens.
00:19:56 Absolument.
00:19:57 Rachel Kadd.
00:19:58 Non, mais moi je trouve qu'on a un Premier ministre
00:20:01 qui est conscient des enjeux et des défis.
00:20:04 Que là, effectivement, il faut saluer cette initiative.
00:20:07 Et aussi, que ça se passe à Nice.
00:20:09 On a un maire de Nice qui est toujours en pointe
00:20:11 dans ce genre d'initiative.
00:20:13 Et c'est à saluer.
00:20:14 Après, le seul petit bémol que j'aurais,
00:20:18 c'est peut-être qu'il est un peu trop tard pour ces jeunes.
00:20:21 C'est-à-dire que moi, j'aurais préféré des internats
00:20:23 dès l'école primaire.
00:20:24 Ah carrément ?
00:20:25 Ah oui.
00:20:26 Le primaire ? Vous savez quel âge ils ont ?
00:20:27 Bah oui, petit.
00:20:28 Comme autrefois.
00:20:29 C'est-à-dire que, oui,
00:20:30 dès 6-7 ans, lorsqu'on commence à apprendre
00:20:33 et à apprendre à lire, à écrire, à compter.
00:20:36 Vous savez, c'est ce joueur d'échecs qui disait
00:20:39 que pour apprendre, justement, ses fondamentaux,
00:20:42 eh bien, c'était avant 12 ans.
00:20:44 Et là, j'ai l'impression qu'ils ont plus que 12 ans.
00:20:46 Oui, oui, oui.
00:20:47 René Damela, François, peut-être ?
00:20:49 Oui, ça existe un peu, ces internats.
00:20:50 Mais après, la vraie question, c'est effectivement,
00:20:52 on sait qu'il y a des familles, moi je connaissais des cas
00:20:55 où il y avait trois familles qui vivaient dans un trois-pièces.
00:20:57 Où les enfants ne pouvaient pas faire les deux.
00:20:59 Dans ces cas-là, effectivement, c'est plus un soutien
00:21:01 qu'on apporte aux familles.
00:21:02 Ça, c'est ce qui manque.
00:21:03 C'est-à-dire de permettre aux familles qui sont en difficulté,
00:21:06 mais dont les enfants veulent s'en sortir,
00:21:08 de ne pas basculer et d'avoir l'accès au savoir comme tout le monde.
00:21:11 Cela, c'est important, parce que quand les parents appellent au secours,
00:21:15 la République doit être là.
00:21:17 On est entièrement d'accord.
00:21:18 On vous prend.
00:21:19 Mais là, il y a une réponse.
00:21:20 Tout à fait.
00:21:21 On ne peut pas dire que les parents ne sont pas responsables.
00:21:22 Et quand ils le sont, en disant, mais là, j'y arrive plus, aidez-moi.
00:21:24 Il faut répondre.
00:21:25 Et puis, il y a ceux qui, malheureusement, comme vous le disiez,
00:21:27 eux ont basculé.
00:21:28 Et il faut éviter qu'ils récidivent.
00:21:30 Est-ce que ça peut marcher, Sareda Bellaci ?
00:21:32 Juste prendre appui sur des figures d'autorité dans ces internats
00:21:37 et remettre les gamins dans le bon endroit.
00:21:40 Je pense que vous donnez une autre vision, comme je le disais,
00:21:42 de l'autorité.
00:21:45 Tout à l'heure, on en souriait, mais je vous assure que c'est vrai.
00:21:48 Il y a sur les bases de dire bonjour, les jeunes aujourd'hui.
00:21:51 Enfin, nous, comme on a accueilli dans certains quartiers,
00:21:54 parce que je pense que là, on s'oriente quand même sur des jeunes de quartiers difficiles.
00:21:58 On n'est pas accueillis avec des bonjours.
00:22:00 Donc, je pense que la base, déjà, c'est bonjour.
00:22:03 Je ne sais pas si c'est le cas, mais je pense que ce serait bien
00:22:05 de faire participer les forces de l'ordre.
00:22:07 Parce que moi, j'ai connu, quand j'étais en école primaire,
00:22:10 des intervenants qui venaient régulièrement.
00:22:13 J'ai des enfants, j'en ai deux qui ont plus de 18 ans,
00:22:16 et un qui est au collège.
00:22:17 Et je sais qu'il ne va y avoir que quatre passages.
00:22:19 Et vous avez un fonctionnaire qui va venir pour gérer une ville de 35 000 habitants
00:22:24 où il y a plusieurs collèges et lycées.
00:22:25 C'est ingérable.
00:22:26 Alors qu'avant, il y avait une vraie volonté,
00:22:28 comme on le fait pour la circulation routière.
00:22:30 On a des unités d'éducation routière, et ça fonctionne très très bien.
00:22:34 Moi, j'espère qu'un jour, on va prioriser et faire participer
00:22:38 même les forces de l'ordre dans ce genre d'initiative.
00:22:40 Vous avez raison.
00:22:41 On va juste écouter une petite séquence entre Gabriel Attal et des jeunes
00:22:43 où il leur appelle qu'il faut dire "Monsieur Macron" et pas "Macron".
00:22:46 Écoutez.
00:22:47 Vous en pensez quoi de Macron ?
00:22:51 Moi, je travaille avec lui, donc...
00:22:54 - C'est un petit méchant. - Comment ça ?
00:22:56 - Un petit méchant. - Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:22:58 Pourquoi tu dis ça ?
00:22:59 - Le garçon, c'est un petit méchant. - Non, non.
00:23:01 - C'est quoi ? - Je ne sais pas.
00:23:03 Bon, en tout cas, ici, tu vas apprendre plein de choses.
00:23:07 Vous allez faire plein d'activités.
00:23:09 C'est pas dur, toi.
00:23:12 Je suis sûr qu'à la fin, vous serez content d'être là.
00:23:17 En arrivant, c'est sûr, c'est pas...
00:23:19 Vous vous dites "Je serai peut-être mieux ailleurs pendant mes vacances."
00:23:22 L'idée, c'est qu'à la fin, vous ayez perçu l'utilité et l'importance d'être bonne mise.
00:23:28 On se revoit tout de suite, de toute façon.
00:23:30 Bon, il n'y a pas le "Monsieur Macron", mais on voit qu'il y a une opération recadrage.
00:23:33 - Oui, François ? - Moi, ce qui m'avait choqué,
00:23:35 enfin, choqué dans le bon sens, dans les épides,
00:23:37 les établissements de la défense,
00:23:38 c'est que les militaires appelaient les jeunes par leur nom,
00:23:42 en les vouvoyant.
00:23:43 Moi, le premier, quand j'étais maire,
00:23:45 quand il y avait un jeune, il y avait un camp...
00:23:47 - Vous le disiez "tu". - Je le disais "tu",
00:23:49 et je lui disais "Mais appelle-moi Monsieur".
00:23:51 Et c'est vrai qu'il y a aussi une manière de s'adresser aux jeunes.
00:23:57 Pas toujours, je ne suis pas en train de parler des délinquants.
00:23:59 Mais voilà, et les militaires, eux, l'avaient compris,
00:24:01 c'était "Monsieur X, Madame Y et vous", le vouvoiement.
00:24:04 Et ça instaure des règles aussi.
00:24:06 - Il y a une forme de distance pour créer l'autorité.
00:24:08 - Oui, oui, mais c'est important.
00:24:09 - C'est pareil pour les policiers, j'imagine.
00:24:11 - Moi, alors, c'était sur Bagneux,
00:24:14 quand j'étais en bac départemental sur Val-de-Marne,
00:24:16 mais on allait renforcer Bagneux.
00:24:17 Je me souviens qu'un jeune, je crois qu'il était même majeur,
00:24:21 vers un point stup, en tout cas,
00:24:23 connu des services de police,
00:24:25 mais qui avait rien à se reprocher pour le coup,
00:24:27 on a contrôlé, je l'ai vouvoyé, il m'a dit, je cite,
00:24:31 "Toi, tu te la racontes".
00:24:33 Non, mais véridique, je vous assure que c'est véridique.
00:24:36 Il m'a dit "toi, tu te la racontes".
00:24:37 Parce que c'est vrai que des fois,
00:24:39 pour éviter les conflits, dans des places incertaines,
00:24:42 par exemple une unité locale,
00:24:44 comme une brigade territoriale de contact,
00:24:46 qui est là pour le lien,
00:24:47 ou des bacs qui sont là même pour l'anticrime,
00:24:49 mais pour que les contrôles se passent bien,
00:24:51 les jeunes préfèrent qu'on les tutoie,
00:24:53 pour que ça se passe mieux.
00:24:55 Et c'est vrai que des fois, quand vous les vouvoyez,
00:24:57 il y en a qui acceptent vraiment pas en fait.
00:24:59 Mais à parfois, on vous reproche de les tutoyer aussi.
00:25:02 Ah oui, mais c'est pour ça que je l'ai dit.
00:25:04 Mais moi, en tout cas, je sais que j'ai toujours aimé
00:25:06 placer cette distance,
00:25:07 parce que, voilà, pour moi, je suis rentré dans la police,
00:25:10 pas parce que j'aimais l'autorité,
00:25:12 mais parce que je pense que la discipline,
00:25:14 c'est ce qui peut sauver tout le monde.
00:25:15 Si aujourd'hui, tout le monde pouvait être discipliné,
00:25:18 ce serait beaucoup plus simple,
00:25:19 la société fonctionnerait beaucoup mieux.
00:25:21 Rachel, le tutoiement, effectivement, c'est peut-être plus facile,
00:25:25 mais en réalité, ça n'instaure pas l'autorité, c'est évident.
00:25:29 Ça n'instaure pas l'autorité.
00:25:31 Alors, c'est vrai que nous, on a cette particularité
00:25:33 dans notre langue française,
00:25:34 parce que ce n'est pas forcément le cas aux États-Unis.
00:25:37 Voilà, exactement.
00:25:38 Mais c'est vrai que de rappeler "bonjour"
00:25:42 et pas simplement "bonjour, bonjour, monsieur,
00:25:44 bonjour, madame", d'adresser, de s'adresser.
00:25:48 En fait, aujourd'hui, je crois qu'il y a un véritable problème,
00:25:50 peut-être du fait des réseaux sociaux,
00:25:52 de l'adresse qui parle, qui réceptionne,
00:25:54 dans cette ambiance sous pseudo qu'on connaît bien,
00:25:58 malheureusement, sur les réseaux sociaux.
00:26:00 Là, c'est un store et ça dessine votre personnalité
00:26:04 dans l'interaction, en fait.
00:26:06 Donc, je trouve que ça, c'est à rétablir
00:26:08 chez les plus jeunes.
00:26:10 Mais c'est la relation, en fait, qu'il y a à rétablir.
00:26:13 À reconstruire.
00:26:14 À reconstruire, oui.
00:26:15 On fait une petite pause.
00:26:16 On se retrouve dans un instant en punchline sur ces news.
00:26:18 On continue à parler des enjeux de sécurité.
00:26:20 On parlera aussi de l'antisémitisme.
00:26:21 Il y a un maire qui a décidé de démissionner à côté de Lyon
00:26:24 parce qu'il ne supporte plus les actes impunis contre lui.
00:26:27 À tout de suite.
00:26:28 Et il est pile 17h30, l'heure du rappel des titres de l'actualité
00:26:35 sur ces news avec Simon Guillain.
00:26:41 Le chanteur Kenji Jirak, hospitalisé à Bordeaux
00:26:43 après avoir été blessé par balle au thorax la nuit dernière,
00:26:46 son pronostic vital n'est pas engagé
00:26:48 et son état de santé est actuellement stabilisé.
00:26:50 Les circonstances de ce tir restent encore floues.
00:26:52 Aucune hypothèse n'est donc écartée à ce stade de l'enquête.
00:26:55 Les auditions de ses proches ont commencé cet après-midi.
00:26:58 En pleine guerre au Moyen-Orient,
00:27:00 le chef du renseignement militaire israélien a démissionné aujourd'hui.
00:27:04 Aaron Aliva a assumé sa responsabilité
00:27:06 dans l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre dernier.
00:27:09 Et dans le même temps, le Premier ministre israélien Benhamin Netanyahou
00:27:12 a promis de porter de nouveaux coups durs au Hamas.
00:27:15 Et puis à Marseille, un septuagénaire a été violemment agressé
00:27:18 cette nuit dans le 14e arrondissement de la cité phocéenne.
00:27:21 Après avoir demandé à des jeunes de ne pas fumer dans le hall de son immeuble,
00:27:24 ces derniers lui auraient volé sa canne avant de le frapper violemment.
00:27:28 Le pronostic vital de la victime n'est pas engagé
00:27:30 et trois personnes, dont deux mineurs,
00:27:32 ont été interpellées dans cette affaire.
00:27:34 Merci Simon Guillain.
00:27:35 Encore des mineurs, j'ai envie de dire, et d'un bel âge.
00:27:37 Encore un acte sauvage, en fait.
00:27:40 Voilà, on s'en prend à un vieux monsieur.
00:27:42 Oui, c'est...
00:27:43 Il n'y a pas de limite, en fait.
00:27:44 Non, il n'y a plus de limite.
00:27:45 Il n'y a plus de règles, en fait.
00:27:46 Il n'y a plus de frontières entre le monde,
00:27:49 on en parlait avec les téléphones,
00:27:50 et puis les jeux comme JETA,
00:27:52 il n'y a plus de frontières entre le virtuel et le réel, tout simplement,
00:27:55 dans cette société.
00:27:56 En tout cas, pour les jeunes.
00:27:58 Et puis, on a l'impression que,
00:28:00 enfin, plus que l'impression,
00:28:01 il y a des parents qui ont vraiment lâché, quoi.
00:28:04 Tout simplement, qui ont lâché.
00:28:05 Ils ont lâché volontairement, François ?
00:28:08 Certains volontairement.
00:28:09 D'autres, voilà...
00:28:10 Certains ne peuvent pas faire autrement,
00:28:12 ils sont dépassés par les événements.
00:28:14 Les jeunes, à la fois, vivent dans un monde virtuel
00:28:16 et ne supportent aucune mise en cause.
00:28:18 Contrainte.
00:28:19 Aucune contrainte.
00:28:20 La moindre parole peut finir en drame.
00:28:22 Donc, il faut faire extrêmement attention,
00:28:23 y compris lorsqu'on voit des ados dans la rue
00:28:26 qui font un truc qu'ils ne doivent pas faire,
00:28:28 avant d'aller les voir pour leur expliquer de ne pas le faire,
00:28:30 il faut réfléchir à deux fois, parce que...
00:28:31 Vous, vous le faisiez quand vous étiez maire.
00:28:33 Oui, mais...
00:28:34 Aujourd'hui, vous ne le feriez peut-être pas.
00:28:35 Aujourd'hui, je ferais attention.
00:28:36 Aujourd'hui, je le faisais quand j'étais maire, parce que...
00:28:39 Vous les connaissiez tous.
00:28:40 Ils me connaissaient, je les connaissais.
00:28:41 Bon, OK.
00:28:42 C'était il y a dix ans,
00:28:43 donc il y a peut-être encore un peu de rapport
00:28:45 à la hiérarchie et à l'autorité.
00:28:47 Aujourd'hui, dans la rue,
00:28:48 quand je vois...
00:28:49 Je ne suis pas sûr d'intervenir, parce que...
00:28:51 Enfin, ils peuvent sortir un coup d'eau,
00:28:52 et on ne sait pas quoi...
00:28:53 Je crois que vous le décommandez, déconseiller, en tout cas.
00:28:56 Il ne faut plus.
00:28:57 Il ne faut plus intervenir ?
00:28:58 Oui, il faut appeler la police,
00:29:00 il faut faire le 17,
00:29:01 parce que sinon, vous prenez des risques.
00:29:03 Aujourd'hui, comme vous l'avez si bien dit,
00:29:06 il suffit que vous tombiez sur un groupe de trois individus.
00:29:09 Il y en a un qui a toujours le meneur qui va...
00:29:11 Je ne sais pas pourquoi, ce qu'il lui prend,
00:29:13 à quoi il pense.
00:29:14 Il va s'en prendre à vous.
00:29:15 Et puis, il y a certains...
00:29:17 Là, je ne sais pas dans quel quartier exactement ça s'est passé,
00:29:20 mais on est dans une configuration
00:29:22 que nous, policiers, on a l'habitude d'avoir.
00:29:24 Dans un hall d'immeuble, c'est surprenant.
00:29:27 Vous n'êtes pas chez vous.
00:29:28 Vous êtes chez eux.
00:29:29 Vous êtes chez eux.
00:29:30 Oui, je me souviens qu'à une époque,
00:29:32 quand la police de proximité existait,
00:29:34 j'étais dans une...
00:29:36 À l'époque, ça s'appelait les îlotiers.
00:29:38 J'étais dedans.
00:29:39 Maintenant, la prescription, ils ne savent pas.
00:29:41 En tout cas, dans un quartier, je ne dirais pas le nom,
00:29:43 on se cachait dans le local poubelle,
00:29:45 dans les poubelles,
00:29:46 et on filmait.
00:29:47 Et on faisait des procès-verbaux tous les jours.
00:29:49 On filmait les dealers.
00:29:50 On filmait les dealers.
00:29:51 On a eu de la chance de jamais être opérés.
00:29:53 On travaillait avec les élus.
00:29:55 On travaillait avec l'OPHNM à l'époque.
00:29:58 Et aujourd'hui, ça ne serait plus possible.
00:30:00 Malheureusement, on voyait ce genre de scène,
00:30:02 il n'y avait pas de délit.
00:30:03 Enfin, si, il y avait de la vente de supes,
00:30:05 mais ça n'allait pas jusqu'aux mains,
00:30:06 où il n'y avait pas de violence.
00:30:07 Mais en tout cas, ce qu'on voyait,
00:30:09 c'est que les jeunes,
00:30:10 ils venaient dans le local poubelle,
00:30:12 ils défaient quai,
00:30:13 ils défaient quai dans le hall d'immeuble.
00:30:16 Les dames passaient avec leurs poussettes,
00:30:19 elles baissaient la tête.
00:30:20 Ils demandaient des pièces d'entité aux gens.
00:30:22 Je pense qu'on ne se rend pas compte de ce que vivent...
00:30:24 Ah mais oui, on ne se rend pas compte de ce que vivent
00:30:26 les gens qui vivent dans ces quartiers.
00:30:28 Ils sont complètement pris en otage.
00:30:29 On ne se rend pas compte.
00:30:30 François, un moment, après, je veux qu'on parle d'un nouveau...
00:30:32 Non mais c'est surréaliste.
00:30:33 Un maire.
00:30:34 On a toujours essayé de légiférer
00:30:35 pour interdire le squat des halls d'escalier.
00:30:38 Et en fait, on n'a jamais réussi,
00:30:39 parce que c'est une partie commune.
00:30:41 Et donc, dire qu'on n'a pas le droit
00:30:42 de se regrouper à plus de trois dans une cage d'escalier...
00:30:44 Il n'y a pas un délit qui a été créé l'été ?
00:30:46 Oui, oui, bien sûr.
00:30:47 Mais il faut prouver et empêcher la personne de passer.
00:30:51 Donc, on a légiféré.
00:30:52 Mais interdire le regroupement d'une cage d'escalier, non.
00:30:55 Par contre, empêcher que quelqu'un de passer là, oui, c'est un délit.
00:30:57 Là, on a légiféré.
00:30:58 Mais c'est extrêmement compliqué.
00:31:00 Moi, j'ai légiféré plusieurs fois,
00:31:02 mais c'est très compliqué.
00:31:03 Parce que ce sont les parties communes des immeubles.
00:31:05 Et ce que demandaient les policiers, c'est effectivement...
00:31:07 Au moment, on voulait même mettre des caméras dans les parties.
00:31:10 Parce qu'il y avait la preuve.
00:31:11 Parce que ce qu'il faut, c'est prouver.
00:31:12 Vous serez très vite passé.
00:31:13 Parce que le témoin doit dire
00:31:14 "Oui, on m'a empêché de passer et on m'a insulté."
00:31:17 Mais bon, allez...
00:31:19 - Et puis vous témoignez contre ces gens-là à visage éclair.
00:31:22 - Quand vous visitez dans l'immeuble, c'est compliqué.
00:31:23 - Vous voyez ce que disait M. Bellah, je me sens très important.
00:31:25 C'est-à-dire que pour cette génération-là,
00:31:27 et je partage l'idée,
00:31:28 il n'y a plus de frontière entre le virtuel et le réel.
00:31:30 Mais alors, plus qu'un jeune d'aujourd'hui
00:31:32 qui a 12, 13, 14, 15 ans, n'a plus rien à voir
00:31:35 en termes de violence, de respect de l'autorité,
00:31:37 avec un jeune qui avait 12, 13, 14, 15 ans
00:31:39 dans les années 60, 70, au hasard.
00:31:41 - 45.
00:31:42 - Pardonnez-moi, il faudrait peut-être regarder
00:31:44 vraiment en face l'excuse des minorités.
00:31:46 Parce que précisément...
00:31:47 Mais non, mais je sais que c'est un sujet qui est hyper touchy.
00:31:50 - Non, mais oui, mais c'est hyper bateau, surtout.
00:31:52 - Mais non, c'est pas bateau.
00:31:53 Mais non, c'est pas bateau parce que dès l'instant
00:31:55 où un gamin de 12 ans, 13 ans, 14 ans,
00:31:57 qui va tuer à coups de batte de baseball,
00:31:59 comme ça s'est passé à Grand Sainte
00:32:01 pour ce pauvre Philippe de 22 ans,
00:32:03 et qui risque quoi ?
00:32:05 Qui risque quoi, en réalité ?
00:32:07 - À part le plus grand, quand même.
00:32:09 - On verra, on verra.
00:32:10 Moi, je dis que si on part du principe
00:32:12 de 14-15 ans aujourd'hui, avec tout ce que ça génère
00:32:15 de violence, de barbarie, de trafic de drogue,
00:32:17 n'a plus rien à voir, il faut peut-être
00:32:19 remettre en cause quelque chose qui existe
00:32:21 depuis le moment de guerre mondiale.
00:32:23 - Déjà, appliquons les peines qui sont prononcées,
00:32:25 créons des places de prison avant de changer la loi.
00:32:27 Non, mais déjà, il n'y a pas assez de places,
00:32:29 ni en centre éducative fermée, ni en prison.
00:32:31 - Mais on sait que les objectifs d'Emmanuel Macron
00:32:33 ont pas été mis en place.
00:32:35 - Mais déjà, que les peines qui sont prononcées
00:32:37 soient exécutées, ce serait déjà extraordinaire.
00:32:39 - Oui, et puis que sur la prévention,
00:32:41 on commence plus tôt.
00:32:43 - Vous avez quel âge ?
00:32:45 - En tout cas, sur les histoires d'internat.
00:32:47 - En primaire ?
00:32:49 - Oui, vraiment, je pense qu'avant 10 ans...
00:32:51 - C'est l'internat de la crèche, quoi.
00:32:53 - Non, mais non, mais pourquoi pas ?
00:32:55 - Vous avez 18 mois, vous avez qu'en internat.
00:32:57 - Vu le contexte, je pense qu'effectivement,
00:32:59 il y a un certain nombre de jeunes
00:33:01 qui ont besoin d'être pris en main
00:33:03 vers sept, plutôt.
00:33:05 - Le prévis serait annoncé, l'accueil
00:33:07 dans les collèges, de 8h à 18h.
00:33:09 Mais dans les municipalités,
00:33:11 les quartiers les plus difficiles,
00:33:13 on en parlait par rapport aux quartiers,
00:33:15 ça fait bien longtemps qu'on prend les gamins
00:33:17 à 7h le matin et qu'on les lâche à 20h le soir.
00:33:19 Parce qu'on sait très bien que parfois,
00:33:21 les familles sont défaillantes.
00:33:23 Et qu'on les prend en charge dès le début,
00:33:25 le matin, parce qu'on est sûr qu'ils ont un petit déjeuner,
00:33:27 sinon ils ont le ventre vide, à midi,
00:33:29 parce que sinon, ils ne mangent pas.
00:33:31 Ça peut être du sport, ça peut être du soutien scolaire.
00:33:33 Ça, ça se fait. Après, effectivement,
00:33:35 on les rend aux parents à 19h, 20h,
00:33:37 en disant "Bah gardez-les au moins la nuit".
00:33:39 Mais effectivement, c'est déjà le cas.
00:33:41 Parce que sinon, on sait très bien
00:33:43 que certaines familles, malheureusement,
00:33:45 ne peuvent pas y arriver.
00:33:47 - On va avancer, j'aimerais qu'on parle du maire
00:33:49 de la commune de Mions, tout près de Lyon,
00:33:51 Claude Cohen, qui a envoyé ce week-end
00:33:53 sa lettre de démission à la préfecture.
00:33:55 Et on a le ras-le-bol, notamment après une série
00:33:57 d'actes antisémites qui sont restés impunis.
00:33:59 Écoutez le sujet de Corentin Alonso.
00:34:01 - Il a été élu deux fois maire de Mions.
00:34:03 Mais à 75 ans,
00:34:05 Claude Cohen n'a plus envie d'exercer sa fonction.
00:34:07 Si le rôle de maire est difficile,
00:34:09 ce sont les attaques antisémites
00:34:11 qui l'ont décidé à démissionner.
00:34:13 - Avec le nom de famille que je porte,
00:34:15 je suis systématiquement attaqué
00:34:17 avec des propos antisémites.
00:34:19 J'ai déposé plainte.
00:34:21 La personne qui a été entendue,
00:34:23 elle a été en garde à vue 2h.
00:34:25 Une deuxième personne qui a fait
00:34:27 des dessins de mots antisémites,
00:34:29 j'ai déposé plainte.
00:34:31 Et puis, il a été condamné à 3 mois
00:34:33 avec sursis.
00:34:35 Mais ensuite, il y a eu une erreur de procédure
00:34:37 classée sans suite.
00:34:39 - Des insultes qui lui ont fait du mal.
00:34:41 Mais le maire peut compter
00:34:43 sur le soutien de ses habitants.
00:34:45 - Tous les habitants m'ont envoyé
00:34:47 des pages, des mails,
00:34:49 des mots extraordinaires de soutien.
00:34:51 Tout le monde me dit
00:34:53 "Non, Claude reste".
00:34:55 Non, mais j'ai déjà prévu de partir.
00:34:57 Dans ma tête, je suis déjà un peu parti.
00:34:59 - La préfecture a entre 8 jours et 2 mois
00:35:01 pour acter la démission du maire.
00:35:03 Ce dernier souhaite malgré tout
00:35:05 continuer de siéger au Conseil municipal
00:35:07 et au Conseil de la métropole.
00:35:09 - François Péponi, c'est pas simple d'être maire.
00:35:11 - C'est très compliqué.
00:35:13 - Et de plus en plus.
00:35:15 Il y aura des mairies où il n'y aura pas de candidats.
00:35:17 - Oui, il y en aura,
00:35:19 mais qui seront là pour leur intérêt personnel.
00:35:21 Des gens qui vont décider de se sacrifier
00:35:23 parce que c'est un sacrifice.
00:35:25 D'être élu pendant 6 ans pour le bien commun,
00:35:27 on en trouve un de moins en moins.
00:35:29 On se fait insulter par tout le monde, c'est compliqué.
00:35:31 Ce que disait ce maire,
00:35:33 j'ai écouté un peu tout le week-end,
00:35:35 c'est qu'il disait qu'il a eu le sentiment
00:35:37 de ne pas être soutenu ni par la préfecture
00:35:39 ni par la justice.
00:35:41 Il fait référence à des plaintes.
00:35:43 Moi, ça m'est arrivé.
00:35:45 J'ai été insulté en public
00:35:47 par un responsable des réseaux islamistes local.
00:35:49 J'ai porté plainte nominalement contre la personne.
00:35:51 J'avais mon écharpe de député.
00:35:53 Le lendemain, j'ai porté plainte.
00:35:55 Un an après, j'ai reçu une lettre du procureur
00:35:57 qui disait que l'affaire est classée sans suite
00:35:59 car l'auteur n'a pas pu être déterminé.
00:36:01 J'avais donné le nom.
00:36:03 Vous avez porté plainte contre M. Rix.
00:36:05 C'est parce que la justice ne veut pas passer.
00:36:07 Je l'ai pris.
00:36:09 Après, les maires et lui disaient
00:36:11 qu'on ne porte plus plainte.
00:36:13 La police avait fait son travail.
00:36:15 Erreur de procédure.
00:36:17 Comme vous avez le sentiment de ne pas être soutenu,
00:36:19 vous partez.
00:36:21 Vous comprenez, ce sera le bol, Réda Bellah ?
00:36:23 On constate de plus en plus
00:36:25 ces 10 dernières années,
00:36:27 beaucoup de...
00:36:29 Ce n'est pas forcément plus des violences psychologiques
00:36:31 que physiques,
00:36:33 mais c'est vrai qu'on constate
00:36:35 cette image.
00:36:37 Ma génération avait l'image du maire,
00:36:39 même si j'ai beaucoup de respect pour les maires.
00:36:41 Pour nous, c'était une des personnes
00:36:43 les plus importantes.
00:36:45 Comme vous le dites,
00:36:47 aujourd'hui...
00:36:49 Je vais donner un exemple.
00:36:51 Je vais me permettre, il y a quelques années,
00:36:53 un élu à Cachan,
00:36:55 un maire adjoint à Cachan,
00:36:57 avait dit en ces termes
00:36:59 "je pensais que la police était là
00:37:01 pour nous protéger,
00:37:03 pas pour nous tuer".
00:37:05 - Ok.
00:37:07 - Mais c'est intéressant ce que vous dites.
00:37:09 - Si je puis me permettre,
00:37:11 ça change un peu l'image.
00:37:13 Avant, vous aviez des maires aussi,
00:37:15 des élus, des députés,
00:37:17 qui savaient quand même faire preuve
00:37:19 de discernement dans leurs propos
00:37:21 et qui respectaient et qui ne faisaient pas
00:37:23 d'amalgame concernant
00:37:25 également les policiers.
00:37:27 - Vous avez raison.
00:37:29 - On va écouter
00:37:31 ce qui s'est passé à la Manif hier à Paris.
00:37:33 Rachel, un tout petit mot là-dessus
00:37:35 sur le ras-le-bol de ce maire.
00:37:37 - Ras-le-bol de ce maire et puis surtout
00:37:39 victime d'antisémitisme, moi ça me fait penser
00:37:41 un peu aux lois
00:37:43 de Vichy, malheureusement.
00:37:45 C'est juste pour alerter,
00:37:47 parce qu'aujourd'hui ce sont des lois non écrites
00:37:49 avec un antisémitisme ambiant
00:37:51 et je rappelle que
00:37:53 ces lois visaient à exclure
00:37:55 les juifs de certains métiers,
00:37:57 de certaines fonctions, de la fonction publique
00:37:59 notamment, mais aussi des professions libérales
00:38:01 avec des quotas de juifs et j'ai l'impression
00:38:03 que dans différents secteurs aujourd'hui,
00:38:05 on est en train
00:38:07 d'insuffler cet antisémitisme
00:38:09 qui n'est pas écrit,
00:38:11 mais grosse alerte.
00:38:13 - Mais la justice sanctionne
00:38:15 régulièrement évidemment les actes de justice.
00:38:17 - Heureusement.
00:38:19 - Malheureusement, il y en a besoin.
00:38:21 - Un tout petit mot là-dessus ?
00:38:23 - Un maire qui démissionne pour pression antisémite,
00:38:25 moi j'ai l'impression que tout le monde accepte,
00:38:27 se soumet quand même à
00:38:29 "bon ben voilà, il y a de l'antisémitisme,
00:38:31 c'est triste pour lui"
00:38:33 et je trouve qu'on laisse passer plein de choses
00:38:35 alors que ça devrait,
00:38:37 il y a très peu de gens
00:38:39 en réalité qui réagissent à ça
00:38:41 et moi c'est ça qui meurt.
00:38:43 Alors ensuite quand je regardais un tout petit peu
00:38:45 le travail en préparant l'émission, je voyais
00:38:47 que le maire a eu beaucoup de contentieux avec
00:38:49 la préfecture sur des histoires de logements,
00:38:51 de construction de logements.
00:38:53 - Oui c'est un ras-le-bol général sur lequel se grèvent
00:38:55 les insultes antisémites.
00:38:57 - Je ne minimise absolument pas la question de l'antisémitisme
00:38:59 qui doit être le déterminant dans la démission du maire
00:39:01 mais on voit qu'il y a aussi d'autres éléments
00:39:03 de ras-le-bol et je rebondis sur ce que disait
00:39:05 Reda Bellage tout à l'heure, je suis entièrement
00:39:07 d'accord avec vous, je pense que le spectacle
00:39:09 médiatique
00:39:11 qu'offre un certain nombre de personnalités politiques
00:39:13 est déplorable quand on demande ensuite
00:39:15 de respecter l'autorité du maire, du policier.
00:39:17 Quand vous voyez des personnalités politiques
00:39:19 qui parlent extrêmement mal de la police,
00:39:21 qui disent surtout que la police est un ennemi,
00:39:23 des élus entre eux
00:39:25 qui vocifèrent, qui en viennent quasiment aux mains,
00:39:27 ça donne
00:39:29 une image d'autorité qui est assez peu
00:39:31 enviable et donc assez peu respectable.
00:39:33 - Mais c'est une stratégie.
00:39:35 - Et forcément ça transpire dans toutes les
00:39:37 strates de la société, donc ça ne m'étonne pas
00:39:39 aussi que Tissa participe
00:39:41 au ras-le-bol des maires, des élus parce qu'on les
00:39:43 respecte. - Oui, c'est voulu. - Bien sûr. - C'est une stratégie.
00:39:45 - C'est faire partir les gens.
00:39:47 - C'est le chaos.
00:39:49 On va juste, je vous le disais, il y a une manifestation
00:39:51 qui s'est faite, déroulée hier à Paris
00:39:53 entre le racisme et l'islamophobie
00:39:55 de Barbès jusqu'à République.
00:39:57 D'abord interdite par la préfecture de
00:39:59 police de Paris puis finalement autorisée par
00:40:01 le tribunal administratif. Il y a eu beaucoup de
00:40:03 slogans comme, je n'ai pas envie de vous les...
00:40:05 On va montrer juste les images mais je n'ai pas envie de réécouter les
00:40:07 slogans parce que voilà, ça serait faire trop de publicité
00:40:09 à ces gens qui ne le méritent pas. Mais
00:40:11 Auré d'Abelhage, on les entend, peut-être qu'on peut juste
00:40:13 voir les images, dire "urgence, la
00:40:15 police assassine". Ça a été scandé pendant
00:40:17 des minutes entières,
00:40:19 que ça fasse réagir qui que ce soit dans ce cortège.
00:40:21 La police assassine, mais est-ce qu'ils réalisent
00:40:23 que chaque jour la police sauve des centaines
00:40:25 de vies dans notre pays ? Ça vous révolte ?
00:40:27 Qu'est-ce que ça vous inspire ? - Oui, ça nous révolte
00:40:29 parce que déjà, en termes pénales,
00:40:31 il faut distinguer l'homicide de
00:40:33 l'assassinat. L'assassinat,
00:40:35 ça dit un acte préparatoire,
00:40:37 c'est-à-dire que le policier, quand il se lève le matin
00:40:39 et qu'il a signé pour protéger la population
00:40:41 et l'ensemble, je dis bien
00:40:43 l'ensemble de la population,
00:40:45 oui, ça fait mal
00:40:47 parce que nous, ces
00:40:49 gens-là, je pense qu'on peut rapprocher
00:40:51 avec ce que j'ai dit tout à l'heure,
00:40:53 ils oublient une chose,
00:40:55 c'est que le policier ne fait pas que
00:40:57 réprimander. Le policier, il intervient
00:40:59 sur... - Police secours ?
00:41:01 - Police secours, quand vous devez,
00:41:03 vous avez les violences faites contre les femmes,
00:41:05 c'est qui les primo-intervenants ?
00:41:07 Il y a un collègue, il y a quelques semaines, qui s'est pris une balle
00:41:09 de Glock dans le bras à Noisille-Grande
00:41:11 en allant sauver une femme qui était
00:41:13 avec ses enfants à son domicile
00:41:15 et son ex-conjoint
00:41:17 venait en découdre. Mais ces gens-là, en fait,
00:41:19 c'est les premiers à se battre pour
00:41:21 les différences ou la stigmatisation
00:41:23 et ils n'hésitent pas, justement,
00:41:25 à stigmatiser la police, mais ils oublient
00:41:27 que quand ils veulent déposer
00:41:29 plainte, c'est nous qui sommes là. - Mais bien sûr.
00:41:31 Et vous ferez votre travail correctement. - Oui, on continuera.
00:41:33 - On vous a insulté 10 minutes avant.
00:41:35 - J'espère qu'à un moment, des gens vont prendre leur responsabilité
00:41:37 parce que j'ai l'impression qu'aussi
00:41:39 l'État, certains élus
00:41:41 ne prennent pas leur responsabilité. C'est-à-dire
00:41:43 qu'aujourd'hui, en France, un député
00:41:45 ou une association
00:41:47 peut se permettre de dire ce qu'elle veut par rapport
00:41:49 à la police. - C'est pas fort.
00:41:51 - C'est d'autant plus scandaleux et dangereux
00:41:53 que c'est fait à l'occasion d'une manifestation
00:41:55 contre le racisme et l'islamophobie.
00:41:57 - L'islamophobie. - Et ils disent
00:41:59 "la police assassine". Donc, en fait, le message,
00:42:01 c'est "la police est raciste
00:42:03 parce que l'État est raciste, la police est islamophobe
00:42:05 parce que la France est islamophobe, et donc
00:42:07 ils nous tuent". C'est ça qu'ils disent.
00:42:09 Et en fait, la stratégie derrière, c'est de désarmer la police.
00:42:11 C'est de l'empêcher d'agir.
00:42:13 Mais c'est voulu, et quand vous disiez
00:42:15 qu'il y avait des députés qui étaient présents,
00:42:17 La France Insoumise était présente à cette manifestation
00:42:19 où, avec leur geste rapide, ils crient,
00:42:21 enfin, ils ont le temps de crier, sans rien dire,
00:42:23 "la police assassine". Et la logique,
00:42:25 c'est voilà, on désarme la police parce qu'en fait,
00:42:27 on veut désarmer l'État et on veut prendre le pouvoir.
00:42:29 C'est une logique pré-révolutionnaire.
00:42:31 Et pour pas lire pire,
00:42:33 ils sont dans cette logique-là, et ils iront.
00:42:35 C'est la stratégie de la France Insoumise. Ils veulent une 6ème République.
00:42:37 Donc il faut dynamiter la 5ème.
00:42:39 C'est très clair depuis le début
00:42:41 de Jean-Luc Mélenchon, en tout cas depuis
00:42:43 qu'il a pris la tête de la France Insoumise.
00:42:45 Il sera d'ailleurs à 19h30, ce soir, à Sciences Po
00:42:47 pour faire campagne.
00:42:49 Je ne comprends pas comment on peut faire
00:42:51 campagne dans une enceinte,
00:42:53 peut-être pas universitaire, mais en tout cas
00:42:55 scolaire. Ça a été interdit à Lille
00:42:57 la semaine dernière. Pourquoi est-ce que ça a été
00:42:59 autorisé à Paris, Louis Draymond ?
00:43:01 Je ne comprends pas, il y a un problème de cohérence.
00:43:03 On peut faire campagne comme ça
00:43:05 dans une école ?
00:43:07 Beaucoup de gens qui nous suivent, il y a une
00:43:09 grande incompréhension. Pourquoi est-ce qu'à Lille,
00:43:11 et il n'a pas le droit de s'exprimer, à Sciences Po il le peut.
00:43:13 Il y a une manifestation à Lille
00:43:15 qui a été empêchée par la préfecture
00:43:17 et sans doute une manifestation
00:43:19 qu'il ferait à Paris où il aurait le droit de s'exprimer.
00:43:21 En plus, je me souviens
00:43:23 au moment de la manifestation de Lille,
00:43:25 le président de la République s'est exprimé
00:43:27 et a dit qu'il était
00:43:29 favorable à ce que tout le monde puisse s'exprimer.
00:43:31 Indirectement, le président
00:43:33 lâchait un peu le préfet sur cette histoire.
00:43:35 Je pense qu'il faut maintenant
00:43:37 harmonier, il faut avoir une règle.
00:43:39 Il faut interdire dans toutes les facs, toutes les universités,
00:43:41 les prises de parole politiques.
00:43:43 Les campagnes électorales ne font pas leur place dans les universités.
00:43:45 Ça paraît logique.
00:43:47 Que des élus participent à des conférences dans les universités,
00:43:49 évidemment, ça participe à l'éveil intellectuel,
00:43:51 à la réflexion et même
00:43:53 au travail de culture générale. Mais je pense qu'on devrait
00:43:55 sanctuariser, pendant les périodes de campagne,
00:43:57 on ne vient pas chercher des voix
00:43:59 dans les universités.
00:44:01 - Rachel ? - Oui, moi je trouve que
00:44:03 même d'un point de vue symbolique,
00:44:05 ce que veut dire l'université, en latin
00:44:07 "universitas", ça veut dire "ensemble",
00:44:09 un rassemblement, c'est tous.
00:44:11 Là, on voit bien
00:44:13 que monsieur Mélenchon,
00:44:15 il n'est pas
00:44:17 dans une logique de rassemblement,
00:44:19 dans une logique de connaissance,
00:44:21 il est dans une logique dogmatique,
00:44:23 à fracturer la société, à mettre
00:44:25 les générations les unes contre les autres,
00:44:27 à mettre les religions les unes contre les autres,
00:44:29 à ethniciser
00:44:31 notre pays.
00:44:33 Et puis, par rapport à ce que
00:44:35 l'on disait tout à l'heure sur la question
00:44:37 de la lutte contre le racisme
00:44:39 et l'islamophobie, qui est
00:44:41 devenu ce cheval de Troie pour
00:44:43 insulter la France, insulter
00:44:45 les Juifs, insulter la police. Et au fond,
00:44:47 c'est plus que désarmer
00:44:49 la police, c'est désarmer l'ensemble
00:44:51 des institutions, et finalement,
00:44:53 je crois que... - Mettre à bas la République.
00:44:55 - Mettre à bas la République, je crois que finalement,
00:44:57 symboliquement, ce qui va se passer ce soir
00:44:59 avec ce meeting à Sciences Po,
00:45:01 c'est le symbole de l'antrisme
00:45:03 au sein des universités. - Évidemment, que dénoncent
00:45:05 un certain nombre de personnes dont vous faites partie.
00:45:07 On écoute juste Yvenne Lecauze
00:45:09 de l'Association étudiante unie,
00:45:11 à propos de la venue de Jean-Luc Mélenchon
00:45:13 ce soir.
00:45:15 - Parce que la France insoumise et d'extrême-gauche
00:45:17 est le seul parti à pouvoir
00:45:19 faire campagne au sein des universités.
00:45:21 Jamais on ne pourrait voir
00:45:23 n'importe quelle autre partie, que ce soit Renaissance,
00:45:25 Les Républicains, Reconquête ou le
00:45:27 Rassemblement national, venir faire
00:45:29 le tour des facs, comme la France insoumise
00:45:31 le fait actuellement, pour y faire
00:45:33 10 meetings pour les élections européennes. Aujourd'hui,
00:45:35 ils utilisent nos universités,
00:45:37 donc des universités qui sont payées
00:45:39 par le contribuable, pour
00:45:41 faire campagne pour les élections européennes.
00:45:43 Et ça c'est quelque chose qui est absolument scandaleux.
00:45:45 Je ne pense pas que l'université soit un lieu de meeting politique.
00:45:47 Les universités, on y est pour
00:45:49 s'instruire, on y est pour apprendre,
00:45:51 on n'y est absolument pas pour
00:45:53 voir défiler les parties les uns après les autres,
00:45:55 en l'occurrence, on n'a qu'un seul parti,
00:45:57 pour y faire des meetings pour les élections européennes.
00:45:59 - Ce qu'il y a à dédier est totalement vrai. C'est-à-dire,
00:46:01 imaginez, Jordan Bardel
00:46:03 faire un meeting à Sciences Po. Mais il y aurait
00:46:05 des cartes de CRS dans tout le quartier.
00:46:07 Ça serait impossible. Non mais, il y a un
00:46:09 de quoi, deux mesures. - Oui, bien sûr. Moi je suis d'accord avec
00:46:11 le début de la déclaration de M. Lecauze,
00:46:13 mais pas avec la fin. Je veux dire pourquoi.
00:46:15 Ce qui est certain,
00:46:17 et là c'est le scandale absolu,
00:46:19 c'est la liberté d'expression et géométrie variable
00:46:21 vue depuis le balcon de la France insoumise,
00:46:23 c'est que M. Mélenchon
00:46:25 hurle lorsqu'on lui interdit
00:46:27 d'aller faire un meeting
00:46:29 dans l'université de Lille, mais en revanche, il ne prend pas
00:46:31 la parole quand on interdit Sylvia Nagasinski
00:46:33 de prendre la parole dans une université
00:46:35 parce que ça déplait à l'extrême-gauche.
00:46:37 En revanche, pardonnez-moi, je ne suis pas tout à fait
00:46:39 d'accord avec le plateau, qu'on
00:46:41 découvre que les campus sont
00:46:43 un lieu où on fait de la politique, où il y a
00:46:45 du débat politique, ça a toujours
00:46:47 existé. Je vous rappelle quand même que
00:46:49 mai 68, ça démarre
00:46:51 à l'université de Nanterre
00:46:53 avec une F... - C'est là
00:46:55 qu'est né le problème. - Non mais ce que je veux dire, c'est que
00:46:57 autant je suis
00:46:59 scandalisé par le fait qu'il y a une liberté
00:47:01 d'expression et la géométrie variable, suivant
00:47:03 qu'on est pour M. Mélenchon dans le camp du bien
00:47:05 ou pas du bien, en fait la liberté d'expression
00:47:07 souvent pour les trotskistes, c'est...
00:47:09 elle est interdite à ceux qui... - A l'heure s'opposant.
00:47:11 - Qui n'est pas d'accord avec eux. - Qui sont dans le camp du mal.
00:47:13 Mais pour le reste,
00:47:15 pardonnez-moi, découvrir que
00:47:17 un campus c'est un lieu où on
00:47:19 discute, bien sûr de sexu, mais on discute
00:47:21 politique... - Non, non, ce que les
00:47:23 Français découvrent, c'est qu'il n'y a que la gauche
00:47:25 qui a le droit de parler. Tout le monde parle en même temps.
00:47:27 Stop, stop, stop.
00:47:29 François Pipponi.
00:47:31 - Non mais je veux pas s'apprendre.
00:47:33 - Louis, je veux pas s'apprendre. - Rapidement.
00:47:35 - Les campagnes électorales des partis politiques
00:47:37 interdisent à une
00:47:39 collectivité locale de mettre
00:47:41 à disposition, ou à un point de vue,
00:47:43 de mettre à disposition des moyens publics
00:47:45 pour faire campagne, sauf s'il y a une délibération.
00:47:47 Et ça doit être accordé à tout le monde.
00:47:49 C'est-à-dire que si on dit
00:47:51 à l'université, il peut y avoir un débat pour les européennes,
00:47:53 tous les partis ont le droit de venir.
00:47:55 - On en reparlera. - Et c'est là où le sujet...
00:47:57 - C'est un vrai sujet. - Moi, je serais
00:47:59 Jean-Danes Bardella, je demanderais l'autorisation d'aller à Sciences Po
00:48:01 et j'attendrais la réponse. C'est là où c'est pas normal.
00:48:03 C'est à la fois absolument pas légal...
00:48:05 - Louis, rapidement, il en reste une minute.
00:48:07 - Je suis d'accord avec ce que vient dire François Puponi.
00:48:09 Non mais je pense qu'il faut poser maintenant
00:48:11 le sujet. On va pas continuer, sinon
00:48:13 ça va être éternel. La France insoumise
00:48:15 va continuer de jouer avec
00:48:17 les faiblesses du droit, essayer de
00:48:19 voir les contradictions entre les décisions
00:48:21 administratives prises par les préfectures.
00:48:23 Et en fait, on en sortira pas et
00:48:25 in fine, il va se passer ce qui se passe à chaque fois,
00:48:27 c'est qu'en fait, c'est eux qui vont se poser en victime
00:48:29 de la République, victime de l'État,
00:48:31 victime de la classe politique...
00:48:33 - C'est eux qui organisent la censure et ils s'en disent victime.
00:48:35 - Mais c'est toujours la même histoire.
00:48:37 Et à la fin, ce sont les victimes...
00:48:39 Enfin, c'est l'inversion des valeurs totale.
00:48:41 - Rachel, c'est vraiment ça.
00:48:43 - Oui, alors c'est exactement ça.
00:48:45 Le statut, évidemment, le statut de victime,
00:48:47 c'est un statut à choyer
00:48:49 parce qu'il permet à la victimocratie
00:48:51 d'avoir une tribune
00:48:53 et puis d'avoir du pouvoir,
00:48:55 enfin de l'influence. Je pense
00:48:57 qu'il y a quand même, dans
00:48:59 cette campagne, un souci
00:49:01 avec cette extrême-gauche
00:49:03 qui confond
00:49:05 notoriété et popularité.
00:49:07 C'est que pour eux, tout est bon pour être...
00:49:09 - Tout est bon à prendre. - Tout est bon à prendre
00:49:11 pour qu'on parle d'eux et pour... - Même en négatif.
00:49:13 - Tout à fait. - Ils pensent que ça va les faire.
00:49:15 - Exactement. Mais après, je pense qu'il va falloir vraiment
00:49:17 se référer à la loi et notamment au code électoral
00:49:19 par rapport à cette situation. - Et tenir une règle de conduite
00:49:21 qui sera valable pour tout le monde. - Tout à fait.
00:49:23 - Petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline,
00:49:25 sur CNews et sur Europe. À tout de suite.
00:49:27 (Générique)
00:49:29 - Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:49:31 Bienvenue dans Punchline, ce soir, sur CNews et sur Europe 1.
00:49:33 Est-ce que les internats éducatifs sont la solution miracle
00:49:35 pour remettre dans le droit chemin
00:49:37 une partie de la jeunesse en déshéronce ?
00:49:39 Non, bien sûr, mais c'est mieux que rien.
00:49:41 Pour lutter contre la violence des mineurs,
00:49:43 tout doit être tenté, car le pire serait
00:49:45 de baisser les bras et de dire qu'on n'y peut rien
00:49:47 et que l'État ne peut pas tout. Or, comme chacun sait,
00:49:49 il faut tout un village pour élever un enfant.
00:49:51 Alors, est-ce que les adolescents placés
00:49:53 dans ces internats pendant les vacances
00:49:55 scolaires sont ravis d'être là ?
00:49:57 Non plus. Vous allez entendre leur réponse
00:49:59 aux questions du Premier ministre Gabriel Attal,
00:50:01 qui était à leur côté à Nice.
00:50:03 Elles sont éloquentes. "Ma mère m'a forcée
00:50:05 à être là", lui ont-ils tous quasiment rétorqué.
00:50:07 Mais face à la sauvagerie des plus jeunes,
00:50:09 leur perte de repères, le manque flagrant
00:50:11 de figures d'autorité, il faut aider ceux
00:50:13 qui sont encore rattrapables à reprendre
00:50:15 le fil de vies déconstruites dès l'enfance.
00:50:17 Dans notre société du chacun pour soi,
00:50:19 il me semble clair que l'on doit savoir punir,
00:50:21 mais que l'on doit savoir punir.
00:50:23 Savoir punir, mais que l'on doit savoir aussi éduquer.
00:50:25 On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:50:27 Il est pile 18h avant de débattre
00:50:43 de l'actualité. Le rappel des grands titres.
00:50:45 Le chanteur Kenji Jirak est hospitalisé
00:50:47 à Bordeaux après avoir été blessé
00:50:49 par balle au thorax cette nuit.
00:50:51 Son pronostic vital n'est plus engagé.
00:50:53 Son état de santé est stabilisé.
00:50:55 Les circonstances de ce tir restent encore
00:50:57 floues. On va rejoindre dans un instant nos envoyés spéciaux
00:50:59 sur place à Bordeaux.
00:51:01 Le procès en appel de l'attentat de Nice s'est ouvert
00:51:03 ce matin devant la cour d'assises spéciale de Paris.
00:51:05 En première instance,
00:51:07 Mohamed Graeb et Chokri
00:51:09 Chakroud avaient été condamnés
00:51:11 à 18 ans de réclusion criminelle pour association
00:51:13 de malfaiteurs. Il s'agit de deux proches de l'auteur
00:51:15 de l'attentat au camion bélier qui avait
00:51:17 causé, je vous le rappelle, 86 morts
00:51:19 le 14 juillet 2016.
00:51:21 Le gouvernement fixera de nouvelles règles à partir
00:51:23 du 1er juillet concernant l'assurance chômage.
00:51:25 L'objectif de ces nouvelles mesures est d'atteindre le
00:51:27 plein emploi et de favoriser le retour
00:51:29 au travail des chômeurs indemnisés.
00:51:31 Le gouvernement devrait se baser
00:51:33 sur trois leviers pour durcir les règles d'indemnisation,
00:51:35 notamment le levier du temps
00:51:37 de travail nécessaire pour être indemnisé.
00:51:39 Enfin, 199e
00:51:41 jour de détention pour les otages détenus
00:51:43 par l'organisation terroriste du Hamas
00:51:45 dans la bande de Gaza. Trois de ces otages
00:51:47 sont français. Ils se nomment Ofer,
00:51:49 Orion, Orhad. Nous pensons à tous ces otages
00:51:51 ce soir et à leur famille.
00:51:53 Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate
00:51:55 et sans condition.
00:51:57 On va reprendre le fil de l'actualité
00:51:59 sur CNews et sur Europe 1 avec Louis de Ragnel,
00:52:01 qui est là. Bonsoir Louis. - Bonsoir Laurence. - Rachel Kahn,
00:52:03 merci d'être avec nous. - Bonsoir Laurence. - Joseph
00:52:05 Macescaron nous a rejoint. S.I.S, t'es consultant.
00:52:07 Bonsoir. - Bonsoir Laurence. - Toujours le policier Reda
00:52:09 Bellage, porte-parole d'Unité Île-de-France.
00:52:11 Bonsoir Reda, François Puponi, ancien député.
00:52:13 - Bonsoir Laurence. - Et Eric Revelle, journaliste.
00:52:15 On va d'abord prendre, si vous le voulez bien, des nouvelles
00:52:17 de l'état de santé du chanteur Kenji Jira,
00:52:19 qui a été blessé par balle ce matin
00:52:21 très tôt tout près de Bordeaux.
00:52:23 Augustin Donatieux et Florian Paume, bonsoir
00:52:25 à tous les deux. Vous êtes nos envoyés spéciaux
00:52:27 devant le CHU de Bordeaux.
00:52:29 La première question c'est vraiment son état de santé.
00:52:31 Comment va-t-il alors où on se parle, Augustin ?
00:52:33 - Eh bien écoutez Laurence, pour le moment
00:52:37 les dernières nouvelles
00:52:39 sont plutôt rassurantes. C'est en tous les cas
00:52:41 ce que nous a confié la famille
00:52:43 de Kenji Jira, avec qui nous avons pu
00:52:45 nous entretenir très rapidement avec Florian Paume,
00:52:47 sa maman et son agent, qui nous ont dit
00:52:49 que le pronostic vital de Kenji Jira
00:52:51 n'était plus engagé à l'heure actuelle.
00:52:53 Il reste néanmoins hospitalisé
00:52:55 dans cet hôpital de Olévec
00:52:57 à Pessac, au sud-ouest de la cité
00:52:59 Girondine, puisque son état
00:53:01 est quand même très sérieux.
00:53:03 La balle n'est passée qu'à 2 cm
00:53:05 de sa colonne vertébrale avant de
00:53:07 ressortir par son dos.
00:53:09 Il reste donc entre les mains
00:53:11 des médecins et des infirmières
00:53:13 pour au moins plusieurs jours ici
00:53:15 au sud-ouest de Bordeaux.
00:53:17 - Merci Augustin Donat, du Florian Paume.
00:53:19 Est-ce qu'on en sait un peu plus sur les circonstances
00:53:21 de ce qui s'est passé
00:53:23 cette nuit sur place, Augustin ?
00:53:25 - Oui bien sûr, il est aux alentours
00:53:29 de 5h30 ce matin, lorsque les gendarmes
00:53:31 sont appelés pour une personne
00:53:33 victime d'un tir
00:53:35 d'arme à feu sur une aire
00:53:37 de Grand Passage pour Jean Du Voyage
00:53:39 et ils découvrent sur place
00:53:41 Kenji Girac blessé, alors qu'une vingtaine
00:53:43 d'individus sont là et tentent de
00:53:45 minimiser la situation, leur indiquant que rien
00:53:47 ne s'était passé. Ces gendarmes
00:53:49 qui ont ensuite passé au peigne fin
00:53:51 cette aire de Grand Passage pour Jean Du Voyage
00:53:53 ils ont retrouvé dans un buisson
00:53:55 une arme à feu, une 9mm
00:53:57 de type américain, 1911.
00:53:59 Alors l'enquête devra
00:54:01 déterminer si c'est cette arme qui a
00:54:03 blessé le chanteur. Cette arme
00:54:05 elle est analysée à l'heure où je suis
00:54:07 en train de vous parler, les proches de Kenji Girac
00:54:09 ont été
00:54:11 entendus cet après-midi
00:54:13 par les enquêteurs, le chanteur évidemment
00:54:15 ne l'a pas été aujourd'hui, il le
00:54:17 saura probablement dans
00:54:19 les prochains jours et
00:54:21 en attendant il reste donc ici
00:54:23 au sud-ouest de Bordeaux
00:54:25 il devrait subir une batterie
00:54:27 d'examen pour évidemment
00:54:29 stabiliser sa santé.
00:54:31 - Augustin, parce qu'il a vraiment frôlé la mort
00:54:33 la balle est passée à quelques centimillimètres
00:54:35 je crois même de sa colonne vertébrale ?
00:54:37 - Effectivement c'est ce qu'ont
00:54:41 indiqué des proches qui étaient
00:54:43 au téléphone et ces
00:54:45 derniers ont effectivement précisé que
00:54:47 la balle qui a pénétré par le thorax
00:54:49 de Kenji Girac est ressortie
00:54:51 dans son dos et n'est passée
00:54:53 selon leurs mots qu'à 2mm
00:54:55 de sa colonne vertébrale, alors on
00:54:57 imagine évidemment les séquelles que
00:54:59 le chanteur pourrait avoir si
00:55:01 cette balle avait touché la colonne
00:55:03 vertébrale, il se pourrait qu'il
00:55:05 soit opéré par les
00:55:07 équipes du CHU de Bordeaux
00:55:09 dans les prochaines heures, dans les prochains jours
00:55:11 mais ils nous l'ont dit, sa maman
00:55:13 nous l'a dit, son agent nous l'a dit
00:55:15 son pronostic vital à l'heure où
00:55:17 l'on se parle n'est plus engagé.
00:55:19 - C'est au moins une bonne nouvelle, merci
00:55:21 Augustin Donatel et Florian Pompon pour toutes ces informations
00:55:23 François Pipponi, l'enquête commence
00:55:25 il va falloir faire la lumière sur ce qui s'est
00:55:27 passé réellement et on
00:55:29 sent que ce n'est pas simple. - Non c'est pas simple
00:55:31 parce que l'explication qu'il a donnée
00:55:33 rapidement c'est "je vais manipuler
00:55:35 une arme" généralement
00:55:37 quand on manipule une arme
00:55:39 on la dirige pas vers soi
00:55:41 la balle étant passée du thorax
00:55:43 elle a traversé de part en part
00:55:45 il est mératulé parce qu'il serait pu
00:55:47 toucher un organe vital, le coeur, il serait pu lui briser
00:55:49 la colonne vertébrale et donc effectivement
00:55:51 après l'enquête va être longue
00:55:53 on verra bien comment ça se passe, le problème aussi
00:55:55 souvent avec les gens du voyage c'est qu'ils participent peu
00:55:57 aux enquêtes de police
00:55:59 - Il y a une forme d'omerta ? - Oui parce qu'ils
00:56:01 essayent de régler les problèmes entre eux
00:56:03 et donc il va falloir faire ça
00:56:05 je ne suis pas sûr d'ailleurs que le pistolet
00:56:07 que le révolver qui a été retrouvé
00:56:09 soit celui-là, on verra bien
00:56:11 ça va prendre un peu de temps, ce qu'on lui souhaite c'est un prompt
00:56:13 rétablissement parce qu'au-delà du fait qu'il aurait
00:56:15 pu mourir, il peut aussi avoir des séquelles
00:56:17 au niveau vocal
00:56:19 - Pulmonaire et vocal - Pulmonaire ou autre
00:56:21 donc il est connu que sa carrière peut être en danger
00:56:23 donc on lui souhaite prompt rétablissement
00:56:25 et après l'enquête, la police et la justice diront ce qu'il en est vraiment
00:56:27 - Réda Bellat, vous êtes policier
00:56:29 là c'est les gendarmes visiblement qui sont en train d'investiguer
00:56:31 mais voilà, on sait que ce n'est pas
00:56:33 toujours très simple de trouver
00:56:35 ce qui s'est réellement passé
00:56:37 - Oui parce qu'il est, alors
00:56:39 je ne sais pas si on peut appeler ça
00:56:41 une omerta, mais en tout cas ils ont
00:56:43 certains rituels, selon
00:56:45 les gens du voyage
00:56:47 même
00:56:49 eux je sais qu'ils ne peuvent pas, bon là
00:56:51 ce n'est pas le cas, mais en tout cas
00:56:53 par exemple, nous quand on intervenait
00:56:55 on allait à plusieurs bacs sur un
00:56:57 hôpital parce que
00:56:59 il fallait absolument
00:57:01 que la personne ne décède pas
00:57:03 dans l'hôpital
00:57:05 il fallait qu'elle décède
00:57:07 dans certaines communautés du genre du voyage
00:57:09 il faut qu'ils naissent chez eux
00:57:11 et qu'ils décèdent chez eux
00:57:13 et je vous garantis que pour faire un convoi
00:57:15 funéraire, parce qu'il existe aussi
00:57:17 des règles en France, si la personne décède
00:57:19 à l'hôpital elle est placée sous la responsabilité
00:57:21 de l'Etat
00:57:23 et je peux vous garantir qu'on risquait
00:57:25 des fois, ça tournait presque à la violence urbaine
00:57:27 donc il faut, voilà, il y a
00:57:29 toujours aussi ce rapport à la police
00:57:31 une espèce de déviance de confiance
00:57:33 entre gens du voyage
00:57:35 et la police, ça ne vient pas de nous
00:57:37 ou du gendarme, mais en tout cas
00:57:39 on va mettre les moyens, en général
00:57:41 ce sont des personnalités, on met vraiment les moyens
00:57:43 c'est parce que c'est une personnalité, il y a
00:57:45 une pression médiatique évidente, mais c'est
00:57:47 vrai que ça va plus vite, que les enquêtes vont en général
00:57:49 un peu plus vite quand il y a des gens connus
00:57:51 - On met les moyens parce que vous avez des gens qui sont, c'est quelqu'un qui est
00:57:53 très très populaire, et donc il y a du coup d'attente
00:57:55 il faut que les médias et que les gens
00:57:57 aient des réponses rapidement pour savoir
00:57:59 pour qualifier si vraiment
00:58:01 c'est une tentative d'homicide
00:58:03 voilà, tout est possible en fait, il y a plusieurs
00:58:05 pistes qui sont possibles, mais il faut avoir des réponses
00:58:07 rapidement, et il faut que les gens coopèrent
00:58:09 là après c'est un autre sujet
00:58:11 - Rachel Kahn, c'est quelqu'un qui est solaire
00:58:13 qui est une juge d'Irak, les Français l'ont adopté
00:58:15 il a été évidemment
00:58:17 mis en lumière dans l'émission The Voice
00:58:19 il fait partie des enfoirés, un pilier des enfoirés
00:58:21 c'est quelqu'un qui est très populaire, donc on a
00:58:23 beaucoup d'inquiétudes - Très populaire et avec
00:58:25 sa singularité d'artiste
00:58:27 c'est-à-dire qu'il nous
00:58:29 offre cet univers
00:58:31 gitan, flamenco
00:58:33 et dans le même mouvement il le mélange
00:58:35 pour le faire partager
00:58:37 à tous, et notamment
00:58:39 les duos avec
00:58:41 Gims, avec Vianney
00:58:43 et puis moi c'est cette générosité
00:58:45 qui me marque très engagée aussi
00:58:47 pour les enfants
00:58:49 défavorisés, je sais
00:58:51 qu'il a 27 ans et j'ai pas du tout
00:58:53 envie qu'il fasse partie du club des 27
00:58:55 vous savez, ces artistes
00:58:57 - Côté son état de santé
00:58:59 a priori n'inspire plus d'inquiétude, Louis Dragonnet
00:59:01 pas d'informations complémentaires de votre part ?
00:59:03 - Non, je cherche mais là pour l'instant
00:59:05 - Joseph Macéscaron sur
00:59:07 cette terrible affaire
00:59:09 - Tout à fait ce qu'il m'avait dit
00:59:11 il est solaire et sur sa générosité
00:59:13 donc là, Rachel a tout dit
00:59:15 - Eric Revelle ?
00:59:17 - Oui, c'est peut-être la face
00:59:19 un peu commerciale mais quelque chose qui
00:59:21 vient de très très loin, de Django Reinhardt
00:59:23 de Manitas de la Plataz
00:59:25 de Gypsy King, c'est toute
00:59:27 cette ambiance là
00:59:29 et c'est vrai que quand on
00:59:31 écoute un thème
00:59:33 flamenco ou gypsy
00:59:35 on a l'impression que ça remonte
00:59:37 au début du monde quasiment
00:59:39 on sent qu'il y a une histoire, qu'il y a une profondeur
00:59:41 bon voilà, il incarne ça aujourd'hui
00:59:43 bon et oui, c'était un
00:59:45 prompt rétablissement
00:59:47 - Voilà, espérons que tout va bien se passer. On va faire une petite pause
00:59:49 on se retrouve dans un instant dans Punchline
00:59:51 sur CNews et sur Europe 1, on va parler des mineurs
00:59:53 comment prendre en compte les mineurs
00:59:55 comment les empêcher de basculer
00:59:57 dans l'indélinquance, il y a cette histoire
00:59:59 d'internat éducatif et on entendra aussi
01:00:01 des témoignages absolument édifiants
01:00:03 qui ont été recueillis par le correspondant d'Europe 1 à Montpellier
01:00:05 qui s'appelle Charles Lully
01:00:07 sur les guetteurs
01:00:09 les dealers qui parlent
01:00:11 au micro, qui racontent leur expérience
01:00:13 l'un d'entre eux à 14 ans
01:00:15 on va l'écouter dans un instant, à tout de suite
01:00:17 18h14, on se retrouve en direct
01:00:23 dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
01:00:25 on va parler des jeunes mineurs
01:00:27 qui sont entrés dans la délinquance
01:00:29 ou en tout cas, comment les empêcher de tomber dans l'indélinquance
01:00:31 mais j'aimerais d'abord qu'on écoute des témoignages
01:00:33 assez édifiants qui ont été recueillis par Charles Lully
01:00:35 qui est le correspondant d'Europe 1 à Montpellier
01:00:37 bonsoir Charles, vous êtes en direct avec nous
01:00:39 depuis Montpellier précisément, parce que vous êtes en reportage là-bas
01:00:41 on va écouter d'abord
01:00:43 le premier de vos témoignages
01:00:45 qui est un guetteur, un jeune homme qui s'appelle Younes
01:00:47 qui estime, lui, que les opérations
01:00:49 place nette n'ont servi à rien, on imagine bien
01:00:51 qu'il ne va pas dire le contraire, mais c'est très intéressant
01:00:53 que vous nous expliquez ensuite comment vous avez recueilli
01:00:55 ce témoignage et qui est ce jeune homme
01:00:57 d'abord on écoute Younes, ce témoignage
01:00:59 - Bon alors ici, mon rôle
01:01:01 c'est de commander les guetteurs, t'as vu
01:01:03 je suis payé 150 euros par jour
01:01:05 j'ai juste à poster les guetteurs le matin
01:01:07 et le soir, les déplacer de leur poste
01:01:09 et les payer
01:01:11 et ils touchent 130 euros par jour
01:01:13 sur l'autre, je fais le calcul, 150 par jour
01:01:15 après, 4000 euros
01:01:17 - Et tu vas à l'école
01:01:19 ou comment ça se passe ? - Non, j'ai arrêté
01:01:21 tôt l'école. Ici, comme je t'ai dit, t'as vu, ta voiture
01:01:23 tu la laisses, tu laisses les clés, ça bouge pas
01:01:25 y'a pas de vol - L'opération place nette
01:01:27 alors, ça a...
01:01:29 - Franchement, ça a servi à strictement rien du tout
01:01:31 je te dis la vérité. Eux, ils viennent
01:01:33 ils bloquent dans le charbon, dans le four
01:01:35 mais en fait, nous derrière, on a des livraisons
01:01:37 on a pas que le point de deal
01:01:39 on a des livraisons, on a des envois
01:01:41 par colis, on a des...
01:01:43 y'a pas que du sur place
01:01:45 place nette, franchement
01:01:47 ça nous a pas fait mal, ça nous a rien fait
01:01:49 place nette, ça sert à rien, franchement, strictement à rien
01:01:51 - Bon alors ça, c'est ce que dit évidemment
01:01:53 le guetteur, évidemment, il va pas dire le contraire
01:01:55 on a un policier sur le plateau qui va répondre dans un instant
01:01:57 et qui va nous dire que, évidemment, ça sert parce que ça dérange
01:01:59 leur business. Mais Charles, comment vous avez recueilli
01:02:01 ces témoignages ? Parce que d'abord, le jeune
01:02:03 Younes, dont vous nous parlez, il a quel âge ? Je dis qu'il a
01:02:05 arrêté l'école. Il a quoi ? Il a moins de 18 ans ?
01:02:07 Plus de 18 ans ?
01:02:09 - Il a une trentaine d'années parce qu'en fait
01:02:11 lui, si vous voulez, c'est un des grands
01:02:13 du quartier, comme on dit dans ces zones
01:02:15 c'est-à-dire qu'il a grandi
01:02:17 il est né ici, dans ce quartier d'Aiglon
01:02:19 à Montpellier, et
01:02:21 au fur et à mesure, il a pris du galon
01:02:23 et en prenant du galon, il a
01:02:25 réussi de passer de guetteur
01:02:27 à coordinateur des guetteurs
01:02:29 ça veut dire que, comme il l'a dit
01:02:31 l'interview est très explicite
01:02:33 il vient le midi
01:02:35 pour tout simplement faire l'appel
01:02:37 de ses subordonnés
01:02:39 c'est-à-dire les jeunes guetteurs qui ont à peu près
01:02:41 15 ou 16 ans, il les place
01:02:43 à des endroits stratégiques, donc en bas des
01:02:45 immeubles ou à l'entrée des cités
01:02:47 et puis, si vous voulez,
01:02:49 le soir, vers minuit, donc
01:02:51 il faut bien savoir que des jeunes de 15 ou 16 ans
01:02:53 les guetteurs sont dehors
01:02:55 le soir jusqu'à minuit, et bien Younes
01:02:57 vient les chercher et vient
01:02:59 leur donner leurs 130 euros
01:03:01 journaliers en liquide
01:03:03 évidemment. - Évidemment. On va
01:03:05 écouter un deuxième témoignage que vous avez recueilli
01:03:07 Charles Lully, là c'est un guetteur de 14 ans
01:03:09 14 ans, la voix
01:03:11 a été modifiée mais on voit qu'elle est
01:03:13 extrêmement jeune, lui qui pareil
01:03:15 il dit qu'il se moque de l'opération Place Nette
01:03:17 mais surtout qu'il raconte son quotidien
01:03:19 c'est assez glaçant, écoutez-le.
01:03:21 - Ça me rapporte 100 euros par jour
01:03:23 - Ah oui ? - Ouais - Et pourquoi tu fais ça ?
01:03:25 - Euh...
01:03:27 c'est comme ça, on est des employés
01:03:29 c'est un point de deal, c'est
01:03:31 fait pour que les clients achètent et
01:03:33 voilà. - Tu sais, il y a eu l'opération
01:03:35 Place Nette, là ? - Ouais, le Paris Place Nette, on s'en
01:03:37 bat les couilles, faut que le hazard débite
01:03:39 on s'en bat les couilles
01:03:41 faut que le hazard débite, tous les jours
01:03:43 le point de deal est ouvert
01:03:45 et nous les guetteurs, on est faits pour ça, pour crier
01:03:47 "Aha !" quand il y a la police
01:03:49 - Mais t'as quel âge, en fait ? - Moi, j'ai
01:03:51 14 ans, il y a des jeunes de 20 ans
01:03:53 des jeunes de 16 ans, voilà
01:03:55 - Place Nette, t'en penses quoi, l'opération Place Nette ?
01:03:57 - Le Paris Place Nette, je vous dis, il va
01:03:59 servir à rien parce que
01:04:01 le point de deal sera toujours ouvert
01:04:03 il y a toujours des toxicomanes qui
01:04:05 voudraient leur dose
01:04:07 et voilà, et nous les guetteurs
01:04:09 tant que ça nous paye, voilà
01:04:11 même dans les autres charbons, oh
01:04:13 que ce soit à Figuerolles, à La Grappe
01:04:15 tous les charbons
01:04:17 vont ouvrir, genre... - C'est quoi les charbons ?
01:04:19 - Les charbons, c'est les terrains, c'est
01:04:21 le point de deal, mais qu'est-ce que
01:04:23 vous voulez dire, monsieur ? Les Place Nette, ça
01:04:25 sert vraiment à rien, la police
01:04:27 on s'en bat les couilles d'eux, monsieur
01:04:29 genre, il y a que des clients
01:04:31 cachettes, monsieur, c'est ça
01:04:33 - En fait, quand ils viennent, vous partez ?
01:04:35 - Ouais, quand il y a la police, ouais, on part
01:04:37 et oui, c'est ça
01:04:39 c'est le chat et la souris, c'est comme ça, frérot
01:04:41 - C'est terrifiant ce que dit ce
01:04:43 jeune garçon de 14 ans. Charles Lully, comment
01:04:45 vous avez fait ? Vous avez établi un rapport
01:04:47 de confiance avec eux pour qu'ils vous parlent, évidemment
01:04:49 comme c'est en radio, c'était anonyme
01:04:51 ça a facilité l'échange ?
01:04:53 - Oui, alors déjà
01:04:55 je tiens à couper court à tout soupçon
01:04:57 il n'y a pas eu d'échange d'argent
01:04:59 parce que je sais que parfois ce sont
01:05:01 des pratiques qui ont lieu
01:05:03 moi, pas du tout, j'ai pas donné d'argent
01:05:05 j'ai pas payé ces jeunes
01:05:07 pour qu'ils me parlent, non, ce qui s'est
01:05:09 passé c'est que c'était vendredi
01:05:11 qu'a été tourné ce reportage, j'ai pu
01:05:13 tourner à maintes reprises dans le
01:05:15 quartier, ça a pris du temps, j'ai d'abord
01:05:17 été voir le jeune
01:05:19 qu'on vient d'entendre, ce jeune-là
01:05:21 à la voix juvénile, et
01:05:23 d'abord en fait il m'a dit
01:05:25 "écoute, si tu veux me parler, il faut
01:05:27 demander l'autorisation à Younes
01:05:29 le patron, notre patron
01:05:31 des guetteurs, Younes c'est celui que
01:05:33 vous avez entendu la première fois"
01:05:35 et donc à partir de là, j'ai parlé avec
01:05:37 Younes, on a échangé
01:05:39 un rapport de confiance s'est
01:05:41 installé entre nous, ça a pris environ
01:05:43 une demi-heure, il a fallu que Younes appelle
01:05:45 à son tour son supérieur qui a
01:05:47 validé, et puis à partir de là c'était bon, j'ai
01:05:49 pu les interviewer. Ce dont on se
01:05:51 rend compte en réalité, c'est que
01:05:53 ces jeunes, ces dealers,
01:05:55 il y a deux choses, d'abord
01:05:57 ils acceptent de répondre à mon micro
01:05:59 parce qu'ils veulent fanfaronner
01:06:01 dire que bien voilà, malgré
01:06:03 l'opération Place Net,
01:06:05 bien ils sont là, et bien
01:06:07 finalement ils n'en ont que faire de ce qui s'est passé
01:06:09 c'est pour dire aussi qu'ils n'ont pas peur
01:06:11 de Gérald Darmanin, des autorités, et puis
01:06:13 l'objectif également, plus secondaire peut-être,
01:06:15 plus anecdotique, c'est d'afficher
01:06:17 la réussite, voilà, parce que dans les quartiers
01:06:19 on aime, on aime de manière ostentatoire
01:06:21 afficher sa richesse
01:06:23 quand elle est là, et c'est comme ça
01:06:25 à mon avis que j'ai pu obtenir
01:06:27 ce témoignage, ces témoignages
01:06:29 donc vendredi dernier. - Est-ce que ce que vous
01:06:31 décrivez Charles, c'est un quartier complètement
01:06:33 cadenassé, complètement mis
01:06:35 en coupe réglée par les dealers, où la
01:06:37 police intervient sporadiquement
01:06:39 sur Place Net, mais où ce sont les dealers
01:06:41 qui réunissent en maître, on est d'accord ?
01:06:43 - Voilà, alors, souvent c'est un
01:06:45 terme galvaudé, mais là j'ose le dire
01:06:47 c'est une zone de non-droit, le quartier
01:06:49 d'Aiglong à Montpellier, 300
01:06:51 logements HLM, 1000 habitants
01:06:53 et c'est vrai que c'est une vie
01:06:55 qui est finalement dictée
01:06:57 et régentée par le trafic de drogue
01:06:59 à Montpellier, on n'a pas les chiffres
01:07:01 pour Aiglong, à Montpellier le chiffre
01:07:03 d'affaires mensuel de la drogue c'est
01:07:05 environ 200 000 euros, et les chiffres
01:07:07 semblent être un petit peu sous-estimés par la préfecture
01:07:09 mais véritablement, c'est vrai
01:07:11 que pendant longtemps on a acheté une certaine
01:07:13 paix sociale, dans ces quartiers-là, on
01:07:15 a laissé faire, et là finalement on en paye
01:07:17 un peu les peaux cassées, donc véritablement
01:07:19 et les parents laissent faire, parce que
01:07:21 quand vous avez un jeune de 14 ans qui certes
01:07:23 ne va plus en cours, mais qui tous
01:07:25 les jours ramène 130,
01:07:27 140 euros, 150 euros
01:07:29 en liquide, et bien évidemment on le laisse
01:07:31 faire, même si c'est
01:07:33 un peu puni par la morale,
01:07:35 donc en réalité, le trafic de
01:07:37 drogue fait vivre le quartier,
01:07:39 et finalement le trafic de drogue a phagocyté
01:07:41 ce quartier d'Aiglong, qui n'est pas un
01:07:43 quartier isolé en France malheureusement.
01:07:45 C'est passionnant ce que vous dites, et terrifiant en même temps, Charles,
01:07:47 un dernier mot, vous êtes sur place
01:07:49 pour aussi rendre
01:07:51 compte de l'affaire de la jeune Samara,
01:07:53 qui a été battue il y a
01:07:55 un peu plus de 15 jours,
01:07:57 ou un peu plus, ouais, pratiquement trois semaines, parce qu'elle
01:07:59 voulait se vêtir à l'européenne,
01:08:01 à l'occidentale,
01:08:03 c'est le même quartier
01:08:05 ou c'est un autre quartier de Montpellier ?
01:08:07 Alors c'est un autre quartier, si vous voulez,
01:08:09 là c'est le quartier de la Payade,
01:08:11 dont vous parlez, le quartier de la
01:08:13 Payade, qui est très cosmopolite,
01:08:15 parfois en délicatesse
01:08:17 avec la laïcité, et c'est vrai
01:08:19 qu'au départ, la genèse de
01:08:21 cette affaire, c'est, vous l'avez dit,
01:08:23 et vous avez raison, un problème
01:08:25 de tenue vestimentaire de
01:08:27 Samara, et puis, chemin faisant,
01:08:29 le harcèlement est devenu
01:08:31 du cyberharcèlement sur
01:08:33 les réseaux sociaux, et
01:08:35 donc, aujourd'hui d'ailleurs, et là j'en reviens,
01:08:37 c'était il y a une heure, les
01:08:39 professeurs se sont mis en grève, aujourd'hui,
01:08:41 n'ont pas assuré les cours, et se sont
01:08:43 rassemblés devant l'établissement
01:08:45 Arthur Rimbaud, pour
01:08:47 tout simplement prononcer un discours,
01:08:49 et je cite, "tordre
01:08:51 le coup aux différentes
01:08:53 interventions médiatiques qui
01:08:55 se sont déroulées durant ces trois dernières semaines".
01:08:57 Samara, de son côté, j'ai pu également
01:08:59 rencontrer sa famille, sa grand-mère,
01:09:01 Christine, il y a une demi-heure,
01:09:03 elle était au tribunal, et
01:09:05 Christine m'a affirmé que Samara n'était pas du
01:09:07 tout en état de reprendre les cours
01:09:09 en présentiel, c'est pour cette raison
01:09:11 que pour l'instant, elle va suivre les
01:09:13 cours à la maison. - Merci
01:09:15 beaucoup Charles Lully, et
01:09:17 honnêtement, vous avez fait un travail
01:09:19 vraiment extraordinaire sur ce quartier-là,
01:09:21 c'est une réalité qu'on n'a pas forcément envie d'entendre,
01:09:23 ça va sans doute faire réagir
01:09:25 mes invités en plateau, mais c'est
01:09:27 notre rôle à nous de rendre compte de ce qui se passe
01:09:29 sur le terrain, et c'est le réel,
01:09:31 c'est que les opérations place net,
01:09:33 c'est compliqué, et que ce sont les dealers
01:09:35 qui règnent sur les quartiers. Merci
01:09:37 beaucoup Charles Lully. Alors d'abord François Pipponi,
01:09:39 puis après Reda Bellage qui est policier qui va vouloir réagir.
01:09:41 - C'est une réalité, tout le monde savait que les
01:09:43 opérations place net ne seraient efficaces que si
01:09:45 c'était sur le temps long, parce que
01:09:47 les dealers, moi je suis assez
01:09:49 impressionné de la maturité
01:09:51 du jeune de 14 ans, en disant "nous, il faut que ça fonctionne
01:09:53 tous les jours, il y a des clients qui viennent".
01:09:55 - 100 euros par jour, il ramène le lendemain.
01:09:57 - En équipe. - Donc tant qu'il y aura du business,
01:09:59 on fera du business.
01:10:01 C'est le vrai sujet aussi, c'est que s'il y a
01:10:03 des dealers, c'est qu'il y a des acheteurs aussi.
01:10:05 - Et ils le disent, ils auront toujours
01:10:07 besoin de prendre leur dose des toxiques. - C'est ce que
01:10:09 dit le plus jeune. Et l'autre sujet,
01:10:11 c'est qu'ils gagnent beaucoup d'argent,
01:10:13 et ce n'est pas une opération
01:10:15 place net qui va les empêcher de gagner
01:10:17 beaucoup d'argent. Ce gamin qui a 14 ans
01:10:19 et qui gagne 100 euros par jour et qui doit sûrement faire vivre
01:10:21 une partie de sa famille avec,
01:10:23 pourquoi voulez-vous qu'il arrête comme ça du jour au lendemain ?
01:10:25 Parce que le ministre des Intérieurs ou la police
01:10:27 font son travail. Donc ça va être un temps très très long
01:10:29 et c'est le pari difficile de Gérald Darmanin
01:10:31 parce que la lutte contre le trafic
01:10:33 de drogue, ça va prendre des années et des années.
01:10:35 - Bien sûr. René Abellache, vous êtes policier.
01:10:37 Les opérations place net, évidemment, ils ont beau jeu
01:10:39 de dire que ça ne fonctionne pas. Ils disent
01:10:41 tous les deux la même chose, le gutter
01:10:43 et le petit de 14 ans. - Oui.
01:10:45 - Ça les dérange, évidemment, ça dérange le trafic.
01:10:47 - On avait vu des images, j'ai fait un
01:10:49 Skype pour un de vos plateaux,
01:10:51 sur CNews, où dans le
01:10:53 78, vous aviez eu le
01:10:55 lendemain de place net, ou le jour même,
01:10:57 des jeunes en scooter qui étaient
01:10:59 sortis avec des kalachnikovs pour montrer qu'en fait
01:11:01 c'était chez eux. Et nous, on leur a montré en fait que
01:11:03 non, c'est pas chez eux et qu'en France, il n'y a pas
01:11:05 de zone de non-droit. En tout cas, on fait tout pour ne pas qu'il y ait
01:11:07 de zone de non-droit. Et je pense que, comme l'a
01:11:09 dit le monsieur, oui, je pense que
01:11:11 c'est... alors qu'il faut les multiplier
01:11:13 et en plus de ça,
01:11:15 il faut que la police
01:11:17 retourne à son
01:11:19 cœur de métier. Et ce n'est pas le cas aujourd'hui.
01:11:21 - La proximité. - La proximité, mais le
01:11:23 problème, c'est que le policier,
01:11:25 on le fait, on continuera de le faire.
01:11:27 Il ne peut pas
01:11:29 sécuriser les lieux de culte,
01:11:31 lutter contre les violences intrafamiliales,
01:11:33 faire les amendes forfaitaires
01:11:35 délictuelles pour le stup.
01:11:37 A chaque fois,
01:11:39 on nous fait des annonces sans nous consulter.
01:11:41 - Ça en vous rajoute une couche.
01:11:43 - Voilà, on est devenu une police de l'actualité
01:11:45 et le problème, c'est qu'on ne peut pas être
01:11:47 sur tous les fronts. Mais si on veut solutionner ça,
01:11:49 c'est gala. Si on passe
01:11:51 à 6, parce que la police de proximité, normalement,
01:11:53 c'est ça, si vous passez à 6,
01:11:55 dans les quartiers de la reconquête républicaine, c'est pareil,
01:11:57 vous êtes à 6 en pédestre, le collègue
01:11:59 vous pose en fourgon et vous récupère de l'autre côté,
01:12:01 à 6, il ne joue pas avec nous. J'ai mal le terme.
01:12:03 - Ah oui, c'est content.
01:12:05 - A l'époque, quand je suis rentré en 98,
01:12:07 à 2 ou 3, on pouvait encore
01:12:09 se balader en tenue. Mais là, aujourd'hui, c'est pas possible.
01:12:11 - Il faut être 6, minimum. - Il faut être au moins 6.
01:12:13 Et c'est vrai que
01:12:15 ces quartiers-là, ce sont des sociétés
01:12:17 et les points de sub sont gérés
01:12:19 comme des entreprises, avec une prise de service
01:12:21 avec une équipe du matin, une équipe d'après-midi.
01:12:23 Moi, je l'ai connue à Champigny-aux-Bois-la-Baie
01:12:25 avec une équipe qui finissait, par exemple, à 1h du matin
01:12:27 et il y avait des chouffes,
01:12:29 comme on dit dans notre jargon aussi,
01:12:31 qui avaient moins de 14 ans.
01:12:33 Largement moins.
01:12:35 À leur prise de service, ils avaient leur petit téléphone,
01:12:37 leur petite entrée libre,
01:12:39 et ils passaient leur coup de fil.
01:12:41 Sur les points de deal, où vous aviez...
01:12:43 Ils sont tellement bien organisés qu'à un moment,
01:12:45 ils s'adaptent, ils créent les call centers.
01:12:47 - Des call centers ?
01:12:49 - Oui, des call centers.
01:12:51 Ils ont commencé avec...
01:12:53 Pour les drogues dures, par exemple.
01:12:55 Pour les drogues dures,
01:12:57 le gars qui venait pour se piquer,
01:12:59 excusez-moi le terme,
01:13:01 il venait dans ce point de deal-là,
01:13:03 il montait, il pouvait se piquer sur place,
01:13:05 ça évitait d'interpeller l'individu avec la drogue dure.
01:13:07 - C'est fou. - Parce que c'est comme ça
01:13:09 qu'on remontait avant sur les dealers.
01:13:11 C'est-à-dire que les consommateurs
01:13:13 disaient "Voilà où t'as acheté, j'ai acheté à tel endroit,
01:13:15 il était pris en flaque de toute façon."
01:13:17 Et là, maintenant, ils sont encore adaptés
01:13:19 en créant les call centers, c'est-à-dire que
01:13:21 l'acheteur, il risque moins,
01:13:23 le vendeur, il risque moins.
01:13:25 Des fois, c'est rare, mais
01:13:27 l'Uber cheat n'est pas au courant.
01:13:29 En général, ils sont au courant, mais ils font semblant de ne pas l'être.
01:13:31 Et puis, ils ne transportent qu'une petite quantité de stup.
01:13:33 - Toute petite, qui n'est pas...
01:13:35 - Et ils arrivent à aller à point A, à point B,
01:13:37 et puis pour les livraisons, c'est beaucoup plus facile.
01:13:39 Et pour nous, pour démanteler, c'est beaucoup plus compliqué.
01:13:41 - Bien sûr, Joseph-Mazescarron.
01:13:43 - Là où les témoignages sont vraiment...
01:13:45 qui ont été recueillis sont extrêmement précieux
01:13:47 parce que ça montre,
01:13:49 vraiment, ça révèle au sens chimique du terme
01:13:51 qu'en fait, là,
01:13:53 il n'y a pas de problème d'autorité.
01:13:55 L'autorité est admise.
01:13:57 Il n'y a pas de problème de hiérarchie.
01:13:59 La hiérarchie est admise.
01:14:01 - On l'a vu dans ce qu'a dire Charles Hullier.
01:14:03 Il y a une vraie hiérarchie.
01:14:05 - Il n'y a même pas de problème de responsabilité.
01:14:07 Toutes ces valeurs se trouvent là.
01:14:09 Pourquoi ? Parce que...
01:14:11 C'est ça qui est génial. Là, les deux reportages
01:14:13 sont fabuleux pour ça.
01:14:15 Ça montre que c'est une contre-société
01:14:17 totale qui s'est organisée
01:14:19 avec sa hiérarchie,
01:14:21 avec sa logique, avec sa droite.
01:14:23 Quand on dit état de non-droit, ben non, pas état de non-droit.
01:14:25 Là, il y a un droit. - C'est l'état de non-droit.
01:14:27 - C'est pas le droit. - Autre droit.
01:14:29 - C'est pas le droit des citoyens.
01:14:31 Et ça, ces deux témoignages sont extrêmement
01:14:33 précieux pour ça. Parce que là, pour le coup,
01:14:35 la discipline... - Aucun problème.
01:14:37 Les châtiments... - Pas de problème.
01:14:39 - Et le gamin de 14 ans, il travaille de midi
01:14:41 à minuit. - C'est génial.
01:14:43 - Midi à minuit. - Ces deux éléments sont
01:14:45 vraiment précieux pour ça. - Rachel ? - Avec l'économie
01:14:47 parallèle. - Ce qui ramène à la...
01:14:49 - Le cœur, c'est l'économie parallèle
01:14:51 avec une jeunesse aussi qui n'accepte plus
01:14:53 d'avoir des frustrations
01:14:55 et donc qui est focalisée
01:14:57 sur l'argent et combien
01:14:59 elle va se faire par jour.
01:15:01 - Louis Dragnet, un formidable travail de reporter
01:15:03 de l'École des sciences de l'Université d'Europe.
01:15:05 Encore une fois, on n'a pas envie d'entendre ça.
01:15:07 Ça dérange. - Ah non, moi... - Ça dérange.
01:15:09 Mais c'est la réalité. - Et en même temps,
01:15:11 je trouve que c'est un éclairage
01:15:13 extrêmement... C'est même plus qu'un éclairage.
01:15:15 C'est la réalité à l'état brut
01:15:17 avec des témoignages d'acteurs qui vous expliquent...
01:15:19 D'ailleurs, je rejoins tout à fait ce que dit
01:15:21 Joseph Macescarron.
01:15:23 C'est que leurs propos sont extrêmement
01:15:25 clairs, tout est structuré.
01:15:27 Il n'y a pas d'ambiguïté. D'ailleurs, le discours
01:15:29 est assez simple de la part des... - Avec une grande maturité.
01:15:31 - Avec une grande maturité à 14 ans.
01:15:33 - Une conscience de l'écosystème, de la menace que représentent
01:15:35 les policiers pour eux. Moi, à chaque fois,
01:15:37 la question que je me pose quand j'entends ça
01:15:39 et particulièrement ce reportage de Charlie Hewitt
01:15:41 tout à l'heure, c'est qu'est-ce qu'on peut proposer
01:15:43 à des jeunes qui gagnent cette somme-là ?
01:15:45 - 100 euros en liquide par jour.
01:15:47 - Ils gagneront jamais ça dans la vraie vie.
01:15:49 - En liquide, c'est sûr, oui.
01:15:51 - Comment ? Non mais il y a très peu
01:15:53 de chances pour qu'ils gagnent ça ou
01:15:55 plus que ça. Donc comment est-ce qu'on
01:15:57 réussit à convaincre des jeunes
01:15:59 de sortir de cet engrenage-là
01:16:01 alors que, de toute façon, on n'a pas à leur offrir
01:16:03 une somme d'argent plus importante ?
01:16:05 - Alors évidemment, il n'y a pas que l'argent dans la vie.
01:16:07 - On oblige juste la sanction éventuelle.
01:16:09 - Tout y est, la sanction,
01:16:11 elle est rapide et radicale.
01:16:13 - Ils savent qu'ils vont soit terminer,
01:16:15 soit ils vont mourir plus jeunes, soit ils termineront en prison.
01:16:17 Dans les deux cas, c'est une fatalité,
01:16:19 mais ça ne les dissuade pas pour autant.
01:16:21 - Ce qui est super intéressant aussi,
01:16:23 j'ai trouvé dans ce reportage magnifique,
01:16:25 c'est que... - C'est le mot.
01:16:27 - Oui, c'est le mode de management.
01:16:29 Dans les entreprises normales, on essaie d'avoir
01:16:31 un management plus participatif.
01:16:33 Et là, il y a un respect RH,
01:16:35 des ressources humaines,
01:16:37 de la façon dont cette entreprise
01:16:39 de délinquants est gérée
01:16:41 qui est absolument stupéfiante.
01:16:43 Il y a le respect de l'autorité, mais il y a un mode de management
01:16:45 qui n'est même plus appliqué dans les entreprises
01:16:47 qui ont pignon sur bruit. - C'est pyramidal.
01:16:49 Il y a le chef et il y a tout en dessous.
01:16:51 - Si on respecte... - Attendez, pas en même temps.
01:16:53 François Puponni. - Si on ne respecte pas la règle,
01:16:55 on n'est pas convoqué chez le DRH pour un entretien d'embauche.
01:16:57 - Non. - Ou de sanction.
01:16:59 - On n'est pas licenciés. - Le sanctionnement,
01:17:01 il est radical. - Joseph, un dernier mot.
01:17:03 Joseph Massescarron. Mais c'est incroyablement
01:17:05 instructif, ce qu'on a entendu.
01:17:07 Et le travail de Charles Lully est extraordinaire.
01:17:09 Oui, vous voulez dire un dernier mot ? - Non, je...
01:17:11 Je suis vraiment... C'est pas non.
01:17:13 Sensible à ce que je viens d'entendre.
01:17:15 Vraiment. Parce qu'il y a tout dedans.
01:17:17 Il y a tous les éléments de compréhension
01:17:19 dedans. C'est-à-dire qu'on ne peut
01:17:21 pas entendre, après ce type
01:17:23 de témoignages, le fait que
01:17:25 l'autorité pose un problème, la discipline
01:17:27 pose un problème, il réagit pour un problème.
01:17:29 - C'est vrai. Je ne peux pas vous dire autre chose.
01:17:31 On parlera de la violence des mineurs dans un instant.
01:17:33 On écoutera Gabriel Attal parler des internats éducatifs.
01:17:35 C'est vrai qu'il faut tenter ça. Il faut tenter ça.
01:17:37 Parce que sinon, on les laisse entre les mains des dealers.
01:17:39 D'abord, le rappel de l'actualité.
01:17:41 Simon Guillain, 18h31, sur CNews Europe.
01:17:43 Nouvelle interpellation dans l'enquête sur la mort
01:17:49 de Philippe Kaupman, à Grande-Synthe,
01:17:51 dans le Nord. Un mineur de 15 ans
01:17:53 a été placé en garde à vue aujourd'hui.
01:17:55 Il s'agit du cousin de l'un des deux
01:17:57 individus mis en examen dans cette enquête.
01:17:59 Cet adolescent de 15 ans avait
01:18:01 été violemment agressé ce week-end.
01:18:03 À Marseille, un septuagénaire
01:18:05 a été grièvement blessé cette nuit
01:18:07 dans le 14e arrondissement de la cité phocéenne.
01:18:09 Après avoir demandé à des jeunes de ne pas
01:18:11 fumer dans le hall de son immeuble, ces derniers
01:18:13 lui auraient volé sa canne avant de le frapper
01:18:15 violemment. Le pronocybe vital
01:18:17 de la victime n'est pas engagé. Trois personnes,
01:18:19 dont deux mineurs, ont été interpellées dans cette affaire.
01:18:21 Et puis les débats ont commencé
01:18:23 au procès pénal historique de
01:18:25 Donald Trump à New York. Après une
01:18:27 semaine délicate avec la sélection des
01:18:29 douze jurés, les procureurs vont désormais
01:18:31 présenter les chefs d'accusation aux juries.
01:18:33 L'ancien président américain est jugé
01:18:35 dans une affaire de paiement dissimulée.
01:18:37 Visons acheter le silence d'une ancienne star du X.
01:18:39 Un procès qui intervient donc
01:18:41 à quelques mois maintenant de l'élection
01:18:43 présidentielle américaine. - Merci Simon Guilain.
01:18:45 Reda Bellah, je voulais nous parler de ce qui s'est passé
01:18:47 samedi à Paris. Il y avait une cérémonie
01:18:49 et une manifestation en hommage
01:18:51 aux victimes de l'incendie de la rue de Charonne à Paris,
01:18:53 dans laquelle trois hommes avaient trouvé la mort. La communauté
01:18:55 afghane était très présente, puisque
01:18:57 une des victimes était de nationalité afghane.
01:18:59 Il y avait 200 personnes dans le cortège et puis la situation
01:19:01 a dégénéré en fin de cortège.
01:19:03 Il y a eu du mobilier urbain de cassé,
01:19:05 des commerces, des personnes
01:19:07 interpellées, avec
01:19:09 des forces de police évidemment qui ont dû intervenir.
01:19:11 Vous vous dites en fait, on ne peut pas
01:19:13 manifester comme ça.
01:19:15 Et que risque-t-il ?
01:19:17 - Je pense que c'est fini en fait. Je pense qu'à
01:19:19 partir du moment où vous avez
01:19:21 un sujet,
01:19:23 certaines communautés,
01:19:25 certains partis politiques en France,
01:19:27 comme on l'a vu le 23 septembre,
01:19:29 à partir du moment où le 23 septembre, vous voyez,
01:19:31 on reproche à un véhicule
01:19:33 de police, je vais rappeler les faits,
01:19:35 une voiture de police qui avait été
01:19:37 attaquée par des Black Blocs
01:19:39 en marge d'une manifestation contre
01:19:41 les soi-disant violences policières.
01:19:43 Et vous aviez une collègue féminine
01:19:45 qui avait été blessée et ainsi que deux autres collègues.
01:19:47 Ils ont défoncé la voiture de police,
01:19:49 on a reproché. La première chose
01:19:51 que certains médias ont reproché, c'est qu'un de mes collègues
01:19:53 sorte son arme. On a réussi à
01:19:55 extirper le véhicule de police grâce à
01:19:57 la Bravem qui d'ailleurs
01:19:59 veut supprimer aussi
01:20:01 la LFI. Et au final,
01:20:03 quand c'est...
01:20:05 C'est difficile de ne pas donner
01:20:07 de mots, mais ces gens issus de la communauté
01:20:09 afghane voient ces images et
01:20:11 aujourd'hui, ces jeunes-là qui ont attaqué ces policiers
01:20:13 n'ont toujours pas été condamnés,
01:20:15 même les majeurs.
01:20:17 - Ils disent qu'ils peuvent tout casser.
01:20:19 - Oui, bien sûr, on peut y aller, il n'y a pas de problème.
01:20:21 Et on constate que même nous,
01:20:23 j'ai fait chaque manifestation sur
01:20:25 la réforme des retraites,
01:20:27 alors que je ne pense pas
01:20:29 que les Black Blocs soient touchés ou concernés
01:20:31 par les retraites, ni
01:20:33 certains radicaux de gauche.
01:20:35 C'était quasiment à chaque fois
01:20:37 des violences urbaines à la fin.
01:20:39 - Et les policiers au milieu qui en prenaient plein la figure.
01:20:41 - Exactement. - Comme toujours. François Pipponi ?
01:20:43 - Le problème avec un certain nombre de communautés, c'est vrai avec la communauté afghane,
01:20:45 c'est vrai aussi avec la communauté kurde,
01:20:47 pour différentes raisons, c'est que c'est quand même
01:20:49 des peuples qui sont habitués à se battre,
01:20:51 qui vivent avec ça depuis toujours,
01:20:53 et ils tapent d'abord, ils discutent après.
01:20:55 Et c'est extrêmement violent. Et le problème, c'est qu'ils
01:20:57 reproduisent chez nous, en France,
01:20:59 leur mode de fonctionnement.
01:21:01 Et sincèrement, il faut qu'on se fasse...
01:21:03 J'avais assisté à des bagarres... - Ça vous choque, Reda ?
01:21:05 - Non, mais c'est une réalité.
01:21:07 - Oui, mais ça me choque. - Excusez-moi, Reda, c'est bien, mais...
01:21:09 - Je suis issu de l'immigration,
01:21:11 de la diversité, d'origine marocaine.
01:21:13 Je respecte les règles au Maroc.
01:21:15 - Du pays dans lequel vous êtes.
01:21:17 - Mes parents respectaient les règles en France.
01:21:19 Excusez-moi, mais je pense que si vous faites ça
01:21:21 en Afghanistan, je pense que...
01:21:23 - Ah oui, non, mais...
01:21:25 - Non, mais... - Excusez-moi, mais...
01:21:27 - Bien sûr. - Il faut remettre
01:21:29 les guises au milieu du village. - C'est des peuples.
01:21:31 - En France, on peut se permettre...
01:21:33 Il n'y a plus de ligne rouge dans la ligne d'expression, en fait.
01:21:35 - Vous avez raison.
01:21:37 Un dernier mot, François ?
01:21:39 - Il y a aussi des pratiques culturelles
01:21:41 de certaines communautés qui sont,
01:21:43 par leur histoire, extrêmement violentes
01:21:45 et qui reproduisent ici.
01:21:47 Je ne sais pas pourquoi ils s'en sont pris
01:21:49 à tout le quartier, parce qu'ils n'ont peut-être pas eu
01:21:51 la réponse qu'ils voulaient, ce qui n'excuse rien.
01:21:53 Malheureusement, ça risque de se répéter de plus en plus.
01:21:55 - Petite pause. Merci beaucoup, Reda Bellah,
01:21:57 de vous être venue. On continue.
01:21:59 On accueillera la maire d'Aubervilliers,
01:22:01 Karine Francklais, à propos des éducatifs,
01:22:03 des internats éducatifs.
01:22:05 Comment est-ce qu'on peut empêcher les jeunes
01:22:07 de tomber dans la délinquance ? A tout de suite.
01:22:09 18h40, on se retrouve en direct dans Punchline,
01:22:15 du recennews et sur Europe 1. Karine Francklais
01:22:17 est notre invitée. Bonsoir. Vous êtes la maire d'Aubervilliers.
01:22:19 Merci beaucoup d'avoir rejoint notre plateau de Punchline.
01:22:21 On va parler des éducatifs,
01:22:23 des internats éducatifs
01:22:25 pour les jeunes, pour empêcher
01:22:27 ces jeunes de tomber dans la délinquance.
01:22:29 Gabrielle Attal était ce matin à Nice,
01:22:31 où il y a un internat éducatif
01:22:33 pendant les vacances scolaires qui a fonctionné.
01:22:35 Il a fait une grande discussion
01:22:37 avec les jeunes. On va écouter des extraits,
01:22:39 parce que c'est pareil comme tout à l'heure,
01:22:41 on écoutait les jeunes dealers du quartier de Montpellier.
01:22:43 Le réel, évidemment,
01:22:45 on le prend souvent de pleine face.
01:22:47 Mais voilà, c'était intéressant d'entendre le Premier ministre,
01:22:49 qui est très moteur sur ce genre de sujet,
01:22:51 pour tenter d'empêcher
01:22:53 cet engrenage de la violence,
01:22:55 demander aux jeunes
01:22:57 pourquoi vous êtes là,
01:22:59 comment est-ce que vous êtes arrivé dans cet internat ?
01:23:01 Ecoutez les réponses entre Gabrielle Attal et les jeunes.
01:23:03 - Est-ce que vous êtes content d'être là d'abord ?
01:23:05 - Non. - Non ?
01:23:07 C'est rassurant.
01:23:09 Parce que si vous étiez trop content d'être là,
01:23:11 on se dirait que c'est peut-être pas utile
01:23:13 pour vous. Non, donc pas content
01:23:15 d'être là, mais là quand même,
01:23:17 parce que c'est vos parents qui vous ont dit "il faut y aller".
01:23:19 C'est ça ?
01:23:21 Qui veut témoigner ? Vas-y. - Ma mère m'a forcé, c'est tout.
01:23:23 - Elle t'a forcé, d'accord.
01:23:25 Et qu'est-ce qu'elle a donné comme argument
01:23:27 pour t'expliquer ? - Elle m'a dit
01:23:29 que j'allais partir en vacances.
01:23:31 - D'accord. - Elle m'a dit
01:23:33 qu'il y avait des activités et tout ça,
01:23:35 mais y a rien. - Et pourquoi tu voulais pas ?
01:23:37 Pourquoi tu voulais pas, toi ?
01:23:39 - Parce que je voulais rester avec mes collègues,
01:23:41 je sais pas, dehors et tout.
01:23:43 - Dehors, et pour faire quoi dehors ? - Je sais pas,
01:23:45 sortir avec mes collègues, manger dehors
01:23:47 et tout. - D'accord.
01:23:49 Ici, tu vas être avec d'autres jeunes. Toi, comment ça s'est fait
01:23:51 pour toi ici ?
01:23:53 - Non, moi je suis pas content du tout. Ma mère m'a obligé,
01:23:55 elle m'a forcé.
01:23:57 Elle m'a dit que c'était bien,
01:23:59 mais je vois que c'est pas bien, là.
01:24:01 - C'était soit
01:24:03 je vais au bled les deux mois de vacances,
01:24:05 ou sinon, je vais les deux semaines
01:24:07 ici, et du coup,
01:24:09 j'ai préféré choisir ici, mais ça se fait pas.
01:24:11 Elle m'a dit que
01:24:13 j'allais redevenir dans le droit chemin, mais...
01:24:15 - Et ça veut dire quoi ? Ça veut dire que tu as quitté
01:24:17 le droit chemin, pour toi ?
01:24:19 - Non, je l'ai pas quitté, mais je dérive, j'ai envie de dire.
01:24:21 Je rentre pas à l'heure,
01:24:23 je sors quand je veux,
01:24:25 je me réveille pas.
01:24:27 - Là aussi, c'est flagrant ce qu'on entend.
01:24:29 Les jeunes qui disent "bon, c'est ma mère qui m'a forcé, c'est pas bien du tout".
01:24:31 En même temps, voilà,
01:24:33 c'était ou soit je partais deux mois au bled,
01:24:35 soit je faisais une semaine ici. Donc en réalité, ils ont pas le choix.
01:24:37 Madame le maire, comment est-ce que vous jugez ça ?
01:24:39 Est-ce que ça peut fonctionner ou pas ?
01:24:41 - J'ai envie de dire que ça a déjà fonctionné,
01:24:43 moi je regrette qu'on ait pu abandonner
01:24:45 en 2005 les épides, qui avaient été
01:24:47 mis en place par Jean-Louis Borloo.
01:24:49 - Sous légides militaires, là.
01:24:51 - Oui, mais c'est des encadrements militaires.
01:24:53 - C'est structurant, bienveillant, avec de la réinsertion
01:24:55 via l'entreprise. Donc on est sur des modèles
01:24:57 où à des moments, on a des jeunes qui dérivent,
01:24:59 on les met dans une structure.
01:25:01 Ça pose la question,
01:25:03 là, le reportage avant tout.
01:25:05 Et là aussi, dans ces cas-là,
01:25:07 on aurait, les collectivités, un rôle à jouer
01:25:09 du repérage, de la mobilisation
01:25:11 et de la motivation des jeunes.
01:25:13 Parce que si les jeunes y vont juste
01:25:15 parce que leur parole en dit "c'est ça, le bled",
01:25:17 ça fonctionnera pas. Alors que si vraiment
01:25:19 on s'appuie sur les établissements scolaires,
01:25:21 alors après c'est souvent des jeunes
01:25:23 qui sont en décrochage, mais donc surtout le maillage
01:25:25 qu'on peut avoir aussi dans les municipalités,
01:25:27 faire vraiment un travail
01:25:29 de repérage, de ciblage,
01:25:31 ça peut fonctionner.
01:25:33 - Moi je trouve que c'est une piste, Rachel Kahn.
01:25:35 Je sais pas ce que vous en pensez. Bon, alors là, ils disent tous
01:25:37 "ma mère m'a forcé, c'était ça".
01:25:39 D'ailleurs, ils leur prennent le téléphone portable,
01:25:41 donc ils sont décomposés, les gamins.
01:25:43 Alors, vous n'êtes pas Rachel Kahn, à priori.
01:25:45 Elle est juste à côté de vous, Rachel. Je vous en prie.
01:25:47 - C'est elle qui vous autorise. - C'est elle qui vous parlerait.
01:25:49 - Non mais moi je trouve qu'effectivement,
01:25:51 le Premier ministre,
01:25:53 et en plus, il est allé à ce déplacement
01:25:55 avec
01:25:57 plusieurs ministres, et je trouve que c'est
01:25:59 assez fort dans cette
01:26:01 volonté interministérielle.
01:26:03 - Le garde des Sceaux rigole beaucoup. - Oui, mais
01:26:05 bon, voilà.
01:26:07 Et je trouve que c'est une très bonne
01:26:09 initiative,
01:26:11 notamment parce que j'ai le sentiment que
01:26:13 il y a une pluralité, ils vont faire du sport,
01:26:15 ils vont avoir des enseignements.
01:26:17 - Ils ont un uniforme jogging bleu,
01:26:19 bleu, blanc, rouge. - Voilà, très bien.
01:26:21 Je pense que tout le monde est conscient
01:26:23 à la fois des enjeux et des défis.
01:26:25 Juste, moi, je me pose la question de l'âge.
01:26:27 Moi, j'aurais bien aimé que
01:26:29 ce genre d'internat puisse
01:26:31 être mis en place... - Plus tôt ?
01:26:33 - Plus tôt. - Ah, plus tôt.
01:26:35 - Avant le collège, donc. - Oui.
01:26:37 En même temps qu'on apprend vraiment les savoirs.
01:26:39 - Là, c'est que pendant les vacances scolaires, on est d'accord.
01:26:41 - Oui, tout à fait. - Plutôt que de les laisser, effectivement,
01:26:43 pendant 15 jours. - Ça, c'est très bien,
01:26:45 mais je pense qu'il va falloir, à mon avis,
01:26:47 sur certains territoires,
01:26:49 généraliser, peut-être.
01:26:51 - Eric Revelle, c'est intéressant ? - Moi, je suis un peu plus
01:26:53 dubitatif, parce que je suis habitué à la
01:26:55 communication de Gabriel Attal, qui est parfois
01:26:57 pas suivi d'action. Et en fait, quand vous regardez
01:26:59 l'image précédente, il y a une part de communication,
01:27:01 vous allez voir, parce qu'en fait, vous voyez
01:27:03 le gars des scénos avec Christian Estrosi,
01:27:05 qui essaie de se placer sur la photo. On voit aussi
01:27:07 Charles-Ange Genesi, qui est le patron du département.
01:27:09 Et si vous regardez bien,
01:27:11 vous avez le garde des Sceaux
01:27:13 qui repousse Estrosi, pour pas qu'il soit
01:27:15 sur la photo. - Mais sur le fond,
01:27:17 on entend ce qu'ils disent, les gamins.
01:27:19 - Très bien,
01:27:21 Louis Naragnell a toujours cette formule,
01:27:23 "laissons la chance aux produits". Très bien.
01:27:25 Mais il y a quand même quelque chose qui m'inspire de l'espoir,
01:27:27 c'est que quand ces gamins disent
01:27:29 "ma mère m'a forcé",
01:27:31 ça prouve que la mère a encore l'autorité
01:27:33 pour obliger son gamin à faire quelque chose
01:27:35 qu'il n'a pas envie de faire. - Je suis d'accord.
01:27:37 - Et ça, bon, si on doit trouver
01:27:39 un peu d'espoir dans toutes ces difficultés,
01:27:41 c'est plutôt positif. - Et ce sont
01:27:43 des femmes qui ont l'autorité sur leurs enfants.
01:27:45 Louis de Ragnel ! - Je suis d'accord
01:27:47 avec vous. - Louis de Ragnel.
01:27:49 - Vous avez raison, je trouve que c'est positif
01:27:51 de voir que, effectivement, ceux qui disent
01:27:53 "ma mère m'a contraint", ça veut dire que les parents
01:27:55 ont encore de l'autorité, et ils considèrent
01:27:57 surtout que l'initiative peut être profitable
01:27:59 à leur enfant. De ce point de vue-là, c'est positif.
01:28:01 Moi, la question que je me pose, c'est quand bien même
01:28:03 tous ceux qui sont en voie de décrochage,
01:28:05 ils seraient pris en charge
01:28:07 dans le cadre des vacances scolaires,
01:28:09 dans des internats de ce type,
01:28:11 c'est très bien, mais qu'advient-il
01:28:13 de tous ceux dont les parents se fichent complètement
01:28:15 de savoir où sont leurs enfants ? - Là, c'est une expérimentation.
01:28:17 - Les enfants qui ne veulent pas y aller, tout simplement,
01:28:19 et pour lesquels les parents n'ont
01:28:21 aucune autorité. - Ou qui s'en iront au premier jour.
01:28:23 - Globalement, c'est positif.
01:28:25 Attendons de voir les résultats. - Ou ceux dont les enfants
01:28:27 rapportent quelques centaines d'euros par jour
01:28:29 sur le trafic de drogue. - Exactement.
01:28:31 - Et ensuite, attendons de voir aussi le concours. - Attendez, pas tous en même temps.
01:28:33 Louis, vous avez terminé ? - Est-il dispensé ?
01:28:35 Qu'est-ce qu'on enseigne exactement à ces enfants ?
01:28:37 Le sport, c'est très bien,
01:28:39 qu'on les fasse se lever le matin,
01:28:41 qu'on leur apprenne à dire bonjour et au revoir,
01:28:43 c'est encore une fois très bien.
01:28:45 Ensuite, pendant 15 jours, il faut quand même occuper les journées.
01:28:47 - Il faudrait avoir une petite formation.
01:28:49 - Oui, il y a des éléments... - Joseph, passes-le carré,
01:28:51 ensuite François. - Il y a des éléments qui sont des...
01:28:53 Par exemple, atelier, je lis,
01:28:55 atelier de déconstruction des fake news.
01:28:57 Bon, question sur la santé sexuelle,
01:28:59 pourquoi pas, c'est important, bien sûr.
01:29:01 Improvisation théâtrale,
01:29:03 pourquoi pas, mais de toute façon,
01:29:05 au moins c'est quelque chose qui existe.
01:29:07 C'est une société. - Je suis d'accord.
01:29:09 - Quand je vois ça, je me dis, là toujours,
01:29:11 on va rester sûr, on aurait dû laisser la chance aux produits.
01:29:13 Parce que franchement,
01:29:15 Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale...
01:29:17 - Oui, on aurait dû. - Non, mais ça, je suis désolé.
01:29:19 Qu'il s'agisse de ça, qu'il s'agisse du reste,
01:29:21 qu'il s'agisse de la baïa... - De la laïcité, il en a parlé.
01:29:23 - La baïa, maintenant,
01:29:25 est-ce qu'on parle encore de la baïa aujourd'hui ?
01:29:27 - Non, mais il l'a dit, il a répondu à Thomas Bonnet.
01:29:29 - Non, la réponse, c'est non.
01:29:31 Il a fait un certain nombre de choses.
01:29:33 Et comme ministre de l'Éducation nationale,
01:29:35 seulement, comme on ne prend pas assez en compte
01:29:37 l'Éducation nationale,
01:29:39 on ne considère pas qu'il puisse y avoir,
01:29:41 sous un 5e République, d'ailleurs, c'est le problème,
01:29:43 un grand ministre de l'Éducation nationale,
01:29:45 comme il y a eu dans les républiques précédentes.
01:29:47 C'est ça, le problème.
01:29:49 Et je... Pardon, dernier mot.
01:29:51 J'ai dressé l'oreille, évidemment,
01:29:53 à ce que disait la maire, madame Francklais,
01:29:55 lorsqu'elle a parlé de Jean-Louis Borloo,
01:29:57 parce que ça aussi, pardon, on ne peut pas parler
01:29:59 de Jean-Louis Borloo sans parler de cette occasion
01:30:01 ratée totale qui est due à une seule personne,
01:30:03 à monsieur Emmanuel Macron.
01:30:05 - Alors, François Péponi.
01:30:07 - Juste, moi, je pense que c'est une bonne chose,
01:30:09 il faut aller, il faut le faire, ça peut vraiment
01:30:11 rendre service. Mais madame la maire a posé
01:30:13 la bonne question. Si, localement,
01:30:15 il n'y a pas des cellules entre l'État,
01:30:17 l'Éducation nationale et les collectivités locales
01:30:19 pour repérer les familles et dire
01:30:21 "ça serait bien que telle famille, elle y aille".
01:30:23 Et après, il faut savoir qui va convoquer la famille
01:30:25 pour dire "on vous conseille de..."
01:30:27 Parce que là, c'est des gens qui sont volontaires,
01:30:29 tant mieux, il faut le faire. Mais il y a ceux qui ne sont pas volontaires,
01:30:31 qui ne savent pas. Et je pense, pour le coup,
01:30:33 c'est localement que ça va se passer.
01:30:35 Et, moi, pour avoir été maire, mais même pour le confirmer,
01:30:37 dans une ville, y compris comme Aubertvilliers,
01:30:39 on sait globalement qui fait quoi.
01:30:41 Et on est capable de dire "ceux-là,
01:30:43 je pense qu'ils devraient y aller". Après, il faut les convaincre.
01:30:45 Et s'il n'y a pas cette structure locale,
01:30:47 ça sera des très bonnes choses,
01:30:49 mais pour des gens volontaires. Il faut convaincre les autres.
01:30:51 - Madame Francklais, ça pourrait marcher dans votre ville,
01:30:53 à Aubertvilliers ? - Ça pourrait fonctionner.
01:30:55 Et moi, je lance un appel. Nous, on est un territoire
01:30:57 où on a beaucoup de fragilité,
01:30:59 on a aussi beaucoup de potentiel,
01:31:01 et surtout, on est toujours... - Seine-Saint-Denis.
01:31:03 - En Seine-Saint-Denis, moi, je serais tout à fait
01:31:05 partante pour pouvoir...
01:31:07 - Il y a des places de libre dans les internats de votre ville, ou pas ?
01:31:09 - Alors, on a peu de structures d'internats,
01:31:11 parce qu'on est une petite couronne
01:31:13 sur un réseau très dense,
01:31:15 mais si Aubertvilliers peut participer au dispositif,
01:31:17 et je pense aussi que, dans nos territoires,
01:31:19 il faut aussi apprendre aux jeunes
01:31:21 de quitter le quartier,
01:31:23 de décloisonner, donc...
01:31:25 - Et ça pourrait sortir un certain nombre
01:31:27 de jeunes de la NAS dans laquelle ils sont,
01:31:29 dans leur quartier ? Vous pensez à Thèmes, ou pas ?
01:31:31 - Déjà, dans une démarche proactive, et de se dire aussi
01:31:33 si on les repère bien,
01:31:35 et s'il y a un suivi
01:31:37 efficace derrière, ça peut être très efficace.
01:31:39 Et là où je vous rejoins, madame,
01:31:41 je pense que sur l'âge...
01:31:43 Moi, je pense que, peut-être en école élémentaire,
01:31:45 mais je pense qu'il faut cibler la tranche
01:31:47 6e, 5e, pour que ce soit efficace.
01:31:49 - Que c'est là que ça dévisse ?
01:31:51 - Avant que ça tombe dans une forme
01:31:53 de prédélinquance un peu plus difficile,
01:31:55 je pense que c'est sur un niveau plus jeune...
01:31:57 - Et ça serait cohérent, peut-être, avec, justement,
01:31:59 les responsabilités d'une municipalité,
01:32:01 CM2, passage 6e...
01:32:03 - Oui, on a la vue sur tous,
01:32:05 même ceux qui sont dans nos quartiers.
01:32:07 - D'accord, d'accord.
01:32:09 - Et c'est vraiment dans cette catégorie-là,
01:32:11 des 6e, 5e, que ça dévisse,
01:32:13 madame Prenclet, que...
01:32:15 - C'est là où on s'est battu, là.
01:32:17 - Je suis la seule qui vous le dit,
01:32:19 j'étais principale de collège pendant 3 ans,
01:32:21 à Saint-Ouen, et on voyait bien l'été
01:32:23 entre la 5e et la 4e, il y avait vraiment
01:32:25 quelque chose qui se passait.
01:32:27 - Les 2 mois d'inactivité étaient un désastre.
01:32:29 - Et je pense que c'est vraiment...
01:32:31 Et on le voit, de toute façon, on peut le repérer
01:32:33 si on s'appuie sur les écoles, sur les parents,
01:32:35 sur le tissu associatif, les premiers signes
01:32:37 de décrochage et de prédélinquance,
01:32:39 on les voit tout de suite.
01:32:41 - Il y a trop de vacances scolaires, selon vous ?
01:32:43 - Il y a trop de vacances scolaires !
01:32:45 - On lâche aussi les lobbies du tourisme.
01:32:47 - Oui, oui, oui, mais c'est beaucoup, 2 mois.
01:32:49 - Ça peut être long, même si on est
01:32:51 dans une municipalité où on offre
01:32:53 beaucoup de choses, entre les centres de loisirs,
01:32:55 les festivités d'été,
01:32:57 c'est vrai que 2 mois, c'est long.
01:32:59 - Absolument. Joseph Macéscar, vous vouliez rajouter
01:33:01 quelque chose ou c'est bon, on avance ?
01:33:03 - Non, c'est bon, on avance.
01:33:05 - C'est bon, on avance. Alors on va continuer
01:33:07 à évoquer ces internats qu'a voulu mettre en lumière
01:33:09 Gabriel Attal. Il a aussi répondu, je vous le disais,
01:33:11 à une question sur la laïcité, qui lui a été posée
01:33:13 et on a écouté la réponse sur le fait
01:33:15 qu'il est attaché à faire comprendre la laïcité
01:33:17 aux jeunes.
01:33:19 - Je suis très attaché
01:33:21 à la laïcité,
01:33:23 et attaché aussi à expliquer, faire comprendre
01:33:25 à nos jeunes, qui parfois ne le mesurent pas,
01:33:27 ce qu'est la laïcité.
01:33:29 La laïcité, c'est une liberté.
01:33:31 La laïcité, c'est ce qui permet de se forger
01:33:33 une conviction. On le voit,
01:33:35 qu'il y a des groupes plus ou moins organisés
01:33:37 qui cherchent à tester en permanence
01:33:39 notre résistance et notre capacité
01:33:41 à faire respecter la laïcité.
01:33:43 Ils cherchent à pousser des jeunes à
01:33:45 faire une forme de prosélytisme
01:33:47 religieux au sein de leur
01:33:49 établissement scolaire. Ce qui m'a amené,
01:33:51 en tant que ministre de l'Éducation nationale, à prendre une décision
01:33:53 que j'assume, d'interdire le port
01:33:55 de tenues religieuses, la baïa et le camis,
01:33:57 interdiction qui est respectée.
01:33:59 Il n'y a plus de port de la baïa et du camis dans nos établissements
01:34:01 scolaires. Donc comment est-ce qu'on fait respecter
01:34:03 la laïcité ? D'abord,
01:34:05 l'éducation, ensuite le soutien
01:34:07 à nos personnels, et enfin, les sanctions.
01:34:09 J'assume totalement les mots qui ont été
01:34:11 les miens sur l'entrisme. Il faudrait
01:34:13 être aveugle ou de très mauvaise foi
01:34:15 pour ne pas le constater.
01:34:17 Ce sont nos personnels eux-mêmes
01:34:19 qui nous le disent régulièrement.
01:34:21 Gabriel Attal avait même parlé de charriats,
01:34:23 madame la maire d'Aubervilliers. Il avait dit
01:34:25 l'entrisme et la charriat qui tendent à être imposées
01:34:27 comme ça. Il a raison,
01:34:29 et c'est des sujets où je trouve, là, on est,
01:34:31 je dis "on" parce que je parle encore en tant qu'ancienne
01:34:33 chef d'établissement, et moi je peux
01:34:35 vous dire qu'en 2015,
01:34:37 je dirigeais un lycée professionnel,
01:34:39 cette fois-ci, au Quatre-Chemin, Aubervilliers,
01:34:41 et les mots "soutien",
01:34:43 "sanction",
01:34:45 "en santé",
01:34:47 en tant que chef d'établissement, bien seuls,
01:34:49 grâce à des phénomènes compliqués. Et finalement,
01:34:51 ce qu'il faut, et je pense que
01:34:53 tous les chefs d'établissement
01:34:55 le réclamaient, c'est une loi claire
01:34:57 qui dit vraiment les choses, qui interdit le mot,
01:34:59 et ne pas oublier que la laïcité,
01:35:01 c'est avant tout la liberté.
01:35:03 On peut toujours dire,
01:35:05 il fallait le dire avant,
01:35:07 on peut toujours dire les actes manquants,
01:35:09 on peut toujours dire ça,
01:35:11 mais le fait que Gabriel Attal
01:35:13 dise les choses aussi
01:35:15 précisément est quand même,
01:35:17 qu'on le veuille ou pas, un atout majeur.
01:35:19 - Absolument. Juste,
01:35:21 oui, Rachel, vous voulez dire un mot ?
01:35:23 - Oui, moi je suis en entièrement
01:35:25 d'accord avec ce que vous venez de dire,
01:35:27 et je trouve que dans son
01:35:29 expression,
01:35:31 et effectivement, lorsqu'il a été ministre de l'Éducation,
01:35:33 finalement, il incarne la laïcité
01:35:35 pas comme une liberté,
01:35:37 mais encore plus fortement
01:35:39 comme un combat.
01:35:41 - Je suis pour la petite bémol.
01:35:43 Quand il dit "comment on fait pour faire respecter la laïcité",
01:35:45 il y a l'idée, il faut de la sanction,
01:35:47 il pourrait dire aussi
01:35:49 "comment on fait pour aimer la laïcité,
01:35:51 pour en avoir envie d'aller,
01:35:53 comment on fait pour la promouvoir".
01:35:55 Je pense que ce discours-là,
01:35:57 c'est pas le même non plus.
01:35:59 Il faut la respecter, mais pour la respecter,
01:36:01 il faut la connaître et l'aimer.
01:36:03 - Madame Franck-Lézard, une dernière question à vous poser.
01:36:05 J'ai une dernière question à poser à Madame Franck-Lézard
01:36:07 avant la fin de l'émission.
01:36:09 À propos du vol, la vente de cigarettes à la sauvette,
01:36:11 il y avait une réunion intercommunale,
01:36:13 c'est un vrai phénomène ?
01:36:15 - Alors, on a eu un vrai phénomène,
01:36:17 qui dure depuis
01:36:19 des dizaines et des dizaines d'années
01:36:21 sur tous les secteurs,
01:36:23 et surtout au Bervilliers,
01:36:25 Pantin, Quatre Chemins, un vrai fléau,
01:36:27 parce que ça crée aussi un sentiment
01:36:29 d'insécurité, il y a des agressions,
01:36:31 il y a des rixes, et effectivement,
01:36:33 il y avait un rendez-vous intercommunal
01:36:35 auquel j'ai souhaité ne pas participer,
01:36:37 même si je dénonce
01:36:39 ce phénomène, parce que je pense que sur ces phénomènes-là,
01:36:41 c'est pas en bloquant,
01:36:43 en étant à 10 mètres à bloquer un carrefour
01:36:45 qu'on va trouver des solutions. Moi, je pense que quand on est élu,
01:36:47 on ne rajoute pas
01:36:49 de la nuisance aux nuisances, mais on la combat,
01:36:51 et qu'il faut être dans une démarche
01:36:53 de recherche de solutions,
01:36:55 de partenariat entre la police nationale,
01:36:57 la police municipale, donc je me suis
01:36:59 dissociée sur la forme, mais pas sur le fait.
01:37:01 - Mais c'est vraiment important,
01:37:03 les cigarettes à la sauvette ? - Non, c'est les milliards d'euros.
01:37:05 - Les milliards d'euros ? - Je suis venu en parler
01:37:07 à tous les vendeurs de tabac officiels,
01:37:09 c'est une catastrophe. - C'est une vraie menace.
01:37:11 - C'est sur 25 et 30% du chiffre d'affaires du tabac
01:37:13 qui disparaît. - Et pour l'État, c'est beaucoup moins.
01:37:15 - Et pour l'État, c'est une perte de recettes. - D'accord.
01:37:17 - Et c'est surtout très dangereux pour la santé, quoi.
01:37:19 - C'est une économie parallèle, des nuisances,
01:37:21 et pas de sanctions, très peu par rapport à la drogue.
01:37:23 - Et c'est parallèle au trafic de stupéfiants, en fait, c'est ça ?
01:37:25 - Oui. - C'est deux choses
01:37:27 qui sont complètement... Mais nous, à Auvergne,
01:37:29 on est sur un véritable fléau,
01:37:31 et c'est à la fois
01:37:33 des rixes entre les différents
01:37:35 vendeurs sauvettes pour des conquêtes de territoires,
01:37:37 c'est les riverains
01:37:39 qui sont agressés, ou c'est même le sentiment
01:37:41 d'insécurité que ça peut procurer,
01:37:43 et puis aussi énormément
01:37:45 de dégradation du mobilier urbain,
01:37:47 qui cache, voilà, donc c'est...
01:37:49 - Et des prêves de santé publique,
01:37:51 parce que je sais pas trop... - De santé publique,
01:37:53 c'est ce que je disais, oui, oui, parce qu'avec des produits
01:37:55 qui ont traîné, bon bref.
01:37:57 En tout cas, merci d'être venu nous faire part de votre
01:37:59 expérience d'élu de terrain, et donc d'enseignante
01:38:01 et de principale de collège.
01:38:03 Merci à vous tous d'avoir participé à Punchline
01:38:05 dans Un instant Europe un soir, et face à l'info sur CNews,
01:38:07 bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:38:09 À demain !
01:38:11 ♪ ♪ ♪

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