L'université de Lille a annulé la conférence sur la Palestine de la France insoumise prévue ce jeudi, estimant que "les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats". L'université dit néanmoins regretter "la pression exercée sur l'autonomie pédagogique et scientifique des établissements d'enseignement supérieur"
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00:00 Est-ce que vous estimez que l'interdiction de la conférence de Jean-Luc Mélenchon,
00:05 c'est de la censure au même titre que ce que le RN a dénoncé sur ce qu'il s'est passé,
00:09 l'interdiction de la conférence d'Éric Zemmour à Bruxelles ?
00:13 Je crois qu'on ne peut pas comparer les deux sérieusement.
00:15 Ce n'était pas une conférence d'Éric Zemmour, je me permets quand même de rappeler.
00:19 C'était une conférence du Premier ministre hongrois, Viktor Orban,
00:22 élu quatre fois par les Hongrois, une conférence avec M. Morawiecki,
00:27 ancien Premier ministre polonais avec des députés européens et Éric Zemmour.
00:32 C'est-à-dire une conférence avec des personnes de sept ou huit pays, élus démocratiquement.
00:39 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:40 Il s'est passé qu'à deux communes de Bruxelles,
00:43 parce qu'il faut savoir que Bruxelles, c'est en réalité 19 communes indépendantes,
00:47 ce n'est pas comme à Paris.
00:48 Et donc d'abord, deux maires ont refusé, puis un troisième a été encore plus hypocrite,
00:53 c'est-à-dire qu'il a accepté M. Émir Kyr,
00:56 qui est connu pour ses liens avec les loups gris turcs,
00:58 et deux heures avant, il a annulé la salle.
01:01 C'est-à-dire qu'on est quand même dans une situation où à Bruxelles,
01:05 qui se veut, paraît-il, la capitale de la démocratie européenne,
01:09 des partis qui sont des partis d'opposition.
01:11 Je vous ai entendu, madame, dire des partis d'ultra-droite.
01:15 Je ne sais pas, c'est vous qui mettez cette épitaphe,
01:18 mais pour moi, c'est des partis de gens élus.
01:20 M. Orban…
01:21 Des partis de droite nationaliste.
01:24 Oui, mais pour moi, ce n'est pas un gros mot, je vais vous dire.
01:26 Pour moi, un gros mot, c'est mondialisme.
01:28 Pour vous, c'est peut-être nationalisme, mais chacun son vocabulaire.
01:31 M. Orban est élu quatre fois par le peuple hongrois.
01:34 Ce n'est pas un grossier personnel.
01:36 On ne va pas refaire Thierry Mariani l'histoire,
01:38 parce qu'on en a déjà débattu hier de cette réunion de la droite nationaliste
01:43 à Saint-Jos, qui a été annulée.
01:44 Mais moi, j'aimerais comprendre pourquoi ce ne serait pas la même chose
01:48 pour Jean-Luc Mélenchon ?
01:49 Pourquoi est-ce que vous estimez qu'on n'est pas dans le même cas de figure ?
01:52 Parce que d'un côté, on parle de vous, vous parlez de censure,
01:54 et puis de l'autre, le RN avait appelé à l'interdiction de ce rassemblement,
01:59 de cette conférence de Jean-Luc Mélenchon à l'Université d'Ile.
02:02 Parce que les personnes qui accompagnent M. Mélenchon
02:04 ont des propos par moment qui frôlent le racisme,
02:07 avec des prises de parole dans les hémicycles étudiants,
02:12 qui, comme le disait Olivier Vial tout à l'heure,
02:15 deviennent de plus en plus partisans.
02:18 Bref, je crois qu'on avait un risque de dérapage antisémite évident,
02:22 alors que M. Orban, par exemple, ou M. Morawiecki
02:26 n'ont jamais été condamnés, pas plus que M. Zemmour,
02:28 pour des propos antisémites.
02:30 C'est la grande différence.