Deux jours après l'attentat de Moscou, qui a fait au moins 137 morts, revendiqué par l'État islamique, la France a été placée en "urgence attentat". Il s'agit du troisième échelon du plan Vigipirate. Bruno Poncet, survivant de l'attentat du Bataclan, a réagi sur BFMTV.
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00:00 Les principaux suspects ont été arrêtés par les autorités russes.
00:04 Ils ont été jugés. On en a vu ces images où ils se sont retrouvés sur le banc des accusés.
00:09 Ils ont été torturés. L'un d'entre eux a visiblement une oreille arrachée.
00:13 On va peut-être les voir, ces images qu'on a floutées.
00:16 Bref, ils sont dans un état catastrophique.
00:18 Qu'est-ce que ça vous inspire, vous, de voir ça ?
00:21 Je vous le redis, je suis content d'être français, en fait.
00:23 Parce que moi, quand j'ai vu les 12 ou 13 accusés dans le boxe,
00:27 c'était pas les tireurs, c'était pas ceux qui avaient fait le truc,
00:31 c'était ceux qui avaient organisé pour quelques-uns.
00:33 Mais en fait, j'ai vu une réponse démocratique, j'ai vu une réponse normale.
00:36 Après, les gens, j'entends, les gens pensent que Saddès Slam a un traitement de faveur et tout.
00:41 Mais en fait, il fallait l'emmener jusqu'au procès.
00:44 On voulait avoir des réponses, on les a pas toutes eues, mais on voulait avoir des réponses.
00:47 Imaginez, moi je connais plein de personnes qui ont perdu un enfant,
00:51 et des fois un enfant très jeune.
00:53 Si vous dites qu'il n'y a pas de procès ou que votre procès, il n'y a personne pour en parler,
00:56 c'est quoi la réponse qu'il va entendre ?
00:58 Moi, je connais des gens qui ont besoin de réponses, moi j'ai besoin de réponses,
01:00 je les ai pas toutes eues, mais j'en ai beaucoup en fait.
01:02 J'en ai eu par les accusés, certains,
01:03 mais j'en ai aussi beaucoup par l'enquête, par tout ce qui est autour, même dans les couloirs.
01:07 Et en fait, c'est ça aussi l'intéressant d'un procès.
01:10 Moi, je... Et puis si vous voulez que demain ça se reproduise plus,
01:12 il faut quand même savoir à l'origine et comment ça se passe.
01:15 Tout à l'heure, j'ai entendu Darmanin, moi je suis pas toujours d'accord avec ce qu'il dit, même rarement.
01:19 Mais là, en fait, moi je suis content qu'il me dise qu'il y en a qui sont déjà faits des attentats.
01:22 Parce que ça veut dire comment notre système fonctionne.
01:25 Notre système fonctionne, ça veut dire aussi qu'en fait,
01:28 ce qui se passe aujourd'hui en France, c'est qu'on a quand même une certaine vigilance.
01:30 Moi, j'ai vu au procès le juge Trévédic nous expliquer que lui, un jour,
01:34 il a eu un des annotateuristes du Bataclan en face de lui,
01:37 et qu'il savait pas s'il fallait qu'il le prenne,
01:38 parce qu'il y avait aucune loi qui le donnait l'autorisation de le garder.
01:41 Donc il était vraiment inquiet, il se disait "moi j'ai pas de moyens,
01:44 je suis pas pu, peut-être à cause de moi, le fait que je l'ai pas arrêté ce jour-là".
01:47 Parce qu'après il est reparti en Syrie,
01:48 il s'est dit "c'est peut-être de ma faute", en fait c'est pas de sa faute,
01:51 c'est les lois, et nos lois sont quand même assez justes là-dessus.
01:53 - Donc on est mieux outillés aujourd'hui, si je suis...
01:54 - Bah surtout, on est mieux outillés, et puis en même temps,
01:56 je pense qu'on a aussi cette vigilance qui fait qu'à un moment donné, on fait attention à tout.
02:00 Mais après, quand j'entends Dermanin nous dire qu'il a envoyé des radicalisés,
02:05 moi je me rappelle surtout que ceux qui nous ont tirés dessus dans le Bataclan,
02:07 c'était trois Français, qui avaient eu le droit à une éducation de qualité française,
02:13 qui avaient travaillé dans des grandes entreprises françaises comme l'Aïra Tapé,
02:16 donc on n'est pas sur des profils, comme on peut entendre,
02:19 de gens qui viennent en France pour faire des massacres, c'est pas du tout ça en fait.