Le témoignage de Kenza Sadoun el Glaoui sur la congélation des ovocytes

COSMOPOLITAN

La créatrice de contenu Kenza Sadoun el Glaoui a révélé avoir eu recours à une conservation ovocytaire. En interview pour Cosmopolitan, elle est revenue sur sa démarche pour démocratiser cette pratique.

Transcript

00:00 Je me suis dit, mais en fait, ça ne me coûte rien de le faire.

00:02 La loi vient de passer.

00:03 Je le tente.

00:04 Salut, c'est Kenza.

00:08 Et aujourd'hui, on va parler de la conservation ovo-sitaire avec Cosmopolitan.

00:10 Je suis issue d'une grande famille,

00:13 donc j'ai toujours eu dans un coin de ma tête l'idée qu'un jour,

00:15 j'aurais un ou plusieurs enfants.

00:18 Enfin, c'est ce que j'aurais aimé.

00:19 J'ai de la chance.

00:19 Du coup, je suis maman d'une petite fille qui a trois ans et demi.

00:21 Ma fille est arrivée quand j'avais 32 ans.

00:23 C'était un choix parce que j'étais en couple depuis très longtemps.

00:26 J'aurais pu la mettre au monde avant, mais la vie est faite ainsi.

00:29 Et moi, j'ai choisi de prioriser mon travail avant de concevoir mon bébé.

00:33 J'ai ma fille à trois ans et demi maintenant.

00:35 Et c'est vrai que dans un idéal, j'aurais aimé pouvoir enchaîner et en faire un deuxième.

00:38 Pourquoi pas un troisième ?

00:40 Il se trouve que je me suis séparée du papa relativement rapidement,

00:43 juste avant ses deux ans.

00:44 Donc, pas de deuxième enfant.

00:46 Et j'ai toujours, dans un coin de ma tête encore une fois, gardé,

00:49 pas l'espoir parce que ce n'était pas quelque chose qui était viscéral,

00:53 mais l'idée que potentiellement, je pouvais en concevoir un deuxième plus tard.

00:56 J'ai eu le déclic véritablement dès lors où je me suis séparée du papa de ma fille.

01:01 Je me suis dit, "En fait, ça ne me coûte rien de le faire.

01:03 La loi vient de passer, c'est OK.

01:05 On peut maintenant en France faire congeler ses ovules.

01:08 Je le tente."

01:09 Au niveau des étapes, et je pense que ça, c'est ce qui fait le plus flipper finalement

01:12 dans cette démarche-là, c'est la peur de l'inconnu parce qu'on entend tout et son contraire.

01:15 Moi, j'ai trouvé ça relativement simple.

01:17 C'est juste un temps donné dans sa vie.

01:18 Ça ne coûte rien de le faire.

01:20 Aujourd'hui, c'est remboursé par la Sécu.

01:21 Personnellement, j'ai dû payer.

01:23 Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas être sur une longue liste d'attente qui aurait

01:27 fait que j'aurais eu 37 ans révolus et que je n'aurais pas pu le faire finalement.

01:30 Il faut s'y prendre tôt.

01:31 Il y a une liste d'attente qui est monstrueuse.

01:33 C'est le seul point décourageant.

01:36 Mais à partir du moment où ça va démarrer, on va démarrer avec des contrôles, écographie

01:42 et compagnie qu'on va vous envoyer faire faire.

01:44 Une fois que votre écographie est faite, on va voir combien d'ovules vous avez et ce

01:47 que votre corps va pouvoir créer.

01:50 C'est de là qu'on va pouvoir jauger quel va être le traitement hormonal que vous allez

01:55 recevoir.

01:56 Ça va être des piqûres qu'on va vous injecter dans le ventre.

01:58 Pour le coup, j'ai eu beaucoup d'injections.

02:00 Ça a duré 15 jours.

02:01 Ce sont des injections qui sont tous les jours à la même heure, que vous pouvez faire vous-même

02:04 à la maison.

02:05 C'est plutôt confortable parce que vous allez à la pharma.

02:07 Vous pouvez très bien regarder un tuto où on vous explique comment faire ou être accompagné

02:11 une première fois par un infirmier qui va venir le faire à la maison.

02:14 En ce qui me concerne, j'ai préféré aller tous les jours chez les infirmiers qui ne

02:17 sont pas très loin de chez moi.

02:18 On vous recommande souvent de le faire le soir et ça va durer littéralement 3 minutes

02:22 dans la journée.

02:23 C'est 3 minutes par jour le temps de l'injection.

02:24 Après, il y a des effets secondaires.

02:26 En ce qui me concerne, je l'ai très bien vécu.

02:28 J'ai de la chance parce que j'ai une copine qui l'a super mal vécu, qui a eu vraiment

02:30 des épisodes pas dépressifs mais de déprime.

02:32 Comment on peut en avoir en fait quand on tombe enceinte ?

02:34 Les symptômes, ça a été le ventre gonflé.

02:36 On ne peut pas lutter, c'est comme ça.

02:37 On se fait injecter le ventre.

02:38 Vous pouvez avoir les seins qui gonflent aussi.

02:39 Vous allez avoir des sauts d'humeur.

02:40 Moi, mon parti pris, c'était de faire comme si ça n'existait pas.

02:43 Je n'ai pas arrêté de bosser.

02:44 Tous les jours, je me levais.

02:45 La fatigue aussi.

02:46 Vous êtes un peu fatigué quand même.

02:48 Mais j'ai continué à faire mon sport.

02:49 J'ai continué à m'occuper de ma fille.

02:50 J'ai continué à faire tout exactement de la même façon.

02:53 Et je me disais, mais c'est qu'à un temps donné, en fait, ça va être 15 jours.

02:55 Au bout de 15 jours, vous allez faire un contrôle.

02:57 On va voir où en est votre réserve ovarienne.

02:58 Je n'ai pas eu mal du tout.

02:59 J'ai fait mes anesthésies en local.

03:01 Ça dure un quart d'heure.

03:03 C'est juste pas très agréable parce que vous avez les jambes écartées

03:05 avec des gens face à vous et une aiguille qu'on vous rentre dedans

03:09 pour aller chercher vos ovules.

03:11 Je pense que c'est bien d'en parler, de désacraliser cette parole-là.

03:13 Parce que c'est une démarche qui n'est pas anodine, qui est anxiogène.

03:16 Moi, j'ai de la chance.

03:16 J'avais mon amoureux qui était à mes côtés à ce moment-là,

03:18 qui a été super mignon avec moi, qui m'a accompagné à mes rendez-vous.

03:22 Cette démarche, je l'ai quand même entamée alors qu'il n'était même pas dans ma vie.

03:25 Ça aurait pu être effrayant alors que...

03:27 Voilà, il y a des mecs qui auraient pu dire,

03:29 "Tu fais quoi là ? C'est flippant."

03:30 T'as l'impression que tu lui mets la pression alors que pas du tout.

03:32 En fait, c'est une démarche déjà tellement personnelle.

03:34 J'ai 11 ovules qui sont donc au frigo.

03:37 J'aime bien dire ça, je trouve que l'image est mignonne.

03:38 Chaque année, on va vous envoyer un petit courrier

03:40 pour savoir ce que vous voulez en faire.

03:41 Vous allez juste payer pour savoir si vous les laissez au frigo ou pas.

03:44 Est-ce que vous voulez les féconder ?

03:46 Est-ce que vous voulez les donner ?

03:48 Est-ce que vous voulez les détruire ?

03:49 Aujourd'hui, moi, j'ai rencontré quelqu'un,

03:50 donc je ne sais pas si je serai amenée à utiliser ces ovules ou pas.

03:53 Est-ce que je serai amenée à être maman une deuxième fois ou pas ?

03:55 En tout cas, je sais que je n'ai pas la pression de me dire,

03:57 "Waouh, t'as 37 ans, il va falloir aller vite, il va falloir faire une démarche."

04:00 Je suis détendue là-dessus, c'est-à-dire que je sais que j'ai plusieurs possibilités.

04:04 Moi, ce que je recommande, c'est n'attendez pas d'avoir 35 ans

04:09 et de vous manifester pour le faire parce que vous allez attendre longtemps.

04:12 Vous allez avoir peut-être moins d'ovocytes,

04:15 une réserve ovarienne beaucoup plus faible.

04:17 Faites-le le plus tôt possible.

04:18 [SILENCE]

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