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  • 19/03/2024
Avec Tatiana Ventôse, vidéaste politique, essayiste, auteure de "Le temps des producteurs" qui sort au mois d'avril.

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

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##LE_FACE_A_FACE-2024-03-19##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face à face.
00:05 Ce n'est plus le temps des cathédrales, oui il est venu le temps des cathédrales,
00:09 mais ce qui est venu encore plus fort, c'est le temps des producteurs.
00:13 Il est venu le temps des producteurs.
00:16 Mais ça veut dire quoi ?
00:17 Et bien c'est un prochain livre qui va paraître très bientôt de Tatiana Vantoz.
00:22 Moi je suis très heureux de retrouver Tatiana Vantoz,
00:25 on l'avait reçue ici à l'émission en 2019 pour un bouquin qu'elle avait écrit avec Greg Tabibian,
00:32 "Jusqu'ici tout va très mal".
00:34 Alors Tatiana Vantoz, je rappelle, vous êtes animatrice, vous êtes cofondatrice,
00:39 vous avez deux chaînes sur Youtube, le "File d'actu" et le "Tatiana Vantoz",
00:43 sacrifiant aussi au culte de la personnalité qui nous anime tous.
00:48 Alors dites-moi, jusqu'ici tout va très mal.
00:51 Alors jusqu'ici en 2024, donc là c'était il y a 5 ans,
00:55 jusqu'ici tout va un peu mieux ou tout va toujours très mal, Tatiana Vantoz ?
00:59 Ça a continué de se dégrader, puis à une vitesse encore plus importante que en 2019.
01:05 Enfin là, vous me parlez du livre "Jusqu'ici tout va très mal",
01:09 j'ai l'impression que c'était dans une autre vie où tout allait bien.
01:11 Ah bon, d'accord. Vous voulez dire que par rapport à ça,
01:13 aujourd'hui, c'est plus la chute, c'est le...
01:16 L'effondrement, oui.
01:17 C'est l'effondrement.
01:18 L'effondrement qui est dû d'ailleurs à l'effondrement de la production, ça tombe bien.
01:21 Alors justement, on va en parler de ça,
01:23 parce que moi ce qui m'intéresse c'est aussi de parler à la rebelle,
01:27 à la polémiste et la citoyenne Tatiana Vantoz,
01:29 avant de parler du livre, et on va parler du livre parce que vous êtes battue pour ce livre.
01:34 Aujourd'hui l'édition c'est un sport de combat,
01:37 et y compris publier un certain nombre de choses qu'on a envie de dire,
01:41 et parce qu'elles sont dissidentes, ça ne marche pas très bien.
01:44 Quand vous dites quand même "l'effondrement", vous voulez dire quoi ?
01:47 Je veux dire par rapport à ce qui se passe dans notre pays, peut-être ailleurs aussi.
01:50 Quel est votre ressenti, quelle est votre analyse sur ce qui se passe ?
01:54 Je parle surtout de l'effondrement de toutes les structures qui faisaient que la France était un pays,
01:59 alors c'est même plus un grand pays, on n'en est plus là,
02:01 on en est à la possibilité de produire les biens dont on a besoin,
02:06 dont les Français ont besoin pour survivre au quotidien.
02:08 Mais on ne les produit plus ?
02:09 Non, mais depuis les années 70 on a arrêté de...
02:13 Vous savez, la classe dirigeante qui s'est établie au pouvoir dans les années 1970,
02:16 elle a commencé par délocaliser les usines,
02:20 en nous disant, et en disant aux Français que désormais ça allait être les Chinois,
02:26 ensuite les Roumains et les Polonais qui allaient produire pour nous,
02:29 et que nous on allait rester les fesses assises dans des chaises de bureau,
02:34 et que...
02:35 Les fesses assises dans le giron du tertiaire, c'est ça ?
02:38 Exactement, la tertiarisation de l'économie.
02:40 Et de ce fait, on s'en est rendu compte quand même de manière assez criante ces dernières années,
02:44 on ne fabrique plus rien et on manque de tout.
02:47 La France manque de tout.
02:48 Elle manque de médicaments, elle manque aujourd'hui même de tout ce qui est pièces de voiture.
02:53 Pourtant, nous avons encore des ressources,
02:55 mais par exemple, je vais vous donner un exemple tout bête, le bois.
02:57 Le bois, eh bien, on l'exporte en fait.
03:00 On l'envoie en Chine.
03:01 Le bois, vous voulez dire nos forêts, etc. ?
03:03 Nos forêts.
03:04 Nos forêts plantées il y a plusieurs centaines d'années
03:07 dans le cadre de politiques planifiées justement pour les générations futures.
03:11 Eh bien, à l'heure actuelle, nos forêts sont sacrifiées,
03:13 nos forêts de feuillus, des chênes, des châtaigniers magnifiques
03:16 qui sont rasés et envoyés en Chine pour faire des parquets pour les Chinois fortunés.
03:21 Et puis si on a de la chance, il y a quelques petits trucs qui vont nous revenir sous forme de meubles un peu pourris.
03:26 - C'est ça. Et puis qu'est-ce qu'on met sur les terrains ?
03:29 - Des panneaux photovoltaïques et puis des éoliennes.
03:33 Et puis la boucle est bouclée.
03:35 - Oui, c'est vrai qu'on peut se poser des questions,
03:38 mais en même temps, écoutez, si je ne suis pas un adepte du libre-échange,
03:43 je vous dirais "mais attendez, Tatiana Arantoz, vous êtes sympa,
03:47 mais en attendant, on exporte aussi, effectivement on exporte,
03:53 voilà, mais aujourd'hui on est dans un monde unifié
03:58 et c'est comme ça que fait le commerce international. Et vous dites quoi ?
04:01 - Là, je dis qu'il y a deux grosses bêtises dans ce que me dirait le partisan du libre-échange
04:06 puisque déjà on exporte de moins en moins, puisqu'on produit de moins en moins.
04:09 Notre balance commerciale est déficitaire et le déficit se creuse de plus en plus tous les ans.
04:15 Même au niveau alimentaire, aujourd'hui, si notre balance commerciale agricole est excédentaire,
04:20 c'est uniquement grâce au commerce de vin et de spiritueux.
04:22 - Et le parfum, quand même.
04:25 - Mais ça se boit pas. Je sais pas vous, mais moi j'en bois pas.
04:30 - Non, je veux dire que c'est toujours à une force d'exportation.
04:33 - Oui, mais enfin bon, on fait pas tourner un pays avec des produits de luxe.
04:37 On fait tourner un pays avec de la nourriture, avec de l'énergie, avec des pièces de voiture,
04:41 avec des médicaments, avec des meubles, du textile, avec toutes ces choses en fait
04:47 dont on a besoin pour assurer la survie d'abord.
04:48 Si on peut faire du luxe en plus, alors moi, il n'y a pas de problème que les Chinois peuvent nous acheter.
04:53 Mais d'abord qu'on commence par arrêter de leur refiler nos forêts à des prix cinq fois inférieurs au prix du marché.
04:59 - Alors justement, vous dites les producteurs.
05:02 Mais il y a des producteurs très différents.
05:05 Comment voulez-vous... C'est vrai que la question, enfin, j'ai pas encore lu votre livre,
05:09 on va en parler parce qu'on va parler aussi de la manière dont vous pouvez vous aider pour votre livre.
05:13 C'est très bien de dire cela, mais comment on unit les producteurs ?
05:16 Comment les producteurs peuvent devenir une force politique ?
05:18 Parce que vous savez très très bien que ça n'a jamais été.
05:22 Ou alors on remonte à 1789 et encore une force politique.
05:25 Comment on fait ?
05:27 - Comment on fait ? Là, c'est pas à moi de le décider en fait. C'est justement aux producteurs.
05:31 - Comment on fait ? Vous avez des idées là-dessus.
05:32 Parce que si vous voulez qu'on revienne le temps des producteurs, il faut que les producteurs pèsent.
05:36 - C'est pas que je le veux en fait. C'est que c'est mon analyse que la France,
05:40 aujourd'hui, est gouvernée par une classe qui a trahi le peuple français,
05:46 qui a sacrifié la France sur l'autel du libre marché pour servir ces nouveaux maîtres que sont...
05:53 - Mondialisants ?
05:54 - Oui, bien sûr. La bourgeoisie financière qui avait tout intérêt dans l'instauration d'un libre marché mondial.
06:01 Donc à partir de ce moment-là, il faut commencer déjà par regarder la réalité en face et prendre acte de cette trahison.
06:08 Et du fait que ces gens ne redeviendront jamais patriotes, ils ne peuvent plus revenir en arrière.
06:14 On ne rembobine pas l'histoire, si vous voulez.
06:16 Donc à partir de ce moment-là, en fait, il y a deux issues. On va être très clair.
06:21 La première, c'est qu'on continue comme ça. On laisse cette classe dirigeante au pouvoir
06:26 et les gens qui la servent dans les sièges de toutes nos institutions.
06:30 Et auquel cas, on va continuer à faire baisser notre production.
06:36 Là, d'ailleurs, ils sont en train de délocaliser notre agriculture.
06:39 C'est ce qu'ils sont en train de faire avec la guerre en Ukraine.
06:41 S'ils ne veulent pas lâcher sur l'Ukraine, ce n'est pas parce que nos intérêts géostratégiques sont menacés,
06:45 c'est parce qu'il y a des terres agricoles très riches et qui veulent pouvoir...
06:49 - Mais qui appartiennent quand même à des grosses multinationales.
06:51 - Bien sûr. D'où la bourgeoisie financière, exactement. La classe dirigeante mondiale.
06:55 - BlackRock et compagnie, enfin, qui achètent...
06:57 - Exactement. BlackRock, Vanguard, des fonds d'investissement qui possèdent aussi, d'ailleurs,
07:01 un certain nombre de terres agricoles en France, je le rappelle,
07:04 et qui y mettent des champs de panneaux photovaltaïques, comme quoi ça ne va pas.
07:08 Donc, soit on va continuer à faire s'effondrer la production,
07:11 et auquel cas, on va mourir.
07:13 Soit les producteurs trouvent un moyen d'endosser la responsabilité
07:18 qui est leur responsabilité historique aujourd'hui,
07:21 et c'est de reprendre le contrôle de la France
07:24 et de l'organiser autour de la question de la production.
07:27 Quels sont les besoins des Français ?
07:30 De combien de blé avons-nous besoin ? De combien de pièces de voiture ?
07:32 De combien de médicaments avons-nous besoin ?
07:34 Comment on y arrive ?
07:36 Et auquel cas, on a une chance de s'en sortir.
07:38 Mais ça va être dur.
07:40 - Il faut une planification aussi, pour ça.
07:42 - Ah bah oui, il faut un plan.
07:44 - Mais alors, justement, petite contradiction quand même petite.
07:48 Pas tellement petite que ça.
07:50 Quand vous dites "producteurs", vous savez qu'il y a des producteurs agricoles français,
07:53 qui achètent aussi en Ukraine.
07:55 C'est-à-dire qu'il y a producteurs et producteurs.
07:57 Ceux que vous parlez de producteurs,
07:59 est-ce que c'est pas les petits contre les gros ?
08:01 Parce que les gros, dans n'importe quel domaine,
08:04 ils ont intérêt, eux, à la mondialisation.
08:07 Parce qu'on va prendre notre part du marché.
08:10 Et c'est toute la contradiction, là.
08:13 - Bah oui, mais les gros qui possèdent les terres en Ukraine,
08:15 c'est pas des producteurs, c'est les propriétaires des moyens de production.
08:17 C'est pas tout à fait la même chose.
08:19 Ils ne produisent rien.
08:20 Ils possèdent les outils ou les terres ou les ressources
08:23 via lesquels ils font travailler d'autres personnes
08:26 à qui ils n'extortent que le fruit de leur travail.
08:29 Donc, ce ne sont pas des producteurs.
08:31 Par contre, effectivement, ils ont une place centrale dans la production.
08:35 C'est clair. C'est eux qui possèdent les outils qui nous permettent de produire.
08:39 Mais par contre, ce ne sont pas des producteurs.
08:41 Moi, ce que j'entends par producteurs, ce sont les personnes
08:43 qui travaillent dans des emplois de production directe.
08:47 - Qui sont producteurs au sens le plus littéral du terme.
08:51 - Absolument.
08:53 - Et alors justement, on va prendre le temps d'en parler, d'inventorier tout ça.
08:58 Et quand vous dites, que revienne, en tout cas,
09:01 il est revenu le temps des producteurs,
09:03 est-ce que producteurs aujourd'hui,
09:06 parce qu'on voit très très bien ce qu'ils se...
09:10 Est-ce que producteurs aujourd'hui,
09:12 est-ce que ça s'applique à tous les domaines, pour vous ?
09:15 De la vie économique, de la vie...
09:18 - Non, ça s'applique surtout au domaine matériel.
09:20 Je veux dire, vous et moi, on pourrait considérer qu'on produit
09:23 de la pensée, des analyses, etc.
09:25 Mais je ne vous considère pas comme des producteurs, si vous voulez.
09:27 Pour moi, ce sont producteurs, les personnes qui travaillent
09:29 directement dans le processus de production.
09:32 - Par exemple ?
09:33 - Par exemple, un agriculteur, il est producteur.
09:36 Un ouvrier, il est producteur.
09:37 Un ingénieur, enfin, ça dépend s'il est ingénieur
09:40 sur de l'intelligence artificielle, c'est peut-être encore une autre question.
09:42 Mais disons que voilà, tous les gens et ainsi que
09:45 toutes les personnes qui travaillent dans l'acheminement
09:48 des biens produits, parce qu'évidemment, on peut produire
09:51 tous les biens qu'on veut, s'ils restent entassés quelque part
09:53 dans un hangar, ça ne sert à rien.
09:55 - Et toute la chaîne, vous voulez, production, consommation, etc.
09:59 - Ça s'arrête aux consommateurs.
10:01 - Non, mais je veux dire, les gens qui transportent
10:03 les produits, etc.
10:05 Mais c'est très intéressant, on va reprendre
10:09 juste après cette petite pause, vous expliquer comment
10:13 effectivement, l'histoire des producteurs, comment ils peuvent
10:16 justement, de quelle manière ils peuvent devenir une force.
10:19 Encore faut-il qu'ils aient des consciences.
10:21 - Oui.
10:22 - Et là, il est venu le temps des producteurs de publicité.
10:24 On marque une courte pause sur Sud Radio et on se retrouve
10:27 dans un instant au 0826 300 300.
10:29 A tout de suite.
10:30 - Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
10:34 - On est une grande famille sur Sud Radio et je suis très fier
10:38 d'en faire partie.
10:39 - Sud Radio, parlons vrai.
10:41 - Ici Sud Radio.
10:45 Les Français parlent au français.
10:50 Je n'aime pas la blanquette de veau.
10:53 Je n'aime pas la blanquette de veau.
10:56 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
10:59 - Après avoir écrit "On vaut mieux que ça" en 2016,
11:02 chez Vlamarion, après avoir écrit "Jusqu'ici, tout va très mal"
11:06 avec Greg Tabibian, chez Plon, antidote au chaos politique.
11:11 Alors le chaos politique, il se porte bien.
11:13 - Ah oui.
11:14 - Merci.
11:15 Alors, revenons aux producteurs.
11:17 - Qu'est-ce qu'on était naïfs à l'époque ?
11:19 - Non, oui, c'est pas mal d'être naïf à un moment donné.
11:22 Après, on retrouve la lucidité.
11:24 Peut-être, quelque part ou non.
11:26 Mais Tatiana Ventos, en fait, vous ressuscitez et pourquoi pas ?
11:31 Elle n'est jamais morte complètement, la lutte des classes.
11:36 Je veux dire, les producteurs sont ceux qui travaillent.
11:39 C'est bien ça.
11:40 - Tous les gens qui travaillent ne sont pas forcément producteurs.
11:43 - Oui, mais pourquoi ?
11:44 Alors, ça m'intéresse quand même.
11:45 Pourquoi vous excluez la pensée, l'information, etc. ?
11:50 Pourquoi, par exemple, Carmax...
11:52 - Pas seulement.
11:53 Je ne les exclue pas, en fait.
11:55 C'est que, simplement, dans le processus de production,
11:58 ils ne sont pas fondamentaux.
12:00 C'est tout.
12:01 Vous et moi, il peut y avoir une société sans André Bercoff et sans Tatiana Ventos.
12:05 Il ne peut pas y avoir de société sans les gars qui produisent l'électricité
12:08 et qui produisent la nourriture.
12:09 Voilà, c'est tout.
12:10 En fait, ce n'est pas pour nous exclure par volonté de discriminer.
12:14 - Non, mais attendez...
12:15 - Mais je n'exclus, vous inquiétez pas,
12:16 je n'exclus aussi les profs, les infirmières, tous les métiers de service.
12:19 - Ah, vous excluez les profs et les infirmières ?
12:22 - Ils n'ont pas de place fondamentale dans le processus de production.
12:24 Après, je ne dis pas qu'ils ne sont pas essentiels à la société.
12:26 - Oui, vous n'en faites pas du bon de valeur.
12:28 - Ah non, pas du tout.
12:29 - C'est ça.
12:30 - Non, je parle vraiment factuellement dans la production.
12:33 Encore une fois...
12:34 - Oui, mais d'abord, les cimetières, on le sait, sont remplies de gens irremplaçables.
12:38 Mais simplement par rapport à ça, je vais vous dire.
12:41 Alors, vous dites, oui, ce qui compte, l'électricité, les produits, tout ça.
12:44 Mais on pourrait, dans un état parfaitement fasciste ou totalitaire
12:47 ou pole-pote ou extrémiste,
12:49 les producteurs seraient les producteurs et ils auraient leur place.
12:52 C'est-à-dire que moi, j'élimine...
12:54 Non, mais je le fais exprès, nous.
12:56 - Vous éliminez tous les gens qui sont comme vous, d'ailleurs.
12:59 - Le but, ce n'est pas de les éliminer.
13:01 Le but, ce n'est pas de les éliminer.
13:03 C'est de remettre un peu l'église au milieu du village, si vous voulez.
13:06 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ça fait 50 ans
13:10 que les producteurs ont été effacés de l'histoire.
13:14 C'est comme s'ils avaient disparu.
13:16 Est-ce que vous savez qu'encore aujourd'hui, il y a 20 % d'ouvriers en France ?
13:20 Quand est-ce qu'on les entend ?
13:21 Qui parle d'eux ? Qui parle pour eux ? Qui leur parle ?
13:24 Ne serait-ce que ça. Qui parle de ce qu'ils vivent ? Personne.
13:27 - Ce qu'on appelait la classe ouvrière...
13:30 - Oui, si vous voulez, appelez-la comme ça.
13:32 - Elle a pas disparu par elle-même.
13:35 Elle a été écrasée, en fait.
13:37 Elle a été écrasée, elle s'est retrouvée chassée, en plus,
13:40 géographiquement, hors des centres-villes des métropoles.
13:42 Donc elle s'est retrouvée concentrée dans ce qu'on appelle...
13:45 - Because le prix des appartements, etc.
13:47 - Oui, et puis par la concentration des jobs
13:51 à haute valeur ajoutée, mais totalement improductif dans les grandes villes.
13:54 Vous comparez, ne serait-ce que la sociologie du travail à Paris
13:58 de celle d'un village de la Creuse,
14:01 on n'est pas dans le même monde, en fait.
14:03 On n'est pas sur la même planète, même.
14:05 Et en essayant d'éradiquer les producteurs du paysage public,
14:11 pas juste du paysage politique,
14:13 mais ils ont carrément essayé de prétendre,
14:16 la classe dirigeante, les médias, les intellectuels,
14:18 ont tous embrassé cette espèce de nouvelle société
14:22 où, finalement, on n'allait plus besoin de rien produire,
14:24 où les Chinois et les Roumains allaient produire pour nous,
14:27 et puis on allait tous devenir des espèces d'oisifs.
14:30 - Non, des conseillers en communication, s'il vous plaît.
14:32 - Oui, consultants.
14:34 - Je voudrais dire "consultants".
14:36 - Non mais...
14:38 - Non mais du coup, vous voyez très bien ce que je veux dire.
14:40 Le but n'est pas d'éliminer, en fait,
14:42 qui que ce soit est encore heureux,
14:44 parce que, oui, comme vous le dites,
14:46 effectivement, il y a des régimes où...
14:48 - On connaît les régimes qui éliminent.
14:50 - Mais... - Restons sur les producteurs.
14:52 - Mais par contre, de redonner aux producteurs,
14:54 enfin, c'est même pas de redonner, en fait.
14:56 Moi, je ne fais qu'établir un constat, si vous voulez.
14:58 Je ne fais qu'établir le constat de l'évolution historique
15:00 du système dans lequel nous sommes,
15:02 et qui est en train de s'écraser au sol.
15:04 Je n'appelle personne à faire quoi que ce soit.
15:08 Je dis que c'est inéluctable, en fait,
15:10 et que si ça n'arrive pas, nous allons tous mourir,
15:12 producteurs et non-producteurs.
15:14 - Oui, vous voulez dire que c'est un système
15:16 qui est amené à l'effondrement.
15:18 - Mais vous voyez bien que tout découle de la production.
15:20 - Oui, mais alors vous demandez...
15:22 - Parce que si on ne produit pas de richesse,
15:24 comment est-ce qu'on paie les profs ?
15:26 Comment est-ce qu'on paie les policiers ?
15:28 Comment est-ce qu'on paie les infirmiers ?
15:30 Comment est-ce qu'on met en place une structure médiatique ?
15:32 Vous voyez ce que je veux dire ? Tout découle de là.
15:34 Et ça, c'est vraiment l'éléphant dans la pièce.
15:36 Et on nous l'a fait oublier,
15:38 sauf que je pense qu'on en est arrivé au stade
15:40 où, aujourd'hui, ce sont les gens
15:42 qui ont essayé de faire oublier aux Français
15:44 à quel point la production est essentielle.
15:46 Ce sont eux qui l'ont...
15:48 qui ont fini par l'oublier.
15:50 Et qui, en faisant cela,
15:52 se sont rendus faibles.
15:54 - Prophéties autoréalisées.
15:56 - Ah oui, complètement.
15:58 Mais dans les campagnes, dans les petites villes,
16:00 les gens, ils n'ont pas oublié ce qu'ils doivent
16:02 ni aux agriculteurs, ni aux ouvriers, ni à tous les producteurs.
16:04 - Et quelque part, si vous voulez retrouver,
16:06 quand même, je le dis, une conscience de classe.
16:08 Que les producteurs aient conscience d'eux-mêmes.
16:10 Parce que, est-ce que les producteurs n'ont pas oublié aussi ?
16:12 Franchement. En tout cas, un certain nombre.
16:14 - Ça a failli, oui.
16:16 Ça a failli. Après,
16:18 moi je pense que, par exemple, la révolte des Gilets jaunes,
16:20 elle a...
16:22 elle a morcé les prémices,
16:24 en fait, de...
16:26 de cette classe qui est...
16:28 qui, en tout cas, qui s'est retrouvée
16:30 expulsée et exclue des représentations,
16:32 exclue géographiquement des métropoles,
16:34 qui s'est retrouvée dans la France périphérique
16:36 et qui a dit, vous vous rappelez le slogan,
16:38 "On est là". C'était ça.
16:40 C'était "On existe".
16:42 Donc, c'est bien, enfin, pour moi, en tout cas,
16:44 c'était déjà les prémices de quelque chose. Et là,
16:46 la continuation avec le mouvement
16:48 des agriculteurs, bon, j'ai pas besoin
16:50 de vous expliquer en quoi c'est des producteurs.
16:52 - Mais est-ce que... - Et ils sont peut-être
16:54 plus très nombreux, mais à 400 000 tracteurs,
16:56 ils bloquent Paris et les élites,
16:58 elles sont comme ça. - Oui, mais à 400 000 tracteurs,
17:00 ils sont retournés chez eux quand on leur a dit qu'on va négocier.
17:02 - Oui, mais rien n'est terminé, là.
17:04 Ils sont pas...
17:06 - Ils sont pas calmés pour autant. C'est juste qu'il fallait qu'ils rentrent s'occuper
17:08 des bêtes. - Ça, c'est clair.
17:10 Ils n'avaient plus qu'une partie de la famille pour le faire.
17:12 Mais quand vous dites "Tatiana Vantos",
17:14 justement, les producteurs,
17:16 et vous parlez des producteurs,
17:18 on est bien d'accord, matériellement,
17:20 c'est-à-dire ceux qui... - Oui, pas des producteurs de cinéma, effectivement.
17:24 - Oui, on a bien compris.
17:27 Alors, c'est intéressant, parce que je voudrais qu'on parle
17:29 aussi du fait que...
17:31 On va en parler après une toute petite
17:33 pause, on reviendra dessus. Justement,
17:35 parce que c'est un autre problème
17:37 que vous ne traitez peut-être pas
17:39 dans votre livre, mais encore une fois,
17:41 mais c'est les conditions de publication
17:43 d'un livre comme le vôtre aujourd'hui.
17:45 Je crois qu'il faut en parler,
17:47 ça me paraît important, parce que
17:49 je trouve que la liberté,
17:51 elle ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.
17:53 Et quand on commence à s'auto-censurer,
17:55 quels que soient
17:57 les domaines, même si encore une fois,
17:59 on n'est pas d'accord, et on est peut-être
18:01 loin d'être d'accord, ça me paraît
18:03 extrêmement dangereux.
18:05 On parle de démocratie du matin au soir,
18:07 mais c'est quoi la démocratie ?
18:09 Vous savez, c'est ce que disait, juste un mot,
18:11 "Quelle est la différence entre une dictature et une démocratie ?
18:13 La dictature, c'est "ferme ta gueule",
18:15 la démocratie, c'est "crosse toujours".
18:17 Il faudrait peut-être arrêter
18:19 cette très mauvaise division.
18:21 A tout de suite,
18:23 juste après cette petite pause,
18:25 avec Tatiana Vantos. Quel poème !
18:27 Et puis n'oubliez pas de réagir 0826 300 300
18:29 pour poser toutes vos questions
18:31 et pour intervenir dans l'émission. A tout de suite.
18:33 [Musique]
18:35 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
18:37 midi 14h. André Bercov.
18:39 [Musique]
18:41 Ici Sud Radio.
18:43 [Musique]
18:45 Les Français parlent au français.
18:47 [Musique]
18:49 Les carottes sont cuites.
18:51 Les carottes sont cuites.
18:53 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
18:55 [Musique]
18:57 Et Tatiana Vantos est, elle aussi,
18:59 dans tous ses états, mais c'est ce qui nous fait
19:01 plaisir. Donc, il est revenu
19:03 le temps des cathédrales.
19:05 Tatiana Vantos,
19:07 quand même,
19:09 on a parlé au Rantin de la
19:11 difficulté, des difficultés que vous avez.
19:13 Il va sortir votre livre. Il sort quand d'ailleurs ?
19:15 Alors, il est en précommande
19:17 jusqu'au 1er avril.
19:19 Alors, pour ceux qui veulent le précommander, ils font comment ?
19:21 Il faut aller sur la page Tipeee
19:23 qui s'écrit T-I-P-3-E
19:25 3 E ?
19:27 Tipeee.
19:29 Et sur la page, il est venu le temps
19:31 des producteurs qui présentent le livre.
19:33 Et là, vous pouvez le commander
19:35 jusqu'au 1er avril.
19:37 On aurait bien aimé, enfin, j'aurais bien aimé
19:39 qu'il soit disponible en librairie.
19:41 Malheureusement, ça risque
19:43 d'être compliqué. Donc, je vais essayer
19:45 de trouver des solutions. Pourquoi ?
19:47 Parce que, ne serait-ce que les distributeurs,
19:49 en fait, donc il y a un distributeur,
19:51 je vais vous raconter l'anecdote tout de suite,
19:53 comme ça, c'est fait. Il y a un distributeur qui
19:55 m'a contacté il y a un peu plus d'une dizaine de jours.
19:57 Le distributeur, c'est la personne qui
19:59 référence le livre
20:01 sur un catalogue,
20:03 qui ensuite met les livres...
20:05 Qui les diffuse dans la librairie, c'est ça ?
20:07 Oui, qui les distribue, juste. C'est même pas un diffuseur,
20:09 c'est juste un distributeur. Donc, il met les livres dans les cartons
20:11 et il les envoie aux libraires quand les libraires
20:13 leur envoient un bon de commande.
20:15 En gros, c'est ça.
20:17 Ils m'ont contacté en me disant que
20:19 le livre avait un vrai potentiel,
20:21 que ça avait l'air très intéressant,
20:23 qu'en plus, il y a quand même
20:25 une certaine communauté d'abonnés
20:27 avec moi, donc que ça risquait de marcher.
20:29 Et puis, ils m'ont fait faire
20:31 des réunions de travail,
20:33 et une semaine après, ils m'ont dit finalement "non, on n'est pas sur la même ligne idéologique".
20:36 Donc, vous vous rendez compte, c'est comme si
20:38 La Poste me disait "j'envoie pas votre courrier
20:41 parce que vous êtes une sale fasciste".
20:43 Oui, idéologiquement, on ne s'en rendait qu'à cœur.
20:45 C'est délirant.
20:47 Et ça, ça vient...
20:49 C'est la petite chose en plus.
20:51 Vous voyez ce qui s'est passé la semaine dernière.
20:53 Vous avez eu des contacts avec des éditeurs aussi.
20:55 Oui, alors ça, c'est pour pouvoir imprimer le livre,
20:57 faire imprimer le livre.
20:59 Et puis, l'éditeur le distribue,
21:01 le diffuse dans les librairies, etc.
21:03 Et ensuite, ça passe par le distributeur.
21:05 Mais en amont, effectivement, il y a la question de l'édition.
21:07 Alors, qu'est-ce qui s'est passé là ?
21:09 J'ai contacté des maisons d'édition, y compris
21:11 celles qui m'avaient déjà publié précédemment.
21:13 Et on m'a dit,
21:15 après m'avoir un petit peu fait mariner,
21:17 en me disant "oui, c'est très bien écrit,
21:19 vraiment,
21:21 le raisonnement est implacable,
21:23 la démonstration est très juste,
21:25 vraiment, mais dit-y rambique
21:27 les retours,
21:29 mais en fait, on ne va pas
21:31 vous publier parce que
21:33 c'est trop radical pour avoir sa place
21:35 dans notre catalogue.
21:37 J'ai même un éditeur
21:39 qui se targue d'ailleurs de publier
21:41 des auteurs un peu dissidents
21:43 que j'ai contactés à la suite
21:45 de ça, en me disant "les éditeurs
21:47 dissidents, au moins, ils n'ont pas peur
21:49 de la vérité, il n'y a rien de répréhensible
21:51 légalement, dans le livre on est bien d'accord.
21:53 - Pas d'appel à la haine, pas d'appel aux
21:55 diffamations, etc.
21:57 - Non, non, non, il n'y a rien
21:59 d'illégal, en tout cas.
22:01 Et donc cet éditeur
22:05 dissident que j'ai contacté
22:07 m'a dit "oh non, mais quand même,
22:09 moi ça me heurte, c'est presque du
22:11 registre de la guerre civile, donc
22:13 je ne l'éditerai pas". J'ai pas le droit de vous dire
22:15 le nom parce que ça relève de la conversation privée, mais
22:17 honnêtement que cet éditeur
22:19 là me dise
22:21 qu'il a peur d'un registre de la
22:23 guerre civile, je trouve ça assez cocasse.
22:25 - Oui, mais de toute façon,
22:27 ça en dit long quand même, ça en dit long.
22:29 - Sur la lâcheté généralisée,
22:31 effectivement, et l'autocensure de partout.
22:33 Parce que même le distributeur
22:35 m'a dit "non, mais en fait, on ne veut pas
22:37 d'inimitié avec d'autres petits
22:39 éditeurs, avec des libraires, avec des
22:41 machins". Non, mais vous vous rendez
22:43 compte où on en est rendu. Encore une fois,
22:45 je n'insulte personne, je ne fais
22:47 qu'une analyse. Et en plus, j'essaye de
22:49 proposer une analyse qui
22:51 à moi me paraît satisfaisante et qui explique
22:53 comment on en est arrivé à cette situation
22:55 dramatique et comment on peut s'en sortir.
22:57 Ça essaye quand même d'être constructif.
22:59 Les documents,
23:01 enfin, ce dont je parle, les faits
23:03 qui se sont passés dans l'histoire sont
23:05 documentés, c'est avéré, je n'invente rien.
23:07 - De toute façon, vous êtes une analyse, vous faites votre
23:09 analyse, vous avez le droit de faire votre
23:11 analyse et qu'elle soit publiée.
23:13 - Oui. - Voilà. En dehors, après on peut être
23:15 totalement en désaccord avec vous,
23:17 ou en accord avec vous, ça me paraît
23:19 la première étape, c'est quand même
23:21 celle de l'expression.
23:23 - Mais aujourd'hui, si vous
23:25 n'êtes pas dans les clous,
23:27 il faut vous débrouiller tout seul. Mais en
23:29 vrai, regardez,
23:31 ça a été un petit peu un coup dur au début, je ne vous le cache pas,
23:33 mais après coup, je me suis
23:35 dit, depuis presque dix ans
23:37 que je fais la chaîne sur YouTube,
23:39 enfin, qu'on fait la chaîne sur YouTube avec
23:41 une petite équipe,
23:43 c'est systématiquement ça qui s'est passé.
23:45 C'est-à-dire que, systématiquement,
23:47 le système nous a dit "non, vous n'êtes pas dans les clous,
23:49 restez marginaux, etc."
23:51 Et systématiquement, on a fait le pari
23:53 d'aller jusqu'au bout de notre truc, de faire ce que nous
23:55 on pensait qu'on avait à faire, de dire la vérité
23:57 telle qu'on la voyait. - Oui, c'est ça.
23:59 Vous avez beaucoup d'abonnés ?
24:01 - 312 000
24:03 sur Tatiana Vantoz et un peu plus
24:05 de 308 000, si je ne
24:07 m'abuse, sur le fil d'actu.
24:09 - C'est très joli.
24:11 C'est-à-dire qu'effectivement, les gens
24:13 hors médias et tout ça
24:15 vous suivent ? - En tout cas...
24:17 - Je parle établi... - Oui, après,
24:19 moi, ce n'est pas le nombre d'abonnés
24:21 en soi qui compte, mais c'est de me dire que ce qu'on fait,
24:23 ça parle à des gens et du coup, c'est pas inutile.
24:25 Et pour mon livre,
24:27 c'est pareil, en fait. Et vous savez, c'est
24:29 bête, mais le fait que tous ces éditeurs
24:31 m'aient dit, en sous-texte,
24:33 "on ne publiera pas ce livre parce qu'il est
24:35 dangereux pour nous, parce qu'on s'est reconnus
24:37 comme faisant partie de cette classe dirigeante qui a
24:39 confisqué le pouvoir aux Français",
24:41 eh bien, quelque part, ça m'a renforcée dans ma détermination
24:43 à me dire "il faut que ça sorte". C'est pour ça, en fait,
24:45 qu'il faut que ce livre sorte, parce que,
24:47 précisément, en haut, ils veulent
24:49 surtout que ça reste tu, que ces vérités-là
24:51 restent tu. - Oui, ce qui est quand même étonnant,
24:53 je trouve qu'il y a un problème neuronal
24:55 chez certains, je ne veux accuser personne,
24:57 mais est-ce qu'ils savent qu'à un moment donné,
24:59 la marge rejoint la page ?
25:01 Toute l'histoire de l'humanité,
25:03 c'est ça, hein ? Ce qu'on considérait comme
25:05 "marginaux", "complètement dissidents",
25:07 enfin, c'est du
25:09 B.A.B. ! J'invente rien !
25:11 - Les derniers seront les premiers. - Non mais, c'est même pas ça !
25:13 C'est qu'à un moment donné, Galilée, c'était quoi ?
25:15 Je ne veux pas vous comparer à Galilée, encore,
25:17 on ne le sait jamais, hein ! - J'espère que je ne vais pas finir
25:19 pareil sur tout ! - Non mais, à un moment donné, des gens disent
25:21 "oui, pourtant, elle tourne", et puis,
25:23 je ne parle pas des écrivains, je ne parle pas des gens qui ont
25:25 été censurés,
25:27 opprimés, donc, ce n'est plus le problème.
25:29 Alors, simplement, pour vous,
25:31 je rappelle, quand même, pour
25:33 vous aider pour la publication du livre, c'est
25:35 tipeee.com
25:37 - 3 E ! - 3 E, oui, c'est ça,
25:39 3 E, c'est intéressant.
25:41 Pas "quelque chose", non ?
25:43 - .com ou .fr ? - Bon, .fr,
25:45 tipeee.fr... - Si vous tapez
25:47 "tipeee", il est venu le temps des producteurs
25:49 sur votre moteur de recherche, vous tombez dessus.
25:51 - Alors, pour revenir, quand même,
25:53 justement, au fait, mais c'est quand même intéressant,
25:55 c'est pour ça qu'il fallait
25:57 parler de ça,
25:59 c'est intéressant de voir qu'un sujet, parce qu'ils vous disent en même temps
26:01 s'il est bien écrit, ils auraient pu vous dire
26:03 "ouais, non, ça vaut rien, c'est pas mal". - Mais ils m'ont
26:05 tous vanté le style littéraire en me disant
26:07 "mais écoutez, de nos jours, plus personne, plus aucun
26:09 auteur n'écrit comme ça,
26:11 il y a une qualité de style". Ah non, mais je vous jure,
26:13 du coup, je commence à lire
26:15 le mail, je me dis "bon, ben c'est bon". Ah ben non,
26:17 c'est dommage.
26:19 - C'est très étonnant, enfin, c'est très étonnant
26:21 et en même temps très révélateur. - Est-ce que c'est vraiment étonnant au final ?
26:23 - Non, c'est révélateur, mais
26:25 vous n'avez peut-être pas... il y a sûrement des gens
26:27 qui auraient pu... vous n'avez pas fait le tour de tous les éditeurs.
26:29 - Oh ben j'ai envoyé le manuscrit...
26:31 - Ils sont 200, Tatiana. - Oui, mais j'ai envoyé le manuscrit à quoi ?
26:33 Une cinquantaine quand même ? - Ah oui, et tous, même chose.
26:35 - Ben la plupart n'ont pas répondu. - Avec des lettres
26:37 classiques, "il ne correspond pas
26:39 au programme"... - Non, la plupart
26:41 ne se sont même pas embêtés
26:43 à répondre. Il y en a qui ont répondu
26:45 alors un petit peu tard, puisque j'avais déjà lancé
26:47 le processus pour faire l'édition
26:49 par moi-même, avec l'équipe
26:51 du Fil d'Actu, justement.
26:53 Mais...
26:55 Et qui m'ont répondu en me disant "oh là là, c'est génial,
26:57 moi ça me parle beaucoup,
26:59 vraiment, en plus,
27:01 parce que je parle un petit peu de là où j'ai grandi,
27:03 qui est le Pays hollorain,
27:05 où il y avait une industrie...
27:07 Vous avez sûrement entendu parler
27:09 des grandes grèves de Longueuil. Moi j'ai grandi
27:11 entre Longueuil et Villerue. - Ah oui, vous étiez...
27:13 Enfin, vous avez grandi là-bas. - Moi je suis de là-bas, moi.
27:15 J'ai grandi... Quand j'étais petite, il y avait encore
27:17 le Crassier. Donc le tas
27:19 de gravats, déchets industriels...
27:21 Voilà. Donc j'ai grandi vraiment
27:23 à l'ombre de ces usines
27:25 qui étaient déjà fermées,
27:27 avec les récits de la lutte des anciens,
27:29 de la génération d'avant,
27:31 qui s'étaient battues pour
27:33 empêcher, justement,
27:35 que le mondialisme
27:37 vienne leur enlever
27:39 leur outil de travail et leur outil de production.
27:41 C'était presque 20 000
27:43 ouvriers, juste sur les sites de Longueuil et Longueuil-la-Ville.
27:45 Vous vous rendez compte, c'était...
27:47 Voilà. Et donc
27:49 la personne d'un
27:51 éditeur qui m'a répondu
27:53 quelques semaines...
27:55 Avec quelques semaines de retard, on va dire.
27:57 Elle me dit... Donc moi ça me parle. En plus je connais très bien
27:59 le coin, etc. Mais nous,
28:01 nous on publie pas d'essais
28:03 politiques, de toute façon. Donc il faut aller voir ailleurs.
28:05 Mais par contre c'est vachement bien...
28:07 Et je vais sur leur site, je ne vous
28:09 mens pas. Je vais sur leur site, c'est écrit
28:11 "Nous sommes une maison d'édition,
28:13 nous publions des essais".
28:15 - Ah d'accord. - On dirait une blague.
28:17 - Mais qu'est-ce
28:19 que vous voulez... Vous les géniez
28:21 à ce moment-là, ça ? C'est toujours pas...
28:23 C'est pas nous, c'est l'autre.
28:25 On veut pas entendre parler, etc. - On veut pas prendre
28:27 de risques. On est des lâches. Ben écoutez,
28:29 assumez d'être des lâches, quoi. Y'a pas de problème.
28:31 - En tout cas, écoutez, on va suivre ça. Je crois
28:33 que nous avons des auditeurs, justement, qui ont envie
28:35 de vous poser des questions. Tatiana, laissez-moi...
28:37 - C'est l'amune auditrice. Nous avons Anne-Catherine qui nous
28:39 appelle depuis le Gard. Bonjour, Anne-Catherine. - Bonjour, Anne-Catherine.
28:41 - Bonjour. - Oui. Bonjour André,
28:43 bonjour Tatiana.
28:45 Tout d'abord, ben merci, Tatiana,
28:47 pour la clarté et la pertinence de vos propos.
28:49 - Merci à vous. - Du coup,
28:51 ben voilà, je suis ravie d'avoir fait...
28:53 de prendre connaissance de votre...
28:55 de ce que vous défendez, tout simplement.
28:57 - Merci. - Merci André,
28:59 aussi, pour vos émissions, qui sont passionnantes.
29:01 - Merci. - Alors,
29:03 moi, j'avais deux choses. - Allez-y,
29:05 Anne-Catherine. - Par rapport à ce que vous disiez à l'instant,
29:07 comment... Y'a l'appel de Westminster
29:09 qui montre quand même que,
29:11 Tatiana, vous êtes pas la seule à vous
29:13 être heurtée
29:15 à cette omerta
29:17 qui peut exister quand on essaie de
29:19 donner une autre lecture des faits.
29:21 Et l'appel de Westminster,
29:23 donc c'est un ensemble de journalistes
29:25 qui a signé le droit à une information
29:27 qui n'aille pas tout
29:29 le temps dans la ligne définie
29:31 "mainstream", on va dire.
29:33 Donc une information pluraliste,
29:35 tout simplement. - Eh oui, c'est tout simple.
29:37 - Voilà. - Il faut l'appliquer.
29:39 Et y'en a qui l'appliquent, il faut dire, faut pas généraliser.
29:41 - Et merci à Sud Radio, effectivement,
29:43 et merci à d'autres médias
29:45 qui font énormément d'efforts dans ce sens-là.
29:47 La deuxième chose,
29:49 c'est que, ce qui m'a frappée tout à l'heure,
29:51 c'est que le diagnostic posé,
29:53 je l'ai trouvé génial, très très
29:55 pertinent et simple, mais justement
29:57 très éclairant par sa simplicité.
29:59 Néanmoins, pour aller jusqu'au bout,
30:01 il me semble qu'on pourrait dire que
30:03 l'antidote à ce problème majeur,
30:05 c'est que les...
30:07 comment dire, les sociétés
30:09 qui le peuvent, au lieu de
30:11 fermer, comme ça a été le cas si souvent,
30:13 et bien qu'elles disent, quand c'est
30:15 possible, on récupère
30:17 l'outil de production, les ouvriers
30:19 le rachètent, et
30:21 on continue. Et y'a des
30:23 très très très belles histoires comme ça.
30:25 Je repense à une que j'avais lue...
30:27 - Vous pensez à Lippe ?
30:29 - Il peut y avoir Lippe, il y en a plusieurs.
30:31 Je cherchais le nom d'une fonderie extraordinaire,
30:33 où ils sont redevenus
30:35 maîtres de l'outil de production,
30:37 et là, ces gens-là ne sont pas
30:39 dans la recherche du profit
30:41 de manière... - Et à Catherine, pardon, ces gens-là,
30:43 peu importe, enfin, on trouve pas le nom.
30:45 Et ça marche, aujourd'hui ? Ça marche encore ?
30:47 - Ça marche, mais ça marche du feu de Dieu. Ils ont des
30:49 commandes, et leur carnet est rempli.
30:51 Je suis un peu vexée d'avoir
30:53 oublié, je sais qu'ils sont dans le sud-ouest de la France,
30:55 et voilà, quand y'a une volonté,
30:57 et bien on peut
30:59 reconstruire les choses, et surtout,
31:01 ne pas se mettre dans la main
31:03 des financiers, qui eux vont
31:05 appliquer leur business plan,
31:07 ils vont couper
31:09 dans tout, dans la masse salariale, dans tout,
31:11 et pour finir, vont délocaliser
31:13 et ruiner ce qu'ils avaient acheté 5 ans auparavant.
31:15 - Merci Anne-Catherine,
31:17 merci. Juste, vous voulez ajouter
31:19 quelque chose, là ? - Oui, je voudrais élaborer
31:21 en fait là-dessus, parce que je suis totalement d'accord,
31:23 et moi j'ajouterais que
31:25 en fait, c'est le rôle
31:27 de l'État, et le rôle
31:29 des dirigeants politiques,
31:31 de soutenir ces initiatives-là,
31:33 en organisant la société
31:35 de manière à ce que ce soit
31:37 faisable, parce que sinon,
31:39 on se retrouve dans une situation où malheureusement,
31:41 y'a quelques petits bastions
31:43 de résistance, mais ça ne fait
31:45 pas malheureusement un modèle de société,
31:47 et ce sont quelques petits bastions de résistance
31:49 qui restent
31:51 le pot de terre
31:53 contre le pot de fer,
31:55 et malheureusement,
31:57 y'a un moment où ça risque
31:59 de s'éclater au sol, et moi je pense que
32:01 y'a un vrai
32:03 enjeu à ce que
32:05 les Français se réapproprient
32:07 les institutions, se réapproprient
32:09 l'espace politique, de manière
32:11 à pouvoir organiser la société
32:13 de cette façon-là que vous avez décrite.
32:15 - Mais vaste programme
32:17 et travail d'Hercule !
32:19 Le problème, il est posé, moi je vois très bien
32:21 quand Trump, on aime ou on aime pas Trump,
32:23 quand il dit aux Chinois "écoutez, les voitures",
32:25 ben on va poser 100% de taxes !
32:27 Alors qu'on a supprimé toutes les taxes,
32:29 comme pour le poulet ukrainien, voilà !
32:31 C'est des choses assez simples à faire, après on voit.
32:33 - On va marquer une dernière courte pause
32:35 sur Sud Radio, après on aura Daniel,
32:37 qui nous appelle depuis la Gironda tout de suite sur Sud Radio.
32:39 - Sud Radio Bercov
32:41 dans tous ses états,
32:43 appelé maintenant pour réagir
32:45 0826 300 300.
32:47 - Ici Sud Radio,
32:49 les Français parlent au français.
32:51 Je n'aime pas la blanquette de veau,
32:53 je n'aime pas la blanquette de veau,
32:55 je n'aime pas la blanquette de veau,
32:57 je n'aime pas la blanquette de veau,
32:59 je n'aime pas la blanquette de veau.
33:01 - Sud Radio Bercov
33:03 dans tous ses états.
33:05 - Sud Radio 13h45, nous sommes toujours avec
33:07 Tatiana Vantoz qui vient nous voir aujourd'hui
33:09 pour le Face à Face, et nous avons Daniel
33:11 qui nous appelle depuis la Gironde. Bonjour Daniel !
33:13 - Bonjour Daniel !
33:15 - Bonjour, bonjour Monsieur Bercov,
33:17 bonjour à votre invité,
33:19 et d'abord félicitations à Monsieur Bercov
33:21 d'une part pour son courage,
33:23 et d'autre part pour sa persévérance.
33:25 J'essaie de ne jamais rater son émission
33:27 autant que je le peux.
33:29 - Merci.
33:31 - Je voulais dire à votre invité
33:33 la chose suivante, vous avez sans doute remarqué
33:35 qu'elle a quelques difficultés
33:37 à définir précisément ce qu'est la production
33:39 qu'elle veut sauvegarder,
33:41 et je vous dis tout de suite que je suis entièrement d'accord
33:43 avec ses conclusions, et que ses conclusions
33:45 sont très importantes.
33:47 Mais ces difficultés à la définir, je vous aurais donné
33:49 un avis un peu différent.
33:51 - Allez-y.
33:53 - Les ménages ne peuvent pas dépenser plus que ceux qui gagnent,
33:55 une entreprise ne peut pas dépenser plus
33:57 que ce qu'elle vend, et un Etat,
33:59 et la France, ne peut pas importer
34:01 et les racheter à l'étranger
34:03 plus que ce qu'elle ne vend à l'étranger.
34:05 Et c'est là qu'on voit que la disparition de notre production,
34:07 que je définirais avec d'autres mots,
34:09 nos exportations,
34:11 sont dramatiques.
34:13 Parce que nous on n'exporte presque plus rien,
34:15 parce qu'on ne produit presque plus rien.
34:17 Et donc c'est effectivement tout l'avenir de la France
34:19 qui est en jeu dans cette production,
34:21 et du pouvoir d'achat des Français.
34:23 J'en pleurerais quand j'entends
34:25 des partis politiques dire
34:27 "on va baisser la TVA pour augmenter le pouvoir d'achat",
34:29 "on va faire ci, on va faire ça",
34:31 pour augmenter le pouvoir d'achat,
34:33 il faut produire plus.
34:35 Voilà ce que je voulais dire pour l'essentiel.
34:37 - Je crois que vous êtes d'accord, Tatiana.
34:39 - Oui, oui, oui, effectivement.
34:41 C'est ce que je vous dis depuis le début,
34:43 que la production pour moi c'est le cœur de tout.
34:45 Et c'est ce que je vous expliquais par rapport aux services
34:47 tout à l'heure, c'est que effectivement
34:49 les fonctionnaires, les infirmières,
34:51 les enseignants ne sont pas des producteurs,
34:53 et dépendent même,
34:55 en réalité, de la richesse
34:57 de la France pour fonctionner.
34:59 Donc ils dépendent de la production.
35:01 Et la production c'est quoi ? C'est la production
35:03 matérielle de richesses concrètes
35:05 qui permettent la survie
35:07 de la nation
35:09 à court, à moyen et à long terme.
35:11 - Merci beaucoup Daniel pour votre appel.
35:13 On a Jean-Paul qui nous appelle depuis Draguignan.
35:15 Bonjour Jean-Paul. - Bonjour Jean-Paul.
35:17 - Bonjour.
35:19 - Bonjour André, bonjour Madame.
35:21 Eh bien écoutez, je partage
35:23 en totalité
35:25 les propos de votre éminence et de vos concernants
35:27 Madame, mais je voudrais rajouter
35:29 quelque chose. Je pense
35:31 que depuis 40 ans
35:33 maintenant,
35:35 les politiques
35:37 successives que nous avons subies,
35:39 parce que je parle de subir,
35:41 ont fait que
35:43 on a détruit aussi
35:45 quelque chose qui était très important
35:47 dans la productivité, c'est la fraternité
35:49 des hommes et des femmes.
35:51 C'est-à-dire que avant
35:53 cette Europe complètement
35:55 pour moi
35:57 à l'envers de ce
35:59 qu'elle aurait fonctionné,
36:01 on faisait partie
36:03 d'un pays. Et que l'on soit
36:05 d'accord ou pas politiquement,
36:07 on pouvait se revendiquer d'une
36:09 forme de fraternité.
36:11 Et respecter les autres peuples
36:13 en tant que tels.
36:15 Aujourd'hui,
36:17 tout a été détruit,
36:19 repensé par
36:21 une main d'oeuvre
36:23 que l'on a importée dans
36:25 notre pays à l'excès.
36:27 On voit bien en plus qu'il n'y a plus
36:29 le travail nécessaire
36:31 pour ces personnes.
36:33 Et tout cela contribue
36:35 à créer une société qui se divise
36:37 et qui se fracture complètement.
36:39 On pouvait, il y a de cela
36:41 une trentaine d'années, travailler
36:43 avec une entreprise où il y avait trente-deux personnes
36:45 et je parle par exemple de l'entreprise du
36:47 bâtiment, ne pas avoir les mêmes
36:49 idées politiques, ne pas
36:51 penser les mêmes choses,
36:53 et pouvoir travailler et fraterniser
36:55 ensemble. Aujourd'hui,
36:57 ce n'est plus possible. Voilà.
36:59 Tout cela est aussi très mauvais.
37:01 - Oui, Jean-Paul, merci.
37:03 - Voilà ce que je voulais dire. - Oui, merci Jean-Paul.
37:05 Tatiana, société fragmentée,
37:07 société divisée, société
37:09 archipélisée, on en parle aussi.
37:11 Et est-ce que les producteurs, justement,
37:13 - Alors, moi, je ne suis pas du tout,
37:15 je ne souscris pas du tout à la thèse de la
37:17 société archipélisée, puisque
37:19 à mon avis, et j'en parle d'ailleurs dans le livre,
37:21 il y a tout un chapitre là-dessus,
37:23 c'est une tactique de
37:25 diversion, de division, même d'éclatement
37:27 de la classe
37:29 dirigeante, pour expliquer que
37:31 les Français seraient tous
37:33 des individus avec des
37:35 besoins différents, des envies différentes,
37:37 des vies tellement différentes, qu'on ne pourrait plus
37:39 faire nation et qu'on ne pourrait plus faire,
37:41 qu'on ne pourrait plus avoir un destin commun.
37:43 Et je pense que faire croire
37:45 ça aux Français,
37:47 c'est une manière aussi
37:49 de faire en sorte que
37:51 les producteurs ne prennent pas conscience
37:53 de la force qu'ils ont ensemble.
37:55 - Oui, on se demande,
37:57 alors justement,
37:59 le vrai problème, c'est la prise de conscience
38:01 aussi, mais par rapport à l'Europe,
38:03 parce que Jean-Paul parlait d'Europe,
38:05 vous, qu'elles sont, encore une fois,
38:07 qu'elles sont, vous, est-ce que vraiment les producteurs
38:09 justement, français,
38:11 dont vous parlez, puisqu'on parle de la France,
38:13 peuvent prendre conscience avec ce qui se
38:15 passe avec l'Europe, quand même,
38:17 qui détermine aujourd'hui, on le sait,
38:19 70 à 80% des normes,
38:21 des instructions,
38:23 des Zoukas,
38:25 appelons-le comme on le veut, vous êtes-vous
38:27 Europe ou pas Europe ?
38:29 - Alors, être Europe ou être pas Europe,
38:31 j'ai envie de dire, c'est un continent, donc
38:33 voilà, l'Union Européenne, c'est autre chose.
38:35 - Oui, non mais c'est bien de définir les mots,
38:37 parce qu'ils ont réussi à assimiler un continent géographique,
38:39 un ensemble de peuples qui vivent côte à côte
38:41 depuis des millénaires,
38:43 à une institution qui a
38:45 70 ans, et qui a
38:47 été fabriquée
38:49 dans le but précis,
38:51 qui était de
38:53 libérer le marché,
38:55 de favoriser la,
38:57 prétendument, libre circulation
38:59 des biens, des personnes,
39:01 et des capitaux.
39:03 - Voilà, donc en fait, c'est un
39:05 cheval de Troie de la finance
39:07 internationale, cette Union Européenne.
39:09 - Donc pour vous, il faut en finir avec l'Union Européenne,
39:11 quelque part, telle qu'elle existe.
39:13 - C'est que,
39:15 étant donné que c'est un moyen... - Elle est là ou elle n'est pas là ?
39:17 Je parle de l'Union Européenne.
39:19 - Laissez-moi en venir au fait. Je vous dis juste que
39:21 appliquer un programme qui remet
39:23 la priorité à la production en France,
39:25 ça veut dire, très concrètement,
39:27 débarrair douanière,
39:29 ça veut dire le contrôle des frontières,
39:31 ça veut dire le contrôle des capitaux,
39:33 ça veut dire tout un tas de choses,
39:35 un tas de régulations,
39:37 qui sont effectivement incompatibles avec les institutions
39:39 de l'Union Européenne, telles qu'elles sont
39:41 aujourd'hui. Donc en fait, ce n'est
39:43 pas tant un préalable qu'une conséquence
39:45 que la France
39:47 va devoir s'émanciper d'une
39:49 manière ou d'une autre, et ça, ce n'est pas à moi
39:51 de décider comment, puisque je ne suis pas là
39:53 pour vendre un programme politique, mais ce sera
39:55 au producteur d'en décider, de comment,
39:57 quelle est la meilleure manière de s'émanciper
39:59 de ces règles européennes-là,
40:01 puisque finalement, si vous regardez,
40:03 les Italiens
40:05 ont le même problème, les Allemands
40:07 ont le même problème, on l'a vu avec la crise agricole,
40:09 dans toute l'Europe,
40:11 les producteurs ont
40:13 le même type de revendications.
40:15 - Oui, chacun s'en sort d'une manière différente.
40:17 - Oui, mais du coup,
40:19 il va peut-être falloir
40:21 que ce soit à nouveau
40:23 la nation qui décide
40:25 pour elle-même. C'est ça pour moi la souveraineté, en fait.
40:27 Et si
40:29 ça ne plaît pas à l'Europe, eh bien,
40:31 tant pis. C'était
40:33 un outil de toute façon, c'était au service
40:35 de la classe dirigeante. - C'est pour ça que quand vous dites
40:37 "c'est après", non, c'est
40:39 la condition sine qua non. Je veux dire,
40:41 il y a une condition nécessaire, peut-être pas suffisante,
40:43 c'est que si on n'abolit pas
40:45 un certain nombre de règles
40:47 de l'Union européenne... - Oui.
40:49 - Non, je ne dis même pas "Frexit". - Oui, oui,
40:51 je suis d'accord. Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'on peut débattre
40:53 si c'est l'un ou l'autre d'abord, effectivement,
40:55 mais en attendant, effectivement,
40:57 moi, là, ce que, ce qui je pense,
40:59 encore une fois, c'est pas ce que je préconise,
41:01 c'est ce qui, je pense, va être nécessaire
41:03 pour que la France ne meure pas, pour que les Français physiquement
41:05 ne meurent pas. Parce que quand je parle de mourir, je parle
41:07 de morts réelles. - Vous parlez de "physiquement".
41:09 Vous dites que la France peut mourir physiquement.
41:11 - Bien sûr. - C'est ça que vous êtes en train de dire.
41:13 - Oui, les Français vont mourir physiquement si nous n'avons plus à manger.
41:15 - Oui. - Si nous n'avons
41:17 plus d'énergie. Si nous ne fabriquons plus rien.
41:19 On va mourir. - Mais nous aurons les insectes. Mais nous aurons
41:21 l'Amérique du Sud. Nous aurons les insectes.
41:23 Nous aurons les vaches.
41:25 Mais enfin, Tatiana...
41:27 - Oui, jusqu'au jour où ces pays-là vont décider
41:29 d'arrêter de nous livrer. Je vous rappelle
41:31 ce qui s'est passé il y a 3-4 ans. - Pourquoi ils vont arrêter ?
41:33 - Au moment d'un certain confinement, d'une certaine pandémie,
41:35 on ne fabrique plus de masques
41:37 et de matériel de protection
41:39 en France. Et la Chine a fait quoi ?
41:41 Elle a décidé, finalement,
41:43 on va les garder pour nous parce que nous sommes dans une situation critique.
41:45 Et c'est exactement ça, en fait.
41:47 C'est là que l'on sait. C'est l'une des conséquences.
41:49 Et ça a été révélé au grand jour
41:51 en 2020 avec la crise du Covid,
41:53 si vous voulez. Mais c'était ça,
41:55 en fait, le problème de fond.
41:57 C'était l'échec total et absolu
41:59 du libre-marché. Parce que les autres pays,
42:01 et qu'il s'agisse des pays d'Ebrix
42:03 ou même d'autres pays européens,
42:05 eux, ils pensent à leur avenir. Ils pensent à leur intérêt
42:07 et à l'intérêt de la survie de leur population.
42:09 Donc si demain, le Parti communiste chinois
42:11 décide de nationaliser
42:13 les entreprises que nous avons délocalisées là-bas,
42:15 que nos dirigeants ont envoyées là-bas,
42:17 avec les unités de recherche et développement,
42:19 là où ils ont formé
42:21 aussi les ingénieurs
42:23 et les futurs chercheurs,
42:25 qu'est-ce que va faire la France ?
42:27 Rien. Elle ne pourra rien faire.
42:29 Donc la seule manière
42:31 de se sortir, en fait,
42:33 de cette situation-là, c'est
42:35 de rompre avec la logique de libre-marché.
42:37 Et dans la mesure où les institutions urbaines...
42:39 - Et de compter sur nos propres ressources.
42:41 - Exactement. Parce que nous en avons.
42:43 La France est un pays qui a une terre qui est riche.
42:45 La France est un pays qui a des ressources.
42:47 Et pour un si petit pays,
42:49 on en a
42:51 remontré au plus grand
42:53 dans notre histoire.
42:55 Et on s'est relevé d'épisodes
42:57 extrêmement douloureux.
42:59 Donc moi, je pense qu'il y a encore de l'espoir.
43:01 Mais c'est pas entre mes mains,
43:03 c'est entre les mains des producteurs.
43:05 - Bon, alors si Tatiana Vantos ne s'engage pas en politique,
43:07 ça va pas du tout.
43:09 Vous savez très bien que votre destin est tracé, Tatiana.
43:11 - Ah non ! Carrément !
43:13 J'étais engagée,
43:15 ils m'ont trop saoulée, c'est bon.
43:17 - Il y aura d'autres occasions.
43:19 Peut-être plus. En tout cas,
43:21 ce livre, écoutez, il faut qu'il paraisse.
43:23 Il va paraître. Aidez-le.
43:25 Vous savez comment.
43:27 Et de toute façon, c'est très important
43:29 que des personnes comme Tatiana Vantos,
43:31 que l'on soit d'accord avec elle,
43:33 partiellement ou pas,
43:35 puissent s'exprimer.
43:37 Parce qu'il y a une cohérence.
43:39 Et encore une fois, un pays où la liberté d'expression
43:41 n'est pas garantie.
43:43 Et tout ce qu'on veut, sauf un pays démocratique.
43:45 - Merci beaucoup.
43:47 - Merci beaucoup Tatiana Vantos d'avoir été avec nous.
43:49 En attendant votre livre, on vous retrouve sur votre chaîne YouTube.
43:51 Tatiana Vantos, merci à tous
43:53 de nous avoir écoutés. André Bercoff, on se retrouve demain
43:55 de midi à 14h.
43:57 Et tout de suite, c'est Brigitte Lehi sur Sud Radio. A demain.
43:59 Sud Radio.
44:00 Parlons vrai.
44:01 Parlons vrai.
44:02 Sud Radio.

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