ÉDITO - Macron le général sans armée - Vidéo Dailymotion

Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 15 mars 2024 avec Etienne Gernelle.

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00:02 RTL 7h17.

00:04 RTL matin.

00:06 Bonjour Etienne Jarnel.

00:08 Bonjour à tous.

00:10 Etienne, vous avez regardé Emmanuel Macron hier soir à la télévision française et vous avez vu, dites-vous, un artilleur sans obus.

00:16 Oui, si l'on était méchant, on dirait un général sans armée ou un capitaine de vaisseau sans navire, mais ce serait exagéré.

00:24 La métaphore de l'artilleur à court de munitions paraît la plus juste,

00:28 parce que c'est bien là le problème le plus criant de la guerre en Ukraine.

00:34 Alors, soyons clairs, son analyse de la situation est plutôt lucide.

00:38 Le sort de la guerre en Ukraine est effectivement existentiel pour nous.

00:42 Et il est vrai que la sécurité et la crédibilité de l'Europe sont en jeu.

00:46 Sauf que le décalage entre la parole volontaire, martiale, diront certains, et les actes est assez important.

00:52 Alors c'est-à-dire, Etienne, expliquez-nous.

00:54 La partie de l'interview où il a paru le moins à l'aise, c'est quand il a été interrogé sur notre production d'obus.

01:00 Alors, il a vanté notamment l'augmentation de la cadence de production des canons César.

01:06 C'est vrai, et ça compte. Et c'est vrai aussi que l'effort français de réarmement est réel.

01:12 Mais globalement, les dépenses militaires françaises n'atteindront 2% du PIB qu'en 2025.

01:19 Nous sommes en retard sur l'Allemagne qui, elle, y sera dès cette année.

01:23 A titre de comparaison, les transferts sociaux en France représentent 34% du PIB.

01:29 Alors, quand Macron parle d'économie de guerre, nous n'y sommes pas.

01:33 Mais au fond, Etienne, qu'est-ce que c'est exactement qu'une économie de guerre ?

01:36 C'est une expression un peu trompeuse. Il faut se méfier des comparaisons historiques.

01:41 Mais puisque le président lui-même a cité Churchill hier soir, allons-y.

01:45 Entre 1940 et 1945, les dépenses militaires américaines sont passées de 1,4% à 37% du PIB.

01:54 Alors, je ne dis pas qu'il faut faire la même chose, mais il faut replacer les choses à leur juste mesure.

02:00 Pour prendre un exemple plus actuel, la Russie, notre adversaire, puisque c'est comme cela que Macron l'a désigné hier,

02:06 consacre 6% de son PIB aux dépenses militaires.

02:10 Etienne, nous ne sommes pas seuls. Emmanuel Macron a évoqué hier un emprunt européen pour la défense.

02:14 Oui, effectivement, c'est un sujet européen.

02:17 Et c'est d'ailleurs le commissaire Thierry Breton qui a pris le premier, une initiative en la matière.

02:22 Mais il faut aussi donner l'exemple.

02:25 Hier, Macron a assumé, il utilise beaucoup ce mot "assumé",

02:28 une position plus tranchante que nos partenaires européens face à la Russie.

02:32 Mais pour que les autres le suivent, il faudra sans doute que l'artilleur Macron soigne un peu mieux son approvisionnement.

02:39 Merci beaucoup, Etienne Gernel, directeur de l'hebdomadaire Le Monde.

02:41 hebdomadaire le