00:00 Et les 8h moins le quart, le Parlement est réuni en congrès aujourd'hui pour inscrire l'IVG dans la Constitution.
00:05 Les parlementaires se sont accordés sur cette phrase "la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse".
00:11 Et on en parle ce matin avec Bérangère Couillard, députée de la 7e circonscription de Gironde. Marie Roarch.
00:17 Bonjour Bérangère Couillard.
00:18 Bonjour Marie Roarch.
00:19 Avant de parler de ce moment historique qui va se dérouler cet après-midi à Versailles, un mot d'une actualité politique un petit peu plus locale,
00:26 c'est l'annonce ce matin dans les colonnes de Sud-Ouest de la démission d'Alain Diani, le président de Bordeaux Métropole.
00:32 Oui écoutez, déjà le remercier pour le travail qu'il a effectué pour la métropole.
00:38 Moi j'ai connu un élu plutôt constructif sur un certain nombre de sujets et je comprends que la tâche soit lourde évidemment.
00:46 Déjà pour un homme en bonne santé, ce n'est pas facile d'être à la présidence de 28 communes, la métropole de Bordeaux,
00:54 et puis évidemment maire de Mérignac. Donc je comprends qu'il garde la mairie de Mérignac et donc c'est une bonne continuation.
01:00 Et évidemment j'aurais plaisir à continuer à travailler avec lui sur les sujets qui nous concernent.
01:06 On revient donc à cette question de l'interruption volontaire de grossesse.
01:10 Ce texte doit être voté aujourd'hui au Parlement réuni en congrès à Versailles, un vote ultime, sans trop de suspense a priori,
01:19 puisque le texte a déjà été adopté séparément dans les deux chambres, l'Assemblée nationale et le Sénat.
01:25 Est-ce que c'est une véritable avancée à votre avis, Véron Gercouillard ?
01:29 Oui c'est une véritable avancée et si je peux me permettre de répondre en tant qu'auditrice, ce n'est pas qu'un symbole.
01:34 C'est évidemment très important parce que c'est l'occasion en fait de marquer le coup, de dire que l'avortement est un droit,
01:45 une liberté fondamentale dans notre pays, qu'elle est garantie. Et au-delà c'est aussi de s'assurer que ça ne puisse pas en changer.
01:52 Je m'explique, c'est que évidemment les parlementaires garderont la possibilité de pouvoir modifier la loi,
01:57 mais il sera interdit d'interdire l'avortement. Et ça c'est quelque chose de très important compte tenu de la montée des populistes,
02:07 aussi de l'extrême droite tout simplement dans notre pays.
02:11 Je veux m'assurer de cela parce que la voie de l'extrême droite n'a pas toujours été très claire, elle a été changeante.
02:16 Il y a eu à plusieurs reprises des propos qui ont été tenus comme quoi on pourrait revenir en partie sur le droit à l'avortement
02:24 et donc là il sera protégé par la constitution de notre pays et donc je m'en réjouis.
02:29 Et au-delà de ça c'est aussi évidemment un message envoyé à l'international.
02:34 C'est historique au niveau mondial.
02:36 Bien sûr, parce qu'on a eu cette initiative parlementaire qui a été lancée parce qu'il y a eu une régression dans un certain nombre d'États aux États-Unis,
02:45 alors que c'est la plus grande démocratie au monde.
02:47 Et donc il faut toujours se méfier en fonction évidemment de ceux qui sont élus et qui sont élus démocratiquement.
02:54 Mais il y a toujours un risque et c'est toujours le droit des femmes qui est touché en premier lorsqu'il y a la montée des populistes.
03:00 Et donc du coup je suis évidemment rassurée que nous puissions voter ça dans la constitution aujourd'hui.
03:04 On a demandé effectivement à nos auditeurs et auditrices,
03:07 s'ils pensaient que c'était un symbole ou si c'était une avancée comme vous nous le dites,
03:10 on va écouter la réponse d'une bordelaise.
03:12 Bonjour, je m'appelle Amandine et donc concernant cette révision de la constitution,
03:18 moi je trouve que ce sera toujours rassurant d'avoir ce droit gravé dans le marbre,
03:22 puisque voilà on ne sait pas ce qui peut arriver plus tard et qui peut arriver au pouvoir.
03:26 Donc pour moi ce serait plutôt rassurant.
03:28 La question qu'on vous a posée c'est est-ce que vous pensez que l'inscription de l'IVG dans la constitution soit symbolique
03:33 ou cela change profondément quelque chose ?
03:35 Et bien vous êtes nombreux à répondre à cette question sur notre page Facebook,
03:37 comme Sonia qui nous dit c'est avant tout un symbole, mais un symbole fort,
03:41 surtout pour les pays qui s'acharnent toujours à vouloir amoindrir le droit des femmes,
03:45 comme on le dit à l'instant.
03:46 Et puis Patrick lui répond, pas grand chose, pas de remise en cause en France pour le moment.
03:50 Et Caroline lui répond, alors pas pour le moment,
03:53 sauf que quand on ne vit pas que pour notre époque, des pays sont revenus sur ce droit
03:57 et justement au moins on fait en sorte que nos enfants soient assurés que ce droit perdurera plus tard.
04:03 Voilà ce qu'on peut dire ce matin sur notre page Facebook.
04:06 - Jeannelle Emploi, le mot de droit, justement, il y a eu tout un échange de sémantique sur ce texte
04:11 puisque finalement c'est une liberté garantie aux femmes,
04:14 ce n'est pas le droit qui est garanti aux femmes.
04:16 Est-ce que ça, ça change quelque chose Bérangère Queer ?
04:18 - Alors c'est important d'échanger sur la sémantique évidemment,
04:22 de débattre parce que c'est très important.
04:24 Il nous a été assuré que le mot "liberté" ne changeait pas en fait la protection
04:31 qui était réservée aux femmes et donc ça c'est important.
04:33 C'est le Conseil Constitutionnel qui le dit, des experts aussi évidemment en droit.
04:38 Donc moi j'en suis rassurée, c'était l'occasion de pouvoir trouver aussi une écriture
04:42 qui puisse convenir à tout le monde.
04:43 Nous n'étions pas d'accord entre députés et sénateurs
04:47 et donc il était indispensable de toute façon de trouver une écriture
04:52 qui puisse mettre tout le monde d'accord.
04:54 Le mot "garantie" a été ajouté et même conservé au Sénat.
04:58 - Et finalement voté au Sénat effectivement.
05:00 - Donc ça c'était important et donc je pense qu'on a trouvé une écriture d'équilibre
05:03 et même les associations disaient, et quand j'étais notamment ministre en charge de l'égalité,
05:09 me disaient "on préfère bien sûr avoir cette écriture plutôt que de ne pas l'avoir dans la Constitution
05:15 donc partons sur "liberté garantie", ce sera suffisant pour nous assurer évidemment
05:21 d'avoir un droit à l'avortement en France, dans notre pays, qui soit sanctuarisé.