• il y a 10 mois
L’actrice s’est exprimée lors d’une audition sur les jeunes victimes de violences sexuelles. Elle demande le retrait de Dominique Boutonnat, le président du CNC.

Judith Godrèche avait rendez-vous ce jeudi 29 février dans le cadre solennel du Palais du Luxembourg. Au Sénat, devant les parlementaires de la délégation au droit des femmes, l’actrice s’est exprimée lors d’une audition d’1h30, retransmise sur Public Sénat. Judith Godrèche a formulé des demandes particulièrement concrètes, et brisé le silence entourant les jeunes victimes de violences sexuelles.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Alors, je vous pose la question.
00:03 Dans six mois,
00:06 ferez-vous semblant de ne pas m'avoir entendu ?
00:10 Allez-vous vous emparer de cette histoire ?
00:14 De nos histoires ?
00:17 Tout comme le fait le cinéma parfois,
00:20 sans fanfare ni trompette,
00:23 pour rendre hommage à un combat,
00:26 un combat mort-né.
00:29 Je vous en prie.
00:31 Je me permets de vous demander
00:41 de constituer une commission d'enquête
00:44 contre les violences sexuelles et sexistes
00:47 dans le milieu du cinéma.
00:49 De demander, de demander,
00:54 et pardonnez-moi, j'imagine,
00:58 de savoir que ce n'est pas forcément en votre pouvoir,
01:00 mais tant pis, ce sera dit.
01:02 Le retrait de Dominique Boutonnat,
01:04 dont le procès va bientôt avoir lieu, je crois,
01:08 il y a des charges de violences sexuelles contre lui.
01:12 Dominique Boutonnat, qui est le président du CNC,
01:16 une institution dans laquelle se rendent les producteurs
01:21 tout en rigolant,
01:24 parce qu'ils se disent
01:26 « C'est drôle, je vais aller faire une formation
01:29 contre les violences sexuelles
01:32 à l'intérieur d'un immeuble,
01:35 d'une institution dont le président est lui-même
01:38 accusé de violences sexuelles.
01:40 C'est quoi cette blague ? »
01:42 Imposer un référent neutre
01:46 quand un mineur est sur un tournage,
01:50 un référent qui n'est pas
01:52 payé par la production,
01:55 un référent qui est formé,
01:57 qui a une formation psychologique,
01:59 qu'un enfant ne soit jamais laissé seul sur un tournage,
02:03 qu'il y ait un coach intimité pour les scènes
02:07 qui impliquent de l'intimité, de la sexualité,
02:11 sur les tournages, qu'il y ait également un coach de jeu,
02:15 car oui, ça fait peur, ça fait peur
02:17 quand on est une jeune actrice ou un jeune acteur,
02:20 de se retrouver dans des scènes face à un adulte, par exemple,
02:23 qui vous crie dessus.
02:25 C'est des scènes qui existent,
02:27 pour lesquelles un enfant qui se retrouve justement
02:31 face à l'autorité d'un adulte,
02:33 a besoin de soutien,
02:35 a besoin de savoir qu'il a sa personne,
02:37 quelqu'un qui est là pour lui,
02:39 avec qui il peut s'isoler et parler,
02:41 et que cette personne ne soit pas le réalisateur ou la réalisatrice.
02:44 Un système de contrôle plus efficace
02:49 et un suivi par la DAS,
02:51 que la DAS rentre sur les tournages,
02:53 fasse ses contrôles,
02:55 une fois qu'elle a donné l'autorisation à un enfant
02:59 de moins de 16 ans
03:01 de participer à un tournage.
03:03 Voilà, je vous demande donc
03:07 de m'aider à faire en sorte
03:10 que les enfants
03:13 et que les violences sexistes
03:17 s'arrêtent dans mon milieu
03:20 et comme vous l'avez dit,
03:23 cette société, cette petite société du cinéma
03:26 n'est que le reflet de notre société.
03:29 Cette famille incestueuse du cinéma
03:31 n'est que le reflet de toutes ces familles
03:34 et de tous ces témoignages que je reçois chaque jour.
03:37 4 500 aujourd'hui.
03:40 4 500 témoignages
03:43 de personnes
03:46 qui, par ailleurs,
03:48 avaient ancré leur espoir
03:50 dans la présence du juge Durand à la tête de la CIVIS.
03:53 Merci.
03:56 Sous-titrage Société Radio-Canada
03:59 © Sous-titrage Société Radio-Canada
04:02 © Sous-titrage Société Radio-Canada
04:05 [SILENCE]

Recommandations