L'invité de la rédaction - Vidéo Dailymotion

ici Orléans

22/02/2024

Valentin Caron, président des Jeunes Agriculteurs du Loiret

Catégorie

🗞

News

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:00 Il est 8h20, Lydie Lahaie, c'est l'heure d'accueillir notre invité ce matin en direct en studio à nos côtés sur France Bleu Orléans.

00:08 C'est Valentin Caron que nous accueillons, le président des Jeunes Agriculteurs du Loiret.

00:12 Bonjour Valentin Caron, vous venez de prendre ce poste, un nouveau président des JIA dans le Loiret.

00:18 On est à deux jours de l'ouverture du Salon de l'Agriculture à Paris qui sera forcément particulier cette année.

00:24 Hier, Gabriel Attal a fait le point sur les mesures décidées par le gouvernement et mises en oeuvre depuis le début de la crise il y a un mois.

00:31 Globalement, vous dites quoi aujourd'hui Valentin Caron ? On avance ?

00:35 Tout d'abord bonjour, merci de m'accueillir.

00:39 Donc oui, hier, la conférence de presse du Premier ministre a montré certaines avancées.

00:46 On ne va pas vous cacher qu'on est quand même relativement satisfait de la prise de conscience.

00:52 Depuis quatre mois que nos mobilisations ont commencé, ça a commencé avec le retournement des panneaux.

00:57 On marche sur la tête au mois de novembre et ça s'est intensifié début d'année.

01:02 Mais voilà, on ne peut pas vous cacher que ça avance.

01:04 Dans le Loiret, ici, l'état d'esprit globalement c'est quoi ?

01:07 C'est plutôt de l'impatience que de la colère ? On voit que dans d'autres départements, il y a encore eu des actions hier à Agin.

01:13 Il y en a eu aussi du côté de Marseille à Laval, où certains ont dormi au siège du groupe La Citalis.

01:18 Ici, cette colère-là, elle s'exprime moins ? C'est quand même plutôt de l'impatience ?

01:24 Alors l'impatience, oui, l'impatience domine.

01:28 Clairement, il y a des discussions qui sont en cours avec tous les ministères, avec l'État en général.

01:34 L'impatience n'est pas moins présente dans le Loiret que dans d'autres départements de France.

01:40 Il y a juste qu'elle se retranscrit différemment. Dans le Loiret, on a fait des actions.

01:45 Hier, il y a eu une conférence de presse avec des élus régionaux de nos représentants

01:49 qui ont été reçus à la DRAF avec une conférence de presse derrière.

01:52 À la Direction Régionale de l'Agriculture ?

01:54 À la Direction Régionale de l'Agriculture, tout à fait.

01:56 Et demain, on vient à la rencontre des Orléanais sur la place de Loire pour parler agriculture.

02:02 Avec vos produits, demain après-midi à Orléans, c'est ça ?

02:05 Avec les produits, demain après-midi à Orléans, pour parler avec...

02:10 Pour discuter, pour expliquer ? Pourquoi ? Vous avez peur qu'à un moment donné,

02:14 l'opinion publique se lasse et vous tourne le dos ?

02:17 Ah non, non !

02:18 Pas du tout ?

02:19 Non, je pense qu'on n'a pas peur.

02:21 Les sondages montraient que quand on était mobilisés,

02:25 même si des fois, ça embêtait un petit peu les concitoyens sur les routes,

02:29 il y avait quand même 8 Français sur 10 qui comprenaient notre combat

02:33 et qui se disaient qu'être solidaires des agriculteurs, c'était une bonne chose pour le futur.

02:38 On revient sur ce qu'a annoncé hier Gabriel Attal,

02:42 la souveraineté agricole est aussi importante que la sécurité et la défense pour la France.

02:46 Ce n'est pas rien quand même ?

02:48 Ce n'est pas rien, mais il était temps de se rendre compte.

02:51 Je veux dire, dans un grand pays comme la France,

02:54 il faut qu'on soit conscient que sans alimentation,

02:58 c'est peut-être même pire que sans défense.

03:01 La souveraineté agricole française, elle est mise à mal.

03:04 Elle est mise à mal, on s'en est bien rendu compte ces dernières années.

03:08 Et ce qui se passe depuis quelques mois témoigne aussi

03:12 du malaise qui peut y avoir dans notre profession.

03:16 Un nouveau projet de loi EGalim, là on parle de la rémunération directement.

03:20 Il s'agit d'inverser finalement les règles actuelles

03:23 où vous seriez vous, agriculteur, producteur, éleveur,

03:26 finalement au cœur de ce dispositif

03:29 et non plus soumis aux desiderata des industriels et la grande distribution.

03:34 Ça c'est un point dont vous vous félicitez ?

03:37 Alors on se félicite.

03:39 Alors l'EGalim, ce n'est pas la première.

03:42 On espère que ce sera la dernière.

03:45 On espère que ça va porter à des choses concrètes.

03:48 Oui, on va remettre la rémunération de l'agriculteur et des producteurs au centre du débat.

03:53 Je veux dire, il est quand même inconcevable que des agriculteurs vendent à perte.

03:59 C'est comme quand vous prenez un artisan, quand il vient vous faire un devis chez vous,

04:04 il vous dit "pour changer votre chauffe-eau, ça va vous coûter tant".

04:07 Il rémunère son travail quand il vient faire le travail chez nous.

04:11 Nous c'est totalement différent.

04:13 Quand on vend un produit, on ne sait pas combien on va être rémunéré.

04:17 Des fois on est obligé de le vendre à contre-cœur mais à perte.

04:19 Donc ça va plutôt dans le bon sens.

04:22 Concernant le travail des saisonniers,

04:24 faciliter le travail des saisonniers et reconnaître aussi que l'agriculture peut être un métier en tension parfois,

04:30 ça également c'est une mesure qui vous satisfait ?

04:32 C'est une bonne chose.

04:34 Vous êtes producteur de fruits ?

04:37 Oui, je suis producteur de céréales, de fraises et d'asperges.

04:41 C'est vrai que c'est une bonne chose parce qu'il y a des filières,

04:45 en l'occurrence les producteurs de fraises spécialisées.

04:48 Nous on a des collègues qui n'ont carrément pas planté l'année dernière

04:51 parce qu'ils n'avaient pas de main d'oeuvre.

04:53 Ils n'ont pas de main d'oeuvre française,

04:56 donc ils sont obligés d'avoir recours à de la main d'oeuvre étrangère.

04:59 Et c'est vrai que le fait de faciliter des visas ou des choses comme ça

05:03 pour faire venir de la main d'oeuvre étrangère,

05:06 ça peut soulager certaines filières.

05:08 Merci beaucoup Valentin Caron.

05:09 On ne peut pas détailler toutes les mesures,

05:11 mais en tout cas on vous donne rendez-vous au salon de l'agriculture

05:13 qui débute à Paris samedi.

05:15 Merci beaucoup, bonne journée.

05:17 Merci à vous, rendez-vous au salon et demain à Place de Loire.

Recommandations