L'expert en politique publique, Michaël Sadoun, à propos de l'hommage national à Robert Badinter : «Est-ce qu’on peut se permettre de faire un hommage national avec des personnalités qui avaient gardé des ennemis dans le paysage politique actuel ?»
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00:00 Ils nous refont le coup du 7 février dans des proportions différentes,
00:03 mais ils nous refont le coup du 7 février.
00:05 Évidemment, Marine Le Pen a eu une attitude beaucoup plus digne dans la situation.
00:10 Après, il faut quand même se poser une question.
00:12 Évidemment, la famille des défunts a toujours raison.
00:15 Il faut toujours respecter sa volonté.
00:16 Je trouve ça bien que le RN l'ait fait et j'inviterai aussi à l'FI à le faire.
00:21 Ceci dit, il y a quand même peut-être une multiplication des hommages à venir
00:24 qui vont exclure 40 ou 50 % du corps électoral.
00:29 Alors, ça ne fait plus très national comme hommage national.
00:32 Donc, il faut se poser quand même des questions sur la confusion des genres
00:36 qui peut y avoir entre une personnalité qui est censée être unanime
00:39 et reconnue par l'ensemble de la République
00:42 et une personnalité qui, par ailleurs, était orientée politiquement quand même,
00:45 parce que Robert Badinter était un grand homme,
00:46 mais c'était un homme engagé qui avait ses ennemis et ses adversaires politiques.
00:51 Donc, attention aussi à la confusion des genres.
00:53 Est-ce qu'on peut se permettre de faire un hommage national
00:56 avec des personnalités qui, étant engagées, avaient gardé des ennemis,
01:00 beaucoup d'ennemis, même dans le paysage politique actuel ?
01:03 Pour le reste, il faut évidemment respecter les volontés de la famille.
01:06 Je pense que Robert Badinter, avec la vie qu'il a eue,
01:09 avec les engagements qu'il a eus à faire face notamment à un Front national
01:12 qui, à l'époque, était un parti raciste et antisémite,
01:16 il a emporté, c'est une génération aussi, qui emporte avec elle
01:20 le souvenir de Jean-Marie Le Pen qui a laissé une marque indélébile
01:24 dans le souvenir des Juifs de France.
01:26 Et voilà, je pense que c'est une volonté à comprendre et à respecter.
01:30 Je vous remercie.
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