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Remaniement : «François Bayrou a jeté son fiel, c'est plus fort que lui»
Europe 1
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09/02/2024
Chaque vendredi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1
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Mais d'abord, comme tous les vendredis, vous retrouvez Catherine Ney. Bonjour Catherine.
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Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
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Alors Catherine, François Bayrou a donc refusé d'entrer au gouvernement,
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prétextant des accords profonds avec une majorité à ses yeux trop coupées de la base, trop gestionnaire.
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Et ces critiques ont révulsé ses propres amis du Modem.
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Oui, parce que comme d'habitude, il n'avait prévenu personne.
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Les députés Modem dînaient chez Marc Fesneau,
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et l'ont accueilli à la soupe à la grimace.
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Non mais qu'est-ce qui te prend ? Tu veux qu'on démissionne ? Qu'est-ce que tu veux ?
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J'ai été humiliée à lâcher Bayrou et voilà pourquoi il a jeté son fiel.
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C'est plus fort que lui.
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Relaxé par la justice après sept ans d'enfer, il espérait revenir en majesté,
00:37
avec le rang de numéro 2, le titre de ministre d'État.
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Il voulait le ministre de l'Éducation nationale, le secteur le plus en crise.
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Et Gabriel Attal lui a dit trois fois non.
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Vous remarquerez qu'Emmanuel Macron lui a laissé le soin de traiter son ami Bayrou,
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c'est que ces derniers temps, il se montrait plutôt lassé de ses conseils.
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Mais on comprend que le Premier ministre n'ait pas eu envie de se retrouver en sandwich.
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André-Emmanuel Macron, omniprésent, veillissant.
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Et ce numéro 2 qui se prendrait vite pour le numéro 1,
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un père la morale et donneur le sang en chef. Merci, pas question.
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On s'étonne Catherine que François Bayrou ait demandé l'éducation.
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Et oui parce qu'il se trouve que dans sa longue vie politique,
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François Bayrou a été ministre deux fois, et toujours à l'Éducation nationale.
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En 93, gouvernement baladur, il avait voulu abroger la loi Fallou qui datait de 1850.
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Elle restreignait les aides à l'enseignement privé.
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Le projet avait été voté à l'Assemblée nationale,
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mais provoquant une grosse fronte de l'Éducation nationale
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qui n'avait pas obtenu en 81 la création du grand service public,
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l'AUC unifié, qui aurait mis fin à l'enseignement privé.
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Grosse manif partout en France, Bayrou était conspué,
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c'est Mitterrand qui avait signé la fin de la partie, un mauvais souvenir.
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Puis voilà que Jacques Chirac entra à l'Élysée.
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Alain Juppé, Premier ministre, propose à François Bayrou d'entrer au gouvernement.
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"Je veux les affaires étrangères."
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"Ah non, tu auras l'Éducation nationale ou rien."
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Alors mal remis des manifs, François Bayrou, la mort dans l'âme,
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revient à rue de Grenelle, bien décidé à ne rien faire.
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Et il a tenu promesse pendant deux ans, laissant la gouverne du ministère au syndicat.
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Alors retour pour la troisième fois à l'Éducation nationale.
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Aurait-il été le grand réformateur comme voulait l'être à Tal ?
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Rien n'est moins sûr, mais il se trouve qu'on se pose aussi la question,
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avec l'arrivée de Nicole Belloubet.
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François Bayrou ne sera pas ministre, mais en revanche il se tient prêt pour 2027.
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Je n'ai jamais renoncé à aucun des devoirs qui sont les miens, a-t-il prévenu.
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En vérité, François Bayrou s'est toujours cru prédestiné.
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Un jour, il rentrerait à l'Élysée, Marielle de Sarnez, son âme-sœur,
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hélas décédée, l'entretenait dans ce fantasme.
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Il aimait se comparer à Gédéon dans la Bible, vous savez ce fils d'Israël,
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issu d'une famille très pauvre, envoyée par le Seigneur pour combattre les ennemis des Hébreux,
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les mandanites, avec 300 hommes contre 120 000.
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« Va avec ta force, je serai avec toi », lui disait le Seigneur.
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Eh bien Bayrou, même pas peur.
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Première présidentielle, 2002, 6,84% de voix, un score bien chiche.
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2007, là c'est presque 19%.
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Il est le troisième homme derrière Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal,
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laquelle a essayé d'obtenir son soutien.
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Et BFM avait même organisé un débat entre les détours du jamais vu.
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Bayrou ne voulait pas quitter la scène, mais il n'a pas franchi le Rubicon pendant cinq ans.
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Nicolas Sarkozy, pour Nicolas Sarkozy, il fut l'opposant le plus systématique et malveillant.
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Et en 2012, Bayrou arrive en cinquième position, moins de 10%.
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Cette fois, il apporte son soutien à François Hollande.
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Il est le premier centriste à se rallier à la gauche,
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laquelle, bien à gratte, ne lui propose rien.
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Humiliation.
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Et donc 2017, François Bayrou, là cette fois, ne se porte pas candidat.
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Catherine, il choisit d'apporter son capital de voix à Emmanuel Macron.
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Oui, de gré ou de force, parce que voilà que ce blanc-beigle de 39 ans
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réalisait son rêve politique du dépassement du clivage droite-gauche.
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Et voilà qu'il est élu grâce à lui.
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Bayrou devient faiseur de roi, mais c'est pour du win-win aussi.
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Bayrou est ministre d'État, ministre de la Justice, avec la promesse de moraliser la vie politique.
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Le modem se rinquinque, 75 investitures.
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Mais la justice met fin à ce beau rêve.
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Il démissionne du gouvernement, un lot de consolation.
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Macron le consulte beaucoup et lui offre le poste de haut-commissaire au plan.
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Plan, plan, ratat-plan.
04:22
Là, quel est son bilan, mystère ?
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Comme la seconde fois au ministère de l'Éducation, finalement, ce passage au plan.
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Merci beaucoup Catherine Ney.
04:30
Portrait de François Bayrou ce matin sur Europe.
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