Colère des agriculteurs. Les producteurs de bio sonnent l’alarme
  • il y a 3 mois
À l’appel de la Fédération nationale d’agriculture biologique, une centaine d’agriculteurs bio s’est mobilisée aux abords de l’Assemblée nationale afin de dénoncer l’abandon de la filière par le gouvernement.

«Chaque jour qui passe, on a des fermes qui sortent de l’agriculture biologique, des fermes qui commencent à remettre des pesticides sur des surfaces qui ont été protégées jusqu’ici.» assène Philippe Camburet, président de la Fnab.

Grands oubliés du conflit agricole, la Fnab estime que la filière bio « est abandonnée par le gouvernement et les syndicats majoritaires». En effet, si la demande d’un plan d’urgence bio figurait bien dans les revendications d’agriculteurs du secteur, celui-ci n’a pas été défendu à hauteur des enjeux qu’il représente.

Les filières biologiques ont chiffré les pertes qu’elles subissent à 550 millions d’euros sur les deux dernières années. En annonçant vendredi dernier une enveloppe de 50 millions d’euros pour la prise en charge des pertes bio 2023 qui elles, s’élèvent à 300 millions d’euros, le premier ministre a de nouveau montré son désintérêt pour la situation des fermes bio.

Selon Lucie Illy, productrice de fruits bio dans les Hautes-Alpes, la pomme bio est bien plus « margée » qu’une pomme conventionnelle. «Quand on gagne 1200 euros par mois, on ne peut pas acheter une pomme à 3,50 euros le kilo alors que nous les vendons aux industrielles à 0,35 euros…».
Pour la militante du Modef, le gouvernement n’a fait que suivre le discours des industrielles de l’agro-alimentaire et les paysans sont abandonnés.

Pour Christophe Osmont, éleveur de vaches et de cochons dans la Manche, il y a urgence à soutenir véritablement la filière. «Si l’agriculture bio ne de développe pas, on va continuer à avoir des problèmes sanitaires et on a besoin du bio pour l’avenir de l’humanité.»
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