• il y a 10 mois
Xavier Bertrand, président de ka région Hauts-de-France, était l'invité de Benjamin Duhamel dans C'est pas tous les jours dimanche, sur BFMTV.

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Transcription
00:00 Xavier Bertrand, après les annonces du président et du Premier ministre,
00:02 les tracteurs sont rentrés dans les fermes, les points de blocage ont été levés,
00:05 le gouvernement a réussi à calmer la colère ?
00:08 Je pense que les agriculteurs, aujourd'hui, attendent encore davantage.
00:12 Il y a des mesures, et ces mesures ont été présentées en deux temps,
00:15 elles sont là, elles existent,
00:17 mais le vrai sujet c'est un changement de logiciel, de logique vis-à-vis de nos agriculteurs.
00:21 La semaine dernière, au Conseil régional, j'ai montré deux dossiers.
00:25 Un dossier pour le financement des bâtiments agricoles,
00:29 et un dossier pour les jeunes agriculteurs.
00:31 Ce sont des dossiers qui sont épais comme ça.
00:33 Tant qu'on aura cela, tant qu'on les contrôlera plus que toute autre profession,
00:37 ça ne peut pas marcher.
00:38 Le gouvernement a annoncé toute une série de mesures de simplification,
00:40 est-ce que vous considérez que ça va dans le bon sens de ce point de vue-là ?
00:43 Il faut qu'on aille vraiment sur une simplification totale.
00:46 Moi, par exemple, à la région, j'instruis des dossiers pour l'Europe, par exemple.
00:51 J'ai besoin aujourd'hui que sur les contrôles, on me les allège,
00:54 comme on l'a fait au moment du Covid.
00:56 Quand il y a une crise exceptionnelle, on est capable de simplifier tout de suite.
00:59 Dès que le cours normal reprend, tout devient compliqué.
01:02 C'est ça aussi ce bon sens que je demande.
01:04 Et puis, il y a un autre aspect,
01:06 c'est que c'est grosso modo la seule profession où il n'y a pas le droit à l'erreur.
01:09 La présomption de bonne foi, elle n'existe pas pour eux, comme pour les pêcheurs.
01:12 Si je vous suis, vous dites qu'il faut aller plus loin,
01:15 mais globalement, ce qui est annoncé va plutôt dans le bon sens.
01:17 Oui, mais ça ne suffit pas.
01:18 C'est ça que je veux vous dire.
01:19 Et je ne parle pas en mon nom.
01:21 Je parle au nom des agriculteurs à qui j'ai encore échangé ce week-end.
01:23 Et puis, il y a aussi autre chose sur laquelle il faut être très précis.
01:26 Très précis.
01:27 Le ministre Béchu a annoncé une pause.
01:29 Non.
01:30 Non.
01:31 Pour ceux qui nous regardent, il a annoncé une pause sur ce qu'on appelle le plan éco-phyto,
01:33 qui est la trajectoire de diminution d'usage des pesticides.
01:36 Et il a dit que ça sera réglé dans les trois semaines,
01:39 ce qui aboutit à ce que les ONG, les écologistes considèrent que l'environnement
01:44 est la victime des annonces du gouvernement en faveur des agriculteurs.
01:48 Alors, il y a la question européenne.
01:50 En France, on est en République, et pourtant, on n'est plus royaliste que le roi.
01:53 C'est-à-dire que nous, on surtranspose.
01:55 C'est-à-dire qu'il y a les normes européennes à ce niveau-là,
01:58 et nous, la France, on remet une couche.
01:59 Vous ne pouvez pas, notamment sur la betterave,
02:02 avoir l'interdiction d'utiliser des produits qui sont autorisés dans cinq pays en Europe.
02:06 Donc, ça veut dire que les surtranspositions, c'est terminé,
02:09 mais aussi, on revient sur celles qui ont été engagées depuis cinq ans ou dix ans, M. Duhamel.
02:14 Ça, c'est un changement profond.
02:15 Troisième aspect, l'Europe.
02:17 Le Mercosur.
02:18 Il ne faut pas une pause dans les discussions.
02:19 Il faut dire non.
02:21 C'est ce que dit le gouvernement, d'autant plus.
02:22 Mais il faut aussi se battre au niveau européen,
02:24 ne pas jouer sur les mots,
02:26 pour entraîner avec nous d'autres pays européens
02:28 pour qu'il n'y ait pas cette application du Mercosur.
02:31 Et vous savez pourquoi ?
02:32 Quand c'est produit en France,
02:34 tout le monde a une loupe sur le dos des agriculteurs.
02:36 Tout le monde.
02:36 Pour voir comment c'est produit.
02:38 Quand c'est produit en Europe,
02:40 on est moins exigeant.
02:40 Et quand c'est produit à l'autre bout de la planète,
02:42 plus personne ne regarde rien.
02:43 Les vours en Argentine, la viande,
02:46 ils sont piqués au bout de huit semaines,
02:47 aux hormones, alors que c'est interdit en France.
02:49 Et on autoriserait ces produits.
02:50 Et le tout dernier point, les jachères.
02:53 Le gouvernement a dit qu'il y aurait des...
02:54 Là-dessus, le gouvernement a dit
02:55 on prolonge la dérogation.
02:56 On a réussi à obtenir à l'échelle européenne
02:58 la prolongation de la dérogation.
02:59 Pas de dérogation.
03:00 On arrête avec les jachères.
03:01 Il y a de plus en plus d'humains sur la planète.
03:04 Plus en plus d'humains.
03:04 Il faut donc continuer à produire.
03:05 Donc vous ne pouvez pas dire
03:07 vous aurez 4 % de jachères en moins.
03:09 Et tenez-vous bien, 10 % de...
03:11 C'est comme si vous, vous avez une émission.
03:13 Eh bien on vous dit c'est 4 % en moins.
03:15 Et puis il faut aller jouer contre la concurrence.
03:16 Vous ne pouvez pas faire.
03:17 Ça dépend si les politiques répondent ou non aux questions.
03:19 Et c'est même le 10% en 2030.

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