Pierre Arditi évoque la fin de vie, qui l'emmerde mais ne lui fait pas peur

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00:00 -Votre femme, à qui on lui a demandé,

00:02 vous imaginez la vie après sans Pierre.

00:05 Elle répond "je ne veux pas".

00:07 "Je suis dans le présent tout le temps."

00:10 Pierre a tendance à penser à l'après.

00:12 "Je ne veux pas le suivre sur ce terrain."

00:14 -Non. Dès que je commence à naviguer dans ces eaux-là,

00:18 elle se barre. Non, elle n'a pas envie, elle n'aime pas ça.

00:21 Moi, évidemment, je commence à en parler beaucoup.

00:24 J'en ai parlé beaucoup à 7 ans, et maintenant, j'en ai 72 de plus,

00:28 et j'en parle encore un peu plus,

00:30 et d'une manière un peu plus présente,

00:32 parce qu'elle est plus savante,

00:34 on donne des signaux que tout ça finira,

00:36 un jour, par ne plus exister.

00:38 -Ca vous angoisse, la mort ?

00:40 -Non, ça m'emmerde.

00:41 Non, j'ai pas peur de la mort.

00:43 -Vous n'avez pas peur de la mort ? -Non.

00:46 -Vous n'avez jamais eu peur de la mort ?

00:48 -Non. À 7 ans, un jour, j'ai demandé à ma mère

00:51 "Maman, c'est quoi, la mort ?"

00:53 Et cette femme admirable, maman, merveilleuse,

00:56 qui est la femme de ma vie, m'a répondu

00:58 "La mort, mon chéri, c'est rien.

01:00 "C'est comme quand tu dors, mais tu rêves plus."

01:03 Elle a pensé que cette phrase allait me rassurer

01:05 pour le restant de ma vie.

01:07 En réalité, elle m'a terrorisé pour le restant de ma vie,

01:10 et c'est une des raisons pour lesquelles je dors peu,

01:13 car je ne veux pas me rendre compte que je rêve.

01:16 -Puisqu'on a le docteur,

01:17 j'aimerais bien que vous lui fassiez une prescription médicale.

01:21 Il dort 3 heures par nuit.

01:23 -Un peu plus, maintenant. Je suis plus vieux.

01:26 -Et vous buvez pas mal de vin ?

01:28 -En ce moment, pas du tout.

01:30 -Vous avez arrêté ? -Zéro, là.

01:32 -Ah oui ? Donc ça va ?

01:33 On dit quoi ? C'est quoi, vos...

01:36 Qu'est-ce que vous faites qui n'est pas bien ?

01:38 -Ce qu'il faisait, peut-être.

01:40 -Qu'est-ce que vous faisiez ? La bouffe ?

01:43 -Non, mais c'est pas la bouffe, c'est la suractivité.

01:46 -Cette suractivité, je pense qu'elle vous maintient en vie.

01:49 On va aller à rebours de ça en disant "Il faut vous reposer".

01:53 -Je me repose, je travaille.

01:54 -Votre métier, votre passion,

01:56 fait que vous avez des rythmes, vous allez jouer sur scène,

01:59 vous allez apprendre des textes, vous allez être en activité,

02:03 vous allez voir du monde.

02:04 C'est ce qui vous permet de vivre plus longtemps

02:07 et, je vous le souhaite, en bonne santé.

02:09 Quand on s'intéresse à votre malaise,

02:12 c'est le symptôme d'une maladie.

02:14 Parfois, on fait un malaise vagal dans le bus,

02:16 la tension artérielle baisse, on tombe dans les pommes.

02:20 Si vous faites un malaise, ne traitez pas ça par le mépris.

02:23 Ne vous dites pas "On verra ce qui se passe".

02:25 Ce malaise peut être à l'origine d'une maladie cardiaque,

02:29 un infarctus, un début d'accident vasculaire cérébral.

02:32 Lorsque tout rentre dans l'ordre, on se dit "On verra la prochaine fois".

02:36 Sauf que la prochaine fois, il va se passer quelque chose.

02:39 -Il faut écouter son corps. -Oui.

02:41 Vous avez raison de consulter au moment où vous avez fait ce malaise.

02:45 -C'est chouette, c'est rassurant.

02:47 Vous avez bien pris note.

02:49 -Vous aussi, vous allez y avoir droit.

02:51 (Rires)

02:52 (Applaudissements)

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