Faustine Bollaert invitée dans l'émission "Quelle Époque", France 2, le 27 janvier 2024.

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00:00 -J'ai remarqué comme ce hashtag #MeTooMedia n'a pas pris autant d'ampleur

00:04 que le #MeToo tout court.

00:06 J'ai été très surprise de voir d'autres animatrices exposées

00:12 absolument ne rien dire sur des grandes affaires,

00:15 sur des noms qu'on a tous entendus aujourd'hui.

00:18 Et je réalise que peut-être que je manque aussi un peu de courage.

00:22 J'ai vécu évidemment du sexisme ordinaire, quotidien,

00:27 de remarques, de décolleté, de mains déplacées,

00:31 de propositions, de promotions canapées...

00:35 -De chatouilles.

00:36 -Voilà.

00:37 -Pourquoi vous dites que vous avez manqué de courage ?

00:40 -Parce que ça fait pas mal de temps que je me pose la question

00:43 de savoir si un jour j'aurais envie...

00:45 Je sais pas si j'ai le courage aujourd'hui de raconter vraiment

00:48 ce que j'ai pu vivre,

00:49 je sais pas si j'ai le courage de prendre la parole...

00:52 Enfin, je sais pas comment vous dire.

00:54 J'ai peur des conséquences.

00:56 J'ai l'impression fragile de prendre la parole sur ce thème.

00:59 -Mais c'est vrai que je vous sens...

01:01 -Mais je vous sens pas loin d'être capable.

01:03 Je lisais votre dernière déclaration, Faustine,

01:06 et vous dites, j'en ai chopé une, mais c'est marrant que vous disiez ça,

01:10 "Je suis dans une période où j'assume de plus en plus

01:13 "des engagements et des colères, mais les gens n'attendent pas ça de moi

01:16 "parce que je suis toujours la belle fille idéale,

01:19 "tout le monde vous aime bien, et tout ça,

01:22 "et on veut que je reste à ma place,

01:24 "je suis la seule qui écoute, mais je sens des bouillonnements en moi."

01:27 C'est ça que vous dites, et vous n'avez pas le courage.

01:30 -Peut-être.

01:32 -Mais vous allez vers une forme de liberté.

01:34 -Vous l'avez senti, je vais vers cette forme de liberté,

01:37 j'y suis peut-être pas encore, peut-être que je me dis

01:40 que ça sera le bon moment.

01:42 Je n'ai de cesse que d'encourager la parole

01:44 et de soutenir la libération de la parole des femmes,

01:47 la parole des victimes de violences, de tout ce qu'on entend aujourd'hui.

01:51 Ca fait partie des causes que je soutiens,

01:53 alors j'y viendrai.

01:54 Mais là, j'ai l'impression d'avoir une bombe à délivrer.

01:57 -On sent qu'il y a des choses que vous avez vécues

02:00 et que vous n'avez pas digérées.

02:02 -Et on embrasse Michel Drucker.

02:04 -On en le faut.

02:05 Applaudissements

02:07 ...

02:11 -Je peux vous dire que Michel Drucker,

02:13 puisqu'il a été sur ce plateau,

02:15 il s'est retrouvé dans un bad buzz,

02:17 après une réflexion maladroite.

02:19 Mais il y avait un homme politique

02:21 qui s'est montré très incisif avec moi.

02:24 -Viesca. -Exactement.

02:27 Il m'a fait peur.

02:28 Et Michel Drucker est arrivé dans la loge du studio Gabriel,

02:31 est intervenu, et heureusement, car je commençais à avoir peur.

02:35 -C'était qui ?

02:36 -Avec Dominique Strauss-Kahn. -Il s'en bat une chance sur une.

02:40 Rires

02:41 ...

02:42 Applaudissements

02:44 ...

02:47 -Pourquoi il vous a fait peur ?

02:48 -Il s'est montré insistant et on sent la différence

02:51 entre l'insistant lourd et l'insistant prédateur.

02:54 -Et Michel Drucker était là et l'a sauvé.

02:56 -Il est intervenu, il a ouvert la porte,

02:59 il m'a demandé et il a vu dans mes yeux

03:01 que j'avais besoin d'être libéré de ce moment.

03:04 Il m'a invité à le suivre. J'étais très soulagée.

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