Céline Pina : «Le gouvernement a pris les Français pour des imbéciles»

La politologue et journaliste à Causeur Céline Pina : «Le gouvernement a pris les Français pour des imbéciles».

Transcript

00:00 -Oui, bien sûr que c'est la chronique d'un échec annoncé,

00:03 mais tout le monde s'en moque un peu

00:05 parce que ça rebat malgré tout les cartes.

00:07 Tout le monde se doutait qu'à partir du moment

00:10 où le gouvernement demandait au Conseil constitutionnel

00:14 d'examiner la loi, il lui demandait une censure.

00:16 Ce qu'a répondu très vite Laurent Fabius,

00:19 c'était de dire "je ne suis pas là pour vous sauver

00:22 "quand vous faites des conneries".

00:24 Mais il l'a fait quand même.

00:26 Il l'a fait de façon hypocrite et pas très courageuse,

00:29 "je vous rends le service, je vous donne la loi que vous désirez,

00:33 "mais je vous laisse malgré tout le merdier

00:35 "parce que je dis très clairement..."

00:37 -C'est un festival, là. -Mais parce qu'en fait,

00:40 je dis très clairement que c'est pas lié au fond,

00:44 c'est lié à l'histoire des cavaliers législatifs.

00:47 Donc il ne lui donne pas un quitus moral, loin de là.

00:50 Et qu'est-ce qui se passe, en fait ?

00:52 Le gouvernement, en face, a pris des Français pour des imbéciles,

00:55 mais le problème, c'est qu'il l'a fait ouvertement

00:58 et il est très court, donc tout le monde l'a vu.

01:01 Et qu'est-ce qu'il a donné comme cadeau à son opposition ?

01:04 Une ligne politique claire et lisible.

01:07 Autrement dit, aujourd'hui, vous avez l'ERN et l'ALR

01:09 qui disent "écoutez, les Français veulent de la fermeté

01:13 "sur les questions d'immigration, on n'a que deux solutions,

01:16 "c'est revoir la Constitution et aller vers le référendum".

01:19 Exactement ce que veulent les Français.

01:22 Donc le gouvernement les a pris pour des imbéciles,

01:25 les autres se sont fait peut-être rouler dans la farine,

01:28 mais ils se feront avoir une fois, c'est de la faute du gouvernement.

01:31 S'ils se feront avoir une deuxième fois, ce sera leur faute.

01:35 Mais pour l'instant, ils sont victimes dans cette histoire.

01:38 Donc à mon avis, celui qui s'est tiré une balle dans le pied

01:41 en croyant faire le malin, comme d'habitude, c'est notre président.

01:45 [Musique]

01:48 [SILENCE]