• il y a 11 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 -Face à l'info, bonsoir à tous.
00:00:02 19h, c'est l'heure.
00:00:03 Avant de recevoir Eric Zemmour, la Minute Info, Simon Guyla.
00:00:06 -Bonsoir, Christine.
00:00:08 Vive réaction suite à la censure de nombreux articles
00:00:11 du texte sur la loi immigration par le Conseil constitutionnel.
00:00:14 Eric Ciotti juge qu'une réforme de la Constitution
00:00:16 est plus que jamais indispensable.
00:00:19 De son côté, Jordan Bardella dénonce un coup de force des juges
00:00:22 avec le soutien du président de la République.
00:00:24 Le Conseil constitutionnel a supprimé
00:00:26 près d'un tiers des articles de ce texte.
00:00:29 -Le nombre de premiers titres de séjour délivrés en France
00:00:32 atteint un niveau record.
00:00:33 Plus de 320 000 titres ont été accordés l'année dernière,
00:00:36 soit une hausse de 1,4 % en un an.
00:00:39 Les pays du Maghreb représentent un tiers
00:00:41 des titres de séjour délivrés.
00:00:44 Et puis, ce triste constat, les actes antisémites ont explosé en France.
00:00:47 Plus de 1 600 actes ont été recensés en 2023.
00:00:51 Contre 436 l'année précédente,
00:00:53 les actes antisémites ont bondi de 1 000 % depuis le 7 octobre,
00:00:57 date de l'attaque du Hamas contre Israël, chère Christine.
00:01:00 -Merci, Simon Eosso.
00:01:02 Maire ce soir, Éric Zemmour est l'invité exceptionnel
00:01:06 de "Face à l'info", en première partie,
00:01:08 avant le décryptage des mousquetaires
00:01:10 sur les propos du président de Reconquête.
00:01:13 D'abord, notre invité réagira en direct
00:01:17 à la censure du Conseil constitutionnel
00:01:19 de la 30e loi sur l'immigration en 30 ans,
00:01:22 loi votée le 19 décembre.
00:01:24 86 articles, mais une grande partie du texte
00:01:27 a été rejeté, la plupart des mesures défendues par la droite
00:01:30 a été censurée.
00:01:31 Durcissement de l'accès aux prestations sociales,
00:01:34 le délit de séjour irrégulier pour les étrangers,
00:01:37 l'instauration de quotas migratoires,
00:01:39 la caution retour pour les étudiants étrangers,
00:01:42 la restriction du regroupement familial et du droit du sol.
00:01:45 Le Conseil constitutionnel fait-il de la politique ou du droit ?
00:01:49 Les juges dessaisissent-ils le Parlement de son pouvoir ?
00:01:53 Tout ça pour ça, la réaction d'Éric Zemmour.
00:01:56 Le mouvement des agriculteurs s'intensifie ce soir
00:01:59 et menace de bloquer la capitale dès demain 14h,
00:02:02 alors que le gouvernement travaille sur des pistes,
00:02:04 compensation financière, avance de trésorerie,
00:02:07 accélération des aides.
00:02:08 Faut-il craindre un réel embrasement ?
00:02:10 En quoi nos agriculteurs sont-ils au coeur
00:02:13 de toutes les crises françaises ?
00:02:15 Éric Zemmour réagit dans un instant.
00:02:18 Avec Charlotte Dornelas en 2e partie,
00:02:21 nous décrypterons le texte de deux députés LR
00:02:24 qui ont récemment accusé la Commission européenne
00:02:26 d'avoir une responsabilité écrasante
00:02:29 dans la détresse des agriculteurs.
00:02:31 De quoi est exactement accusée l'instance européenne
00:02:34 dans les circonstances ?
00:02:36 Et puis avec Mathieu Beaucoupté, nous nous demanderons ce soir
00:02:38 en quoi le maire LR de Lavore, Bernard Carayon,
00:02:41 qui appelle les maires à la résistance à la répartition des migrants,
00:02:45 appelle en clair à une révolte dans nos campagnes.
00:02:49 Voilà une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité
00:02:52 avec cette édition spéciale avec Éric Zemmour.
00:02:54 C'est parti.
00:02:56 (Générique)
00:02:59 ---
00:03:07 -Bonsoir, Éric Zemmour.
00:03:09 Ravie de vous retrouver sur ce plateau
00:03:12 en tant que président de Reconquête.
00:03:14 -Plaisir partagé.
00:03:15 -Vraiment.
00:03:16 Les mousquetaires viendront dans un instant
00:03:18 décrypter vos propos et vos réactions ce soir,
00:03:21 donc, je disais, sur la loi immigration
00:03:23 et sur la colère qui gronde de plus en plus des agriculteurs,
00:03:27 on n'a pas un instant qu'Emmanuel Macron demande à Gérald Darmanin
00:03:30 d'appliquer la loi dans les meilleurs délais.
00:03:33 Alors, avant de parler des agriculteurs,
00:03:36 le Conseil constitutionnel, on l'a vu,
00:03:38 a largement censuré le texte voté par le Sénat et l'Assemblée.
00:03:42 En quoi est-ce une surprise ?
00:03:45 -Ce n'est aucunement une surprise.
00:03:47 Vous savez, j'étais venu sur votre chaîne
00:03:50 immédiatement après le vote de la loi
00:03:52 pour dire qu'il n'en resterait rien
00:03:55 et que cette loi, il ne resterait que la régularisation
00:03:59 des 10 000 clandestins.
00:04:01 Si vous voulez, je le savais,
00:04:03 c'était pas sorcier de le savoir,
00:04:05 je sais que depuis des dizaines d'années,
00:04:07 le Conseil constitutionnel a pris la main
00:04:10 sur des pans entiers de la politique de l'Etat
00:04:13 et en particulier de l'immigration.
00:04:16 Je me souviens très bien qu'alors,
00:04:20 les LR, exultés de joie, disaient que c'était leur texte,
00:04:25 que Marine Le Pen parlait de victoire idéologique,
00:04:28 qu'elle a même dit que sans les voix du RN,
00:04:32 il n'y aurait pas eu de vote de cette loi.
00:04:35 Elle avait bien raison.
00:04:36 Donc aujourd'hui, nous devons remercier Marine Le Pen
00:04:39 de la régularisation des 10 000 clandestins.
00:04:42 Et quand je dis la régularisation des 10 000 clandestins,
00:04:44 ça veut dire non seulement les 10 000 clandestins,
00:04:47 mais leur famille, donc à peu près 50 000 personnes.
00:04:50 Donc merci, Marine Le Pen.
00:04:52 En fait, je vais vous dire ce que moi, je savais,
00:04:56 c'est-à-dire qu'il ne resterait plus que ça.
00:04:58 Elle aussi, elle le savait.
00:04:59 Et les gens autour de LR aussi le savaient.
00:05:02 Seulement, ils ont préféré faire un numéro politique,
00:05:06 politicien, de communication, de dire voilà, on a gagné,
00:05:10 quitte à quel que soit le résultat ensuite pour les Français.
00:05:15 Aujourd'hui, évidemment, les mêmes qui exultaient il y a un mois
00:05:18 s'indignent.
00:05:19 Tout ça, je vais vous dire, est manigance, fausseté, mensonge.
00:05:22 - Non, mais vous êtes en train de me dire que vous n'étiez...
00:05:25 J'ai l'impression que vous étiez peut-être le seul à ne pas être naïf.
00:05:28 Mais finalement, vous me dites que non,
00:05:29 eux non plus n'étaient pas naïfs.
00:05:31 Ils ont vraiment joué ce théâtre de la fausse démocratie ?
00:05:34 - Moi, je ne suis pas dans leur tête.
00:05:35 - Mais ils se sont fait piéger par le Conseil constitutionnel ?
00:05:38 - Oh, une personne ne s'est fait piéger par le Conseil constitutionnel.
00:05:41 Le Conseil constitutionnel, vous savez, a une jurisprudence depuis 30 ans.
00:05:44 Moi, je la connais, donc eux la connaissent aussi.
00:05:47 Ou alors, il faut vraiment qu'ils travaillent ça vite fait.
00:05:50 Non, tout le monde le sait, évidemment, chère Christine.
00:05:53 Si vous voulez, ils se sont fait...
00:05:55 Ils ont collaboré avec Gérald Darmanin
00:05:57 pour la régularisation des 10 000 clandestins.
00:05:59 Point final.
00:06:00 - Non, mais ce n'est pas ce qu'ils ont fait.
00:06:02 - Pourquoi ? Moi, je vais vous dire.
00:06:03 Je vais vous donner un seul exemple, Christine.
00:06:05 Vous avez vu que la loi avait prévu de rétablir
00:06:09 le délit de clandestinité,
00:06:12 qui avait été aboli il y a une dizaine d'années
00:06:14 par le gouvernement de M. Valls.
00:06:16 Pourquoi il l'avait aboli ?
00:06:18 Il l'avait aboli parce qu'il y avait une directive européenne
00:06:20 qui l'obligeait à le faire.
00:06:22 Donc, je le savais très bien et tout le monde le savait très bien
00:06:25 que le Conseil constitutionnel allait dire
00:06:27 "Mais vous ne pouvez pas rétablir ce délit de clandestinité."
00:06:29 Tout est comme ça.
00:06:30 - Non, mais pourquoi ?
00:06:31 Pourquoi le LR et RN ont finalement voté ce texte ?
00:06:36 - Mais il faut leur demander.
00:06:38 Il faut leur demander pourquoi...
00:06:39 - Non, mais eux, ils disent...
00:06:40 Le Rassemblement LR, par exemple, dit que non,
00:06:45 on est surpris par la décision du Conseil constitutionnel
00:06:48 et on n'approuve pas que le Conseil constitutionnel
00:06:51 ne fait pas du droit, il fait de la politique.
00:06:53 - Mais...
00:06:55 - Parce que les textes qui ont été retoqués,
00:06:56 ce sont des textes qu'on dit qui ne sont pas en lien vraiment
00:06:59 avec le projet de loi, alors que LR dit non, ils sont bien.
00:07:02 - Le Conseil constitutionnel, on va en parler, si vous voulez,
00:07:05 de ce que ça signifie, du Conseil constitutionnel.
00:07:07 Le Conseil constitutionnel fait évidemment de la politique,
00:07:10 mais il fait de la politique avec le droit, c'est son arme.
00:07:14 Mais si vous voulez, si moi, je le savais,
00:07:17 eux auraient dû le savoir.
00:07:19 Ils font les faux naïfs, ils ont voulu jouer au malin,
00:07:22 et finalement, un malin, un malin et demi, ils ont tout perdu.
00:07:25 Ou plutôt, ce sont les Français qui ont perdu.
00:07:27 Parce que si les gens de LR et les gens du RN
00:07:30 n'avaient pas voté cette loi, elle n'aurait pas été adoptée.
00:07:33 Et donc, nous n'aurions pas eu la régularisation
00:07:35 des 10 000 clandestins.
00:07:36 - Alors, par exemple, les 4 000...
00:07:38 J'ai beaucoup de questions à vous poser.
00:07:40 Gérald Darmanin, il se félicite des 4 000 clandestins étrangers
00:07:44 qui vont être expulsés.
00:07:47 Ça, c'est pas inavancé, ce nouveau.
00:07:49 - Ecoutez, Christine, 4 000, franchement, c'est ridicule.
00:07:51 Et ce n'est même plus sûr, puisqu'il avait fait son calcul
00:07:54 avec les lois, les mesures les plus fermes.
00:07:58 En vérité, elles ont été supprimées par le Conseil constitutionnel.
00:08:01 - À expulser les délinquants étrangers.
00:08:03 Alors, on a appris aujourd'hui, Eric Zemmour,
00:08:06 le ministre de l'Intérieur, que la France a délivré
00:08:09 un nombre record de premiers titres de séjour en 2023.
00:08:13 323 260, une augmentation de 1,4 % sur un an.
00:08:18 Les régularisations ont été stables.
00:08:20 Les expulsions ont augmenté de 10 %.
00:08:23 Est-ce que ça veut dire qu'il y a finalement moyen d'agir
00:08:27 avec le cadre actuel ?
00:08:28 - Christine, est-ce que vous savez combien ça représente,
00:08:30 les expulsions ?
00:08:32 - 322 000. Il en a reçu 15 fois plus.
00:08:36 Tout ça est grotesque.
00:08:38 Il a reçu, là, 323 000, ça veut dire plus que la ville de Lille,
00:08:42 plus que la ville de Bordeaux.
00:08:44 En 5 ans, Christine, nous aurons reçu 2 millions d'étrangers de plus,
00:08:49 c'est-à-dire la ville de Paris.
00:08:51 Est-ce que vous vous rendez compte ?
00:08:52 Ça, c'est le résultat de M. Darmanin.
00:08:54 C'est le record historique.
00:08:56 Dans toute l'histoire de France, on n'a jamais reçu
00:08:59 autant d'étrangers en un an.
00:09:01 - Ce que je ne comprends pas, c'est que...
00:09:03 Je comprends vos chiffres, j'entends vos chiffres.
00:09:06 J'entends les Français qui sont majoritairement, effectivement,
00:09:09 pour plus de sévérité en matière d'immigration.
00:09:12 Est-ce qu'il faut aller plus loin ?
00:09:14 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:09:15 Qu'est-ce que cela dit du Conseil constitutionnel,
00:09:17 du rôle que le Conseil constitutionnel a dans notre République ?
00:09:20 Ensuite, on verra comment faire pour aller plus loin,
00:09:23 autre que sereiner en permanence, il faut revoir la Constitution.
00:09:26 J'en ai un peu marre d'entendre ça, parce qu'il faut...
00:09:28 Non, mais c'est vrai, si vous permettez...
00:09:30 C'est une partie de la solution, mais nous allons en parler.
00:09:32 - Oui, c'est une partie de la solution,
00:09:33 mais c'est tellement du blabla théorique qu'on en parle.
00:09:36 - On va en parler.
00:09:37 - Alors déjà, le Conseil constitutionnel.
00:09:39 - D'abord, le Conseil constitutionnel.
00:09:40 Si vous voulez, le Conseil constitutionnel,
00:09:42 vous savez, j'ai écrit un livre en 1997,
00:09:45 qui a maintenant 25 ans, plus de 25 ans...
00:09:48 - "Le pouvoir des juges".
00:09:49 - Pour dire ce qui s'intitulait "Le coup d'État des juges".
00:09:52 J'expliquais longuement ce qui s'était passé,
00:09:54 comment le Conseil constitutionnel avait...
00:09:57 Il était sorti de son rôle pour, effectivement,
00:10:00 prendre un rôle qui n'était pas prévu par la Constitution,
00:10:02 encore moins par le général de Gaulle
00:10:04 et par Michel Debray, le père de la Constitution.
00:10:06 Mais regardez, on me parle de droit,
00:10:09 mais le droit ne sort pas comme ça du ciel, vous savez.
00:10:12 Derrière le droit, il y a des hommes, il y a des idéologies.
00:10:15 Regardez, le président du Conseil constitutionnel,
00:10:17 vous savez comment il s'appelle, Laurent Fabius.
00:10:19 Vous savez évidemment ce qu'il était.
00:10:21 Il a été Premier ministre socialiste de François Mitterrand.
00:10:23 Mais on pourrait aller plus loin.
00:10:25 Le président de la Cour des comptes,
00:10:27 M. Moscovici, était ministre socialiste.
00:10:31 Et on pourrait prendre aussi le vice-président du Conseil d'État,
00:10:35 qui est le véritable président du Conseil d'État,
00:10:37 qui est un nom moins connu, mais qui est M. Tabureau,
00:10:39 et qui était directeur de cabinet des ministères
00:10:42 de M. Kouchner et de Mme Aubry dans les gouvernements socialistes.
00:10:46 En vérité, les socialistes qui ont recueilli 1,75 % des voix
00:10:51 à la présidentielle dirigent les principales institutions judiciaires
00:10:54 de ce pays et donc gouvernent en réalité le pays.
00:10:58 C'est ça, aujourd'hui, j'allais dire,
00:11:01 les réalités politiques réelles de la France.
00:11:06 Et parce que, vous comprenez, il faut bien voir une chose.
00:11:11 Le droit qui est imposé par ces institutions,
00:11:15 il n'est pas du droit qui sort comme ça du ciel.
00:11:19 Il est en vérité une réalité politique,
00:11:22 avec des substrats politiques, avec des idées,
00:11:24 et qui ont changé en plus depuis une trentaine d'années.
00:11:29 Si vous voulez, on voit bien qu'il y a derrière
00:11:32 une idéologie internationaliste, humanitariste,
00:11:35 qui fait que les frontières n'existent pas,
00:11:38 les nations n'existent pas, les peuples n'existent pas,
00:11:41 et que tous les individus doivent être protégés,
00:11:45 que les droits des individus sont sacrés.
00:11:47 En vérité, on a vécu une double inversion, si vous voulez.
00:11:50 D'une part, le juge est arrivé en haut de la hiérarchie,
00:11:55 alors qu'il n'est élu par personne.
00:11:57 Et d'autre part, l'intérêt général est sacrifié
00:12:01 aux droits des individus.
00:12:02 C'est ça, aujourd'hui, la réalité juridico-politique de notre pays.
00:12:06 -Mais l'état de droit reste fondamental pour tout le monde.
00:12:09 Eric Zemmour, pour les Français, comment trouver l'équilibre ?
00:12:13 -Alors, qu'est-ce que c'est que l'état de droit ?
00:12:15 Vous avez raison de poser cette question qui est fondamentale.
00:12:17 L'état de droit, au départ, dans la tradition juridique française,
00:12:20 c'est simplement le respect de la légalité.
00:12:22 Le juge est chargé d'appliquer la loi.
00:12:25 Il est la bouche de la loi, disait Montesquieu.
00:12:27 C'est-à-dire qu'il doit appliquer la loi
00:12:30 et faire que l'état ne soit pas arbitraire.
00:12:32 Vous voyez qu'on ne vous envoie pas en prison pour rien.
00:12:35 Très bien.
00:12:36 Puis, sous influence, d'ailleurs, du droit allemand,
00:12:41 on a estimé que l'état de droit,
00:12:43 c'était également une hiérarchie des normes.
00:12:46 Il y a la Constitution tout en haut,
00:12:47 après, il y a les traités internationaux,
00:12:50 après, il y a les lois et après, il y a les décrets.
00:12:52 Et l'État est chargé de respecter cette hiérarchie
00:12:57 et le juge est chargé de la faire respecter.
00:12:59 Ça, c'est l'état de droit classique.
00:13:02 Je n'ai absolument rien contre cela.
00:13:04 Évidemment, ça doit être respecté,
00:13:06 c'est dans la tradition juridique de tous nos pays européens
00:13:08 et c'est très bien.
00:13:10 Sauf qu'à partir d'un certain moment,
00:13:11 je dirais il y a 30 ans, 40 ans,
00:13:14 cet état de droit-là a basculé dans ce que je vous ai dit.
00:13:17 C'est-à-dire qu'après, on a estimé,
00:13:19 beaucoup de juges ont estimé,
00:13:20 beaucoup d'intellectuels ont estimé,
00:13:22 surtout à l'extrême gauche,
00:13:24 qu'à partir d'un certain moment,
00:13:26 l'état de droit signifiait uniquement
00:13:29 la protection des individus et des minorités
00:13:31 contre la tyrannie de la majorité.
00:13:33 La réalité, c'est que nous avons eu la tyrannie des minorités.
00:13:36 - Que faire, Éric Zemmour, par rapport à ce constat ?
00:13:39 Et ce constat, je vous ai déjà entendu le faire
00:13:41 depuis plusieurs années.
00:13:42 - Absolument.
00:13:43 Mais je vous dis, j'ai écrit un livre il y a plus de 25 ans.
00:13:45 Que faire ?
00:13:48 D'abord, la seule solution...
00:13:51 - Et qu'est-ce qui peut faire ?
00:13:52 Juger les choses sur l'immigration ?
00:13:53 - Absolument.
00:13:55 La chose que je répète depuis longtemps,
00:13:57 c'est qu'il faut la seule solution.
00:13:59 On ne peut plus, si vous voulez, Christine,
00:14:01 régler par la loi la question de l'immigration.
00:14:05 Le Conseil constitutionnel a trop verrouillé.
00:14:07 On le voit encore cette fois-ci.
00:14:08 - 30 lois en 30 ans.
00:14:09 - Voilà. Ça ne sert à rien.
00:14:11 Donc il faut la seule solution, c'est un référendum.
00:14:15 Le référendum qui reprendrait les mesures prévues
00:14:18 dans ce que nous appelons, chère Reconquête,
00:14:19 le bouclier migratoire.
00:14:22 Suppression du droit du sol,
00:14:23 suppression du droit au regroupement familial, etc.
00:14:26 Puis, nous devons également régler cette question
00:14:30 de la souveraineté juridique française.
00:14:31 C'est-à-dire que nous ne pouvons plus nous soumettre absolument
00:14:35 aux droits européens.
00:14:36 Et nous ne pouvons plus supporter qu'un juge
00:14:38 aille chercher le droit européen pour imposer à la loi française.
00:14:43 Donc nous devons modifier l'article 55 de la Constitution
00:14:47 qui prévoit que les traités sont supérieurs aux lois nationales
00:14:51 en disant que les lois nationales votées postérieurement
00:14:54 à la signature du traité seront supérieures aux traités.
00:14:57 Et troisièmement, pour régler la question démocratique
00:15:01 que pose cet impérium du Conseil constitutionnel
00:15:05 qui, je le répète, n'est pas élu.
00:15:07 Il faut absolument que désormais nous prévoyons
00:15:11 que les lois qui sont, comme nous le voyons là,
00:15:14 rayées de la carte par le Conseil constitutionnel
00:15:18 puissent être rediscutées, revotées par le Parlement.
00:15:23 Alors évidemment, à une majorité spéciale.
00:15:25 On pourrait éventuellement envisager une majorité des 3/5e
00:15:28 pour que le dernier mot reste au Parlement
00:15:31 parce que le Parlement est le représentant du peuple.
00:15:34 - Là, on voit que le Parlement a pris une sacrée gifle, en tout cas.
00:15:38 Et puis, lorsque vous dites...
00:15:40 Après, on passe aux agriculteurs.
00:15:41 - Absolument. Mais je finis sur l'immigration.
00:15:44 Chère Christine, en une minute.
00:15:45 Il ne faut pas croire qu'il n'y a que des questions juridiques.
00:15:49 Il y a aussi des réponses matérielles.
00:15:51 C'est-à-dire que nous devons contrôler nos frontières.
00:15:54 Nous savons le faire, nous l'avons fait pendant des siècles.
00:15:56 Nous devons également contrôler la Méditerranée.
00:15:59 Nous avons la marine pour cela.
00:16:00 Nous ne devons pas laisser comme ça les bateaux de passeurs
00:16:03 aller en toute liberté.
00:16:05 Donc, nous avons aussi des moyens matériels.
00:16:09 Nous devons aussi obliger les pays à reprendre leurs clandestins.
00:16:13 Nous avons des moyens de pression énormes.
00:16:15 Nous pouvons refuser les visas de leurs touristes de leur pays.
00:16:23 Nous pouvons bloquer les fonds qui sont envoyés
00:16:25 par les immigrés dans leur pays.
00:16:27 - Personne ne veut cela pour l'instant, au gouvernement.
00:16:30 - Et nous pouvons également faire pression sur les dirigeants.
00:16:33 Nous pouvons saisir leur bien qu'ils ont en France.
00:16:35 Nous l'avons fait pour les oligarques russes.
00:16:37 Et nous pouvons également leur dire que, vous savez,
00:16:41 quand ils sont malades, les dirigeants algériens ou marocains,
00:16:44 qu'est-ce qu'ils font ? Ils viennent se faire soigner en France.
00:16:47 S'ils ne reprennent pas leurs OQTF, moi je dis,
00:16:49 fini l'hôpital américain.
00:16:51 - C'est un peu dur, quand même.
00:16:53 - C'est très dur aussi de refuser, vous savez, les gens qu'on leur renvoie.
00:16:57 Ce n'est pas correct de leur part.
00:16:59 - En tout cas, le fait que la majorité des Français
00:17:02 souhaite un durcissement de la loi sur l'immigration
00:17:05 et qu'on voit qu'encore une fois, on n'avance pas sur ce sujet-là,
00:17:09 c'est une vraie question.
00:17:10 J'avais beaucoup de questions sur l'impact sur la LR,
00:17:12 l'impact sur le Parlement, l'impact sur les élections européennes.
00:17:14 Mais passons aux agriculteurs, Éric Zemmour,
00:17:16 puisque là aussi, j'ai beaucoup de questions à vous poser.
00:17:19 - Les élections européennes, c'est simple, Christine.
00:17:21 Le seul vote contre le grand remplacement,
00:17:26 l'immigration et l'islamisation du pays,
00:17:28 c'est le vote Reconquête,
00:17:30 avec la liste conduite par Marion Maréchal.
00:17:32 Les autres ont montré qu'ils n'étaient pas sérieux dans ce combat.
00:17:35 - Quel impact concret après pour les Français ?
00:17:37 - Nous verrons.
00:17:38 - À suivre.
00:17:39 Le mouvement des agriculteurs et Éric Zemmour s'intensifie.
00:17:42 Le blocage de l'un capital est prévu à priori demain à 14h.
00:17:45 Il peut avoir lieu.
00:17:46 Est-ce qu'il faut craindre un réel embrasement selon vous ?
00:17:49 J'ai vu que vous dites par exemple
00:17:50 que vous soutenez les agriculteurs
00:17:53 qui sont au cœur de toutes les crises françaises.
00:17:55 Pourquoi vous dites ça ?
00:17:56 - Oui, je pense qu'on peut craindre un embrasement, oui.
00:18:00 Vous savez, en général, quand les agriculteurs se révoltent,
00:18:03 c'est que l'heure est grave.
00:18:04 Dans l'histoire, les agriculteurs se révoltent toujours
00:18:08 contre des pouvoirs idéologues qui partent dans tous les sens.
00:18:12 On sait bien que ce sont les paysans
00:18:15 qui se sont révoltés contre la terreur,
00:18:16 ce sont les paysans qui, en URSS,
00:18:18 se sont révoltés contre Staline
00:18:19 et qui ont été massacrés par Staline.
00:18:21 Donc là, contre les commissaires européens,
00:18:25 qui est contre les écologistes,
00:18:27 il faut une révolte
00:18:29 et il y a une révolte et elle est tout à fait légitime.
00:18:32 Vous savez, les agriculteurs,
00:18:34 et vous avez tout à fait raison,
00:18:35 ils sont au cœur de toutes les crises.
00:18:37 Ils subissent les déserts médicaux,
00:18:39 ils subissent les contrôles routiers permanents,
00:18:41 ils subissent la violence des bandes qu'on ne contrôle pas,
00:18:45 ils subissent également la paprasserie bureaucratique
00:18:48 qui les oblige à travailler encore plus
00:18:50 alors qu'ils travaillent déjà beaucoup plus
00:18:52 que l'ensemble des Français.
00:18:54 Ils subissent la tyrannie de la Commission européenne
00:18:58 qui leur dit exactement ce qu'il faut faire
00:19:00 quand il faut récolter, quand est-ce qu'il faut semer.
00:19:03 Si vous voulez, ils sont vraiment...
00:19:06 Vous savez, ils ont vécu quelque chose d'assez inédit
00:19:09 pour essayer de prendre un peu de recul.
00:19:11 Après-guerre, on leur a dit "Produisez,
00:19:14 "produisez en masse, n'hésitez pas,
00:19:16 "endettez-vous pour acheter vos tracteurs,
00:19:18 "mettez des pesticides dans tous vos produits,
00:19:23 "abattez les haies, produisez en masse."
00:19:26 C'est ce qu'ils ont fait.
00:19:27 Ils ont nourri la France et les Français
00:19:29 qui avaient souffert de la faim pendant la Seconde Guerre mondiale,
00:19:32 ils ont nourri l'Europe, ils ont même nourri le monde.
00:19:35 Et puis, depuis lors, on leur dit "Ah, c'est fini.
00:19:39 "Il ne faut plus produire, vous êtes des catastrophes,
00:19:41 "vous polluez trop, vous martyrisez la terre,
00:19:44 "vous martyrisez vos bêtes, vous prenez trop d'eau,
00:19:48 "vous êtes une catastrophe pour le climat,
00:19:51 "arrêtez de produire."
00:19:52 - Et on importe 50 % de notre alimentation.
00:19:56 - Justement, vous avez tout à fait raison.
00:19:58 Arrêtez de produire, arrêtez de mettre des pesticides,
00:20:00 remettez les haies, etc.
00:20:03 Le résultat, vous avez tout à fait raison, Christine,
00:20:06 c'est qu'à part le vin, les céréales et les produits laitiers,
00:20:11 tous nos autres produits sont déficitaires
00:20:15 et nous devons importer 60 % de nos fruits,
00:20:19 60 % de notre volaille, de nos légumes,
00:20:22 alors que nous étions excédentaires en tout.
00:20:25 Ça, c'est le résultat de la politique agricole commune
00:20:30 depuis 30 ans.
00:20:31 Donc là, il y a un problème énorme.
00:20:33 - Vous critiquez les normes.
00:20:35 Est-ce qu'il ne faut, selon vous, aucune norme ?
00:20:38 - Non, pas du tout, Christine.
00:20:39 Vous savez, on a heureusement le choix entre l'anarchie
00:20:44 et la tyrannie.
00:20:45 On peut choisir.
00:20:46 Évidemment qu'il faut des normes, en particulier sanitaires.
00:20:49 Mais d'ailleurs, personne ne dit le contraire.
00:20:52 Vous savez, les agriculteurs le savent mieux que personne.
00:20:56 Le problème des normes, c'est que d'abord,
00:20:59 elles sont envahissantes, elles sont proliférantes,
00:21:02 elles sont tyranniques.
00:21:03 Et surtout, c'est que les Français
00:21:06 et l'administration française passent son temps à en rajouter.
00:21:10 C'est ce qu'on appelle la surtransposition des normes.
00:21:14 Dans les autres pays européens, on en fait moins.
00:21:17 Vous comprenez, les agriculteurs français,
00:21:19 ce n'est pas la concurrence dont ils ont peur.
00:21:21 À normes égales, ils sont les meilleurs du monde,
00:21:26 mais c'est leur bureaucratie qui les écrase.
00:21:29 Quand un Français est contrôlé, il est contrôlé dix fois plus.
00:21:34 L'administration, non seulement, rajoute des normes,
00:21:36 on a des exemples multiples.
00:21:38 On a interdit les produits phytosanitaires,
00:21:41 alors que les autres pays européens ont obtenu un moratoire.
00:21:44 On a interdit des produits néonicotinoïdes
00:21:49 qui menacent les abeilles,
00:21:51 alors que dans les autres pays, ils n'ont pas été interdits.
00:21:54 J'ai vu un agriculteur dans l'Hérault hier.
00:21:58 - Que vous avez rencontré hier. - Il m'a dit une phrase qui m'a sonné.
00:22:03 Je lui dis, "Mais pourquoi en Espagne,
00:22:06 "par exemple, et même en Allemagne,
00:22:09 "les contrôleurs sont beaucoup plus coulants ?
00:22:12 "En France, ils sont impitoyables, ils sont même armés."
00:22:15 Comme s'ils étaient des voyous, les paysans.
00:22:17 Il a eu cette phrase terrible, il m'a dit, "Vous savez, en France,
00:22:20 "le contrôleur est contrôleur avant d'être français.
00:22:23 "En Espagne, il est d'abord espagnol, et puis il est ensuite contrôleur."
00:22:27 - Éric Zemmour, pour en parler crûment,
00:22:30 on voit les agriculteurs crever la bouche ouverte par de nombreuses expressions.
00:22:35 On voit qu'ils sont en grande souffrance,
00:22:38 et on voit toutes les difficultés, tout ce que vous avez souligné.
00:22:42 On a l'impression que ce n'est pas du tout accessible comme solution.
00:22:45 Est-ce qu'on n'est pas en train d'assister à la disparition sous nos yeux
00:22:49 de toute cette race, si vous permettez l'expression, d'agriculteurs
00:22:52 qui sont en train de crever ? Les derniers agriculteurs...
00:22:55 - Vous avez raison. - Je ne vois pas venir des solutions.
00:22:57 Quelles solutions concrètes ? - Je vais vous dire...
00:22:59 - À part du blabla théorique... - Il faut bien comprendre...
00:23:01 - Même pour les normes, tout ça, c'est bien gentil.
00:23:03 - Non, non, attendez. - Comment est-ce qu'on va faire
00:23:05 pour changer au niveau européen les normes ?
00:23:07 - D'abord, il faut bien comprendre que les paysans français
00:23:10 ne sont pas simplement des paysans.
00:23:12 Ils nous parlent à tous.
00:23:14 On dit qu'en France, c'est le seul pays où, dans la langue,
00:23:17 les mots "pays", "paysan" et "paysage" ont la même racine.
00:23:20 C'est très évocateur.
00:23:22 C'est non seulement des héritiers de cette France millénaire
00:23:26 qui a façonné nos paysages et qui a nourri les Français,
00:23:28 mais aussi des entrepreneurs modernes
00:23:30 qui font de la comptabilité, qui font des négociations bancaires,
00:23:35 qui font des négociations avec les grandes surfaces, etc.
00:23:38 Vous voyez, c'est un entrepreneur, l'agriculteur, aujourd'hui.
00:23:42 - Qui meurt. - Et qui meurt.
00:23:44 Parce que la Commission européenne et les technocrates européens
00:23:47 et français ont décidé qu'il y en avait trop.
00:23:50 Il y avait, dans les années 70, 1,5 million d'exploitations.
00:23:53 Il y en a maintenant 400 000.
00:23:55 Et ça va encore réduire si on suit le programme
00:23:57 de la Commission européenne et son fameux rapport
00:23:59 de la fourche à la fourchette.
00:24:01 Donc, moi, je dis qu'il y a des solutions.
00:24:04 Il faut les appliquer.
00:24:06 La première, il faut suspendre tous les accords de libre-échange,
00:24:10 en particulier le Mercosur, parce que l'Argentine et le Brésil
00:24:13 ne respectent absolument pas nos normes.
00:24:15 Parce que vous comprenez, c'est bien beau de dire
00:24:17 qu'il faut qu'on respecte nos normes,
00:24:19 mais nos agriculteurs ne peuvent plus produire,
00:24:21 et donc on importe des produits qui ne respectent absolument pas nos normes.
00:24:24 - C'est ça. - C'est vraiment une politique de gribouille.
00:24:27 Donc, il faut arrêter cela.
00:24:29 Deuxièmement... - Ça fait pas partie des pistes du gouvernement.
00:24:32 - Absolument. J'espère bien.
00:24:34 Mais ils en parlent depuis des années et ils le font pas.
00:24:36 Deuxièmement, il faut absolument faire appliquer...
00:24:39 Là aussi, vous allez me dire que le gouvernement le dit,
00:24:41 mais il faudrait le faire.
00:24:43 Il faudrait appliquer ce qu'on appelle les "closed mirroirs",
00:24:46 c'est-à-dire exactement ce que je viens de vous dire.
00:24:48 C'est-à-dire qu'on interdit tout produit venant de l'étranger
00:24:53 qui ne respecte pas les normes qu'on impose à nos agriculteurs.
00:24:57 C'est écrit partout, seulement personne ne le respecte.
00:25:00 Deuxième chose.
00:25:02 Troisième chose, il faut...
00:25:04 Alors là, ça relève du gouvernement français.
00:25:06 Il faut imposer dans toute la commande publique,
00:25:09 les restaurations collectives, les restaurations scolaires,
00:25:12 la préférence nationale des produits français.
00:25:15 Quatrième chose.
00:25:17 Il faut, comme je le propose, exonérer et supprimer
00:25:20 les droits de succession pour les agriculteurs
00:25:23 comme pour toutes les exploitations familiales
00:25:25 parce que les agriculteurs en particulier,
00:25:28 mais les autres aussi, ont un gros problème
00:25:30 pour trouver des successeurs.
00:25:33 Et enfin, je crois que la cinquième solution,
00:25:39 c'est suspendre toute interdiction de produits phytosanitaires,
00:25:45 comme on dit, qui n'est pas d'alternative.
00:25:48 Je crois qu'avec cela, déjà, on peut résoudre
00:25:51 et on peut résoudre une partie des problèmes
00:25:53 qui se posent aux agriculteurs.
00:25:55 Parce que, je le dis aux agriculteurs
00:25:57 et à tous les Français, en vérité,
00:25:59 les agriculteurs sont comme tous les Français.
00:26:01 Ils ont les mêmes problèmes que les Français.
00:26:03 Ils sont enfermés dans les mêmes prisons
00:26:07 de lois, de règlements, de normes, de taxes
00:26:10 dont il faut les libérer.
00:26:13 - Dernier mot pour les agriculteurs.
00:26:16 Selon vous, l'engbrasement est possible ?
00:26:18 Il y a des solutions possibles ?
00:26:20 En tout cas, personne ne prend ces solutions.
00:26:22 On ne va pas vers ces solutions.
00:26:24 Moi, j'ai l'impression que,
00:26:25 pour dernier mot, dernière question,
00:26:26 que c'est une sorte de jeu,
00:26:28 parce qu'on les a vus venir, quand même, les agriculteurs.
00:26:30 On a vu venir leur revendication.
00:26:32 Et j'ai l'impression qu'il y a une sorte de jeu de théâtre,
00:26:34 peut-être politique, entre le système
00:26:37 de l'agriculture qui arrive dans un mois,
00:26:38 les Européennes qui arrivent,
00:26:40 et qu'on va lâcher des petites propositions comme ça,
00:26:45 mais qui ne vont pas régler le problème sur le fond.
00:26:47 - J'espère que vous vous trompez.
00:26:49 Je crains que vous ne vous trompiez, Pierre.
00:26:51 - Merci beaucoup, Eric Zemmour, pour votre regard.
00:26:55 Excellente suite pour votre partie
00:26:58 que vous présentez aux Européennes.
00:27:01 Merci infiniment. Ne bougez pas.
00:27:03 On marque une pause.
00:27:05 On va revenir les Mousquetaires
00:27:06 pour décrypter vos propos à propos de l'immigration
00:27:09 et des agriculteurs.
00:27:11 On marque une pause à tout de suite.
00:27:13 Merci, Eric Zemmour.
00:27:14 Retour sur le plateau de Face à l'info avec nos Mousquetaires.
00:27:20 Qu'avez-vous pensé des propositions d'Eric Zemmour
00:27:23 en matière d'immigration sur la loi
00:27:26 qui a été censurée par le Conseil constitutionnel
00:27:28 et aussi pour les agriculteurs ?
00:27:30 D'abord, sur la loi immigration,
00:27:32 on va commencer par les réactions.
00:27:34 Mathieu Bocoté, Marine Le Pen estiment
00:27:36 que seule une réforme de la Constitution
00:27:39 permettra de répondre aux enjeux.
00:27:42 Gérald Darmanin, lui, se félicite
00:27:45 de la valégation de l'intégralité du texte du gouvernement.
00:27:49 Jamais un texte n'a prévu autant de moyens
00:27:51 pour expulser les délinquants, selon Gérald Darmanin.
00:27:54 Pour Jordan Bardella, c'est un coup de force des juges.
00:27:57 La seule solution, c'est le référendum sur l'immigration.
00:28:01 Et puis, Eric Ciotti, parce qu'on va parler de LR,
00:28:04 Eric Ciotti tweet que le Conseil constitutionnel
00:28:07 a censuré la loi immigration
00:28:09 et ils ont jugé en politique plutôt qu'en droit.
00:28:13 Dernière réaction, celle de Manuel Bompa,
00:28:15 qui rappelle que les pires délits racistes
00:28:19 de Macron et Le Pen sont contraires à nos principes républicains.
00:28:25 La loi doit être totalement amputée,
00:28:28 elle n'a aucune légitimité, elle doit être retirée.
00:28:30 Et on rappelle qu'Emmanuel Macron a appelé, au contraire,
00:28:33 à promulguer le texte le plus rapidement possible.
00:28:35 Réaction, Mathieu Bocoté ?
00:28:37 -Rien de surprenant.
00:28:39 C'est-à-dire qu'au moment même du vote de la loi,
00:28:42 on nous expliquait...
00:28:44 En fait, le président souhaitait lui-même que le texte soit retoqué.
00:28:47 Le président doit être heureux aujourd'hui.
00:28:49 Gérald Darmanin souhaitait lui-même que le texte...
00:28:51 Annonçait qu'il le serait.
00:28:53 On devine qu'il... D'ailleurs, sa réaction,
00:28:55 il est finalement à peu près heureux de tout ce qui se passe là.
00:28:58 Mais la vraie question, on y revient, elle est fondamentale.
00:29:01 Le pouvoir politique tel qu'on le connaît
00:29:03 est une coquille vide aujourd'hui.
00:29:05 Il a été vidé de sa substance.
00:29:07 C'est un espèce de décor de théâtre
00:29:09 où c'est la ruine d'un temps passé.
00:29:11 Une belle ruine, quand même. C'est beau, le pouvoir politique.
00:29:13 Mais on le regarde, mais finalement, c'est creux, c'est vide.
00:29:16 Le vrai pouvoir a été transféré.
00:29:18 Ce sont les tribunaux qui décident.
00:29:20 Ça, c'est le point central.
00:29:22 Alors, vous disiez de manière un peu moqueuse à Éric Zemmour,
00:29:24 la Constitution, c'est du blabla.
00:29:26 Mais je ne crois pas, je pense que c'est fondamental.
00:29:28 Du pouvoir au pouvoir.
00:29:30 Il y a eu un changement de régime en France.
00:29:32 En fait, on vit déjà à certains égards en 6e République.
00:29:34 Il faudrait revenir à la 5e.
00:29:36 Que s'est-il passé ? La redistribution du pouvoir.
00:29:39 À la fois aux tribunaux, à la fois à l'Europe aussi,
00:29:41 à la fois aux différentes instances administratives
00:29:43 font en sorte que les politiques, aujourd'hui,
00:29:45 sont finalement des individus interchangeables
00:29:47 sans trop de profondeur,
00:29:49 qui sont, finalement, qui donnent l'impression
00:29:51 de faire un peu de politique, mais qui n'en font plus.
00:29:53 Ils font de la com'.
00:29:54 Et derrière ça, le véritable enjeu, c'est donc le référendum,
00:29:57 le retour en force de l'État, véritablement, si on le souhaite,
00:30:00 le retour en force de la souveraineté, si on le souhaite.
00:30:02 Rien de tout ça n'est possible sans référendum.
00:30:04 J'ajoute, aucun référendum n'est possible
00:30:06 si le camp national ne parvient pas à s'unir.
00:30:09 Et de ce point de vue, j'espère que tous ceux
00:30:11 qui sont favorables à un tel référendum, aujourd'hui,
00:30:13 donc la droite LR, Reconquête et le RN,
00:30:16 j'espère qu'ils vont comprendre qu'ils ont plus de points en commun
00:30:19 les uns les autres que de points de désaccord,
00:30:22 à tout le moins, du point de vue de leur propre intérêt.
00:30:24 - Bien, Migu, je me tourne vers vous.
00:30:26 J'ai des réactions, mais il y a un truc que je ne comprends pas du tout.
00:30:29 Non, mais c'est-à-dire qu'on a un gouvernement
00:30:32 qui n'a pas la majorité relative.
00:30:34 On a un texte, on fait une sorte de théâtre politique,
00:30:37 on fait "oui, tiens, on va essayer de voter,
00:30:39 on a mis des amendements, des articles, ouais, super, bingo,
00:30:42 on va voter", tout en sachant qu'effectivement,
00:30:44 le Conseil constitutionnel va quasiment tout censurer,
00:30:47 en faisant croire qu'on va dans le sens de la volonté du peuple
00:30:50 en durcissant l'immigration et en réalité, c'est le contraire.
00:30:53 Est-ce que ça veut dire que la démocratie, c'est fini ?
00:30:56 Est-ce que ça veut dire que, comme disait un peu Mathieu Bocoté,
00:30:59 le Parlement, c'est fini ?
00:31:01 Qu'est-ce qui va arriver dans les 3 ans qui viennent au Parlement ?
00:31:04 Puisque maintenant, les dindons de la France,
00:31:06 si vous permettez l'expression, semblent être LR.
00:31:08 Qu'est-ce qui va se passer ? N'y aura-t-il plus de lien ?
00:31:11 C'est-à-dire, où va la démocratie, maintenant ?
00:31:13 - C'est une bonne question. En fait, la démocratie,
00:31:16 elle est à la fois vidée de sa substance
00:31:18 par le Conseil constitutionnel, le gouvernement des juges,
00:31:21 toutes ces thématiques de l'État de droit,
00:31:23 mais ça fait aussi référence à un corset
00:31:26 qui est international, l'Union européenne,
00:31:29 mais il y a aussi des traités qui ne sont pas que des traités européens,
00:31:32 qui corsettent cette question de l'immigration
00:31:34 et plein d'autres questions.
00:31:35 De toute façon, on est déjà dans une démocratie,
00:31:37 j'irais à périmètre, très réduite.
00:31:39 - La démocratie a pris une double gifle.
00:31:41 - Bien sûr, mais que ce soit l'exécutif
00:31:43 ou que ce soit l'Assemblée nationale,
00:31:45 il faut bien comprendre qu'il fonctionne déjà
00:31:47 dans un cadre des plus limités, des plus réduits.
00:31:49 Celui de l'État de droit
00:31:51 et celui aussi du fait qu'il n'y a pas de majorité.
00:31:55 C'est très compliqué, effectivement,
00:31:57 et là, vous avez raison, cette expression d'un don de la farce,
00:31:59 elle est forte, mais elle est très juste.
00:32:01 C'est-à-dire que le président de la République
00:32:03 s'est appuyé sur LR pour franchir, en quelque sorte, la rivière,
00:32:06 pour franchir le guet,
00:32:08 et une fois que sa loi a été adoptée,
00:32:10 eh bien, il les a ridiculisés.
00:32:12 Alors, on peut se dire,
00:32:14 on peut se dire, il y a deux lectures de ça,
00:32:16 on peut se dire "Ah, c'est formidable, c'est bien joué,
00:32:18 encore une fois, Emmanuel Macron, quel maestria, il a réussi",
00:32:21 on peut se dire, et c'est ce qu'a fait M. Darmanin,
00:32:24 que la loi est tout de même adoptée, l'essentiel de la loi est adopté,
00:32:27 bien qu'il y ait quand même une grosse partie
00:32:29 qui ait été vidé de sa substance par le Conseil constitutionnel,
00:32:31 moi, je pense que c'est très dangereux.
00:32:33 C'est très dangereux, pourquoi ?
00:32:35 Parce que cette résistance à l'intérieur de l'Assemblée nationale,
00:32:37 mais on le mesure aussi par des sondages,
00:32:39 tous les sondages montrent que les Français
00:32:41 en ont assez, de cette immigration.
00:32:43 Éric Zemmour disait qu'il y a un record historique qui a été battu.
00:32:46 Donc, on va vraiment contre la volonté des Français.
00:32:48 Donc, on est dans un cadre très limité.
00:32:50 Le seul personnage qui, normalement,
00:32:52 a vraiment la légitimité démocratique
00:32:54 au consemble du peuple, c'est le maître du jeu sous la cinquième,
00:32:56 le président de la République joue en plus, j'allais dire,
00:32:59 en plus de ce cadre limité, il joue contre le peuple.
00:33:02 Et là, je pense que c'est très dangereux.
00:33:04 - Pour la retraite, pour la réforme de la retraite,
00:33:06 comme pour l'immigration.
00:33:08 Pour tout le sujet. - Pour tout ce dont vous avez envie de réagir,
00:33:10 je vous donne la parole dans un instant. Marc Menon.
00:33:12 - Non, mais ce qui est pitoyable dans tout ça,
00:33:14 c'est qu'effectivement, dès le départ,
00:33:16 de façon effrontée, le président ricanait en disant
00:33:21 "Eh bien voilà, les choses seront décidées
00:33:25 "par le Conseil constitutionnel
00:33:27 "et on est là pour une agitation, pour une séance de théâtre."
00:33:31 - Et lui ne m'a saisie le Conseil constitutionnel,
00:33:33 ce qui est un fer à risser.
00:33:35 - Non, mais ce que vous vous rendez compte,
00:33:37 c'est-à-dire, devant le peuple,
00:33:40 de manière...
00:33:43 On n'est pas avec le joueur de Bonnetot, il triche pas.
00:33:46 Il dit "De toute façon, on fait tout ça,
00:33:49 "mais à la fin, ça ne sera pas du tout
00:33:51 "le résultat de ce qui a été proposé."
00:33:56 - Oui, il a annoncé que c'était déjà du tout ça pour ça.
00:33:58 - Dès le départ, vous êtes des dupes.
00:34:00 C'est-à-dire qu'on joue avec la démocratie.
00:34:02 On est dans quelque chose d'invraisemblable.
00:34:05 Après, il y a un autre point,
00:34:07 c'est la victoire des humanistes.
00:34:09 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on dit "C'est extraordinaire,
00:34:11 "les fachos n'ont pas gagné,
00:34:13 "on a la chance d'avoir des juges."
00:34:18 D'abord, c'est quoi, les juges ?
00:34:19 En l'occurrence, ce ne sont pas des juges,
00:34:21 ce sont des gens qui sont nommés.
00:34:23 Ils n'ont pas étudié un droit particulier.
00:34:25 - Ils n'ont pas de compétence juridique,
00:34:27 mais bon, c'est le système de nomination.
00:34:29 - Certains en ont, quand même.
00:34:31 - Oui, d'accord, mais quoi qu'il arrive,
00:34:33 globalement, c'est frauduleux.
00:34:35 - Ce n'est pas une compétence pour être recruté.
00:34:37 - Bref. Mais ce qui est extraordinaire,
00:34:39 c'est quoi, l'humanisme ?
00:34:41 Je me veux humaniste.
00:34:43 Qui, autour de ces tables, ne se veut pas humaniste ?
00:34:47 Il faut sortir, faire quelques pas dans la rue.
00:34:48 Ce sont tous ces pauvres boucs qui vivent dans des tentes.
00:34:51 Ce sont ces gens qui sont en errance,
00:34:54 qui n'ont pas le moindre avenir.
00:34:56 C'est le fait d'aller les chercher aujourd'hui,
00:34:58 de les mettre...
00:35:00 - On a déjà parlé de ce côté humanité dans "Face à l'info".
00:35:02 Qu'est-ce que vous pensez, Marc ?
00:35:04 - Oui, mais c'est important, parce que les humanistes disent
00:35:06 quelle victoire. La victoire, c'est les gens qui restent dans la rue.
00:35:09 - Et qu'est-ce que vous pensez des propositions d'Éric Zemmour
00:35:11 sur la question ?
00:35:13 - Éric Zemmour, il a une cohérence sur...
00:35:16 Il y a un point où c'est un peu bizarre,
00:35:20 parce que quand il dit
00:35:22 "si un dirigeant étranger n'applique pas la loi,
00:35:28 on n'acceptera pas de mener les soins".
00:35:33 Mais déjà, ce qui est terrible,
00:35:35 c'est de savoir qu'il y a des dirigeants étrangers
00:35:37 qui viennent se soigner chez nous,
00:35:40 alors que chez eux, il n'y a pas les structures
00:35:42 pour soigner le peuple.
00:35:44 Ça pose quand même des questions.
00:35:46 - Mais on s'en fout !
00:35:48 Ça veut dire que ces gens, dans leur pays,
00:35:51 ne font rien pour que l'on puisse "resplendir en santé".
00:35:59 Et alors qu'ils ne prennent pas les mesures nécessaires
00:36:02 pour qu'il y ait un minimum de santé offerte au peuple,
00:36:08 ils viennent chez nous pour obtenir des résultats.
00:36:11 Déjà, je trouve ça monstrueux.
00:36:13 - On va faire un tour de table après sur les agriculteurs,
00:36:15 avant votre réaction, Charlotte Dornelas,
00:36:17 par rapport à cette censure du Conseil constitutionnel.
00:36:20 - Ce qu'on a entendu dans les réactions,
00:36:21 il y a plusieurs choses.
00:36:22 D'abord, on voit à la France Insoumise,
00:36:24 je vais résumer ça comme ça,
00:36:25 ils nous expliquent que, finalement,
00:36:27 la loi qui avait été votée contrevient aux principes républicains.
00:36:32 Alors, deux réactions.
00:36:33 D'abord, un, le Conseil constitutionnel
00:36:35 n'a pas examiné sur le fond,
00:36:36 mais a jugé que c'était des cavaliers législatifs,
00:36:38 ce que vous disiez tout à l'heure,
00:36:39 que ça n'avait pas de lien avec le texte.
00:36:40 Donc déjà, les principes n'ont pas été examinés, pour commencer.
00:36:43 Deuxièmement, j'aimerais qu'on m'explique,
00:36:45 je ne suis pas historienne,
00:36:46 mais les principes républicains qui ont changé il y a 30 ans,
00:36:49 c'était quoi, avant, en fait ?
00:36:50 Donc, un principe, précisément,
00:36:52 ça ne se meut pas à travers les années.
00:36:55 Donc, c'est le droit qui a évolué,
00:36:56 et en effet, ce dont vous parliez tout à l'heure,
00:36:58 le droit individuel qui a primé
00:37:00 sur la simple possibilité de maîtriser l'immigration,
00:37:03 c'est-à-dire qui entre et qui sort de chez soi.
00:37:05 Donc déjà, la réaction de l'extrême-gauche est très idéologique,
00:37:08 mais n'a aucun rapport avec la réalité.
00:37:09 Ensuite, je note une deuxième chose, Gérald Darmanin.
00:37:12 Gérald Darmanin, il a, pendant de longs mois,
00:37:15 défendu sa loi sur la question
00:37:17 de la facilitation de l'expulsion des étrangers.
00:37:19 Quand il y a eu ce micmac à l'Assemblée,
00:37:21 d'abord avec la motion de rejet,
00:37:24 puis ensuite la commission mixte paritaire,
00:37:26 puis le fait que LR ait les voix du RN qui se sont ajoutées,
00:37:29 Gérald Darmanin a transformé son discours sur cette loi,
00:37:32 et c'était une loi de régularisation des clandestins,
00:37:35 des travailleurs clandestins.
00:37:37 Et là, maintenant que la loi est vidée de sa substance ajoutée,
00:37:40 notamment dans la commission mixte paritaire,
00:37:43 ça redevient une loi d'expulsion des clandestins.
00:37:46 - Vous dites les deux, dans son tweet.
00:37:48 - Je note une chose, c'est que, de manière générale,
00:37:52 quand les hommes politiques veulent s'adresser directement aux Français
00:37:55 et vendre cette loi à ce moment-là,
00:37:57 la question de l'expulsion des clandestins étrangers,
00:38:00 ce qui est, vous me l'avouerez, une niche dans la question migratoire,
00:38:03 on en a déjà parlé beaucoup,
00:38:04 c'est la seule chose qu'on a envie de retenir
00:38:06 quand on s'adresse aux Français.
00:38:07 Donc tous ces dirigeants politiques
00:38:09 savent pertinemment ce qu'attendent les Français.
00:38:12 Ils savent aussi, et là, pour le coup,
00:38:14 Éric Zemmour a raison,
00:38:15 toute la classe politique savait pertinemment
00:38:18 que certains articles allaient être censurés
00:38:20 par le Conseil constitutionnel.
00:38:22 Il a pris l'exemple du délit de séjour clandestin.
00:38:27 On le sait pertinemment.
00:38:28 D'ailleurs, ça avait été rejeté, notamment au Sénat,
00:38:31 pour cette raison précise que l'Union européenne l'interdit
00:38:33 et interdit notamment de mettre en garde à vue pour ça,
00:38:36 de retenir ou d'emprisonner pour ça.
00:38:38 Donc vous voyez qu'en effet, il y a une chose sur laquelle,
00:38:40 et là, je rejoins Mathieu,
00:38:41 une chose sur laquelle, à la fin,
00:38:43 malgré des stratégies différentes et on a bien compris,
00:38:46 une chose sur laquelle les LR reconquêtent
00:38:49 et le RN s'entendent,
00:38:51 c'est qu'avant de pouvoir maîtriser l'immigration,
00:38:53 il faut redonner le pouvoir aux politiques
00:38:56 et donc aux Français en France.
00:38:58 Et ça, ça ne peut se faire que par le biais d'un référendum
00:39:01 et d'une réforme constitutionnelle.
00:39:03 C'est absolument indiscutable et c'est la preuve éclatante, en réalité.
00:39:06 - C'est vrai que la machine démocratique est très grippée
00:39:09 parce qu'on a perdu du temps,
00:39:11 on a perdu des semaines, on a perdu des mois à discuter
00:39:14 pour arriver à un texte un peu...
00:39:17 Mathieu et Guillaume, un texte...
00:39:19 - J'aimerais rappeler une chose. - L'idée de son sens.
00:39:21 - Cette loi, même version adoptée,
00:39:23 avant qu'elle ne soit retoquée, c'était une loi du rien du tout.
00:39:26 - C'est ça. - C'était une loi...
00:39:27 - Concerta. - Comme dirait De Vost du presque rien.
00:39:29 Mais quoi qu'il en soit, il n'y avait rien là-dedans.
00:39:32 C'est ça la loi qui terrifie l'ensemble des élites,
00:39:35 c'est ça la loi qui est apparemment absolument anti-humaniste,
00:39:38 le retour dans les pires heures de l'histoire.
00:39:40 C'est une blague.
00:39:41 Ensuite, le droit. Il faut juste s'entendre sur une chose.
00:39:43 Le droit n'est pas de révélation religieuse, à moins que je me trompe.
00:39:46 Le droit a été posé politiquement,
00:39:48 le droit est un instrument aujourd'hui de domination idéologique et politique.
00:39:51 Donc quand on vous dit le droit,
00:39:53 si vous avez devant vous un politique qui s'effondre en disant
00:39:55 "Ah oui, c'est vrai, le droit l'a dit",
00:39:57 non, le droit n'est qu'un instrument politique aujourd'hui
00:39:59 de neutralisation et de sidération des peuples.
00:40:02 Et, dernier élément, j'y reviens souvent,
00:40:04 je pense que c'est plus vrai maintenant que jamais,
00:40:06 c'est la crise de régime.
00:40:07 À quoi sert un pouvoir absolument incapable de faire ce que le peuple souhaite
00:40:11 mais dont le seul pouvoir en dernière instance consiste à réprimer le peuple
00:40:14 lorsqu'il souhaite quelque chose ?
00:40:16 La fonction de l'État aujourd'hui, c'est de casser la nation.
00:40:19 Ça commence à causer un problème.
00:40:21 En tout cas, il y a deux systèmes, le 49-3
00:40:23 ou bien l'appel au secours du Conseil constitutionnel.
00:40:26 Oui, je vais revenir sur l'explication,
00:40:28 enfin, pas sur l'explication parce qu'elle était parfaite qu'a donnée Éric Zemmour,
00:40:31 qui s'est fait attraire au laser du concept d'État de droit
00:40:35 dont on voit bien que c'est effectivement souvent le droit contre l'État,
00:40:39 l'État qui devient impuissant parce que le droit le ligote.
00:40:43 Mais je pense que ce qui se voit de plus en plus,
00:40:46 c'est que ça devient le droit contre la démocratie.
00:40:49 C'est ça qui est problématique.
00:40:50 Or, le droit dans notre régime républicain,
00:40:52 c'est fait par le peuple, c'est fait par la démocratie.
00:40:55 Le droit est l'expression démocratie.
00:40:57 Il y a l'idée de dissocier les droits individuels
00:40:59 avec un droit fondamental qui est celui de voter.
00:41:01 Et ça ne fonctionne pas comme ça.
00:41:02 D'abord, si vous supprimez le droit de vote,
00:41:04 moi, je voudrais savoir combien de temps vont durer les libertés individuelles
00:41:06 ce qu'on voit dans l'Union européenne.
00:41:07 Donc, Éric Zemmour appelle à un bouclier migratoire.
00:41:10 Il n'est pas le seul.
00:41:11 Moi, je dis pourquoi pas un bouclier agricole ?
00:41:13 Pourquoi pas un bouclier énergétique ?
00:41:14 Un bouclier industriel ?
00:41:15 Un bouclier technologique ?
00:41:16 Et à la fin des fins, il faut un bouclier démocratique.
00:41:19 Il faut revenir au pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.
00:41:22 Mais c'est quoi une élection aujourd'hui ?
00:41:24 Oui, pardonnez-moi l'expression.
00:41:25 Pardonnez-moi.
00:41:26 Excusez-moi de vous interrompre.
00:41:27 Non, c'est parce que je veux aussi qu'on puisse parler des agriculteurs.
00:41:29 Parce qu'on peut rester une heure à parler de la migration.
00:41:32 Mais je vais vous lancer,
00:41:33 peut-être parce que vous avez fait un bon édito l'autre jour sur les paysans,
00:41:37 sur ces paysans qui sont l'identité de la France.
00:41:40 On en avait parlé, l'histoire aussi de la France.
00:41:43 Qu'est-ce que vous pensez de la réaction d'Éric Zemmour
00:41:45 par rapport à ces paysans, à ce monde agricole
00:41:48 qui est en train de disparaître sous nos yeux
00:41:50 sans qu'on puisse vraiment leur répondre,
00:41:52 trouver des solutions à l'heure où ils sont,
00:41:54 de droit du blocage de la capitale ?
00:41:56 Il a une très belle envolée, c'est quand il dit,
00:41:58 voilà, à la fin de la guerre,
00:42:00 et si on est un peu plus précis, les années 60,
00:42:03 on veut en faire des producteurs.
00:42:05 C'est-à-dire qu'on quitte le monde paysan
00:42:07 pour entrer dans une industrialisation
00:42:10 et de la terre et de l'élevage.
00:42:12 Et on est là, on les pousse, on les pousse.
00:42:14 Ça rappelle un peu ce que l'on avait demandé aux mineurs.
00:42:17 Et puis après, les mineurs,
00:42:19 une fois qu'ils avaient bien sué, sang et eau,
00:42:21 on a fermé les mines.
00:42:23 Ce qui est vrai, néanmoins,
00:42:25 je crois qu'on a des questions à se poser
00:42:27 sur ce système productiviste.
00:42:30 C'est vrai qu'il y a énormément,
00:42:32 il y a plus de 10 millions de tonnes
00:42:35 de produits de maraîchers
00:42:38 qui ne sont pas vendus.
00:42:40 C'est-à-dire qu'il y a cette surproduction
00:42:43 et on va même éventuellement aller acheter ailleurs
00:42:47 alors qu'on n'a pas mangé ce que l'on a produit.
00:42:50 Vous vous rendez compte ?
00:42:51 C'est comme la pêche, c'est pareil.
00:42:54 - Je note une chose, c'est que la question des agriculteurs
00:42:57 nous rappelle à quel point on doit détechniciser,
00:42:59 pardonnez la formule, les problèmes qui se présentent à nous.
00:43:02 C'est la logique technocratique.
00:43:04 Le problème des agriculteurs, réponse technique.
00:43:06 La question de la dette, réponse technique.
00:43:08 La question des retaites, réponse technique.
00:43:10 Et le cadre politique dans lequel se posent les problèmes,
00:43:13 lui, il n'est jamais questionné.
00:43:15 Or, la rivole des agriculteurs, ça nous ramène,
00:43:17 on en a parlé ces jours-ci, à la question de l'Europe.
00:43:19 On est dans un cadre qui ne permet pas
00:43:21 un développement optimal de l'agriculture française.
00:43:23 - C'est pour ça que je dis que là, à quoi ça sert ?
00:43:25 Là, on est encore dans une certaine hypocrisie,
00:43:27 on s'agite, et puis ils vont arriver sur la capitale,
00:43:30 c'est la cata alors qu'on sait bien qu'on ne pourra rien faire pour eux.
00:43:32 Non mais c'est ça la réalité.
00:43:33 - Mais c'est la politique, en fait, c'est la dissolution
00:43:34 de la politique dans la communication.
00:43:35 Et tant qu'on ne pose pas le cadre qui soit,
00:43:38 nous empêche, nous entrave, nous neutralise...
00:43:40 - Comment faire ?
00:43:41 - Ah ben ça, j'ai l'impression que tous ceux qui parlent de référendum,
00:43:43 d'Europe, de remise en question de l'Union européenne,
00:43:46 du primat du droit national sur le droit européen,
00:43:48 tous ces gens-là nous placent sur la bonne piste.
00:43:50 Ils sont nombreux à le faire, ils sont de plusieurs parties,
00:43:52 vous pourrez peut-être de temps en temps s'entendre.
00:43:54 - Oui, il serait temps de relier les points,
00:43:55 parce qu'en fait, on veut agir sur l'énergie
00:43:58 et on se rend compte qu'on est bloqué par l'Union européenne,
00:43:59 on veut agir sur l'immigration,
00:44:00 on se rend compte qu'on est bloqué par l'Union européenne,
00:44:03 on veut agir sur l'agriculture,
00:44:04 on se rend compte qu'on est bloqué par l'Union européenne,
00:44:06 mais je pourrais tenir une heure comme ça.
00:44:07 Comment la SNCF a été détruite, avantage comparatif énorme,
00:44:10 comment France Télécom a été détruit, avantage comparatif énorme,
00:44:13 mais à la fin de la journée, on se rend compte de quoi ?
00:44:15 Qu'en réalité, symboliquement, c'est juste le peuple
00:44:18 qui a été décapité en réalité par cette Union européenne.
00:44:20 C'est peut-être un peu violent, mais imaginez un syndic,
00:44:22 parce que c'est ça l'Union européenne, c'est un syndic,
00:44:24 vous êtes propriétaire, à un moment,
00:44:26 vous donnez au syndic une mission de défendre des choses
00:44:28 parce que ça serait mieux défendu en commun,
00:44:30 et après, le syndic, il prend le contrôle sur votre propriété,
00:44:33 mais c'est totalement fou.
00:44:34 Là, ce qui est intéressant dans cette crise de l'agriculture,
00:44:36 très intéressant, c'est d'abord qu'on voit que c'est l'Europe
00:44:39 contre l'Union européenne,
00:44:40 c'est les Européens contre l'Union européenne.
00:44:43 Il serait peut-être temps, au lieu de faire des Brexit,
00:44:45 plutôt de sortir Bruxelles de l'Union européenne.
00:44:47 Il faudrait faire un Bruxyde, si vous voulez.
00:44:49 Il faudrait chasser Bruxelles de l'Union européenne,
00:44:51 tels les marchands du Temple.
00:44:52 Deuxième chose importante,
00:44:54 le seul intérêt, en réalité, la seule utilité de l'Europe,
00:44:58 c'est d'avoir un protectionnisme à l'échelle de l'Europe
00:45:00 parce que l'Europe est la bonne échelle pour faire un protectionnisme.
00:45:02 Le seul truc qu'ils font, c'est de détruire,
00:45:05 et faire du libre-échange intégral, unilatéral,
00:45:08 en détruisant ce système.
00:45:10 C'est complètement fou.
00:45:11 Et enfin, l'Europe, c'est nous.
00:45:13 C'est-à-dire que si la France dit stop,
00:45:15 si la France ne paye plus,
00:45:16 cette histoire de "oui, mais la PAC aide les agriculteurs",
00:45:18 attendez, la PAC, on verse quasiment 10, 15 milliards de plus
00:45:22 que ce qu'on reçoit.
00:45:23 Donc si on leur donne de l'argent en direct
00:45:25 et qu'on arrête ce cirque, de toute façon, on gagne 15 milliards.
00:45:27 Voilà.
00:45:28 C'est quoi la vie d'un individu ?
00:45:30 C'est quoi la vie d'un paysan ?
00:45:32 On n'en parle pas.
00:45:33 On est là, comme le dit Mathieu,
00:45:35 dans ce côté administratif, économique.
00:45:39 Mais maintenant, il faudrait s'intéresser
00:45:41 sur le quotidien d'un paysan.
00:45:44 C'est quoi gérer une terre ?
00:45:45 Comment arriver à faire en sorte qu'elle fleurisse
00:45:49 sans que ce soit préjudiciable à l'environnement
00:45:52 et que l'être humain retrouve sa place ?
00:45:54 Dans tout ça, ça n'apparaît pas.
00:45:56 On ne cherche pas à un instant donné...
00:45:59 Moi, j'écoute les commentaires depuis plusieurs jours.
00:46:02 La véritable problématique,
00:46:05 c'est quand même celle de la vie des hommes.
00:46:08 Est-ce qu'un homme, dans notre système,
00:46:11 comment il émerge, comment il fait vivre sa famille,
00:46:13 comment il se place dans un avenir ?
00:46:15 Et ça, ce n'est pas uniquement les bouts de chandelle à la fin du mois
00:46:18 et ce que l'on peut vivre ou ne peut pas vivre.
00:46:20 Et quand on dit qu'il faut, par exemple, du glyphosate,
00:46:22 aujourd'hui, il y a de vraies questions scientifiques sur le glyphosate.
00:46:26 Et je comprends le paysan que l'on a condamné au productivisme,
00:46:29 mais il ne faut pas oublier le nombre de paysans qui, aujourd'hui,
00:46:32 meurent ou sont gravement malades à cause de l'utilisation de ces produits.
00:46:37 Et ça, on ne peut pas se le masquer.
00:46:39 Donc, il faut vraiment qu'il y ait une table ronde,
00:46:42 mais pas une table ronde où on jette n'importe quoi.
00:46:44 Comment vous envisagez votre vie de paysan ?
00:46:47 Comment on peut réintégrer une notion d'environnement
00:46:52 qui soit profitable à toutes et à chacun ?
00:46:55 – Je veux regarder un peu les pistes du gouvernement,
00:46:57 pour les agriculteurs, trouver une compensation financière.
00:47:01 Jusqu'en 2030, avance de trésorerie, accélération des aides,
00:47:05 des propositions concrètes de mesures de simplification,
00:47:08 des pistes pour le GNR.
00:47:10 Je ne vois rien là, concrètement, qui pourrait changer leur vie.
00:47:13 Charlotte Darnelas, non mais apparemment, je veux dire,
00:47:15 là ils ont besoin, on parle de l'Union Européenne et des normes,
00:47:19 c'est très compliqué à changer.
00:47:21 – Surtout que continuer à subventionner un système malsain,
00:47:23 ça n'a aucun sens. On a essayé de faire ça sur le bon chemin.
00:47:26 – L'Union Européenne, c'est eux, c'est ce qu'ils veulent.
00:47:28 – Alors, deux députés LR, Charlotte Darnelas,
00:47:30 ont récemment accusé la Commission Européenne d'avoir
00:47:32 une responsabilité écrasante dans la détresse des agriculteurs.
00:47:36 De quoi est accusée l'Instance Européenne dans les circonstances ?
00:47:39 – C'est vrai que c'est François-Xavier Bellamy et Anne Sonder
00:47:41 qui s'est très largement penché là-dessus,
00:47:43 mais on retrouve d'ailleurs le discours d'Éric Zemmour tout à l'heure.
00:47:46 En mai 2020, la Commission Européenne, elle propose ce fameux plan
00:47:50 de la ferme à la fourchette, que Zemmour a appelé
00:47:52 de la fourche à la fourchette, ce qui est un habitueux.
00:47:54 – On a bien aimé, on a bien aimé.
00:47:56 – En gros, pour résumer un peu le principe de ce texte,
00:48:00 le principe directeur de ce texte, c'était clairement une transition verte,
00:48:03 ce qu'ils appellent la transition verte, et pour la poursuivre,
00:48:06 ça passe par la décroissance de l'agriculture européenne,
00:48:09 c'est absolument assumé comme tel.
00:48:11 À l'époque, les agriculteurs avaient vivement réagi,
00:48:14 seulement les agriculteurs, ils sont assez rarement à Paris
00:48:17 et assez rarement sur les plateaux de télévision,
00:48:19 et il y a un certain fossé qui s'est établi entre le commentariat,
00:48:22 on va dire très parisien, et le monde des agriculteurs.
00:48:25 Donc, ils avaient réagi comme ils pouvaient,
00:48:27 mais ça n'avait pas évidemment percuté autant que quand ils sortent
00:48:30 avec leur tracteur.
00:48:30 Il y avait deux études d'impact à l'époque qui avaient été faites sur ce projet,
00:48:34 un par les universités allemandes, l'autre, tenez-vous bien,
00:48:37 par le département de l'agriculture des États-Unis.
00:48:40 Ça va faire plaisir à Guillaume.
00:48:42 Et les deux s'entendaient sur un point, la multiplication des normes,
00:48:46 puisque ça s'accélérait dans ce texte, l'augmentation des jachères,
00:48:49 vous savez, les augmentations des jachères,
00:48:51 il y en a dans tous les textes de l'Union européenne,
00:48:53 la diminution des protections phytosanitaires,
00:48:55 sans prendre en compte la réalité du monde agricole
00:48:59 dans le reste du monde, dans un monde ouvert,
00:49:00 allait produire une chute de la production agricole européenne.
00:49:04 Les accusations, à l'époque, elles avaient été complètement balayées
00:49:07 par les tenants et les défenseurs de ce texte-là.
00:49:10 Et une troisième étude d'impact est arrivée,
00:49:12 faite par les experts de la Commission européenne elle-même.
00:49:16 Donc là, il fallait quand même le regarder de près.
00:49:19 Ils disaient la même chose.
00:49:20 Ils disaient la même chose en assumant la question...
00:49:23 la stratégie en question allait entraîner
00:49:25 une baisse de production de 13 % d'ici 2030,
00:49:28 13 % de la production agricole,
00:49:30 avec une production importée pour compenser, on va dire.
00:49:34 La conséquence, elle est évidente
00:49:36 et elle était dite par ces experts de manière évidente.
00:49:39 1, augmentation du prix de l'alimentation.
00:49:41 2, baisse du salaire des agriculteurs qui était prévue à 16 %,
00:49:45 après une baisse ces dernières années qui atteint 40 %
00:49:48 du revenu des agriculteurs.
00:49:50 Et donc, une compensation par les importations,
00:49:52 parce que les gens ont pas arrêté de manger en attendant.
00:49:54 Et donc, une compensation par les importations.
00:49:56 Or, depuis 2019, la France est déficitaire
00:50:00 dans sa balance commerciale agricole.
00:50:02 Depuis 2019.
00:50:03 Donc, 2019, la France est déficitaire.
00:50:05 2020, la Commission présente un plan
00:50:08 et le gouvernement se dit "super",
00:50:10 enfin, les eurodéputés qui dépendent,
00:50:12 "super, on va le voter, sachant que ça va réduire encore
00:50:15 notre production agricole".
00:50:17 Et il y a une autre chose qui m'a intéressée.
00:50:20 Les experts de la Commission européenne
00:50:23 précisaient également que les conséquences
00:50:25 existeraient jusqu'en Afrique,
00:50:27 puisque plusieurs pays dépendent en Afrique
00:50:29 de nos exportations.
00:50:30 Que disait-il concrètement ?
00:50:32 22 millions de personnes allaient basculer dans,
00:50:35 ouvrez les guillemets, l'insécurité alimentaire.
00:50:37 C'est du jargon européen.
00:50:39 Et c'est la même commission qui vous expliquera,
00:50:42 quand on parlera de la famine qui touche 22 millions de personnes,
00:50:45 qu'il faut évidemment, surtout, aucune restriction par humanisme
00:50:47 sur la question de l'immigration.
00:50:49 Donc, tout ça est bouclé, en réalité.
00:50:51 Ça n'a aucun sens du début à la fin.
00:50:53 Mais rien n'arrête cette logique-là,
00:50:55 puisque fin février, au moment du Salon de l'agriculture,
00:50:58 par ailleurs, vous avez la loi "Restauration de la nature"
00:51:01 qui va être examinée en séance plénière par l'Assemblée,
00:51:03 qui continue sur exactement la même ligne.
00:51:06 Que feront les eurodéputés dans un mois ?
00:51:08 Il sera très intéressant de le suivre.
00:51:10 - Alors, on apprend que Gabriel Attal
00:51:13 fera des annonces demain pour les agriculteurs.
00:51:17 On continue avec nos questions.
00:51:20 Est-ce que c'est donc par cette décision
00:51:22 que les agriculteurs ne parviennent plus à s'y retrouver
00:51:24 et dénoncent un système dans lequel ils ne peuvent plus exister, finalement ?
00:51:27 - C'est exactement ça.
00:51:29 On impose...
00:51:32 On en a beaucoup parlé ces derniers jours.
00:51:34 Eric Zemmour est d'ailleurs devenu dessus.
00:51:36 On entraîne une baisse de la production.
00:51:38 Mais par ailleurs, le marché restant le même,
00:51:40 on compense par des importations
00:51:42 avec des normes qui sont absolument incomparables.
00:51:45 Donc, un, les agriculteurs français ne s'y retrouvent pas.
00:51:50 De manière générale, d'ailleurs, les agriculteurs européens...
00:51:52 On va s'arrêter là-dessus après.
00:51:53 Et au-delà de la souffrance des agriculteurs,
00:51:55 de manière extrêmement logique,
00:51:57 avec un cerveau normalement fait,
00:51:59 on comprend très rapidement que si on restreint
00:52:02 avec des normes les agriculteurs français
00:52:05 et qu'ils produisent moins et plus cher par la force des choses,
00:52:09 et que le consommateur français choisit
00:52:12 des produits importés de l'étranger
00:52:14 avec des normes environnementales plus faibles...
00:52:17 - Ensuite, on va demander aux consommateurs de payer plus cher.
00:52:19 - Non, mais à la fin, surtout,
00:52:21 quel modèle agricole est encouragé ?
00:52:23 Le modèle avec des normes moindres que les nôtres,
00:52:26 puisque c'est eux qui finiront par prendre le marché.
00:52:28 Donc, ça n'a aucun sens, évidemment,
00:52:30 parce qu'il n'y a aucun protectionnisme de nos agriculteurs,
00:52:32 qui sont ceux qui, dans le monde, ont fait le plus d'efforts
00:52:35 pour se conformer au modèle vertueux
00:52:38 tel que pensé par ces écoloïdes.
00:52:40 Et en plus, on encourage évidemment ça.
00:52:43 Et par ailleurs, même chose avec la question du libre-échange.
00:52:45 On a beaucoup parlé de ce nouvel accord
00:52:47 avec la Nouvelle-Zélande.
00:52:49 Alors là, sur le terrain écologique,
00:52:51 on a, un, l'empreinte carbone qui est...
00:52:54 On accuse les agriculteurs d'avoir une empreinte carbone trop forte.
00:52:56 Et par ailleurs, tous les gens qui se déplacent
00:52:58 à peu près à plus de 20 km de chez eux ces dernières années,
00:53:00 on les accuse eux aussi d'une empreinte carbone trop forte.
00:53:02 Et résultat, on va importer du lait en poudre
00:53:04 et de l'agneau venu de Nouvelle-Zélande.
00:53:07 Mais moi, il faut qu'on m'explique la logique de ce...
00:53:09 même sur le terrain écologique, de ce système.
00:53:12 - Dernière question en 30 secondes, Charlotte Derniela.
00:53:14 Est-ce qu'on a quand même une marge de manœuvre
00:53:16 pour en changer rapidement la situation des agriculteurs ?
00:53:19 Là, franchement, apparemment, non.
00:53:21 - La marge de manœuvre, on a bien compris
00:53:23 qu'il y a la question du rapport à l'Union européenne,
00:53:25 de la Commission européenne et le rapport des normes françaises.
00:53:27 Mais il y a aussi cette question que vous évoquiez tout à l'heure,
00:53:29 qu'Éric Zemmour évoquait avec vous,
00:53:31 de la surtransposition des normes.
00:53:33 En effet, et là, on comprend très bien
00:53:35 sur cette question de la surtransposition.
00:53:37 Les agriculteurs français, ils ont un marché mondial
00:53:40 qui est très défavorable.
00:53:42 Et la France, dans le marché unique européen,
00:53:44 les rend encore moins compétitifs,
00:53:47 même à l'intérieur du marché unique.
00:53:49 Et on comprend sur ces terrains-là,
00:53:51 c'est un peu la réponse à Marc tout à l'heure,
00:53:53 que le politique, il est obligé...
00:53:55 La question du glyphosate ou de chauffer des cerfs en hiver,
00:53:57 elle ne se pose pas en soi, aux politiques.
00:54:01 Je comprends bien qu'il y ait une question qui se pose en soi.
00:54:03 Est-ce que c'est bon ou mauvais ?
00:54:05 Et à quelle dose c'est bon ou mauvais ?
00:54:07 Mais quand vous avez aussi, quand vous êtes responsable politique,
00:54:10 une réalité de l'usage de ces phytosanitaires,
00:54:13 de la dose, etc.,
00:54:15 c'est cette réalité qui n'existe pas aujourd'hui,
00:54:17 et qui pèse non seulement sur les agriculteurs européens,
00:54:20 et encore plus sur les agriculteurs français.
00:54:22 - Rapidement, réaction Guillaume et Marc,
00:54:24 et on termine avec un sujet capital, avec vos mains dessus.
00:54:27 - Non mais c'est très bien résumé,
00:54:28 c'est même pas la triple peine, c'est la quadruple qu'intuple peine.
00:54:31 C'est-à-dire qu'à l'arrivée, on a plus de CO2,
00:54:33 à l'arrivée, on a plus de malbouffe,
00:54:35 à l'arrivée, on baisse même pas les prix,
00:54:37 on va les augmenter d'ailleurs,
00:54:39 et à l'arrivée, on va créer en plus des famines dans le monde.
00:54:42 Non mais c'est la totale.
00:54:44 - Moi je nuancerais sur les famines dans le monde,
00:54:46 c'est parce qu'on a fait en sorte qu'en Afrique,
00:54:48 on cultive des céréales, du maïs, et on supprime le manioc,
00:54:53 c'est-à-dire tout ce qui était l'élément naturel
00:54:56 qui permettait à ce peuple de se nourrir,
00:54:59 on a balayé tout ça pour les obliger à vivre comme nous,
00:55:02 et après on dit ça fonctionne pas.
00:55:04 Vous voyez, là on est dans une folie totale.
00:55:06 - On suivra l'avancée avec les agriculteurs,
00:55:09 les annonces de Gabriel Attal demain,
00:55:11 on suivra tout ça, si Paris est bloqué,
00:55:13 il faut arriver jusqu'au blocage de la capitale,
00:55:15 à la violence qui est complètement maîtrisée et contenue.
00:55:18 Dernier sujet, Mathieu Bocoté,
00:55:20 Bernard Caraillon, maire de Lavore,
00:55:23 avec d'autres maires LR,
00:55:25 a décidé de sonner l'alarme contre la répartition
00:55:28 de migrants à la grandeur du territoire national.
00:55:31 Il met la France en garde,
00:55:33 cette répartition ne sera pas sans conséquences graves.
00:55:36 Faut-il y voir le début d'une révolte des maires
00:55:39 contre la transition démographique planifiée ?
00:55:42 - Ce qui est intéressant d'abord,
00:55:44 c'est de voir la réaction de Caraillon dans son texte,
00:55:46 où il dit, voilà ce qui se passe,
00:55:48 on a l'État aujourd'hui qui planifie
00:55:50 la répartition des migrants,
00:55:52 on sait que l'Europe fait la même chose, soit dit en passant,
00:55:55 donc on nous impose d'en haut, sur nos territoires,
00:55:57 on connaît l'expression qui existe dans la culture populaire,
00:56:00 les territoires préservés,
00:56:02 ça c'est des territoires qui n'ont pas encore été frappés
00:56:04 par l'immigration massive.
00:56:06 Il dit, nous, maires, nous allons devoir gérer
00:56:09 cette répartition forcée, autoritaire et brutale.
00:56:12 Et il dit, est-ce que nous sommes obligés
00:56:15 de participer à ça ?
00:56:17 Est-ce que nous sommes obligés de collaborer à cette entreprise
00:56:20 qui consiste à finalement participer
00:56:23 à une forme d'ingénierie sociale
00:56:25 qui aura des conséquences brutales sur nos communautés ?
00:56:27 Et il se pose la question, il dit,
00:56:29 si jamais il y a une montée des tensions dans nos communautés,
00:56:31 si on n'a pas les capacités d'accueillir tous ces gens,
00:56:34 sachez, messieurs les maires, messieurs, mesdames les maires,
00:56:37 c'est vous qui allez être accusés les premiers
00:56:40 de ne pas participer à l'œuvre du vivre ensemble diversitaire.
00:56:43 Ça, ce sont mes mots, si on n'est pas d'ici, on s'entend.
00:56:45 Il nous dit, avec beaucoup de sagesse en la matière,
00:56:50 il dit, on veut protéger nos communautés.
00:56:53 On veut protéger nos communautés,
00:56:55 mais si on le fait, est-ce qu'on va nous punir ?
00:56:57 Est-ce qu'on va nous punir ? C'est une vraie question.
00:56:59 Est-ce qu'il va y avoir une pièce, soit nous, personnellement,
00:57:01 ou surtout la ville, la ville qui refuse de participer à cette œuvre,
00:57:03 ou la municipalité, est-ce qu'elle va finalement
00:57:06 être une forme de pénalité financière ou autre ?
00:57:09 Alors, que nous dit ? Et lui, il se présente comme le gardien.
00:57:12 Puis c'est une lettre qui est applaudie par plusieurs.
00:57:15 Donc, il se présente comme le gardien, en ce moment,
00:57:17 finalement, de l'intégrité de ses communautés.
00:57:19 Et Carayon, c'est un gaulliste, en passant.
00:57:21 Et là, on assiste à une forme de renversement.
00:57:23 Les maires se présentent aujourd'hui, dans sa logique,
00:57:26 comme les défenseurs de l'identité nationale
00:57:28 contre l'État qui la détruirait.
00:57:31 C'est une forme de renversement.
00:57:33 Normalement, un gaulliste, ça dit l'État va nous protéger de tout.
00:57:35 Les maires, c'est presque secondaire.
00:57:37 Là, renversement, il dit finalement,
00:57:39 on est dans une logique communautariste qui ne dit pas son nom.
00:57:41 Une forme de consentement communautariste,
00:57:43 mais je ne lui reproche pas.
00:57:45 Lui, il se dit, finalement, c'est perdu, l'État joue contre nous.
00:57:47 Le régime joue contre nous.
00:57:49 Le régime a décidé de nous imposer sa transition démographique.
00:57:52 Donc, nous, qu'est-ce qu'on va faire ?
00:57:54 On va chercher à protéger les nôtres, protéger.
00:57:56 Donc, il va y avoir des espèces de poches de résistance
00:57:58 sur le territoire national.
00:58:00 Ces poches ne seront pas nombreuses.
00:58:02 Et ce sont les maires qui deviennent les gardiens
00:58:04 de la sécurité nationale.
00:58:06 Donc, la France se sauve par le bas plutôt que par le haut là-dedans.
00:58:09 Je note, soit dit en passant, pour la petite histoire,
00:58:11 qu'aux États-Unis, en même temps, en ce moment, au Texas,
00:58:14 il y a une lutte qui est ouverte entre les États,
00:58:16 notamment le Texas, mais plusieurs autres États,
00:58:18 et Washington et l'État fédéral,
00:58:20 pour savoir si les États peuvent eux-mêmes assurer
00:58:22 leur défense contre les clandestins.
00:58:24 Et Ottawa, pardonnez-moi, Washington dit,
00:58:28 non, non, non, vous devez participer à l'œuvre commune.
00:58:31 Et les États disent, nous, on défend notre monde,
00:58:33 on est désolé, et le pouvoir fédéral,
00:58:35 qui ne comprend rien à notre réalité,
00:58:37 qu'il reste chez lui, malgré les tribunaux.
00:58:39 Donc, c'est finalement la même situation qui se présente partout.
00:58:42 Les communautés locales cherchent à se défendre
00:58:44 devant l'immigration massive, la transition démographique planifiée.
00:58:47 Et devant cela, finalement, c'est au petit niveau
00:58:49 que se défend la nation.
00:58:51 - Ici, ça va être difficile. Est-ce que, justement,
00:58:53 cet appel a la moindre chance d'aboutir?
00:58:55 - Non. (rires)
00:58:57 Pour une raison simple, parce que je pense
00:58:59 qu'il faut retourner la question. On est rendu...
00:59:01 Quel est le moment politique qui est le nôtre en ce moment?
00:59:03 On peut insister sur ça.
00:59:05 Comme dirait Finkielkraut, il faut être...
00:59:07 Quelle heure est-il? Quelle heure exacte est-il?
00:59:09 Eh bien, l'heure, en ce moment, c'est à la répression des dissidents.
00:59:13 Il y a une radicalisation autoritaire du régime, qu'on le voit.
00:59:16 Donc, qu'est-ce qui va se passer si une ville refuse de participer à tout ça?
00:59:19 Pénalisation de la ville, pénalisation financière des villes,
00:59:22 peut-être poursuite contre le maire.
00:59:24 C'est pas inimaginable.
00:59:26 Interdiction des manifestations
00:59:28 contre l'installation de centres de migrants.
00:59:31 On l'a déjà vu en plusieurs endroits.
00:59:33 Et ça pourrait aller plus loin.
00:59:35 Censure de ceux qui tiennent les discours
00:59:37 contre l'implantation de tels centres.
00:59:39 Donc, qu'est-ce qu'on voit avec ça?
00:59:41 C'est qu'on a une dynamique de fragmentation
00:59:43 territoriale et identitaire qui était visible depuis longtemps
00:59:47 et qui se concrétise aujourd'hui.
00:59:49 Et ce qu'on peut redouter, hélas,
00:59:51 c'est qu'elle soit rendue au moment où elle est inarrêtable.
00:59:53 Et que fait le pouvoir dans ces moments-là?
00:59:55 Il entend casser les derniers dissidents
00:59:57 qui ne veulent pas répéter absolument
00:59:59 que la diversité est une richesse.
01:00:01 - Le peuple est-il muselé?
01:00:03 - On travaille fort à le museler.
01:00:05 - Je sais que vous enlevez le point d'interrogation.
01:00:07 Excellente suite de programme.
01:00:09 L'heure des fonds 2.
01:00:11 Merci.

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