Trois communes de l'Hérault ont officiellement fait acte de candidature pour tester l'uniforme à l'école. Parmi elles, la commune de Pérols, dans la métropole de Montpellier. La commune avait fait part de sa candidature directement au ministre de l'éducation nationale lors de sa venue dans l'Hérault. Jean-Pierre Rico avait dîné avec Gabriel Attal le 17 novembre dernier. L'expérience sera donc lancé à la rentrée de septembre et va concerner 800 élèves.
00:00 - Entendu, sûrement, trois communes de l'Hérault ont officiellement fait acte de candidature pour tester l'uniforme à l'école.
00:05 Il y a Bézier, il y a La Grande Motte et il y a Pérol. C'est pour ça qu'on va recevoir dans un instant Jean-Pierre Ricot, le maire de Pérol.
00:10 Mais d'abord, on vous pose la question, parce que vous êtes peut-être pour, vous êtes plutôt contre, je ne sais pas, en tout cas, le port de l'uniforme à l'école.
00:17 Vous en pensez quoi ? Alors vous allez pouvoir prendre la parole là tout de suite aux 04, 67, 58, 6000, justement, pour nous dire.
00:22 On a vu que tout à l'heure, il n'y avait pas photo au niveau des résultats, Guillaume.
00:24 - Oui, il n'y a toujours pas photo, l'écart est même en train de s'agrandir, puisque vous êtes 78% à dire que vous êtes pour, contre, à dire, vous êtes, je vais y arriver,
00:34 78%, vous êtes pour, contre, 22% à dire que vous êtes contre. En fait, ce n'est pas la première fois qu'on vous pose la question, mais c'est toujours à peu près la même chose.
00:41 Vous êtes une grosse majorité à vous prononcer en faveur de cette réforme et vous êtes 345 à avoir voté ce matin, ce qui n'est pas mal.
00:48 - 04, 67, 58, 6000, prenez la parole ce matin.
00:52 - Bonjour Jean-Pierre Ricot. - Bonjour.
00:54 - Pérol, votre commune était candidate dès le départ, quand vous avez vu que cette affaire était de nouveau dans les tuyaux, parce qu'on en parle depuis longtemps,
01:01 mais là, on est vraiment rentré dans une phase active, là, maintenant. Dès le début, vous vous êtes dit "bon, con, on y va ?"
01:05 - Alors, c'est même un peu avant de rentrer dans les tuyaux qu'on vous dit, puisque j'ai eu l'occasion d'avoir un dîner de travail avec Gabriel Attal,
01:12 qui était ministre de la Culture, c'était tout début décembre. Il a évoqué ce sujet, j'ai fait immédiatement acte de candidature.
01:18 - Dîner de travail avec Gabriel Attal, le café à la terrasse avec Emmanuel Macron, vous avez l'habitude de ce genre de rendez-vous Jean-Pierre Ricot ?
01:27 - A priori, oui, moi ça me plaît bien, ça met un exergue Pérol aussi, je pense que je suis un élu local un peu normal, et donc j'ai effectivement des visites sympathiques.
01:40 - Alors, pourquoi vous étiez pour expérimenter, parce que pour l'instant, ça reste au stade de l'expérimentation, pourquoi vous étiez pour un Pérol ?
01:47 Qu'est-ce que vous, Calimpéré, vous y trouvez dans le fait de remettre l'uniforme à l'école ? Alors, c'est pas tout à fait un uniforme, on va détailler, mais quasiment.
01:56 - Ecoutez, moi, à partir du moment où l'idée a été prononcée, j'y sous-suis immédiatement, sans trop même réfléchir.
02:03 - Mais il y a des règles, quand même, j'imagine. - Et votre sondage que vous faites montre qu'effectivement, c'est quelque chose qui a l'air de plaire.
02:09 - Oui, mais pourquoi ? Pourquoi, vous, ça vous a plu ?
02:11 - La première des raisons, certainement, c'est faire en sorte qu'on efface un peu les inégalités, en tout cas les inégalités sociales entre les uns et les autres.
02:17 On fera plus la différence entre celui qui a un jean à 20 euros et celui qui a un jean à 300 euros, par exemple.
02:23 - Ces facteurs d'inégalité sociale, le vêtement ?
02:26 - Ben, c'est également un début, un peu la tradition, un début d'année scolaire, les parents vont vêtir de neuf les enfants,
02:35 et c'est une dépense relativement importante, donc là, ça permet également de contribuer financièrement à l'effort des familles pour leur entrée scolaire.
02:44 - Alors, ça va être une dépense importante pour l'État et les collectivités locales, puisque, en fait, normalement, ça ne va rien coûter aux familles,
02:50 mais est-ce qu'il n'y avait pas d'autres priorités ? Est-ce qu'il n'y avait pas plus urgence que ça ?
02:53 - Avec quelle urgence, vous voyez ?
02:57 - Non, au sein même du dossier éducation nationale. C'est ce que certains disent aujourd'hui.
03:02 - C'est bien gentil, l'uniforme à l'école. - Oui, a priori, mais il y avait peut-être plus essentiel que cette réforme-là, dans un premier temps.
03:10 - Alors, moi, je n'ai pas le sentiment, en fait, moi, je suis marde d'une tête commune,
03:13 donc je n'ai pas le sentiment d'avoir des problèmes majeurs sur mes établissements et sur l'éducation nationale.
03:18 Au contraire, ça fonctionne bien.
03:20 Moi, pour vous donner un chiffre rapide, je consacre 30% du budget à la petite enfance, à l'enfance et à la jeunesse,
03:26 et on a des relations tout à fait apaisées avec l'ensemble de la communauté éducative, avec les familles,
03:33 des services qui sont offerts aux populations.
03:35 Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait d'autres priorités, en tout cas à l'échelle de ma commune.
03:41 - Alors, sur un point de vue, un plan strictement financier, Jean-Pierre Ricoffre,
03:46 il faut rappeler effectivement que normalement, ce n'est pas censé coûter le moindre centime ou le moindre euro aux familles, aux parents.
03:53 C'est entièrement financé et par l'État pour moitié, et par la commune pour l'autre.
03:59 C'est un équipement qui représente à peu près 200 euros par élève, c'est ça ?
04:04 - L'ensemble de l'équipement, puisque des tests ont été faits par le ministère de la Culture auprès de Fassoignier,
04:09 et le kit complet pour un enfant coûterait 200 euros.
04:14 Donc 100 euros à la charge de la commune et 100 euros à la charge de l'État, donc zéro pour les familles.
04:18 - Et vous avez fait votre calcul, j'imagine, à Pérole, ça va vous coûter combien ?
04:21 - Ça fait 80 000 euros par an.
04:23 - Vous considérez que c'est une dépense qui est raisonnable ?
04:26 - Je l'ai inscrite dans mon budget.
04:29 - Au détriment d'autre chose ?
04:31 - Pas forcément, mais on priorise certains nombre de choses.
04:36 - On va s'interrompre une petite minute, parce que c'est une affaire, c'est une question qui vous intéresse beaucoup,
04:41 qui provoque beaucoup d'appels aux standards.
04:43 - Ça va vous faire réagir aux 0,4, 0,67, 0,58, 0,6000. On va commencer avec Annie de Montpellier. Bonjour Annie !
04:48 - Oui, bonjour !
04:49 - T'es plutôt pauvre !
04:51 - Moi je suis pauvre, parce que la personne qui vous parle a porté l'uniforme de la 6ème à la 2ème, et avec bonheur.
04:58 Parce que j'étais dans une école privée de Montpellier qui n'existe plus maintenant,
05:02 et dans mon école, il y avait la fille du docteur Ponceillet, qui était riche.
05:06 Et moi j'étais modeste, et pas pauvre, mais modeste.
05:10 Et nous avions toutes la même tenue.
05:12 Et ça, c'était très rassurant pour une petite fille comme moi.
05:16 Et nous étions beaucoup dans mon cas.
05:18 Et donc c'était un joli uniforme, avec du bleu marine et du bleu ciel.
05:21 Je vois pas... Les Anglais portent l'uniforme depuis toujours.
05:25 Ah ben en France, non. Voilà.
05:27 Moi je suis pauvre. C'est l'égalité dans la tenue qui avait pris des proportions complètement démentes maintenant.
05:33 - Ok.
05:34 - Vous voyez des gamins avec des fringues, des... Voilà. Je suis pauvre.
05:37 - Eh ben merci Annie de nous avoir appelés.
05:39 - Ça va bien.
05:40 - Merci beaucoup.
05:41 - Merci Annie. On va aussi écouter Chantal, mais Chantal, pour le coup,
05:43 elle est pas complètement convaincue. Chantal de Montfarier-sur-Lez, bonjour.
05:46 - Bonjour.
05:47 - Bonjour Chantal.
05:48 - D'abord je voudrais dire à Sébastien, c'est pas le sujet,
05:52 mais que Arthur Cazot, il a eu une wild card. Il est pas sorti des qualifications.
05:56 - Voilà. Très bien. Sébastien ?
05:58 - Oui, effectivement. Vous avez raison.
06:00 - Bon, moi j'ai porté l'uniforme...
06:02 - Chantal, tu m'as déguisé.
06:04 - L'uniforme, Chantal.
06:06 - Alors, moi j'ai porté l'uniforme toute mon enfance.
06:10 Enfin, toutes mes classes.
06:13 Dans une école, c'était l'uniforme bleu marine,
06:15 dans l'autre école, c'était l'uniforme gris.
06:18 Eh ben écoutez, moi c'était pas top, ça ne me plaisait absolument pas.
06:22 Et je dois même vous dire que maintenant, j'ai quand même 72 ans,
06:25 donc ça fait longtemps que j'étais à l'école,
06:27 eh ben je porte rarement du bleu marine ou du gris.
06:30 - Ah, ça vous a traumatisé.
06:31 - Ce sont deux couleurs que je ne...
06:34 que je détestais avoir cet uniforme.
06:37 - D'accord.
06:38 - C'était horrible.
06:39 - Ah, pas le fois même, on ne va pas le mettre au fuchsière non plus.
06:42 - Vraiment, je n'ai pas aimé du tout.
06:44 - Bon, mais vous dites que vous n'êtes pas convaincue,
06:46 vous n'êtes pas convaincue par quoi, Chantal ?
06:48 - Ah ben, je ne suis pas convaincue par le fait que mettre l'uniforme,
06:52 ça va enlever les conditions sociales.
06:57 De toute façon, l'uniforme, les gamins, ils l'ont en ce moment.
07:00 Vous allez à l'école, ils ont tous un jean.
07:03 Alors, bien sûr, il y a peut-être des marques,
07:05 mais il ne faut pas croire qu'il y a autant de marques que ça.
07:08 Ce n'est pas vrai.
07:10 Ce n'est pas ostentatoire.
07:14 Moi, mes nièces, elles ont été dans des lycées,
07:18 elles n'ont pas des gros moyens,
07:20 et elles ont été dans des lycées par le fait qu'elles travaillaient bien à Henri IV et tout ça,
07:25 mais elles n'ont jamais été en...
07:28 Elles étaient avec des filles du 16e et tout,
07:30 elles ne se sont jamais senties déphasées par rapport au fait qu'il n'y avait pas d'uniforme.
07:35 - Merci.
07:36 - Je crois que... Non.
07:37 - Merci Chantal.
07:38 Il y a beaucoup d'appels, donc on va essayer de donner la parole à tout le monde.
07:40 - Chantal, puisque vous êtes Tatiana avec Sébastien,
07:42 ils n'ont pas tous un jean, les jeunes.
07:44 Ils ont tous un jogging, surtout.
07:45 C'est un jogging qu'ils portent.
07:46 Je peux vous le dire.
07:47 - Oui.
07:48 - Oui. Nathan, bonjour. Nathan est à Montpellier.