Avant la conférence de presse d'Emmanuel Macron en soirée, écoutez l'interview du secrétaire national du Parti communiste français. Regardez L'invité de RTL du 16 janvier 2024 avec Amandine Bégot.
00:06 RTL 7h44 bienvenue à vous tous qui nous rejoignez.
00:10 Amandine Bégaud vous recevez donc ce matin le secrétaire national du parti communiste français Fabien Roussel.
00:14 Emmanuel Macron doit donc s'adresser aux français ce soir conférence de presse à 20h15.
00:19 Je précise que c'est à suivre en direct sur RTL avec une édition spéciale dès 18h.
00:22 Fabien Roussel très simplement qu'attendez vous du président de la république ?
00:27 Qu'il écoute les français, qu'il réponde à leurs attentes et puis qu'il n'esquive pas, qu'il n'allume pas de contrefeu comme il l'a fait le soir
00:34 après le vote de la loi immigration. Pour changer de sujet il avait pris la défense de Gérard Depardieu.
00:40 C'était un contrefeu ça ?
00:41 On se souvient, bon peut-être que ce soir il va prendre la défense d'Alain Delon, j'en sais rien pour surprendre tout le monde.
00:46 Plus sérieusement
00:49 j'aimerais bien moi qu'il réponde aux attentes de nos concitoyens.
00:53 Il a mis en place un gouvernement de privilégiés pour les privilégiés et bien moi j'aimerais bien qu'il se mette enfin à s'attaquer
01:00 à la défense du pouvoir d'achat des français et qu'il
01:04 décide enfin de se dire que la vie chère, le pouvoir d'achat, les bas salaires,
01:08 c'est la préoccupation de nos concitoyens depuis plusieurs mois. C'est en tête de tous les instituts de sondage.
01:14 C'est la priorité des priorités, rendre leur argent à nos concitoyens et d'abord à ceux qui travaillent, qui travaillent durement
01:21 et qui ne voient pas leur fiche de paie évoluer.
01:23 - Ceux qui travaillent, ceux qui se lèvent le matin, ça ce sont les mots de Gabriel Attal, à peine nommé Premier ministre, il a dit
01:29 vouloir en faire sa priorité.
01:31 Ça vous va ça ?
01:33 - Mais c'est des paroles, moi je veux pas d'Alida
01:37 Premier ministre, des paroles, des paroles, des paroles. - Bon alors vous voulez des actes, ok, quoi concrètement ?
01:42 - Très concrètement, ce que nous proposons et c'est ce que je demande à Gabriel Attal.
01:47 Indexer l'ensemble des salaires sur l'inflation. Aujourd'hui seul le SMIC augmente parce qu'il est indexé sur l'inflation
01:53 mais pas les autres salaires. - Sauf que indexé sur l'inflation ça fait
01:57 augmenter les prix tous les économistes ou presque le disent et attendez, j'ai un chiffre à vous donner.
02:02 Ça se passe en Belgique. En Belgique les salaires, on est d'accord, sont indexés sur l'inflation.
02:07 Si on prend l'évolution du pouvoir d'achat sur 20 ans, en Belgique il a progressé de 7% en France
02:12 plus 20% c'est le cabinet Asterès qui donne ces chiffres. - Le cabinet quoi ? - Asterès. - Je vais l'emmener chez moi le cabinet Asterès.
02:19 - Asterès. - C'est un cabinet sérieux, je vous balance pas des chiffres juste pour...
02:25 - Oui, il va venir voir comment vivent les gens avec les fiches de paye que je reçois. J'ai lancé, vous l'avez su,
02:30 une opération vérité sur les salaires pour pouvoir porter toutes ces fiches de paye
02:34 au premier ministre à qui j'ai demandé rendez-vous. Je reçois des dizaines et des dizaines
02:38 de fiches de paye d'hommes, de femmes, beaucoup de femmes qui vivent depuis
02:42 20 ans, 30 ans dans la même profession avec des fiches de paye qui sont à
02:47 1450, 1500, 1550 euros net par mois avec des témoignages
02:52 édifiants. Cette dame qui me dit "heureusement que j'ai ma fille qui est à mes côtés pour m'aider financièrement parce qu'elle travaille".
02:58 Enfin la réalité des salaires dans notre pays c'est qu'ils sont extrêmement bas, c'est la smicardisation de la France.
03:05 17% de nos concitoyens survivent aux smics. Il faut réparer... - Donc indexer les salaires sur l'impression, c'est ça la solution.
03:10 - Et moi qui vis à côté de la Belgique, ma circonscription touche la Belgique, à Saint-Amant-les-Eaux,
03:16 et bien je rencontre des salariés qui vont travailler en Belgique, un
03:20 cariste qui travaille dans les entrepôts, il perçoit un salaire de 2500 euros en Belgique,
03:25 quand ici ils sont entre 1500 et 1600. La réalité de la France des petits salaires, c'est une petite France qui est tirée par le bas.
03:32 Moi je veux reconstruire une France ambitieuse, capable de relever les défis avec des salaires correspondant à l'ancienneté,
03:39 à la compétence, à la pénibilité, et que tous les salaires progressent en fonction de l'inflation
03:44 parce que les prix ne reviendront pas à leur niveau d'avant. Et c'est pour ça que je propose cette indexation, mais je propose d'autres choses.
03:51 - Alors quoi ?
03:52 - Je propose aussi, et ça aidera les chefs d'entreprise, de diviser par trois la facture d'électricité,
03:58 parce que l'électricité, rien qu'en 2023, elle a augmenté de 30%. - La facture de qui ? De tout le monde ?
04:03 - La facture des entreprises, des ménages, des familles, la vôtre, la mienne, ceux qui nous écoutent, et la facture des services publics des communes.
04:11 - Mais on fait ça avec quel argent ? On a une dette qui dépasse les 3000 milliards d'euros, on fait ça comment ?
04:16 - Sur l'électricité, c'est... Nous produisons, nous, nous, avec nos ingénieurs, nos énergéticiens,
04:25 nous produisons l'électricité dont la France a besoin, grâce à nos centrales nucléaires, grâce à nos éoliennes, grâce à nos barrages hydrauliques.
04:32 L'électricité la plus décarbonée d'Europe, normalement la moins chère d'Europe, sauf que cette facture d'électricité,
04:39 elle est indexée sur le marché européen de l'énergie, sur le gaz, et c'est ça qui fait qu'aujourd'hui...
04:44 - Donc il faut sortir de ce système-là ?
04:45 - Les patrons sont les premiers à me le dire ! Ce qui a augmenté le plus aujourd'hui, c'est pas les charges, comme ils disent,
04:51 c'est l'électricité, baisser les factures d'électricité, c'est rendre du pouvoir d'achat aux Français, c'est aider les entreprises,
04:58 c'est réindustrialiser la France, c'est créer des emplois...
05:01 - Donc vous demandez au Président de renoncer aux 10% d'augmentation, par exemple, qui sont prévues pour le 1er février ?
05:05 - Mais bien sûr, M. le Maire est obnubilé par une chose, c'est d'ailleurs ce que vous avez dit, la dette, la dette, la dette...
05:10 - Mais enfin c'est un problème, quand même !
05:11 - Il faut aller chercher des sous, il faut aller chercher...
05:13 - C'est pas un problème la dette ? 3000 milliards d'euros ?
05:15 - Mais... Bah je vais vous faire... Je vais vous dire une chose...
05:17 - Un ménage qui est endetté, c'est un problème, j'imagine qu'un pays endetté...
05:20 - Un ménage et une nation, ça n'a rien à voir.
05:23 Une nation n'a pas de fin de vie, un ménage si on meurt à la fin, et donc forcément on laisse une dette.
05:29 Mais pas un pays... Nous avons aujourd'hui...
05:31 - Mais si on ne nous prête plus un jour ?
05:32 - Mais écoutez, lisez l'excellent livre d'Éric Boquet, sénateur sur la dette.
05:36 Nous avons une dette de 3000 milliards d'euros.
05:40 Si, par magie, nous réussissions à avoir un solde positif sur notre budget,
05:49 et à gagner 10 milliards d'euros pour rembourser la dette,
05:52 et que nous nous fixions l'objectif de faire ça jusqu'à ce qu'on l'ait remboursée.
05:58 Mais il nous faut combien de siècles ?
06:00 Il nous faut 300 ans pour pouvoir financer la dette !
06:02 - Donc on laisse tomber ? Donc on oublie ?
06:04 - 300 ans pour rembourser la dette !
06:06 Si on veut s'attaquer à la dette, nous avons une proposition que nous porterons aux élections européennes avec Léon Desfontaines.
06:11 C'est de demander à ce que la BCE efface déjà la dette qui correspond à la sienne,
06:17 la dette publique de la Banque Centrale Européenne.
06:19 Elle doit être effacée pour tous les pays de l'Union Européenne, pour nous permettre de repartir de l'avant.
06:25 Nous demandons à ce que la Banque Centrale Européenne finance à des taux zéros, voire négatifs,
06:30 les investissements dans la transition écologique, dans l'investissement dans l'école, l'hôpital,
06:35 les services publics, au lieu de prêter de l'argent aux marchés financiers qui les prêtent ensuite aux États,
06:40 avec des taux d'intérêt qui nous étranglent.
06:42 Vous voyez quand je parle comme ça ?
06:44 Je parle autant pour défendre les services publics que pour défendre ceux qui veulent investir dans notre pays et ouvrir des entreprises.
06:50 - Fabien Roussel, Emmanuel Macron va aussi sans doute devoir répondre à la polémique autour d'Amélie Oudéa Castérin,
06:56 la nouvelle ministre de l'Éducation Nationale.
06:58 Elle a dit hier "il est temps de clore ce dossier, de clore le chapitre des attaques personnelles".
07:02 Qu'est-ce que vous nous dites ce matin ? On passe à autre chose ?
07:04 - D'abord c'est elle qui l'a ouvert le dossier, c'est pas nous.
07:07 - Mais qu'est-ce qui vous pose problème ?
07:09 - Faut pas pousser le bouchon quand même !
07:11 - On passe à autre chose ?
07:12 - C'est quand même elle qui a raconté des carabistouilles, qui a menti en disant "j'ai mis mes enfants dans le privé"
07:18 parce qu'il y avait trop de profs absents.
07:19 Déjà, elle est ministre, elle est ministre, pas que de maintenant, elle dit ça devant l'ancien ministre de l'Éducation Nationale.
07:26 - Mais qu'est-ce qui vous pose problème ? Qu'elle ait choisi le privé ou pas ?
07:28 - Genre, en fait, ils ont rien fait pour les profs absents.
07:32 - Ce qui vous pose problème c'est quoi ? Qu'elle ait choisi le privé ?
07:34 - Ce qui vous pose problème, c'est qu'elle a menti.
07:37 - C'est une maladresse, plus qu'un mensonge.
07:39 - Mais qu'elle s'excuse, qu'elle présente des excuses publiques à l'ensemble de la profession.
07:45 Elle les a méprisées, qu'elle s'excuse de un, de deux, qu'elle s'engage.
07:50 Qu'elle s'engage justement à ce que, rapidement, il n'y ait plus aucun prof qui ne soit pas remplacé.
07:56 Nous faisons la proposition, nous, par exemple, de créer tout de suite les conditions d'embaucher 10 000 enseignants
08:03 pour, justement, remplacer ceux qui sont absents.
08:06 Il y a 15 millions d'heures supplémentaires qui ne sont pas sans profs aujourd'hui.
08:10 - Si elle s'excuse, elle peut rester ?
08:12 - 10 000 profs embauchés sous statut, c'est la possibilité de réparer ce mal.
08:17 Et bien, qu'elle s'engage tout de suite, qu'elle s'excuse et qu'elle leur dit "voilà, j'ai entendu le message, on va réparer l'école publique".
08:23 - Et dans ces conditions, elle peut rester ? Vous ne demandez pas sa démission ?
08:25 - Bien sûr, qu'elle change, qu'elle s'excuse.
08:28 - Hier, sur les réseaux sociaux, vous demandiez sa démission, non ?
08:30 - En fait, ce que je souhaite, c'est qu'elle réponde aux besoins des enseignants, des enfants.
08:36 Nous voulons faire, nous, de la jeunesse, une grande cause nationale.
08:40 Ça veut dire qu'il y a des mesures fortes à prendre.
08:42 Le revenu étudiant, l'embauche de 10 000 profs tout de suite, 90 000 sur 5 ans,
08:48 pour faire en sorte que chaque enfant ne soit pas dans des classes surchargées,
08:52 que les profs soient remplacés et que les enseignants soient respectés,