"Blue Monday", le jour le plus déprimant de l'année, vraiment ?

  • il y a 4 mois
Depuis 2005, le jour supposé être le plus déprimant de l'année, soit le 3e lundi de janvier, est appelé "Blue Monday". Derrière cette formule publicitaire se cachent de vraies souffrances.
Températures glaciales, fin des fêtes et des vacances, soleil capricieux... Les particularités du mois de janvier sont loin d'être attrayantes et peuvent abattre le moral. De ce sentiment de marasme généralisé, Sky Travel s'en est emparé en 2005 pour une campagne publicitaire. En est resté le "Blue Monday", soit "lundi bleu ou lundi déprimé", qui serait le jour le plus déprimant de l'année et tombe le troisième lundi de janvier.

"La dépression peut toucher n'importe qui, n'importe quand", prévient très vite Hugo Baup, psychiatre. Un rappel nécessaire quand on sait qu'il n'y a encore pas si longtemps, en 2018, un tiers des Français ne considérait pas la dépression comme une maladie. Pourtant c'en est véritablement une, avec des causes et des symptômes psychiques comme physiques bien identifiés. Et elle ne touche pas moins d'un Français sur 5, soit 15 à 20 % de la population selon l'Inserm, ce qui représente tout de même 13 millions de personnes .

Fatigue, lassitude, perte ou plus fort appétit, libido éteinte, absence du plaisir (anhédonie)... Sont autant de symptômes de longue durée dont Manon peut témoigner. "Tout devient une montagne, confie-t-elle. Même sortir du lit m'était insurmontable, se souvient la jeune femme. J'ai vraiment traversé un long tunnel sans lumière."

Comme d'autres avant elle, la Marseillaise a poussé la porte du cabinet d'un psychiatre, après avoir été orientée par son médecin traitant, qui avait pris soin d'éliminer les problèmes de tyroïde, ménopause et autres pathologies aux syndromes similaires à ceux de la dépression.

Moins tabou
"Aujourd'hui, la santé mentale est moins tabou, constate Hugo Baup. Elle est mieux traitée dans les médias, les séries... Créant un sentiment d'appartenance à un groupe." On en parle ainsi désormais plus facilement, sans pour autant s'épargner des remarques maladroites de l'entourage, faute de bien connaitre le sujet, qui minimise le mal-être. Comme toutes les maladies, la dépression n’est pas une question de volonté.

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