Serge Gainsbourg - Interview de Françoise Hardy - 1985 - partie 1/3 - Vidéo Dailymotion

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00:00 Serge, votre disque s'intitule "Love on the beat" et vous ne cessez, j'ai cru remarquer,

00:06 de parler de sexe dans vos interviews.

00:08 Est-ce que vous pensez que vous pouvez attirer ainsi l'attention des gens en les chatouillant

00:14 là où ça les démange le plus ou est-ce parce que c'est là que ça vous démange

00:17 le plus vous-même ?

00:18 - Oui, ça les morpion, aux sourcils, tout ça.

00:23 Rien ne me démange, voyons.

00:26 - Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça devient aussi obsessionnel subitement ?

00:29 - Ça l'a toujours été.

00:30 - Ça l'a toujours été.

00:31 Oui, mais là, vraiment, c'est difficile d'aller plus loin.

00:34 - Ah ?

00:35 - Oui, je trouve.

00:36 - Ah oui, tiens, non.

00:37 Quand j'ai écrit "Je suis venu te dire que je m'en vais", tu dis "Caca", la fille

00:43 qui fait pipi, caca.

00:44 - Oui, non, mais je veux dire...

00:45 - On a dit...

00:46 Est-ce qu'il peut aller plus loin ? Il ne pourra pas.

00:47 - Je ne sais pas, mais les autres parlent d'autre chose.

00:56 Il n'y a que vous qui parliez de ça comme ça.

00:58 - Oui, mais je...

00:59 Disons, je suis un professionnel, je déteste les amateurs, et même surtout sur le plan

01:07 horizontal, je n'aime pas l'amateurisme.

01:10 Autant, autant, quand on a des contacts, autant que les contacts soient flagrants et ne soient

01:16 pas...

01:17 Soient partagés, c'est ça.

01:18 Partagés, c'est-à-dire...

01:19 Je ne sais pas si...

01:31 On ne joue pas au squash quand on fait l'amour, on joue au ping-pong, au tennis ou...

01:39 - Mais pourquoi éprouver le besoin d'en parler autant ?

01:41 - Moi, je pensais, si vous voulez, que trop de deux n'égale pas assez de deux et qu'à

01:51 partir du moment où...

01:52 - C'est ça, du mathématique.

01:53 - Oui, à partir du moment où vous vous faites passer vraiment pour un superman, tant dans

01:58 votre visque que dans vos interviews, c'était peut-être parce que ça ne fonctionne pas

02:03 autant que vous voudriez sur ce plan-là.

02:05 - Tiens donc !

02:06 Parce que la fille, elle fait miaou, miaou dans le rubis.

02:10 - Les gens pour qui ça fonctionne vraiment n'en parlent jamais, j'ai cru remarquer.

02:13 - Bordel !

02:14 - Je suis méchante, mais il le faut, il le faut.

02:21 - Mais je ne fais pas...

02:23 Ce n'est pas un tableau de chasse que je...

02:26 - Ah, quand même, vous donnez une image de vous assez flatteuse, je trouve.

02:32 - J'ai fait un parcours du combattant, qui n'était pas...

02:36 J'ai eu quelques loups qui n'étaient pas vains.

02:42 J'ai eu des...

02:43 Des tas, des filles abjectes, mais j'ai eu des filles sublimes.

02:48 - Vous les avez eues ou elles vous ont eues ?

02:52 - Oh, la pire fille de l'histoire !

02:55 Certaines m'ont eues, mais elles m'ont eues sur le plan physique.

03:02 - De quoi voulez-vous parler dans une chanson bordel ?

03:06 De politique ?

03:07 Les hommes politiques, ils font des lyriques, c'est nul.

03:11 Vous n'avez pas besoin de mettre de la musique là-dessus.

03:13 Ou vous mettez la marseillaise, et c'est nul.

03:17 Moi, je chiate mes lyriques, et j'ai besoin, parce que je ne suis pas un poète majeur.

03:25 Je...

03:26 Parfois, je...

03:27 - Quelques fois vous l'êtes, je trouve.

03:29 - Je fleure...

03:30 Je fleure...

03:31 - Les deux souchics, c'est pas mal.

03:33 - Ah, OK.

03:34 Les deux souchics, c'est pas mal, oui.

03:37 Mais j'ai besoin d'un support musical.

03:40 Et je ne veux pas emmerder les gamins et les gamines avec des propos autres que la promiscuité des deux sexes.

03:49 Ou du msf, en dernier.

03:53 - Vous ne voulez pas, mais vous le faites quand même.

03:56 - Quels sont les autres plans ?

04:03 Quels sont les autres plans sur le vinyle ?

04:06 - Mais vous parlez...

04:07 Il y a beaucoup de vos chansons qui traitent de...

04:09 Enfin, qui traitent de...

04:10 - De quoi ?

04:11 - Non, non, qui sont des chansons extrêmement sentimentales.

04:14 Les deux souchics que j'évoquais, c'est une chanson sur la pudeur qui est absolument merveilleuse.

04:18 - Ah, oui ?

04:19 - Et je trouve ça beaucoup moins emmerdant, de mon point de vue.

04:22 Pour mon goût, je pense qu'il y aura pas mal de gens jeunes qui seront de mon avis que, par exemple, le "On the beat".

04:28 - Ça veut dire que vous êtes une malbaisée, voilà.

04:31 - Ça va bien pour moi jusqu'ici.

04:33 - Non, non, non, non.

04:35 Non, mais pas charié, quand même.

04:37 Je le dis joliment.

04:39 - Oui.

04:40 - Je ne suis pas graveleux.

04:42 J'essaie de trouver des formules...

04:45 Des formules pseudo-poétiques.

04:49 Pseudo, parce que je ne veux pas la ramener.

04:53 Mais je peux la ramener, si je veux.

Serge Gainsbourg - Interview de Françoise Hardy - 1985 - partie 1/3

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