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  • 12/29/2023

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Sports
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00:00:00 Bonsoir à tous, ça y est, c'est l'heure, salut Samir, salut à tous, bonjour, ça commence à monter
00:00:14 très rapidement, bonjour à tous, les premiers invités sont là, on va récupérer, bonjour à WASS
00:00:20 pour ce grand grand grand moment avec monsieur Ryan Marez pour le live, très heureux de vous
00:00:29 retrouver tous, évidemment, salut à Wassim, salut à Abdellah, on n'a jamais eu autant de monde
00:00:34 aussi rapidement, donc voilà, vous le savez, on a pris un petit peu de retard, je suis désolé,
00:00:39 mais il y avait quelques petites obligations personnelles pour chacun pour commencer ça,
00:00:43 je vais ajouter rapidement celui que vous attendez tous et on va pouvoir commencer le live,
00:00:50 on l'espère, de légende ce soir, on va passer du temps évidemment avec Riyad qui est très très
00:01:00 rare dans les médias, il est souvent demandé, très très souvent demandé, mais voilà, il ne parle
00:01:12 pas beaucoup, donc on va profiter de sa présence ce soir pour parler de foot avec lui, on va parler
00:01:16 de sa carrière, du début de Kemper, de Sarcel aussi, de son arrivée à Leicester, de son arrivée
00:01:23 à Manchester City, de ses trophées, notamment de meilleur joueur, ou ses trophées de Coupe d'Afrique
00:01:31 des Nations, on va suivre ça, j'ai toujours pas Riyad avec nous, je suis ça, il y a beaucoup
00:01:39 beaucoup de demandes, je suis désolé, mais je prendrai que Riyad, donc Riyad Marez va arriver
00:01:45 dans quelques secondes, n'hésitez pas à mettre des questions, j'ai une coupe de cheveux exceptionnelle,
00:01:50 je suis désolé, pas de commentaire, il n'y aura pas de coiffeur tout de suite, et je crois que ce
00:01:55 sera même pas demain, après le début du déconfinement, on va attendre un petit peu,
00:01:59 mais posez vos questions, si vous avez des choses à dire, à demander, je vais essayer de relayer au
00:02:06 maximum, je vous cache pas que ça risque d'être un petit peu difficile, mais voilà, je vais faire
00:02:13 du mieux possible pour pouvoir relayer tout ça, et être avec vous tous, avec Riyad pour ce moment
00:02:19 assez sympa, on va attendre évidemment Riyad Marez pour être là, ça sert à rien d'envoyer des
00:02:26 demandes, je suis désolé, il n'y aura que Riyad ce soir pour le live, bonjour à Wabi, bonjour à Walid,
00:02:33 à Cherchour aussi, un grand grand monsieur des lives, salut à Isamandy, Clément Grenier, il y a
00:02:38 beaucoup de monde, des Z-Foot, les compères de des Z-Foot, Mehdi Lassen, les supporters de
00:02:46 équipe d'Ajiri, les amoureux du foot aussi, tout simplement, qui seront présents pour ce
00:02:50 live, qui va commencer dans quelques instants, dès qu'on aura récupéré Riyad, beaucoup de
00:02:55 monde, juste si Konyé au ping pong, je la note celle là, Mehdi, ping pong, Mehdi Lassen, je te
00:03:04 promets que je vais la poser, on va lui parler de la coupe d'Afrique des Nations, on va lui parler de
00:03:10 son coup franc aussi, évidemment vous y pensez bien, son coup franc contre l'équipe du Nigeria,
00:03:16 et le voilà, l'arrivée de monsieur Riyad Marez, dans quelques secondes, Riyad, il est là mon smile,
00:03:27 ça va ou quoi ? ça va frérot ? tu as gardé la casquette ? confinement, confinement, bon ça va ou quoi ?
00:03:39 ça va et toi ? c'est un maillot d'Algérie ? non c'est un maillot de basket, Boston Celtic, ah oui tu regardes beaucoup les NBA ?
00:03:49 ouais j'aime bien, après je ne vais pas dire que je regarde beaucoup, mais j'aime bien, tu regardes beaucoup de foot ?
00:03:55 moi les NBA, pas trop, je préfère regarder les matchs de foot, je te cache pas, j'ai regardé quand j'étais plus
00:04:00 jeune, mais là aujourd'hui je regarde plus les matchs de foot, beaucoup plus souvent les matchs de foot,
00:04:04 c'est le quotidien et je me régale plus, et puis je n'arrive pas à comprendre toutes les règles au
00:04:08 basket, là c'est dur, tu t'ennuies, tu regardes beaucoup les matchs ? en rentrant j'ai vu,
00:04:21 Médic Lassalle il m'a dit qu'il me connait au ping pong, c'est même pas vrai, ouais il a dit qu'il te connait au ping pong,
00:04:25 je l'ai tapé, c'est vrai ? ouais, il sait quoi c'est qualité lui, il défendait bien, il va jamais attaquer,
00:04:34 même au ping pong il défend, j'ai l'impression qu'on est à Sidi Moussa, il y a tout le monde,
00:04:43 il y a Aïssa qui est là, il y a Médic Lassalle, il est juste là, il a rien dit du tout, il y a juste
00:04:50 la dame qui a dit qu'on était complètement fou, il est là, comment ça va ? ça va et toi frérot ?
00:05:00 tranquille, ça fait plaisir de te voir, merci d'être là, parce que je sais que tu es très très rare,
00:05:05 surtout en cette période là, il faut rester discret,
00:05:16 avec le ramadan en même temps, c'est pas idéal de s'entraîner dans la journée,
00:05:21 je m'entraîne soit avant de manger, soit après, je cours sur le tapis, beaucoup d'exercices,
00:05:28 je sors dehors, je joue beaucoup d'exercices avec ballon, c'est quoi ton programme ? je vais pas dire
00:05:37 ça se perd, mais quand tu ne joues pas pendant deux semaines, trois semaines comme ça au foot,
00:05:42 c'est bizarre, tu fais les mêmes entraînements que tu faisais, tu te rappelles la vidéo
00:05:47 quand tu étais au bled en Algérie, dans le entre-nez de maison, mais tu sais que quand je fais au bled,
00:05:53 je vais tout le temps là bas, normal, mais tu dois avoir les pieds trop durs,
00:05:57 quand tu as 12 ans, 13 ans, tu as mal au début quand tu viens de France, tu connais,
00:06:04 tu as un petit peu mal, après au bout de deux semaines au bled, c'est fini, tes pieds sont prêts.
00:06:10 C'est des souvenirs liés au foot, ce que tu as en Algérie, quand tu y allais,
00:06:17 quand tu allais avec le papa et tout, en Algérie, quand tu étais jeune en vacances ?
00:06:21 Ouais grave, moi j'ai une famille qui joue beaucoup beaucoup au foot,
00:06:25 on joue tous au foot en fait, toute notre famille c'est des amoureux du foot,
00:06:29 en même temps j'ai envie de te dire, 80% des Algériens, ils aiment trop trop le foot,
00:06:34 c'est un pays de football, on n'est pas le Brésil, mais tu vois on est plus petit que le Brésil,
00:06:40 mais voilà ils aiment le foot comme au Brésil, au Brésil c'est le foot, c'est grave.
00:06:46 Tu les vois toi les drapeaux algériens dans tous les stades quand tu vas jouer, tu les repères ?
00:06:52 Mais le pire c'est quoi ? C'est que c'est même pas moi qui les repère maintenant,
00:06:57 c'est mes coéquipiers, ils disent "ah là là encore un drapeau de l'Algérie",
00:07:00 mais ils sont partout ceux là, on a l'échauffement, on est au Shakhtar Donetsk,
00:07:08 tu vois un drapeau de l'Algérie, normal.
00:07:11 Mais qui est-ce qui te chambre avec ça, c'est qui les joueurs qui te chambrent avec ça ?
00:07:16 Les joueurs, les Sterling, les Walker, même Ben tu vois.
00:07:22 Ah même par ceux qui sont, je crois que tu avais dit Benjamin Lévy et la France Fifi.
00:07:27 Ils sont partout.
00:07:30 Sterling il rêve d'être algérien je crois, je l'ai vu sur des vidéos, sur tes stories,
00:07:35 sur ton Instagram, je crois qu'il rêve d'être algérien.
00:07:37 Non tu connais, il a appris quelques mots avec nous.
00:07:40 Il y a Rafik Saifi qui te salue.
00:07:45 Ouais, grand salam à Rafik.
00:07:49 Il y avait DJ Snake aussi.
00:07:51 Grand écoutien.
00:07:52 Ça c'est le total régal lui aussi, il fait partie de ceux qui ont inspiré des mecs comme
00:07:59 toi à jouer au foot, à regarder, à progresser.
00:08:03 Toi quand tu étais petit tu bouffais foot toute la journée ?
00:08:04 Tous les jours, c'était trop.
00:08:07 Les gens ils disaient "Riyad il mange un sandwich vite fait avec son ballon".
00:08:14 Je jouais tous les jours au foot, tous les jours, c'était trop.
00:08:17 Franchement j'avais pas d'autres moyens, il fallait que je perce.
00:08:21 C'est quoi tes premiers souvenirs de foot ?
00:08:29 J'avoue, c'était mon père, la première fois il est parti m'inscrire à Sarcelles.
00:08:33 Je m'en rappelle j'avais 5 ans.
00:08:35 J'avais 5 ans, on est parti s'inscrire à Sarcelles.
00:08:39 Ils nous ont dit "il manque encore Chassi, il faut qu'il vienne à 6 ans".
00:08:44 On a forcé avec le daron.
00:08:48 Après ils nous ont inscrit, je suis reparti voir mes potes, je me suis inscrit à Sarcelles.
00:08:55 Après ils ont dit "ouais il y a un pote à moi il est parti s'inscrire direct".
00:08:58 Son père il l'a pris, il est parti s'inscrire.
00:09:00 Je te jure.
00:09:01 T'habitais loin du Sable ?
00:09:04 Non, mes parents étaient divorcés, mon père il habitait à 1 minute.
00:09:08 Ma mère elle habitait à 7-8 minutes comme ça.
00:09:13 Mais moi je courais de chez ma mère au slad, ça veut dire que je faisais 5 minutes.
00:09:17 T'as vu ce qu'il a dit Aïssa ?
00:09:20 Qu'est-ce que tu serais devenu si t'avais pas fait le foot ?
00:09:23 C'est une question Aïssa ?
00:09:26 Attends, je serais devenu quoi si j'avais pas fait le foot ?
00:09:29 Franchement je sais pas du tout.
00:09:32 Je sais pas.
00:09:34 Mais bon, on saura jamais.
00:09:37 On saura jamais et tant mieux pour tout le monde je crois.
00:09:42 Ouais, Hamdoulah, Hamdoulah.
00:09:43 Pour les supporters de l'Algérie mais pour ceux qui aiment le foot aussi.
00:09:46 Et quand t'étais petit tu jouais toujours de cette façon, le dribble ?
00:09:50 Ouais mais tu sais en France quand t'étais petit,
00:09:53 tu connais, en France quand on était petits ils aimaient bien les mecs rapides, costauds.
00:09:59 Ça veut dire que nous on était des petits robots techniques, maigres.
00:10:05 Bon j'étais grave encore plus maigre que maintenant quand j'étais petit.
00:10:08 T'imagines même pas.
00:10:10 Pas de physique, rien genre.
00:10:14 Tu vois, grave technique mais je me faisais pousser,
00:10:17 même pas pousser des fois, tu vois, genre un peu la main comme ça je partais.
00:10:21 Tu vois ?
00:10:22 Et donc, moi j'ai jamais changé mon jeu, c'était toujours comme ça.
00:10:27 Mais je pense que la France ils ont commencé à changer à partir du moment où
00:10:32 où les Spaniards ils ont commencé à gagner tu vois.
00:10:33 En 2008 ils ont commencé à gagner l'Euro avec des petits joueurs.
00:10:37 Tu vois, Iniesta, David Silva, tu vois les joueurs comme ça ?
00:10:41 Petits, maigres, techniques.
00:10:44 Et Barça de Pep aussi avec Messi, Xavi, Pedro, tu vois ce que je veux dire ?
00:10:50 Donc ça a commencé à changer, la mentalité elle a commencé à changer en France.
00:10:55 Et après comme tu vois, ces années-là c'était à partir de 2008, 2009,
00:11:00 c'est là que j'ai commencé à...
00:11:02 J'avais 17 ans, 18 ans, là j'ai commencé à aller à Quimper,
00:11:04 après au Havre, voilà après tu connais.
00:11:08 Ça t'a jamais découragé ?
00:11:09 Tu t'es jamais dit "oh non j'y arriverai pas parce que physiquement c'est trop dur,
00:11:13 ils veulent que des costauds, ils veulent que des mecs puissants,
00:11:15 ils veulent que des mecs qui vont aller dans l'impact et tout" ?
00:11:17 Parce que ça je suis sûr que tu l'as entendu des milliers de fois.
00:11:21 Non j'avoue c'est vrai, j'ai entendu des...
00:11:24 Ça, comment dire ?
00:11:28 Tu sais, quand je regarde les commentaires en même temps,
00:11:31 j'oublie ce que je veux dire.
00:11:33 Non mais c'est sûr que...
00:11:35 Tu vois, quand t'es petit tu te dis ouais...
00:11:39 Après t'as 13 ans, 14 ans...
00:11:41 C'est vrai qu'à 13 ans, 14 ans je jouais pas dans les équipes 1 tu vois.
00:11:44 J'étais dans les équipes 2, des fois voire 3 même, tu vois.
00:11:48 Mais, il y a un truc que j'avais,
00:11:51 c'est que je jouais tous les jours au foot, tous les jours.
00:11:55 Y'a pas un jour où je jouais pas au foot et j'avais grave, grave, grave confiance en moi.
00:11:59 Tu vois ?
00:12:00 Donc je savais que j'allais...
00:12:05 Comment dire ? J'allais à un moment donné,
00:12:07 tu vois, il y a quelque chose qui allait se passer tu vois.
00:12:09 Et à partir de 15 ans, 16 ans,
00:12:11 j'ai commencé à grandir un peu tu vois.
00:12:15 Aller un peu plus vite.
00:12:17 Et à force de jouer tous les jours, j'ai progressé aussi tu vois.
00:12:21 Et moi je jouais souvent avec les grands,
00:12:22 je jouais avec les mecs plus grands que moi tu vois.
00:12:24 Donc dans les duels, tout ça, je commence à progresser.
00:12:28 Et après voilà, à partir de 16 ans,
00:12:31 là mes entraîneurs, ils ont commencé à voir que...
00:12:34 que voilà, que je pouvais faire quelque chose.
00:12:37 Et après tu t'es retrouvé à Quimper,
00:12:38 parce que toi t'es pas parti en centre de formation au Club Pro,
00:12:41 tu t'es retrouvé à Quimper.
00:12:43 Quimper.
00:12:45 Non en fait moi je jouais à...
00:12:46 Voilà, j'avais 17 ans, je jouais à Sarcelles.
00:12:49 Je jouais en senior, j'alternais senior et...
00:12:53 Mais ça jouait en quoi ? En PH ?
00:12:54 En PH ?
00:12:55 En PHR ou PH, je sais plus.
00:12:57 Ouais, ouais.
00:12:58 J'alternais les senior et les 18,
00:12:59 parce que les 18, ils avaient besoin de moi aussi tu vois.
00:13:01 C'est-à-dire, je m'entraînais tous les jours,
00:13:04 lundi senior, mardi 18, mercredi senior,
00:13:07 jeudi 18, vendredi senior.
00:13:09 Et le samedi...
00:13:10 Tous les jours, voilà.
00:13:11 Et le samedi, le samedi matin,
00:13:13 j'allais jouer avec les mecs de mon quartier.
00:13:15 On allait jouer dans un synthé.
00:13:19 Et mon coach, mon coach des seniors,
00:13:21 voilà, il passait en voiture, il me voyait.
00:13:24 Il venait sur le terrain, il disait "Réhad, voilà, sors, sors.
00:13:26 Vas-y, rentre chez toi.
00:13:27 Demain, il y a match."
00:13:29 Voilà, il passait à côté, juste pour voir si j'étais là.
00:13:32 Et il me voyait, il disait "Réhad, sors, sors, sors."
00:13:34 Je lui disais "Mais non, t'inquiète, 10 minutes après je sors de ça."
00:13:36 Il partait, mais moi je finissais le match, tu vois.
00:13:38 Là, je jouais tous les jours.
00:13:40 Et bref, donc quand j'étais en senior,
00:13:43 les mecs de mon équipe,
00:13:47 ils sentaient que j'avais quelque chose.
00:13:51 Donc il y avait un mec qui connaissait un mec à Quimper.
00:13:55 Donc il le chauffait, il lui disait "Vas-y,
00:13:56 appelle-le, tout ça, appelle-le."
00:13:58 Quand Quimper, ils ne s'en savaient pas.
00:13:59 "Appelle-le, tout ça, essaye d'envoyer Réhad et tout."
00:14:02 Un jour, on finissait l'entraînement comme ça le soir,
00:14:04 voilà, je m'en rappelle.
00:14:05 Et le gars qui jouait avec moi, il s'appelle Franck,
00:14:09 il s'appelait Keuf.
00:14:10 Du coup, le gars qui jouait avec moi, il a dit à Thé,
00:14:12 il a dit "Ouais, vas-y, appelle le mec de Quimper, là."
00:14:15 Après, il a dit "Vas-y, tu sais quoi, je vais l'appeler."
00:14:17 Il l'appelle, il dit "Ouais, frérot, bon, ça va."
00:14:20 Le mec s'appelait Ederne.
00:14:21 Tu vois, c'est mon ami maintenant.
00:14:23 C'est un mec qui s'occupait du truc avec Quimper, tu vois.
00:14:27 Il disait "Ouais, j'ai un joueur, tout ça ici, il n'est pas mal et tout.
00:14:32 J'aimerais bien que tu le vois, tu vois."
00:14:34 Après, il lui a dit "Écoute, tu sais quoi,
00:14:37 on va faire un test, là, je ne sais plus, c'est début juin,
00:14:40 avec 25 joueurs, tu vois, qui vont venir faire l'essai.
00:14:46 Ramène-le."
00:14:47 -C'est une détection. -Ouais, c'est une détection.
00:14:50 Donc, je dis "Vas-y, bah, vas-y, regarde, maintenant,
00:14:53 débrouille-toi, frère, vas-y, c'est ton problème, tu vois."
00:14:56 Moi, tu vois, j'ai appelé le mec.
00:14:59 Maintenant, le Quimper, c'est à 4h30 de train.
00:15:02 4h30 de train, frère.
00:15:04 Je n'avais pas d'argent.
00:15:05 Le train que j'ai vu, c'était 160 balles.
00:15:08 -Tu es allé où ? -J'ai dit à ma daronne.
00:15:10 J'avoue, j'ai dit à ma daronne "Maman, vas-y, s'il te plaît, tout ça."
00:15:12 Je l'ai attrapé peut-être deux semaines avant.
00:15:15 Tous les jours, je lui faisais un boulot.
00:15:18 Au début, elle ne voulait pas, tu vois.
00:15:21 Au début, elle ne voulait pas.
00:15:22 160 euros, t'es fou, c'est trop cher, tout ça.
00:15:25 Tac, tac, tous les jours, je lui disais "Achem, elle m'a payé le billet."
00:15:29 Après, je suis allé là-bas, je n'avais même pas envie de dormir.
00:15:31 Je me rappelle, j'ai dormi chez un pote à moi que je connaissais de là-bas.
00:15:34 Il m'a dit "Viens, tu dors chez moi si tu veux, demain, on fait l'essai.
00:15:37 Après, tu re-rentres."
00:15:38 J'ai dit "Vas-y."
00:15:40 J'ai fait l'essai le lendemain.
00:15:42 Et voilà, ils n'ont pris que moi.
00:15:45 -Et ils t'ont dit tout de suite ?
00:15:46 -Ouais, non, il est venu me voir le coach, il s'appelait Ronan Salin.
00:15:49 Il est venu me voir à la buvette.
00:15:51 C'est typique français, ça.
00:15:52 Tu vois, à la buvette, après le match, les petits sandwichs, tout ça.
00:15:56 Il vient me voir, il me dit "Ryad, ça va, tout ça ?
00:15:59 J'aimerais bien que tu viennes faire la présaison avec nous.
00:16:02 Je trouve qu'elle a des qualités, tout ça, Nani."
00:16:05 Je dis "OK."
00:16:06 Maintenant, je me dis "Vas-y, je n'ai rien à perdre.
00:16:07 Je vais aller faire une présaison avec une CFA."
00:16:10 Tu vois, j'avais 17 ans, je dis "Vas-y, tranquille, je viens."
00:16:13 Je suis allé, après, voilà, tu connais, j'ai fait la présaison.
00:16:17 Après, au moment de la signature, c'est un peu...
00:16:21 Parce qu'ils étaient obligés de me faire un contrat fédéral.
00:16:24 -Fédéral ? -Ouais.
00:16:25 -Tu touchais combien ? Ton premier salaire ?
00:16:28 700 euros, ton premier salaire ? -Ouais, 700 euros.
00:16:32 -Et tu dormais où ? T'avais un appart ?
00:16:34 -Ouais, j'avais un appart, on payait moi et Mathias, Pogba.
00:16:38 Le frère à Pog.
00:16:40 -C'est pas lui qui t'a pris à faire le tour du monde ?
00:16:42 -On a monté dans un appart, frère.
00:16:44 En bas, il y avait un genre de bar bizarre.
00:16:47 Toute la nuit, "Laisse tomber, les escaliers, c'est fait en bois."
00:16:50 T'avais l'impression que...
00:16:51 Tu montais, t'avais l'impression que t'allais tomber.
00:16:54 "Laisse tomber."
00:16:55 Non, mais des vrais souvenirs.
00:16:57 Des vrais souvenirs.
00:16:59 -Mais t'étais encore loin du monde pro, là.
00:17:01 Sans manquer de respect à Kimper ou manquer de respect au CFA.
00:17:04 -Grave, je me rapprochais.
00:17:06 Parce que tu passes de PH à CFA,
00:17:09 c'est un grand saut, tu vois ?
00:17:11 -Ouais. -Vers CFA.
00:17:13 Et après, tu commences la deuxième partie de saison,
00:17:16 tu t'imposes dans cette équipe de CFA.
00:17:20 Il y a des clubs pros qui te veulent, tout ça.
00:17:21 Donc, tu commences à toucher à ce monde-là, tu vois ?
00:17:25 Et donc, après, à la fin de l'année, je me rappelle,
00:17:27 je suis parti faire des essais à Marseille.
00:17:32 Ici, le Marseille m'ont dit "Viens faire un essai."
00:17:35 -L'OM ?
00:17:36 -Voilà, j'étais trop content, parce que moi,
00:17:37 mon club de cœur, c'était Marseille, avant.
00:17:40 -Tu vas faire exploser Instagram.
00:17:42 -Eh, je te jure, je suis parti au PSG.
00:17:45 Je suis parti au PSG aussi, à l'ESC.
00:17:47 J'aimais bien PSG, tu vois, parce que c'est ma ville aussi.
00:17:50 Mais Marseille, je voulais trop aller là-bas, tu vois ?
00:17:54 Et donc, je vais à Marseille, tout ça.
00:17:58 Je m'entraîne, je me rappelle, le coach, c'était Frank Passi,
00:18:00 le coach de la CFA.
00:18:02 Je m'entraîne avec la CFA, je m'entraîne grave bien, tout ça.
00:18:05 Jusqu'à Nigo, il est descendu.
00:18:07 Il est descendu voir l'entraînement.
00:18:09 Il m'a pris dans son bureau.
00:18:11 Il m'a dit "Franchement, j'ai envie de te faire signer, tout ça.
00:18:14 On a kiffé sur toi, tout ça."
00:18:16 Dans ma tête, c'était dans un film.
00:18:17 Je me disais "Ouais, putain, Marseille, tout ça."
00:18:19 J'avais 18 ans.
00:18:21 Et il y a huit mois avant, j'étais à Sarcelles.
00:18:24 Donc je me suis dit "Putain, c'est grave."
00:18:26 Je me rappelle, je suis venu en train.
00:18:27 Il m'a dit...
00:18:28 Eh, ça, ça m'avait fait kiffer.
00:18:30 C'est un détail, tu vois, mais ça m'avait fait kiffer.
00:18:32 Il m'a dit "T'es venu comment, là ? T'es venu en train ?"
00:18:35 Je lui ai dit "Ouais."
00:18:36 Il m'a dit...
00:18:37 Il m'a dit "Vas-y."
00:18:38 Il appelle sa secrétaire.
00:18:39 Il me dit "Prends-lui un billet d'avion.
00:18:40 Tu vas partir quand, ce soir ?"
00:18:41 Je lui ai dit "Ouais."
00:18:42 Moi, j'étais content.
00:18:43 Il m'avait pris.
00:18:44 Je voulais vite rentrer chez moi pour dire à mes potes.
00:18:45 Il m'a dit "Ouais, vas-y.
00:18:46 Prends-lui un billet d'avion pour ce soir, là."
00:18:47 Je lui ai dit "Ah ouais, merci, tout ça, Nani."
00:18:48 Il m'a passé des maillots de Marseille, tout ça.
00:18:49 Je suis rentré chez moi.
00:18:50 J'ai cru que j'avais signé à Marseille, frère.
00:18:51 - Et pourquoi tu n'as pas signé ? - Trois, quatre jours après, il appelle
00:19:03 mon agent.
00:19:04 Il lui dit "Écoute, après, on ne connaît pas vraiment les dessous, tu vois."
00:19:11 Mon agent, il m'a dit, tu vois.
00:19:14 Il m'a dit "Ouais, écoute, on a un joueur qui est pareil ici.
00:19:18 On veut que c'est lui qui passe.
00:19:22 On ne veut pas le mettre des bâtons dans les roues, tout ça.
00:19:24 Genre, en te ramenant ici, ça va… En gros, on a le même poste, tout ça."
00:19:28 Et tu sais, c'était qui le joueur ? C'était Oumrani.
00:19:32 - Ah oui, qui est parti à Nîmes après.
00:19:37 - Ouais, parce qu'il m'avait dit ça, mon agent.
00:19:38 Après, peut-être, tu ne sais pas, tu vois, peut-être, il est à niveau…
00:19:41 Peut-être, je ne sais pas, peut-être, il m'avait carotte, frère.
00:19:44 Tu vois ce que je veux dire ?
00:19:46 - Donc, la version que toi, tu as, c'est qu'ils ont privilégié le…
00:19:51 - Le joueur qui était déjà là-bas, tu vois.
00:19:53 - Vilel Oumrani à toi.
00:19:55 - Ouais.
00:19:57 Après, j'avoue, j'étais dégoûté.
00:19:59 Je me suis dit "Putain".
00:20:00 Mais j'avais déjà fait mon essai au Havre.
00:20:03 Et le Havre, il m'avait pris, tu vois.
00:20:05 - Ouais.
00:20:06 - Parce que le Havre, j'avais déjà joué contre eux à l'Eroto,
00:20:08 c'est dans notre poule, à Quimper.
00:20:10 Mais tu vois, ils faisaient beaucoup de chichis.
00:20:13 Ils disaient "Non, mais on veut vraiment qu'ils viennent.
00:20:15 On veut que tout le monde le voit, tu vois.
00:20:18 Tout le monde le valide au club."
00:20:20 Donc, je suis quand même allé faire l'essai au Havre.
00:20:22 Et c'est Nobilo, c'est Nobilo à l'époque, le directeur.
00:20:25 Jean-Marc Nobilo.
00:20:27 Et je me rappelle, Nobilo, il m'a dit "Bah vas-y, bon, regarde, on prend que toi."
00:20:31 Il y avait plein de gens aussi à l'essai, tu vois.
00:20:33 Il m'a dit "On prend que toi, écoute, je te donne…
00:20:36 Tu me rappelles, il m'avait dit quoi ?
00:20:38 Je te donne 1 200 euros par mois et c'est pas négociable.
00:20:40 Contrat amateur."
00:20:42 Il était malin, lui.
00:20:45 Voilà, je me rappelle, j'ai appelé mon agent.
00:20:48 Eh, j'ai appelé mon agent.
00:20:51 Je lui ai dit "Mais il est fou, lui."
00:20:54 Après, c'est vrai.
00:20:55 Tu te dis "Ouais, tu viens de Sarcelles, prends ce qu'il y a, prends ce qu'il y a à prendre."
00:20:59 Mais comment il m'avait parlé ? J'avais trop le seum.
00:21:01 Tu sortais d'un truc à Marseille, en plus ?
00:21:05 Bah ouais, en plus, mais ouais, mais non, à Marseille, je l'avais fait après.
00:21:07 Ça, c'était avant, ça.
00:21:08 Ah ouais, d'accord.
00:21:10 C'est pour ça, moi.
00:21:11 Mais moi, je savais que j'allais faire un essai à Marseille.
00:21:12 Ça veut dire que je faisais le malin.
00:21:13 Quand il m'a dit 1 200, là, j'ai dit à mon agent, j'ai dit "Vas-y, vas-y, lui, c'est un ouf, lui."
00:21:18 Il m'a dit "Moi, je voulais un contrat stagiaire parce que j'avais encore 18 ans, je pouvais faire…"
00:21:22 Et ils ont dit "Non, on te donne pas de contrat stagiaire, on te donne contrat amateur."
00:21:26 Après, il m'a dit "Mais bon, ironiquement…"
00:21:29 Voilà, il m'a dit ça.
00:21:30 Il m'a dit "Mais bon, c'est sûr que si tu es meilleur buteur…"
00:21:34 Il m'a dit "Non, si tu mets 10 buts en décembre en CFA, c'est sûr que là, on va te faire signer pro."
00:21:39 En rigolant.
00:21:40 Et toi, ça est resté dans ta tête ?
00:21:42 Bah ouais, parce qu'en décembre, j'étais meilleur buteur de toutes les CFA en France.
00:21:46 T'avais mis combien de buts ?
00:21:47 J'avais mis 10 buts, ou 11.
00:21:49 Voilà.
00:21:50 Quand t'as mis le 10e, tu t'es dit "Ah, c'est bon, je vais retourner le voir."
00:21:55 Ouais, maintenant, vas-y.
00:21:57 Et t'es retourné le voir ?
00:21:58 Non, je suis pas retourné le voir.
00:21:59 En janvier, ils m'ont fait signer pro.
00:22:01 Ah, ils n'avaient pas eu besoin de le retourner le voir.
00:22:04 Ouais, on fait signer pro.
00:22:06 Et quand t'as fait les essais, ou quoi tu jouais, tu faisais comme les mecs survette de l'OM,
00:22:12 bonnet et "chut, chut, chut, chut, chut, chut, chut" sur le truc ou pas ?
00:22:16 Parce qu'il y a trop de gens qui m'ont demandé de te la poser.
00:22:19 Non, non, non, non.
00:22:21 T'es venu la chercher ? Demandez-la !
00:22:25 Non, je faisais pas le truc comme ça, mais j'avais des potes qui faisaient ça, ouais.
00:22:30 Bon, après le Havre, c'est là qu'on s'est rencontrés, quand t'étais au Havre, je m'en rappelle.
00:22:35 Il y avait Walid Mesloub avec toi, je me souviens très très bien.
00:22:39 C'est mon grand ami au Havre.
00:22:41 Un de tes premiers matchs que j'avais vus, et il m'avait dit "Walid" à la fin.
00:22:44 Je lui avais dit "mais c'est qui lui qui a dribblé ? T'étais rentré et t'avais fait que dribler."
00:22:49 J'avais dit "mais qui c'est lui ?" et tout.
00:22:51 Il m'avait dit "tu vas voir, c'est un phénomène."
00:22:53 Et après, j'avais fait plusieurs fois et j'avais commencé à voir que ça valait un petit peu plus
00:22:58 que 1 200 remèdes à Wavre.
00:23:00 Non, mais tu sais, ça fait partie des étés, c'est des histoires à raconter.
00:23:05 Peut-être que je vais faire un film.
00:23:07 Ben vas-y, faut que tu trouves.
00:23:09 Je pense que si tu le lances tout de suite, tu vas avoir des scénarios qui vont arriver,
00:23:14 beaucoup de propositions.
00:23:15 Tu vas prendre qui pour faire ton rôle, pour jouer ton personnage ?
00:23:19 Je sais pas, on va trouver un robot, il y en a plein.
00:23:22 Ouais, un robot tout fin qui fait "chut".
00:23:24 Il y en a plein, des petits gojets maigres dans les cinémas.
00:23:27 Et alors attends, parce que normalement, t'aurais dû signer à Marseille,
00:23:33 ou tout le monde pensait que t'allais signer à Marseille.
00:23:36 Mais avant d'aller à l'Eister, il y a cette légende, cette histoire
00:23:40 où t'as failli signer à Marseille ?
00:23:42 Non, en fait la légende, c'est quand j'étais à l'Eister,
00:23:47 l'année où on souffre, avant qu'Engoulou ne vienne.
00:23:53 L'année où on souffre, on se maintient à la fin.
00:23:57 Cette année-là, mon agent m'avait proposé à Marseille.
00:24:01 Moi je savais pas, tu vois.
00:24:03 Et c'est ce qu'il avait répondu Vincent Labenne à l'époque.
00:24:06 Le truc, il avait dit, je sais plus ce qu'il avait dit,
00:24:08 arrêter de nous prendre pour des cons, je sais pas quoi.
00:24:10 Il avait dit un truc comme ça.
00:24:13 Ça m'avait fait mal, c'était mon club de cœur.
00:24:17 C'est ce que j'allais dire.
00:24:19 Moi je savais pas, je l'ai su en même temps que tout le monde quand c'est sorti.
00:24:24 Mais moi franchement, je voulais même plus repartir en France.
00:24:26 Moi j'étais bien à l'Eister.
00:24:28 Aujourd'hui tu dois revenir en France pour terminer à Sarcelles ?
00:24:33 À Sarcelles, je t'ai dit, dans ton club de cœur.
00:24:35 Ouais à Sarcelles, je vais jouer avec les vétérans.
00:24:38 Je serai obligé.
00:24:40 Je sais même pas, ils sont en quoi à Sarcelles ?
00:24:43 Ils sont en R2, R3 ?
00:24:45 En senior.
00:24:47 Moi je connais pas R2, R3, moi je connais DSR, DH.
00:24:51 Ouais c'est ça, c'est l'équivalent, ils ont changé.
00:24:53 Ils sont en DSR je crois.
00:24:54 Ouais donc ça fait R2.
00:24:55 Ils sont juste en dessous de la DH.
00:24:57 Ouais c'est bien.
00:24:59 C'est bien, bah ouais.
00:25:01 Ils ont l'obligé de remonter encore.
00:25:03 Eh voilà, à Sarcelles, il y a trop de gros joueurs, je te le jure.
00:25:08 Trop de talents, à Paris il y a trop de talents.
00:25:11 Quand tu les revois les petits, quand tu vas sur les terrains,
00:25:16 quand tu les croises et tout, ils te demandent des conseils.
00:25:18 Là il y en a plein qui vont te dire "bah regardez, Rian Marès,
00:25:21 il n'a pas fait de centre de formation, il a dit qu'il était trop petit et tout".
00:25:24 Tu te rends compte que ça va te donner encore plus d'espoir
00:25:28 et plus de confiance aux petits.
00:25:32 Toi tu leur donnerais quoi comme conseil ?
00:25:34 Non moi déjà, ce que je donnerais c'est de ne pas partir très tôt
00:25:39 dans un centre de formation.
00:25:41 Parce que là je vois que déjà maintenant, il y a plus de recruteurs,
00:25:47 il y a plus de jeunes qui partent.
00:25:50 Maintenant tu as 12 ans, 11 ans, tu as un peu de qualité,
00:25:54 bam tu vas dans un centre de formation.
00:25:56 Alors qu'avant ce n'était pas comme ça.
00:25:59 Avant il fallait vraiment être fort pour aller dans un centre de formation.
00:26:01 Et dans un centre de formation, il faut te battre avec les mecs qui sont là-bas.
00:26:05 Tu vois ce que je veux dire ?
00:26:07 Tu es un petit peu programmé là-bas, tu te réveilles, tu t'entraînes,
00:26:13 ne grippes pas trop, ne joues plus sans passe.
00:26:17 Tu vois ce que je veux dire ?
00:26:20 Tous ces trucs-là, ça tue un peu la jeunesse, ça tue un peu le joueur
00:26:26 dès qu'il est jeune, parce que ça le crispe.
00:26:29 Il perd ses qualités, il perd cette certaine insouciance.
00:26:35 Et moi je pense que c'est ce que j'avais.
00:26:37 Parce que moi quand je suis arrivé au Havre, j'avais 18 ans,
00:26:40 je suis arrivé l'année où ils décidaient si les 91 passaient pro.
00:26:46 Et je suis passé devant tous les mecs qui étaient là-bas.
00:26:49 Les mecs qui étaient là depuis 5 ans, 4 ans.
00:26:51 Tu vois ce que je veux dire ?
00:26:53 Ils ont fait toute leur gamme là-bas au centre de formation du Havre.
00:26:58 Mais moi je suis arrivé, j'avais un autre profil.
00:27:01 J'étais quelqu'un, je jouais, j'ai kiffé.
00:27:05 C'est du plaisir, insouciance, quand il fallait dribber, je dribblais.
00:27:08 Tu vois ce que je veux dire ?
00:27:09 Il n'y a personne qui va me dire "Rya, ne dribbe pas, ne fais pas ci, ne fais pas ça".
00:27:14 Et je pense qu'en partant trop jeune, tu perds ça.
00:27:20 C'est le seul personnage qui te donnerait.
00:27:23 C'est important parce que comme tu dis, aujourd'hui il y a beaucoup d'enfants.
00:27:29 Parce que ça, c'est les enfants qui partent très très rapidement comme ça
00:27:33 et qui au bout d'un moment perdent leur façon de jouer.
00:27:38 Ils sont bridés parce qu'ils veulent plaire aussi aux entraîneurs,
00:27:42 aux centres de formation pour pouvoir avoir le contrat pro.
00:27:45 Donc ouais, c'est des conseils importants.
00:27:47 Et du coup, après le Havre, tu te retrouves à Leicester.
00:27:51 Et pas tout de suite en première ligue je crois.
00:27:54 Ouais, je me retrouve à Leicester.
00:27:56 Mais Leicester, ça a été un bourbier pour y aller.
00:28:00 Non mais déjà, quand tu signes, on est en 2012, 2012, 2012, 2014.
00:28:08 Début 2014, janvier.
00:28:10 À Leicester, la Championship il y a 6 ans, là elle commence à évoluer après ton départ,
00:28:17 après ton passage.
00:28:18 On parlera tout à l'heure de Saïd Ben Rama qui est en train de suivre Tetras,
00:28:21 avec le petit pont à la terre entière en Championship.
00:28:24 Mais moi je me rappelle les matchs de Championship, c'était de la boucherie.
00:28:29 Mais là c'est encore de la boucherie, là c'est un peu mieux quand même.
00:28:32 Comment tu t'es retrouvé là-bas ?
00:28:34 Tu savais où tu mettais les pieds quand tu allais jouer contre des Golgoths
00:28:37 qui auraient pris toute seule chose et t'arraché tout ton corps ?
00:28:39 Déjà, on est venu me dire qu'il y avait Leicester qui s'était intéressé.
00:28:43 Mon premier truc c'était, c'est qui cette équipe de rugby ?
00:28:51 Parce que moi, quand j'étais au Havre,
00:28:55 pas mon rêve mais mon ambition c'était de jouer en Ligue 1.
00:29:03 Je voulais kiffer.
00:29:05 Tu connais, Canal+ ça t'es petit, t'as 21 ans, tu veux jouer aussi.
00:29:10 T'es encore dans ce truc-là, vas-y.
00:29:13 En plus je suis de France, je voulais jouer en Ligue 1.
00:29:18 Et on me dit Leicester. Moi, Leicester, je connaissais rugby.
00:29:22 Je n'ai jamais entendu qu'ils avaient un club de foot, Leicester.
00:29:25 Je ne connaissais pas du tout.
00:29:26 Donc au début, c'est non, je ne vais pas, je ne vais pas aller se tomber.
00:29:30 Qu'est-ce que je vais faire en Angleterre, ce n'est pas pour moi, c'est pour le physique,
00:29:32 je vais se tomber, tout ça.
00:29:33 Après, mes agents, ils commencent à pousser.
00:29:37 Ils poussent, ils poussent, ils poussent, ils poussent.
00:29:40 J'ai éteint mon téléphone pendant les vacances.
00:29:42 Les vacances de décembre.
00:29:44 Tu ne voulais pas aller ?
00:29:45 Je ne voulais pas aller, je me disais, mais vas-y, c'est des malades, qu'est-ce qu'ils racontent ?
00:29:48 Je reviens au Havre en janvier pour les entraînements.
00:29:53 Je vois qu'ils sont encore sur moi, Leicester, ils sont déter, tu vois.
00:29:57 Dès que ça a commencé à parler un peu genre salaire, tout ça,
00:30:06 j'ai vu que ça ne parlait pas chinois, tu vois, ça disait des bons salaires.
00:30:10 Dès que je dis ça…
00:30:13 Il n'y avait plus les 700 euros de camper ou le 1200 euros, et ce n'est pas du tout chinois.
00:30:18 Je me suis dit, ils me veulent vraiment, tu vois.
00:30:20 Dès que j'ai vu ça, j'ai ouvert mon ordinateur.
00:30:23 Pour la première fois, j'ai mis Google Leicester City.
00:30:26 J'ai regardé, j'ai vu Stade, centre d'entraînement,
00:30:32 ils sont premiers, ils avaient peut-être 5 points d'avance comme ça.
00:30:38 J'ai dit, gros, il faut y aller, je crois.
00:30:41 J'ai demandé à ma mère, tu vois, même si elle ne connaît pas, tu connais,
00:30:44 ils ont le… ils sentent, tu vois.
00:30:47 Ils sentent l'instinct.
00:30:49 J'ai donné un peu autour de moi, tu vois, c'était un peu partagé.
00:30:53 Il y en a qui disaient, vas-y, il y en a qui disaient, attends, peut-être,
00:30:56 tu vas avoir un club de Ligue 1.
00:30:58 Et le Havre, ils voulaient trop que je parte, pour 500 000 euros,
00:31:02 et je suis pour 600 000 euros.
00:31:03 Je me rappelle, le président, il m'a dit,
00:31:08 Riyad, il faut que tu partes.
00:31:09 Je te jure, je me suis dit, mais c'est un fou, lui.
00:31:13 Je lui ai dit, tu sais quoi, vas-y, je vais partir, pas de souci.
00:31:16 Après, je suis parti dans son bureau, il m'a dit, va voir, tout ça.
00:31:22 Je me suis dit, vas-y, je vais y aller.
00:31:24 Je suis allé là-bas, j'ai signé d'accord, bam, j'ai signé.
00:31:26 Mais quand j'ai signé, j'ai vu que c'était un vrai club de foot.
00:31:30 Oui, quand tu es arrivé là-bas, tu as vu les positions.
00:31:34 Quand je suis arrivé là-bas, ils m'ont montré tout ce qu'ils avaient sur moi.
00:31:37 Je suis choqué.
00:31:38 Ils connaissaient tout de toi ?
00:31:40 Tout, tout, depuis que je suis né jusqu'à là.
00:31:44 Tout, frère.
00:31:46 Toutes mes stats.
00:31:48 Même quand je suis allé à la charselle, je crois.
00:31:50 Ils avaient toutes mes vidéos, des trucs de fou.
00:31:54 Ils avaient ciblé cinq joueurs.
00:31:56 Ils m'ont tout montré, tous les montages qu'ils avaient sur moi.
00:32:02 Je me rappelle, le coach, c'est Nigel Pearson, celui qui a WhatsApp.
00:32:07 Franchement, j'avais kiffé.
00:32:10 Après, on connaît.
00:32:12 L'histoire, elle est exceptionnelle.
00:32:15 Après, parce que tu passes de la Championship quand tu es arrivé.
00:32:19 Comment c'était ? Avant de parler de la première ligue et tout,
00:32:22 mais après de la Championship, c'était comment ?
00:32:25 Franchement, je vais dire la vérité.
00:32:27 Le premier match que j'ai fait en Championship,
00:32:30 le premier match, je venais juste de signer à Leicester.
00:32:33 C'était à Leeds.
00:32:35 Leeds United.
00:32:36 Tu as vu le message de Carl ?
00:32:40 Je l'ai mis en même temps que toi.
00:32:46 Il a dit, est-ce qu'ils savent que tu manges du riz avec du sucre ?
00:32:53 Oui, je mange du riz blanc avec du sucre en poudre.
00:32:56 Ça m'arrive.
00:32:58 Et le bun ou pas ? Le lait fermenté ou pas ?
00:33:00 Le bun avec couscous, c'est obligé.
00:33:02 Le couscous, la s'moule.
00:33:04 Ah oui, on vient du même endroit.
00:33:06 Mais riz avec du sucre.
00:33:08 C'est ça.
00:33:10 Carl, il connaît tous mes repas parce qu'en sélection, il mange à côté de moi.
00:33:13 Et un bout de sponge à côté, c'est parfait.
00:33:17 Je te disais, le premier match où j'arrive, c'était à Leeds United.
00:33:25 J'étais sur le banc.
00:33:27 Je sortais de 15 jours où je n'avais rien fait.
00:33:31 C'était les vacances.
00:33:34 Je regardais le banc, il était à la hauteur du terrain.
00:33:38 Tu vois les bancs en dessous ?
00:33:40 En bas.
00:33:42 C'est pas les bancs où tu regardes le terrain, c'est en dessous de toi.
00:33:45 Je te jure, je me disais, Inch'Allah, je ne rentre pas.
00:33:48 Ça cognait de partout.
00:33:51 Ça cognait de partout, je n'étais pas prêt physiquement.
00:33:55 Je me disais, Inch'Allah, je ne rentre pas.
00:33:57 Je ne suis pas rentré ce jour-là.
00:33:59 Tu étais content ?
00:34:02 J'étais grave content.
00:34:03 Le coach m'a dit, les 3-4 premiers matchs, tu vas regarder un peu.
00:34:07 Si ça gagne un 0-2-0, je te fais rentrer.
00:34:10 Juste pour que tu t'acclimates au truc.
00:34:12 Parce que les duels, ce n'est pas les mêmes.
00:34:14 Ce n'est pas la même intensité.
00:34:16 Moi, je me dis, vas-y, ok.
00:34:18 Quand j'arrivais à Leeds, je te jure, ça ne rentrait pas.
00:34:21 Coup de coude.
00:34:23 J'espère que je ne rentre pas là-bas.
00:34:25 Et ton premier tampon que tu as pris, tu n'y vas pas ?
00:34:30 Oui, c'était là-bas.
00:34:31 Je te jure, j'ai pris des tampons en championship.
00:34:33 Mais après, je ne suis pas le premier qui va au duel.
00:34:35 Je suis malin.
00:34:37 Je ne vais pas trop dans les trucs, les 50-50, tout ça, ce n'est pas pour moi.
00:34:41 50-50, je vais mettre mes pieds avant lui vite pour toucher la balle.
00:34:45 Je vais essayer de soulever la balle devant lui.
00:34:48 Mais je ne vais pas…
00:34:50 Mais ça tamponne de derrière, les trucs où tu décroches.
00:34:53 Tu décroches entre les lignes.
00:34:55 Tu te fais éclater en deux.
00:34:59 En première ligue, c'est mieux, il y a plus d'espace.
00:35:01 La première année, elle a été dure en première ligue.
00:35:04 Oui, elle a été dure d'un point de vue collectif.
00:35:08 Moi, d'un point de vue individuel, je me sentais bien.
00:35:11 Tu as eu l'impression que ça s'ouvrait ?
00:35:15 Oui, il y a des meilleurs joueurs, plus d'espace.
00:35:23 Il y a plus de qualité.
00:35:29 Et après, vous êtes champion avec Leicester.
00:35:32 Jamais ça n'arrivera pas.
00:35:35 Je crois que la dernière fois qu'il n'y avait pas une équipe du pitch,
00:35:38 on avait été champion.
00:35:40 J'ai une anecdote de Béziers-Lassennes.
00:35:42 J'espère qu'il regarde.
00:35:44 On était en mars, en sélection au Qatar.
00:35:47 On était dernier à Leicester, dernier avec 19 points.
00:35:51 Dernier.
00:35:53 On avait gagné trois matchs dans l'année.
00:35:56 Il restait neuf matchs de championnat.
00:35:58 Tout le monde se fait foutre de ma gueule.
00:36:00 "Mais Riad, vous êtes dernier, vous êtes pourri."
00:36:03 Alors que Dubib, il dit Lassennes toute sa vie, il a joué la relégation.
00:36:07 Tu vois ce que je veux dire ?
00:36:11 Il se foutait de ma gueule.
00:36:13 Il me disait "mais vous êtes dernier".
00:36:16 Je lui disais "écoute, je te jure que si on gagne sept matchs sur neuf, on est maintenu."
00:36:24 Et sur les neuf matchs, il y avait six matchs à domicile.
00:36:26 Il se foutait de ma gueule.
00:36:28 Je lui disais "Riad, comment tu peux vouloir gagner sept matchs
00:36:32 si dans toute l'année tu as gagné trois matchs ?"
00:36:35 Je lui disais "vous allez voir".
00:36:37 Et voilà, on a gagné sept matchs.
00:36:39 On s'est maintenu.
00:36:41 Et après, quand la saison a commencé,
00:36:43 tu t'es dit avec Ranieri, Bardi, N'Golo Kanté, au Kazaki aussi…
00:36:48 Non, mais moi je me suis dit quoi ?
00:36:50 Mais regarde le truc de fou.
00:36:53 Il y a un nouveau contrat à l'Ester.
00:36:54 Il y a un nouveau contrat à l'Ester.
00:36:56 L'Ester, il me propose une clause de 25 millions.
00:36:59 J'ai dit non.
00:37:01 Parce que moi je me suis dit "ouais, si on vient de se maintenir, frère,
00:37:08 c'est un coup, on va redescendre, là, tu sais pas frère ?
00:37:10 Il me parle de 25 millions.
00:37:12 Les prix, ils avaient pas pété encore, les prix.
00:37:14 Ouais.
00:37:16 Tu vois, Neymar, il était pas parti au PSG encore.
00:37:18 C'est à cause de Neymar que les prix ont explosé.
00:37:21 Avant, un vrai joueur, il partait à 30 millions, 35 millions maximum, tu vois.
00:37:26 Donc, ils me disent 25 millions ou 30 millions, je sais plus.
00:37:30 Non, je dis "mais non, vous êtes fous, moi j'ai une clause à 15,
00:37:33 j'aurais dit je crois, ils m'ont dit non.
00:37:35 30, ils m'ont dit 30, j'ai dit non.
00:37:37 T'imagines, j'aurais signé la clause à 30 ?
00:37:40 Incroyable.
00:37:42 Hé, je pourrais aller partout.
00:37:47 Je pourrais aller partout.
00:37:50 Et donc, dans la saison là où vous êtes champion,
00:37:54 à quel moment tu te dis "c'est possible" ?
00:37:57 Franchement, au début, on était là, on gagnait, on gagnait, on gagnait.
00:38:05 Tu vois, on kiffait, on était là, on gagnait, on gagnait.
00:38:07 On commençait à descendre, moi je parlais tout le temps avec N'Golo,
00:38:10 parce qu'on était proches, tu vois.
00:38:12 Et des fois, on était posés comme ça, on me disait "mais N'Golo,
00:38:15 mais on va où là, comme ça ?"
00:38:19 Après, il commence à rigoler.
00:38:20 Il me dit "franchement, je ne sais pas,
00:38:22 mais je sais que ça va s'arrêter à un moment donné,
00:38:24 on ne peut pas gagner comme ça, tu vois ce que je veux dire ?
00:38:26 On ne peut pas."
00:38:28 Il me dit "mais attends, est-ce que tu penses qu'on peut attraper le top 6 ?"
00:38:32 Il me dit "franchement, voilà", il m'a dit ça N'Golo.
00:38:36 On était en décembre, on était deuxième, troisième, comme ça c'était serré.
00:38:39 Il m'a dit "franchement, si on fait ça, c'est un truc de fou,
00:38:42 si on est dans le top 6."
00:38:44 Après, vers janvier, on commençait à dire top 4.
00:38:48 Ligue des champions.
00:38:49 Après, on va à City, on les tape.
00:38:53 On était premier, on avait un point d'avance sur City, ou deux points.
00:38:57 Eux, c'est deuxième.
00:38:59 On les battait, on leur mettait cinq points.
00:39:01 On les a tapés là-bas.
00:39:03 Franchement, là, je commençais à me dire
00:39:05 "il se passe quelque chose de grave, là.
00:39:08 Il se passe quelque chose de grave."
00:39:10 Tout le monde l'a ressenti quand on a gagné là-bas.
00:39:13 Oui, ça a été le déclic ?
00:39:15 Oui, ça a été le déclic.
00:39:17 Là, je me suis dit…
00:39:18 Parce que City, c'est les favoris, tu vois.
00:39:22 Il y avait Thouré, David Silva, même il y avait Nasseri, il y avait Agüero.
00:39:27 Ils avaient une vraie équipe, tu vois.
00:39:29 Dès qu'on a gagné là-bas, je me suis dit "ah ouais,
00:39:33 il y a quelque chose, je crois qu'il se passe quelque chose."
00:39:36 Frère, là, on a tout gagné.
00:39:40 Ça s'arrêtait.
00:39:45 Non, en plus, là, quand tu te dis aujourd'hui, quand tu regardes derrière toi,
00:39:49 le coach, c'était Raniéry, tu vois, un mec comme Vardy,
00:39:52 il a marché sur l'eau pendant une saison, c'était n'importe quoi ce qu'il faisait.
00:39:56 Je crois qu'il pouvait…
00:39:58 Il y a un moment où c'est toi qui lui mets le ballon par-dessus,
00:40:00 il est à 35 ou 40 mètres, il frappe.
00:40:02 Je pense qu'il peut retenter encore dix fois,
00:40:04 il ne va pas cadrer les dix fois.
00:40:06 Non, mais Vardy, non, Vardy, je vais t'expliquer.
00:40:08 Vardy, tu es un finisseur de fou.
00:40:11 Tu ne te rends pas compte parce que tu vois qu'il court vite, tout ça.
00:40:14 Mais là, tu vois le but dont je te parle ?
00:40:16 Le but dont je te parle, c'est le coup qu'il va faire dessus et il met la volée, c'est ça.
00:40:19 Non, mais lui, là, ce truc de volée, tout ça, il les a.
00:40:21 Il en a mis plein, comme ça.
00:40:23 Ouais.
00:40:25 Non, après, on avait beaucoup de réussite aussi, il ne faut pas se mentir.
00:40:28 On avait ce… c'est le Mechtoub, frère.
00:40:31 Dieu, il a dit on a gagné, bon, on a gagné.
00:40:33 Et N'Golo Kanté, il a été monstrueux à côté de lui, ça devait être magnifique.
00:40:40 C'est exceptionnel.
00:40:43 Tu ne peux pas imaginer, tu ne peux pas…
00:40:44 Masha'Allah, frère, tu ne peux pas lui porter l'œil.
00:40:46 Tu ne peux pas imaginer comment il est fort.
00:40:49 Ce n'est pas un mec qui va te faire kiffer.
00:40:53 Ce n'est pas un mec qui va t'impressionner, qui va terribler les gens.
00:40:56 Mais frérot, très très intelligent.
00:40:59 Il se déplace très bien.
00:41:02 Il anticipe tout et il récupère tout, frère.
00:41:06 Wallah, des fois, j'étais à côté de lui, le mec, il protégeait la balle.
00:41:11 Même moi, je me faisais, mais je ne peux même pas lui prendre la balle, là.
00:41:15 Wallah qu'un N'Golo, il lui prenait la balle, frère.
00:41:18 Normal, en plus.
00:41:20 En plus, ce que j'aime bien, c'est qu'un N'Golo, il ne s'invente pas des vies.
00:41:23 Il connaît ses qualités.
00:41:25 Récupération, tiens, Riyad, vas-y.
00:41:27 Tiens, Vardy, tiens.
00:41:29 Tu vois ce que je veux dire ?
00:41:31 Des fois, il faisait sa petite percée parce qu'il pouvait vite avec la balle, tu vois.
00:41:34 Il nous soulageait.
00:41:36 Mais frère, récupération, je le donne, il revient.
00:41:40 Il se met devant, frère, c'est trop ce mec-là.
00:41:42 C'est pour ça qu'après, quand il est parti, on a souffert.
00:41:45 Oui, et lui, il a été champion avec Chelsea.
00:41:48 Il en tombe, c'est un truc de fou.
00:41:51 Et toi, tu as senti quand même parce que Vardy a été bon, N'Golo Kanté a été monstrueux,
00:41:56 mais à la fin de la saison, tu es le meilleur joueur du championnat de Londres.
00:41:59 Moi, je me rappelle quand je regardais les matchs, mais je n'étais pas tout seul.
00:42:02 Toi aussi, tu marchais sur l'eau et c'était un truc de fou.
00:42:07 Franchement, j'ai grave pris du plaisir cette année-là.
00:42:10 Toi, tu te disais, vas-y, je rentre sur le terrain et je sais que ce que je vais tenter,
00:42:15 je vais avoir cette réussite, je vais avoir cette efficacité.
00:42:19 Non, tu sais, après, nous, on est des joueurs qui marchent à la confiance.
00:42:25 Et d'instant, oui.
00:42:27 Nous, on est des joueurs, quand on est en confiance, c'est là que tu vois nos vraies qualités.
00:42:36 Parce que moi, ce que je faisais, moi, personnellement, sans aucune prétention,
00:42:41 ça ne me choquait pas, tu vois. Je savais que j'étais capable de le faire.
00:42:44 Mais à force de le répéter, match après match, la confiance, elle monte.
00:42:50 Ça devenait normal, tu vois. Je savais que je rentrais sur le terrain, j'allais faire un truc.
00:42:54 Mais tu sais, quand je regarde mes matchs, ça m'arrive de regarder mes matchs d'avant de Leicester,
00:43:05 je trouve que je manquais quand même beaucoup d'intensité.
00:43:08 Par rapport à maintenant, à City, où dans mon jeu, il y a beaucoup d'intensité.
00:43:14 Du fait que, bien sûr, c'est grâce à Pep aussi, tu vois,
00:43:19 parce que voilà, Pep, il y a beaucoup d'intensité pour tout, que ce soit dans le pressing,
00:43:23 quand on défend, même quand on attaque, beaucoup d'agressivité.
00:43:26 Et ça, ça m'a grave fait progresser.
00:43:28 Mais je pense que si j'avais eu ça en plus, j'aurais mis 30 buts, je crois.
00:43:34 Ça aurait été encore pire.
00:43:35 Avant de signer à Manchester City, t'as failli signer à Liverpool.
00:43:38 Tu te rappelles que ça a été…
00:43:40 Non, il y avait des intérêts, tu vois.
00:43:45 Mais ce n'était pas concret.
00:43:48 À partir du moment où ils avaient pris ça là, il y avait des intérêts avant ça là, tu vois.
00:43:58 Après, ils ont pris ça là, d'un autre gaucher, tu vois, qui est du même profil, tu vois.
00:44:07 Et du coup, après, tu vas signer deux ans après le titre à Manchester City.
00:44:13 Comment ça se passe pour que tu signes à Manchester City ?
00:44:17 Tu fais un rendez-vous avec Guardiola, Guardiola t'appelle au téléphone ?
00:44:20 Comment ça se passe ?
00:44:22 Non, la première fois que j'ai parlé avec Pep, c'était sur le terrain.
00:44:24 Après le match, on avait joué Leicester-Manchester.
00:44:27 Il est venu me voir après le match, il m'a félicité, il m'a dit « j'aime tes qualités, j'aime bien comment tu joues, tout ça ».
00:44:35 Et voilà, c'est là que j'ai vu qu'il y avait un intérêt, tu vois.
00:44:41 Il est venu, il t'a dit « ça serait bien qu'on travaille ensemble, qu'on joue dans la même équipe et tout ? »
00:44:49 Non, après, vas-y, on ne va pas rentrer dans les détails, tu vois.
00:44:53 En gros, il m'a fait des compliments.
00:44:58 Ça fait quelque chose quand c'est Guardiola qui vient de faire des compliments, non ?
00:45:02 Oui, franchement, ça fait quelque chose.
00:45:04 Avec ce qu'il a gagné, moi en plus j'aimais trop le Barça de l'époque.
00:45:08 C'était mon équipe, j'aimais trop cette équipe.
00:45:12 C'était grave le Barça de Pep, pour moi c'est la meilleure équipe de toute l'histoire du football.
00:45:18 Ce qu'ils ont fait, c'est génial.
00:45:21 Et du coup, tu arrives à Manchester City et aujourd'hui, sans manquer de respect non plus à Leicester,
00:45:28 la qualité elle est partout, partout, partout, partout.
00:45:31 Tout le temps, tous les jours, la concurrence aussi.
00:45:34 Mais tu vois, prends l'effectif, là je l'ai sous les yeux, l'effectif de Manchester City,
00:45:39 De Bruyne, Bernardo Silva, David Silva, j'ai retenu que ces joueurs-là.
00:45:44 Évidemment, on peut parler d'Aguero, de plein de joueurs,
00:45:48 mais là les trois sur le terrain quand tu es avec eux, ça doit être exceptionnel.
00:45:51 Franchement, la qualité elle est au-dessus, c'est imbénible.
00:45:57 Il y a beaucoup, beaucoup plus de qualité.
00:45:59 Tu arrives dans un club où il y a 18 top joueurs.
00:46:07 Tu vois ce que je veux dire ?
00:46:10 Et quand je te dis top, c'est vraiment top.
00:46:13 Par poste, tu as deux top joueurs.
00:46:17 Et ça, les entraînements, c'est intensif, beaucoup de qualité, tu progresses.
00:46:23 Et ouais, ça fait la différence.
00:46:26 Il y a un partenaire à Manchester City où tu t'es parlé,
00:46:32 t'es vu, peut-être que là, lui c'est très, très fort.
00:46:36 Pas forcément indirectement, tu vois, mais après bon, c'est vrai que les mecs comme David,
00:46:41 David il est quand même un peu impressionnant à l'entraînement, tu vois.
00:46:45 Parce que David, tu sais quoi, ses qualités, c'est pas un menteur.
00:46:52 C'est pas un mec qui va aller chercher la balle, derrière, là-bas, faire le jeu.
00:46:58 Il y en a beaucoup qui savent faire ça, tu vois.
00:47:00 Il y en a beaucoup qui vont le faire.
00:47:02 Même toi, demain tu viens, tu viens dans notre équipe, on te dit Ismaël, tu viens,
00:47:06 tu demandes la balle quand tu es tout seul, tu es face au jeu et là tu fais des passes.
00:47:10 Ça, il y en a beaucoup.
00:47:13 Et David, il se met entre les lignes.
00:47:15 David, il se met entre le central, le latéral droit et derrière le 6.
00:47:21 Cette zone-là.
00:47:23 Son contrôle, il est serré.
00:47:25 Il n'a pas beaucoup de temps pour se retourner, mais il a déjà vu.
00:47:30 Tu vois ce que je veux dire ?
00:47:32 C'est ça qui fait la différence avec ce joueur.
00:47:34 Et ça doit être magnifique à jouer, à s'intégrer dans, au-delà de s'intégrer dans le vestiaire,
00:47:42 dans le jeu avec des mecs comme ça, c'est plus simple.
00:47:43 Oui, c'est plus simple.
00:47:45 Mais arriver dans un grand club, ce n'est pas facile.
00:47:47 Parce que les mecs sont déjà en place.
00:47:49 Tu arrives, ils t'achètent cher.
00:47:51 Forcément, ça se dit, lui, il croit qu'il va venir, il va s'en taquer.
00:47:57 Donc les mecs, ils ne sont pas forcément en train de t'ouvrir les bras comme ça, tu vois.
00:48:03 En train de te dire, il va venir, Riyad, tiens, tu veux marquer ?
00:48:07 Ou Riyad, tiens, tiens, tu vois ce que je veux dire ?
00:48:09 Ce n'est pas aussi facile que ça, tu vois.
00:48:12 Donc, tu dois faire ta place.
00:48:14 Tu dois prouver, prouver, même si tu as fait des trucs avant, ça ne veut rien dire.
00:48:20 Moi, quand j'ai signé, Pepe, il m'a dit, écoute, ce que tu as fait avant, c'est bien, mais tu dois faire maintenant.
00:48:25 Oui.
00:48:27 Moi, ce qui m'intéresse, c'est maintenant, il m'a dit.
00:48:29 Et ça a été dur de t'intégrer dans ce groupe-là, toi, de prendre les responsabilités, peut-être de forcer ta nature ?
00:48:35 Ça n'a pas été dur, mais ça a été plus dur que ce que je pensais.
00:48:38 Oui.
00:48:40 Ce n'était pas facile, tu vois.
00:48:41 Mais voilà, ça fait partie du cheminement.
00:48:47 Tu vois, tu es obligé de passer par des trucs comme ça.
00:48:50 Et maintenant, je suis super bien dans cette équipe, je joue beaucoup, beaucoup plus qu'avant.
00:48:57 Oui.
00:48:59 Et tu prends toujours autant de plaisir.
00:49:01 Voilà. Et je prends plus le plaisir, même.
00:49:03 Oui.
00:49:06 Et Liverpool, ils vont leur donner le titre ou pas ? Ils méritent 25 points, je crois qu'ils ont.
00:49:11 Non, ils vont le donner. Liverpool, ils méritent cette année, il n'y a rien à dire.
00:49:15 On ne va pas mentir, on ne va pas faire les jaloux ou quoi que ce soit.
00:49:21 Ils méritent largement. Ils ont détruit le championnat cette année.
00:49:25 On n'a pas su maintenir le rythme qu'on avait l'année dernière, tu vois.
00:49:33 On a fait beaucoup d'erreurs, on a perdu des matchs bêtes, tu vois.
00:49:38 C'est ce qui a fait qu'ils ont… Mais ils méritent.
00:49:42 De toute façon, même si on reprend, je ne pense pas que c'est impossible qu'on reprenne 25 points sur eux.
00:49:47 On va parler, pour finir, de l'Algérie, Riyad.
00:49:51 Du gros morceau.
00:49:54 Du gros morceau.
00:49:56 Je ne vais pas revenir sur le début.
00:49:58 Les hommes.
00:50:01 Tu te rends compte, tu as vu, on parlait des drapeaux tout à l'heure.
00:50:04 Mais est-ce que tu te rends compte de ce qu'est d'égal cette équipe d'Algérie ?
00:50:09 Tu vois un peu toute la folie ? Tu le ressens toi au quotidien ?
00:50:16 Franchement, l'émotion qu'on a eue à la Cannes, c'est indescriptible.
00:50:25 Ouais.
00:50:27 Tu sens qu'il y a quelqu'un derrière toi.
00:50:35 Il y a quelque chose de grave derrière toi.
00:50:38 Ce n'est même pas complet.
00:50:40 Même en France.
00:50:42 On voyait des vidéos en France, on disait "mais c'est des fous".
00:50:45 Mais voilà que c'est des fous.
00:50:47 C'est ça que j'aime bien avec ce pays, c'est que dans notre pays, les gens sont trop fiers.
00:50:56 Tu vois ce que je veux dire ?
00:50:57 Ils sont trop fiers.
00:51:03 Ils sont grave, grave, grave fiers.
00:51:05 Je sais qu'à Paname, quand on joue l'Algérie, les mecs ne sont pas pour nous.
00:51:11 À part les Algériens.
00:51:13 Mais tu crois que les Marocains sont pour nous ?
00:51:15 Peut-être les Tunisiens, mais les Marocains ne sont pas pour nous.
00:51:20 Les Sénégalais, les Camerounais.
00:51:23 Pourquoi ? Parce qu'ils ne nous aiment pas.
00:51:25 Parce qu'ils ne nous aiment pas.
00:51:26 Mais parce qu'on fait trop de bruit.
00:51:28 Tu vois ce que je veux dire ?
00:51:30 On crie trop, on parle trop, on est là la nuit.
00:51:33 Ça veut dire que frère, tu n'as pas vu ce qui s'est passé ?
00:51:36 Même politiquement, c'était grave.
00:51:39 Tu vois ce que je veux dire ?
00:51:41 J'ai vu ton message, le plus franc de tous les copains.
00:51:44 C'était marrant.
00:51:46 Non mais tu vois, l'Algérie, franchement, quand tu joues pour le bled, c'est incroyable.
00:51:52 Mais après au bled, le public, il est dur.
00:51:55 Oui, il est dur.
00:51:56 Avant d'arriver à ce grand exploit, on est passé par des années frère.
00:52:05 Ce n'était pas facile.
00:52:07 Tu les as connus les années galères ?
00:52:09 Les années galères après la Coupe du Monde, ce n'était pas facile.
00:52:13 Mais franchement, je vais te dire la vérité.
00:52:15 Chapeau, gros chapeau à Djamel.
00:52:20 Frère, s'il n'y a pas Djamel, je te jure qu'on ne fait pas ça.
00:52:25 C'est lui la clé ?
00:52:27 Hein ?
00:52:29 C'est lui la clé ?
00:52:31 Ouais. En fait, on avait les joueurs.
00:52:34 On avait le potentiel, mais il fallait quelqu'un qui nous entoure frère.
00:52:39 Il fallait un mec qui sache…
00:52:45 un mec qui connaisse le bled et qui sache comment faire en sorte de mettre leur qualité au service de l'équipe.
00:52:57 Et tout le monde.
00:52:59 Et frère, Djamel, il a su faire ça.
00:53:01 Dans tous les sens du terme frère.
00:53:03 Dans tout comportement.
00:53:05 La rigueur, la concentration, l'exigence.
00:53:14 Tout ça, il a su le faire.
00:53:16 Et c'est pour ça qu'on est arrivés là.
00:53:18 Comment ça se fait que les sélectionneurs d'avant,
00:53:22 Ikens, Alkaraz, Magère,
00:53:26 Magère, ce n'est pas n'importe qui en Algérie,
00:53:28 comment ça se fait que ces gars-là n'ont pas réussi à créer ça ?
00:53:32 Désolé, on m'a appelé.
00:53:39 Non, parce que tout simplement, avec tout le respect que je leur dois,
00:53:47 c'était pas du niveau de Djamel.
00:53:49 Eux, ils ne savaient pas déjà que des mecs comme l'Ikens,
00:53:55 ou même Zaver Amirajevac, ils ne connaissent pas le bled frère.
00:54:00 Ils ne connaissent pas l'Afrique.
00:54:02 Bon, l'Ikens, ils connaissent parce qu'il a entraîné la Tunisie,
00:54:05 mais ils ne connaissent pas le bled, ils ne connaissent pas les dessous,
00:54:09 ils ne connaissent pas tout ce qui se passe.
00:54:11 Djamel, il connaissait tout.
00:54:14 Il savait tout ce qui...
00:54:16 Il est venu en premier en Algérie.
00:54:18 Il avait 19 ans.
00:54:20 C'est lui qui est venu le premier immigré à être venu en sélection d'Algérie,
00:54:23 c'est lui frère.
00:54:25 Tu vois ce que je veux dire ?
00:54:27 Il avait 19 ans.
00:54:29 Ça prenait des avions militaires.
00:54:31 Tu vois ce que je veux dire ?
00:54:34 Frère, moi je te dis la vérité.
00:54:35 S'il y avait les conditions d'avant,
00:54:37 mais tout le monde, personne ne vient en sélection.
00:54:39 Frère, tu vois ce que je veux dire ?
00:54:42 Et ces mecs-là, comme Djamel,
00:54:45 c'était les précurseurs,
00:54:47 et c'est grâce à ces gens-là que maintenant c'est nous.
00:54:50 Tu vois ce que je veux dire ?
00:54:52 Les gens ne savent pas.
00:54:54 Mais bon, big up à lui, même s'il n'a pas Instagram,
00:54:57 il ne va pas voir tout ça.
00:54:59 Non, il ne va pas voir.
00:55:02 Tu peux lui envoyer un message,
00:55:03 parce qu'il a quand même dit qu'il allait vous dérouiller,
00:55:05 toi et tes potes, au faille, au fou de salle.
00:55:07 Il est fou Djamel.
00:55:09 Il ne se rend pas compte de ce qu'il dit.
00:55:11 Je te jure.
00:55:13 Djamel, il s'entraîne avec nous encore.
00:55:15 Il arrive de s'entraîner.
00:55:17 Techniquement, il est grave chaud encore.
00:55:19 Mais il n'avance plus frère.
00:55:21 Comment tu veux qu'il nous tape ?
00:55:25 Il ne peut pas.
00:55:27 Mais en plus, moi je ne vais ramener que des mecs de quartier.
00:55:31 Parce que des mecs qui font "chut, chut, chut".
00:55:33 On va les taper.
00:55:35 Et toi, ton statut a changé aussi.
00:55:39 En 2014, tu t'attends à faire la Coupe du Monde ?
00:55:43 Tu t'attends à être rappelé par Vaïd au moment de la Coupe du Monde au Brésil ?
00:55:46 Non, j'avoue, j'ai signé à Lester en mars.
00:55:50 Je reçois des coups de fil.
00:55:52 On me dit, peut-être qu'il y a la Coupe du Monde,
00:55:54 il y a Vaïd qui t'aime bien, tout ça, nanani, nanana.
00:55:56 Je dis, ouais, moi je vais y aller.
00:56:00 J'aime trop le bled, je dis, je vais y aller frère.
00:56:02 Tu as hésité, tu t'es pas dit, j'attends la France ou quoi ?
00:56:06 Non, mais si j'avais attendu la France, je serais en équipe de France.
00:56:10 Mais je préférais, je voulais aller en Algérie.
00:56:14 Tu aurais peut-être gagné la Coupe du Monde ?
00:56:16 Ouais, peut-être.
00:56:19 Mais j'ai préféré l'Algérie, le choix du cœur frère.
00:56:23 Le choix du cœur.
00:56:25 J'avais 22 ans, ils m'ont appelé, je dis, vas-y, direct.
00:56:29 Je vais à la Coupe du Monde frère.
00:56:30 Tu t'es jamais posé la question, même quand ça a été difficile ?
00:56:33 Tu n'as jamais eu de regret ?
00:56:35 Non.
00:56:37 Non, après, quand j'étais au top,
00:56:40 quand j'étais meilleur joueur de première ligue,
00:56:43 tout le monde me disait, oh putain, tu aurais été en équipe de France, tout ça.
00:56:46 Mais frère, les "tu aurais été", les je ne sais pas quoi, je ne vis pas dans ça moi.
00:56:51 Tu vois ce que je veux dire ?
00:56:53 Mon présence était l'Algérie, on était en train de souffrir,
00:56:56 mais j'essaye de trouver une solution pour nous sortir du truc, tu vois.
00:57:00 Et toi, tu es arrivé ?
00:57:03 Quand il est arrivé, dans trois ans, je suis dans le top 3 européen.
00:57:07 Mais oui, parce que c'est aussi, je l'ai entendu,
00:57:10 quand tu es arrivé en sélection d'Algérie, tu as dit ça au mec ?
00:57:13 Eh, ils m'ont pris pour un fou.
00:57:15 Bah non, mais tu jouais à la hystère, Riad.
00:57:18 Non, le pire, c'est Carl Medjani, un jour, on joue le Havre Monaco,
00:57:23 et moi, inconnu au bataillon, je venais d'arriver en Ligue 2,
00:57:27 je vois Carl, il parlait avec Walid.
00:57:29 Et Medjani, moi je le connaissais vite fait, j'avais entendu, il était en sélection.
00:57:33 Donc je me dis, je les vois en train de parler les deux.
00:57:36 Et moi, Walid, c'est mon pote.
00:57:38 Donc je rentre dans la discussion, c'était avant le match, sur le terrain.
00:57:41 Eh, Riad, je te dis juste un truc, ça va couper, et on va se retrouver tout de suite,
00:57:45 parce que ça coupe au bout d'une heure Instagram, je te reprends tout de suite.
00:57:47 Je pense qu'à un moment, ça va couper, on prendra la discussion.
00:57:49 Mais ouais, tu es parti voir Riad, tu es parti voir Carl.
00:57:52 Je vais les voir, tout ça, je dis, voilà, je lui dis, mais ça se passe en sélection tout ça ?
00:57:58 Il me dit, ouais, ouais. Il y a des bonjoueurs et tout.
00:58:00 Il me dit, ouais, ouais. Je dis, bah, vas-y, j'arrive là, bientôt.
00:58:03 Comme ça ?
00:58:05 Voilà, je lui dis comme ça. Je sais pas, moi, j'étais trop comme ça avant.
00:58:08 J'étais trop sûr de moi, je n'aimais trop parler pour rien, tu vois ce que je veux dire ?
00:58:12 J'étais bête, je faisais de qui, tu vois ?
00:58:14 Je dis, là, vas-y, j'arrive bientôt, frère.
00:58:16 Aré m'a dit, lui, tu connais, il ne voulait pas faire le…
00:58:21 Il m'a dit, ouais, Inch'Allah, frère, bienvenue, Inch'Allah, tout ça, etc.
00:58:23 Et dans sa tête, il s'est dit, mais qu'est-ce qu'il raconte, ce con-là ?
00:58:28 Mec, il est en Ligue 2, frère, je ne sais même pas ce qu'il dit, il parle de venir en sélection.
00:58:34 Et voilà, un an après, j'étais avec lui.
00:58:37 Ton statut, il a évolué en équipe d'Algérie.
00:58:42 Tu as eu beaucoup de pression, je me rappelle à la Cannes 2017, où l'équipe, elle a été réunie collectivement.
00:58:49 Mais ton statut, il a évolué, il y a eu toujours beaucoup d'attente autour de toi.
00:58:53 Est-ce que le bras tard, ça a changé quelque chose pour toi ?
00:58:56 Non, à partir du moment où j'ai commencé à tout jouer avec Leicester,
00:59:04 là, mon statut, il a commencé à changer en sélection.
00:59:07 Le regard des gens, il a changé.
00:59:09 Je te parle des fans, tout ça.
00:59:12 Tout le monde attendait plus de moi.
00:59:14 Il est fou, le classeur.
00:59:22 Et donc, c'est vrai que j'avais cette pression de me dire, il faut que je fasse quelque chose avec Leblès.
00:59:29 Et Djamal est arrivé, il m'a dit, regarde, qu'est-ce que tu veux ?
00:59:34 Tu veux faire quoi avec Leblès ?
00:59:36 Est-ce que tu veux marquer l'histoire, gagner des choses ?
00:59:42 Tu es là, tu es en mode, je suis là, je vais en bled, je fais mes matchs et je rentre dans mon club.
00:59:49 Je dis à Djamal, je veux gagner avec Leblès, frère.
00:59:52 Il m'a dit, vas-y, t'inquiète pas, tu vas prendre tes responsabilités maintenant.
00:59:57 Après, on en a parlé par rapport au bras tard.
01:00:00 Il y avait 2, 3, 4 joueurs qui étaient susceptibles de l'avoir.
01:00:05 Après, on s'est mis d'accord.
01:00:08 Après, j'ai décidé avec Djamal que j'allais prendre le brasard et Djamal m'a dit, c'est parti, frère.
01:00:14 Ça a été une démarche personnelle ?
01:00:16 Au début, ça a été une démarche… Non, au début, je faisais toujours partie de…
01:00:22 des 4, 5 mecs susceptibles d'avoir le brasard, tu vois.
01:00:29 Donc, j'étais dans… Je faisais partie de ce groupe-là, tu vois.
01:00:35 J'avais mon statut, toujours quand il y avait une décision où il fallait demander quelque chose,
01:00:39 tu vois, les mecs, ils me disaient, Riad, vas-y, parce que voilà, tu vois ce que je veux dire ?
01:00:42 Donc, pour moi, c'était naturel, tu vois. C'était naturel.
01:00:46 Et il y a eu cette canne ?
01:00:50 Et il y a eu cette canne.
01:00:52 Je suis arrivé à l'hôtel de la canne, frère.
01:00:55 Wallah, tu peux demander à Aziz Bouraz, frère.
01:00:58 C'est la joie de jamais.
01:01:00 Je suis rentré dans l'ascenseur avec lui.
01:01:04 On était KO, on venait d'arriver pour la canne.
01:01:07 Je dis à Aziz, Wallah, je la sens.
01:01:10 On venait d'arriver, frère.
01:01:12 Il me dit quoi ? Il me dit, frère, Wallah, on va gagner.
01:01:16 Je la sens de fou.
01:01:18 Tu sais, quand tu arrives quelque part, tu sens que tu vas rester longtemps.
01:01:22 Je dis, frère, j'ai l'impression qu'on va aller au bout, là.
01:01:25 Il me dit, Inch'Allah, frère.
01:01:27 Là, on est allé au bout.
01:01:29 Grâce à Dieu.
01:01:32 Et il y a eu le coup franc.
01:01:34 Je vais expliquer un truc à tous les Algériens qui écoutent.
01:01:39 Même tous les robeux.
01:01:41 Parce qu'on est tous comme ça.
01:01:43 Pourquoi, quand il y a un coup franc ou il y a un pénalty, tout le monde la sent ?
01:01:49 C'est ce que j'allais te demander.
01:01:52 Mais pourquoi tout le monde la sent ?
01:01:54 J'en ai marre, moi, de ces Arabes, là.
01:02:01 À côté de toi, c'est Belaili.
01:02:02 C'est Belaili qui est à côté de toi.
01:02:04 C'est Belaili qui est à côté de toi.
01:02:06 Riyad, tu veux la tirer ?
01:02:09 Parce qu'il me demande d'abord, tu vois.
01:02:11 Je dis, Youssef, pourquoi ?
01:02:15 Je dis, je la sens, quand même.
01:02:17 Je lui dis, Youssef, je vais parler en roubaix.
01:02:22 Je lui dis, mec, là, je la sens, là, Wallou.
01:02:24 Là, c'est à moi, frère.
01:02:26 Il me dit, ok, vas-y, Riyad.
01:02:30 Mais frère, voilà, des mardes et des rires.
01:02:32 Tout le temps, dès qu'il y a un truc, tout le monde la sent.
01:02:34 La frappe, elle est exceptionnelle.
01:02:37 Tout de suite, tu dis que je frappe côté gardien et fort.
01:02:40 Au début, je recule, je place mon ballon, je prends beaucoup de temps.
01:02:43 Je ne sais pas pourquoi, j'ai voulu prendre beaucoup de temps.
01:02:46 Je me suis dit, Riyad, prends ton temps, frère.
01:02:48 Consente-toi à ton geste, c'est tout.
01:02:50 C'est un ballon qui peut t'emmener en finale.
01:02:54 Et de là, tu peux gagner la canne.
01:02:56 Tu vois ce que je veux dire ?
01:02:59 Riyad, au début, j'avoue, il y a un truc dans ma tête comme ça.
01:03:02 Il y a un truc qui est passé dans ma tête qui m'a dit, mets-la en dessous du mur.
01:03:06 Tu as vu le mec allongé ?
01:03:08 Mais attends, je ne sais pas pourquoi c'est venu dans ma tête, ça.
01:03:11 Tu connais, nous, les robots, on a toujours des visions de fous.
01:03:14 Il y a un truc qui est venu dans ma tête qui m'a dit, Riyad, mets-la en dessous du mur.
01:03:18 Après, je vois le mec qui veut se mettre en dessous du mur.
01:03:23 J'ai tout de suite dit, vas-y, laisse tomber, dis.
01:03:28 J'ai regardé par-dessus le mur.
01:03:30 Je me suis dit, putain, mais c'est quand même trop près.
01:03:33 Il faut vraiment que tu la fasses retomber.
01:03:35 C'est un risque.
01:03:37 Donc là, après, il ne me restait que côté gardien.
01:03:39 Je voyais le gardien, tu vois.
01:03:41 Mais je me suis dit, il va faire un petit pas quand même.
01:03:44 Mais il y a un petit espace quand même là-bas, tu vois.
01:03:46 Donc, j'ai pris gravement temps, je me suis dit, Riyad,
01:03:48 concentre-toi juste sur ton geste.
01:03:50 C'est ton geste le plus important.
01:03:52 Tu as les qualités pour la mettre là-bas.
01:03:54 Tu vois ce que je veux dire ? Tu as un bon pied gauche.
01:03:57 Donc là, essaie de la mettre là-bas, frère.
01:03:59 Juste là-bas, concentre-toi sur ton geste et mets de la force.
01:04:02 Parce que je me suis dit, si tu ne mets pas de force,
01:04:04 il peut la claquer.
01:04:08 Tu vois ce que je veux dire ?
01:04:10 J'ai pris mon temps, frère. J'ai allumé là-bas.
01:04:12 Il a fait un petit pas, je crois qu'il a fait un truc bizarre.
01:04:16 Ça allait trop vite après.
01:04:18 Frère, il fait un son que j'ai ressenti là.
01:04:20 Et voilà, c'était quand même…
01:04:22 Attends, attends, attends.
01:04:24 Dès qu'elle part de ton pied, tu sais qu'il y a but ou pas ?
01:04:26 Oui, oui.
01:04:27 Dès que je vois la trajectoire, je me dis que c'est bon.
01:04:30 Dès qu'elle part de ton pied, c'est…
01:04:32 Je me dis que je l'ai trop bien pris.
01:04:34 Trop bien, frère.
01:04:36 C'est vraiment…
01:04:38 Là, il m'a facilité.
01:04:40 Et après ?
01:04:42 Après, s'il n'y avait pas de tribune,
01:04:47 je pense que j'aurais couru jusqu'à la ville.
01:04:50 J'aurais couru jusqu'en Algérie.
01:04:55 Non, mais tu te rends compte ?
01:04:57 Je crois qu'elle a fait…
01:04:59 Il y a un gars, Jérémy Richelet,
01:05:01 il travaille avec moi à Bignes.
01:05:03 On avait calculé plus de 120 km/h la frappe.
01:05:05 Frère, je ne savais même pas, je viens de l'apprendre.
01:05:08 Mais franchement, ça allait vite.
01:05:10 Il y a un gars qui demande si tu as dit "bismillah" dans le tiré.
01:05:13 Oui, j'ai dû le dire.
01:05:16 Et après ?
01:05:20 Quand il y a le but, moi je te vois,
01:05:24 tu as vu courir,
01:05:25 je te vois après parce que sur le direct,
01:05:27 je n'ai rien vu du tout, j'ai juste vu la balle taper.
01:05:29 Comme tout le monde.
01:05:31 J'ai vu le truc sur Robin.
01:05:33 Oui, mais tous.
01:05:35 Je te dis là, combien ont cassé chez eux,
01:05:37 il y en a qui ont cassé des chichas.
01:05:39 Ils ont tout cassé.
01:05:41 Toi, quand tu cours,
01:05:43 tu sais ce qui se passe autour de toi.
01:05:45 Je te vois hurler, te taper comme ça.
01:05:47 Je suis rentré dans la chambre.
01:05:52 Jamel est venu me voir à la fin du match.
01:05:53 Jamel m'a dit "Ryad,
01:05:56 je ne parle plus avec toi,
01:05:58 tu es le meilleur".
01:06:00 Il m'a dit "Ryad, tu es le meilleur, je ne parle plus avec toi".
01:06:02 Parce que tu vois, moi et Jamel, on aime bien faire des débats.
01:06:04 Il me fait "vas-y, tu ne la mets même pas,
01:06:06 tu ne feras pas ça, tu ne fais pas ça".
01:06:08 Il est venu me voir, il m'a dit "Ryad,
01:06:10 je ne parle plus avec toi".
01:06:12 Il m'a dit "réponds".
01:06:14 Je suis rentré dans ma chambre.
01:06:16 Dans ma chambre,
01:06:18 moi je partage la chambre avec Yacine
01:06:21 et avec Ambrahimi.
01:06:22 C'est mon ami proche.
01:06:24 Il m'a dit "Ryad,
01:06:26 je recevais trop de trucs,
01:06:28 je recevais trop de messages,
01:06:30 j'en avais marre,
01:06:32 je ne pouvais même pas répondre aux gens,
01:06:34 je n'en pouvais plus.
01:06:36 Mais je ne réalisais toujours pas".
01:06:38 Il m'a dit "Ryad,
01:06:40 tu ne te rends pas compte de ce que tu as fait là".
01:06:42 Incroyable.
01:06:44 On a parlé, on a essayé de parler.
01:06:46 Il m'a dit "voilà, tu ne te rends pas compte,
01:06:48 c'est un truc de fou frère".
01:06:50 Voilà, c'est grave.
01:06:51 Ça vaut
01:06:53 1000 Coupes du Monde avec la France.
01:06:55 Juste ce but.
01:07:01 Tu vois l'émotion frère ?
01:07:03 Et le bled quand tu reviens au bled et tout.
01:07:06 C'est trop.
01:07:08 C'est trop frère.
01:07:10 Ça rappelle des bons souvenirs déjà.
01:07:14 C'est vrai, même là,
01:07:16 on n'est pas encore un an après,
01:07:19 ça rappelle des souvenirs,
01:07:20 ça rappelle surtout des émotions,
01:07:22 c'est ce que dit Redouane.
01:07:24 C'est le plus grand moment
01:07:26 de ta vie professionnelle,
01:07:28 je ne parle pas de la famille,
01:07:30 mais c'est le plus grand moment de ta vie professionnelle ?
01:07:32 Oui, je pense.
01:07:36 Plus que quand tu vas chercher la Coupe ou pas ?
01:07:39 Oui, parce que la Coupe,
01:07:42 ça reste anecdotique, tu vas l'apprendre tout ça.
01:07:44 Mais l'émotion du but,
01:07:48 quand on a aussi un final,
01:07:50 quand on est tous dans le mur,
01:07:52 c'est le dernier coup franc du Sénégal.
01:07:54 Ah oui !
01:07:56 On est tous derrière terre.
01:07:58 Déjà il y a Penalty.
01:08:00 Oui, Adlen.
01:08:02 Le penalty qu'on a en demi-finale contre le Nigeria,
01:08:04 de Haïssa.
01:08:06 Adlen, c'est Adlen qui est dur ?
01:08:08 Non, en demi-finale on a pareil,
01:08:10 Haïssa il touche la balle de la main.
01:08:12 Oui, oui.
01:08:14 Et l'arbitre il va voir la vidéo.
01:08:17 Il va voir la petite télé là-bas.
01:08:18 Il me dit "Putain,
01:08:20 je vais voir Haïssa,
01:08:22 je dirai Haïssa t'as tué de la main,
01:08:24 je lui parle doucement".
01:08:26 Je voulais trop qu'il me dise non,
01:08:28 mais je lui ai parlé tellement doucement
01:08:30 pour lui faire piquer,
01:08:32 comme ça il me dit non.
01:08:34 Je lui dis "Haïssa, tu as tué de la main,
01:08:36 il m'a fait ça".
01:08:38 "Ouais, je t'ai tué de la main".
01:08:40 "Je t'ai tué de la main".
01:08:42 Je suis parti voir Djamel,
01:08:44 je lui ai dit "Djamel il y a Penalty".
01:08:46 Je lui ai dit "Tu connais Djamel ?
01:08:47 C'est un israélite sur le terrain,
01:08:49 sur le tableau".
01:08:51 Il me dit "Oula,
01:08:53 il a tué de la main".
01:08:55 Il me dit "Ah ouais,
01:08:57 vas-y frère,
01:08:59 on attend".
01:09:01 "Tac, Penalty, Adlen,
01:09:03 je vais le voir,
01:09:05 pareil, finale".
01:09:07 "Adlen t'as tué de la main ?"
01:09:09 Je me dis "Riyad,
01:09:11 Wallah ma main elle est collée,
01:09:13 je vais voir l'arbitre,
01:09:15 ils nous ont fait pareil".
01:09:16 Je lui ai dit "Monsieur l'arbitre,
01:09:18 ils nous ont fait pareil,
01:09:20 sa main elle est collée,
01:09:22 regardez bien l'image,
01:09:24 allez bien voir l'image,
01:09:26 sa main elle est collée".
01:09:28 Il me dit "Oui monsieur Marès,
01:09:30 attendez, je vais aller voir l'image
01:09:32 tout de suite, sa main elle est collée".
01:09:34 "Il va voir l'image".
01:09:36 "Eh,
01:09:38 Wallah on a tous regardé,
01:09:40 il a fait ça,
01:09:42 tac, tac, tac,
01:09:44 ah oui, alhamdoulilah frère".
01:09:45 Et dans le mur,
01:09:47 quand vous êtes dans le mur,
01:09:49 vous vous parlez,
01:09:51 quand vous êtes dans le mur,
01:09:53 sur la fin, vous êtes tous,
01:09:55 vous êtes tous devant,
01:09:57 il n'y a que Rayouf.
01:09:59 Moi j'ai pris un mec,
01:10:01 il faisait 1m90 je crois,
01:10:03 je l'ai pris,
01:10:05 je me suis dit "je reste à côté de lui,
01:10:07 Wallah,
01:10:09 même si il a mis de la tête sur lui,
01:10:11 je crois que je vais sauter
01:10:14 je te jure".
01:10:15 Tu savais c'était la dernière seconde ?
01:10:17 Elle a tapé le mur,
01:10:19 l'arbitre l'a sifflé.
01:10:21 On a tous détalé,
01:10:23 on a tous couru partout.
01:10:25 Oh laisse tomber frère.
01:10:27 Les gens ont pleuré,
01:10:29 j'avoue je n'ai pas pleuré moi.
01:10:31 J'ai été émotionnel.
01:10:33 Tu as pensé à quoi ?
01:10:35 Je pensais à tout frère,
01:10:37 on a gagné la canne frère.
01:10:39 La Gérise avait gagné la canne,
01:10:42 la canne en 90.
01:10:43 Il y avait 8 équipes,
01:10:45 il y avait 8 équipes à la canne.
01:10:47 Et c'était au bled,
01:10:49 et c'était au bled.
01:10:51 Donc je ne te raconte pas.
01:10:53 Moi je m'en fiche.
01:10:55 C'était au bled,
01:10:57 on ne va pas enlever leur mérite,
01:10:59 ils ont quand même gagné la canne.
01:11:01 Et on va gagner la canne,
01:11:03 à 24 équipes,
01:11:05 en Egypte.
01:11:07 En Egypte,
01:11:09 ils sont en 8ème.
01:11:11 Ils sont en 8ème ou en quart,
01:11:12 je ne sais plus,
01:11:14 je crois en 8ème.
01:11:16 C'est grave.
01:11:18 Il y a un gars qui s'appelle Riyad,
01:11:20 aussi comme toi,
01:11:22 il dit heureusement Barded,
01:11:24 il marque le but en final,
01:11:26 parce que tu es tout seul.
01:11:28 Je voulais mourir ce jour-là,
01:11:30 je regardais la balle,
01:11:32 je sais si elle sort,
01:11:34 je le traite.
01:11:36 J'étais tout seul de fou.
01:11:38 Mais Bagdad,
01:11:40 il est mort.
01:11:41 Il est mort.
01:11:43 Il y a ce truc aussi
01:11:45 de la faim
01:11:47 quand vous avez cherché le trophée.
01:11:49 Des animaux, des animaux.
01:11:52 Des animaux, frère.
01:11:54 Laisse tomber.
01:11:57 Déjà avant que je ne cherche le trophée,
01:12:00 tout le monde vient me voir.
01:12:02 Riyad, je suis à côté de toi.
01:12:04 Je suis à côté de toi quand tu la portes.
01:12:06 Youssef Atal,
01:12:09 tu as ta main cassée,
01:12:10 ton bras cassé comme ça.
01:12:12 Il me dit "Riyad, je suis à côté de toi".
01:12:14 Je lui dis "Youssef, tu es à côté de moi,
01:12:16 parce que tu mérites en plus,
01:12:18 ton bras est cassé, frère,
01:12:20 tu es à côté de moi".
01:12:22 Après, je ne sais plus,
01:12:24 il y en a plein, tu connais les petits.
01:12:26 Après, je me dis "putain, j'arrive,
01:12:28 Islem,
01:12:30 il prend la coupe".
01:12:32 Il me dit "Islem,
01:12:35 vous allez aller à côté de moi".
01:12:38 Je lui dis "Viens, on la ramène,
01:12:39 tu connais".
01:12:41 Il me dit "Les gars, calmez-vous,
01:12:43 attendez".
01:12:45 Je lui dis "T'es là,
01:12:47 t'attends,
01:12:49 on soulève la coupe".
01:12:51 J'étais en train de me battre avec eux,
01:12:53 qu'ils allaient tout le spectacle.
01:12:55 C'est déjà fini, frère.
01:12:57 Laisse tomber.
01:12:59 C'est exceptionnel.
01:13:01 Sur cette canne,
01:13:03 je reviens,
01:13:06 c'est le foot d'Afrique des Nations.
01:13:07 Tu vois que le niveau du foot africain
01:13:09 évolue énormément.
01:13:11 Tu parles de l'Egypte,
01:13:13 il y a Moussala,
01:13:15 le Sénégal en finale avec Sadio Mane,
01:13:17 il y a le Gabon avec Oda Bian.
01:13:19 Il y a des grands joueurs
01:13:21 africains qui jouent dans les grands clubs,
01:13:23 qui sont titulaires dans les grands clubs
01:13:25 et qui sont déterminants dans les grands clubs.
01:13:27 C'est une vraie évolution,
01:13:29 ça, pour le foot africain, pour toi ?
01:13:31 Avec des objectifs ?
01:13:34 Je trouve que maintenant,
01:13:35 il y a plus de joueurs dans les grands clubs.
01:13:37 D'Africains, un an avant,
01:13:39 ils ont montré la voie,
01:13:41 les Eto'o, les Drogba.
01:13:43 Et maintenant,
01:13:45 quand tu vois Obama…
01:13:47 Il y a le Maroc avec Ziyech.
01:13:50 Il y a Sadio,
01:13:52 Salah,
01:13:54 il y a Ziyech aussi qui va venir à Chelsea.
01:13:57 C'est quand même des gros clubs,
01:14:00 City, Liverpool, Chelsea,
01:14:03 Arsenal.
01:14:04 Ça montre le niveau.
01:14:06 Il y a aussi…
01:14:08 Il y a des joueurs qui arrivent.
01:14:10 Il y a le petit Bélazer qui a mis l'an à Sé.
01:14:12 Beaucoup de qualité, mâchallah.
01:14:14 Il y a Youssef Atal.
01:14:17 Il y a beaucoup de jeunes qui arrivent.
01:14:19 Ça va faire du bien au football africain.
01:14:23 L'objectif d'avoir une équipe africaine
01:14:26 qui va enfin en demi-finale de Coupe du Monde ?
01:14:28 Voir plus ?
01:14:30 On aimerait bien.
01:14:33 Si la Coupe du Monde, ça serait là,
01:14:35 dans deux mois,
01:14:37 on a de fortes chances d'aller en quart.
01:14:39 Dans deux ans,
01:14:42 tu ne sais pas comment ça va évoluer.
01:14:44 Tu ne sais pas comment les mecs vont être.
01:14:46 Il y en a qui vont venir.
01:14:48 On verra.
01:14:52 J'espère qu'on va se qualifier.
01:14:54 Ce n'est pas facile en Afrique.
01:14:56 On verra, mâchallah.
01:15:02 Il y a la canne, déjà, en 2021.
01:15:04 Oui, il y a la canne.
01:15:06 Je ne sais pas si il y aura de la Covid-19.
01:15:08 Oui, au Cameroun.
01:15:10 Ces adversaires qui nous mettent en janvier,
01:15:12 ils nous tuent.
01:15:14 Ils font n'importe quoi.
01:15:16 Tu vois ce que je veux dire ?
01:15:19 Le football africain,
01:15:21 il n'est pas respecté juste pour des trucs comme ça.
01:15:23 Ils mettent des cannes toutes les deux ans
01:15:25 et en janvier.
01:15:27 Tu vois ce que je veux dire ?
01:15:30 Tu as un mois et demi,
01:15:31 déjà tu as une concurrence de malade mental.
01:15:33 Tu quittes ton club, tu les laisses prendre ta place.
01:15:35 Tu vois ce que je veux dire ?
01:15:37 Ils ne pensent pas à ça.
01:15:39 L'Euro, c'est tous les quatre ans.
01:15:41 Tu fais une canne tous les quatre ans et en été,
01:15:43 et puis c'est tout.
01:15:45 Comme on l'a fait en Égypte, c'est magnifique.
01:15:47 Tu vois ce que je veux dire ?
01:15:49 En été, on a kiffé.
01:15:51 Il ne faisait même pas très chaud en plus.
01:15:53 Tu vois ?
01:15:56 Ils jouent à 21h, 22h,
01:15:59 et ils ne sont pas très contents.
01:16:00 Et là, la génération qui arrive,
01:16:02 tu as parlé des joueurs comme Atal,
01:16:04 comme Benacer,
01:16:06 je peux rajouter des joueurs,
01:16:08 il y a Benrama,
01:16:10 il y a Benzebaini aussi,
01:16:12 des joueurs comme ça qui arrivent.
01:16:14 Bouddhaoui, qui arrive,
01:16:16 tu as confiance dans cette nouvelle génération
01:16:18 des jeunes ?
01:16:20 Non, ils ont grave des qualités,
01:16:22 les petits qui arrivent.
01:16:24 Les Saïd, les Borrami aussi.
01:16:26 Borrami, je le connais depuis longtemps.
01:16:29 Youssef, Isma,
01:16:30 Adem, Adem Mounef aussi.
01:16:32 Ils ont beaucoup de qualités, tu vois ?
01:16:34 Il faut qu'ils soient sérieux,
01:16:36 et Inch'Allah ça va.
01:16:38 Tu as le rôle de grand frère avec eux ?
01:16:42 Ouais, après tu connais,
01:16:46 ils me posent beaucoup de questions,
01:16:48 comment c'est, nani.
01:16:50 Je ne veux pas trop faire le mec relou, tu vois ?
01:16:53 Ils regardent, tu sais,
01:16:55 ils regardent beaucoup,
01:16:57 ils sont là, ils écoutent.
01:16:58 Tu n'es pas des petits cons, tu vois ?
01:17:00 Ouais,
01:17:02 ça donne envie pour la suite.
01:17:04 On va finir, Riyad,
01:17:06 avant de te laisser sur des petites questions.
01:17:08 D'abord une question
01:17:10 sur ton onctipe,
01:17:12 peut-être pas les onze joueurs,
01:17:14 mais qui tu mets, toi,
01:17:16 dans les joueurs qui t'ont inspiré,
01:17:18 qui t'ont fait kiffer le foot,
01:17:20 ceux que tu as regardés avec des yeux comme ça
01:17:22 pour apprendre à jouer,
01:17:24 que tu copiais un petit peu,
01:17:26 quand t'étais gamin ?
01:17:27 Ouais, tu vois,
01:17:30 Ronaldo, R9,
01:17:32 Zidane,
01:17:34 Zidane et Ronaldo,
01:17:36 ils me sont fait kiffer,
01:17:38 Ronaldinho,
01:17:40 franchement, moi, celui qui m'a vraiment fait kiffer
01:17:42 dans les années 2009, 2010, 2011,
01:17:44 tout ça, c'est Messi, frère.
01:17:46 Ouais.
01:17:48 Il a détruit le foot, frère.
01:17:50 Avec ses qualités, c'était trop,
01:17:52 c'était trop ce qu'il faisait.
01:17:55 Donc, ouais,
01:17:56 tous ces joueurs-là,
01:17:58 ils m'ont vraiment fait kiffer, tu vois.
01:18:00 C'est un peu mon enfance,
01:18:02 c'est tout ça, tu vois,
01:18:04 Ronaldo, Zidane,
01:18:06 Ribéry aussi,
01:18:08 j'aimais trop Ribéry.
01:18:10 C'est magnifique qu'il soit là,
01:18:12 la finale, dans le vestiaire et tout.
01:18:14 Grave, grave.
01:18:16 J'étais content,
01:18:18 parce que moi, je l'aimais bien
01:18:20 quand j'étais jeune, tu vois.
01:18:22 Le meilleur partenaire
01:18:24 Ouais, le plus fort.
01:18:25 Franchement, je ne saurais pas le dire,
01:18:27 un.
01:18:29 Dans son registre ?
01:18:31 Ouais, dans son registre, ouais.
01:18:33 Kanté.
01:18:35 Monstrueux.
01:18:37 C'est trop, c'est trop.
01:18:39 C'est trop.
01:18:41 Tu l'as dit tout à l'heure.
01:18:43 C'est qui le plus fou ?
01:18:45 Le plus fou avec qui j'ai joué ?
01:18:47 C'est Ben, frère.
01:18:49 C'est Ben Mendy.
01:18:51 Ben Mendy, il est complètement fou.
01:18:53 Voilà.
01:18:54 C'est vrai.
01:18:56 Ben, il est fou.
01:18:58 C'est vraiment un fou.
01:19:00 Le plus marrant ?
01:19:02 Le plus marrant ?
01:19:04 Ouais.
01:19:06 C'est Isleb Slimani.
01:19:08 Qu'est-ce que tu peux nous dire un mot sur Isleb ?
01:19:11 Isleb, c'est un gars de fou, frère.
01:19:14 J'ai joué avec lui,
01:19:16 je le contenais avant en sélection.
01:19:18 Franchement, ce qu'il a fait en Ligue 1,
01:19:21 même ce qu'il a fait dans toute sa carrière,
01:19:23 même ce qu'il a fait de sortir du Bled
01:19:25 et de s'imposer ici en Europe,
01:19:27 franchement, c'est incroyable.
01:19:29 Il a beaucoup de mérite.
01:19:31 Il n'est pas toujours connu à sa juste valeur ?
01:19:34 Je pense qu'au Bled, ils sont un peu durs avec lui.
01:19:37 Au Bled, ils sont un peu durs avec lui.
01:19:39 Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs,
01:19:41 parce que franchement, c'est un super joueur
01:19:44 qui donne tout.
01:19:46 Tu vois ce que je veux dire ?
01:19:48 Après, par le passé,
01:19:50 je ne sais pas, parce que des fois,
01:19:51 il a raté un contrôle, il a raté une remise.
01:19:53 Mais frère, maintenant,
01:19:55 c'est le meilleur passeur de la Ligue 1.
01:19:57 Tu vois ce que je veux dire ?
01:19:59 Il voit des passes de fou.
01:20:01 Tu vois ce que je veux dire ?
01:20:03 Donc non, c'est vrai que des fois,
01:20:05 ils ont été un peu durs avec lui,
01:20:07 mais super gars, super mentalité,
01:20:10 trop marrant.
01:20:12 Est-ce que tu as regardé beaucoup de vidéos
01:20:16 d'Ariane Robben quand tu étais jeune ?
01:20:19 Oui, Robben, j'aimais bien Robben.
01:20:20 J'aimais trop Ben Arfa aussi.
01:20:22 Ben Arfa, je le trouvais trop, trop, trop, trop fort.
01:20:26 C'est juste, je me disais, il est fou.
01:20:28 Je te jure, je me rappelle, j'étais au Havre.
01:20:31 J'étais au Havre.
01:20:33 Je regardais Ben Arfa et Newcastle United.
01:20:36 Je regardais la finale,
01:20:38 je regardais Newcastle pour Ben Arfa
01:20:40 parce que c'était caillot pour moi.
01:20:42 Tu vois, ce n'était pas un grand club, Newcastle.
01:20:44 Je regardais Newcastle pour Ben Arfa.
01:20:47 Il faisait que de dribbler.
01:20:48 Il perdait la balle, il dribblait, il perdait la balle, il dribblait.
01:20:51 Après, il sortait à la mi-temps.
01:20:53 Je me disais, il est fou.
01:20:55 Pourquoi il fait ça ? Il est trop fort.
01:20:57 Franchement, lui, il avait des qualités incroyables.
01:21:00 Tu l'as rencontré un petit peu ?
01:21:03 Oui, je le connais un peu.
01:21:05 Je l'ai déjà dit, ça.
01:21:07 Je me dis, frère, tu as des qualités.
01:21:10 Même là, il a des qualités de fou.
01:21:12 C'est juste, peut-être qu'il n'était pas mature en fait.
01:21:16 Il n'était pas mature, assez mature.
01:21:17 Je veux dire, il aurait pu jouer dans un grand club, frère, normal.
01:21:23 Normal.
01:21:26 Le moment le plus fort de ta carrière, je crois qu'on l'a, c'est le Nigeria.
01:21:33 Oui.
01:21:36 Tu l'as senti ? Toute l'Algérie l'a senti, le plus franc.
01:21:39 Tu l'as vu le commentaire avec Afid Dehradji, je crois ?
01:21:45 Afid Dehradji, je crois.
01:21:46 Hattaf El Gol.
01:21:48 Il y a l'IAD.
01:21:50 Tu l'as vu ?
01:21:52 Il m'a fait kiffer.
01:21:54 C'est exceptionnel.
01:21:56 Ça donne des frissons.
01:21:58 Et puis qu'un grand monsieur comme ça, parce qu'il a bercé beaucoup d'entre nous
01:22:04 quand on a regardé les matchs.
01:22:06 Il nous a bercé.
01:22:10 Super, merci.
01:22:13 C'est magnifique.
01:22:14 Le joueur le plus fort que tu as affronté, contre qui tu as joué ?
01:22:20 Messi.
01:22:22 Messi, ouais, costaud.
01:22:24 Trop fort.
01:22:26 Un futur crack, un joueur où tu te dis, lui, s'il est sérieux, s'il ne déconne pas,
01:22:34 il va devenir monstrueux.
01:22:36 Tu peux en donner plusieurs ?
01:22:42 Dans mon équipe, en jeune, il y a Phil Foden.
01:22:45 Ouais.
01:22:47 Grave fort.
01:22:49 En Algérie, Yusef Atal.
01:22:59 Il peut faire quelque chose, tu vois.
01:23:01 S'il n'est pas con, mais il est bête un peu, il est trop excité, tu vois.
01:23:04 Tu connais lui ?
01:23:06 Non, mais c'est pour ça qu'il est si fort aussi.
01:23:10 Il a beaucoup de qualités, mais en plus, il a ce truc que je parlais avant, c'est l'insouciance.
01:23:17 Il s'en fout, il attaque.
01:23:19 Il faut qu'il soit plus sérieux, plus rigoureux dans son jeu, tu vois.
01:23:24 Il peut faire une grande carrière.
01:23:26 Il peut sortir dans un top club.
01:23:29 Il peut sortir dans un top club.
01:23:31 Adem, il a beaucoup de qualités.
01:23:33 Les gens n'ont pas bien vu encore ses qualités, tu vois.
01:23:37 Il a beaucoup de qualités, mais Adem, pareil que Yusef,
01:23:40 tu as l'impression qu'ils ne veulent pas se donner les moyens, tu vois.
01:23:46 Adem, s'il ne fait pas le con, il peut faire une grande carrière, inch'Allah.
01:23:51 Après, il y a les Saïd, tout ça aussi, tu vois.
01:23:55 Oui, il y a de la qualité, ça donne confiance.
01:23:58 Il y a de la qualité, il y a Bouddhaoui aussi.
01:24:00 Il y a de la qualité.
01:24:02 Les petits en sélection, ils sont vraiment pas mal.
01:24:06 Il y a deux noms qui sont sortis, c'est Cherki et Awar,
01:24:08 mais c'était au moment où je parlais des joueurs qui jouent pour la sélection d'Algerne.
01:24:12 Ils n'ont pas encore choisi.
01:24:14 Cherki, j'ai entendu un petit peu, mais je n'ai jamais bien vu jouer.
01:24:17 C'est un jeune, encore, il faut lui laisser le temps, tu vois.
01:24:19 Ça arrête de lui parler de l'Algérie, de la France.
01:24:22 Laissez-le jouer, frère.
01:24:24 Quand il a envie, s'il veut venir en Algérie, viens,
01:24:27 mais personne ne va le forcer et personne ne doit le forcer, tu vois ce que je veux dire.
01:24:30 Et pareil pour son coéquipier, Alion, aussi.
01:24:35 Awar, ouais.
01:24:36 Ouais, celui qui veut, s'il veut venir, il vient, s'il ne veut pas venir, frère, c'est leur choix, tu vois ce que je veux dire.
01:24:42 Il pense qu'il doit jouer en équipe de France, qu'il aille en équipe de France, frère.
01:24:47 Tu vois ce que je veux dire, personne ne va forcer personne, en tout cas.
01:24:53 S'il vient, bienvenue, on l'accueillera comme tout le monde.
01:24:59 S'il veut en équipe de France, pas de problème non plus.
01:25:02 C'est sa carrière, c'est lui qui choisit, frère.
01:25:04 Eh, t'as mûri, hein !
01:25:05 Non, c'est la vérité, frère.
01:25:07 Ben ouais, mais c'est super, c'est un vrai discours, c'est un vrai discours.
01:25:12 C'est simple.
01:25:14 Le joueur avec qui tu aimerais jouer ?
01:25:19 J'aurais aimé jouer, j'aurais kiffé jouer avec Zidane.
01:25:26 Ouais.
01:25:28 De fou, de fou, de fou.
01:25:31 Je me serais placé à droite comme ça, lui tu connais, il était un peu à gauche dans l'axe.
01:25:35 Exceptionnel.
01:25:38 De fou.
01:25:40 Exceptionnel.
01:25:42 Quand vous l'avez joué, vous avez gagné 2-1 à… à… à comment ça s'appelle ?
01:25:47 À Madrid, ouais.
01:25:49 À Madrid, ouais, en match-a-lay de Champions League.
01:25:51 Vous vous êtes croisé ?
01:25:53 Non, je l'ai vu sur le terrain vite fait, tu connais.
01:25:55 Ouais.
01:25:57 C'est juste, on s'est juste… clin d'œil, clin d'œil, tu vois.
01:26:00 Il y a eu un petit clin d'œil quand même.
01:26:02 Ouais.
01:26:04 Mais je ne l'ai pas vu après, parce qu'on avait gagné et je crois qu'on ne les avait pas vus après, tu vois, on ne sait pas où ils étaient.
01:26:11 Et avant aussi, je ne l'ai pas vu, tu vois, donc je n'ai pas vraiment eu le truc, le moyen de le croiser, tu vois, de le croiser.
01:26:21 Il était pour qui le drapeau de l'Algérie au Bernabeu ce soir-là ?
01:26:24 Ce soir-là, je pense qu'il était pour moi.
01:26:27 Il y a aussi Karim, Karim c'est un Algérien.
01:26:35 Mais ouais, en plus.
01:26:37 Même s'il joue avec les Français, je vois qu'il soutient l'Algérie, c'est un Algérien frère. On est content quand il fait ça.
01:26:46 C'est magnifique.
01:26:48 Grave.
01:26:50 Tu les avais vus ?
01:26:53 Comme je l'ai dit juste avant, les petits, s'ils veulent choisir la France, ils choisissent la France.
01:26:58 Mais voilà, quand tu vois que Karim il soutient l'Algérie, il sait que c'est un Algérien, tu vois, ça fait plaisir.
01:27:04 Ouais. Et au niveau du joueur, Benzema ?
01:27:08 Ouais, il n'est plus à présenter frère. Il a fait une vraie carrière.
01:27:13 J'étais content parce qu'il était un peu muet contre nous.
01:27:18 Tu connais, il ne faut pas que tu lui donnes deux ou trois occasions, il va en mettre une.
01:27:23 Donc comme on a gagné, je suis content. Mais frère, c'est un joueur de fou.
01:27:29 C'est un joueur de fou, mâchallah.
01:27:31 Il a fait une vraie carrière, il est resté 10 ans, 11 ans au Real Madrid, numéro 9.
01:27:35 Ce n'est pas facile.
01:27:37 C'est un joueur particulier, un joueur de fond pour nous.
01:27:41 Mais dans une Ligue des Champions, c'est monstrueux.
01:27:45 Avec à chaque fois, depuis longtemps maintenant, ça a été dur au début.
01:27:49 Mais si tu es indiscutable, on discutait.
01:27:52 Non, vraiment, c'est un chapeau frère. Il mérite.
01:27:56 Et Allah lui rajoute frère, qu'il marque plus de buts, qu'il reste encore plus longtemps.
01:28:00 On est content pour lui frère.
01:28:02 Tu penses que vous allez reprendre contre le match retour en Champions ?
01:28:09 Je pense qu'ils vont le faire. Il faut qu'on passe là.
01:28:11 Tu préfères Champions ou Ballon d'Or ?
01:28:16 Non, Champions. Le prochain objectif, c'est Champions.
01:28:19 Ballon d'Or, il faut vraiment que pour être dans les 3, il faut faire des saisons où tu mets 30 buts.
01:28:26 Je sais que je suis capable, 35 buts, je suis capable.
01:28:30 Je joue du début à la fin, tous les matchs, comme les Salah, les Mané, ils jouent tous les matchs.
01:28:36 On peut essayer de viser ses 20-25 buts.
01:28:42 Après, il faut que ça tourne en même temps. Il faut que l'environnement gagne tous les matchs,
01:28:46 ça marque beaucoup de buts. Il y a beaucoup de trucs qui rentrent en jeu.
01:28:49 Si tu fais une grosse saison en club, je ne sais pas lequel,
01:28:56 et après en 2022 et après la demi-finale de la Coupe du Monde, tu vas faire mieux que 10.
01:29:02 Tu as fait numéro 10, tu as fait 10e.
01:29:06 Mais comme tu as fait 10, tout le monde a dit à 10, c'est le bon numéro.
01:29:11 C'est soit 1, soit 10.
01:29:13 En 2016, j'étais 7e.
01:29:15 7e, quand tu es meilleur joueur.
01:29:17 En 2019, j'ai fait 10e. C'était bien, tu vois.
01:29:21 C'est magnifique.
01:29:23 C'est bien.
01:29:26 Mon objectif, ce n'est pas un objectif, c'est une ambition.
01:29:31 C'est d'aller me surpasser, d'aller marquer plus de buts,
01:29:36 d'aider mon équipe à gagner des titres.
01:29:38 Parce que je sais que je peux le faire.
01:29:41 Prétention.
01:29:43 On te le souhaite.
01:29:46 Tchao, frère.
01:29:48 Bon, Riyad, merci beaucoup.
01:29:50 Pas de souci, c'était un grand plaisir.
01:29:53 Pareil.
01:29:55 Tu m'as régalé.
01:29:56 Je le répète, je sais que tu es rare sur les réseaux.
01:30:00 Là, je vais aller sur ma page.
01:30:04 Je vais faire un direct.
01:30:06 Celui qui veut rentrer, je le ferai rentrer un peu.
01:30:09 Ça va être exceptionnel.
01:30:11 J'arrive, je vais regarder.
01:30:13 Je ne dis pas parce qu'il y a trop de gens qui m'ont demandé.
01:30:17 Je te laisse tout seul.
01:30:19 J'ai à tout le monde dans 5-10 minutes le temps que je charge mon téléphone.
01:30:24 Vas-y.
01:30:25 Bon, Riyad, merci.
01:30:27 Je t'embrasse.
01:30:29 Qu'est-ce que je peux te souhaiter ?
01:30:31 Hein ?
01:30:33 Qu'est-ce que je peux te souhaiter ?
01:30:35 La santé, moi et ma famille, frère.
01:30:37 Que tu l'aies.
01:30:39 La même chose.
01:30:41 La même chose.
01:30:43 Et tout ira bien.
01:30:45 Prends soin de toi.
01:30:47 Embrasse toute la famille.
01:30:49 Merci encore, Riyad.
01:30:51 Tchao.
01:30:53 Tchao.
01:30:54 Bon, à tous sur la live de Riyad.
01:31:02 Tant que vous avez eu la chance d'être intégré.
01:31:05 Merci, Redouane.
01:31:07 Redouane, tu es un salopard.
01:31:09 Parce que Redouane, à cause de toi, j'ai failli avoir 35 fous rires.
01:31:12 Surtout quand tu as parlé du mec dans le mur contre le Nigéria.
01:31:17 Ça a été très grave et j'ai failli pleurer.
01:31:19 Donc merci à tous.
01:31:22 Demain soir, on le fera aussi dans ces heures-là.
01:31:25 Sûrement avec Robert Pires.
01:31:27 On parlera de foot encore.
01:31:29 On a un champion d'Afrique, on aura un champion du monde et un champion d'Europe.
01:31:31 Merci à tous d'avoir suivi.
01:31:33 Un merci particulier à un autre capitaine.
01:31:35 On est le capitaine de l'Algérie.
01:31:37 On a eu la chance ce soir d'avoir le capitaine du Maroc, Mehdi Benhassia.
01:31:39 Merci à tous.
01:31:41 Merci de votre fidélité.
01:31:43 Bonne fin de soirée.
01:31:45 Elle a encore replié un petit peu votre vente.
01:31:47 La journée risque d'être difficile demain.
01:31:49 Donc profitez bien de la soirée.
01:31:51 Respectez bien les consignes de sécurité.
01:31:52 Et à bientôt.
01:31:54 Ciao.
01:31:56 Merci.
01:31:57 Au revoir.

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