Cécile Marx alias Marguerite Jambonneau : «Si t’as des parisiens sous le nez, fais-en du pâté !»

Europe 1

Chaque jour dans Culture Médias, Thomas Isle reçoit un invité surprise. Ce jeudi, Cécile Marx alias Marguerite Jambonneau. Retrouvez "L'invité inattendu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-surprise

Transcript

00:00 - Bonjour Marie-Na, nous vous recevons pour la sortie de 5 hectares et notre invité inattendu pourrait bien vous intéresser.

00:06 Il s'agit de l'agricultrice Marguerite Jambonneau.

00:09 - Bonjour tout le monde, bonjour Lambert, bonjour Marie-Na.

00:12 Je m'excuse pour l'odeur mais je ne me déplace jamais sans mes andouillettes.

00:15 Là je suis en train d'en affiner une demi-douzaine sous mes aisselles.

00:17 - D'accord, d'accord.

00:18 - Ah que ça vaut le coup, elles sont délicieuses.

00:20 Mais c'est vrai que ça klaxonne les naseaux.

00:21 - Légèrement, effectivement.

00:23 Pas de souci en tout cas Marguerite, faites ce que vous avez à faire.

00:26 Vous venez nous parler d'un stage, c'est ça ? - Ah bah ça pour sûr, un stage d'intégration agricole pour Bobo.

00:30 - Ah, ça vous est venu comment cette idée ?

00:32 - Dans notre région, la vraie épidémie c'était pas la Covid, c'était les parisiens.

00:36 Quand je les ai vus débarquer, moi j'étais agacée comme tout le monde.

00:38 Faut dire qu'ils sont insupportables. - Comment ça ?

00:40 - Oh bah ils trouvent tout charmant les cons.

00:42 Il pleut, ils sont contents.

00:44 Ça sent la merde, ils sont contents.

00:46 De toute façon, les parisiens c'est comme mon transit intestinal, du moment qu'ils ont de la fibre, ils sont contents.

00:52 - Ah ouais, c'est bien ça.

00:53 Vous savez quand on vit en ville, ça fait du bien aussi de s'aérer.

00:56 - Ah bah oui, tu m'étonnes qu'ils veulent venir chez nous vu où c'est qu'ils vivent.

00:59 * Extrait de « Paname » de Mélanie *

01:27 - Vous voyez ça aussi ? - Ça arrive, ça arrive.

01:29 Vous aimez pas vraiment Paris j'ai l'impression.

01:31 - Bah oui, mais je suis bien obligée de me coltiner les parisiens.

01:33 Ils se ramènent tous chez moi.

01:34 Et comme disait ma grand-mère, si on te donne du crottin, fais du chavignol.

01:38 - Ah, elle disait ça.

01:39 Et alors vous avez donc créé ce fameux stage.

01:41 Ça consiste en quoi ?

01:42 - Oh bah tout d'abord à survivre en milieu paysan.

01:45 À la campagne, on n'est jamais à l'abri de mauvaise rencontre.

01:47 Un sanglier, un chasseur qui a trop poussé sur l'apéro,

01:50 ou pire, un recruteur de « L'amour est dans le pré ».

01:52 - Ah oui, ça c'est du sérieux ça.

01:54 - Ah, mais on s'est rigolé aussi.

01:56 J'ai inventé un jeu.

01:57 Le blind mamel.

01:58 - Le blind mamel ? Qu'est-ce que c'est que ça ?

02:00 - Au lieu de deviner des chansons, on devine des mamelons.

02:03 Des pies quoi, de vache, de chèvre.

02:07 - Ah d'accord, oui.

02:08 - Si elle est grande, c'est que c'est de la mamelle normande.

02:15 Si elle est plus proche d'une pipette, c'est que c'est celle d'une biquette.

02:21 - Ah ouais, c'est joli.

02:23 - C'est sûr que nos régions ont vraiment du talent.

02:25 Et elle est où votre exploitation ?

02:27 - À Gougères-sur-Meuse.

02:28 - Ah, vous avez peut-être une grosse ville de référence, constituée un peu plus ?

02:31 - Oui, c'est Gougères-sur-Meuse.

02:33 - Ah oui, d'accord, d'accord.

02:35 - Oui, ça me rappelle, une fois je passais à côté de Jacques-sur-Yvette.

02:38 - Jacques-sur-Yvette, c'est un autre village à côté de chez vous ?

02:40 - Non, Jacques et Yvette, c'est mes voisins.

02:42 Jacques était littéralement sur Yvette, sous la pergola.

02:45 Je les surprends souvent en train de se ramoner le potiron,

02:47 si vous voyez ce que je veux dire.

02:49 - Oui, on a l'image de se ramoner le potiron.

02:51 - Bah oui, oui, oui !

02:53 - Se faire briser le coulombier, se prendre la bûche dans la cheminée,

03:00 se faire souffler dans la trompette.

03:02 - Ah oui, on a l'image, on a l'image.

03:04 - Oui, alors ça c'est un petit hommage à Lambert, je sais qu'il aime bien Yves Montand.

03:07 - Un bel hommage !

03:09 - Vous êtes intenable, Marguerite.

03:11 - Oui, voilà. Vous savez, comme disait ma grand-mère,

03:13 l'amour c'est comme le bon vin, c'est mieux quand on le débouche.

03:15 - Elle disait ça aussi.

03:16 - En tout cas, Marina Lambert, je ne vous propose pas le stage,

03:19 parce que grâce à votre film, vous êtes devenu des experts de la cambrousse,

03:22 mais je voulais savoir si vous pouviez me faire un prix sur le tracteur du film.

03:25 C'est pour mes élèves.

03:26 - Pour leur apprendre à conduire ?

03:27 - Non, non, pour les écraser.

03:29 Parce que comme disait ma grand-mère,

03:30 si t'as des parisiens sous le nez, fais-en du pâté.

03:33 - Elle disait beaucoup de choses.

03:35 - On a envie de la rencontrer.

03:37 Merci Marguerite Jambonneau et merci à Cécile Marx en spectacle La Paris.

03:41 Jusqu'à la fin du mois au Théâtre Lobo Saint-Martin,

03:44 puis en tournée début 2024, attention, sur les routes de la Loire.

03:48 Le bus, Cécile Martin, prend la route !

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