Esther Abrami, prodige du violon

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Transcript

00:00 -Salut Guillaume, bonsoir à tous.

00:01 On clique ce soir sur une virtuose du violon,

00:03 elle s'appelle Esther Abrami, elle a 27 ans

00:05 et elle s'est produite sur les plus grandes scènes du monde de la musique,

00:09 comme au Royal Albert Hall ou encore à Vienne

00:11 où elle a interprété la bande originale du film "Le Parrain".

00:14 -Waouh !

00:15 -Esther Abrami a aussi joué sur le toit d'une tour à Brighton,

00:33 mais aussi dans le métro,

00:34 on l'a aussi vu sur le lac de Côme,

00:36 devant le Sacré-Cœur à Montmartre

00:38 et même dans un festival électrique.

00:39 ...

00:44 Mais c'est sur les réseaux sociaux

00:45 qu'elle a pu toucher le plus grand public.

00:47 ...

01:05 Esther est suivie par plus de 417 000 personnes sur TikTok,

01:09 plus de 308 000 sur YouTube et 319 000 sur Instagram.

01:12 Elle a démocratisé aussi la musique classique dans son dernier album "Cinéma"

01:16 dans lequel elle réinterprète les musiques de films cultes

01:18 comme "Hunger Games", "Naruto" ou encore "Les Choristes".

01:21 ...

01:36 Bonsoir Esther Abrami.

01:37 -Bonsoir.

01:38 -Merci.

01:38 -Bonsoir Esther.

01:39 -Salut.

01:39 -Merci beaucoup d'être avec nous.

01:41 On vous présente Guillaume Gallienne.

01:42 -Ravi.

01:43 -Ravi.

01:43 ...

01:45 -Vous serez Esther en concert à Paris,

01:47 à la Salle Gavreau,

01:48 ce sera le 24 janvier à 20h30.

01:49 Vous serez accompagnée par les solistes

01:51 de l'Orchestre de l'Opéra Royal de Versailles.

01:54 Et à 27 ans, je disais,

01:55 vous êtes une prodige du violon,

01:56 une star des réseaux.

01:57 Comment ça a explosé tout ça ?

01:58 -Les chats.

01:59 ...

02:00 Les chats, il y a toujours une vidéo avec un chat et un violon.

02:02 -Il y a eu ce truc-là.

02:03 -Il y a eu ça.

02:04 Mais bon, non, en vrai, ça a été assez...

02:08 Ça allait vraiment d'étape par étape.

02:10 On me dirait souvent, avec les réseaux sociaux,

02:12 on se dit, il y a une vidéo qui a explosé

02:13 et d'un coup, tout est fait.

02:15 Non, c'est loin d'être ça.

02:16 Bien évidemment, déjà, c'est des années et des années de travail,

02:19 de dédication à l'instrument.

02:21 Et après ça, quand j'étais au Royal College of Music,

02:24 à 18 ans, j'ai commencé à utiliser les réseaux sociaux

02:27 pour faire parler de ma routine de musicienne classique.

02:31 Dans un moment où je me sentais assez seule

02:34 et j'ai utilisé ça pour partager un petit peu ma routine.

02:37 Et j'ai vu vraiment plein de gens s'intéresser.

02:40 Ça m'a même surpris.

02:41 Et j'ai continué et ça s'est construit comme ça.

02:44 Il y a eu une vidéo qui était un peu plus vue, une autre.

02:47 Et petit à petit, ça...

02:50 Oui, les gens se sont rajoutés petit à petit

02:52 jusqu'à ce que ça vienne aujourd'hui,

02:53 que je signe un deal chez Sony pour un album,

02:56 je commence à faire des concerts et que tout se mette en place.

03:00 On sait qu'il y a encore trop peu de femmes

03:02 compositrices, chefs d'orchestre.

03:03 Quand on vous voit, ça fait beaucoup de bien.

03:05 Est-ce que ça évolue malgré tout ?

03:06 Oui, ça évolue. Je pense qu'il faut être positive.

03:08 Et je vois aujourd'hui, j'ai 27 ans, quand j'en avais 14,

03:12 les choses ont énormément changé.

03:15 Les choses qui étaient acceptées, que j'ai acceptées

03:17 quand j'avais 14 ans, les choses qu'on m'a dites,

03:19 que ce soit venant de profs ou qu'on accepte venant de collègues.

03:23 Comme quoi, par exemple ?

03:24 Comme des commentaires sur pourquoi on a bien réussi un examen

03:28 et des collègues qui vont nous dire

03:30 "Ah, c'est parce que t'es une fille et que le professeur t'aime bien"

03:33 et des choses qui sont acceptées par les profs,

03:34 que les profs ne disent rien à ça.

03:35 Ou des professeurs qui vont dire

03:40 plusieurs fois "On m'a un petit peu coupée sur le fait

03:44 que pourquoi il n'y a pas de femmes chefs d'orchestre,

03:46 de femmes compositrices, parce qu'il n'y en a pas des bonnes,

03:48 alors c'est comme ça."

03:49 Voilà, des choses que j'ai acceptées à l'époque,

03:52 qu'on n'accepte plus aujourd'hui.

03:52 Je me dis déjà, il y a eu une progression.

03:56 Parce qu'à l'époque, moi je l'acceptais,

03:58 personne ne disait rien,

03:59 maintenant on ne l'accepte plus.

04:00 Il faut appeler Guillaume dans ces cas-là, il va aller...

04:03 Autre cliché qui a la peau dure sur la musique classique,

04:05 on dit souvent que c'est une musique de bourgeois.

04:08 C'est vrai.

04:09 Après, on est quand même dans...

04:12 Moi, c'est d'ailleurs une des raisons

04:13 pour laquelle j'ai commencé à partager la musique classique

04:15 sur les réseaux sociaux,

04:16 parce que j'étais assez frustrée.

04:19 Pendant les concerts, il y avait vraiment toujours

04:21 un peu le même type de personnes qui venaient au concert.

04:24 Je trouvais ça assez réducteur

04:26 et j'ai voulu que ça change, je veux que ça change.

04:29 Et donc, j'essaye de changer,

04:31 parce qu'il y a beaucoup de choses, c'est des a priori,

04:33 c'est des préjugés, c'est des idées préconçues qu'on a.

04:36 Et je pense que si on l'amène de manière différente,

04:38 c'est une musique qui peut toucher tout le monde.

04:39 Ce n'est pas du tout juste pour les bourgeois,

04:41 c'est une musique qui peut toucher,

04:43 qui vous touche vraiment jusqu'au fond de l'âme,

04:45 qui peut vous faire donner les frissons, etc.

04:47 Et c'est dommage qu'il y ait plein de gens qui s'en privent.

04:50 - Et c'est pour ça que tu mélanges avec énormément de musiciens actuels,

04:53 avec des gens du hip-hop, de l'électro.

04:55 - Exactement. C'est un super moyen, j'ai trouvé un peu.

04:57 C'est un moyen, que ce soit les réseaux sociaux

04:59 ou effectivement de faire des collaborations,

05:01 comme je fais avec Voracultz,

05:02 où je pars en tournée, on part en tournée ensemble.

05:04 - Super musicien.

05:05 - Et en plus, c'est un musicien qui me donne aussi la liberté

05:09 de m'exprimer sur scène.

05:11 Et par exemple, quand on fait un concert de musique électronique,

05:13 j'ai tout un moment avec une improvisation,

05:15 un solo de violon classique, un peu klezmer aussi.

05:19 Et ce qui est super, c'est de voir la réaction des gens

05:22 qui sont là pour un concert électro, qui sont là à crier, à danser, etc.

05:25 D'un coup, ils se prennent un solo de violon classique

05:28 en pleine tête et ils aiment ça.

05:29 - Moi, j'aimerais bien voir les gens qui sont venus voir Guillaume Gallienne dans le clic

05:32 et qui vont se prendre un solo de violon.

05:34 Parce que t'es venu avec ton violon.

05:35 - Je suis venu avec mon violon, oui.

05:37 - Les séries vous inspirent beaucoup.

05:38 Et là, vous venez de jouer Naruto, je crois.

05:40 - C'est ça. - Naruto, carrément.

05:42 Tu connais Naruto, Guillaume ?

05:43 - Oui, j'ai rencontré le compositeur Isaichi il y a un mois à Tokyo.

05:48 Il est incroyable.

05:49 J'ai assisté à un de ses concerts.

05:50 - Incroyable.

05:52 - Mais il est merveilleux.

05:53 - C'est un génie.

05:55 - Un grand compositeur.

05:58 - C'est incroyable.

06:00 (Musique)

06:02 (Musique)

06:04 (Musique)

06:06 *Musique*

06:08 *Musique*

06:10 ...

06:34 ...

06:47 -Waouh !

06:48 Esther, c'est bientôt Noël.

06:49 Est-ce qu'on a le droit à un jingle bells ou pas ?

06:51 -Vous avez totalement le droit.

06:53 -On a totalement le droit à un jingle bells ?

06:54 -Ah, j'adore !

06:56 -Euh... Oui, bien sûr.

06:57 -Allez ! Pour Noël !

06:58 Voilà, l'esprit de Noël, on aime ça.

07:01 Si vous voulez me faire des cadeaux...

07:02 -Je vous respecte.

07:05 ...

07:24 -Bravo ! -Magnifique !

07:26 -Merci beaucoup.

07:27 Merci à tous !

07:29 Merci à tous !

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