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  • 19/12/2023

"Qui veut gagner des Millions", "Affaire conclue", "Questions pour un champion", "Les enfants de la télé", "Tout le monde veut prendre sa place" ou encore "La grande librairie", voilà quelques programmes qui ont changé de présentateurs au cours de leur histoire. Quelle incidence cela a pu avoir sur l’audience ? Est-ce que le concept est plus fort que celui qui l’incarne ?

Retrouvez "La Question du jour" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-question-du-jour

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Transcription
00:00 9h, 11h, Europe 1 Culture Média.
00:04 Avec Thomas Hill et Thomas, c'est l'heure de la question média du jour.
00:07 Qui veut gagner des millions ? Affaire conclue, question pour un champion.
00:10 Les enfants de la télé, tout le monde veut prendre sa place ou encore la grande librairie.
00:14 Voilà quelques programmes qui ont changé de présentateurs au cours de leur histoire.
00:17 Alors, quelle incidence a pu avoir sur l'audience ? Est-ce que le concept est plus fort que celui qu'il incarne ?
00:22 On va répondre à cette question ce matin avec Fabien Randanne. Bonjour.
00:26 Bonjour Thomas.
00:27 Journaliste à 20 minutes et François Bunel qui est resté avec nous et qui a donc passé la main de son émission à Augustin Trappenard.
00:34 Alors d'abord Fabien Randanne, l'un des derniers exemples en date, c'est le changement de présentation à la tête des enfants de la télé
00:40 avec Laurence Boccolini qui a succédé à Laurent Ruquier le dimanche en fin d'après-midi.
00:44 Comment ça se passe pour l'instant cette transition ?
00:47 Ça se passe. Ça s'est d'abord très bien passé pour Laurence Boccolini dont la première a été scrutée.
00:52 Il y a eu un effet de curiosité. C'était le 22 octobre.
00:56 Puis ça s'est un petit peu tassé au fil des semaines. Là ça fait un mois et demi.
01:00 Un peu de recul.
01:02 Voilà on a un peu de recul.
01:03 Donc on va dire qu'il y a une légère érosion. Elle est un peu en dessous des chiffres réalisés à l'époque par Laurent Ruquier.
01:10 Mais le programme se maintient quand même puisque le concept il est là.
01:15 C'est des images d'archives, c'est des souvenirs personnels des invités.
01:19 Donc voilà il faut qu'il y ait bien sûr le capital sympathie qui perdure.
01:24 Mais ça va être aussi beaucoup qui sont les invités, quelles sont les images difficiles qu'il va jouer.
01:30 C'est aussi d'ailleurs Laurence Boccolini qui avait succédé à Nagui dans le jeu "Tout le monde veut prendre sa place".
01:34 Elle ne sera restée qu'un an.
01:36 Et c'est Jari qui a pris la suite depuis cet été.
01:39 Est-ce que le jeu a souffert de ces changements d'incarnant ou pas vraiment ?
01:43 Non, le jeu n'a pas souffert.
01:45 Ça a été plutôt un pari gagnant pour "Tout le monde veut prendre sa place".
01:48 Et ce qui est amusant de constater c'est que Jari a mis sa patte dans l'émission.
01:54 Il a ouvert l'émission notamment aux enfants.
01:58 C'est quelque chose qu'il veut poursuivre.
02:01 Il fait davantage de happening, un peu moins de questions peut-être aussi.
02:04 C'est remis debout comme le faisait Nagui.
02:06 Voilà, et il y aura, c'est en janvier, une spéciale frère/sœur.
02:11 Il vient amener à la fois son côté humoriste et proche des gens,
02:17 mais avec une double casquette d'animateur.
02:21 Et des audiences qui sont restées stables finalement.
02:23 Vous François Bunel, quand vous avez fait le choix de quitter la présentation de "La Grande Librairie",
02:27 est-ce que vous en tant que producteur, parce que vous restez producteur de cette émission,
02:31 est-ce que vous avez pu choisir l'incarnant qui allait vous succéder ?
02:34 Oui, on l'a choisi de concert d'ailleurs avec Delphine Arnotquincy et Stéphane Sidbon-Gomez.
02:38 C'est vrai que c'est à eux que je me suis adressé au moment où j'ai décidé de partir.
02:42 Ça s'est fait très très vite, ça s'est fait au mois de juin, il y a un an et demi.
02:47 Et il se trouve que moi je n'ai pas du tout.
02:50 Mais vous savez, la vie est faite aussi de rencontres.
02:54 Et la littérature, la lecture, vous apprend un truc absolument fondamental.
03:00 Quand vous avez la chance de rencontrer quelqu'un qui vous dit "Tiens, je crois en toi,
03:04 on va faire quelque chose ensemble", ne passez pas à côté.
03:06 Et c'est ce qui s'est produit.
03:08 Vous l'avez rappelé, je venais de sortir un film avec Adrien Solan, qui est mon complice et mon producteur depuis longtemps.
03:13 Un film documentaire au cinéma, qui n'avait pas trop mal marché.
03:16 Et puis un jour j'ai reçu un coup de téléphone d'un producteur,
03:19 qui est un écrivain qui s'appelle Marc Duguin,
03:21 mais qui est associé à Patrick André, à Charles Gilibert,
03:24 deux grands producteurs qui ont fait des films que j'adore.
03:27 Patrick André avait produit "Mustang et Papicha" et puis Charles Gilibert.
03:31 Entre autres ce film génial qui est à net avec Adam Driver, qui est pour moi un film magique.
03:35 - Et il vous propose de faire votre film ?
03:37 - Et Marc me dit "Mais tu devrais faire du cinéma, et si tu veux on le produit".
03:41 Et là qu'est-ce que vous faites vous Thomas ?
03:43 Ça fait 15 ans que vous présentez une émission géniale, vous avez une chance folle.
03:46 Je voyais que je n'avais pas vraiment pensé tant que ça, à faire du cinéma.
03:50 Non, je voulais continuer à faire des films documentaires,
03:53 France 5 est une chaîne qui nous offre une possibilité inouïe.
03:56 C'est doc de la grande librairie dont on parlait, mais faire aussi de temps en temps des documentaires.
04:00 - Et vous vous êtes dit "C'est pas compatible avec mon métier d'animateur, d'une hebdomadaire sur France 5".
04:04 - Oui, c'est-à-dire que quand vous lancez dans la réalisation d'un film, vous devez penser à tout.
04:09 D'ailleurs tous les réalisateurs que j'avais eu la chance d'interviewer,
04:12 que ce soit à la grande librairie ou dans d'autres émissions sur une autre chaîne de radio,
04:15 me l'avaient dit "Tu fais un film, t'es en plein dedans, il faut écrire, il faut réaliser, mettre en scène".
04:21 Donc très vite j'ai compris que ce serait incompatible.
04:24 Moi j'aime faire les choses à fond, donc la grande librairie je m'y suis consacré pleinement.
04:28 Passez votre temps à lire, vous savez vous lisez un livre par jour, tous les jours, c'est formidable, c'est une chance inouïe.
04:33 Je ne vois pas quand on peut faire vraiment l'écriture d'un scénario, la préparation d'un film,
04:39 sans compter qu'un film c'est deux mois de tournage et puis six mois de montage.
04:43 Donc voilà, et très vite j'ai pris cette décision, en accord avec la direction de France Télévisions,
04:49 et puis on s'est dit "Qui peut me remplacer ?"
04:52 Il y a des gens, et notamment Augustin Trappenard, parce qu'il faut quelqu'un de légitime.
04:57 Moi je crois que c'est ça, il faut quelqu'un de passionné, de légitime,
05:00 quelqu'un qui vit dans les livres depuis toujours.
05:03 On se connaissait un petit peu, on a appris à se connaître encore mieux, je suis absolument ravi de cette transition.
05:07 - Et les audiences n'ont pas vraiment souffert depuis votre départ ?
05:09 - Pas vraiment, parce qu'il faut le temps de s'habituer, ça c'est normal,
05:12 enfin ça je pense que vous allez aussi nous le confirmer,
05:14 et Julien le sait qui surveille de près tous les jours les audiences.
05:17 Mais là, les audiences d'Augustin sont très bonnes, depuis vraiment maintenant quelques mois,
05:22 et je crois que les gens sont ravis de voir que le concept parfois effectivement est plus fort que l'incarnant,
05:29 et surtout que l'incarnant, le nouveau, peut y mettre sa patte.
05:32 Augustin apporte aussi son tempérament, ses idées.
05:35 - Alors est-ce qu'il y a pour vous des émissions où l'animateur est totalement irremplaçable ?
05:39 Je vous pose la question dans un instant sur Europe 1 tout de suite.
05:42 - Europe 1.
05:43 - 9h11, Culture Média sur Europe 1 avec Thomas Hill, et la question média du jour, Thomas.
05:48 Est-ce que les concepts d'émissions télé sont plus forts que ceux qui les incarnent ?
05:52 On en parle avec vos invités, Fabien Randanne, journaliste à 20 minutes, et François Bunel.
05:56 - Oui, c'est l'impression qu'on a depuis le début de cette discussion,
05:58 que finalement le concept survit très bien à l'animateur.
06:01 On peut donner d'autres exemples, il y a celui de "Questions pour un champion"
06:04 où on se disait que Julien Leperre s'était irremplaçable,
06:06 et puis finalement l'arrivée de Samuel Etienne a même plutôt fait du bien au jeu.
06:11 Fabien Randanne ?
06:12 - Oui, en fait, j'ai tendance à penser que personne n'est irremplaçable,
06:16 et que c'est juste une question d'habitude.
06:17 Quand les téléspectateurs sont habitués à avoir un animateur ou une animatrice tous les jours,
06:22 dans leur salon pendant 5, 10, 15 ans, etc.,
06:25 et que finalement l'animateur, comme Julien Leperre,
06:28 commençait à être peut-être plus fort que l'émission,
06:32 avec ses gimmicks, etc.,
06:34 on se dit "si ça s'arrête, qui va pouvoir remplacer, qui va le faire ?"
06:38 - Ça paraissait très dur.
06:39 - Et on a vu que Samuel Etienne a pris le relais en faisant autrement,
06:42 avec son expérience de journaliste aussi, quelque chose d'un peu plus posé,
06:46 mais il y apporte son humour.
06:48 - Autre exemple sur France 5, quand Yves Calvi a arrêté "C'est dans l'air",
06:51 là aussi on pouvait craindre une chute d'audience,
06:52 et puis Caroline Roux, elle s'en est très bien sortie derrière.
06:54 - Mais c'est heureux, je trouve, que finalement,
06:57 l'ego qui, il y a quelques années, quelques décennies,
07:00 était prédominant, soit un tout petit peu en train de se tasser.
07:03 Non, vous ne trouvez pas ?
07:04 - Ah oui, c'est plutôt une bonne nouvelle, effectivement.
07:06 - Moins d'ego trip, plus de service public,
07:08 c'est-à-dire on est au service du téléspectateur,
07:10 il ne faut jamais l'oublier quand on présente une émission.
07:12 Ce qui est formidable quand même dans cette tendance,
07:16 c'est qu'on confond le concept et la personnalité.
07:19 C'est-à-dire qu'il y a un concept de l'émission,
07:21 il faut quelque part le respecter,
07:23 mais la personnalité de l'animateur,
07:25 c'est ce qui doit transparaître sans écraser le concept.
07:28 - Oui, parce qu'Augustin Trappenard, pour revenir à votre émission,
07:30 il a quand même les sapates.
07:31 - Bien sûr, mais heureusement.
07:32 - Tout en respectant le concept.
07:34 - Oui, oui.
07:35 Alors aujourd'hui, il y a deux producteurs formidables autour de lui,
07:38 qui sont Emmanuel Perrault, qui est un ancien Europain et de France Inter,
07:41 et Adrien Solan, qui est le réalisateur historique
07:44 et le producteur de la grande librairie,
07:45 et on lui dit en permanence à Augustin,
07:47 et d'ailleurs il le comprend parfaitement,
07:49 et il le fait, "mets ta patte, sois toi-même".
07:52 Et vous savez, ça prend des années de savoir qui on est,
07:54 de devenir soi-même,
07:55 et c'est ça qui est aussi hyper intéressant,
07:58 quand vous êtes scruté par sept ou huit caméras tous les mercredis soirs,
08:01 que vous avez des invités différents,
08:03 parce qu'attention, là on ne parle pas d'un jeu.
08:04 Un jeu, je ne veux pas dire que c'est facile,
08:06 mais ce n'est pas très compliqué.
08:07 Vous avez quelqu'un qui vous fait des fiches.
08:09 Oui, enfin attendez, vous avez quelqu'un qui vous fait des fiches,
08:11 vous posez des questions.
08:12 Là, vous vivez avec les écrivains,
08:13 et vous devez transmettre votre passion.
08:15 Et Augustin sait merveilleusement le faire.
08:17 - Mais on l'a vu, pour reprendre cet exemple des jeux,
08:19 que ce n'est pas toujours si simple que ça,
08:21 parce que même avec tout son talent,
08:22 par exemple Camille Combal,
08:23 il a eu du mal à succéder à Jean-Pierre Foucault,
08:25 à la tête de "Qui veut gagner des millions".
08:27 C'est peut-être un contre-exemple, là, justement.
08:29 Finalement, on se rend compte que ça ne marche pas à tous les coups,
08:31 le remplacement d'un animateur.
08:33 - Il y a le côté cérémonial de "Qui veut gagner des millions",
08:35 qui n'était peut-être pas dans le cadre avec Camille Combal,
08:38 qui apporte bien sûr de l'humour,
08:40 de la fantaisie à l'animation.
08:42 Il y a eu, pendant la période Covid,
08:44 l'adaptation de l'émission chez Camille Combal,
08:47 où on sortait de tout le côté dramatique du programme,
08:50 avec les lumières, le côté très sombre,
08:52 donc ça ne marchait plus.
08:54 Peut-être aussi que le concept, ce jeu-là,
08:56 s'est émoussé, un peu rabusé.
08:58 - Est-ce qu'il y a pour vous des émissions
08:59 où l'animateur est totalement irremplaçable ?
09:01 Est-ce que vous pourriez en citer une ?
09:03 - Non, franchement pas.
09:04 Moi, je ne crois pas.
09:05 - Même pour les talk-shows, par exemple ?
09:07 - Est-ce que vous trouvez sincèrement
09:09 qu'il y a un animateur qui est plus important
09:11 que ce que l'on a à dire ?
09:13 - Cyril Amouna, peut-être, non ?
09:15 - Il est très important sur TPMP.
09:17 - Je crois que c'est le cas.
09:18 - Sa personnalité est très forte.
09:19 - C'est un show anonyme.
09:21 Mais à l'inverse, on pourrait dire aussi,
09:23 peut-être quotidien, sans Yann Barthez,
09:24 est-ce que ce serait quotidien ?
09:26 Après, il y a le contre-exemple de C'est à vous, finalement.
09:29 - Les animatrices ont changé.
09:30 - Les animatrices ont changé,
09:31 les audiences ont progressé.
09:32 - Moi, je me souviens très bien,
09:33 parce qu'on a eu ce bonheur-là,
09:35 de travailler ensemble avec Alessandra Sublet,
09:37 avec toutes ses équipes.
09:38 Quand Alex est parti, tout le monde a dit
09:40 "Mais non, c'est impossible, c'est fini demain."
09:42 Anne-Sophie Lapix est arrivée,
09:43 et ça a très très bien marché.
09:44 Et quand Anne-Sophie est partie faire le JT de France 2,
09:47 tout le monde a dit
09:48 "Non, mais on ne peut pas remplacer Anne-Sophie après Alessandra."
09:51 Et puis, Babette est arrivée.
09:52 Et ça marche encore mieux.
09:54 Mais parce qu'on revient à ça,
09:55 c'est-à-dire qu'un tempérament, leur tempérament,
09:58 vient épouser le concept,
09:59 et non pas le télescoper.
10:01 Et donc, le charisme de chacune,
10:03 et le charisme de chacun,
10:05 moi je pense, pour revenir à la Grande Librairie aussi,
10:07 deux minutes,
10:08 le charisme d'Augustin fait que,
10:10 d'une manière différente,
10:11 il amène à la même chose,
10:12 à savoir, tiens,
10:13 une émission où on va s'inspirer,
10:15 où on va tout à coup,
10:16 créer un peu de temps,
10:17 pour prendre le temps de penser,
10:19 de réfléchir autrement.
10:20 - C'est ça, finalement,
10:21 personne n'est irremplaçable,
10:22 encore faut-il bien choisir son remplaçant.
10:24 - Et c'est rassurant de savoir qu'on n'est pas irremplaçable.
10:26 - Merci beaucoup Fabien Rondin d'être venu ce matin,
10:29 journaliste à 20 minutes,
10:31 et puis François Bunel, on le rappelle,
10:33 les docs de la Grande Librairie,
10:35 consacrés demain soir à Virginia Woolf,
10:38 c'est à 21h05 sur France 5.
10:40 On peut vous retrouver dans la petite librairie,
10:42 et aussi tous les jours sur les antennes de France Télévisions.
10:44 - Oui, c'est vrai, ça va pas,
10:45 que j'aime bien ces deux minutes pour parler d'un livre,

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