Vitrolles : 18 mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité requis contre le maire
  • il y a 4 mois
Le maire de Vitrolles Loïc Gachon (PS) était jugé hier à Aix-en-Provence pour deux infractions de prise illégale d’intérêts. Le procureur demande 18 mois de sursis et deux ans d’inéligibilité. Délibéré le 26 janvier.

Costume bleu marine, pied bien alignés, mains tantôt sur la barre, tantôt derrière le dos, Loïc Gachon (PS) se montre un brin crispé, triture un élastique.

Il tente tant bien que mal de prouver sa bonne foi. Le maire de Vitrolles, élu depuis le 15 octobre 2009, ne conteste pas la matérialité des faits qui lui sont reprochés.

Oui il a voté pour cette subvention, oui il a signé ce recrutement et la mise en place de la carrière de sa belle-mère au sein de la mairie, mais non, aucune intention délictuelle ne se cachait derrière.

À la barre du tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, Loïc Gachon cherche à convaincre. Jugé pour prise illégale d’intérêts, il se retrouve notamment soupçonné d’avoir participé au vote d’une subvention métropolitaine le 17 octobre 2019 en faveur de la Fondation du Camp des Milles où son épouse exerce en tant que directrice adjointe.

"Recrutée selon ses compétences"
Mais aussi d’avoir embauché sa belle-mère, Françoise Léonard, au service emploi de la commune et "favorisé sa progression", entre 2011 et 2017. L’histoire avait éclaté le 18 mars 2022 lorsque le parquet avait saisi la police à la suite d’un signalement donné par l’élu d’opposition Xavier Alliotte.

Le 17 octobre 2019, un avis avait été demandé aux élus métropolitains sur l’octroi de deux subventions en faveur du Camp des Milles où Madame Gachon évolue, "recrutée selon ses compétences en 2016", souligne le procureur Merlin, mais à un poste qui consistait "justement à rechercher des fonds".

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"Elle devait donc rechercher des fonds auprès des collectivités. La participation de Loïc Gachon favoriserait ainsi la carrière de sa femme et ses intérêts professionnels", poursuit-il.

Sur ce point, le maire tient à souligner que ce site, il le connaissait avant même qu’il "soit ouvert. À aucun moment sur ce sujet du Camp des Milles, avec ma volonté de départ d’établir un partenariat dans la lutte contre toutes les formes de discriminations et de haine, ma femme n’a atteint mon objectivité".

"Il y a des aspects que je ne maîtrise pas"
Concernant le recrutement de sa belle-mère, celui-ci assure tant bien que mal qu’il a certes validé, mais seulement "la mise en œuvre d’une décision prise par sa directrice générale des services (DGS)".
C’est d’ailleurs elle qui aurait pris l’initiative de cette embauche. C’est à la suite d’une rencontre entre les deux femmes, lors d’un séminaire, que la DGS aurait proposé, conquise par les compétences de Françoise Leonard dans les RH et le conseil en management, ce poste au service emploi de la commune nouvellement créé.
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