Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 01/12/2023
Avec Hugues REYNES, Gynécologue obstétricien, spécialiste des traitements de l'infertilité, conférencier, auteur de « Nouveaux parents, nouveaux enfants » - Editions Favre. Blog huguesreynes.com et Helen MONNET, Psychothérapeute et relaxologue. Auteure de « Avoir un enfant ou pas ? » - Éditions Le Courrier du Livre

Retrouvez Brigitte Lahaie du lundi au vendredi à partir de 14h sur Sud Radio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
-
________________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

________________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Brigitte Lahaie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDTwSwAdULSG7Mr2gvFiyJvq

##BRIGITTE_LAHAIE-2023-12-01##
Transcription
00:00:00 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:04 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio presque tous les jours.
00:00:09 C'est une journée mondiale contre etc.
00:00:12 Alors dans l'ensemble, ça me laisse assez indifférente.
00:00:14 Mais aujourd'hui, en ce 1er décembre, c'est la journée mondiale contre le SIDA.
00:00:19 Et donc j'ai eu envie de vous la rappeler, d'autant plus qu'elle est un petit peu passée,
00:00:24 elle passe de plus en plus sous silence au fil des années.
00:00:26 Alors certes, on guérit bien du SIDA.
00:00:29 Néanmoins, ça reste une vraie maladie.
00:00:31 Alors on peut éventuellement en parler ensemble si vous le désirez.
00:00:36 En tout cas, moi j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup lutté contre le SIDA
00:00:40 durant des années bien auparavant.
00:00:43 Donc voilà, j'avais envie de le rappeler.
00:00:46 Mais notre sujet aujourd'hui est également très actuel.
00:00:51 Vous savez que l'éco-anxiété est quelque chose dont on parle de plus en plus,
00:00:55 d'une bonne augmentation.
00:00:57 Et cette anxiété pousse de nombreux humains à ne pas oser devenir parents.
00:01:01 Alors, formule que je préfère à celle qui consiste à dire de faire un enfant.
00:01:05 Bon, en tout cas, la question d'avoir ou pas un enfant
00:01:08 est une question qui, durant des siècles, ne se posait absolument pas.
00:01:12 Les enfants arrivaient et on n'avait pas tellement le choix, d'ailleurs,
00:01:17 pour la plupart des femmes.
00:01:19 Donc est-ce un progrès pour l'humanité de pouvoir se poser cette question ?
00:01:22 Eh bien, c'est déjà celle-là de questions que je vais poser à mon invité Ugren,
00:01:26 qui aura certainement une réponse très intéressante, comme toujours.
00:01:30 En tout cas, c'est un plaisir pour moi de le recevoir.
00:01:32 Alors, est-ce que c'est une question philosophique ?
00:01:35 En tout cas, Ugren a beaucoup travaillé sur la question du désir d'enfant.
00:01:39 Désir d'enfant, justement, c'est quoi ?
00:01:41 Un désir d'enfant, c'est peut-être la question que je vous pose
00:01:44 et qu'on pourrait aborder ensemble.
00:01:46 Donc je vous invite à venir réagir et à poser vos questions.
00:01:49 Pour ça, vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:01:53 Bonjour Ugren.
00:01:54 Bonjour Brigitte.
00:01:55 Merci d'être avec nous.
00:01:56 Vous avez beaucoup, beaucoup, beaucoup travaillé sur ce désir d'enfant
00:02:00 qui ne pouvait pas être satisfait, puisque c'était souvent parce que les personnes,
00:02:05 les couples avaient des problèmes d'infertilité,
00:02:08 que ça a été un peu votre spécialité pendant très longtemps.
00:02:12 Oui, justement, c'est à propos de l'infertilité que du coup,
00:02:15 on s'est posé la question du désir d'enfant avec ses couples,
00:02:18 avec ses femmes, avec ses couples et que du coup, petit à petit,
00:02:21 cette idée de réfléchir sur le désir d'enfant est arrivée,
00:02:24 même s'il y avait beaucoup de résistance, peut-être moins maintenant,
00:02:27 d'après ce que je comprends, et du fait de ce qui se passe politiquement,
00:02:31 ce qui se passe sur la Terre avec cette crise qui arrive.
00:02:35 Mais se poser cette question me paraît fondamentale.
00:02:38 Et ce que je regrette, c'est qu'on ne se l'aurait pas posé plus tôt,
00:02:41 la question du désir d'enfant, parce que vous avez évoqué
00:02:44 qu'il y avait sûrement de loin plusieurs composantes dans ce désir d'enfant.
00:02:48 Et je pense que c'est important de l'aborder pour y voir clair
00:02:51 et savoir ce qu'on va faire de sa vie avec un enfant, si on en a un.
00:02:55 Oui, alors il y a eu des millénaires, parce qu'il n'y avait pas de contraception,
00:03:02 il y avait une nécessité aussi à avoir beaucoup d'enfants,
00:03:06 parce que la mortalité infantile déjà était très forte.
00:03:11 Sur les 10 enfants qu'avait une femme, il y en avait quoi ?
00:03:14 Il y en avait peut-être 3 qui survivaient.
00:03:16 Il faut quand même se rappeler d'où on vient parfois,
00:03:19 pour mieux comprendre où on en est, et peut-être être plus indulgent avec nous-mêmes.
00:03:25 Oui, et puis je crois que de toute façon, ce n'est pas complètement terminé,
00:03:28 parce que là, il y a quelques jours, on projetait un film,
00:03:31 à l'endroit où je suis, à l'aube, qui s'appelle "Et j'ai décidé de vivre".
00:03:36 Et en fait, c'est une femme qui a perdu un enfant,
00:03:38 et dans un conte qu'elle raconte, elle dit qu'en fait,
00:03:43 quand on va à la rencontre des couples, des femmes,
00:03:46 il y a toujours des décès d'enfants, c'est très très rare qu'il n'y ait dans la famille aucun décès d'enfants.
00:03:51 Donc c'est des choses qui existent encore, et qui sont quelquefois un petit peu tabous,
00:03:55 mais c'est des choses qui existent.
00:03:57 Alors, désirer un enfant, qu'est-ce que ça évoque pour vous ?
00:04:05 Alors, le désir d'enfant, pour moi, ça évoque quelque chose de compliqué,
00:04:09 qui est encore un peu difficile à aborder,
00:04:13 parce qu'il faut une véritable volonté de mettre de la clarté en soi.
00:04:17 Donc c'est presque un travail thérapeutique, psychothérapeutique,
00:04:20 de mettre en lumière nos motivations.
00:04:23 Et les motivations sont très variables.
00:04:26 Il y a quelque chose qui est peut-être un peu caricatural dans ma façon de le dire,
00:04:30 c'est qu'aujourd'hui, l'enfant est quelquefois, et trop souvent,
00:04:34 devenu un produit de consommation courante,
00:04:36 avec toutes les techniques qu'on propose,
00:04:38 donc des enfants sur le marché, avec les GPA, etc.
00:04:43 Et où, finalement, l'intérêt de l'enfant est très secondaire
00:04:46 par rapport à ce désir qui est présenté comme sacro-saint,
00:04:50 alors qu'il a des composantes qui sont quelquefois d'enthousiasme,
00:04:56 mais il y en a quelques fois où ce n'est pas ça.
00:04:59 C'est quelquefois très égoïste, et quelquefois même réparateur,
00:05:02 puisqu'on parlait à un moment des enfants médicaments,
00:05:05 l'enfant étant là pour réassurer une personnalité un peu chancelante,
00:05:09 des choses où l'enfant ne devrait pas être dans cet enjeu-là.
00:05:15 Et d'ailleurs, ce qui est intéressant,
00:05:17 il y a des femmes, des couples même,
00:05:20 aujourd'hui, qui décident de ne pas avoir d'enfant
00:05:22 à cause de ce qui se passe sur le plan écologique.
00:05:28 C'est une tendance.
00:05:31 Après, je ne sais pas trop ce que ça va donner.
00:05:35 On verra. Pour l'instant, c'est une tendance assez nouvelle.
00:05:38 Mais ce que je trouve intéressant, quand même, aujourd'hui,
00:05:42 c'est qu'il y a des femmes, et elles sont de plus en plus nombreuses,
00:05:45 qui font réellement le choix, de manière très réfléchie,
00:05:49 de ne pas avoir d'enfant.
00:05:51 Et ça montre déjà qu'il y a quelque chose sur le plan culturel
00:05:53 qui est en train d'évoluer.
00:05:55 Moi, je me souviens, puisque j'avais fait le choix de ne pas avoir d'enfant,
00:05:59 c'était presque... D'abord, c'était très égoïste.
00:06:02 Et ensuite, c'était comme si je n'étais pas vraiment une femme.
00:06:06 Parce qu'une femme qui ne veut pas d'enfant,
00:06:08 il y a quelque chose qui ne va pas.
00:06:10 Tandis que là, ça, c'est quand même un mouvement
00:06:13 qu'on observe depuis le début des années 2000, peut-être,
00:06:17 qui est assez nouveau. Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:06:19 Je pense que c'est une très bonne chose, en effet,
00:06:21 que finalement, on ne réduise pas l'idée que la femme,
00:06:24 elle est faite d'abord pour avoir des enfants,
00:06:26 et que justement, cette période oblige à se poser cette question-là.
00:06:30 Donc je pense que, en effet, du point de vue socio-culturel,
00:06:33 comme vous le disiez, c'est une très bonne chose
00:06:35 qu'on se recule par rapport à cette pensée un peu automatique,
00:06:40 et que du coup, on se repose la question autrement.
00:06:43 Est-ce que je veux un enfant ? Est-ce que j'en veux pas ?
00:06:45 Qu'est-ce que je vais faire de ma vie ?
00:06:47 Parce que je crois que de toute façon,
00:06:49 qu'on ait des enfants ou pas, il y a un moment où les enfants,
00:06:52 même si on les a eus, ils s'en vont.
00:06:54 Oui, on ne devrait pas les faire pour soi, déjà.
00:06:56 Ce qui malheureusement n'est pas...
00:06:59 Et d'ailleurs, on le voit avec la PMA pour toutes,
00:07:02 je ne sais pas si vous étiez pour ou contre,
00:07:04 mais en tout cas, avec la PMA pour toutes,
00:07:06 moi j'entends plusieurs de mes invités
00:07:08 qui reçoivent des femmes hétérosexuelles,
00:07:11 et qui décident de se faire un enfant toutes seules
00:07:14 pour ne pas s'embêter avec un homme, en gros.
00:07:17 Sauf qu'élever un enfant toutes seules,
00:07:20 c'est quand même une double tâche,
00:07:22 et ce n'est pas forcément bon pour l'enfant, en plus.
00:07:25 C'est-à-dire que là, on est dans une période
00:07:27 où on a droit à tout,
00:07:29 ce n'est pas que dans ce domaine-là.
00:07:31 Oui, ça revient à ce que vous disiez.
00:07:33 Donc on a droit à tout, donc un enfant, si je veux,
00:07:35 dans les conditions que je veux.
00:07:37 Alors du coup, oui, on évite le couple,
00:07:39 mais le couple, c'est aussi une expérience d'amour
00:07:41 qui est compliquée, bien évidemment,
00:07:43 des choses, qu'on ait...
00:07:45 Aller au bout du couple ou pas, ce n'est pas ça qui est important,
00:07:47 c'est ce qu'on a appris.
00:07:49 Et avec l'enfant, ça va être encore un autre apprentissage,
00:07:51 presque plus complexe.
00:07:53 Donc éviter une expérience pour en faire une autre
00:07:55 qui va être très compliquée,
00:07:57 ce n'est pas forcément un bon plan.
00:07:59 Oui, et je crois quand même,
00:08:01 moi j'ai un peu tendance à penser
00:08:03 qu'il y a certaines valeurs humaines
00:08:07 qui sont là depuis la nuit des temps
00:08:09 et qui quelque part resteront.
00:08:10 Je pense qu'un enfant, c'est quand même la rencontre
00:08:12 d'un homme et d'une femme,
00:08:14 même si, comme vous le dites,
00:08:16 le couple ne va peut-être pas durer,
00:08:18 mais c'est quand même un enfant.
00:08:20 D'ailleurs, on est tous issus
00:08:22 d'un homme et d'une femme,
00:08:26 avec deux familles qui doivent se rencontrer.
00:08:30 Et on a ça en nous.
00:08:32 Et je trouve que tous ces enfants
00:08:34 qui vont arriver dans les années qui viennent,
00:08:38 et qui vont être donc d'une seule personne,
00:08:40 même si bien sûr, il y aura quand même
00:08:42 un spermatozoïde, on est bien d'accord.
00:08:44 Mais quand on voit aussi la souffrance
00:08:46 de tous ces enfants qui n'ont pas connu
00:08:48 leur père ou leur parent,
00:08:50 on se dit qu'il y a peut-être
00:08:52 quand même quelque chose
00:08:54 qui peut un petit peu dérailler
00:08:56 par la suite.
00:08:58 Oui, c'est le problème des origines.
00:09:00 Oui, on sait l'importance,
00:09:02 on ne peut pas passer outre nos origines,
00:09:04 quoi qu'on en dise.
00:09:06 On montre des statistiques bricolées
00:09:08 qui sont très importants,
00:09:10 mais en fait on ne va pas au centre du sujet
00:09:12 et du problème avec des gens compétents
00:09:14 et qui sont capables de parler de ces questions-là.
00:09:16 Mais la question des origines,
00:09:18 c'est extrêmement important.
00:09:20 Et bien sûr, quand il y a eu un accident
00:09:22 et que le père est mort ou qu'il est parti,
00:09:24 on fait avec et on s'arrange, bien évidemment.
00:09:26 Oui, mais l'origine est là.
00:09:28 L'origine a été là et l'histoire familiale
00:09:30 compte pour un enfant, compte énormément
00:09:32 pour un enfant.
00:09:34 Oui, oui, j'imagine bien.
00:09:36 On a eu une deuxième heure aussi
00:09:38 avec Hélène Monet qui vient d'écrire un livre
00:09:40 "Avoir un enfant ou pas"
00:09:42 et qui pose beaucoup de questions
00:09:44 assez pertinentes.
00:09:46 C'est un livre qu'on peut conseiller
00:09:48 si il y a des femmes qui hésitent
00:09:50 ou des hommes d'ailleurs.
00:09:52 Ça peut être aussi un questionnement d'hommes
00:09:54 mais il faut reconnaître que c'est plutôt
00:09:56 un questionnement de femmes, quoi qu'il en soit.
00:09:58 Oui, encore que de plus en plus,
00:10:00 les hommes posent la question aussi.
00:10:02 Oui, bien sûr.
00:10:04 Ils ont besoin de la vasectomie pour être sûrs
00:10:06 de ne pas avoir d'enfant parce qu'ils ne veulent pas
00:10:08 qu'on profite d'eux.
00:10:10 Je voulais parler d'un livre
00:10:12 qu'on m'a offert
00:10:14 et que j'ai trouvé assez drôle
00:10:16 et pas inintéressant quand même.
00:10:18 C'est une vétérinaire qui s'appelle
00:10:20 Hélène Gâteau qui a écrit ça.
00:10:22 "Pourquoi j'ai choisi d'avoir un enfant
00:10:24 pardon, un chien,
00:10:26 pourquoi j'ai choisi d'avoir un chien
00:10:28 et pas un enfant ?"
00:10:30 C'est assez intéressant
00:10:32 parce qu'elle dit des choses
00:10:34 qui peuvent être un peu dérangeantes
00:10:36 peut-être pour certains, mais
00:10:38 il y a de l'humour
00:10:40 et puis si on aime les chiens
00:10:42 ça se lit bien.
00:10:44 Ça s'appelle "Pourquoi j'ai choisi d'avoir
00:10:46 un chien et pas un enfant ?"
00:10:48 C'est Hélène Gâteau qui en est l'auteur.
00:10:50 Ça c'est encore...
00:10:52 Il y a quand même un peu d'humour.
00:10:54 Je pense que c'est un peu provocateur
00:10:56 volontairement.
00:10:58 Mais il est certain que
00:11:00 on peut aussi
00:11:02 ne pas avoir d'enfant et projeter
00:11:04 dans les enfants des autres
00:11:06 ou dans un animal
00:11:08 ce besoin maternel ou paternel
00:11:10 parce que c'est vrai que c'est un besoin
00:11:12 humain qui est tout à fait
00:11:14 respectable. - Oui, quelque chose ouvert sur l'autre
00:11:16 quelle que soit la façon, mais ouvert sur l'autre,
00:11:18 sur les autres, autre enfant,
00:11:20 autre cause
00:11:22 je dirais même.
00:11:24 - Et puis, tout de suite après
00:11:26 on va donner la parole aux auditeurs bien sûr,
00:11:28 il y a une chose aussi qui peut-être
00:11:30 est rarement abordée, mais je sais qu'avec vous
00:11:32 Huguen on peut en parler,
00:11:34 ne pas avoir d'enfant
00:11:36 c'est aussi coupé court.
00:11:38 Est-ce que par hasard
00:11:40 il n'y a pas un peu
00:11:42 d'immortalité dans le désir d'avoir un enfant ?
00:11:44 - Oui, un peu, se projeter très loin
00:11:46 et sortir à travers ses cellules.
00:11:48 - Parce que finalement, on le voit,
00:11:50 moi ça me frappe souvent
00:11:52 à la mort d'un
00:11:54 d'un personnage âgé.
00:11:56 On a toujours tendance à
00:11:58 parler de ses enfants,
00:12:00 de ses petits-enfants, comme si
00:12:02 il n'est pas
00:12:04 vraiment parti, il reste
00:12:06 quelque chose de lui.
00:12:08 - Oui, tout à fait. Mais alors il y a
00:12:10 quelque chose d'intéressant, je ne sais pas si c'est Gilles Brand
00:12:12 qui disait ça ou un autre sage qui disait
00:12:14 "Ne me cherchez pas dans les cimetières, mais cherchez-moi dans
00:12:16 le cœur des êtres que j'ai su aimer"
00:12:18 ou qui m'ont aimé. - C'est joli.
00:12:20 - Je trouve que ça laisse une trace beaucoup plus belle que juste
00:12:22 une espèce de suite
00:12:24 avec les enfants ou
00:12:26 la famille. - Bon, en tout cas
00:12:28 on va en parler avec vous.
00:12:30 N'hésitez pas, que vous ayez envie
00:12:32 ou pas d'avoir des enfants, vous pouvez
00:12:34 prendre la parole. Et puis surtout, si vous avez
00:12:36 des questions à poser à Hugues Rennes,
00:12:38 je l'ai dit, vous avez été longtemps
00:12:40 le spécialiste des traitements de l'infertilité
00:12:42 donc vous les avez entendues, toutes ces femmes qui
00:12:44 souffraient, tous ces couples qui souffraient parce que
00:12:46 ils n'arrivaient pas à avoir un enfant.
00:12:48 On fait une petite pause sur ce radio et on se
00:12:50 retrouve avec vous au 0826
00:12:52 300 300.
00:12:54 14h16,
00:12:56 Brigitte Lae, Sud Radio.
00:12:58 - Nous sommes aujourd'hui avec Hugues Rennes,
00:13:00 gynécologue, obstetricien,
00:13:02 spécialiste des traitements de l'infertilité
00:13:04 et vous pouvez le retrouver sur son blog
00:13:06 huguesrennes en un seul mot
00:13:08 .com. Allez voir
00:13:10 peut-être sur sudradio.fr
00:13:12 comment ça s'écrit, parce que
00:13:14 ça ne s'écrit pas tout à fait comme la reine.
00:13:16 Bonjour Catherine.
00:13:18 - Bonjour Brigitte et bonjour
00:13:20 Hugues. - Alors
00:13:22 vous avez
00:13:24 décidé, vous, de ne pas
00:13:26 avoir d'enfant, mais il y a déjà
00:13:28 pas mal d'années je crois.
00:13:30 - Alors je viens d'avoir 60 ans
00:13:32 et effectivement
00:13:34 donc je ne sais pas si j'étais aussi
00:13:36 avant-gardiste, mais c'est vrai que
00:13:38 je ne voulais pas d'enfant.
00:13:40 Vous avez
00:13:42 dans l'introduction parlé des
00:13:44 réflexions,
00:13:46 des raisons
00:13:48 et je vais dans votre
00:13:50 sens. Par contre,
00:13:52 je vais quand même dire que
00:13:54 mettre au monde un enfant,
00:13:56 c'est sûrement une merveille,
00:13:58 une belle chose de la nature.
00:14:00 C'est quand même
00:14:02 beau d'avoir un petit être humain
00:14:04 qui est porté,
00:14:06 qui est porté,
00:14:08 qui est créé.
00:14:10 C'est vrai que
00:14:12 franchement c'est quelque chose quand même de beau,
00:14:14 mais ce n'est pas quelque chose que j'avais
00:14:16 envie de vivre.
00:14:18 Ma créativité a été dans d'autres
00:14:20 domaines. Alors, par rapport
00:14:22 à votre introduction, je rajouterais
00:14:24 c'est vrai que quand vous avez
00:14:26 parlé du fait
00:14:28 de perpétuer l'espèce aussi,
00:14:30 de toutes ces croyances
00:14:32 qui existent depuis
00:14:34 peut-être des millénaires, je ne sais pas,
00:14:36 autour du fait
00:14:38 d'enfanté.
00:14:40 Je rajouterais donc
00:14:42 perpétuer l'espèce qui sont des croyances
00:14:44 aussi. Y a-t-il
00:14:46 aussi, comme vous avez très justement
00:14:48 dit, le fait que lorsque il y a une personne
00:14:50 âgée qui décède, forcément
00:14:52 on se sent
00:14:54 encore vivante
00:14:56 par ses enfants, ses petits-enfants.
00:14:58 Est-ce qu'il n'y a pas aussi les croyances
00:15:00 patriarcales et matriarcales
00:15:02 qui petit à petit sont en train de bouger ?
00:15:04 - C'est-à-dire ?
00:15:06 Ce serait quoi ces pensées
00:15:08 patriarcales, matriarcales, Catherine ?
00:15:10 - C'est-à-dire que d'abord
00:15:12 la femme porte l'enfant, alors on peut
00:15:14 se poser la question du pouvoir
00:15:16 d'enfanté,
00:15:18 le fait que la femme a ce pouvoir
00:15:20 par rapport à l'homme actuellement.
00:15:22 - Ah ça c'est sûr que
00:15:24 la femme qui a un enfant
00:15:26 se sent puissante, hein, très souvent.
00:15:28 C'est quelque chose
00:15:30 qu'on a souvent remarqué. Et d'ailleurs
00:15:32 une femme n'est plus tout à fait
00:15:34 la même après avoir eu un enfant,
00:15:36 en règle générale aussi.
00:15:38 - Voilà, donc y a tout ça aussi
00:15:40 qui intervient. J'avais
00:15:42 quelque chose qui m'interpellait,
00:15:44 ça. Effectivement,
00:15:46 pas le chantage affectif, mais cette
00:15:48 toute puissance.
00:15:50 Ensuite, être
00:15:52 parent, être mère avant d'être femme,
00:15:54 ça on l'aborde souvent dans vos émissions,
00:15:56 ou être homme,
00:15:58 aussi être père avant d'être homme.
00:16:00 Donc y a quand même pas mal de choses
00:16:02 qu'on
00:16:04 porte. Alors les nouvelles générations,
00:16:06 est-ce qu'elles travaillent
00:16:08 pour tout ça ? Pour nettoyer ?
00:16:10 - Ce qui se passe,
00:16:12 vous savez Catherine, ce qui se passe,
00:16:14 c'est que la culture d'un pays
00:16:16 joue toujours
00:16:18 un rôle
00:16:20 dans les choix
00:16:22 des individus. Il est plus facile
00:16:24 aujourd'hui, en 2023,
00:16:26 d'affirmer
00:16:28 qu'on ne veut pas d'enfant que ça l'était
00:16:30 à votre époque.
00:16:32 Donc forcément, y aura plus de
00:16:34 femmes de toute façon qui vont
00:16:36 prendre cette décision-là. Y a des
00:16:38 femmes, moi j'ai déjà entendu, quand on évoque
00:16:40 ce genre de sujet, j'ai déjà entendu
00:16:42 des femmes qui me disaient "bon j'ai eu deux
00:16:44 enfants, si c'était à refaire, je n'en
00:16:46 n'aurai pas." Même si évidemment, elles adorent
00:16:48 leurs enfants et y a pas
00:16:50 de problème de ce côté-là.
00:16:52 Donc on voit bien que
00:16:54 la culture joue.
00:16:56 - Aussi. Et le côté
00:16:58 anxiogène de cette société, moi
00:17:00 je crois pas que ça soit la seule
00:17:02 raison, parce qu'il y a toujours
00:17:04 des périodes anxiogènes, maintenant
00:17:06 on n'en entend plus parler, parce qu'effectivement
00:17:08 on a plus de médias, de moyens
00:17:10 de communication. Moi je
00:17:12 pense que
00:17:14 y a, dans les croyances,
00:17:16 le fait d'élever
00:17:18 un enfant aussi pour ses
00:17:20 besoins primaires et le
00:17:22 fait de s'en occuper au niveau
00:17:24 des besoins émotionnels,
00:17:26 besoin, oui,
00:17:28 d'être un être avec
00:17:30 des qualités, des valeurs,
00:17:32 des défauts, c'est peut-être assez
00:17:34 nouveau dans le
00:17:36 fait d'élever, d'enfanter,
00:17:38 de mettre au monde un enfant.
00:17:40 Que les autres croyances qu'on a abordées avant,
00:17:42 est-ce que c'est des choses qui sont en train de...
00:17:44 - Qu'est-ce qui a fait que vous avez
00:17:46 décidé de pas en avoir ?
00:17:48 Comment ça s'est passé ?
00:17:50 - Parce qu'en fait, je pense que
00:17:52 j'analysais beaucoup, trop,
00:17:54 et vous me posez des bonnes questions
00:17:56 quand même, c'était le pouvoir
00:17:58 des parents, la toute-puissance,
00:18:00 le pouvoir de la mère
00:18:02 vis-à-vis du père,
00:18:04 le fait de mettre au monde des enfants
00:18:06 et ne répondre qu'à ses besoins primaires,
00:18:08 bien sûr, parce que c'est tout à fait normal,
00:18:10 la priorité c'est déjà ça,
00:18:12 le fait de poser des
00:18:14 questions sur sa propre vie,
00:18:16 sur s'aimer d'abord,
00:18:18 et puis,
00:18:20 comme si on règle aussi,
00:18:22 c'est...
00:18:24 Vous allez m'aider Brésil, comme si on règlait
00:18:26 un peu son enfance aussi,
00:18:28 en mettant au monde un enfant
00:18:30 pour réparer aussi.
00:18:32 - Oui, bien sûr, bien sûr.
00:18:34 - Et aussi, vaut mieux pas avoir des enfants quand on est
00:18:36 en paix avec toute son histoire
00:18:38 et qu'on s'aime vraiment,
00:18:40 et là, effectivement, on est sur des enfants
00:18:42 quand on peut, je dis pas que c'est facile,
00:18:44 mais, vous voyez, et je me pose...
00:18:46 - C'est possible pour les hommes, parce que c'est possible
00:18:48 pour un homme d'avoir un enfant à 50 ans,
00:18:50 pour une femme c'est un peu compliqué, et c'est vrai que
00:18:52 on commence à réellement
00:18:54 savoir qui on est,
00:18:56 c'est plus à 45-50 ans qu'à 30 ans,
00:18:58 il faut bien le dire. - Exactement.
00:19:00 Alors je suis d'accord avec vous Brésil,
00:19:02 il y avait pas à rajouter, et c'est ça le hic,
00:19:04 comme si pour nous deux.
00:19:06 Et je me pose même la question, vous voyez,
00:19:08 d'avoir rencontré des hommes
00:19:10 avec des enfants, bon, plutôt grands,
00:19:12 ou même un qui avait une fille,
00:19:14 tout de suite, et, ah ben, ça peut être
00:19:16 une bonne maman, une bonne
00:19:18 personne pour transmettre à ma fille,
00:19:20 ou alors l'homme
00:19:22 se cache derrière ses enfants,
00:19:24 "je veux pas te voir, parce que je vais
00:19:26 voir mon fils, ma fille",
00:19:28 et tout ça, je pense
00:19:30 que ça joue aussi,
00:19:32 donc tout de suite, derrière les enfants.
00:19:34 - Moi je voulais rajouter quelque chose,
00:19:36 parce que vous abordez de très
00:19:38 nombreux sujets autour de la parentalité
00:19:40 et du désir d'enfant, donc
00:19:42 je vais en prendre un comme ça, ou deux au hasard.
00:19:44 Le premier, c'est le contexte social
00:19:46 qui fait qu'en effet, il y a toute une période
00:19:48 où il fallait faire des enfants, parce que
00:19:50 il y a 10 000 ans, il fallait peupler la Terre,
00:19:52 il y avait beaucoup de mortalité, donc c'était quelque chose
00:19:54 où la femme était très investie,
00:19:56 et reconnue même comme
00:19:58 magicienne, parce qu'on ne savait même pas comment
00:20:00 on faisait les enfants, et donc faire un enfant,
00:20:02 c'était quelque chose d'incroyable, à l'époque.
00:20:04 Et puis petit à petit, bien sûr,
00:20:06 on a commencé à comprendre comment ça se faisait,
00:20:08 les enfants, et donc la femme est devenue
00:20:10 moins magicienne, dans ce sens-là,
00:20:12 mais quand même, il y a eu toute
00:20:14 une période avec les grands fléaux
00:20:16 qui ont fait énormément de morts sur Terre,
00:20:18 et avoir des enfants, ça permettait quand même
00:20:20 de reconstituer un peu
00:20:22 la vie humaine.
00:20:24 - Et on n'en est plus là aujourd'hui.
00:20:26 - On n'en est plus là aujourd'hui, c'est ça que je voulais en venir.
00:20:28 On n'est plus du tout là, et aujourd'hui, en effet,
00:20:30 on se pose la question, parce qu'il y a une surpopulation,
00:20:32 et que cette surpopulation oblige à se poser
00:20:34 la question autrement, et ça c'est une très bonne chose.
00:20:36 - Et cette question d'ailleurs ne se pose
00:20:38 absolument pas en Afrique, par exemple.
00:20:40 - Voilà.
00:20:42 - Mais parce que sans doute
00:20:44 les femmes malheureusement n'ont pas encore trop accès
00:20:46 à la contraception,
00:20:48 ni à l'information, évidemment.
00:20:50 - Oui, l'autre chose que je voulais dire rapidement,
00:20:52 c'est que, en fait,
00:20:54 c'est vrai qu'avoir un enfant, c'est ce qu'on appelle
00:20:56 la procréation, mais que de toute façon,
00:20:58 après la procréation, il y a la création,
00:21:00 et que toute femme, avec ou sans enfant,
00:21:02 est invitée, comme les hommes d'ailleurs,
00:21:04 à apporter sa part à l'édifice de la construction
00:21:06 de la vie humaine et de la vie tout court sur Terre,
00:21:08 et que là, on est dans la partie créative,
00:21:10 et on peut passer par la case enfant ou pas,
00:21:12 mais de toute façon, nous sommes tous appelés
00:21:14 à la phase créative.
00:21:16 - Eh bien, merci Catherine de cet échange.
00:21:18 Vous avez bien introduit
00:21:20 le sujet, si je puis dire.
00:21:22 Merci beaucoup. On va faire une petite pause.
00:21:24 On retrouve notre Sexy News, comme tous les vendredis.
00:21:26 C'est Flore Chéry qui va nous parler
00:21:28 de ces fameux cas de l'andrier de l'avant,
00:21:30 mais on en a eu un aperçu déjà hier.
00:21:32 - Brigitte Laé, Sud Radio.
00:21:34 C'est l'instant Sexy News.
00:21:36 - Eh bien, Ugrène,
00:21:38 Flore Chéry nous a rejoint.
00:21:40 Bonjour Flore. - Bonjour Brigitte. Bonjour Yves.
00:21:42 - Ça n'échappe à personne, c'est bientôt Noël.
00:21:44 - Oui, c'est ça.
00:21:46 Vous parlez de la naissance d'un enfant.
00:21:48 À quel point c'est important. Et on en célèbre une
00:21:50 de naissance, tous les 25 décembre,
00:21:52 depuis des siècles. Aujourd'hui,
00:21:54 c'est le premier jour de décembre.
00:21:56 C'est le jour pour ouvrir la première
00:21:58 case de son calendrier de l'avant,
00:22:00 si vous avez un calendrier de l'avant
00:22:02 à la maison. Alors, j'en parle
00:22:04 sur votre plateau parce que c'est devenu toute une
00:22:06 frénésie, le calendrier de l'avant, dans le monde
00:22:08 de la sexualité.
00:22:10 Depuis quelques années, toutes les marques
00:22:12 ont créé le leur, je pense à Satisfyer,
00:22:14 Espace Plaisir, Dorcel, Womanizer.
00:22:16 - C'est celui qu'on avait hier, Satisfyer.
00:22:18 Franchement pas mal. - Vraiment pas mal.
00:22:20 - Oui, franchement, il faut reconnaître. - Dorcel aussi,
00:22:22 mais les bouchées, j'en parle un peu parce que
00:22:24 chaque année, c'est eux qui mettent le plus
00:22:26 d'investissement sur les packagings qui sont
00:22:28 sublimissimes aussi de chez Dorcel.
00:22:30 Je pense que c'est à Passage du Désir à Montréal ou encore
00:22:32 Adam et Eve. C'est vraiment
00:22:34 leur produit phare à toutes ces marques de fin
00:22:36 d'année. Ce produit
00:22:38 permet de faire découvrir en 24 cases
00:22:40 la gamme finalement de la production
00:22:42 de la marque. Lubrifiant, accessoire coquin,
00:22:44 petit jeu à explorer en couple,
00:22:46 etc. Et c'est très amusant quand on
00:22:48 connaît l'origine du calendrier
00:22:50 de l'avant. Il a été créé
00:22:52 au 19e siècle en Allemagne
00:22:54 avec pour idée de faire patienter
00:22:56 les enfants avant Noël en leur distribuant
00:22:58 des images pieuses
00:23:00 et religieuses. C'est donc à la base
00:23:02 une tradition familiale.
00:23:04 Il faut attendre le 20e siècle pour que cela
00:23:06 devienne un produit commercialisé.
00:23:08 Dans l'entre-deux-guerres, le calendrier
00:23:10 laïque commence à remplacer le calendrier
00:23:12 religieux et c'est en
00:23:14 1958 qu'apparaît le
00:23:16 premier calendrier avec du chocolat
00:23:18 à l'intérieur. Et puis là voilà, c'est le début
00:23:20 de la fin. Le calendrier devient donc un prétexte
00:23:22 pour explorer tous nos péchés capitaux.
00:23:24 Chocolat, bière et vin, petit
00:23:26 truc de maquillage produit à base de CBD
00:23:28 et bien sûr dans la longue liste
00:23:30 de nos péchés, la luxure
00:23:32 bien sûr, avec
00:23:34 les sex toys. Dans l'absolu,
00:23:36 le calendrier, on ne l'achète pas pour soi mais pour
00:23:38 son couple. Donc c'est une bonne façon de
00:23:40 se retrouver pour des moments
00:23:42 en fin d'année où les nuits sont un peu
00:23:44 plus longues, où l'on a plus envie
00:23:46 de coucouner. On sait par exemple que c'est
00:23:48 une période de l'année où l'on va plus facilement concevoir
00:23:50 un enfant. Donc c'est le moment
00:23:52 où l'on réinvestit son couple.
00:23:54 Maintenant, ce qui peut gêner dans l'achat
00:23:56 d'un calendrier de marque de sex toys
00:23:58 au-delà du prix, c'est aussi qu'il va y avoir plein de petits
00:24:00 objets et on sait que certains
00:24:02 vont finir au placard et on ne va
00:24:04 plus jamais s'en servir. Moi je conseillerais plutôt
00:24:06 de faire son propre calendrier de l'avant
00:24:08 avec un mix entre des objets que l'on a vraiment
00:24:10 envie de tester, d'utiliser
00:24:12 et des expériences que l'on a envie de faire.
00:24:14 - Oui mais l'intérêt du calendrier de l'avant, c'est que ça vaut
00:24:16 beaucoup moins cher.
00:24:18 - Oui, c'est qu'il y a une
00:24:20 apparence de réduction
00:24:22 sur la somme des produits utilisés.
00:24:24 - Quand même, quand même. On a fait
00:24:26 vaguement le calcul hier,
00:24:28 c'est une économie.
00:24:30 Là où vous avez raison, c'est une économie
00:24:32 mais si on en met la moitié
00:24:34 dans le placard, c'est pas une économie, bien sûr.
00:24:36 - Voilà, il faut aussi se poser la question
00:24:38 est-ce que l'objet est important ou est-ce que finalement
00:24:40 c'est l'expérience qui est la plus importante.
00:24:42 Et on peut aussi se faire des petites surprises
00:24:44 en couple avec des expériences à faire
00:24:46 à deux, un pain chaud, un bain chaud,
00:24:48 une soirée pizza avec du champagne ou un moment de massage.
00:24:50 Le calendrier, c'est finalement l'occasion
00:24:52 de se donner un rendez-vous quotidien
00:24:54 pour explorer son intimité de couple
00:24:56 et ça peut être ça finalement le plus important
00:24:58 pour passer un mois de décembre complices
00:25:00 et serein. - D'autant plus que c'est quand même
00:25:02 un mois assez déprimant pour
00:25:04 beaucoup de gens parce qu'on a déjà
00:25:06 tout le mois de novembre qui était pas
00:25:08 très gai.
00:25:10 Je suis assez surprise, Ugrène,
00:25:12 je sais pas si vous avez remarqué le nombre
00:25:14 de gens qui ne supportent plus les fêtes.
00:25:16 J'ai l'impression que c'est en nette augmentation.
00:25:18 - Oui, tout à fait. Moi j'ai remarqué aussi.
00:25:20 - Je sais pas pourquoi. - Je pense qu'ils ont perdu
00:25:22 du contenu et peut-être que là on en remet du contenu.
00:25:24 Merci Flore.
00:25:26 Et je crois que ça a beaucoup
00:25:28 perdu de contenu, oui, donc les gens
00:25:30 ne se retrouvent pas. - On ne croit plus à la famille
00:25:32 ou on n'a plus envie de subir... - Je sais pas, oui, c'est trop artificiel.
00:25:34 - On n'a plus envie de subir la famille,
00:25:36 peut-être, je sais pas. - Moi dans ce que je vois autour
00:25:38 de moi, un peu, l'idée des cadeaux, il faut à tout prix trouver
00:25:40 des cadeaux et ça se répète et puis on sait pas trop
00:25:42 quoi offrir et du coup il y a l'espèce de pression qui se met
00:25:44 alors que ça devrait venir du coeur, ça devrait
00:25:46 venir comme une spontanéité. - Oui mais c'est vrai
00:25:48 que cette histoire de absolument
00:25:50 trouver des cadeaux, c'est un peu pénible.
00:25:53 - Je suis d'accord qu'il y a une forme
00:25:55 d'injonction qui se renforce d'année en année
00:25:57 sur Noël et qui fait
00:25:59 perdre l'esprit,
00:26:01 la vraie valeur,
00:26:03 la vraie richesse qu'est Noël, qui est de se retrouver en famille,
00:26:05 de repartager des moments
00:26:07 qu'on a peut-être perdus de l'année
00:26:09 et puis ralentir aussi le rythme.
00:26:11 Alors que là, quand on doit tout organiser,
00:26:13 le repas, les cadeaux, etc., on se remet
00:26:15 dans un rythme de travail alors qu'on devrait
00:26:17 être dans un rythme d'hibernation,
00:26:19 de cuckounis où on ralentit un petit peu.
00:26:21 - Mais il y a aussi
00:26:23 l'idée qu'il faut dépenser de l'argent,
00:26:25 il faut que ça ait de la valeur, il faut mettre de l'argent.
00:26:27 - Oui, il y a les entreprises
00:26:29 qui donnent les primes de Noël pour qu'on puisse acheter des cadeaux.
00:26:31 Il y a tout un écosystème qui se met autour
00:26:33 qui est en effet un petit peu pernichon.
00:26:35 - Alors que c'est l'épreuve d'amour, on en a fait une consommation
00:26:37 et l'argent devrait
00:26:39 correspondre à l'amour qu'on porte, donc ça devient
00:26:41 très bizarre et ambiguë tout ça. - Oui, c'est-à-dire qu'on perd
00:26:43 le symbole de Noël
00:26:45 et du Nouvel An pour, encore une fois,
00:26:47 une société de consommation
00:26:49 à outrance.
00:26:51 - Oui, et donc du coup,
00:26:53 c'est plutôt bon signe, les gens
00:26:55 qui comme ça sont un peu révoltés
00:26:57 par les fêtes, ça prouve qu'ils sont pas
00:26:59 encore rentrés dans la société
00:27:01 de consommation, donc voilà,
00:27:03 finalement c'est peut-être très bien.
00:27:05 - Oui, et puis surtout ça les pousse peut-être
00:27:07 à être créatifs en disant "Tiens, je ne veux pas de ce Noël
00:27:09 commercial, qu'est-ce que je veux pour ma famille,
00:27:11 qu'est-ce que je veux pour ma vie de couple ?"
00:27:13 Et à réinventer d'autres rituels
00:27:15 et d'autres preuves d'amour. Moi je pense que c'est aussi
00:27:17 positif de se révolter pour trouver autre chose.
00:27:19 - Tout à fait, mais de toute façon, pour trouver
00:27:21 autre chose, il faut d'abord se révolter, sinon
00:27:23 on courbe les chines
00:27:25 et on rentre dans le troupeau.
00:27:27 - Mais Brigitte, je me rappelle qu'on avait fait une émission ensemble
00:27:29 il y a au moins 5-6 ans, sur les cadeaux de Noël
00:27:31 et on avait trouvé des cadeaux
00:27:33 qui n'étaient plus financiers mais qui étaient des cadeaux
00:27:35 de preuves d'amour pour des enfants,
00:27:37 des petits-enfants, pour des enfants un peu plus grands,
00:27:39 pour des adolescents, etc. Alors je me rappelle
00:27:41 plus le contenu. - Non mais
00:27:43 de toute façon pour le 24 décembre
00:27:45 on fera une émission, alors évidemment
00:27:47 ce sera pas...
00:27:49 ce sera trop tard pour acheter les cadeaux qu'on proposera
00:27:51 mais on va essayer de trouver comme ça des idées
00:27:53 parce qu'on peut aussi, pour les
00:27:55 couples, peut-être que c'est mieux de s'offrir
00:27:57 un cadeau pour le 31 que pour le
00:27:59 soir de Noël. C'est quand même aussi une fête pour
00:28:01 les enfants, Noël. - Oui. - C'est vrai.
00:28:03 C'est vrai et puis il y a la joie de découvrir
00:28:05 des nouveaux jouets quand on est enfant aussi, ça il faut
00:28:07 évidemment le conserver, puis de retrouver les cousins-cousines
00:28:09 évidemment qu'il faut le conserver. - Certes, mais peut-être
00:28:11 pas non plus
00:28:13 trop de jouets, parce que trop c'est
00:28:15 l'ennemi du...
00:28:17 - Je suis un peu d'accord. Surtout quand on voit que les enfants jouent avec
00:28:19 leurs jouets une nuit de nuit
00:28:21 et qu'après c'est comme les sextoys, ça reste dans
00:28:23 un tiroir et ça prend la poussière.
00:28:25 Oui c'est vrai aussi. - Oui.
00:28:27 - Moi ce que je remarque, c'est quand
00:28:29 je suis avec des Noël où il y a des petits
00:28:31 c'est qu'en fait ils ouvrent les cadeaux à toute vitesse, ils jettent le cadeau
00:28:33 et c'est juste le papier qui... - L'emballage.
00:28:35 - Et puis après on se dépêche et puis les
00:28:37 jouets vont se terminer
00:28:39 je ne dis pas quand on visite la chambre
00:28:41 6 mois après
00:28:43 et qu'il y a des tonnes de cadeaux des années
00:28:45 qui se sont accumulées et là on se dit avec quoi ils jouent
00:28:47 comme vous le disiez.
00:28:49 - Bon, et bien merci en tout cas
00:28:51 Flore chérie, merci beaucoup.
00:28:53 Et puis on peut vous retrouver bien sûr
00:28:55 au suite Paradise
00:28:57 dans le deuxième, si on a
00:28:59 envie, pourquoi pas, de tester
00:29:01 - Et voilà, de faire un petit cadeau
00:29:03 enfin de tester une nouvelle expérience
00:29:05 en fin d'année, le suite Paradise sera beau.
00:29:07 - Exactement. C'est Thomas qui nous rejoint
00:29:09 Bonjour Thomas. - Oui, bonjour.
00:29:11 - Merci d'être avec nous, on va
00:29:13 vous poser, je vais vous poser 3 questions
00:29:15 intimes et ensuite vous pourrez en poser
00:29:17 une à Ugraine.
00:29:19 Alors Thomas, elle va peut-être vous surprendre
00:29:21 cette question mais elle est un peu en rapport
00:29:23 avec l'émission. Quand vous
00:29:25 faisiez l'amour, parce que je pense
00:29:27 que ce n'est pas une question que vous posez encore aujourd'hui
00:29:29 est-ce que ça vous arrivait de penser que vous
00:29:31 pourriez faire un enfant ?
00:29:33 - Oui.
00:29:35 De plus en plus.
00:29:37 - De plus en plus ?
00:29:39 - Ah je crois, je crois oui. Vraiment
00:29:41 chez moi la question est très importante
00:29:43 et malgré le fait que
00:29:45 je puisse rencontrer une personne d'un soir
00:29:47 etc. je me pose quand même la question de savoir
00:29:49 si jamais cela arrive
00:29:51 comment je me sentirais
00:29:53 il y a toujours une projection chez moi.
00:29:55 Malgré le fait que vraiment je puisse
00:29:57 trouver des partenaires
00:29:59 sexuels assez fréquemment mais
00:30:01 quand même de toujours me poser la question
00:30:03 et de poser la question avec ma compagne
00:30:05 la personne avec qui je suis
00:30:07 dans l'instant, si c'est ok
00:30:09 comment elle aussi elle réagirait.
00:30:11 - C'est intéressant votre réponse.
00:30:13 Ugren, à votre avis
00:30:15 beaucoup d'hommes se posent cette question
00:30:17 ou pas tant que ça ?
00:30:19 - Alors moi ce n'est pas un avis documenté
00:30:21 mais j'ai l'impression que non, on ne se la pose pas si souvent
00:30:23 que ça, de temps en temps. - Il s'en bat, oui.
00:30:25 C'est pour ça que je trouve que la réponse de Thomas
00:30:27 est tout à fait intéressante.
00:30:29 Deuxième question
00:30:31 est-ce que vous avez déjà eu
00:30:33 des pannes d'érection ?
00:30:35 - Non, jamais.
00:30:37 - Ça va venir, ne vous inquiétez pas.
00:30:39 - Oui,
00:30:41 mais j'ai quand même passé les 30 ans
00:30:43 senti un peu ce...
00:30:45 - 30 ans ça va, vous êtes jeune.
00:30:47 - Oui, mais j'ai quand même
00:30:49 senti, en tout cas je veux bien
00:30:51 vous croire parce que déjà
00:30:53 passé les 30 ans je commence à sentir
00:30:55 moins de...
00:30:57 ce petit côté un peu
00:30:59 moins, je dirais...
00:31:01 - Fougueux, immédiat.
00:31:03 - C'est de fougue un peu
00:31:05 - Immédiate, ce qui arrive.
00:31:07 Ça montait tout seul, maintenant ça monte.
00:31:09 - Non, non, non, vraiment
00:31:11 je confirme encore. - Mais vous avez encore
00:31:13 au moins 30 ans avant que ça descende, ne vous inquiétez pas.
00:31:15 - J'espère, ok.
00:31:17 - Et dernière question, puisque c'est la journée mondiale
00:31:19 contre le sida aujourd'hui en tant que ce 1er décembre,
00:31:21 quel rapport vous avez avec le préservatif ?
00:31:23 - Oh bien, ça va.
00:31:27 Bien sûr que je pourrais
00:31:29 m'en passer, bien sûr que le plaisir
00:31:31 est je crois bien meilleur
00:31:33 une fois enlevé, mais non, non, aucun problème.
00:31:35 Vraiment, pas de souci. Je crois au contraire
00:31:37 qu'une belle invention qui
00:31:39 peut permettre de prendre du plaisir sans trop
00:31:41 se poser trop de questions
00:31:43 et voilà, non, non, chouette.
00:31:45 - D'accord, bah écoutez... - Assez reconnaissant
00:31:47 des progrès scientifiques.
00:31:49 - Oui, et puis c'est vrai
00:31:51 que c'est une sécurité, quoi qu'on en dise.
00:31:53 - Bien sûr, bien sûr. - C'est comme ça qu'il faut
00:31:55 le voir. Vous pouvez poser une question
00:31:57 à Hugues Greny, il vous écoute, allez-y.
00:31:59 - Ok, de savoir
00:32:01 si...
00:32:03 la même
00:32:05 question, si
00:32:07 le fait
00:32:09 d'avoir des enfants, c'est une question
00:32:11 qui se posait, s'il en a ou s'il en a pas, je ne sais pas.
00:32:13 Et si
00:32:15 avec réflexion, s'il pouvait revenir
00:32:19 dans le passé, s'il en aurait ou pas ?
00:32:21 - Alors oui, j'ai trois enfants.
00:32:23 - Ok. - Alors si je remonte
00:32:25 dans le passé, en fait,
00:32:27 je me suis passé juste avant, je ne voulais
00:32:29 ni femme ni enfant, je voulais
00:32:31 des aventures passagères, mais je ne voulais pas...
00:32:33 Et donc j'ai beaucoup évolué,
00:32:35 et je me suis retrouvé, oui, avec
00:32:37 un vrai désir d'enfant à un moment,
00:32:39 qui est venu
00:32:41 très spontanément, je ne l'ai pas vu arriver,
00:32:43 et du coup, bah oui, j'ai eu trois enfants,
00:32:45 donc...
00:32:47 qui se sont suivis, les deux premiers, à un an
00:32:49 14 mois d'écart, et le deuxième,
00:32:51 le troisième, à deux ans
00:32:53 après. Et tous
00:32:55 se sont voulus, tous...
00:32:57 - Tous assumés. - Assumés, oui,
00:32:59 avec la découverte,
00:33:01 c'est pas si simple que ça, de l'idée qu'on s'en fait
00:33:03 sur le terrain, c'est pas la même,
00:33:05 je confirme. - Eh oui,
00:33:07 mais en tout cas, vous ne regrettez pas ça ?
00:33:09 - Ah non, non, je ne regrette pas, surtout là,
00:33:11 on a une très belle relation, différente
00:33:13 avec chacun, mais très belle relation,
00:33:15 qui s'améliore, tout ça, de toute façon, parce que...
00:33:17 La relation avec les parents, c'est jamais
00:33:19 toujours très facile, tout le temps, donc...
00:33:21 - Oui, mais enfin, ça montre
00:33:23 que si ça s'améliore, c'est que, quelque part,
00:33:25 ils vous considèrent comme ayant
00:33:27 été un père,
00:33:29 un bon père, suffisamment bon, en tout cas.
00:33:31 - Oui, peut-être que c'est un peu une erreur de dire ça,
00:33:33 ça s'améliore, parce qu'en fait, elle a toujours été très bonne,
00:33:35 mais je pense qu'elle est très bonne toujours...
00:33:37 Mais en profondeur, quand on va en profondeur,
00:33:39 il y a toujours des blessures, on a toujours été
00:33:41 plus ou moins à l'origine de blessures avec nos enfants,
00:33:43 et aborder ça fait vraiment
00:33:45 de la vérité, de la pureté,
00:33:47 entre nous, et ça soigne
00:33:49 beaucoup de choses qui étaient un peu enfouies dans le subconscient,
00:33:51 et c'est ça que je voulais dire, parce qu'autrement,
00:33:53 on a toujours une très bonne relation extérieurement, comme ça...
00:33:55 - Oui, mais ça, je crois que c'est très important
00:33:57 de ce que vous dites, Huguen, d'autant plus
00:33:59 qu'on est à trois semaines de Noël,
00:34:01 c'est que, en tant qu'enfant,
00:34:03 on est forcément blessé, tous les enfants
00:34:05 vont être blessés,
00:34:07 c'est inévitable,
00:34:09 mais c'est pas très grave,
00:34:11 et je crois que ce serait bien
00:34:13 qu'en tant qu'enfant, on puisse
00:34:15 avoir une...
00:34:17 aborder le dialogue avec ses parents.
00:34:19 J'ai eu la chance de parler à mes parents de beaucoup de choses,
00:34:21 et je pense qu'ils sont plus là,
00:34:23 mais je suis en paix avec ma relation
00:34:25 à mes parents. Tandis que si on n'a pas
00:34:27 pu avoir ce dialogue-là,
00:34:29 une fois qu'ils sont plus là, on va rester
00:34:31 comme ça, avec une sorte d'impression
00:34:33 de quelque chose qui n'a pas été dit,
00:34:35 et finalement, parfois, avec une interprétation
00:34:37 qui est fausse. - Oui. Alors moi, ce qui se trouve,
00:34:39 en fait, il y a quelques années, on avait décidé,
00:34:41 avec mes enfants, de faire une rencontre
00:34:43 toutes les semaines, qu'on avait appelée "héritage",
00:34:45 au sens très large, et la première chose
00:34:47 qu'ils m'ont demandé, c'est de raconter tout ce que je savais
00:34:49 de ma vie, depuis le plus tôt,
00:34:51 jusqu'à la fin, et bien sûr, à un moment,
00:34:53 on traversait la vie avec eux, et là, ils posaient
00:34:55 des questions par rapport aux difficultés
00:34:57 qu'il y avait eues, pour comprendre
00:34:59 mon monde, et que moi, je comprenne ce qu'ils avaient vécu.
00:35:01 Donc ça s'est fait un peu naturellement, tout ça.
00:35:03 - C'est un joli cadeau que vous avez fait. - Oui, un très beau cadeau de Noël.
00:35:05 - Exactement. Merci Thomas,
00:35:07 en tout cas. - Avec plaisir, merci à vous.
00:35:09 - Merci à vous. Allez, on fait une petite pause,
00:35:11 on se retrouve dans un instant
00:35:13 sur Sud Radio. Si vous avez envie
00:35:15 de parler de ce sujet,
00:35:17 qui est un sujet, quand même, essentiel,
00:35:19 qui nous traverse tous,
00:35:21 quelle que soit la décision qu'on prend,
00:35:23 vous nous appelez au 0826
00:35:25 300 300. A tout de suite.
00:35:27 14h16,
00:35:29 Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:35:31 - Avoir un enfant ou pas,
00:35:33 c'est une question qu'aujourd'hui,
00:35:35 on peut se poser, en tout cas en France,
00:35:37 et c'est peut-être
00:35:39 une avancée, quand même,
00:35:41 non, Huguen ? - Ah oui, oui, moi je pense
00:35:43 que c'est une très grosse avancée de se poser la question.
00:35:45 J'ai milité des années et des années pour que
00:35:47 les coupes se la posent avant de se lancer.
00:35:49 Et donc, que cette question arrive me rend
00:35:51 heureux, malgré les mauvaises conditions
00:35:53 dans lesquelles elle arrive, cette crise,
00:35:55 toutes ces questions sur l'environnement,
00:35:57 le CO2, etc.
00:35:59 - Alors Frida est avec nous maintenant.
00:36:01 Bonjour Frida. - Bonsoir.
00:36:03 Bonsoir Brigitte, bonsoir Huguen.
00:36:05 - Bonsoir.
00:36:07 - Alors, vous êtes...
00:36:09 Vous avez...
00:36:11 Vous avez eu un désir d'enfant,
00:36:13 je crois, non ? - Oui, quand j'étais
00:36:15 plus jeune, effectivement,
00:36:17 c'est un peu dû à la société, je dirais.
00:36:19 Et dans l'environnement
00:36:21 dans lequel j'ai grandi,
00:36:23 plus la famille, etc.,
00:36:25 c'était plutôt
00:36:27 une envie de satisfaire
00:36:29 mes parents qui voulaient éventuellement
00:36:31 des petits-enfants.
00:36:33 Au final, je me suis
00:36:35 rendue compte que c'était pas nécessairement
00:36:37 ce que je voulais.
00:36:39 Pour des raisons économiques,
00:36:41 parce qu'on va pas se mentir,
00:36:43 le contexte actuel
00:36:45 fait que c'est très compliqué
00:36:47 d'élever des enfants.
00:36:49 Le contexte écologique également,
00:36:51 j'ai pris son temps...
00:36:53 - Vous avez quel âge, Frida, aujourd'hui ?
00:36:55 - J'ai 25 ans aujourd'hui. - D'accord, oui.
00:36:57 Donc vous êtes vraiment la génération qui se pose toutes ces questions.
00:36:59 - Exactement, exactement.
00:37:01 Et oui, donc c'est vraiment
00:37:03 pour toutes ces raisons
00:37:05 que j'ai décidé de prendre ma part...
00:37:07 - Quand vous dites "les raisons écologiques",
00:37:09 c'est quoi ? C'est se dire "je vais pas mettre au monde
00:37:11 un enfant qui va connaître
00:37:13 ce qui nous attend" ?
00:37:15 C'est ça, l'idée ?
00:37:17 Ou c'est juste dire
00:37:19 "on est déjà trop nombreux, c'est pas la peine
00:37:21 d'en rajouter ?"
00:37:23 - C'est un peu un mix de tout ça.
00:37:25 Je me dis que ça serait égoïste,
00:37:27 peut-être, de ma part,
00:37:29 de mettre au monde un enfant
00:37:31 dans un monde si pollué,
00:37:33 où on ne sait pas
00:37:35 où est-ce qu'on va, nécessairement,
00:37:37 écologiquement parlant.
00:37:39 Et ça me ferait peur.
00:37:41 En fait, j'aimerais avoir un enfant pour les bonnes raisons,
00:37:43 et mettre au monde
00:37:45 un enfant juste pour faire plaisir
00:37:47 à mes parents et pour satisfaire la société,
00:37:49 ce qui n'est pas vraiment le but,
00:37:51 à vrai dire.
00:37:53 - Ça, c'est une très très bonne façon de parler,
00:37:55 je trouve. J'aime bien, Frida,
00:37:57 la façon dont vous avancez ce sujet.
00:37:59 Et puis je crois qu'en effet,
00:38:01 dans ce que vous dites aussi, je retiens
00:38:03 beaucoup le fait que souvent,
00:38:05 ce sont des désirs projetés, c'est-à-dire des désirs des parents,
00:38:07 des désirs de la société,
00:38:09 et que ce n'est pas le sien, ce n'est pas le vôtre.
00:38:11 Et que s'interroger
00:38:13 sur le sien, franchement,
00:38:15 ça me réjouit d'entendre ça.
00:38:17 - Ben dis-donc,
00:38:19 c'est intéressant. Parce que pendant longtemps,
00:38:21 je me suis dit qu'il
00:38:23 fallait que j'ai des enfants,
00:38:25 parce que c'est ce qui ferait de moi
00:38:27 une femme à part entière
00:38:29 dans la société. Et en fait, je me rends compte
00:38:31 qu'on peut être une femme accomplie
00:38:33 sans enfants, en fait. Une femme peut
00:38:35 être plein d'autres choses que mère.
00:38:37 - De toute façon, oui, ça c'est
00:38:39 évident. Il faut bien se...
00:38:41 - Oui, mais ça c'est quand même quelque chose d'assez
00:38:43 nouveau. - Ah oui, c'est nouveau.
00:38:45 - C'est nouveau que ce soit dit, mais c'est une réalité
00:38:47 longue. - Oui, oui, bien sûr.
00:38:49 Bien sûr, ça c'est...
00:38:51 Mais imaginons,
00:38:53 Frida, vous rencontrez un homme qui désire
00:38:55 absolument avoir un enfant de vous. Qu'est-ce que vous faites ?
00:38:57 Vous y réfléchissez ?
00:38:59 - C'est déjà arrivé.
00:39:01 Et avant
00:39:03 d'officialiser la relation,
00:39:05 moi j'aime bien d'abord mettre les poings
00:39:07 sur les lits et dire effectivement que
00:39:09 moi je ne désire pas d'enfant.
00:39:11 Je suis déjà
00:39:13 tombée sur une personne qui a tenté
00:39:15 de me convaincre, et au final
00:39:17 c'est mon cœur qui a décidé,
00:39:19 parce qu'au final c'est moi qui porterai l'enfant.
00:39:21 C'est vraiment... Bon, je dis pas
00:39:23 que les pères ne sont pas inclus dans la maternité
00:39:25 non plus, mais c'est vraiment la mère
00:39:27 qui porte l'enfant et qui est
00:39:29 au premier plan de tout ça.
00:39:31 Et je me dis que je n'aurais pas aimé
00:39:33 vivre ça. Donc je préfère
00:39:35 mettre de côté
00:39:37 cet homme qui voudrait
00:39:39 m'obliger et potentiellement trouver
00:39:41 un autre homme qui respecterait mes désirs
00:39:43 plutôt que de
00:39:45 vivre ça finalement. Vivre
00:39:47 tout ce qui est la maternité, etc.
00:39:49 - Oui, oui, en tout cas
00:39:51 vous êtes très claire avec votre
00:39:53 non-désir d'enfant. Après... - C'est ça.
00:39:55 - On ne sait pas comment ça va évoluer.
00:39:57 Je crois qu'il faut toujours être
00:39:59 prudent. On entend
00:40:01 aussi des femmes de
00:40:03 votre âge, Frida, qui aujourd'hui
00:40:05 congèlent leurs
00:40:07 ovocytes pour pouvoir profiter
00:40:09 de leur vie professionnelle sans
00:40:11 être retardée par l'enfant
00:40:13 et pouvoir l'avoir plus tard. Est-ce que c'est quelque
00:40:15 chose que vous pourriez envisager ou pas ?
00:40:17 - Éventuellement, oui, parce que
00:40:19 on ne sait pas de quoi le futur est fait
00:40:21 comme vous l'avez dit.
00:40:23 - Là, vous avez le temps.
00:40:25 25 ans, vous avez encore
00:40:27 une bonne dizaine d'années tranquilles
00:40:29 pour changer d'avis.
00:40:31 - Oui, il y a tout ce qui est
00:40:33 horloge biologique, etc.
00:40:35 Mais effectivement, oui, pourquoi pas les congeler
00:40:37 et éventuellement, si je change
00:40:39 d'avis, me donner cette option
00:40:41 de devenir mère un jour,
00:40:43 pourquoi pas ? Mais pour l'instant,
00:40:45 ce n'est pas fait. Je n'ai rien congelé.
00:40:47 Donc, bon, on verra bien.
00:40:49 - Sur cette question, je pense que,
00:40:51 moi, dans ma façon de voir, je pense qu'il faut
00:40:53 vraiment réfléchir parce que ça
00:40:55 paraît comme ça magique.
00:40:57 On met ses ovocytes au congélateur
00:40:59 et on récupère ça après.
00:41:01 Mais il y a quand même pas mal d'impact là-dedans aussi.
00:41:03 Donc, je pense que c'est un sujet qu'on ne peut pas régler
00:41:05 comme ça rapidement.
00:41:07 - Je suis ravie de vous entendre dire ça,
00:41:09 Huguen. Je trouve que c'est même...
00:41:11 - C'est assez suagi-glissant, quand même.
00:41:13 - Oui, c'est même assez curieux.
00:41:15 On a l'impression comme ça qu'on met ça
00:41:17 dans un tiroir. - Voilà, puis qu'on attend, puis qu'on verra.
00:41:19 - Et pour l'instant, je crois qu'en France,
00:41:21 en tout cas, c'est pas du tout...
00:41:23 C'est aux frais de la princesse,
00:41:25 si je puis dire. - Oui, ça, je sais même pas.
00:41:27 - Si, je crois. Je crois que pour l'instant,
00:41:29 c'est pas...
00:41:31 Il me semble, mais bon, les choses...
00:41:33 Bref. Mais oui, donc,
00:41:35 je crois quand même que
00:41:37 vous êtes de la nouvelle génération
00:41:39 et je pense qu'il y a quand même vraiment
00:41:41 un mouvement comme ça qui se
00:41:43 met en place. - Oui, puis je trouve que, Frida,
00:41:45 vous assumez bien les choses.
00:41:47 Vous avez dit, par rapport à cette relation amoureuse
00:41:49 et puis que vous avez arrêté parce qu'il y avait
00:41:51 un... J'allais dire,
00:41:53 une non-entente sur quelque chose
00:41:55 de fond. Je trouve que c'est courageux.
00:41:57 Oui, sur l'enfance, je trouve que c'est
00:41:59 bien d'assumer... Enfin, c'est courageux, quoi,
00:42:01 d'assumer des choses comme ça. - Oui.
00:42:03 Je remercie de dire ça. Effectivement,
00:42:05 oui, ce courage, il faut aller le chercher
00:42:07 quelque part. Comme je vous ai dit,
00:42:09 c'est une toute nouvelle
00:42:11 idéalisation de ma vie,
00:42:15 qui est... C'est tout nouveau
00:42:17 pour moi, ce fait d'assumer et ce courage,
00:42:19 effectivement. C'était pas facile,
00:42:21 mais j'ai su le puiser quelque part
00:42:23 et me mettre
00:42:25 en premier plan parce qu'au final, c'est ma vie.
00:42:27 Vous voyez, on peut pas satisfaire
00:42:29 tout le monde, hein, donc...
00:42:31 Il vaut mieux se satisfaire quand même.
00:42:33 - Oui, complètement. C'est au fond de soi qu'on sait les choses,
00:42:35 on sait ce qu'on doit faire. - Exactement.
00:42:37 - Il faut pas écouter dehors, il faut écouter le fond de soi.
00:42:39 - C'est bien ça. - La déconscience,
00:42:41 le soi profond, enfin, tout ce qui est
00:42:43 le plus solide en nous,
00:42:45 l'inaltérable en nous.
00:42:47 - Et vous étiez dans une famille
00:42:49 avec beaucoup d'enfants ou pas ?
00:42:51 - Alors oui, pour
00:42:53 la petite histoire, donc moi, je suis
00:42:55 issue d'une famille
00:42:57 ouest-africaine,
00:42:59 d'une culture
00:43:01 et d'une religion
00:43:03 musulmane. Du coup, forcément,
00:43:05 après 25 ans, pas de mari,
00:43:07 pas d'enfant, on a un peu l'étiquette
00:43:09 de vieille fille.
00:43:11 Donc voilà,
00:43:13 mais j'assume totalement,
00:43:15 je tiens.
00:43:17 - C'était comme ça dans
00:43:19 la religion chrétienne,
00:43:21 il y a un siècle,
00:43:23 de toute façon. - Oui, en tout cas, les enfants ont fait Dieu.
00:43:25 - Donc, vous êtes
00:43:27 une pionnière, bravo.
00:43:29 - Merci bien. - Félicitations.
00:43:31 Merci en tout cas de votre témoignage.
00:43:33 On va faire une petite pause,
00:43:35 on va revenir évidemment sur ce sujet
00:43:37 dans la deuxième heure.
00:43:39 Les problèmes sont également les bienvenus.
00:43:41 Vous pouvez aussi vous témoigner de votre non-désir
00:43:43 d'enfant, si vous le désirez, ou de votre
00:43:45 désir d'enfant. Si vous êtes en couple
00:43:47 et que vous n'êtes pas d'accord sur le sujet,
00:43:49 évidemment, n'hésitez pas à nous appeler,
00:43:51 Ugrène pourra vous aider pour voir comment vous pouvez
00:43:53 communiquer sur ce point
00:43:55 quand même essentiel, quoi qu'il en soit,
00:43:57 parce que ça reste quand même
00:43:59 un vrai sujet
00:44:01 quand on est en couple, si on n'est pas d'accord
00:44:03 sur ce point. Mais avant
00:44:05 de donner la place aux infos, je vous propose
00:44:07 une petite devinette alluminionne,
00:44:09 Ugrène. Si vous parlez à Dieu,
00:44:11 c'est que vous êtes croyant,
00:44:13 mais s'il vous répond, qu'est-ce que vous êtes ?
00:44:15 C'est la réponse après
00:44:17 les infos.
00:44:19 14h16, Brigitte Laët,
00:44:21 Sud Radio. Nous sommes
00:44:23 aujourd'hui avec Ugrène. Je rappelle
00:44:25 qu'on peut vous retrouver sur votre blog
00:44:27 ugrene, en un seul mot,
00:44:29 .com
00:44:31 où vous parlez
00:44:33 justement de tout ce que vous connaissez bien
00:44:35 sur ce qu'est
00:44:37 l'humanité. C'est un peu ça
00:44:39 votre discours ?
00:44:41 Oui,
00:44:43 avec toutes les étapes que ça
00:44:45 comporte, qu'on voit ici en partie.
00:44:47 Avec justement le thème
00:44:49 d'aujourd'hui, avoir ou pas un enfant,
00:44:51 c'est la question
00:44:53 qu'on se pose. Mais avant
00:44:55 de donner la parole à Laurence, qui nous a rejoints,
00:44:57 je voudrais ma réponse, ma devinette.
00:44:59 Si vous parlez à Dieu, c'est que vous êtes croyant,
00:45:01 et s'il vous répond,
00:45:03 qu'est-ce que vous êtes ?
00:45:05 C'est qu'il est croyant, lui, en l'homme.
00:45:07 Non, c'est pas ça.
00:45:09 C'est que vous êtes schizophrène, s'il vous répond.
00:45:11 C'est moins drôle.
00:45:13 Je préfère ma réponse.
00:45:15 Oui, elle est plus
00:45:17 jolie, c'est vrai.
00:45:19 Bonjour Laurence. Bonjour Brigitte,
00:45:21 bonjour Ugrène.
00:45:23 Merci d'être avec nous Laurence. Alors, vous avez
00:45:25 eu trois enfants, c'est bien ça ?
00:45:27 Oui, je les ai toujours.
00:45:29 Vous les avez toujours ? Écoutez, tant mieux,
00:45:31 heureusement, parce que perdre un enfant, c'est quand même
00:45:33 un des vrais drames de la vie.
00:45:35 Voilà, donc,
00:45:37 oui, moi j'ai trois enfants, donc,
00:45:39 de 28, 26
00:45:41 et 18 ans.
00:45:43 Je les ai désirés plus que tout,
00:45:45 ils m'ont comblé de bonheur,
00:45:47 et
00:45:49 j'en discutais
00:45:51 encore récemment avec mon aîné, effectivement,
00:45:53 si c'était aujourd'hui,
00:45:55 si c'était à refaire, je ne le referais pas.
00:45:57 Alors, je ne le
00:45:59 referais pas, pourquoi ? Parce que je pense
00:46:01 que les conditions que j'ai pu leur donner,
00:46:03 matérielles,
00:46:05 aujourd'hui, je ne les aurais pas.
00:46:07 Les conditions de vie,
00:46:09 de liberté, de légèreté
00:46:11 qu'ils ont eues, dans lesquelles ils ont
00:46:13 grandi, ils ne les auraient pas.
00:46:15 Donc, je
00:46:17 serais vraiment hésitante
00:46:19 à mettre un enfant
00:46:21 dans le monde d'aujourd'hui.
00:46:23 J'ai la sécurité et la chance
00:46:25 d'avoir trois enfants
00:46:27 qui ont des métiers, qui sont en fin d'études,
00:46:29 qui ont des métiers qui s'exporteront.
00:46:31 Donc, ils pourront aller vivre ailleurs,
00:46:33 si la France devient trop
00:46:35 difficile à vivre.
00:46:37 - Vous savez,
00:46:39 j'entends ce que vous dites,
00:46:41 il y a des vraies questions de société,
00:46:43 on en parlera avec Didier
00:46:45 Pleu, d'ailleurs, mercredi.
00:46:47 Mais, je pense que
00:46:49 le monde va mal,
00:46:51 je ne pense pas que c'est que la France, et je crois que c'est
00:46:53 vraiment important de réaliser.
00:46:55 Après, il y a des pays qui ont d'autres problèmes
00:46:57 que nous, et des pays qui
00:46:59 n'ont pas nos problèmes. Mais, je crois,
00:47:01 Ugraine, vous, vous parlez
00:47:03 souvent de la sixième... - Sixième crise
00:47:05 d'acclamation massive, mais je ne suis plus seul.
00:47:07 Quand j'ai commencé à dire ça, on faisait des gros yeux,
00:47:09 mais maintenant, la sixième crise d'acclamation massive,
00:47:11 elle est acquise, pratiquement, par tout le monde,
00:47:13 et ça touche le monde entier, et c'est quelque chose
00:47:15 qui arrive à l'humanité, bien sûr,
00:47:17 avec une partie destructrice, mais aussi avec
00:47:19 une partie constructrice, et c'est ça qui m'intéresse.
00:47:21 Comment on traverse une crise comme ça ?
00:47:23 De ce côté-là, toute l'histoire de la vie explique
00:47:25 comment on peut se préparer, comment
00:47:27 on peut traverser cette période extrêmement compliquée.
00:47:29 - Non, mais je ne suis pas anxieuse,
00:47:31 et je sais que je la traverserai, et ils la traverseront aussi,
00:47:33 mais l'espèce de légèreté,
00:47:35 c'est-à-dire que ma fille a pu aller dans les fêtes de village
00:47:37 avec beaucoup de légèreté,
00:47:39 je vis dans ce qu'on appelle
00:47:41 la France périphérique, rurale,
00:47:43 et je vois bien
00:47:45 la disparition des services publics,
00:47:47 je vois bien que mes enfants, s'ils n'ont pas de moyens,
00:47:49 ils ne pourront pas se faire soigner,
00:47:51 et leurs enfants auront bien toutes les peines
00:47:53 à faire les études qu'eux ont faites
00:47:55 relativement facilement,
00:47:57 parce que je suis enseignante, donc je sais très bien
00:47:59 les contenus complètement légers
00:48:01 que l'on donne à ingurgiter aux enfants
00:48:03 aujourd'hui, donc
00:48:05 ils ont eu la chance de faire partie
00:48:07 des dernières fournées qui étaient nourries
00:48:09 intellectuellement des plus jeunes.
00:48:11 - Oui, mais ça c'est, Laurence, c'est votre vision
00:48:13 aujourd'hui qui est tout à fait
00:48:15 compréhensive, je suis
00:48:17 bien d'accord, mais
00:48:19 quand vous me dites "je désirais
00:48:21 plus que tout mes enfants", je pense que
00:48:23 si vous aviez 25 ans,
00:48:25 peut-être que vous seriez quand même dans
00:48:27 le désir d'en avoir.
00:48:29 - Le désir est une chose,
00:48:31 les tripes sont une chose, mais la raison en est une autre.
00:48:33 Chez moi la raison est très très
00:48:35 très prégnante. - Bien sûr, mais
00:48:37 parce que vous avez l'expérience de la vie,
00:48:39 et moi je suis complètement d'accord
00:48:41 avec vous, moi
00:48:43 je suis beaucoup plus raisonnable aujourd'hui
00:48:45 que quand j'avais 20 ans.
00:48:47 - C'est le bémol que j'allais vous dire,
00:48:49 c'est le bémol que j'allais vous donner, c'est-à-dire
00:48:51 que la vision que j'ai
00:48:53 effectivement affectée par mon âge, la crainte
00:48:55 que l'on a peut-être, quand je ne suis
00:48:57 pas une
00:48:59 vénérable vieillarde, j'ai 57 ans,
00:49:01 mais il peut y avoir des craintes que l'on a
00:49:03 aujourd'hui que l'on a moins quand on est jeune,
00:49:05 il n'en reste pas moins que
00:49:07 je finissais
00:49:09 mes fins de mois relativement sereinement quand
00:49:11 j'étais jeune, avec mon
00:49:13 traitement d'enseignante, c'est plus le cas aujourd'hui,
00:49:15 donc ça aurait été aussi difficile
00:49:17 à cette époque-là.
00:49:19 - Là où je pense
00:49:21 qu'il n'y a pas de doute,
00:49:23 la situation économique
00:49:25 pour élever des enfants est plus difficile aujourd'hui,
00:49:27 je pense qu'il n'y a aucun doute là-dessus.
00:49:29 - Oui, et puis pas que la condition économique,
00:49:31 la condition aussi sociale, le contexte de l'école,
00:49:33 on voit bien que tout se dégrade,
00:49:35 la médecine se dégrade, l'école se dégrade,
00:49:37 c'est assez impressionnant
00:49:39 de voir cette... - C'est ce que je voulais dire
00:49:41 pour le côté serein,
00:49:43 sécurisant,
00:49:45 voilà,
00:49:47 je n'avais pas forcément envie
00:49:49 de transmettre à ma descendance
00:49:51 mon anxiété, vous voyez, donc...
00:49:53 - Il y a quelque chose qui m'intéressait,
00:49:55 Laurent, dans ce que vous avez dit,
00:49:57 on fait ingurgiter un contenu léger,
00:49:59 et je me disais,
00:50:01 mais en fait, on ne devrait pas leur faire
00:50:03 ingurgiter un contenu, on devrait leur apprendre
00:50:05 à réfléchir, or ce n'est pas ça qu'on fait,
00:50:07 on fait des gens qui sont...
00:50:09 vous faites ce que vous pouvez, j'imagine,
00:50:11 c'est un peu une critique, mais c'est une critique du système
00:50:13 en général, mais on n'est pas en train d'essayer
00:50:15 d'apprendre aux jeunes à réfléchir,
00:50:17 on leur apprend des choses pour qu'ils soient
00:50:19 des bons petits consommateurs et des bons
00:50:21 travailleurs, et ça,
00:50:23 c'est une fausse piste majeure
00:50:25 qui est une partie, d'ailleurs, de l'effondrement,
00:50:27 ça participe à l'effondrement. - Oui, oui, ça participe
00:50:29 à l'effondrement, tout à fait.
00:50:31 - Et la médecine, c'est pareil, elle tourne très très mal,
00:50:33 je suis absolument scotché de voir
00:50:35 comment elle a évolué entre ce que j'ai...
00:50:37 la médecine qu'on faisait en 1974,
00:50:39 j'ai quand même un certain âge, moi,
00:50:41 puisqu'on fait le nord. - Oui, parce qu'aujourd'hui,
00:50:43 on ne soigne pas un patient,
00:50:45 on soigne un organe.
00:50:47 En gros, si je simplifie.
00:50:49 - Quand on soigne.
00:50:51 - Oui, quand on soigne, tout à fait. Et vous savez
00:50:53 que j'étais en train de penser, justement,
00:50:55 pour une femme enceinte,
00:50:57 l'anxiété peut-être qu'il peut y avoir à trouver
00:50:59 un lieu qui lui convienne
00:51:01 pour accoucher en
00:51:03 toute sérénité. Je pensais à ça
00:51:05 en vous appelant, je me disais,
00:51:07 tiens... - Ah oui, c'est compliqué.
00:51:09 En effet, c'est très compliqué. Mais il y a des solutions,
00:51:11 mais c'est compliqué. - Oui, tout à fait.
00:51:13 Tout à fait.
00:51:15 - Vous voulez dire, Ugrène, que c'est plus
00:51:17 difficile aujourd'hui
00:51:19 d'accoucher dans
00:51:21 un confort relatif, même si c'est
00:51:23 de toute façon quand même une vraie épreuve,
00:51:25 que ça ne l'était ? - C'est-à-dire
00:51:27 qu'en fait, si vous voulez, actuellement,
00:51:29 on est beaucoup dans l'hyper-technicité,
00:51:31 et alors ça arrange un petit peu tout le monde
00:51:33 parce que finalement, les femmes, quand elles arrivent,
00:51:35 elles ont une certaine peur de l'accouchement,
00:51:37 et donc on leur dit, ben voilà, on va prendre en charge,
00:51:39 le pouvoir médical va faire
00:51:41 pour tout sécuriser, et c'est une bonne chose,
00:51:43 pourquoi pas ? Mais c'est le côté humain
00:51:45 qui manque, c'est-à-dire que le côté... Alors, pas partout,
00:51:47 mais il y a un côté de... On reçoit
00:51:49 une vie, donc c'est presque une
00:51:51 messe, si je puis me permettre ce terme, sans que ça choque personne,
00:51:53 il y a une ambiance d'amour
00:51:55 qui devrait être dans ces salles, et qui n'y est pas.
00:51:57 Et donc, certains couples
00:51:59 se disent, bon, ben moi je veux pas de ça, et
00:52:01 fassent des choix qui sont d'autres,
00:52:03 qui sont d'accoucher à la maison, par exemple, ou des choses comme ça,
00:52:05 je peux le comprendre,
00:52:07 c'est-à-dire que je dis pas que c'est l'idéal,
00:52:09 je pousse pas à ça, parce que moi j'ai pas appris ça,
00:52:11 j'ai pris une médecine qui s'occupe,
00:52:13 qui prend en charge à partir de la technique,
00:52:15 mais que cette technique ait pris tellement
00:52:17 de place qu'elle nie l'humain,
00:52:19 ça me paraît complètement
00:52:21 fou, quoi. Voilà encore un endroit
00:52:23 où ça s'effondre. - Oui, et d'ailleurs
00:52:25 moi j'ai eu les trois accouchements, j'en ai eu
00:52:27 deux dans un hôpital-usine
00:52:29 d'une grande ville, et un dans une petite maternité,
00:52:31 c'était le troisième,
00:52:33 donc effectivement j'étais peut-être plus détendue,
00:52:35 mais l'accueil, la liberté qu'on m'a laissée
00:52:37 de me mouvoir, de parler,
00:52:39 de descendre, de revenir, était quelque chose
00:52:41 de merveilleux, nous n'étions que trois mamans à accoucher,
00:52:43 et bien cette maternité vient d'être fermée.
00:52:45 Voilà. - Voilà, c'est ça,
00:52:47 exactement. Ça conferme les petits endroits
00:52:49 qui étaient un petit peu humains,
00:52:51 et ils sont fermés le plus souvent, oui.
00:52:53 Pour des questions de rentabilité, paraît-il,
00:52:55 mais bon, voilà. - Oui, enfin bon, la gestion...
00:52:57 - Est-ce que vos enfants
00:52:59 ont envie d'avoir des enfants, justement,
00:53:01 Laurence ? - Alors, c'est ce qui est très intéressant,
00:53:03 mon dernier, qui a 18 ans,
00:53:05 parle de son enfant, déjà,
00:53:07 alors qu'il termine ses études,
00:53:09 de comment il fera.
00:53:11 Ma fille, qui a 26 ans,
00:53:13 n'en veut pas du tout.
00:53:15 Elle est dans une dynamique de "winner",
00:53:17 qui doit être dans une école d'ingénieurs,
00:53:19 etc., elle ne se projette pas là-dedans.
00:53:21 Mon aîné, lorsque je lui disais,
00:53:23 parce que j'évoquais justement,
00:53:25 je vous le disais récemment, sans savoir quelle était cette émission,
00:53:27 le fait qu'aujourd'hui, peut-être,
00:53:29 je ne ferais pas d'enfant, je pense qu'il doit en vouloir,
00:53:31 parce qu'il m'a dit "mais maman,
00:53:33 est-ce que tu te rends compte que si moi, je décide de ne pas en faire,
00:53:35 je vais peut-être
00:53:37 empêcher à quelqu'un
00:53:39 qui apporterait du bien, de la solution,
00:53:41 des idées, de la science,
00:53:43 de l'amour, de naître."
00:53:45 - C'est joli, c'est joli.
00:53:47 - C'était très beau, donc voilà.
00:53:49 - Alors, j'aime beaucoup
00:53:51 cette réflexion, parce que justement, il y a quelque chose
00:53:53 de très important à comprendre, dans cette
00:53:55 question de faire des enfants aujourd'hui, dans ce contexte.
00:53:57 Si c'est pour faire des
00:53:59 enfants, des consommateurs,
00:54:01 et des gens qui ne réfléchissent pas,
00:54:03 ce n'est pas la peine. Mais si on les fait
00:54:05 en se disant "on va les préparer à ce
00:54:07 qui arrive, et on va en faire des êtres qui réfléchissent,
00:54:09 qui comprennent les problèmes
00:54:11 que nous avons, et qui ont amené
00:54:13 à ce presque chaos, parce qu'on n'est pas très loin,
00:54:15 et qui vont du coup proposer des solutions
00:54:17 et réfléchir sur les solutions, il faut faire ces enfants,
00:54:19 bien évidemment. Donc, tout dépend
00:54:21 de ce qu'on attend,
00:54:23 et de ce qu'on veut, et comment on va éduquer ces enfants-là.
00:54:25 Et ça ne va pas être facile, parce que le système
00:54:27 ne favorise pas ça, quand même.
00:54:29 - Ah non, non, non, non, non.
00:54:31 Et puis, j'observe, moi
00:54:33 qui suis enseignante, j'observe un côté
00:54:35 "enfant doudou" que l'on
00:54:37 fait parce qu'on veut se projeter
00:54:39 dans quelque chose de sécurisant, dans un coco,
00:54:41 et un enfant, c'est tout sauf sécurisant,
00:54:43 c'est déstabilisant, c'est...
00:54:45 Voilà. Donc,
00:54:47 il y a des erreurs
00:54:49 de projection
00:54:51 dans l'enfant. Voilà.
00:54:53 - Oui, mais ça, malheureusement, ça a toujours été,
00:54:55 ça risque d'être toujours...
00:54:57 - Oui, oui, bien entendu, ça, oui.
00:54:59 - Mais là où vous avez
00:55:01 100% raison, et la preuve, vu ce que
00:55:03 vous a dit votre fils de 28 ans,
00:55:05 c'est la preuve que vous les avez élevés pour eux
00:55:07 et non pas pour vous, sinon
00:55:09 il ne pourrait pas avoir ce genre de réflexion.
00:55:11 - J'espère.
00:55:13 - Ça me paraît... - Oui, oui, tout à fait.
00:55:15 Vraiment, oui. Oui, parce que c'est rare,
00:55:17 c'est la première fois que j'entends une réflexion comme ça,
00:55:19 de la part d'un jeune homme
00:55:21 ou d'une jeune femme, d'ailleurs.
00:55:23 Il y en a sûrement d'autres qui doivent avoir ce pensée-là,
00:55:25 mais moi, je n'avais pas entendu.
00:55:27 - Oui, oui, c'est se dire...
00:55:29 Mais de toute façon,
00:55:31 je pense qu'on est dans
00:55:33 un sujet qui ne parle tous,
00:55:35 de toute façon, quoi qu'il en soit.
00:55:37 C'est pas...
00:55:39 On fait ce qu'on peut,
00:55:41 après, je pense. Il y a des parents
00:55:43 qui ont fait ce qu'ils pouvaient et qui se retrouvent
00:55:45 avec des enfants qui sont fâchés
00:55:47 alors qu'ils ont été de bons parents.
00:55:49 Enfin, je veux dire, il n'y a pas de règle.
00:55:51 C'est pas des mathématiques.
00:55:53 - Non, pas du tout.
00:55:55 - Loin de là. Mais forcément,
00:55:57 forcément, c'est des questions
00:55:59 qu'on peut se poser et qu'on devrait se poser
00:56:01 et qui ne se posent pas tellement, finalement.
00:56:03 - Oui, toujours la même question.
00:56:05 C'est que cette question du désir d'enfance,
00:56:07 cette question même du couple.
00:56:09 Je ne sais plus qui est le...
00:56:11 Quelqu'un qui travaille en biologie, qui est mort il y a longtemps,
00:56:13 je ne me rappelle pas de son nom, qui disait...
00:56:15 Ce qui m'étonne chez les humains, c'est qu'ils ne se posent pas
00:56:17 la question du couple avant de se lancer dans le couple
00:56:19 et de savoir dans quoi ils se lancent
00:56:21 ni pour un enfant. On se lance
00:56:23 dans le vide, quoi.
00:56:25 Et il disait que ça le surprenait beaucoup.
00:56:27 - Mais je crois que... - Jean-Marie Pelt.
00:56:29 - Oui, mais je crois qu'il y a quelque chose de l'ordre du pulsionnel
00:56:31 dans le désir d'enfant. - Oui, oui.
00:56:33 - Souvent. - C'est ça, le pulsionnel.
00:56:35 - Je ne dis pas que c'est toujours le cas, mais c'est souvent.
00:56:37 En tout cas, merci, Laurence, de cet échange.
00:56:39 Merci beaucoup. - Merci infiniment.
00:56:41 - C'était tout à fait intéressant
00:56:43 et on va continuer, bien sûr, avec vous
00:56:45 au 0826 300 300.
00:56:47 A tout de suite.
00:56:49 - 14h16, Brigitte Lahaie,
00:56:51 Sud Radio.
00:56:53 - Huguen est avec nous. Ce désir d'enfant,
00:56:55 c'est une vraie question
00:56:57 humaine depuis
00:56:59 si longtemps, mais
00:57:01 peut-être qu'on se la pose plus
00:57:03 aujourd'hui. Je dirais même qu'on se la pose
00:57:05 plus depuis peut-être, quoi, une dizaine
00:57:07 d'années, vous diriez, Huguen ?
00:57:09 - Oui, depuis qu'il y a cette espèce de
00:57:11 crise qui arrive, dont on parle depuis longtemps
00:57:13 maintenant, c'est cool et les gens réfléchissent plus
00:57:15 et oui, je dirais une dizaine
00:57:17 d'années, oui, tout à fait.
00:57:19 - Et nous sommes avec Eléa maintenant.
00:57:21 Bonjour, Eléa. - Oui, bonjour
00:57:23 Huguen, bonjour Brigitte. - Bonjour.
00:57:25 - Alors moi, je voulais rebondir sur
00:57:27 le témoignage précédent
00:57:29 de Laurence, qui correspond
00:57:31 un petit peu à l'idée que j'avais envie de témoigner
00:57:33 sur la génération
00:57:35 à venir, sur
00:57:37 le fait que, positivement parlant,
00:57:39 je pense que
00:57:41 faire des enfants aujourd'hui peut
00:57:43 permettre aussi de faire germer
00:57:45 d'autres, une nouvelle génération
00:57:47 parce qu'on constate aujourd'hui qu'il y a
00:57:49 plein d'enfants qui ont des idées de génie
00:57:51 qui sont porteurs de sens,
00:57:53 de nouvelles valeurs et qui
00:57:55 peuvent aussi, par l'éducation,
00:57:57 par un environnement
00:57:59 confiant, évidemment, mais
00:58:01 être porteurs de nouvelles
00:58:03 idées, de nouvelles façons de faire et
00:58:05 même, je dirais, que certains qui sont réfractaires
00:58:07 à une certaine autorité
00:58:09 dans les milieux
00:58:11 scolaires ou autres, sont
00:58:13 aussi les enfants qui vont
00:58:15 dire non à une situation
00:58:17 et pouvoir offrir peut-être
00:58:19 autre chose. Donc pour moi,
00:58:21 si je devais me reposer la question
00:58:23 aujourd'hui, puisque j'ai deux enfants
00:58:25 à l'heure d'aujourd'hui, un qui est majeur
00:58:27 et un qui est
00:58:29 en primaire,
00:58:31 je serais plus réticente à en faire
00:58:33 aujourd'hui, mais je
00:58:35 me dirais qu'effectivement, c'est
00:58:37 aussi dans un état d'esprit nouveau,
00:58:39 conscient, de pouvoir
00:58:41 donner un peu plus d'humanité, de
00:58:43 pouvoir aller dans
00:58:45 quelque chose de créatif
00:58:47 et d'inspirant, parce que
00:58:49 je pense que si on veut que les choses
00:58:51 changent, il faut aussi
00:58:53 avoir une nouvelle façon de penser
00:58:55 et on voit tous ces
00:58:57 enfants qui sont éduqués autrement,
00:58:59 alors bien évidemment, il y a plein
00:59:01 de côtés négatifs, mais si on regarde
00:59:03 et qu'on a l'esprit tourné vers des choses
00:59:05 positives, il y a plein de gens qui sont
00:59:07 pleines de bonne volonté, qui ont envie de faire
00:59:09 autrement, qui ont envie de faire différemment
00:59:11 et en faisant des
00:59:13 enfants qui vivent autrement,
00:59:15 qui interagissent autrement, ça peut changer
00:59:17 le côté humain
00:59:19 de notre société. - En tout cas, ce qui est certain
00:59:21 Léa, c'est que la manière dont on élève
00:59:23 les enfants et la philosophie qu'on a
00:59:25 de la vie et de l'avenir
00:59:27 influence énormément
00:59:29 l'enfant et je serais
00:59:31 pas surprise en effet si vos enfants ont envie
00:59:33 de changer le monde, d'ailleurs
00:59:35 rappelons-le, pratiquement
00:59:37 tous les ados ont envie de changer le monde
00:59:39 et je trouve ça formidable et
00:59:41 moi je ne suis pas si inquiète que ça
00:59:43 sur les nouvelles
00:59:45 générations. Mais il y a quand même une chose que je voulais
00:59:47 dire parce que Laurence l'a dit, vous l'avez dit
00:59:49 Léa, et ça c'est quelque chose
00:59:51 que l'on sait en psychanalyse,
00:59:53 c'est très facile de renoncer à ce
00:59:55 qu'on a eu. Et donc
00:59:57 je me méfie toujours d'une femme
00:59:59 qui me dit, alors qu'elle a eu des enfants
01:00:01 si c'était à refaire,
01:00:03 sans doute que je n'en aurais pas.
01:00:05 Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec ça, Hugo.
01:00:07 Oui, la question se pose, c'est sûr.
01:00:09 C'est toujours, bon
01:00:11 on peut dire ce qu'on
01:00:13 veut mais quand on a eu la chance
01:00:15 d'avoir, je vais prendre un exemple
01:00:17 tout bête, moi j'ai eu la chance d'avoir
01:00:19 deux, trois très très
01:00:21 belles voitures, aujourd'hui j'ai une hybride
01:00:23 et ça me va très bien, etc.
01:00:25 Parce que je les ai eues, donc je ne rêve
01:00:27 pas, peut-être que je ne rêverais pas
01:00:29 non plus, je n'en sais rien, mais voyez
01:00:31 je crois que ça c'est quand même quelque chose, en tant
01:00:33 qu'humain, qu'on doit être conscient. C'est très
01:00:35 facile de faire le deuil de quelque chose qu'on a eu
01:00:37 et il faut être plus indulgent
01:00:39 avec ceux qui ont envie d'avoir
01:00:41 quelque chose parce qu'ils ne l'ont pas encore eu.
01:00:43 - Et c'est ce que je voulais dire,
01:00:45 la deuxième partie, c'est qu'effectivement
01:00:47 après quand il y a un désir d'enfant, alors quand
01:00:49 on en a eu, c'est facile de dire, ben non je ne veux pas parce qu'on
01:00:51 fait une comparaison par rapport à un
01:00:53 vécu, mais il y a aussi
01:00:55 cette notion de se faire confiance quand il y a quelque chose,
01:00:57 un élan profond qui nous anime
01:00:59 et qu'il y a une naissance qui doit se faire,
01:01:01 c'est que quelque part il y a une confiance
01:01:03 aussi à la vie et peut-être qu'il faut aussi
01:01:05 oser dire ben non
01:01:07 à la peur et oui à l'amour parce que
01:01:09 c'est un petit peu ça, c'est-à-dire qu'on suit
01:01:11 actuellement toutes les sociétés qui
01:01:13 s'effondrent, mais il y a
01:01:15 aussi beaucoup d'anxiété, beaucoup de peur
01:01:17 et si on va vers la confiance, vers
01:01:19 l'amour, on rencontre aussi plein de gens
01:01:21 qui vont comme ça donner naissance
01:01:23 à plein d'idées, à plein d'enfants
01:01:25 et c'est aussi à ces femmes et ces couples
01:01:27 qui osent et qui veulent faire
01:01:29 des enfants aujourd'hui de peut-être se faire
01:01:31 confiance et de dire oui, qu'ils auront
01:01:33 de merveilleux enfants et peut-être un avenir
01:01:35 radieux, on ne sait pas
01:01:37 au final. - Oui, oui, mais je crois que ce que vous dites
01:01:39 est très beau et très juste, laissant
01:01:41 en effet
01:01:43 les gens qui ont un vrai désir d'enfant
01:01:45 en avoir. Moi je crois, moi je suis un peu
01:01:47 comme vous Ygren, moi je suis
01:01:49 contre l'AGBH, je n'étais pas très
01:01:51 fan de la PMA pour toutes parce que je crois qu'elle a
01:01:53 des dérives qui ne me plaisent pas
01:01:55 mais en revanche, oui
01:01:57 avoir envie d'avoir un enfant
01:01:59 de l'amour, c'est
01:02:01 formidable. - Alors par
01:02:03 contre, c'est sûr que, Eléa, je voulais vous dire
01:02:05 par rapport à cet élan,
01:02:07 vous parlez de cet élan pur, il faut qu'il soit
01:02:09 quand même, je suis de ce terme, élaboré
01:02:11 c'est-à-dire que l'élan, il est un mélange
01:02:13 de multiples choses et c'est ce que je
01:02:15 regrette, c'est qu'il ne soit pas
01:02:17 élaboré, qu'il ne soit pas dit en mots pour essayer
01:02:19 de le voir clair. Vous savez, quand on a une intention
01:02:21 on présente toujours la bonne et puis derrière
01:02:23 il y a toujours plein d'autres intentions qui sont quelque fois
01:02:25 moins jolies à regarder, ce qui ne veut pas dire que
01:02:27 elles ne sont pas respectables mais
01:02:29 dans toutes nos intentions, il y a
01:02:31 toujours une famille et c'est la famille
01:02:33 entière qu'il faut regarder, ce n'est pas juste une seule.
01:02:35 Et en deuxième chose, c'est ce qu'on a dit tout à l'heure
01:02:37 c'est quand on décide de mettre un
01:02:39 enfant au monde, et bravo, très
01:02:41 bien si c'est dans cette direction-là
01:02:43 mais dans quel contexte, qu'est-ce qu'on
01:02:45 va faire pour que ce petit être
01:02:47 qui arrive, il puisse justement
01:02:49 avoir contact avec ses qualités
01:02:51 avoir contact avec sa créativité
01:02:53 et pouvoir être une force de
01:02:55 construction sur Terre, de créativité sur Terre
01:02:57 et c'est le contexte dans lequel on va l'éduquer
01:02:59 socialement, personnellement,
01:03:01 familialement qui va jouer. Et donc c'est un engagement
01:03:03 au long terme de faire ça.
01:03:05 Alors je suis entièrement d'accord et pour le
01:03:07 faire, alors avec mes contextes, je
01:03:09 dirais justement que peut-être aujourd'hui
01:03:11 la génération un peu plus jeune que
01:03:13 la mienne, sont peut-être plus élaborés
01:03:15 parce que nous on suivait quelque chose un peu
01:03:17 de pulsionnel, mais le fait de pouvoir donner
01:03:19 un dialogue, de pas forcément
01:03:21 y aller très vite, ça permet
01:03:23 aussi de construire le projet d'enfant
01:03:25 le projet de conception, mais aussi
01:03:27 le projet de vie, et effectivement
01:03:29 pour avoir eu deux enfants et
01:03:31 avoir dû gérer pas mal de choses,
01:03:33 je trouve que ce qui est positif
01:03:35 dans la vie de mes enfants
01:03:37 c'est de donner un environnement très large
01:03:39 et hétérogène
01:03:41 qui permet de vivre sur
01:03:43 des valeurs familiales, sur des valeurs sociétales
01:03:45 sur les valeurs
01:03:47 à la maison, et après
01:03:49 de se construire, dire "qu'est-ce que je fais ?"
01:03:51 Il y a aussi cette...
01:03:53 - Et Léa, j'adhère tout à fait
01:03:55 à votre témoignage
01:03:57 et c'est très bien, et j'aime bien la manière
01:03:59 dont vous voyez les choses, mais il y a quand même
01:04:01 quelque chose qu'il faut que je
01:04:03 dise, et je sais pas si vous êtes au courant, Ugrène,
01:04:05 mais de plus en plus de femmes sont contre la pilule
01:04:07 bon, sous prétexte
01:04:09 que c'est pas naturel, pourquoi pas ?
01:04:11 - Absolument, d'accord, sauf que
01:04:13 le problème c'est qu'il y a de plus en plus de femmes qui considèrent
01:04:15 l'IVG comme un moyen de contraception
01:04:17 et qui donc
01:04:19 ne prennent pas la pilule et vont
01:04:21 pratiquer l'IVG lorsqu'elles se retrouvent
01:04:23 enceintes. Donc moi là je me pose
01:04:25 quand même des questions sur
01:04:27 le psychisme de ces femmes
01:04:29 c'est pas anodin quand même
01:04:31 de pratiquer l'IVG ? - Ah bah pas du tout !
01:04:33 C'est absolument pas anodin, c'est une certitude.
01:04:35 - Donc vous êtes d'accord que ce que dit Léa
01:04:37 malheureusement n'est pas partagé par
01:04:39 toutes les femmes qui sont jeunes aujourd'hui
01:04:41 et qui sont peut-être en mesure
01:04:43 de réfléchir de ce désir
01:04:45 d'enfant, ou pas quoi ?
01:04:47 - Bah de toute façon oui, je pense qu'on se fait beaucoup d'idées
01:04:49 sur l'interruption de grossesse parce que
01:04:51 on rentre à la clinique, on se fait faire une anesthésie
01:04:53 on repart, on a plus le petit, c'est bien,
01:04:55 ça paraît simple, mais en fait quand on est... - Psychiquement c'est pas si simple
01:04:57 - Psychiquement c'est pas si simple
01:04:59 mais techniquement c'est pas si simple
01:05:01 parce que moi il y a une période de ma vie où j'en ai fait
01:05:03 et puis après je me suis arrêté, mais pour des raisons
01:05:05 qui m'appartiennent, mais c'est pas aussi
01:05:07 simple que ça, et quelquefois on met en...
01:05:09 Il y a quand même un risque d'hémorragie
01:05:11 il y a quand même un risque de perforation utérine, il y a un certain
01:05:13 nombre de risques, et tout ça c'est gommé
01:05:15 par un espèce de truc
01:05:17 on y a droit, on le fait, et puis voilà
01:05:19 mais il y a des conséquences quelquefois quand même
01:05:21 surtout quand on a agrandi
01:05:23 la période de possibilité
01:05:25 de faire une interruption de grossesse
01:05:27 tous les gynécologues se sont levés contre parce qu'on sait
01:05:29 à quel point c'est dangereux, et l'État est passé en force
01:05:31 en disant "la date maintenant c'est comme ça"
01:05:33 et bah le jour où on aura un accident
01:05:35 avec un mort, ou des morts,
01:05:37 peut-être qu'on reviendra en arrière. - Oui mais
01:05:39 il faut toujours attendre qu'il y ait un accident pour mettre
01:05:41 un bon point, ou un feu rouge. - Oui tout à fait, je sais.
01:05:43 - C'est un peu dommage. Oui donc je crois
01:05:45 que c'était important de rajouter
01:05:47 peut-être quand même cette information, que peut-être
01:05:49 tout le monde n'est pas au courant
01:05:51 je crois que c'est vraiment important de
01:05:53 le rappeler, ce n'est pas anodin un IVG
01:05:55 sur le plan psychique et sur le plan de la santé.
01:05:57 En tout cas merci Eléa
01:05:59 de cet échange, on va continuer dans un instant
01:06:01 avec le Love Conseil
01:06:03 et puis on abordera la question d'avoir un enfant
01:06:05 ou pas avec
01:06:07 Hélène Monnet qui est l'auteur de cet ouvrage.
01:06:09 Brigitte Lay
01:06:11 Sud Radio, le Love Conseil.
01:06:13 - Eh bien
01:06:15 Huguen, je propose comme Love Conseil
01:06:17 un petit jeu pour ce week-end, notre corps
01:06:19 en toute intimité, c'est une sorte
01:06:21 de jeu sous forme de
01:06:23 vignettes, chacun votre tour dans le coup
01:06:25 vous allez penser à une partie de votre corps
01:06:27 pas forcément hydrogène, on n'est pas forcément
01:06:29 obsédé toujours.
01:06:31 Et votre partenaire
01:06:33 va poser des questions sous la forme de
01:06:35 si c'était un animal, si c'était une fleur
01:06:37 et au fil des réponses
01:06:39 il va essayer de trouver
01:06:41 de quelle partie de votre corps
01:06:43 il s'agit. Alors on peut
01:06:45 se fixer un laps de temps, on peut se donner
01:06:47 une récompense ou un gage, ça c'est
01:06:49 à vous de voir.
01:06:51 Mais je pense que l'intérêt de ce jeu
01:06:53 c'est d'abord ça vous permet de vous amuser
01:06:55 un petit peu ensemble, c'est toujours
01:06:57 drôle de faire fonctionner son imaginaire
01:06:59 l'un et l'autre
01:07:01 mais ensuite vous pourrez communiquer
01:07:03 sur une partie de votre corps
01:07:05 peut-être qui n'a
01:07:07 peut-être pas été suffisamment
01:07:09 remarqué par votre partenaire
01:07:11 ou même
01:07:13 ça peut être une façon
01:07:15 de parler différemment de son corps
01:07:17 et peut-être aussi de mieux apprécier
01:07:19 son corps parce qu'on a des tas de parties du corps
01:07:21 finalement qui...
01:07:23 ce sera pas... si par exemple vous choisissez
01:07:25 je sais pas moi, votre nez
01:07:27 Ugrène
01:07:29 si je vous demande si c'était un animal
01:07:31 rien que de réfléchir à quel animal
01:07:33 vous allez dire, ça va vous faire peut-être
01:07:35 mieux interpréter ce que
01:07:37 signifie votre nez pour vous, enfin etc.
01:07:39 Je trouve que c'est un jeu vraiment
01:07:41 d'abord pour s'amuser mais qui peut être
01:07:43 intéressant sur le plan
01:07:45 de mieux découvrir votre
01:07:47 corps et de mieux découvrir le corps de
01:07:49 votre partenaire.
01:07:51 Alors je l'annonçais déjà tout à l'heure
01:07:53 elle est avec nous, elle s'appelle Hélène
01:07:55 Monnet et elle a écrit ce livre
01:07:57 "Avoir un enfant ou pas"
01:07:59 en sous-titre "Les clés
01:08:01 pour explorer son désir et ses peurs en
01:08:03 toute liberté". C'est aux éditions
01:08:05 le courrier du livre, c'est un
01:08:07 livre assez actuel
01:08:09 Hélène Monnet, bonjour.
01:08:11 Bonsoir Brigitte,
01:08:13 bonsoir Hugues. - Bonsoir.
01:08:15 Alors moi
01:08:17 je vais plutôt dire bonjour mais c'est pas grave
01:08:19 vous êtes psychothérapeute
01:08:21 et c'est vrai que
01:08:23 ce genre de livre, on ne se serait peut-être
01:08:25 pas posé la question
01:08:27 il y a 20 ans ?
01:08:29 Je pense pas
01:08:31 autant qu'aujourd'hui, ça c'est
01:08:33 certain, parce
01:08:35 que l'éco-anxiété est
01:08:37 arrivée depuis
01:08:39 avec son cortège
01:08:41 d'anticipation négative
01:08:43 notamment dans la
01:08:45 frange des 20-30 ans.
01:08:47 Oui, on a vu tout à l'heure une femme qui avait
01:08:49 25 ans et qui en effet
01:08:51 n'en veut pas, clairement.
01:08:53 Voilà, et puis il y a
01:08:55 aussi autre chose à mon avis
01:08:57 enfin bon, je vous parle
01:08:59 seulement de ma petite
01:09:01 lorniette de thérapeute
01:09:03 avec une patientelle
01:09:05 particulière
01:09:07 bien évidemment, mais je suis
01:09:09 pas sociologue, c'est ça que je veux dire.
01:09:11 Ce qui m'apparaît beaucoup
01:09:13 c'est le besoin de liberté,
01:09:15 le besoin de se trouver
01:09:17 soi-même, au-delà
01:09:19 des entraves
01:09:21 socio-économiques
01:09:23 qui sont souvent quand même
01:09:25 encore très très handicapantes
01:09:27 pour beaucoup de jeunes femmes.
01:09:29 Mais moi ce que je trouve intéressant dans ce
01:09:31 questionnement
01:09:33 Hélène Monnet, c'est que finalement
01:09:35 c'est assez nouveau et c'est
01:09:37 quand même une preuve que la femme se libère
01:09:39 c'est-à-dire que le corps de
01:09:41 la femme lui appartient un peu
01:09:43 plus peut-être, parce que
01:09:45 on sait à quel point
01:09:47 le ventre des femmes appartenait à la société
01:09:49 et elle appartient encore
01:09:51 à certaines sociétés dans certains pays.
01:09:53 Oui, je pense
01:09:55 que le corps, comme vous le soulignez
01:09:57 fort justement,
01:09:59 atteint un degré de
01:10:01 symbolique identitaire
01:10:03 beaucoup plus fort chez les femmes.
01:10:05 On le sent bien, par exemple, dans la
01:10:07 pub, on verrait
01:10:09 maintenant beaucoup mieux
01:10:11 des personnes qui
01:10:13 ne sont pas dans les standards de beauté
01:10:15 traditionnelles. Voilà,
01:10:17 ça c'est très important je trouve.
01:10:19 Pour que chaque femme puisse trouver
01:10:21 sa vraie nature
01:10:23 de maman, il faut déjà
01:10:25 qu'elle puisse se sentir bien
01:10:27 dans son corps et surtout en accord
01:10:29 avec lui, soit du point de vue santé
01:10:31 bien sûr, mais aussi
01:10:33 du point de vue de sa
01:10:35 propre beauté intérieure.
01:10:37 J'aime beaucoup la phrase de Rodin qui disait
01:10:39 que la beauté c'est la double vérité
01:10:41 intérieure et extérieure, vous voyez ?
01:10:43 Oui, c'est très joli.
01:10:45 Vous dites une chose dans le livre dont on n'a pas encore
01:10:47 parlé, vous dites que le désir ou le
01:10:49 non-désir d'enfant se construit
01:10:51 dès l'enfance ou dans l'enfance.
01:10:53 Oui, absolument.
01:10:55 Il y a une représentation
01:10:57 qu'on se fait de
01:10:59 la maternité déjà
01:11:01 toute petite dans les jeux qu'on peut
01:11:03 avoir bien évidemment avec
01:11:05 sa poupée mais pas seulement. On peut
01:11:07 aussi avoir
01:11:09 toute une représentation de la maternité
01:11:11 par rapport à sa relation avec
01:11:13 la mère qui est quelquefois
01:11:15 un peu
01:11:17 difficile à définir
01:11:19 mais qui est
01:11:21 déjà très très prégnante
01:11:23 par rapport à l'envie de l'imiter
01:11:25 l'envie de la
01:11:27 choisir comme modèle.
01:11:29 Voilà, ça c'est très très important
01:11:31 évidemment. Oui, absolument.
01:11:33 Et puis il y a aussi
01:11:35 la stabilité des couples qui peut-être
01:11:37 met en jeu
01:11:39 ce désir d'enfant
01:11:41 parce que c'est vrai que les couples
01:11:43 ce n'est pas toujours très très très
01:11:45 stable, on peut bien le dire.
01:11:47 Oui, alors moi ce que
01:11:49 je remarque c'est que
01:11:51 il y a de moins en moins de femmes
01:11:53 que j'ai pu comptoyer qui sont en âge
01:11:55 d'enfanté et qui veulent faire un enfant toute seule.
01:11:57 C'est un peu passé de mode
01:11:59 si je puis dire. Ah oui, mais pourtant j'entends
01:12:01 le contraire moi, de la part
01:12:03 de mes thérapeutes qui viennent dans cette émission
01:12:05 j'entends le contraire. Alors,
01:12:07 je ne parle pas bien sûr des femmes
01:12:09 qui n'ont plus la
01:12:11 possibilité d'enfanter de façon
01:12:13 j'allais dire naturelle
01:12:15 donc qui sont obligées de passer par la
01:12:17 PMA parce que la PMA
01:12:19 peut se faire sans
01:12:21 papa avec évidemment une atténuation.
01:12:23 Mais
01:12:25 je trouve que les femmes ont
01:12:27 de plus en plus envie
01:12:29 que l'enfant soit
01:12:31 issu d'une vraie histoire d'amour
01:12:33 mais d'histoire d'amour plus longue
01:12:35 qu'avant par contre.
01:12:37 Qui soit vraiment étayée
01:12:39 par des valeurs partagées
01:12:41 très profondément dans le couple
01:12:43 avant de se mettre à avoir des enfants.
01:12:45 Je le note vraiment.
01:12:47 Alors ça veut peut-être dire que les femmes réfléchissent
01:12:49 un tout petit peu plus
01:12:51 qu'avant.
01:12:53 Quand elles étaient en couple tout de suite elles étaient
01:12:55 dans ce désir d'enfant. Maintenant
01:12:57 elles attendent de vérifier que le couple est stable.
01:12:59 Enfin en tout cas qu'il dit quelque chose.
01:13:01 Oui peut-être bien.
01:13:03 Comme vous le disiez tout à fait
01:13:05 tout à l'heure, c'est un peu le résultat
01:13:07 de votre cabinet et ce que vous dites.
01:13:09 C'est votre expérience personnelle
01:13:11 et je trouve que c'est très encourageant d'entendre ça
01:13:13 parce que moi un petit peu comme Brigitte, je n'avais pas trop
01:13:15 entendu ça souvent. Mais il y a aussi
01:13:17 tout un autre contexte où les femmes
01:13:19 au contraire exigent de le faire
01:13:21 comme elles veulent, quand elles veulent,
01:13:23 sans homme, sans ci, sans ça.
01:13:25 Et on sait en plus maintenant
01:13:27 que les femmes qui ont des enfants seules
01:13:29 et qui sont obligées surtout quand il faut
01:13:31 s'en occuper et qui sont petits
01:13:33 et qui pleurent, elles ont toujours
01:13:35 besoin finalement de services sociaux
01:13:37 beaucoup plus que les autres.
01:13:39 C'est pas du tout simple
01:13:41 de s'occuper d'un enfant quand on est seul.
01:13:43 Mais moi je suis heureux d'entendre
01:13:45 que dans votre environnement en tout cas
01:13:47 il y a des femmes qui se posent des questions de cette façon-là
01:13:49 qui ont besoin de la liberté
01:13:51 vous disiez, de se trouver soi-même
01:13:53 et du coup de s'interroger pour savoir qu'est-ce qu'on veut vraiment.
01:13:55 Je trouve que c'est une très très bonne nouvelle ça.
01:13:57 Ah oui ça c'est une tendance
01:13:59 que je vois depuis au moins
01:14:01 5-6 ans dans mon cabinet.
01:14:03 Avant je ne recevais
01:14:05 d'ailleurs pas de jeunes femmes
01:14:07 qui viennent me consulter sur
01:14:09 ce thème précisément.
01:14:11 Et ça n'a fait que croître et en délire
01:14:13 avec les années.
01:14:15 Donc ça c'est quand même vraiment une tendance très nouvelle
01:14:17 de se questionner
01:14:19 sur le désir d'enfant.
01:14:21 Et alors vous parlez de l'instinct maternel.
01:14:23 C'est quoi ?
01:14:25 Alors l'instinct maternel c'est une
01:14:27 question qui revient
01:14:29 très très souvent.
01:14:31 Alors moi je pense que l'instinct maternel
01:14:33 il faut le délimiter
01:14:35 au niveau strictement
01:14:37 physiologique, c'est-à-dire la production
01:14:39 d'hormones,
01:14:41 de prolactines,
01:14:43 de cytocines.
01:14:45 Bon là oui,
01:14:47 on peut parler d'instinct maternel que nous
01:14:49 partageons d'ailleurs avec les primates.
01:14:51 Par contre,
01:14:53 chez la femme, évidemment
01:14:55 l'aspect socio-culturel
01:14:57 est absolument primordial.
01:14:59 Et on le voit bien dans le déni de grossesse
01:15:01 par exemple. Il y a vraiment
01:15:03 des personnes qui sont
01:15:05 dans un déni total jusqu'à
01:15:07 presque le terme
01:15:09 et qui n'ont absolument
01:15:11 pas cet instinct maternel.
01:15:13 Je parle des primipares,
01:15:15 je ne parle pas des mères
01:15:17 qui ont déjà eu des enfants.
01:15:19 Et chez les primipares,
01:15:21 l'instinct maternel avec le déni
01:15:23 de grossesse n'agit
01:15:25 absolument pas.
01:15:27 Et ça, c'est très très vrai
01:15:29 par rapport à leur
01:15:31 environnement de couple,
01:15:33 de famille,
01:15:35 si elles sont vraiment
01:15:37 encouragées à
01:15:39 être elles-mêmes.
01:15:41 C'est absolument primordial
01:15:43 ça chez la femme.
01:15:45 Oui, et puis on sait aussi les femmes qui vont
01:15:47 abonner l'enfant à la naissance.
01:15:49 Qu'est-ce que vous en pensez-vous
01:15:51 Hugues Riane
01:15:53 de l'instinct maternel ?
01:15:55 Oui, je trouve que c'est vraiment la boîte de Pandore,
01:15:57 il y a tellement de choses dedans.
01:15:59 Oui, la partie hormonale,
01:16:01 il faudrait une émission spéciale
01:16:03 là-dessus presque.
01:16:05 Je pense qu'il y a quand même quelque chose
01:16:07 qui appartient au désir de création
01:16:09 qui est chez tout être humain
01:16:11 donc qui n'appartient pas qu'à la femme.
01:16:13 Et mettre un enfant au monde,
01:16:15 c'est aussi participer à la création
01:16:17 d'un être nouveau.
01:16:19 Il y a quelque chose qui, par instinct,
01:16:21 veut s'en occuper, qu'on soit homme ou femme.
01:16:23 Alors que dans cet instinct de
01:16:25 s'occuper dans tous les sens du terme
01:16:27 de cet
01:16:29 être qui arrive,
01:16:31 il y a des façons différentes de faire,
01:16:33 masculines et féminines.
01:16:35 C'est vrai que quand on dit
01:16:37 instinct maternel, on ne parle pas de l'instinct paternel.
01:16:39 Mais je pense que c'est partagé par les deux
01:16:41 d'une certaine façon.
01:16:43 On pourrait dire quand même qu'un être humain à peu près normal
01:16:45 voit un bébé
01:16:47 il a plutôt envie de s'en occuper
01:16:49 et de le protéger que de...
01:16:51 Bon je pense oui.
01:16:53 Ça devrait, ça devrait.
01:16:55 C'est pas toujours le cas, on l'a bien vu.
01:16:57 Je ne suis pas du tout un spécialiste
01:16:59 de la salle maternelle en plus.
01:17:01 Et puis vous posez aussi
01:17:03 à un moment donné dans le livre les bonnes questions
01:17:05 par rapport à la PMA.
01:17:07 C'est important aussi
01:17:09 d'y réfléchir
01:17:11 sérieusement et je pense que Ugrène
01:17:13 vous êtes évidemment d'accord là-dessus
01:17:15 pour travailler sur le sujet.
01:17:17 La PMA, on était enthousiastes
01:17:19 au début parce qu'on avait l'impression que
01:17:21 enfin on avait une solution pour ces femmes qui étaient dans un profond désespoir
01:17:23 et on s'est peut-être
01:17:25 baissées dedans et puis avec le recul
01:17:27 on s'est aperçu qu'on a parfois
01:17:29 manqué de prudence et que notre époque
01:17:31 manque beaucoup beaucoup de prudence par rapport à tout ça.
01:17:33 Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire de PMA, je n'ai jamais dit ça.
01:17:35 Oui, oui, bien sûr.
01:17:37 Mais je veux dire que ça m'a éritré là aussi une réflexion profonde
01:17:39 et d'abord sociétale
01:17:41 mais aussi personnelle avec chaque
01:17:43 femme, chaque couple.
01:17:45 Et en tout cas c'est les questions que vous posez dans ce livre
01:17:47 Hélène Monnet.
01:17:49 En tout cas psychologiquement
01:17:51 concernant la PMA, il faut être
01:17:53 vraiment très très bien
01:17:55 entourée et avoir
01:17:57 vraiment une patience en béton
01:17:59 pour vraiment
01:18:01 affronter toutes les chises
01:18:03 qu'on doit faire
01:18:05 et qui sont quand même très très très
01:18:07 exigeantes du point de vue de la
01:18:09 stimulation hormonale, du point de vue
01:18:11 chirurgical, etc.
01:18:13 C'est quand même très lourd.
01:18:15 Ah ben ça, vous prêchez un convaincu.
01:18:17 C'est sûr que c'est lourd. Et justement
01:18:19 ce désir qui n'est pas réfléchi
01:18:21 qui n'est pas élaboré fait qu'elles sont prêtes à faire
01:18:23 tout et n'importe quoi, enfin tout au moins
01:18:25 à l'époque où moi j'étais vraiment sur
01:18:27 le terrain et où là il y a eu des mises en danger
01:18:29 graves psychiquement
01:18:31 et physiquement pas trop
01:18:33 mais physiquement, même si
01:18:35 physiquement aussi, j'ai un très très mauvais
01:18:37 souvenir d'une femme qui alors qu'elle était enceinte
01:18:39 en fait grâce à une vitro,
01:18:41 elle s'est suicidée. Donc ça fait quand même réfléchir
01:18:43 sur comment on en est
01:18:45 arrivé là, comment c'est possible d'en arriver là.
01:18:47 Et puis ça peut mettre le couple
01:18:49 très en danger aussi
01:18:51 parce que c'est toute
01:18:53 la sexualité qui est totalement
01:18:55 médicalisée. Tout remasse, la sexualité
01:18:57 tout remasse. Oui.
01:18:59 Moi je pense qu'au niveau de l'adoption, il y a
01:19:01 des choses qui ont évolué
01:19:03 et qui permettent d'apporter
01:19:05 une alternative intéressante à la PMA.
01:19:07 L'adoption
01:19:09 des femmes seules notamment a beaucoup
01:19:11 progressé depuis quelques années
01:19:13 et puis une adoption
01:19:15 qui est aussi facilitée dans
01:19:17 certains pays par
01:19:19 rapport à d'autres et
01:19:21 qui est beaucoup plus
01:19:23 tardive aussi souvent.
01:19:25 Donc ça c'est aussi un progrès
01:19:27 je trouve. Oui vous voulez dire
01:19:29 tardive, c'est à dire une femme peut adopter
01:19:31 plus tardivement, c'est bien ce que vous voulez dire.
01:19:33 Oui et puis des enfants aussi quelque fois
01:19:35 plus âgés. Oui ce qui évite
01:19:37 le problème de la crèche
01:19:39 qui n'est pas toujours facile en France.
01:19:41 etc.
01:19:43 En tout cas c'est un livre
01:19:45 vraiment intéressant pour les femmes qui se posent la question
01:19:47 avoir un enfant ou pas.
01:19:49 C'est aux éditions le courrier du livre.
01:19:51 Merci beaucoup Hélène Monet
01:19:53 d'avoir pris un petit peu de temps pour nous en parler. Merci à vous Brigitte.
01:19:55 Merci beaucoup. On fait une petite pause
01:19:57 et puis il est déjà temps de conclure.
01:19:59 Huguerenne dans un instant.
01:20:01 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
01:20:03 Huguerenne est
01:20:05 avec nous. Je rappelle que vous avez beaucoup
01:20:07 travaillé sur les questions d'infertilité, sur le
01:20:09 désir d'enfant et on peut vous retrouver sur
01:20:11 votre blog huguerenne.com
01:20:13 Nous
01:20:15 allons conclure avec Jason. Bonjour
01:20:17 Jason. Bonjour Brigitte
01:20:19 Bonjour Hugu. Ah oui bonjour.
01:20:21 Nous aussi, merci.
01:20:23 Donc vous êtes père, visiblement
01:20:25 vous avez des enfants déjà. Oui
01:20:27 tout à fait, j'ai deux enfants, un qui a 19 ans
01:20:29 et ma fille qui vient de péter c'est 17 ans.
01:20:31 D'accord.
01:20:33 Et vous êtes avec une nouvelle
01:20:35 compagne qui, elle n'a pas d'enfant, c'est bien ça ?
01:20:37 C'est ça, exactement. Elle, elle a 28 ans
01:20:39 d'origine africaine
01:20:41 ça je précise ce que c'est important pour la suite.
01:20:43 Alors ça aurait été
01:20:45 quelqu'un qui aurait été français
01:20:47 je dirais
01:20:49 moi j'étais pas très très chaud pour avoir des enfants
01:20:51 sur toute la période actuelle
01:20:53 voilà moi j'ai 46 ans
01:20:55 je dirais dans 20 ans
01:20:57 j'en aurais 66
01:20:59 après voilà c'est l'âge des études
01:21:01 et tout ça et voilà je tiens à pouvoir
01:21:03 assurer ce temps en souci.
01:21:05 Alors autant avoir des enfants
01:21:07 plus jeunes ça ne pose pas de problème, c'est ce que j'ai fait
01:21:09 j'avais 23 ans
01:21:11 ma fille qui est arrivée deux ans plus tard
01:21:13 voilà aujourd'hui ils sont en train de faire leur début
01:21:15 d'études parce que mon fille ça a commencé
01:21:17 ses études supérieures
01:21:19 voilà j'ai encore l'activité donc c'est facile
01:21:21 pour moi d'assurer
01:21:23 les études
01:21:25 etc. Oui bien sûr.
01:21:27 Avoir
01:21:29 des enfants aujourd'hui dans la situation actuelle
01:21:31 en France, objectivement
01:21:33 je ne suis pas très chaud du tout.
01:21:35 Il faudrait vraiment
01:21:37 un contexte spécial.
01:21:39 Cela dit votre discours
01:21:41 on l'entend souvent sur des hommes qui ont
01:21:43 déjà eu des enfants et qui
01:21:45 se remarient ou en tout cas se remettent
01:21:47 avec une femme plus jeune, bon ils en ont
01:21:49 eu, ils n'ont pas spécialement envie de recommencer
01:21:51 sauf que la
01:21:53 femme plus jeune, elle, et que ça a l'air d'être
01:21:55 votre cas, on a envie.
01:21:57 Alors elle, c'était pas
01:21:59 le cas jusqu'encore très très récemment.
01:22:01 En fait pour elle, on faisait plus partie pour
01:22:03 adopter des enfants ou des trucs comme ça
01:22:05 mais en avoir elle-même
01:22:07 elle n'en voulait pas.
01:22:09 Là la situation
01:22:11 a un petit peu changé.
01:22:13 En fait on a pour projet
01:22:15 de déménager en Afrique
01:22:17 je dirais dans les 3-4 ans qui arrivent
01:22:19 et là-bas
01:22:21 pour le coup c'est beaucoup plus facile
01:22:23 pour les élever, déjà parce que
01:22:25 la vie est une part moins chère
01:22:27 mais on a aussi beaucoup beaucoup d'aide.
01:22:29 Il y a toujours la famille qui est là pour les
01:22:31 aider et objectivement
01:22:33 c'est vrai que moi j'ai plus la patience que j'avais il y a 20 ans.
01:22:35 - Non mais ce que vous dites est très juste, on oublie
01:22:37 on n'en a pas parlé depuis le début
01:22:39 mais c'est vrai qu'il y a eu une époque
01:22:41 où il y avait la famille
01:22:43 qui était là, il y avait
01:22:45 c'est vrai qu'aujourd'hui les couples
01:22:47 parfois se retrouvent très seuls avec leurs enfants
01:22:49 en bas âge et qui travaillent
01:22:51 et c'est compliqué. - C'est pas simple.
01:22:53 C'est pas simple. Alors que là c'est vrai que
01:22:55 de son côté là-bas, je sais qu'eux ils attendent
01:22:57 qu'une seule chose, c'est qu'on ait des enfants justement pour s'en
01:22:59 occuper. Donc c'est vraiment une demande de leur part
01:23:01 parce qu'ils veulent materner en fait.
01:23:03 Donc voilà du coup je suis...
01:23:05 - Oui mais il faut que ça soit une demande
01:23:07 de la vôtre ou de celle de votre
01:23:09 compagne d'abord quand même.
01:23:11 - Je ne vais pas avoir des enfants
01:23:13 pour faire plaisir aux autres.
01:23:15 - Les conditions vont être peut-être plus faciles là-bas
01:23:17 mais il y a quand même un choix fondamental à faire
01:23:19 parce que vous pouvez être aussi amené à redéménager
01:23:21 je sais pas, donc avoir moins d'aide
01:23:23 autour de vous.
01:23:25 Et puis c'est vrai, comme disait Brigitte,
01:23:27 le contexte a beaucoup changé. Moi je me
01:23:29 souviens quand j'étais jeune
01:23:31 il y avait les grands-parents qui étaient à côté
01:23:33 il y avait les parents, les grands-parents
01:23:35 il y avait tout un environnement
01:23:37 familial, le sens beaucoup plus large que maintenant
01:23:39 où il y a le papa, la maman,
01:23:41 et le papa quand il est boss il est peut-être pas là, etc.
01:23:43 Donc c'est beaucoup restreint quoi.
01:23:45 Et alors c'est pour ça que je disais tout à l'heure qu'en plus les femmes
01:23:47 qui veulent avoir un enfant toute seule et qui se retrouvent
01:23:49 toutes seules à s'en occuper
01:23:51 au moment où il y a beaucoup de besoin de soins
01:23:53 elles sont en difficulté, je l'ai dit tout à l'heure
01:23:55 elles ont besoin d'être aidées
01:23:57 par la société, ce qui montre bien
01:23:59 que c'est pas facile quoi.
01:24:01 - Tout à fait, tout à fait.
01:24:03 - Oui, oui, allez-y je vous en prie.
01:24:05 - Oui, oui, et à côté de ça, moi j'ai ma fille
01:24:07 qui a 17 ans et
01:24:09 elle n'a pas du tout le choix
01:24:11 de prendre un avort. J'ai vrai, elle a envie de profiter
01:24:13 de la vie, d'aller de voyager
01:24:15 et les enfants c'est vraiment le dernier de ses soucis.
01:24:17 - 17 ans c'est assez normal
01:24:19 je pense que beaucoup de...
01:24:21 c'est encore une ado.
01:24:23 - Mon fils par contre
01:24:25 lui c'est l'inverse.
01:24:27 Ils ont deux ans
01:24:29 d'écart.
01:24:31 Lui par contre avoir des enfants ça le dérangerait pas
01:24:33 bon pas maintenant, il termine ses études
01:24:35 quand même, mais autant ma fille
01:24:37 et elle sait non, autant mon fils
01:24:39 lui n'est pas du tout fermé.
01:24:41 - C'est déjà moins
01:24:43 engageant pour un homme que pour une femme
01:24:45 quoi qu'on en dise.
01:24:47 - C'est vrai.
01:24:49 - Je pense que la femme se pose la question par rapport à son corps
01:24:51 par rapport à
01:24:53 et puis à sa propre histoire bien sûr
01:24:55 mais l'homme
01:24:57 ne se pose pas cette question par rapport à son corps
01:24:59 je crois.
01:25:01 - La femme est en première ligne, c'est elle qui va le porter
01:25:03 c'est elle qui va s'en occuper en premier, c'est elle qui va l'allaiter
01:25:05 s'il y a des allaitements.
01:25:07 - Et puis il y a aussi
01:25:09 je trouve chez les femmes, ça je l'ai déjà
01:25:11 entendu, il y a la peur
01:25:13 de l'accouchement
01:25:15 qui est
01:25:17 à juste titre d'ailleurs parce que c'est quand même pas
01:25:19 une partie de plaisir
01:25:21 et quand le désir d'enfant n'est pas
01:25:23 là, n'est pas encore là
01:25:25 cette peur là suffit
01:25:27 déjà à dire moi de toute façon j'en veux pas
01:25:29 je sais pas si vous êtes d'accord avec ça.
01:25:31 - Oui ça peut être un énorme frein, l'accouchement
01:25:33 peut être un très gros frein.
01:25:35 - Pour moi c'est
01:25:37 exactement ça
01:25:39 en fait elle ne veut pas vivre son corps
01:25:41 et l'accouchement
01:25:43 c'est une chose qui est
01:25:45 très difficilement envisageable
01:25:47 elle préfère une césarienne qu'accoucher.
01:25:49 - Ah oui ça va
01:25:51 bon là il faudrait discuter là aussi.
01:25:53 Mais je pense qu'aussi à 17 ans
01:25:55 si vous voulez, en train de construire sa vie, de faire ses expériences
01:25:57 enfin je sais pas
01:25:59 et qu'elle a envie de vivre autre chose
01:26:01 c'est pas dans son psychisme à mon avis
01:26:03 comme ça je la connais pas mais j'ai l'impression qu'elle a
01:26:05 envie de vivre sa vie, de faire ses expériences
01:26:07 de déguster.
01:26:09 - Là je parlais de ma compagne, pas de ma fille.
01:26:11 - Ah d'accord, moi je parlais de votre fille.
01:26:13 - Voilà c'est ça.
01:26:15 - Oui mais attention parce que la césarienne
01:26:17 heureusement que ça existe aujourd'hui, ça sauve des vies
01:26:19 évidemment, mais il faudrait pas que ce soit
01:26:21 une opération de confort
01:26:23 enfin c'est un peu ce que vous voulez dire
01:26:25 Hugues Rennes j'imagine. - Ah bah oui là il y a une grosse déviance
01:26:27 qui a eu lieu il y a quelques années où même
01:26:29 les réseaux médicaux
01:26:31 puisqu'on en est en réseau
01:26:33 dans les maternités
01:26:35 ont poussé beaucoup à la césarienne dans multiples
01:26:37 conditions et moi j'ai dit mais j'ai jamais appris
01:26:39 ça, moi j'ai appris que la césarienne c'était quand on pouvait pas
01:26:41 trop faire autrement quoi. - Bien sûr.
01:26:43 - Et on est revenu en arrière parce qu'il y a eu deux trois accidents
01:26:45 donc c'est une intervention chirurgicale
01:26:47 comme toute intervention chirurgicale elle laisse des traces
01:26:49 de fragilité de l'utérus etc
01:26:51 et donc on peut pas faire ça comme ça
01:26:53 juste parce qu'on a pas envie
01:26:55 d'accoucher. Ça veut dire qu'il faut revoir l'accouchement
01:26:57 il faut revoir comment on aborde l'accouchement
01:26:59 il faut repréparer les femmes, il y a tout un travail à faire
01:27:01 je sais pas s'il est mieux fait maintenant
01:27:03 qu'avant mais j'ai pas très mal l'impression quoi.
01:27:05 - Oui oui c'est quand même une opération qui ouvre
01:27:07 qui ouvre hein, pour cause.
01:27:09 Et ensuite je crois
01:27:11 enfin c'est ce que j'avais entendu c'est que quand l'enfant
01:27:13 passe par le vagin
01:27:15 il est plus facilement immunisé
01:27:17 contre certains germes
01:27:19 etc que lorsqu'il est sorti
01:27:21 - Oui, il y a plusieurs choses qui se passent.
01:27:23 - C'est juste hein mais... - Alors pour l'immunisation
01:27:25 peut-être oui mais surtout c'est qu'il y a pas
01:27:27 il y a une expérience nécessaire dans le passage
01:27:29 qui fait qu'ils arrivent plus près
01:27:31 plus mûrs pour vivre sur Terre, c'est-à-dire en particulier
01:27:33 le problème du pulmonaire. C'est-à-dire qu'ils ont
01:27:35 moins de difficultés à démarrer
01:27:37 quand ils sont passés par la voie naturelle
01:27:39 on va dire avec la surveillance qu'il faut
01:27:41 et sans souffrance mais évidemment.
01:27:43 Et qu'ils sont donc plus adaptés à la vie sur Terre
01:27:45 quand ils sont passés par la voie naturelle.
01:27:47 - D'accord donc si on peut éviter...
01:27:49 - Si on peut éviter c'est mieux. - C'est mieux donc c'est bien.
01:27:51 - Si on peut pas on peut pas mais si on peut c'est bien. - Voilà après chacun fait
01:27:53 évidemment ce qu'il veut on est pas là pour donner
01:27:55 des ordres on est juste là pour
01:27:57 éveiller les consciences.
01:27:59 - Je crois que c'est une expression qui vous conviendrait bien.
01:28:01 - Tout à fait, donner une information.
01:28:03 - Oui mais
01:28:05 c'est important de toujours donner des informations
01:28:07 dans un sens
01:28:09 j'y dirais humain.
01:28:11 - Tout à fait. - Et pas nous en nous
01:28:13 enfin moi j'ai pas d'avis
01:28:15 si ce n'est que tant qu'à faire autant que ça soit mieux
01:28:17 pour la mère, le père
01:28:19 et surtout l'enfant
01:28:21 puisque on l'a peut-être
01:28:23 dit pas suffisamment tout au long de ces
01:28:25 deux heures
01:28:27 on a pas un enfant on choisit d'être
01:28:29 parent. Ca vous va comme
01:28:31 conclusion ? - Tout à fait Brigitte.
01:28:33 - En tout cas merci Huguen. Je rappelle que
01:28:35 on peut vous retrouver sur votre
01:28:37 blog huguen.com
01:28:39 Merci Jason de terminer
01:28:41 d'avoir terminé avec nous cette émission
01:28:43 et puis lundi on sera avec
01:28:45 Bruno Clavier, vous le savez Bruno
01:28:47 Clavier est un peu le spécialiste
01:28:49 des abus sexuels
01:28:51 notamment durant l'enfance et
01:28:53 avec lui on verra comment on peut justement
01:28:55 aller mieux remonter
01:28:57 la pente après ce traumatisme.
01:28:59 traumatisme.

Recommandations