Effondrée, la victime ne parvient pas à cacher son émotion dans la salle d’audience. Ses larmes sont les traces encore à vif de l’enfer qu'elle vécu en 2022. Une vidéo de la jeune femme en train de pratiquer une fellation dans une salle de sport a été diffusée sur le réseau social Snapchat. Cette vidéo intime a été tournée sans son consentement.

"J’étais dans une position où elle ne pouvait pas voir que je l’enregistrais", avoue à la barre le prévenu, âgé de 28 ans. Le coach sportif reconnaît avoir filmé la victime à son insu mais nie avoir diffusé la vidéo. "Vous avez indiqué aux policiers que l’un de vos copains avait fouillé votre téléphone et diffusé la vidéo sur Snapchat", précise la présidente du tribunal.

Une explication remise en cause par l’avocate de la victime. Après la diffusion, c’est une amie de cette dernière qui l’alerte après être tombée sur la scène en question. "Dans le microcosme aixois, cela s’est su très rapidement. Ma cliente est restée enfermée chez elle noyée de honte pendant plusieurs jours. Aujourd’hui, elle a peur des hommes et peur que sa fille à l’école soit ‘la fille de celle qui suce’", lançait maître Keita, l’avocate de la victime.
Dans ses réquisitions, le procureur a souligné que la victime était "très marquée psychologiquement par cet événement. Cette jeune femme a été dégradée et cet acte est une atteinte extrêmement forte à son intégrité et à sa dignité. Lorsqu’on diffuse une vidéo dans ce contexte, on peut détruire la vie d’une personne".

Des arguments entendus par le tribunal qui a condamné le prévenu à 8 mois de prison avec sursis. Il prononce également l’interdiction d’entrer en contact avec la victime pendant trois ans et une obligation de sensibilisation aux violences sexistes.

Le coach sportif devra également verser 2 500 € à la victime au titre du préjudice moral et 800 € pour les frais d’avocat.