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  • 27/11/2023
Madame Laurence Ndong est une femme politique gabonaise, enseignante-chercheuse et pasteure pentecôtiste gabonaise née le 19 octobre 1971. Elle devient, en 2023, ministre des Nouvelles technologies de l'information et de la Communication, ainsi que porte-parole du gouvernement de transition instauré par le putschiste Brice Oligui Nguema

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00:00 [Musique]
00:14 Mesdames, messieurs, bonsoir et soyez les bienvenus dans ce Focus spécial qui est pour le coup très très très spécial
00:20 puisque nous avons l'immense privilège d'accueillir une personnalité.
00:24 Elle vient d'arriver, certains de la diaspora connaissent puisqu'elle a écumé pas mal de plateaux de télévision
00:31 mais cette fois il ne faut plus que je parle de son passé, elle occupe une fonction hautement importante.
00:37 Elle est ministre des technologies de l'information, elle est ministre à communication
00:40 mais surtout porte-parole du gouvernement de transition.
00:44 J'ai dénommé Mme Laurence Ndonk, elle nous vient du Gabon. Bonjour Madame.
00:48 Bonjour.
00:49 Je sais que votre emploi du temps est très très très chargé, merci de nous accorder escale ici.
00:55 Si vous me le permettez, on va essayer de balier et de comprendre un tout petit peu ce qui se passe
01:00 parce que pour le commun des mortels, nous qui sommes loin, on n'a rien compris déjà avec cette histoire de coup d'état
01:08 qui s'est passé au Gabon.
01:10 Certains disent que l'auteur du coup d'état était proche du pouvoir, d'autres disent non, il n'était pas, on ne comprend rien.
01:18 Donc dans ce mêlimélo, j'espère qu'au bout de ces 52 minutes, on comprendra très très clairement.
01:24 Déjà pour ceux qui ne vous connaissent pas, est-ce qu'en quelques mots vous pouvez vous présenter, si je puis vous faire cette insulte, si vous me permettez.
01:32 Mon nom est Laurence Ndonk, de mon nom d'épouse, mon nom de jeune fille c'est Menge Mezoge.
01:38 Je suis professeure de formation, enseignante chercheuse et je milite énormément pour l'amélioration des conditions de vie des Gabonais
01:50 et je crois que c'est cet engagement qui a permis aujourd'hui que je sois ministre des nouvelles technologies de l'information et de la communication
01:57 et porte-parole du gouvernement de la transition au Gabon.
02:01 Un gouvernement qui a été mis en place le 9 septembre dernier après le coup de libération qui est survenu le 30 août 2023.
02:08 Oui, je voudrais préciser, parce que nous on dit coup d'état, mais vous vous dites coup de libération.
02:13 Déjà avant de parler de ce qui a amené ce changement, pourquoi vous appelez coup de libération ?
02:20 Ça reste ni plus ni moins qu'un coup d'état.
02:23 Non, c'est un coup de libération parce que tout le monde sait que le Gabon est resté entre les mains d'un même pouvoir et d'une même famille pendant 56 ans.
02:32 Le père Bongo a dirigé pendant 42 ans et son fils est arrivé au pouvoir en 2009 par des élections qui ont été contestées.
02:38 Il s'est maintenu en 2016 par des élections encore plus contestées avec des manifestations qui ont été réprimées dans le sang
02:46 et tout le monde sait très bien que le Gabon vivait sous une chape de plomb où les libertés fondamentales n'étaient pas respectées, pas de liberté d'expression.
02:54 Ces 14 dernières années étaient les plus difficiles.
02:57 On avait des prisonniers politiques.
02:59 Moi-même, j'ai été contraint de rester en France sans pouvoir rentrer chez moi parce que même quand vous venez de votre propre gré en France
03:06 et vous savez que vous pouvez repartir quand vous voulez, c'est une chose, mais quand vous réalisez que désormais dans votre pays,
03:11 vous êtes personne à non grata, vous ne pouvez plus y mettre les pieds, vos parents meurent, vous ne pouvez pas y aller, il y a des mariages,
03:17 vous ne pouvez pas y aller parce que si vous osez, vous êtes mis en prison, pas parce que vous êtes un malfaiteur,
03:21 mais parce que simplement vous dénoncez la malgouvernance, la privation des droits de vos concitoyens.
03:27 C'est très difficile et c'est dans ce contexte-là que nous étions et les conditions de vie au Gabon n'ont pas arrêté de se dégrader.
03:33 Les Gabonais voulaient une seule chose, être débarrassés du régime d'Ali Bongo et c'est ce que les militaires ont fait le 30 août dernier.
03:40 Donc ils ont libéré le Gabon de la dictature qui le tenait depuis tant d'années.
03:45 On a envie de dire, puisque vous avez parlé tout à l'heure des deux mandats, pourquoi maintenant et pourquoi pas déjà dès le premier mandat et encore plus lors du second mandat ?
03:54 Parce que ce qui s'est passé, c'est quoi ? C'est qu'on a fait croire aux Africains que la démocratie, c'était uniquement l'organisation d'élections, ce n'est pas ça la démocratie.
04:04 Organiser les élections ne veut pas dire qu'on est dans une démocratie. Il faut que les élections soient libres, transparentes, que le verdict des urnes soit véritablement annoncé et respecté.
04:15 Et la démocratie, c'est aussi un ensemble de lois qui sont respectées, que la séparation des pouvoirs soit respectée, que les institutions constitutionnelles soient réellement libres et impartiales.
04:29 Autant de conditions qui n'étaient pas réunies dans notre pays.
04:32 Lorsqu'Ali Bongo arrive au pouvoir en 2009, il triche l'élection et on lui accorde des circonstances atténuantes.
04:40 En 2016, il remet le couvert, mais sauf que le Gabon était pire en 2016 qu'il ne l'était en 2009.
04:46 Et en 2023, il était encore pire qu'en 2016. Et comme j'ai coutume de le dire, toutes les consciences s'éveillent, mais pas forcément au même moment.
04:53 Et nous ne pouvons pas reprocher à nos militaires d'avoir fait ce qu'ils ont fait le 30 août, parce que c'était le bon moment.
04:59 Tout était bien pensé. Il y avait une élection présidentielle qui a été, une fois de plus, truquée.
05:04 Les faux résultats ont été annoncés. Et là, l'armée avait le choix.
05:08 Soit se ranger du côté du régime qui avait déjà préparé la répression contre les populations, qui allait évidemment manifester, comme en 2016, pour réclamer le respect du verdict des urnes,
05:19 parce que Ali Bongo ne pouvait pas gagner l'élection en 2023. En 2023, il était encore plus diminué qu'en 2016.
05:25 Il n'avait absolument pas de bilan. Les conditions de vie étaient exécrables. Mais on nous a quand même annoncé qu'il a remporté l'élection.
05:32 Alors l'armée avait le choix. Les forces de défense et de sécurité. Ou bien continuer à soutenir le régime et réprimer les populations, ou cette fois dire stop, ça suffit.
05:41 On se met du côté du peuple et on refuse que le sang des Gabonais coule. Et c'est ce qu'ils ont fait le 30 août.
05:46 Il n'y a pas eu de fusion de sang, ni du côté du peuple, ni du côté du régime.
05:50 Et c'est le premier coup de libération qui se déroule comme ça dans l'histoire. Pas une goutte de sang, pas une seule manifestation de violence.
05:57 Tout ce qu'on a vu dans les vues de l'Épiphélie-Port-Eville, c'était des scènes de liesse. Et les Gabonais se sentent beaucoup mieux.
06:03 Et le Gabon va beaucoup mieux aujourd'hui.
06:05 Non, pas vraiment le premier dans l'histoire. Peut-être dans l'histoire du Gabon. Parce que jusqu'à présent, on était habitués à le voir du côté de l'Afrique de l'Ouest.
06:13 On a eu quelques mois plus tôt un coup d'État qui s'est passé au Niger. Et là encore, il n'y a pas eu de fusion de sang, malgré les menaces des organisations internationales.
06:25 Mais on va revenir au Gabon parce que c'est la première fois, en Afrique centrale en tout cas, qu'il y a eu un événement similaire.
06:32 Ça nous a surpris. Et je crois que nous autres qui étions observateurs à l'extérieur, au début, on avait pensé à une blague.
06:39 D'autant plus qu'au Gabon, on a l'habitude de voir au du moins la réputation de tout le monde se connaît du fait d'un petit pays en Afrique centrale,
06:47 mais à l'influence extrêmement importante. Est-ce que vous pouvez déjà nous expliquer, par rapport à la rumeur, est-ce qu'il y a des liens de parenté entre l'actuel et l'ancien président ?
07:01 À ma connaissance, il n'y a pas de lien de parenté. Oligingema, le général de brigade briscotère Oligingema, il a sa mère qui est de la province du Haut-Aubri,
07:13 mais son père est de la province du Volontem. Et vous savez, ce qui est dommage de parler comme ça, vous venez de dire que les Gabonais sont tous parentés entre eux.
07:23 C'est l'image qu'on donne à l'extérieur.
07:27 Et quand on le dit, ceux qui donnent cette image-là veulent une fois de plus dénigrer ce qui s'est fait.
07:32 Ça veut dire qu'on veut dénigrer ce qui s'est fait, on veut en atténuer l'importance, on veut en atténuer les bienfaits.
07:40 OK, il a fait un coup d'état, mais ça ne veut rien dire, parce qu'après tout, il est de la famille. Non.
07:45 Ce que les forces de défense et de sécurité ont fait le 30 août est éminemment louable. Ils ont empêché un bain de sang.
07:53 La logique aurait voulu que si Brice Clotaire, Oligine Gueymar et les autres... Parce que l'une des particularités de ce coup de libération, c'est qu'il n'a pas été opéré par un homme.
08:03 Ce n'est pas une personne qui a dit « je prends le pouvoir accompagné de quelques-uns de ces vaillants soldats » et qui sont allés démettre un régime.
08:10 C'est l'ensemble des forces de défense et de sécurité du Gabon qui se sont tous réunis.
08:15 Après l'annonce du 30 août de la défection du pouvoir en place, on a vu tous les généraux des différentes forces de défense et de sécurité.
08:25 Il y avait même le responsable des services de renseignement. Donc ça veut dire que ça a été une prise de conscience collective.
08:31 Où ils se sont dit « stop, ça suffit ». Et c'est ce groupe-là, ce comité qui s'est appelé comité de transition pour la restauration des institutions,
08:39 qui ensuite a mis à sa tête le général Bruce Clotet-Rowley-Guingema. Non, il fallait bien que quelqu'un le fasse.
08:47 Lorsque nous sommes dans un régime comme celui qu'il y avait au Gabon, on sait très bien qu'à la tête de l'armée, qui on met ?
08:53 On va mettre quelqu'un de confiance, on va mettre un proche. C'est comme ça que ça a toujours fonctionné.
08:58 Donc qui d'autre aurait donc pu faire un coup d'État, si ce n'est quelqu'un, ou ce coup de libération, si ce n'est quelqu'un bien implanté dans le pouvoir ?
09:05 Ils auraient pu continuer à soutenir ce pouvoir. Ils ont choisi de se mettre du côté du peuple.
09:09 Et on ne va pas dénigrer cela. On ne va pas essayer de rabaisser la grandeur de ce qui a été fait, au motif qu'il y aurait des liens de parenté.
09:17 En tout cas, les questions sont faites pour avoir des réponses. Et puisque c'est votre rôle, vous nous amenez les bonnes réponses.
09:23 Et si on ne les pose pas, on va continuer à démultiplier les rumeurs qui circulent.
09:28 Bien sûr, parce que certains ont même dit qu'il y avait des frères ou des sœurs d'Alibongo derrière. Là, ce n'est pas le problème.
09:34 Beaucoup ont dit qu'il y avait la sœur, surtout, la célèbre sœur qui pilotait l'actuel président.
09:42 Mais cela, je peux vous l'affirmer, c'est entièrement faux. C'est toujours pour essayer de dénigrer.
09:47 C'est faire comme si le Gabon ou l'Afrique n'avaient pas de grands hommes, des hommes vaillants qui peuvent décider, à un moment donné, face à l'histoire,
09:56 d'assumer leur responsabilité et de se dire que l'histoire nous regarde et nous allons décider de réécrire l'histoire de notre pays,
10:03 de le placer dans une trajectoire qui fait qu'aux yeux du monde et des nations amies, le Gabon immantel sera digne d'envie.
10:11 Alors, on veut faire passer ces hommes-là pour des pantins qui seraient manipulés par on ne sait qui. Non.
10:16 Ceux qui ont fait le coup de libération au Gabon sont des hommes, des grands hommes et des grandes femmes qui ont simplement pris leur responsabilité face à l'histoire.
10:24 Ils ne sont manipulés par personne.
10:26 Mais parce qu'il y avait aussi l'interrogation par rapport à la vidéo du président déchu avec la célèbre phrase "Make noise".
10:34 Comment est-ce qu'il a pu, alors qu'il était retenu, avoir la liberté de faire cette vidéo, d'en appeler ?
10:40 Et ça mène aussi à un autre questionnement. Comment est-ce que les services de renseignement,
10:44 cette fois je ne parle pas des services de renseignement gabonaise, je parle des services de renseignement, par exemple, français.
10:49 On connaît les liens jusqu'à présent avec l'ancien pouvoir. Ils n'ont rien vu venir.
10:54 Donc c'est ça qui a beaucoup surpris en tout cas l'international.
10:58 Le fait que personne n'ait rien vu venir, pas même les Gabonais, traduit vraiment le génie de ce qu'elle fait.
11:04 À ce point, même les Gabonais n'ont rien vu venir alors ?
11:06 Non, les Gabonais n'ont rien vu venir. Les Gabonais étaient déterminés en toute courte.
11:09 Malgré que tout le pouvoir, enfin l'armée, était au courant.
11:13 Non, toute l'armée n'était pas au courant.
11:15 Enfin une grande partie et c'est difficile de garder le secret surtout à ces niveaux-là.
11:19 Non, ça dépend de comment ils ont travaillé mais personne n'était au courant.
11:22 Les Gabonais étaient déterminés à en découdre.
11:25 Les Gabonais avaient vu des chars dans la rue et ils se sont dit certainement qu'ils feront comme en 2016.
11:30 Ils vont proclamer Ali Bongo vainqueur et lorsque les populations sortiront dans les rues, ils vont ouvrir le feu sur nous.
11:36 Ça, les Gabonais étaient prêts.
11:38 Et c'était très émouvant parce que j'ai vu des camarades de l'opposition dire adieu à leurs enfants.
11:44 J'ai vu des personnes qui étaient déterminées qui se disaient peut-être que le 1er septembre, je ne serai plus en vie.
11:50 Mais si je dois mourir pour que le Gabon soit libre, je suis prêt.
11:53 Et on était tous prêts à y laisser nos vies.
11:55 Et ça, l'armée avait bien compris que les Gabonais étaient déterminés cette fois-ci à en finir avec ce régime
12:01 parce que le Gabon ne pouvait pas continuer dans l'état où il était.
12:04 Alors les militaires ont pris leurs responsabilités parce que le rôle des forces de défense et de sécurité, c'est bien de protéger la nation.
12:12 Mais la nation n'a pas parfois que des ennemis extérieurs.
12:15 Parfois, les ennemis sont à l'intérieur.
12:17 Et cette fois, l'ennemi du peuple, c'était le régime d'Ali Bongo Ndimba.
12:20 Alors ils ont décidé de le déposer.
12:22 Personne n'a rien vu venir.
12:24 Alors qu'on s'attendait à être réprimés, on a plutôt été heureusement surpris de voir que cette armée,
12:30 ces forces de défense et de sécurité se sont mis du côté du peuple.
12:33 Oui, nous avons tous vu des images de l'IS du peuple, ce qui nous a d'ailleurs surpris.
12:37 Le peuple a célébré parce que le peuple s'est senti libre.
12:41 Je précise aujourd'hui que la qualité de l'air a changé, que même l'eau a changé de goût, même les oiseaux chantent différemment.
12:48 À ce point ?
12:49 Oui, oui, parce que de l'extérieur…
12:51 Mais vous êtes porte-parole du gouvernement, vous ne pouvez pas dire quelque chose qui aille à la encontre.
12:55 Mais ceux qui me connaissent aussi savent que je ne sais pas faire dans la langue de bois parce que je refuse de mentir.
12:59 Ça m'a valu des années d'exil.
13:01 Donc si je n'avais pas été convaincue par ce qui a été fait, rien ne m'oblige à y rester en fait.
13:06 Parce que rien ne vaut plus que ma conscience.
13:08 On va en parler de vous. On va rester encore pour l'instant sur cette transition.
13:13 Oui, bien sûr. Parce que vous me dites que je suis porte-parole du gouvernement, donc je peux embellir les choses.
13:17 Mais il faut que je vous titille.
13:19 Ce n'est pas de ça dont il est question.
13:22 Mais n'empêche que c'est un fait quand même. C'est si dit, et les faits, c'est hontes et tues.
13:25 C'est un fait, mais je me réjouis d'être dans un gouvernement qui me permet de faire mon travail sans avoir besoin de repeindre en blanc ce qui ne l'est pas.
13:33 Je pense que le président de la transition qui sans doute regardera cette émission sera jugé de la pertinence.
13:40 Je veux revenir à une autre image qui nous a quand même frappé.
13:44 Il y en a plusieurs. Mais une qui a frappé à l'international, c'est ces valises de billets qu'on voyait sortir,
13:52 non même pas des bureaux des ministres, mais des serviteurs des ministres, notamment un directeur de cabinet ou d'autres personnes.
14:00 Mais comment ça se fait ? C'est la pratique au Gabon, on ne comprenait pas.
14:04 On se disait, mais on nous parle de souvent une Afrique pauvre, une Afrique pauvre, mais en tout cas là on n'avait franchement pas l'impression.
14:10 Alors, je voudrais revenir sur votre question précédente où vous disiez qu'on n'a pas compris pourquoi Ali Bongo avait une caméra,
14:19 qu'on a pu le filmer et qu'il a pu envoyer un message.
14:21 Et c'est l'une des forces de ceux qui ont pris le pouvoir au Gabon.
14:25 Ils ont traité Ali Bongo avec la dignité que lui il refusait de reconnaître au peuple gabonais.
14:30 Oui, mais là sur sa vidéo, il explique que son fils a été retenu, il ne savait pas, et puis qu'il ne savait pas où était sa femme.
14:36 C'est le deuxième volet de votre question, je vais y arriver.
14:39 Mais Ali Bongo a été traité avec beaucoup de dignité. Il n'a pas été humilié, il n'a pas été inquiété.
14:44 Et dans l'état où il est, il a besoin d'être soigné.
14:47 Donc ça ne servait à rien de l'humilier, de le traîner devant les tribunaux, etc.
14:52 On l'a mis dans un cadre où aujourd'hui il peut se soigner, il peut être traité.
14:56 Ah, vous dites que ça ne servait à rien de l'humilier dans les tribunaux.
14:59 Donc normalement, dans un état normal, vous l'aurez conduit en justice.
15:03 Il devrait répondre, ne fût-ce que ce qui s'est passé en 2016, avec l'attaque du quartier général de Jamping.
15:09 Ils ont refusé, à l'époque, qu'il y ait une enquête internationale.
15:12 Nous en parlerons de Jamping tout à l'heure.
15:13 Mais une enquête devrait s'ouvrir quand même.
15:15 Il y a des choses qu'on pourrait lui reprocher à Ali Bongo.
15:17 Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'opposant, le finaliste malheureux.
15:21 Donc de 2016.
15:22 Donc il y aurait eu, on aurait des choses à lui reprocher.
15:26 Mais pour l'instant, ce qui a été privilégié, c'était qu'il se soigne.
15:30 Ce que sa propre famille et ses alliés du pouvoir lui ont refusé.
15:33 Parce que dans un autre contexte, des personnes, j'ai envie de dire normales,
15:38 n'auraient pas humilié Ali Bongo à le traîner à la face du monde aussi diminué qu'il l'était.
15:43 On a vu les images à Londres lors de l'inthronisation du roi Charles III,
15:47 comment il peinait à descendre de la voiture.
15:49 Sa propre épouse est gênée, elle n'ose même pas le regarder, elle détourne du regard.
15:53 Tout ça a été humiliant pour notre pays.
15:55 Et donc l'armée ne peut pas accepter d'avoir un chef d'État, un chef suprême des armées aussi diminué.
16:02 Il y a d'autres pays qui ont des chefs d'État d'un certain âge ou alors à la santé discutable.
16:07 Ce n'est pas pour autant qu'on les dépose.
16:09 Sauf que ici, les autres pays, ce n'est pas le cas.
16:13 Ce ne sont pas des exemples à suivre.
16:15 Parce qu'un chef ne devrait pas faire pitié.
16:17 Le chef d'État-major, le chef suprême des armées doit quand même incarner la force.
16:22 Est-ce qu'au niveau mental, il y avait des...
16:26 Justement, Ali Bongo a été victime d'un accident vasculaire cérébral.
16:29 Ce n'est pas un handicapé.
16:31 Il a été victime d'un accident vasculaire cérébral
16:34 qu'il a amputé de plus de 80% de ses facultés intellectuelles.
16:39 Et qu'il a paralysé...
16:40 Intellectuelle aussi ?
16:41 Mais bien sûr.
16:42 On pensait que c'était juste de l'ordre physique.
16:44 Non, vous avez entendu Ali Bongo.
16:45 Je ne sais pas, je ne suis pas médecin.
16:46 Ali Bongo était incapable de parler.
16:48 Il était incapable de dire des phrases.
16:50 De plus, son accident vasculaire cérébral,
16:51 quelqu'un l'a vu donner une interview.
16:53 Oui, mais n'empêche qu'il a été désigné candidat de son parti
16:57 et qui était jusqu'alors le premier parti au Gabon.
17:00 C'est pour ça qu'il a été déposé justement.
17:02 Parce que même quand il a été déposé,
17:04 les propres partisans de son parti ont été d'accord.
17:06 Ils ont félicité les militaires.
17:08 Parce qu'il y avait juste un noyau autour de lui
17:11 qu'il voulait absolument assister pour qu'il reste au pouvoir
17:13 alors qu'il était complètement incapable de gérer quoi que ce soit.
17:17 Et c'est justement ce noyau-là, aujourd'hui,
17:19 dont certains se retrouvent en prison,
17:21 en commençant par son fils et son épouse.
17:23 Donc, toutes les images qu'on voyait durant la campagne,
17:25 la ferveur populaire, c'était de la manipulation ?
17:28 C'était exactement de la manipulation.
17:30 Chacun était là.
17:31 Vous savez, lorsqu'on a réduit un peuple à l'extrême pauvreté
17:36 et qu'on exploite ensuite cette pauvreté
17:39 pour faire croire à la ferveur populaire,
17:42 c'est ce qu'il y a de plus ignoble dans un régime.
17:46 Parce que ceux qui venaient dans les meetings,
17:48 on sait comment ça se passe, c'était 2000 francs CFA,
17:50 avec une panne, avec une canette, avec un sandwich.
17:53 Et on voyait bien les vidéos après, là où ils discutaient.
17:55 Vous, détraqueur, pouvez-vous dire que vous employez les mêmes méthodes aujourd'hui
17:59 pour légitimer votre pouvoir ?
18:01 Lequel ?
18:02 Je ne sais pas, j'ai posé une question.
18:05 En dehors de la liesse populaire,
18:08 qu'est-ce qu'on a vu le 30 août,
18:12 alors que personne ne s'attendait au coup de libération,
18:15 personne n'était au courant ?
18:16 Qu'est-ce qu'on a vu ? Qu'est-ce qu'on a vu d'autre ?
18:18 Et ce dont je suis en train de parler concernant l'ancien régime,
18:21 les preuves sont là.
18:22 Ce n'est pas simplement des affirmations.
18:24 Les vidéos sont là.
18:25 Là où on les voit distribuées,
18:27 c'est des 2000,
18:28 et là où on voit le peuple qui se plaint en disant
18:30 "On nous avait promis 5000 pour être au meeting,
18:32 on ne nous a pas donné."
18:33 Donc ce ne sont pas des affirmations gratuites,
18:36 ce n'est pas de la délation.
18:38 Ce sont des faits qui sont avérés.
18:40 La preuve, c'est que Ali Bongo,
18:43 malgré toute cette mobilisation pendant les élections,
18:47 en 2016, il a royalement été battu,
18:49 et pourtant les meetings étaient pleins.
18:51 Là encore, en 2023, il a été battu.
18:53 Moi, je me suis occupé des élections en France.
18:55 On avait deux centres de vote à Paris, en France,
18:57 un dans le 16e, un dans le 6e.
18:59 Dans le 6e, j'ai supervisé les élections.
19:02 Sur à peu près 850 votants, Ali Bongo a 811 voix.
19:05 La moyenne était à 90% en France.
19:08 Il y a même des bureaux de vote qui ont fait 100%
19:11 le candidat de l'opposition.
19:13 Et la tendance était la même dans le pays.
19:15 Donc on comprend bien qu'on ne peut pas avoir
19:17 une telle ferveur populaire dans les meetings
19:19 et être à ce point battu dans les urnes.
19:21 Donc la démonstration de la manipulation est ainsi faite.
19:25 Alors, on va avancer, mais laissez-moi encore
19:28 une ou deux questions sur cette thématique.
19:30 Vous avez parlé tout à l'heure de l'arrestation de son fils.
19:33 Cela fait partie des choses que nous autres,
19:36 qui sommes à l'extérieur du Gabon,
19:38 on n'a pas très bien compris.
19:40 Pourquoi l'arrestation du fils ?
19:42 Et aussi, récemment, on a vu l'épouse,
19:47 l'ex-première dame, qui jusqu'alors,
19:50 nous n'avions pas de nouvelles, on l'a vue passer
19:52 devant un tribunal et aujourd'hui, elle est crouée.
19:54 Peut-être que vous pouvez nous éclaircir un peu plus ?
19:56 Justement, vous avez parlé des malettes.
19:58 Et vous avez dit qu'on a vu des malettes,
20:00 pas avec des ministres, mais avec des directeurs
20:02 de cabinet. On va être bien plus précis que ça.
20:05 Les malettes ont été vues en possession
20:08 de M. Yann Goulou. M. Yann Goulou n'était rien d'autre
20:11 que le directeur de cabinet de M. Nouraïdine,
20:13 Bongo Valentin, lorsqu'il était coordinateur
20:16 des affaires présidentielles. Il a été démis
20:19 de son poste il y a plus de deux ans,
20:21 mais il a continué de garder un directeur de cabinet
20:23 qui se croyait tout permis dans le Gabon,
20:25 nommait ce qu'il voulait et faisait ce qu'il voulait.
20:27 Donc, les malettes ont été prises chez Yann Goulou
20:31 en présence de Nouraïdine.
20:33 Il faut bien préciser, Nouraïdine c'est le fils
20:35 d'Ali Bongo.
20:37 Voilà, Nouraïdine c'est le fils d'Ali Bongo.
20:39 Donc, ils sont arrêtés en possession
20:42 de sommes d'argent très importantes,
20:45 dont le salon de Yann Goulou. Il y avait plus de 4 milliards
20:48 de francs CFA dans des valises. Pendant que les pensions
20:50 retraites ne sont pas payées, pendant qu'il manque
20:52 des médicaments dans les hôpitaux,
20:54 pendant qu'on a des salles de classe à construire,
20:56 il fallait bien que Nouraïdine et Yann Goulou
20:58 expliquent d'où vient cet argent.
21:00 Et ils ont donné des explications.
21:02 On n'a pas trouvé que de l'argent en leur possession.
21:04 Il y avait aussi de la drogue.
21:06 Pour parler de Sylvia... Mais bien sûr,
21:08 les images sont là. Pour parler de Sylvia Bongo-Ondimba,
21:11 on a vu son nom de main,
21:14 un coréen. On a retrouvé chez lui
21:17 une cantine de lingots d'or.
21:20 On a retrouvé des cantines de billets de banque.
21:23 Il a dit que ce n'était pas à lui, c'était à sa patronne
21:25 Sylvia Bongo-Ondimba. Il faut bien qu'elle vienne répondre.
21:28 Il faut qu'elle réponde.
21:30 Donc, Sylvia n'a pas été arrêtée.
21:32 Nouraïdine, Yann Goulou, le fils au Séni,
21:35 pareil, qui était directeur de cabinet adjoint d'Ali Bongo,
21:38 parce que ce ne sont pas des directeurs de cabinet de ministre,
21:41 comme vous dites, c'est le directeur de cabinet adjoint d'Ali Bongo,
21:44 l'ex-directeur de cabinet de son fils, son fils et son épouse,
21:47 qui étaient en possession de milliards de francs CFA
21:50 dans des valises et des cantines à leur domicile.
21:53 Il faut bien qu'ils viennent s'expliquer.
21:55 Ils ont été pris en flagrant délit.
21:57 Donc, en fait, ça n'a rien à voir avec une chasse aux sorcières.
22:00 Le président Bruce Lauter, Oli Guinghema et le comité de transition
22:04 pour la restauration des institutions ont été clairs.
22:07 Il n'y a pas de chasse aux sorcières.
22:10 Il y a le temps judiciaire qui va enquêter, qui va faire ce qu'il faut,
22:15 parce qu'on sait que le Gabon a été victime d'énormément
22:18 de détournements de déni public.
22:20 Donc, les enquêtes qui doivent se mener se mènent.
22:22 Mais ceux qui sont en prison aujourd'hui le sont
22:24 parce qu'ils ont été pris en flagrant délit,
22:26 en possession de sommes d'argent énormes
22:29 et parfois même en possession de stupéfiants de drogue.
22:33 Donc, il faut qu'ils répondent devant la justice.
22:35 Si chasse aux sorcières, il fallait,
22:37 ils ne seraient pas les seuls en prison aujourd'hui.
22:39 Mais ils ont été pris en flagrant délit
22:42 et pour le reste, la justice fera son travail.
22:44 Des enquêtes sont ouvertes et ce que les enquêtes révéleront,
22:48 chacun répondra devant la justice.
22:50 Madame la ministre, vous allez me détester,
22:52 mais je veux quand même revenir sur ça,
22:54 parce que vous dites que les enquêtes ont été ouvertes,
22:56 nous sommes parfaitement d'accord,
22:57 mais les enquêteurs, c'est les mêmes qui ont servi l'ancien régime.
23:00 Comment est-ce qu'aujourd'hui, on peut parler d'impartialité
23:03 et surtout pas de chasse aux sorcières,
23:05 puisque, je ne sais pas, ils n'ont pas changé de costume,
23:09 ils n'ont pas d'une baguette magique transformée.
23:12 Je disais tout à l'heure, vous l'avez mal prise,
23:14 en parlant d'un petit pays, entre guillemets,
23:17 où tout le monde se connaissait.
23:19 Non, je ne l'ai pas mal prise, j'ai dit justement,
23:21 le fait que tout le monde se connaisse,
23:23 explique le fait que quelqu'un ne viendra pas de Mars
23:26 pour venir libérer le pays.
23:27 Donc, on ne peut pas faire le procès à M. Ouskoter Oligingema
23:31 d'être parenté avec les Bongo, de les connaître,
23:34 vu que le Gabon est un pays où justement,
23:35 tout le monde est parenté, tout le monde se connaît.
23:37 Donc, le Gabonais qui vient prendre le pouvoir
23:39 sera forcément parenté à quelqu'un dans le Gabon.
23:42 C'est justement, j'abondais dans votre sens.
23:44 Maintenant...
23:45 Super, merci.
23:46 Et comment est-ce qu'on donne un blanc-seing à ces personnes aujourd'hui ?
23:48 Maintenant, c'est ce que je suis en train de dire.
23:49 Il y a une différence que les gens ne font pas.
23:51 Et que j'espère qu'on va comprendre aujourd'hui.
23:53 Il y a une différence entre un fonctionnaire qui sert un État
23:58 et ceux qui ont la main mise sur un régime.
24:01 Dans tous les pays, il faut que le pays fonctionne.
24:04 Donc, on va avoir des fonctionnaires qui sont des commis de l'État
24:08 et qui sont là et qui font leur travail,
24:10 mais qui, parce qu'ils sont soumis à des autorités,
24:13 qui leur intiment de faire des choses,
24:16 les font pas toujours par conviction,
24:18 pas parce qu'ils sont mauvais.
24:19 Au Gabon, il y avait une expression qui était consacrée.
24:21 C'était "je dois protéger mon bout de pain".
24:24 Les gens faisaient des choses, pas parce qu'ils en étaient convaincus,
24:27 mais parce qu'ils étaient obligés de les faire,
24:30 parce qu'il y a une minorité qui est là,
24:32 qui tient le pays d'une main de fer
24:33 et qui est prête à se débarrasser de quiconque ose lever la tête.
24:37 Et la moindre tête qui se lève est coupée.
24:39 Et quiconque ose dire "je ne suis pas d'accord" est en prison.
24:41 Donc, les gens font le travail qu'on leur demande de faire.
24:45 Mais ce sont des fonctionnaires.
24:46 Alors si, quand on change de régime,
24:48 on doit se débarrasser de tous ceux qui ont servi avant,
24:51 on vide le pays de toute la fonction publique.
24:54 Et finalement, qui travaille à la place ? Personne.
24:57 Moi, je suis arrivée dans un ministère
24:58 où j'ai hérité de trois cabinets ministériels.
25:02 Parce qu'on avait le ministère de la Communication qui était d'un côté,
25:05 le ministère de l'économie numérique d'un côté,
25:07 et à l'économie numérique, il y avait un ministre délégué.
25:09 Donc, ça faisait trois cabinets ministériels.
25:12 Mais lorsque je suis arrivée, la tradition est que,
25:14 quand un ministre arrive, il se débarrasse de tous les collaborateurs
25:17 de ses prédécesseurs et il amène son cabinet.
25:19 Ce que je n'ai pas fait.
25:21 Je suis arrivée, j'ai observé tout le monde.
25:23 J'ai dit "je vous laisse un délai, on va tous travailler ensemble
25:26 et je retiendrai les uns et les autres selon leurs compétences".
25:29 Mais parmi ces équipes que j'ai trouvées,
25:31 j'ai trouvé des collaborateurs merveilleux.
25:34 Des jeunes hommes, des jeunes femmes, mais compétents.
25:37 Et je les ai gardés.
25:39 Parce qu'ils servent d'abord la République,
25:41 ils sont fonctionnaires, ce sont des gabonais.
25:44 Et mon rôle n'était pas de mettre des gabonais au chômage,
25:46 mais plutôt de les aider et de voir comment est-ce qu'on pouvait
25:49 continuer à travailler ensemble.
25:51 Et je me rends bien compte aujourd'hui, certains me le disent,
25:53 ils disent "mais madame, avant vous, on avait proposé telle chose
25:56 qui allait dans le bon sens, mais on nous empêchait de le faire".
25:59 Certains avaient des demandes d'explications.
26:01 Et donc, le contexte ne leur permettait pas
26:04 de déployer pleinement leurs compétences.
26:06 Et ce contexte, nous l'avons créé aujourd'hui.
26:08 Et je suis heureuse de voir que mes collaborateurs s'éclatent.
26:10 Mais ce sont des collaborateurs qui ont servi les ministres précédents
26:13 qui étaient avant moi, mais que j'ai choisi de garder.
26:16 Parce qu'avant tout, ce sont des gabonais,
26:18 et ils sont au service de l'État et pas au mien.
26:20 C'est tout à votre honneur.
26:21 On vient de parler du passé, on va parler du présent,
26:23 avant d'attaquer sur l'avenir et connaître vos programmes,
26:26 en tout cas, vos propositions pour l'avenir.
26:28 Parlons du présent.
26:30 Aujourd'hui, il y a quand même une irréalité.
26:32 On ne peut pas la dénier.
26:34 C'est la réalité de vos relations, vous parliez de travail tout à l'heure,
26:37 avec des institutions internationales.
26:39 Déjà en Afrique intramuros, le Gabon est mis au banc des accusés,
26:43 comme tous les pays où il y a eu un coup d'État.
26:46 Vous vous appelez les coups de libération,
26:48 mais en tout cas, par exemple, à l'Union africaine,
26:50 on appelle coup d'État.
26:52 C'est le mot qui est donné.
26:54 Et à un moment donné, d'ailleurs, ils avaient demandé
26:56 qu'on restaure le président déchu.
26:58 Comment est-ce qu'aujourd'hui...
27:00 Ça, ça ne s'est jamais fait.
27:01 Personne n'a demandé de le restaurer, parce que tout le monde sait.
27:03 Le Gabon, c'est le seul pays où les gens ont condamné
27:06 de manière formelle, comme ils disent eux-mêmes.
27:09 Parce que pour eux, c'est une prise de pouvoir non constitutionnelle.
27:12 Mais pour nous, en fait, les élections volées avec des bains de sang,
27:16 ce sont aussi des prises de pouvoir non constitutionnelles.
27:19 Et malheureusement, les Gabonais déplorent cette hypocrisie,
27:23 ce dos-pas-deux-mesures, qui fait que ceux qui se sont tués
27:26 face aux coups d'État militares ou électoraux
27:28 pendant que le sang des Gabonais était versé,
27:30 veulent condamner aujourd'hui un coup de libération
27:32 pour lequel il n'y a eu aucune effusion de sang...
27:34 - Parce qu'il y a eu quand même des voix qui se sont levées.
27:37 Ce n'est pas si fort que ça.
27:39 - Mais j'arrive. Les voix se sont levées pour le principe.
27:42 Mais nous avons vite fait de leur expliquer,
27:44 et ils sont assez intelligents, ils l'ont compris rapidement,
27:47 que ce qui s'est passé au Gabon n'a rien à voir avec ce qui s'est passé ailleurs.
27:50 Ni au Niger, ni au Mali, ni au Burkina, ni au Tchad.
27:52 Ils ont bien compris que la situation était tout à fait particulière.
27:55 Parce que ce qui s'est passé au Gabon, les Gabonais le considèrent
27:58 comme une œuvre de salubrité publique, et les Gabonais en sont heureux.
28:01 Et le Gabon, aujourd'hui, va mieux qu'hier.
28:03 La preuve, c'est qu'en deux mois, nous avons pu rembourser
28:06 l'entièreté de nos aïrées de dettes auprès de la Banque mondiale.
28:09 - Ça allait être une question, comment vous avez fait, justement ?
28:12 - Auprès de la Banque mondiale, auprès du FMI,
28:14 auprès de la Banque africaine de développement,
28:16 de l'Agence française de développement et de la Banque islamique de développement,
28:19 nous avons remboursé nos aïrées.
28:21 - En récupérant l'argent volé ?
28:23 - Pas que. Le Gabon fait quand même rentrer encore un tout petit peu d'argent.
28:26 Le Gabon n'est pas un pays pauvre, et c'est le paradoxe contre lequel nous nous sommes battus.
28:29 Pays avec d'énormes richesses, mais avec une population très faible,
28:33 mais énormément appauvrie, parce qu'il y avait un régime prédateur qui était là
28:36 et qui s'accaparait de toutes les richesses.
28:38 - Et donc, il ne payait pas.
28:40 - Et qui refusait même d'honorer les dettes,
28:42 parce que le Gabon a été endetté jusqu'à 80 % de son progrès intérieur brut,
28:46 tout en refusant, par ailleurs, de continuer à payer les échéances.
28:49 Nous sommes arrivés, nous avons normalisé les échéances
28:52 qui ne l'avaient pas été pour l'année 2023 et même bien avant.
28:55 Donc, aujourd'hui, le Gabon se porte très bien.
28:58 Le Gabon a régularisé la situation.
29:00 Vous parlez de l'Afrique centrale qui nous aurait mis au banc.
29:03 - Pas seulement l'Afrique centrale.
29:05 - J'en arrive. Le président, Président Oligingema, a pris son bâton de pèlerin.
29:08 - Oui, on l'a vu.
29:10 - Il a été reçu par ses homologues de la CEMAC et bien au-delà,
29:14 puisqu'il était en Guinée-Bissau.
29:16 On l'a vu participer au sommet des Trois-Bassins sur les forêts en Afrique centrale.
29:22 On l'a vu, son discours qui a été "On ne peut plus acclamer".
29:24 On l'a vu récemment au sommet en Arabie saoudite, de l'Arabie saoudite au sommet Arabie saoudite Afrique.
29:30 La semaine prochaine, il sera à la COP 28.
29:33 Juste après le coup de libération, nous avons été au sommet du G7,
29:37 à la rencontre du G77 plus la Chine, au sommet G77 plus la Chine.
29:42 Nous avons été à l'Assemblée générale des Nations unies,
29:44 où notre Premier ministre a pris la parole.
29:46 - Ça, c'est le protocole classique diplomatique.
29:49 - Non, ce n'est pas le protocole classique, parce que le Niger n'y était pas,
29:52 le Mali n'y était pas, le Gabon y était.
29:55 - Parce qu'il y a d'autres liens, d'autres affrontements qui s'y font,
29:59 avec ce qu'on appelle la communauté internationale.
30:02 - Justement, le Gabon n'est pas en affrontement avec la communauté internationale.
30:05 - Oui, mais elle ne reçoit pas certaines subventions qui ont été gélées depuis, par exemple, ce coup d'État.
30:11 - Non, les États-Unis ont annoncé le gel partiel de leur aide,
30:14 mais j'ai reçu l'ambassadrice des États-Unis.
30:16 - Mais il y a l'homogèle quand même.
30:18 - Il y a quelques jours, je l'ai reçu,
30:20 cette coopération est en train d'être...
30:22 elle a déjà même repris.
30:24 La coopération militaire, par exemple, ne s'est jamais arrêtée,
30:26 ni avec la France, ni avec les États-Unis.
30:28 - Oui, mais là, c'est pour la protection des installations pétrolières.
30:31 - Pas du tout.
30:33 - Pas du tout ?
30:34 - Non, pas du tout.
30:35 Ce que j'essaie de vous faire comprendre, c'est que le Gabon n'est pas mis au banc de la communauté internationale.
30:39 - Je n'ai pas dit cela non plus. J'essaie de comprendre.
30:41 - Voilà. Justement, il y a eu des condamnations qui sont formelles,
30:45 mais au-delà de la condamnation formelle,
30:47 les uns et les autres comprennent bien que ce qui s'est passé au Gabon est différent.
30:51 Et puis, qu'est-ce qui est prioritaire ?
30:53 N'est-ce pas le bien-être du peuple ?
30:55 Si le peuple gabonais est content de ce qui se passe chez lui,
30:57 de quel droit d'autre viendrait le condamner,
31:00 surtout quand les mêmes se sont tués lorsque tout allait mal ?
31:02 Donc aujourd'hui, le Gabon se porte beaucoup mieux qu'il y a deux mois et demi.
31:07 - Mais il y a d'autres pays où le peuple se porte bien,
31:09 en tout cas d'après ce qu'on nous montre.
31:11 Je ne veux citer que le Mali, mais il n'empêche qu'ils sont toujours au banc des accusés.
31:15 - Mais ça, c'est à chacun de se battre pour sa chapelle.
31:17 Nous, au Gabon, les choses vont bien,
31:19 et nos relations avec nos partenaires bilatéraux et multilatéraux
31:23 sont en train de se normaliser quand ils ne sont pas déjà normalisés.
31:28 Et même pour certaines relations, elles n'ont jamais été entamées.
31:31 Parce qu'on sait qu'au Gabon, les choses se sont très bien passées,
31:34 et c'était pour libérer le peuple d'un régime qui la servissait et qui le pillait.
31:40 Donc à partir de là, quand on est normal et qu'on a du bon sens,
31:44 on soutient ce qui se passe.
31:46 - En tout cas, on est arrivé à la moitié à peu près de l'émission.
31:49 Si vous venez de nous prendre en chemin, je vous rappelle que nous sommes en compagnie
31:54 de Mme Laurence Don, qui occupe le poste, donc, si je ne me trompe pas,
31:59 des nouvelles technologies de l'information, un poste de la communication,
32:03 mais surtout l'éminent poste de porte-parole du gouvernement, de la transition.
32:08 Mais justement, à propos de la transition, est-ce qu'on a une idée de la durée ?
32:14 Vous êtes là pour un mois, vous êtes là pour un an, vous êtes là pour dix ans.
32:19 Qu'en est-il concrètement ? On sait que le pouvoir est bon,
32:22 et quand on l'a goûté, c'est très, très difficile, entre guillemets, de le recracher,
32:26 si vous me permettez l'expression.
32:28 - Vive les procès d'intention. Mais en tout cas, on est là déjà depuis plus d'un mois.
32:32 - Mais je ne suis que dans mon rôle.
32:33 - On est là depuis deux mois et demi, maintenant.
32:35 Le 30 novembre, cela va faire les trois mois que le coup de libération a eu lieu.
32:42 Alors, ce qui est étonnant, c'est que les uns et les autres se préoccupent de la durée de la transition.
32:48 Le peuple gabonais aurait tellement aimé qu'il se préoccupe autant du régime
32:54 qui est resté en place pendant 60 ans. Ça, ça n'a pas gêné. On a vu, ça n'a pas gêné.
32:59 - Mais je ne vous apprends rien de l'actualité. Vous êtes aussi...
33:01 - Je vous le dis, mais je vous donne la position du peuple gabonais.
33:04 Aujourd'hui, ce qui se passe au Gabon, c'est une affaire gabono-gabonaise.
33:08 L'histoire nous offre la formidable opportunité de nous arrêter.
33:12 - Mais là, je m'adresse à une ministre au portefeuille très important.
33:15 - Mais bien sûr.
33:16 - Donc, c'est mon rôle de poser ces gens de questions.
33:18 - Je ne discute pas votre rôle et c'est le mien d'y répondre,
33:21 et d'y répondre avec beaucoup de clarté en défendant la position de mon peuple
33:26 et du gouvernement que je représente.
33:28 - Je vous en prie.
33:29 - C'est mon rôle. Donc, j'étais en train de dire qu'on veut faire de la durée de cette transition un enjeu.
33:37 Il ne faut pas qu'il reste là trop longtemps. Il faut qu'il s'en aille.
33:40 Mais la transition a pris place pour un but. Nos institutions sont à restaurer.
33:47 Nous venons de passer 14 ans dans d'énormes difficultés.
33:52 Le Gabon n'était pas un État de droit, en dépit de toutes les conventions internationales
33:58 qui ont été ratifiées, qui ont été signées.
34:01 Nous avions une constitution taillée sur mesure pour que le régime se maintienne.
34:06 Lorsqu'Ali Bongo a fait son accident vasculaire cérébral en octobre 2018 à Riyad,
34:11 on a vu la présidente de la Cour constitutionnelle modifier la constitution pour qu'il reste en place.
34:17 Alors que le processus électoral était entamé en 2023,
34:20 et que la même constitution interdisait qu'on la modifie en année électorale,
34:25 ils ont modifié la constitution.
34:27 Mieux, ils ont modifié le code électoral et la constitution
34:31 alors même que le processus électoral était engagé.
34:34 Comme si on modifiait les règles d'un match alors que le match a commencé.
34:38 Donc nous avons des choses à faire pendant cette transition.
34:43 Il nous faut une nouvelle constitution. Il nous faut un nouveau code électoral.
34:48 Les Gabonais n'ont pas de carte nationale d'identité.
34:51 Oui, ça fait plus de 15-20 ans qu'il n'y a pas de carte nationale d'identité au Gabon.
34:57 Les gens fonctionnent avec des récipes ici.
34:59 Et donc pour la dernière élection présidentielle d'août 2023,
35:02 on a demandé aux Gabonais de venir voter avec l'acte de naissance.
35:05 Mais vous savez bien que l'acte de naissance n'est pas une pièce d'identité.
35:08 Il n'y a pas de photo dessus.
35:10 Et donc tout ça c'était pour permettre la fraude.
35:12 Avec un même acte de naissance, 10 personnes différentes peuvent voter.
35:15 Donc il va falloir qu'on refasse des cartes nationales d'identité à tout le monde.
35:19 Nous avons un fichier électoral qui est corrompu parce qu'il est gonflé.
35:23 Moi j'ai encore des photos dans mon téléphone.
35:25 Je peux vous montrer des familles qui m'ont saisi pour dire
35:27 "Madame, mon mari est mort depuis 5 ans, le voilà sur la liste électorale".
35:31 Parce que derrière, on établit des cartes d'électeurs,
35:35 on établit des faux, des fausses procurations pour voter à la place des morts.
35:39 Ceci dit, ce n'est pas une spécificité gabonaise.
35:42 Même ici en France, on a vu beaucoup de morts inscrits sur des listes.
35:46 Oui, mais ce n'est pas de ça dont il est question.
35:48 Je trouve souvent très dommage que quand il s'agit du mal,
35:51 on dise "le mal n'est pas que chez nous, il est aussi chez les autres",
35:53 comme si on devait s'en accommoder.
35:55 Non, c'est pour vous amener à plus d'explications.
35:57 Ce n'est pas parce que le mal est chez les autres qu'il devrait être chez nous.
35:59 Nous, chez nous, on veut ce qu'il y a de mieux.
36:00 Les morts ne devraient être sur aucune liste électorale et dans aucun pays du monde.
36:04 Et là où c'est, c'est une anomalie.
36:06 Et on ne prend pas en exemple des anomalies ou des dysfonctionnements.
36:10 On prend en exemple ce qui est correct et ce qui est bien.
36:12 Donc pour nous, ce sont des anomalies parce que ça encouragait la fraude électorale.
36:16 Et c'est blessant pour les familles d'arriver, de venir voir les listes électorales
36:20 et de trouver son père alors qu'il est mort depuis 5 ou 6 ans.
36:23 Donc nous avons actualité ce fichier électoral dans lequel il y a les morts,
36:27 les vivants, les doublons et les triplons.
36:29 C'est juste pour vous dire l'ampleur du travail qu'il y a à faire.
36:32 En même temps que nous faisons tout ceci, nous devons assurer le quotidien des Gabonais.
36:37 Parce que dans le grand libre-ville, les Gabonais manquent d'eau potable,
36:40 les Gabonais manquent d'électricité, les routes ne sont pas ce qu'il faut.
36:44 Heureusement depuis 2 mois que le CTRI est là, le président Gustavo Le Guingema
36:48 a relancé les travaux pour qu'on apporte de l'eau, pour qu'on fasse des routes,
36:52 les chantiers routiers qui s'étaient arrêtés.
36:54 Donc nous avons du pain sur la planche.
36:56 Et donc notre préoccupation, c'est pas tant le délai de la transition.
37:01 Notre préoccupation, c'est de faire tout ce qu'il y a à faire
37:05 pour que lorsque le pays va repartir à des élections,
37:08 que nous ayons la garantie de la transparence,
37:10 que nous ayons la garantie que les élections seront libres,
37:13 que nous ayons la garantie que le verdict des urnes va bel et bien s'exprimer.
37:18 Et pour faire tout ça, il nous faut du temps.
37:20 – Mais vous venez vous-même de faire la démonstration
37:22 de l'importance du processus électoral qui est le point d'orgue.
37:26 Donc vous pouvez comprendre ce qu'ils veulent savoir
37:29 si à l'horizon il y a une date butoir qui arrive par rapport à ce processus.
37:35 – Bien sûr qu'on va vers les élections,
37:37 mais ce que je suis en train de dire, c'est que la date butoir
37:39 dépend de ce qu'il y a à faire.
37:41 Le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions
37:44 a rendu public un chronogramme à titre indicatif.
37:47 Ce chronogramme à titre indicatif prévoit des élections pour 2025.
37:51 Mais entre-temps, qu'est-ce que nous avons à faire ?
37:53 Je viens de vous citer tout ce qu'il y a à faire.
37:55 Et nous devons revoir la Constitution.
37:57 Mais nous avons choisi le gouvernement,
37:59 le premier ministre chef du gouvernement, M. Raymond Ndancima,
38:01 a proposé un processus des plus inclusifs
38:05 pour que tous les Gabonais participent à la restauration des institutions.
38:09 Jusqu'au 30 novembre, il y a une plateforme qui a été ouverte qui s'appelle Mbova.
38:13 Les Gabonais doivent déposer leur constat.
38:16 Ils ont été invités à fournir un document en deux volets.
38:19 Premier volet, leur constat de la situation dans laquelle est notre pays.
38:23 Deuxième volet, leur proposition.
38:25 – Le constat est déjà fait puisque c'est le constat qui a mené au coup d'État.
38:29 – Mais il faut bien que chaque Gabonais y participe
38:31 et que chaque Gabonais écrive comment est-ce qu'il voit la situation
38:34 et comment il pense qu'on peut en sortir.
38:36 – Mais vu l'urgence, c'est pour gagner du temps.
38:38 C'est pour ça que je pose cette question.
38:40 – Mais justement, notre problème ce n'est pas de gagner du temps.
38:42 Nous n'avons pas d'urgence.
38:43 Notre urgence c'est la reconstitution de notre pays.
38:45 Et ça nous prendra le temps que ça doit prendre.
38:47 – Donc un temps élastique dans la présence du président ou du gouvernement de transition.
38:54 – Non, pas un temps élastique parce que le temps élastique qui définit qu'il est élastique.
38:58 Nous partons sur une transition de deux ans.
39:00 Elle peut durer deux ans, elle peut durer un peu moins, comme elle peut durer trois ans.
39:04 Ce sont les Gabonais qui décident.
39:06 Nous n'avons pas à nous précipiter pour plaire à qui que ce soit.
39:09 C'est de notre pays dont il s'agit.
39:11 Quand les Gabonais croupissent dans la misère,
39:13 il n'y a personne qui vient croupir avec eux dans cette misère.
39:16 Lorsque les Gabonais étaient privés de liberté d'expression,
39:19 il n'y avait personne qui venait souffrir avec eux.
39:21 – Et ils n'ont pas pu décider en ce moment-là.
39:23 Donc comment est-ce qu'ils pourraient décider avec vous ?
39:25 – Parce qu'aujourd'hui, nous sommes dans un processus
39:27 où nous donnons la parole aux Gabonais,
39:29 où nous les incluons justement dans le processus.
39:31 Et c'est pour ça que notre processus va prendre le temps qu'il doit prendre.
39:34 C'est pour ça que nous ne voulons laisser aucun Gabonais en marge.
39:37 Nous avons demandé aux Gabonais de faire des propositions,
39:39 de parler de leurs constats.
39:41 Suite à tous les documents qui vont être recueillis,
39:43 vous comprenez que si on ne recueille 100 documents,
39:46 le temps de les traiter ne sera pas le même que si on recueille 10 000 ou 100 000.
39:50 Donc, en fonction du nombre de contributions que nous allons recueillir,
39:54 elles vont être traitées.
39:56 Et un document de synthèse va être élaboré.
39:59 Ce document de synthèse servira de base
40:02 pour le travail du dialogue national qui va se tenir.
40:05 Il y aura un dialogue national aux allures de conférences nationales
40:08 avec toutes les forces vives de la nation
40:10 et il sera présidé par l'archevêque de Libreville.
40:12 – J'imagine qu'il y a un calendrier indicatif également.
40:14 – Tout le calendrier a été indiqué.
40:16 Le calendrier existe, vous pourrez le trouver.
40:18 – Oui, moi je l'ai trouvé, mais si vous êtes là,
40:20 c'est pour que vous apportiez vous-même l'information.
40:22 Moi, je l'ai même devant mes yeux.
40:24 – Voilà, je vous donne les grandes étapes de ce calendrier.
40:27 Les grandes étapes, c'est celle-là.
40:29 Jusqu'en novembre, on va recueillir les contributions des uns et des autres.
40:36 Les contributions ensuite vont être traitées jusqu'à la fin de l'année.
40:40 Nous aurons notre document de synthèse.
40:42 Ensuite, il y aura le dialogue national.
40:45 Et à l'issue du dialogue national, une constituante,
40:48 une assemblée constituante va être désignée
40:51 pour proposer la nouvelle constitution.
40:54 Celle-ci sera adoptée ensuite par référendum.
40:57 Si le référendum dit non à cette constitution,
41:00 il faudra en proposer une autre, selon les amendements qui vont être déposés.
41:04 Donc, si elle est acceptée tout de suite, si le oui l'emporte,
41:08 il faudra ensuite, maintenant, élaborer le code électoral.
41:11 Dans le même temps, retoucher le fichier électoral.
41:14 Ensuite, faire les cas d'identité nationale pour tout le monde.
41:18 Et seulement après, aller à l'élection libre et transparente.
41:22 Donc, on voit qu'il y a tout un processus.
41:24 Il y a du travail à faire.
41:26 Et nous disons qu'à l'issue du dialogue national,
41:29 c'est là que nous aurons, nous mesurerons l'ampleur de ce qu'il y a à faire.
41:35 Et les Gabonais eux-mêmes vont décider, se dire,
41:38 vu tout ce que nous avons à faire, ça peut nous prendre un an,
41:41 ça peut nous prendre 18 mois, ça peut nous prendre deux ans.
41:44 Les Gabonais décideront de la durée qu'il faut pour cette transition,
41:49 parce que notre préoccupation première, ce n'est pas de rester là un an,
41:53 deux ans, trois ans, mais c'est de faire en sorte que lorsque cette transition sera terminée,
41:58 que les Gabonais puissent élire librement leurs dirigeants
42:02 et que tous les textes de notre pays aient été toilettés et revus
42:06 pour ne servir que les intérêts du peuple.
42:08 Et justement, à propos de cette élection, on tire petit à petit vers la fin de l'émission.
42:12 À propos de cette élection, qui aura le droit dans ce cas de participer ?
42:18 Les personnes qui sont également aujourd'hui dans le gouvernement de la transition,
42:23 d'autres, ou des anciens qui peut-être sont des pariaux aujourd'hui,
42:28 si jamais ils ont "escomminé" entre guillemets de leur peine,
42:32 comment ça va se passer ?
42:36 Si on a déjà une petite idée, déjà.
42:38 Comme dans tous les pays, tous les citoyens juissants de l'endroit civique
42:43 sont libres de se présenter à une élection.
42:45 Maintenant, la charte de la transition a voulu que tous les membres du gouvernement de la transition
42:54 ne puissent pas être candidats à l'élection présidentielle à la fin de la transition.
42:58 Ce qui est compréhensible, parce que notre objectif,
43:03 c'est de ne pas être dispersé à préparer des échanges électoraux et avoir des doubles agendas.
43:08 On est dans un gouvernement de transition, nous avons énormément de travail à faire, je vais vous le dire.
43:13 Il y a des textes même dans nos différents ministères sectoriels qui doivent être revus.
43:17 Dans le cas de mon ministère, nous devons revoir le code de la communication,
43:20 nous devons proposer un code du numérique.
43:22 Il y a beaucoup de travail à faire sur le plan institutionnel,
43:25 pour restaurer l'ensemble de nos textes et vraiment qu'ils servent les intérêts du peuple.
43:29 Tout ça est à toi l'été.
43:30 Donc, nous n'avons pas de doubles agendas.
43:32 Nous sommes dans le gouvernement de la transition pour travailler à la restauration des institutions.
43:37 D'accord, mais est-ce que cela concerne également l'actuelle président ?
43:40 Alors, je ne comprends pas pourquoi on fait un focus sur l'ancien président.
43:46 Est-ce qu'il sera candidat ? Est-ce qu'il ne sera pas candidat ?
43:49 Est-ce que la question amène des interrogations ?
43:51 Oui, parce que...
43:52 C'est lui qui détient le pouvoir.
43:54 Ce n'est pas la première interview que je passe où cette question semble beaucoup intéresser.
44:01 Mais je vais vous dire ceci.
44:02 Peut-être parce que c'est un des points importants quand même de l'intérêt au niveau international.
44:06 Je vais vous dire ceci.
44:07 Je vous en prie.
44:08 Lorsqu'une élection est libre et transparente, on ne craint pas qu'il s'y présente.
44:12 Mais c'est pourtant vous-même qui venez de restreindre un certain nombre de candidats.
44:17 Parce qu'au jour d'aujourd'hui, ils ont du travail.
44:19 Oui, on a...
44:20 Donc, on pourrait sous-entendre, si je vais être le plus naïf possible,
44:23 c'est que lui, alors, il n'a pas de doubles agendas ou il n'a pas beaucoup de travail,
44:27 puisque si jamais il se présente...
44:29 Parce que, est-ce que c'est lui qui fait tout le travail ?
44:31 Il y a un gouvernement qui est là, qui travaille.
44:33 Il y a le CTRI.
44:35 Pour l'instant, notre priorité, c'est de restaurer les institutions.
44:40 Et on verra à la fin de la transition le but pour nous, si l'élection est libre et transparente.
44:46 Et c'est vers ça que nous allons.
44:47 Nous voulons des élections libres et transparentes.
44:49 Et même ça, je l'ai dit en 2023, quand les gens disaient,
44:52 « Oui, il ne faut pas qu'Ali Bongo soit candidat »,
44:54 j'ai dit, le problème, ce n'est pas qu'il soit candidat ou pas candidat.
44:56 Le problème, c'est que l'élection doit être libre et transparente, peu importe les candidats.
45:00 Parce que c'est le Gabon qui choisit.
45:02 Ce sont les Gabonais qui choisissent qui sera leur dirigeant.
45:08 Aujourd'hui, les Gabonais choisiront qui devra être leur président.
45:14 Dont l'actuel chef d'État a possibilité de se présenter au suffrage universel.
45:20 C'est un Gabonais comme les autres.
45:22 Il pourra comme il pourra ne pas.
45:23 Il décidera s'il veut, s'il ne veut pas.
45:25 Et vous avez vu un peu comment les Gabonais ont réagi
45:28 depuis l'annonce du chronogramme de la transition ?
45:31 Les Gabonais disent que deux en c'est peu.
45:34 Les Gabonais disent qu'ils veulent que l'armée reste là.
45:38 Les Gabonais disent qu'ils veulent que le général de Brigade Moscotero,
45:41 Liguengema, reste là.
45:43 Oui, mais en même temps, ça ne fait que deux mois que vous êtes là.
45:45 C'est justement ça.
45:46 Donc peut-être que, je ne sais pas, je ne vous le souhaite pas,
45:49 dans quelques mois, les Gabonais vont demander autre chose.
45:53 C'est donc pour ça qu'il n'est pas opportun pour l'instant
45:55 de supputer sur qui sera président et qui ne le sera pas.
45:58 Mais c'est vous qui avez mis vous-même des limites,
46:01 des délimitations, notamment sur les membres du gouvernement
46:04 qui ne pourront pas, eux, se présenter.
46:06 Et donc, et donc, et donc, et donc,
46:08 contentons-nous des règles que nous avons mises.
46:10 Ce sont des règles qui nous conviennent.
46:12 Ce sont des règles que nous apprécions
46:14 et que le peuple gabonais apprécie.
46:16 Et donc, c'est ce qui est le plus important.
46:17 Oui, mais là, on pourrait se poser des questions
46:19 sur l'aspect démocratique des choses,
46:21 que vous-même, vous êtes en train de défendre.
46:23 Ben oui, je défends l'aspect démocratique
46:25 parce que la démocratie, c'est une élection libre et transparente.
46:27 À laquelle tout le monde peut se présenter
46:29 pourvu que le verdict des urnes soit respecté.
46:32 C'est tout.
46:33 Et dans le cas de notre démocratie,
46:35 on a choisi de restreindre les membres du gouvernement
46:37 de la transition.
46:38 Et tous ceux qui sont entrés dans son gouvernement
46:40 le sont en connaissance de cause.
46:42 On a le droit de faire des règles dans notre pays
46:44 comme bon nous semble pourvu que ça préserve
46:46 la cohésion sociale et que ça permette à notre pays
46:49 de connaître son essor vers la félicité.
46:52 Madame Laurence Donne, on arrive à la fin de cette émission.
46:54 Mais avant quand même de vous laisser une carte blanche
46:57 qui va vous permettre de vous adresser
47:00 en regardant la caméra à ceux qui nous regardent,
47:03 ce qui nous font cet immense privilège,
47:05 que ce soit peut-être à la communauté gabonaise
47:07 ou à d'autres.
47:08 Avant tout, vraiment une toute dernière question.
47:10 Vos relations, vos rapports avec la diaspora gabonaise.
47:13 Vous êtes vous-même, sauf erreur de ma part,
47:15 issu de la diaspora gabonaise.
47:17 Et je veux quand même poser une question titillante
47:20 puisqu'on est à la fin.
47:21 Parce que moi, quand je faisais des recherches,
47:24 j'ai vu que votre nom était un peu lié à un pays voisin
47:29 et vous étiez attaquée par rapport à ça.
47:31 Peut-être accepteriez-vous de nous éclaircir.
47:33 Je n'entre pas trop dans les détails
47:35 et je vous laisse liberté de le faire si vous le souhaitez.
47:38 Oui, tout à fait.
47:40 Ma mère est du Cameroun et je suis née au Cameroun
47:43 d'un père gabonais qui était étudiant
47:46 et qui, le moment venu, a décidé de prendre sa femme
47:50 quand je suis née.
47:51 Mes parents n'étaient pas mariés,
47:52 mais parce que mon père voulait absolument récupérer sa fille
47:54 et sa femme, il s'est donc marié
47:56 et nous sommes rentrés au Gabon alors que je n'avais que un an.
47:59 Maintenant, il y a des détracteurs qui ont voulu inventer
48:03 une histoire qui les arrange, sur laquelle je n'aimerais pas revenir.
48:06 Mais mes origines, je les assume parfaitement.
48:09 S'ils s'étaient rapprochés de moi, ils sauraient...
48:12 (Parle en gabonais)
48:14 Et je parle aussi.
48:15 (Parle en gabonais)
48:16 Donc, je parle les deux langues de mes parents
48:19 parce que c'est mon identité, c'est ce qui a fait de moi ce que je suis
48:22 et j'en suis totalement fière.
48:24 Mon père, pour s'être battu de m'avoir amenée au Gabon,
48:27 m'a appris à aimer ce pays.
48:28 Lui-même a été un serviteur de ce pays.
48:30 Il a été dans l'opposition pendant longtemps.
48:33 Il m'a transmis cet amour pour le Gabon
48:35 et cette lutte pour la démocratie et pour l'état de droit
48:39 et je ne fais qu'honorer la mémoire de mon père.
48:41 Et j'en suis... on ne peut plus fière.
48:42 Je ne rebondirai pas dessus.
48:44 Merci en tout cas pour ces précisions.
48:46 Est-ce que je vois derrière, parce qu'il y a l'équipe du bureau de Paris qui est là,
48:52 et notamment Aïcha Solle qui présente une émission chez nous sur l'attitude.
48:58 Elle est, si je puis le dire, du côté de votre mère, en termes d'origine.
49:05 Et moi, modestement, j'ai envie de dire que je suis du côté de votre père,
49:09 en termes aussi d'origine, mais de l'autre côté de la frontière.
49:12 Et c'est tout ça qui fait la richesse de l'Afrique.
49:14 Et quand les gens parlent comme ça, ce sont les mêmes qui se disent panafricains
49:18 et qui disent que ce ne sont pas nous qui avons mis les frontières.
49:21 Oui. Bon, bien écoutez, est-ce que vous pouvez, avant de la carte blanche,
49:26 nous dire vos relations avec la diaspora et ensuite vous avez carte blanche,
49:29 vous regarderez ou remarquez, vous pourrez joindre les deux.
49:32 Vous regardez cet écran, moi je m'efface.
49:34 Il y a peut-être un sujet que vous voulez aborder que j'ai oublié
49:38 ou parce que j'ai été troublé par votre présence.
49:41 Mais de toute façon, on va se revoir.
49:44 Ça, je vous le garantis.
49:45 Et je continuerai quand même à essayer de comprendre, en même temps,
49:48 du côté de la communauté internationale, parce que c'est celle-là que je comprends
49:51 la mieux que les spécificités gabonaises, pour vous titiller
49:55 et puis surveiller ce côté démocratie à la gabonaise.
49:58 Je vous en prie, vous avez carte blanche.
50:00 Alors, vous me parlez de mes relations avec la diaspora.
50:03 Je veux juste rappeler que la diaspora, ce n'est pas une organisation.
50:06 Donc, elle n'a pas un président, un vice-président, un secrétaire général.
50:09 Mais c'est la sixième région d'Afrique, quand même.
50:11 Oui, mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas une organisation.
50:14 Ça veut dire qu'une organisation, on lui rend des comptes, parce qu'on a adhéré.
50:18 Mais pourquoi est-ce que vous pensez tout de suite rendre des comptes ?
50:22 Non, je dis ça parce qu'il y en a qui estiment que tel…
50:26 Il y en a qui se comportent comme si on devrait rendre des comptes
50:29 à l'ensemble de la diaspora.
50:31 Mais la diaspora, c'est simplement les ressortissants d'un pays
50:34 qui vivent en dehors de ce pays-là.
50:37 Et ils sont divers et variés.
50:40 J'ai des relations avec ceux qui, dans la diaspora,
50:43 ont souvent été proches de moi.
50:45 On est plus de 10 000 Gabonais en France.
50:48 Je n'ai pas de relations avec les 10 000 Gabonais en France.
50:51 J'ai des relations avec ceux qui ont été à côté de moi,
50:53 ceux qui sont de ma famille, ceux qui sont mes amis,
50:55 ceux qui sont dans les organisations auxquelles j'ai adhéré,
50:58 celles que j'ai créées, que je préside, etc.
51:01 Donc, à ce niveau-là, pour ce qui me concerne,
51:04 je n'ai de problème avec personne.
51:06 La diaspora est valablement représentée dans le gouvernement.
51:09 Il y a Maïs Mwissi qui est ministre de l'économie et des participations.
51:12 Il y a moi. Il y a Charles Mba qui est ministre des comptes publics
51:16 qui a été dans la diaspora aussi avec nous depuis 2009 jusqu'à...
51:19 pardon, de 2016 à 2023.
51:21 Donc, pour nous, les choses se passent absolument bien.
51:24 Maïs, sa famille est encore ici. La mienne est encore ici.
51:27 Pour nous, les choses se passent bien.
51:30 Et nous, nous nous sommes préparés.
51:33 Nous avons toujours tout fait pour honorer notre pays,
51:38 de là où nous étions.
51:40 Et c'est cela qui compte.
51:42 Quelle est l'image que je renvoie de mon pays,
51:44 de par les actes que je pose,
51:46 par mes prises de position sur les réseaux ?
51:49 Est-ce que ça honore mon pays ?
51:51 Ou bien ça le rabaisse à la face du monde ?
51:54 Nous sommes dans un univers de compétitivité.
51:57 Et pour ce qui nous concerne, pour ce qui me concerne,
52:00 je me suis toujours battue pour que lorsque j'interviens en public,
52:03 qu'on dise "Waouh, c'est ça le Gabon".
52:06 Alors je veux aller voir quel est ce pays.
52:08 Parce que nous sommes d'abord les ambassadeurs de notre pays,
52:11 quel que soit l'endroit où nous nous trouvons.
52:13 Et c'est primordial.
52:14 Et nous avons travaillé, moi pour ma part,
52:16 à être une ambassadrice du Gabon digne de ce nom.
52:19 Et je pense que c'est la suite de ce parcours
52:21 qui me mène aujourd'hui au niveau du gouvernement.
52:23 En tout cas, au ministère de la Communication,
52:26 je pense que de chaussure, vous va à merveille.
52:29 Carte blanche, ensuite on va devoir rendre l'antenne.
52:32 Merci beaucoup.
52:33 Au niveau de...
52:34 Ce que je veux dire aux Gabonais,
52:35 c'est qu'il faut que les Gabonais soient patients.
52:37 Et il faut aussi d'ailleurs que la communauté internationale soit patiente.
52:40 Le général Bruce Clotet-Rouliguy disait ce matin,
52:43 "Ne me demandez pas de faire en 60 jours, en 100 jours,
52:46 en 365 jours ou en 24 mois,
52:49 ce que certains n'ont pas réalisé, n'ont pas pu réaliser en 14 ans."
52:54 La transition est à ses débuts.
52:57 C'est vrai qu'il y a peut-être de l'impatience
52:59 parce qu'on a vécu dans énormément de difficultés.
53:02 Mais comme dit le général,
53:04 la seule chose qu'il peut nous dire,
53:06 c'est qu'il dira ce qu'il fait et il fera ce qu'il a dit.
53:10 Et parce que, avec l'aide de Dieu et du temps,
53:13 le bâtisseur arrive toujours au bout de l'effort.
53:17 Nous avons des efforts à faire tous ensemble
53:19 pour reconstruire notre pays.
53:20 Donc, l'heure n'est pas à la chasse aux sorcières.
53:22 L'heure n'est pas à se jeter des pierres.
53:24 Nous étions nombreux à dire, tout sauf Ali Bongo.
53:26 Ce talibongo est parti.
53:28 Ce régime qui nous opprimait a été démis.
53:30 Nous sommes à deux mois et demi de la transition.
53:32 Il y a de la place pour que chacun apporte sa pierre à l'édifice.
53:35 Et aux autres peuples, je veux leur dire que
53:38 nous nous sommes battus, nous le peuple gabonais,
53:40 pour connaître cet essor vers la félicité.
53:43 Et c'est la destination de chaque peuple.
53:46 Les peuples remportent toujours la victoire
53:48 contre leurs oppresseurs.
53:49 Les Gabonais ont vaincu le régime d'Ali Bongo
53:52 et c'est un espoir pour les autres peuples de se dire,
53:55 en ce 21e siècle, nous devons résolument
53:58 placer nos pays sur la voie du développement durable
54:01 pour le bien de chacune de nos populations.
54:03 L'Afrique ne sera pas en marge du monde.
54:05 C'est le continent le plus riche.
54:07 Et nous allons travailler, et nous travaillons,
54:09 pour que cette richesse profite en priorité aux Africains.
54:12 Et nous travaillons pour que la richesse du Gabon
54:14 profite en priorité aux Gabonais.
54:16 Ça n'a pas été le cas jusqu'à présent.
54:18 Mais grâce à cette transition, nous avons fermement
54:20 l'intention d'y arriver.
54:22 Parce que tous ensemble, unis dans la concorde,
54:25 c'est enfin notre essor vers la félicité.
54:27 Afin qu'aux yeux du monde et des nations amies,
54:29 le Gabon immortel soit digne d'envie.
54:31 Alors le principe de cette émission,
54:33 lors de la carte blanche, on ne revient pas dessus.
54:35 Ce sont des propos qui engagent tout simplement
54:37 la personne et en l'occurrence là,
54:39 Madame la ministre des Nouvelles Technologies
54:42 de l'Information, de la Communication
54:44 et porte-parole du gouvernement des Transitions,
54:46 Madame Laurence Don.
54:47 Déjà, merci, merci du temps que vous avez bien voulu
54:50 nous accorder.
54:52 Comme je vous l'ai dit, on sera amenés à se revoir
54:54 parce qu'on va suivre quand même ce qui se passe.
54:56 Parce que tout simplement, je suis originaire d'Afrique centrale
54:58 et ce qui se passe chez vous est quelque chose
55:01 qui nous intéresse grandement.
55:03 Je voudrais remercier à la technique
55:05 Madame Canidia qui était là,
55:07 aussi que Monsieur Iré qui m'ont aidé.
55:10 Je remercie aussi une personne
55:12 qui a permis cette rencontre.
55:14 Impossible de ne pas lui dire merci.
55:16 Monsieur Phil.
55:17 Donc pour ceux qui connaissent et qui suivent
55:19 une radio africaine
55:21 qui secoue pas mal les ondes
55:24 du côté de la France et même de la Côte d'Ivoire.
55:27 Merci Phil.
55:29 On aura aussi l'occasion de nous revoir.
55:31 Et je termine aussi en remerciant
55:33 toutes les personnes qui sont derrière la caméra
55:35 là-bas, donc seules.
55:37 Je vous retrouverai bien volontiers
55:39 pour des nouvelles aventures.
55:40 Toujours même chaîne sur Vox Africa.
55:42 À vous Londres pour la suite de nos programmes.
55:45 [Générique]

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