Panayotis Pascot évoque sa dépression mélancolique dans "C à vous" sur France 5

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00:00 - Dans la découverte de votre intimité, dans la découverte de votre dépression.

00:03 - Oui, exactement.

00:04 - Dépression mélancolique.

00:06 - Oui.

00:07 - Pour être précis, vous en donnez une définition aussi simple qu'efficace.

00:12 La dépression, ça commence quand on se dit "pourquoi faire mon lit le matin alors que

00:17 je vais le défaire ce soir".

00:18 - Oui, exactement.

00:19 - C'est du pragmatisme.

00:20 - Exactement.

00:21 - C'est du quoi ? Du pragmatisme.

00:22 - Ah, du pragmatisme.

00:23 - Oui.

00:24 - Cette table est très grande.

00:25 Vous avez vu, quand on parle de l'autre côté, vous avez l'humeur à passer.

00:26 - C'est vrai.

00:27 - Quand on parle de l'autre côté, vous avez l'humeur à passer.

00:30 - J'étendais l'oreille.

00:31 - Avec certains, pas avec tous.

00:32 - Je suis un peu sourd.

00:33 - Non, non, pas du tout.

00:34 Mais en gros, effectivement, à un moment, je n'arrivais plus à faire mon lit, je n'arrivais

00:38 plus à me doucher le matin, je n'arrivais plus à manger.

00:40 J'ai perdu 8 kg en 2 semaines et je me suis dit "il y a quand même quelque chose qui

00:42 ne va pas".

00:43 Et puis, je suis allé voir des professionnels parce que mes proches ont senti que quelque

00:48 chose n'allait vraiment pas.

00:49 Enfin, vraiment, je me laissais mourir à petit feu.

00:51 Et mon psychiatre m'a dit que j'avais une dépression mélancolique qui est la plus

00:55 grave des dépressions.

00:56 Moi, je pensais que j'avais un canapé trop moelleux.

00:57 Je me suis dit "un moelleux, ce canapé, j'ai envie d'être toute la journée dedans".

01:01 Et en fait, non, c'est une dépression très grave.

01:03 Mon psychiatre m'a dit "voilà, si il y a un burn-out, c'est une entorse que vous avez,

01:05 c'est une fracture ouverte".

01:06 Et c'était très compliqué, je ne vais pas vous le cacher.

01:09 Mais je pense que c'est quelque chose que beaucoup de gens traversent à différentes

01:12 échelles, évidemment.

01:13 Mais les moments où on se sent déconnecté de tout et qu'on a l'impression de passer

01:17 notre temps à faire pour défaire, je pense qu'on les traverse tous.

01:20 - Vous êtes guéri ? Ou il y a un risque de rechute ?

01:22 - Il y a un risque de rechute, évidemment.

01:23 Je pense que ça s'appelle la vie aussi, ce risque de rechute.

01:26 - Mais quand on sait, quand on est prévenu, on est mieux armé.

01:29 - Exactement, on est mieux armé.

01:30 J'ai eu la chance de rencontrer Emmanuel Carrère, qui a écrit "Yoga" sur la dépression

01:34 mélancolique, puisqu'il est atteint de cette même dépression mélancolique.

01:37 Et on s'est rencontrés, on en a longuement discuté.

01:38 Moi, je me vois comme un petit stagiaire.

01:39 Avant d'écrire ce livre, je suis allé rencontrer des gens dont j'admirais le travail dans l'écriture.

01:43 Et j'ai posé beaucoup de questions à Emmanuel Carrère sur la dépression.

01:46 J'étais en stage de dépression.

01:48 - Vous avez appris que c'était héréditaire ?

01:49 - J'ai appris que c'était héréditaire.

01:50 C'est ce qui a sûrement emporté ma grand-mère, on ne sait pas trop, parce qu'à l'époque,

01:52 on ne dépistait pas.

01:53 Et c'est ça aussi le bonheur de notre époque, c'est qu'on commence à ouvrir un vrai débat

01:57 et des vraies questions sur ces thèmes-là.

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