Tahitigate : le vrai du faux des vacances d’Anne Hidalgo - L'Heure libre

  • l’année dernière
Au programme :
-Tahitigate: le vrai du faux des vacances d’Anne Hidalgo
-Nahel : policier relâché, une décision juste ?
-Expulsions de clandestins : Darmanin en fait-il trop ?

Jean-Marie Bordry avec Victor Lefebvre, journaliste à Factuel, Reda Belhaj, porte parole Unité SGP Police Ile-de-France, Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme et Alexis Faux, commissaire.

Retrouvez L'Heure libre, en partenariat avec Factuel Média (https://factuel.media/), tous les samedis de 10h à 11h sur les ondes de Sud Radio.
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##L_HEURE_LIBRE-2023-11-18##
Transcript
00:00 Sud Radio, l'heure libre, 10h11.
00:05 Bonjour à tous et bienvenue à vous dans l'heure libre.
00:07 On est ensemble jusqu'à 11h sur Sud Radio en partenariat avec Factuel.Média.
00:12 Alors c'est une heure d'analyse approfondie, de décryptage des affaires qui ont fait l'actualité de la semaine.
00:17 C'est votre rendez-vous hebdomadaire sur Sud Radio avec le monde des faits divers, mais aussi les faits de société.
00:22 On va revenir sur un certain nombre de polémiques, notamment aujourd'hui.
00:26 D'abord le fameux Tahitigate, alors ce terme ne s'invente pas évidemment,
00:30 qui est allé faire un hidalgo à Tahiti pendant trois semaines.
00:34 On va démêler le vrai du faux avec Victor Lefebvre de Factuel.Média.
00:38 On va aussi revenir sur cette polémique de la semaine, peut-être même des mois qui reviennent.
00:43 Le policier, auteur du tir qui a tué le jeune Nahel, a été relâché.
00:47 Est-ce une décision juste ou pas ?
00:49 Sachez en tout cas que la mère du jeune Nahel appelle à un rassemblement demain à 15h.
00:53 Ce sera notre débat avec nos deux invités.
00:55 Et puis à la fin, un autre policier qui publie une lettre ouverte et s'adresse au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
01:01 Le ministre en fait-il trop lorsqu'il se targue d'expulser les clandestins ?
01:05 Beaucoup de bruit pour pas grand-chose, Darmanin.
01:07 On en parlera dans l'heure libre. Bienvenue à vous, on est ensemble jusqu'à 11h.
01:11 L'heure libre, Sud Radio, parlons vrai.
01:15 Parlons vrai et disons les choses.
01:18 Nous sommes avec Victor Lefebvre. Bonjour à vous.
01:20 Bonjour Jean-Marie.
01:21 Vous êtes journaliste à Factuel.media. Vous avez enquêté pour Factuel et vous avez publié hier notamment une enquête.
01:28 Qu'est-ce qu'est allée faire la maire de Paris, Annie Dalgo, pendant près de trois semaines, on est bien d'accord ?
01:33 Trois semaines, exactement.
01:34 Trois semaines à Tahiti. Évidemment, c'est une destination de rêve et de vacances pour les Français.
01:38 Ça fait toujours jaser. On a tout entendu. D'abord, rappelons le motif officiel de ce voyage. C'était quoi ?
01:44 Le motif officiel de ce voyage, initialement, c'était la visite et l'inspection d'un site d'une épreuve des Jeux olympiques à Tahiti.
01:50 Une épreuve de surf qu'en réalité, Annie Dalgo n'a même pas visitée.
01:54 Ce n'est pas la seule chose qu'elle a fait au cours de ce voyage.
01:56 Elle s'est rendue également en Nouvelle-Calédonie, à Tahiti et enfin en Polynésie, ici pour des raisons personnelles.
02:02 Exactement. Toutes ces raisons, bien sûr, ont fait jaser, il faut bien le dire.
02:08 Combien de temps a duré ce voyage ?
02:10 Il a duré trois semaines en tout. Il a commencé le 16 octobre dernier. Annie Dalgo est rentrée le 5 novembre.
02:15 Pour découper un peu le voyage, elle a passé une semaine en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti.
02:20 Elle a rencontré des élus locaux. Elle a visité le congrès, le Sénat local aussi en Nouvelle-Calédonie et à Nouméa.
02:28 Ensuite, elle est partie le 21 octobre et elle s'est rendue cette fois-ci sur une petite île qui est à côté de Bora Bora,
02:35 donc en Polynésie française, Pacifique sud, à plus de 16 000 km de Paris.
02:40 Et là, pour des raisons personnelles, la réalité c'est qu'elle a rendu visite à sa fille, à son gendre et à ses petits-enfants
02:47 qui se sont installés là-bas il y a quelques années.
02:49 Alors il y avait une info qui était sortie dans le journal local Tahiti Info qui disait que peut-être Annie Dalgo s'était rendue au mariage de sa fille.
02:55 Alors ça, on enquêtait. En réalité, ce n'est pas le cas. Sa fille s'est mariée en février dernier.
02:59 Mais effectivement, c'est pour des raisons uniquement personnelles. Donc on peut s'interroger sur le motif réel de ce voyage.
03:04 En gros, était-ce un voyage de travail, un voyage officiel ou était-ce un voyage à des fins familiales ?
03:10 Et après tout, ce ne serait pas choquant d'ailleurs qu'une mère rende visite à sa fille qui habite concrètement aux Antipodes.
03:16 Combien a coûté ce déplacement ?
03:18 Alors les chiffres de ce déplacement, ils ont été publiés par la mairie de Paris lorsque Annie Dalgo est rentrée en France à Paris.
03:25 Donc il a coûté près de 60 000 euros. Donc le découpage, c'est à peu près 40 000 euros de frais de transport, donc de déplacement.
03:32 Et 18 000, 19 000 euros à peu près de frais de restauration et d'hébergement.
03:36 Alors chose importante, Annie Dalgo n'était pas seule dans ce déplacement. Et quand vous parlez de ses frais, il concerne plusieurs personnes. Qui était avec elle ?
03:42 Absolument. La délégation, c'était six personnes en tout. Alors il y a une chose étonnante, c'est qu'il y avait son directeur de cabinet qui se déplaçait.
03:49 Ce qui est une anomalie totale en politique. Normalement, le directeur de cabinet n'est pas censé se déplacer accompagné à un édit local.
03:55 Il est censé rester sur place. Il aurait dû rester à la mairie pour garder la maison, entre guillemets.
04:00 Et ça n'a pas été le cas. Donc ça, c'est une première interrogation. Par ailleurs, ce déplacement n'a jamais été inscrit à l'agenda officiel d'Annie Dalgo.
04:09 Donc il était prévu de longue date, c'est ce qu'a dit la mairie. Mais il n'a jamais été annoncé officiellement.
04:14 Mais ce que ça signifie, c'est que dans ce cas-là, il y avait trois semaines de vide dans l'agenda officiel d'Annie Dalgo, dans la mesure où le déplacement a duré trois semaines.
04:20 Absolument. Trois semaines de vide. Donc en fait, on l'a appris. L'opposition de droite au Conseil de Paris s'en était mue, évidemment.
04:26 Ils s'en étaient offusqués. Et on l'a appris alors qu'Annie Dalgo était donc à Nouméa.
04:31 Alors, ce qui est étonnant aussi du point de vue communication, c'est que la Ville de Paris a communiqué.
04:35 On voit Annie Dalgo, vous avez peut-être vu la vidéo en train de faire du vélo dans les rues de Paris.
04:39 Ça a été publié sur Instagram alors qu'à ce moment-là, elle était à Nouméa.
04:42 Ça tombe mal. Effectivement, vous avez parlé de son directeur de cabinet, d'Annie Dalgo. Quelles autres personnes?
04:46 Il y avait donc son chef de cabinet, son directeur de cabinet, son adjoint au sport.
04:50 Et c'est lui en réalité qui a visité l'épreuve de surf à Nouméa à la place d'Annie Dalgo puisqu'elle a dit qu'elle devait donc se rendre en Polynésie.
04:57 Donc, elle a écourté son voyage pour se rendre en Polynésie.
05:01 D'accord. Donc, ces frais dont on parle, on est à 20 000 euros à peu près de frais de restauration. C'est pour cinq personnes.
05:07 C'est pour six personnes en comptant Annie Dalgo.
05:09 Six personnes sur trois semaines.
05:11 Ce qu'a précisé l'Amérique de Paris, c'est qu'Annie Dalgo a payé ensuite son billet retour.
05:16 D'ailleurs, le conseil de la déontologie de la ville de Paris a dit qu'il n'y avait pas de délit, pas de conflit d'intérêt.
05:20 C'est assez important de le préciser.
05:22 C'est très important d'aller y venir d'ailleurs.
05:24 Donc, effectivement, selon eux, il n'y a pas eu de délit.
05:26 Alors, précision aussi importante, c'est que ce conseil des déontologues de la ville de Paris, il a été instauré par Annie Dalgo elle-même.
05:31 C'est elle qui les a nommés. Donc, on peut s'interroger sur leur indépendance.
05:35 Mais effectivement, elle a payé son billet de retour. C'est à peu près 860 euros le billet de retour.
05:40 Elle a pris pour le coup une compagnie locale, ce qui s'appelle Frenchbee, pour rentrer à Paris.
05:45 Ce qui signifie que le voyage officiel n'était pas en compagnie locale pour sa part.
05:48 Exactement. Et donc, ça, c'était pour le coup les 60 000 euros dont on parle. C'est bien de l'argent public du contribuable.
05:52 Oui, c'est de l'argent public. Alors, une association a porté plainte. Elle a porté plainte pour quels motifs ?
05:58 Elle a porté plainte pour détournement de fonds publics.
06:01 D'accord. Alors, on le précise, c'est juste une plainte qui a été déposée.
06:04 L'association s'appelle AC, comme les deux lettres AC Corruption.
06:08 On attend pour l'instant la décision du parquet d'ouvrir une information ou non.
06:12 Et on n'a pas de nouvelles là sur ce sujet.
06:13 Pour l'instant, le parquet de Paris ne s'est pas saisi de l'affaire.
06:15 Je peux vous donner simplement le contenu de la plainte qui est quand même intéressant.
06:18 La plainte, donc AC Anticorruption, dit "Nous avons de graves indices concordants qui tendent à laisser penser que Mme Anne Hidalgo
06:25 et les autres participants au voyage, donc sa délégation, ont usé d'un prétexte public pour financer un voyage d'agrément en Polynésie,
06:32 donc sur les deniers publics."
06:34 Donc, ça, c'est le motif et l'intitulé de la plainte.
06:37 De la plainte.
06:38 On verra donc si la justice décide d'aller plus loin, sachant que ce n'est pas encore donné.
06:44 Qui a payé cet argent ? C'est la mairie de Paris en tant que telle ?
06:47 C'est de l'argent public qui a avancé par la mairie.
06:49 C'est l'argent du contribuable, pour le dire concrètement.
06:51 Faisons le tour aussi des rumeurs qu'on a pu entendre.
06:54 Qu'est-ce qu'on peut démêler dans le faux qu'on a pu entendre ?
06:57 Quels sont les fake news qui ont circulé à ce sujet ?
06:59 Alors, je vous en parlais, le mariage de sa fille, c'est pas le cas.
07:01 Elle s'est mariée en février dernier.
07:02 Ça, c'est faux.
07:03 C'est une erreur.
07:04 Ça a été exprimé très rapidement ensuite, de la part des journaux locaux.
07:07 Le faux également, c'est de dire qu'Anne Hidalgo...
07:11 En fait, il y a eu des quacks au niveau de la communication.
07:13 C'est-à-dire que la mairie de Paris a dit dans un premier temps
07:15 "Tout a été financé sur de l'argent public".
07:17 Ensuite, elle s'est rétractée en disant "Non, elle a payé le retour".
07:20 Mais le problème, c'est que les démontologues qui ont examiné ces biais de retour
07:24 n'ont pas examiné les biais de retour de toute la délégation.
07:26 Et il faut savoir qu'il y en a deux, de membres de cette délégation,
07:29 qui sont restés aussi après la visite officielle et qui ont resté pour un séjour privé.
07:33 Et deux, on ne sait pas s'ils ont avancé avec leurs propres sous
07:36 ou si c'est de l'argent public également qui a financé leur voyage.
07:39 Donc manque de transparence, révélez-vous dans votre enquête.
07:41 Manque de transparence et on peut s'interroger.
07:43 La vraie question centrale, c'est de savoir effectivement
07:45 si ce voyage, comme le dit l'opposition parisienne au Conseil de Paris,
07:49 n'était pas en réalité un voyage à Libye qui a été, rappelons-le, préparé dès juillet dernier.
07:54 Chose importante, si on revient quand même sur le motif
07:57 qui est celui qui a été donné publiquement pour justifier ce déplacement à Tahiti,
08:00 enfin l'inspection des épreuves de surf, ça tombe plutôt mal.
08:05 Parce que ce que vous nous confirmez, c'est que la personne qui est en charge de ces épreuves sur place,
08:09 elle était à Paris au même moment.
08:11 Alors la personne qui a visité, l'adjourant au sport,
08:14 donc qui s'appelle Pierre Rabadon, il a visité les épreuves à la place d'Anne Hidalgo.
08:17 C'est ça.
08:18 Effectivement, Anne Hidalgo n'était pas présente,
08:20 donc c'était l'un des motifs invoqués pour ce voyage et il n'a même pas été appliqué.
08:24 Et c'est ça. Et si on ajoute que Naeema Temari,
08:27 la ministre des Sports polynésienne, était à Paris à ce moment-là,
08:30 ça tombait plutôt mal aussi pour une visite de ce motif.
08:33 Anne Hidalgo était outrée de cette polémique, il faut bien le dire.
08:36 Elle a dénoncé d'ailleurs le harcèlement et le sexisme
08:39 que subiraient d'après elle les femmes politiques de gauche.
08:42 Elle s'est comparée à la première ministre finlandaise aussi,
08:45 qui rappelez-vous, s'était retrouvée binglée dans une fête.
08:48 Elle avait publié des vidéos dans une soirée en train de faire la fête.
08:50 Mais donc elle a fait la fête ou elle n'a pas fait la fête alors là-bas ?
08:52 Anne Hidalgo ?
08:53 Ça, l'histoire ne le dit pas pour l'instant.
08:55 Elle a été comparée à une femme première ministre qui, elle, s'est vue reprocher
08:58 son caractère un petit peu trop festif, il faut bien le dire.
09:00 Effectivement, c'est vrai qu'Anne Hidalgo "se victimise".
09:03 Elle a eu une comparaison un peu étonnante aussi au Conseil de Paris.
09:05 Elle a parlé du voyage en début d'année qu'elle faisait à Auschwitz.
09:08 Oui, tous les ans, dit-elle.
09:09 Et elle a dit qu'on se penchait moins sur ses déplacements à Auschwitz,
09:12 peut-être parce qu'on soupçonne moins d'activités, de loisirs à Auschwitz
09:16 qu'à Tahiti. C'est peut-être aussi la raison.
09:18 En tout cas, c'est une enquête à lire dans factuel.média,
09:21 signée par vous, Victor Lefebvre.
09:23 Et on continuera à se pencher sur ce sujet, ne serait-ce que pour voir
09:26 si la justice décide d'aller plus loin ou si, au contraire, elle confirme
09:29 ce qu'a dit le Conseil de déontologie de la mairie de Paris,
09:31 à savoir qu'il n'y a rien à redire à ce déplacement.
09:34 En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ça fragilise la maire de Paris
09:36 puisqu'effectivement, elle a augmenté la taxe financière en plus de 50%.
09:39 Et l'endettement, rappelons-le, est à hauteur de 8 milliards.
09:41 Il a doublé depuis son arrivée.
09:42 Le timing, le timing, toujours le timing, vous disait-on.
09:44 Allez, restez avec nous sur Sud Radio, l'heure libre.
09:46 On se retrouve dans un instant.
09:48 On va revenir sur cette affaire douloureuse qui a mis la France en feu,
09:51 il faut bien le dire, puisque c'est celle qui a déclenché les fameuses émeutes.
09:55 Il y a quelques mois, on va revenir sur la mort du jeune Naël,
09:59 tué par un tir d'un policier, qui a été libéré cette semaine
10:02 après 140 jours de détention.
10:05 Soulagement pour les syndicats de police, scandale pour d'autres.
10:08 On va en débattre.
10:09 Est-ce une décision juste ?
10:10 A tout de suite sur Sud Radio.
10:12 Sud Radio, l'heure libre, 10h11.
10:16 Une heure d'analyse et de décryptage en partenariat avec Factuel.Médias.
10:20 Sur Sud Radio, l'heure libre jusqu'à 11h.
10:22 Tous les samedis, nous revenons sur cette disparition
10:26 qui a mis le feu aux poudres en France.
10:28 C'était à la fin du mois de juin dernier.
10:30 Le jeune Naël était tué d'un tir d'un policier, justement,
10:33 qui tentait de l'appréhender.
10:35 Naël était au volant d'une voiture.
10:37 Il avait 17 ans.
10:38 Il s'appelait Naël Merzoul.
10:39 Le policier, auteur de ce tir, qui s'appelle Florian,
10:42 a passé près de 140 jours en détention.
10:46 Il vient tout juste d'être libéré.
10:48 Scandale pour certains, notamment la maman du jeune Naël
10:51 qui appelle un rassemblement demain à 15h.
10:53 En revanche, soulagement pour les syndicats de police.
10:56 Est-ce que la libération de ce policier est une bonne décision ?
10:59 On en débat avec nos deux invités qu'on accueille avec plaisir.
11:02 Sur Sud Radio, Patrick Baudouin, bonjour à vous.
11:04 - Bonjour.
11:05 - Soyez le bienvenu sur Sud Radio.
11:06 Vous êtes le président de la Ligue des droits de l'homme.
11:09 Nous sommes également avec Reda Belhage.
11:11 Bonjour à vous.
11:12 - Bonjour.
11:13 - Vous êtes porte-parole du syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière
11:16 pour la région Île-de-France.
11:18 Vous êtes par définition le bienvenu également sur Sud Radio.
11:21 D'abord, c'est vous qui suivez pour votre syndicat
11:24 le dossier, si j'ose dire, de Florian,
11:26 ce policier qui a été incarcéré pendant 140 jours.
11:30 Aujourd'hui, est-ce qu'on sait où il est ?
11:33 Et quelles sont ses conditions de liberté surveillée, tout simplement ?
11:37 - Tout simplement, il n'a pas le droit de porter d'armes.
11:39 Il n'a pas le droit d'être sur la commune de Nanterre.
11:41 Il a un contrôle judiciaire.
11:43 Maintenant, après, vous dire où il est, je ne peux pas,
11:46 puisque on sait qu'au bout d'une semaine, suite à cette affaire,
11:50 son nom et le nom de ses collègues, notamment de son binôme,
11:54 ont circulé sur les réseaux sociaux.
11:56 Et du coup, par mesure de protection pour lui et sa famille,
11:59 on ne communique pas là-dessus.
12:00 - Vous considérez qu'il est en danger aujourd'hui ?
12:01 - Oui, je pense qu'il est en danger, oui.
12:03 - Pour quelles raisons ?
12:04 - Il est en danger parce que quand on voit l'élan au niveau,
12:08 enfin, des délinquants qui ont commis les émeutes,
12:11 et tous les policiers, parce qu'il faut savoir que pendant les émeutes,
12:14 vous avez beaucoup de policiers, beaucoup d'agents de police hors service
12:17 qui ont fait l'objet de menaces devant leur domicile,
12:19 avec des individus qui sont venus sur place,
12:20 que maintenant, vous savez qu'avec l'identification des véhicules,
12:24 certaines personnes, d'autres personnes que la police
12:28 ou représentants de l'État ont accès aux adresses des particuliers,
12:32 notamment des policiers.
12:33 - Alors ça, évidemment, on reviendra sur ce qui s'est passé pendant les émeutes.
12:36 Je le rappelle, les émeutes étaient consécutives.
12:38 La mort du jeune Nahel, c'était un des maux d'ordre qu'on pouvait voir
12:41 sur les réseaux sociaux, sur les murs, parfois, quand c'était tagué,
12:43 "Justice pour Nahel".
12:45 Revenons déjà sur le cas de Florian, ce policier qui est l'auteur du tir mortel
12:49 pour le jeune Nahel.
12:50 Est-ce que cette libération, sa libération,
12:52 après 140 jours de détention, vous choque ou pas, Patrick Baudoin ?
12:55 - Non, je ne dirais pas qu'elle me choque.
12:58 D'ailleurs, il faut être cohérent.
13:01 Quand ce policier a été placé en détention provisoire,
13:05 les policiers, certains policiers, certains syndicats, s'en sont indignés.
13:10 Nous, nous avons estimé, à ce moment-là, que la justice faisait son travail
13:15 et que le juge des libertés de la détention avait estimé nécessaire
13:19 le placement en détention provisoire de ce policier.
13:21 Ce qui, je pense, se justifiait pleinement au regard des critères
13:25 de la mise en détention provisoire et en particulier du trouble incontestable
13:30 qui pouvait en résulter pour l'ordre public,
13:33 puisque c'est une des conditions, enfin, parmi les conditions requises
13:37 pour justifier un placement en détention,
13:39 il y a notamment le fait que ça peut entraîner des troubles sérieux
13:43 à l'ordre public, y compris dans un retentissement médiatique.
13:47 - Est-ce que ça signifie, dans ce cas-là, pour vous en tout cas,
13:49 est-ce que c'est votre intuition, qu'on l'a maintenu pendant 140 jours
13:53 en détention uniquement pour éviter que les émeutes ne repartent ?
13:57 - Non, pas seulement, je pense, parce qu'il y a d'autres critères aussi.
13:59 C'est éviter qu'il puisse y avoir des pressions sur les témoins, les victimes,
14:04 éviter de rassembler des preuves, enfin, il y a d'autres éléments
14:08 qui peuvent entrer en ligne de compte.
14:10 Mais en ce qui nous concerne, donc on a estimé,
14:13 aujourd'hui, les magistrats considèrent qu'il y a lieu de le remettre en détention,
14:20 de le remettre en liberté, on s'incline aussi, si vous voulez.
14:28 - Vous ne contestez pas cette décision de justice ?
14:32 - Non, deux observations complémentaires, si vous voulez.
14:35 La première, c'est qu'il a tout de même fait 4 mois et demi de détention provisoire,
14:39 ce qui n'est pas rien, premièrement.
14:41 Et deuxièmement, j'ajouterais que la Ligue des droits de l'homme
14:44 n'est par principe pas très favorable à la détention provisoire.
14:48 - Y compris pour ce policier ?
14:50 - Y compris pour nous, si vous voulez, c'est ce qui nous a fait diverger
14:53 et ce qui nous a opposé à un certain nombre de syndicats de policiers,
14:56 c'est qu'on considère qu'il ne doit pas y avoir de privilèges pour les policiers.
14:59 La loi doit être la même pour tous, y compris pour les policiers,
15:03 mais dans un sens comme dans l'autre.
15:05 - À quoi a servi, d'après vous, Red Abelhage, ces 140 jours de détention ?
15:09 - Alors, si je me permets de revenir sur ce qu'a dit le monsieur,
15:11 je pense qu'il est important, même dans le cas d'une détention provisoire,
15:15 de prendre le profil de la personne.
15:18 Parce qu'il n'y a pas que des bons flics, il y a aussi certaines,
15:22 il s'en affime, mais il s'arrive qu'il y ait des mauvais flics aussi,
15:25 on ne va pas se le cacher.
15:26 Mais quand on voit le profil de mon collègue Florian,
15:28 c'est 10 ans de police, c'est deux médailles actes, courage et dévouement,
15:32 c'est une médaille de sécurité intérieure, c'est très rare.
15:36 Moi j'ai eu 16 ans, 17 ans de voie publique, pardon,
15:38 je n'ai jamais eu la chance d'avoir l'honneur ou la chance d'avoir été décollé.
15:42 - Pour vous, il ne méritait pas d'aller en prison ?
15:44 - Pour moi, il ne méritait, pour nous, aucun policier,
15:46 dans le cadre d'une action de police, je dis bien dans le cadre d'une action de police,
15:50 dans le cadre d'un refus d'obtempérer d'une action de police,
15:53 c'est-à-dire qu'il est représentant de l'État,
15:55 c'est-à-dire qu'il existe une loi qui définit le cadre légal
15:59 de l'usage de l'arme de service lors d'un refus d'obtempérer.
16:02 Le collègue a estimé qu'il était dans ce cadre, donc sa place...
16:06 - C'est contesté à ce stade ?
16:07 - Oui, c'est contesté, mais l'enquête nous le dira,
16:11 et c'est à ça que sert la justice, s'il était dans son bon droit ou pas.
16:14 Mais il faut savoir qu'un policier a un millième de seconde pour réfléchir,
16:17 et ça m'embête pour le coup que... Je vous en veux pas, Maître, mais...
16:22 - On est là pour le débat.
16:23 - Je comprends, mais qu'on me dise que...
16:26 Là, ce qu'on est en train de dire, c'est que je cours après un cambrioleur,
16:30 il saute par la fenêtre, il a moins de 18 ans, il meurt, ou deux cambrioleurs,
16:35 parce qu'il vient de telle cité, on a peur que ça s'embrasse,
16:38 du coup les collègues vont en détention provisoire, ça me dérange en fait.
16:42 Parce que le flic, il essaie de faire son job,
16:44 et c'est ça qui doit être pris en considération.
16:46 Je suis d'accord avec vous que les policiers n'ont pas à avoir plus de droits
16:50 que les concitoyens français, c'est pas du tout ce que je dis.
16:52 - Vous ne vous demandez pas de privilèges ?
16:53 - Oui, je ne demande pas de privilèges, mais je demande l'action de police.
16:56 C'est très important, l'action de police.
16:58 - Quand on vous entend, rappelez Patrick Baudoin, et c'est intéressant,
17:01 c'est le fond de l'affaire, que ce policier, Florian,
17:05 a été maintenu pendant sa 40 jours en détention,
17:07 notamment pour des raisons de risque de trouble à l'ordre public.
17:10 Si jamais on le libérait, on ne peut pas s'empêcher de se dire
17:12 qu'il y a un côté un peu bouc-émissaire dans ce cas-là.
17:15 C'est-à-dire que si on l'avait libéré, finalement,
17:17 on aurait remis le feu au quartier.
17:19 - Non, je crois que là, je suis d'accord avec vous sur le fait
17:23 qu'il faut tenir compte, évidemment, de la personnalité
17:26 de la personne qui se trouve poursuivie.
17:28 Et je pense d'ailleurs que dans la décision de mise en liberté
17:30 qui a été prise, il en a été tenu compte.
17:33 Sinon, il serait resté vraisemblablement plus longtemps en détention provisoire.
17:36 - Ce qui aurait été particulièrement long.
17:37 - Ce qui aurait été particulièrement long.
17:39 Mais je rappelle quand même qu'il s'agit d'un meurtre.
17:41 Et où je diverge, c'est quand même, j'entends que ce policier,
17:45 je ne suis pas là pour juger son passé professionnel.
17:49 Et je vous crois quand vous indiquez que c'est un policier
17:52 qui jusque-là était irréprochable.
17:54 Mais il n'empêche qu'il y a une gravité des faits
17:56 qui est incontestable.
17:58 Il y a quand même eu des images qui sont dévastatrices
18:01 sur le tir de ce policier qui conduit quand même
18:04 à la mort du jeune Nahel.
18:06 Alors, j'entends que c'est la présomption d'innocence aussi
18:09 qui doit être maintenue.
18:11 Je suis avocat, j'y suis extrêmement attaché.
18:13 Mais il n'empêche que dans les éléments dont on dispose
18:17 pour l'instant, il y a une extrême gravité des faits
18:20 qui sont reprochés, qui paraissent quand même,
18:23 si ce n'est établi en tout cas, fortement présumés.
18:27 Donc, il y a cet élément qui nécessairement devait être
18:30 pris en compte, je pense, par les magistrats.
18:35 Ce n'est pas parce que si vous voulez, on a été irréprochable
18:38 dans toute sa vie précédente, qu'on n'est pas...
18:41 Ça s'est produit à d'autres reprises anecdotes.
18:44 - Amnésie incommétrible.
18:46 - Je parlais de ça dans le sens des garanties apportées
18:48 à la justice, excusez-moi, je n'ai pas précisé.
18:50 Je parlais par rapport au sens...
18:52 On n'est pas face à un délinquant multirécidiviste.
18:55 C'est dans ce sens-là. Vous avez raison, je n'ai pas précisé.
18:59 - Revenons quand même aux faits qui ont amené
19:01 la mort du jeune Nahel.
19:03 C'était à la fin du mois de juin dernier,
19:05 juste avant le déclenchement.
19:07 A quelle distance, à peu près, Florian, ce policier,
19:10 se trouve de Nahel qui est au volant quand il l'a fait sur lui ?
19:13 - Écoutez, je ne vais pas vous cacher,
19:15 il y a une enquête qui est en cours.
19:17 Je pense que la justice doit faire son travail.
19:19 - Il est pas si loin.
19:21 - Ce que je peux vous dire, c'est que...
19:23 Dans l'esprit du policier, puisque la vidéo,
19:26 elle est toujours difficile, moi aussi, elle m'a choqué.
19:28 Moi aussi, je me suis retrouvé dans ce type de situation.
19:31 Mais on s'est tous posé la question.
19:33 - Vous êtes déjà... C'est important.
19:35 Vous êtes déjà retrouvé dans cette situation.
19:37 C'est-à-dire que vous pointez votre arme sur un computer.
19:39 - Oui, mais l'individu s'est arrêté.
19:41 - Et à ce moment-là, est-ce que vous auriez tiré
19:43 s'il avait continué à avancer ?
19:45 - Écoutez, si j'estimais que j'étais dans mon bon droit,
19:47 j'aurais sûrement fait.
19:49 Ça m'est arrivé, malheureusement, de me retrouver
19:51 nez à nez braqué par un individu.
19:53 Moi, je le braquais.
19:55 J'ai vu que l'arme était argentée.
19:57 Je me suis dit que c'était peut-être une arme factice.
19:59 Mais le gars a eu peur, il a acheté son arme tout de suite.
20:01 Mais bon, voilà, je veux dire...
20:03 - Quand Florian...
20:05 - C'est malheureusement le risque de notre métier, en fait.
20:07 - D'avoir à vous servir de l'arme,
20:09 on est tous d'accord.
20:11 Quand ce policier dit qu'il n'avait pas l'intention
20:13 de donner la mort à Nahel,
20:15 c'est ce qu'il dit, à ce stade, on est bien d'accord.
20:17 Vous vous le croyez, dans votre position de policier,
20:19 qu'il aurait pu se retrouver à sa place ou pas ?
20:21 - Mais bien sûr, vous imaginez, vous êtes policier
20:23 sur le terrain, vous enlevez la vie à quelqu'un.
20:25 Vous savez déjà
20:27 quelles conséquences ça va avoir sur la personne
20:29 avec laquelle vous tirez, les conséquences sur sa famille.
20:31 Et vous savez surtout,
20:33 ça va peut-être choquer certaines personnes,
20:35 mais moi je suis désolé, je me dis,
20:37 ce soir, c'est ce qui a été le cas.
20:39 Je ne reverrai pas ma femme et je ne reverrai pas mes enfants.
20:41 Vous voyez ce que je veux dire ?
20:43 Vous agissez dans la peur, c'est pour ça que les lois existent.
20:45 Les lois existent pour pouvoir donner les outils
20:47 aux policiers de pouvoir se défendre
20:49 par rapport à une loi que l'État
20:51 veut qu'on applique.
20:53 - Dans quel cas, d'ailleurs, les policiers doivent
20:55 ou non se servir de leur arme ?
20:57 Est-ce que c'est facile à déterminer ?
20:59 D'ailleurs, c'est un vieux débat, Patrick Baudoin.
21:01 - Oui, c'est un vieux débat.
21:03 Nous, ce que nous avons contesté,
21:05 vous le savez aussi, c'est
21:07 la faculté supplémentaire qui, par une loi
21:09 de 2017,
21:11 a été accordée aux policiers
21:13 de faire usage de leurs armes, justement,
21:15 dans le cas de contrôle routier.
21:17 Parce que, dans ce texte, il est dit
21:19 que le policier peut faire usage
21:21 de son arme au cas où il y a
21:23 fuite de la part du conducteur.
21:25 Et c'est susceptible
21:27 d'entraîner
21:29 des atteintes
21:31 à la vie ou à l'intégrité physique
21:33 soit des policiers, soit de tiers.
21:35 Mais le mot "susceptible"
21:37 est lui-même un mot dangereux
21:39 parce qu'il laisse une marge à l'appréciation.
21:41 Ce que je voudrais juste dire, pour terminer
21:43 sur la légitime défense, c'est qu'elle doit être
21:45 proportionnelle. C'est-à-dire qu'il faut voir
21:47 la menace qui pèse sur le policier
21:49 et est-ce que la réponse qu'il apporte
21:51 est proportionnée. Et dans le cas, quand même,
21:53 de la mort du jeune Naël,
21:55 les images qu'on voit...
21:57 - En tout cas, sur cette vidéo...
21:59 - Mais encore une fois, c'est l'enquête
22:01 qui déterminera. - Ce ne sera jamais qu'une vidéo
22:03 mais c'est vrai que c'est important de le dire parce que c'est cette vidéo
22:05 que la France a vue. - Cette vidéo donne l'impression
22:07 que le policier n'est pas en danger. Voilà.
22:09 Mais c'est tout. J'en ai pas plus. - Et bien on va en reparler, justement.
22:11 Dans quel cadre et dans quelles circonstances
22:13 les policiers sont censés se servir de leur arme ?
22:15 Se sert-on de plus en plus de son arme
22:17 quand on est policier en France, aujourd'hui ?
22:19 On en parle dans l'heure libre avec nos deux invités
22:21 d'un instant sur Sud Radio.
22:23 - Sud Radio, l'heure libre,
22:25 10h-11h.
22:27 - Le décryptage et l'analyse de l'actualité
22:29 de la semaine sur Sud Radio
22:31 en partenariat avec Factuel.Médias.
22:33 C'est l'heure libre comme tous les samedis jusqu'à 11h.
22:35 On est avec nos deux invités, Patrick Beaudoin,
22:37 président de la Ligue des Droits de l'Homme. Nous sommes également
22:39 avec Red Abeladj, porte-parole du syndicat
22:41 Unité SGP Police Force Ouvrière
22:43 pour l'Île-de-France. Avec cette question,
22:45 est-ce que la justice a bien fait
22:47 de remettre en liberté le policier qui est l'auteur
22:49 du tir qui a coûté la vie au jeune Nahel à la fin du mois
22:51 de juin dernier ? Mort qui a déclenché
22:53 les émeutes qui ont embrasé
22:55 la France pendant des jours.
22:57 Question subsidiaire puisque fondamentalement
22:59 c'est la question que tout le monde se pose.
23:01 Est-ce que ce policier avait bien fait de se servir
23:03 de son arme ? La justice y répondra. Et autre
23:05 question, est-ce que les policiers sont de plus en plus
23:07 amenés à se servir de leur arme ?
23:09 Dans quel cas sont-ils
23:11 autorisés à se servir
23:13 de leur arme ? Red Abeladj,
23:15 combien de fois vous êtes-vous servi de votre arme dans votre carrière ?
23:17 Alors j'ai jamais tiré
23:19 pour rien cacher, j'ai jamais
23:21 fait, à part l'entraînement évidemment, mais par contre
23:23 oui, comme je travaillais de nuit,
23:25 la nuit c'est beaucoup plus complexe
23:27 pour arriver à voir si
23:29 un individu essaie d'attraper
23:31 son arme ou un objet, on n'arrive pas
23:33 à faire trop la différence, donc c'est vrai que très
23:35 souvent on faisait la sortie d'arme.
23:37 Par contre, selon
23:39 les circonstances, sur des contrôles de véhicules,
23:43 selon, pas un profil, mais
23:45 selon le comportement d'un individu, parce que
23:47 là les images, on commence à avoir des images
23:49 qui sortent dans le cadre de l'affaire Nael,
23:51 je n'aime pas l'appeler Nael,
23:53 je préfère l'appeler Florian, parce que pour nous policiers,
23:55 je pense qu'il y aurait eu un
23:57 avant et un après
23:59 à faire Florian, je le pense sincèrement.
24:01 Parce qu'aujourd'hui, beaucoup de policiers,
24:03 dont Anthony, dont je vais vous parler
24:05 juste après, se demandent
24:07 - se disent qu'ils ne se serviraient plus jamais de leur arme.
24:09 - Non mais le pire c'est, est-ce que je dois faire mon travail ou pas
24:11 à un moment ? Parce qu'à partir du moment
24:13 où vous choisissez d'intercepter
24:15 la personne,
24:17 vous pouvez difficilement garder le contrôle.
24:19 - Alors, ce que vous dites malgré tout, c'est que
24:21 là vous revenez sur la scène qui a
24:23 coûté la vie à Nael, ça veut dire que pour vous, en tout cas,
24:25 Florian, votre collègue, quand il a ouvert
24:27 le feu sur Nael, occasionnant sa mort,
24:29 il a fait son travail. - Je pense
24:31 que, alors c'est beaucoup plus complexe que ça,
24:33 je pense qu'il était dans le cadre
24:35 de la loi
24:37 de la sécurité intérieure.
24:39 - La loi lui demandant de se servir.
24:41 - Voilà. - De se servir de son arme
24:43 quand il y a un danger pour lui ou pour autrui.
24:45 Et pour vous, il a fait son travail. - Oui, il a fait son travail.
24:47 Maintenant, est-ce que
24:49 l'enquête nous dira et la justice
24:51 délibérera là-dessus,
24:53 savoir si l'arme était bien
24:55 positionnée,
24:57 si il n'avait pas son audition, on dira,
24:59 s'il avait le doigt sur la gâchette ou pas.
25:01 - Le contexte aussi qui fait que...
25:03 - C'est tout. - Et ce qui a pu se passer avant les quelques
25:05 secondes de vidéo. - Après c'est sûr que le plus simple, mais ça sera
25:07 dans le monde des biseaux-nours, peut-être qu'un jour ça arrivera,
25:09 parce que ça touche l'usage
25:11 des armes. C'est l'accroissement de violences.
25:13 Il y a juste un moment où les parents,
25:15 les différentes personnes
25:17 qui interviennent dans la société,
25:19 qu'ils soient publics, privés,
25:21 il y a refus d'obtempérer,
25:23 policiers font des injonctions, on s'arrête. - Et donc vous êtes
25:25 de plus en plus amené, en tout cas,
25:27 aujourd'hui, c'est ce que vous nous dites, à sortir
25:29 votre arme. Et encore davantage la nuit, parce que vous avez
25:31 plus peur qu'on sorte quelque chose. - Oui, bien sûr.
25:33 Et puis c'est prévu. Dans le cas du refus
25:35 d'obtempérer, c'est prévu. Alors, c'est difficile
25:37 de parler d'un mort, parce que ça reste un gamin.
25:39 Moi, je suis père de famille aussi.
25:41 Mais le week-end d'avant, le jeune homme
25:43 a fait une garde à vue pour exactement
25:45 les mêmes faits. Donc à un moment,
25:47 c'est compliqué.
25:49 Le rôle de chacun des partenaires,
25:51 des associations, des grands frères, de ce que vous voulez,
25:53 de l'État, ou des parents,
25:55 mais
25:57 le gamin reprend une bagnole deux jours après.
25:59 - Patrick Baudin.
26:01 - Oui, on observe quand même.
26:03 Si on prend l'année, cette année,
26:05 je pense qu'en définitive, enfin, on n'est pas tout à fait
26:07 encore en fin d'année, il y en aura moins.
26:09 Mais si on prend l'année précédente, c'est-à-dire l'année
26:11 2022, sauf erreur, il y a eu 13
26:13 morts dans le cadre de ce qu'on appelle
26:15 les refus d'obtempérer.
26:17 Ce sont à chaque fois des profils assez
26:19 similaires, c'est-à-dire des jeunes,
26:21 racisés, on va dire.
26:23 - C'est-à-dire ?
26:25 - C'est-à-dire qui sont
26:27 d'origine... - Qui s'appellent Mohamed
26:29 ou qui s'appellent Rachid, ce que vous dites.
26:31 - Oui. - Et qui ne s'arrêtent pas.
26:33 - Oui, alors, je vais venir, je vous rassure.
26:35 Je ne suis pas en train de vous dire que
26:37 le refus d'obtempérer, c'est bien, c'est un délit.
26:39 Bon, et ça doit être poursuivi.
26:41 Maintenant, la question qui se pose, là aussi,
26:43 c'est la proportionnalité et l'interrogation
26:45 qu'on peut avoir quand même sur le nombre de victimes.
26:47 Est-ce que...
26:49 Alors, sauf bien sûr,
26:51 sauf bien sûr, et ça, les enquêtes le disent,
26:53 lorsque le policier voit
26:55 sa vie menacée ou son intégrité
26:57 physique, il est évident que... - Ou celle des autres.
26:59 - Ou celle des autres, bien sûr.
27:01 C'est ce que dit le texte, sauf que...
27:03 - C'est l'argument notamment de Florian qui explique
27:05 que Naël était dangereux au volant de cette voiture.
27:07 - Oui, mais ça ne transparaît pas, en tout cas,
27:09 des images qu'on a vues. - Des quelques voitures.
27:11 - C'est ça que je veux dire. - C'est ce que l'enquête déterminera.
27:13 - C'est ce que l'enquête déterminera. Parce que si on voit les images,
27:15 il faut reconnaître, et c'est aussi ce qui a suscité
27:17 la révolte, il faut quand même le rappeler,
27:19 dans les banlieues, dans les quartiers
27:21 populaires, c'est que l'impression qu'on a
27:23 quand on regarde les images,
27:25 c'est que ce tir, on a tiré
27:27 de manière inutile. C'est-à-dire qu'on aurait pu
27:29 préserver, je parle des images
27:31 qui ont été diffusées, préserver
27:33 la vie de ce jeune garçon.
27:35 Et ce sont quand même des jeunes. Et la question, si vous voulez,
27:37 qu'on peut quand même aussi se poser,
27:39 au-delà de
27:41 la légitime défense du policier,
27:43 c'est de dire, est-ce que
27:45 quand il y a un refus d'obtempérer, c'est-à-dire
27:47 un véhicule qui prend la fuite,
27:49 est-ce qu'il ne vaut pas mieux, dans certains cas, laisser prendre
27:51 la fuite, sauf s'il est dans un volant...
27:53 - J'aimerais d'abord revenir sur le début de votre propos, parce que c'est important.
27:55 - Oui, allez-y. - Vous avez parlé de ces jeunes,
27:57 vous dites "racisés", qui est une expression que vous vous employez.
27:59 En gros, jeunes d'origine étrangère,
28:01 et plus spécifiquement d'Afrique ou d'Afrique
28:03 subsaharienne ou d'Afrique du Nord.
28:05 Il se trouve que je m'appelle Jean-Marie, c'est pas mon cas.
28:07 Il se trouve que vous vous appelez Patrick, c'est pas votre cas. En revanche,
28:09 c'est le cas de notre invité Reda Belladj,
28:11 par définition, et vous êtes en même temps policier.
28:13 Vous vous dites que les policiers tirent plus
28:15 souvent sur des jeunes qui viennent d'Afrique du Nord
28:17 ou qui sont originaires lointainement d'Afrique du Nord
28:19 et d'Afrique. Vous le maintenez, ce propos ?
28:21 - Je le dirai pas sous cette forme. Ne me faites pas dire ce que...
28:23 - C'est pour ça que je vous propose de le reformuler, de le préciser.
28:25 - Non, ce que je dis, ce que nous disons
28:27 à la Ligue des droits de l'homme
28:29 depuis très longtemps, c'est que du fait
28:31 notamment d'une insuffisance de formation
28:33 des policiers, largement,
28:35 il y a beaucoup de racisme dans la police.
28:37 - Et donc ? - Ça nous le disons, nous le dénonçons
28:39 depuis très longtemps.
28:41 - Et donc ? - Et donc, ça veut dire
28:43 qu'il peut y avoir... qu'il y a,
28:45 c'est pas "qu'il peut y avoir",
28:47 qu'il y a une tendance... Regardez le nombre,
28:49 c'est statistique, c'est pas moi qui parle,
28:51 c'est par exemple la Commission nationale consultative
28:53 des droits de l'homme, c'est toute une série d'institutions
28:55 qui viennent vous dire que le risque
28:57 d'être contrôlé est
28:59 beaucoup plus important si
29:01 vous avez un visage qui n'est pas le mien
29:03 et qui est un peu plus foncé
29:05 que... et c'est
29:07 pas normal, c'est pas justifié.
29:09 Laissez-moi juste terminer. C'est pas
29:11 justifié par le niveau de délinquance lui-même,
29:13 si vous voulez. Parce que là aussi, il faut
29:15 quand même rectifier quelque chose, c'est l'assimilation
29:17 et je... - Alors ça c'est un autre débat,
29:19 on y reviendra. - Oui mais il recoupe
29:21 ce regard, si vous voulez. - Non mais je peux comprendre, mais quand on parle
29:23 de la délinquance et des 13
29:25 morts occasionnées par des refus d'obtempérer,
29:27 on est déjà dans la délinquance.
29:29 - Oui. - Donc, il y a
29:31 pas de débat sur les... - Mais est-ce que les refus
29:33 d'obtempérer, est-ce qu'ils seraient spécifiques
29:35 à des... comme vous le disiez tout à l'heure,
29:37 à des personnes racisées ? Non, je pense
29:39 qu'il y a beaucoup d'autres refus d'obtempérer.
29:41 Moi j'ai un de mes amis, il y a pas longtemps, qui m'a dit
29:43 "J'ai eu peur" et
29:45 j'ai eu peur et je vous assure qu'il était...
29:47 - La question que je vous pose c'est... - Il s'appelait sans doute Bernard
29:49 ou Fernand. - Est-ce que vous...
29:51 - Et il a pris la fuite
29:53 parce qu'il a eu peur du policier. - Donc ça arrive.
29:55 Mais est-ce que vous entendez que la police tire plus souvent
29:57 sur des jeunes qui s'appellent Rachid, Naël ou Mohamed ?
29:59 - Je constate simplement qu'en 2000...
30:01 - Je veux juste vous faire préciser votre propos
30:03 pour qu'on puisse répondre sur quelque chose de concret.
30:05 - Je constate qu'il y a eu 13 personnes
30:07 qui ont été tuées, 13 jeunes, et qu'ils étaient
30:09 tous racisés, pour reprendre l'expression
30:11 commode, parce qu'on va pas dire
30:13 une nationalité précise ou une autre.
30:15 - Je pense que... - Ils sont probablement
30:17 tous français d'ailleurs. - Pour le coup,
30:19 moi ce sont plus des propos
30:21 qui me choquent. - Allez-y.
30:23 - Maintenant je vais revenir sur les...
30:25 Je vais essayer de rester objectif, j'ai un peu de mal mais...
30:27 - On n'est pas objectif, mais en tout cas on est honnête sur Sud Radio.
30:29 - J'ai travaillé
30:31 7 ans à Saint-Maur.
30:33 Je connais un peu Neuilly-sur-Seine.
30:35 À Saint-Maur, oui, excusez-moi, je contrôlais
30:37 80% des gens que je contrôlais
30:39 ils étaient type européens.
30:41 J'ai travaillé à Champigny pendant un an et demi,
30:43 deux ans. Bah oui,
30:45 80% des gens que je contrôlais, ils étaient nord-africains
30:47 ou africains. C'est-à-dire que c'est pas la police
30:49 qui décide de la politique
30:51 de la ville en fait. C'est pas la police
30:53 qui choisit de parquer certaines personnes.
30:55 Je vais pas faire un débat politique.
30:57 - Je suis d'accord avec vous. - Voilà, mais
30:59 en fait c'est ça que je veux dire. Je trouve que vos propos
31:01 ils sont graves, parce qu'on a l'impression qu'en fait
31:03 on tire sur des gens parce qu'ils sont
31:05 blacks
31:07 et pas blancs et qu'ils sont beurre.
31:09 Et c'est plutôt un discours venant
31:11 d'un avocat ou quelqu'un qui a quand même
31:13 une certaine expérience de vous. Je trouve ça assez choquant.
31:15 Moi je sais que ça fait 25 ans que je suis dans la police.
31:17 J'ai jamais été victime de racisme.
31:19 - Vous avez jamais eu de... - Aujourd'hui je suis au syndicat parce que
31:21 j'ai tendance à pas me laisser faire. C'est pour ça que j'avais
31:23 des prédispositions pour ça. - C'est peut-être aussi pour ça que vous avez rien suivi ?
31:25 - Non, non, non, pas du tout.
31:27 Je vous dis qu'on apprend, maintenant je pense
31:29 que oui, il y a des gens qui ont des idées dans la police.
31:31 Ça c'est sûr. Mais quand vous portez
31:33 votre tenue ou votre brassard,
31:35 vous représentez la République.
31:37 - Il n'y a pas plus de racisme pour vous dans la police.
31:39 - Et on est ultra contrôlé, monsieur. On a des caméras maintenant.
31:41 On a le RIO.
31:43 On a la passerelle IGPN
31:45 pour faire des signalements.
31:47 Je veux dire, à un moment,
31:49 on choisit pas les gens qu'on contrôle. On se lève pas le matin en disant
31:51 "Ah bah tiens, aujourd'hui je vais tirer sur un tel".
31:53 Excusez-moi, mais pour moi c'est...
31:55 - Qui ça ? - Vous me touche parce que, vous savez,
31:57 je vais pas vous mentir que, oui,
31:59 bien sûr que j'ai dû m'intégrer parce que moi,
32:01 ça fait 25 ans, donc ça fait quand même quelques années.
32:03 Quand je suis arrivé, c'est vrai qu'il y avait
32:05 pas cette... Il y avait un petit peu
32:07 mais il y avait pas cette multiculture.
32:09 Et il faut savoir qu'à l'époque,
32:11 on avait des problématiques avec... On va partir
32:13 dans des débats mais c'est toujours intéressant.
32:15 Avec le Front Islamique du Salut, avec les attentats...
32:17 - C'était en Algérie. - Oui, oui, mais vous aviez les attentats
32:19 dans l'RERA, donc ça veut dire que les gens qui
32:21 rentraient dans la police, qui étaient nord-africains,
32:23 étaient recrutés pour faire les écoutes téléphoniques.
32:25 Même moi, on me l'a proposé. Mais après,
32:27 une fois que ce chose a été, on va dire,
32:29 "réglé" au niveau terrorisme, à l'époque,
32:31 on a commencé à avoir
32:33 cette multiculture.
32:35 Et je trouve justement que dans la police,
32:37 ce qui est magnifique, c'est que vous avez des gens
32:39 qui ont des religions différentes, des cultures différentes
32:41 et des couleurs différentes. - Et vous n'avez pas de collègues
32:43 qui ouvrent le feu ? - Par vos propos,
32:45 vous remettez en question
32:47 un peu ça et ça me dérange
32:49 mais vous avez le droit de le dire, il n'y a pas de souci.
32:51 - Et vous, vous avez le droit de dire que ça vous dérange mais vous n'avez pas de collègues
32:53 pour vous qui ouvrent le feu sur des jeunes
32:55 au prétexte que... - Mais j'ai jamais de l'avis, en fait.
32:57 Moi, je n'ai pas dit "au prétexte", attention.
32:59 C'est ça qu'il faut quand même rectifier.
33:01 Je ne dis pas "au prétexte", je fais un constat.
33:03 Un constat et par ailleurs,
33:05 je ne suis pas d'accord avec vous,
33:07 si vous le permettez. - Oui, n'est pas deçu.
33:09 - Par exemple, vous parlez du Rio, ça c'est un exemple.
33:11 - Le numéro d'identification des policiers.
33:13 - C'est le numéro d'identification des policiers, sauf qu'il y en a
33:15 beaucoup, c'est suffisamment
33:17 dénoncé, documenté, qu'ils ne le font pas.
33:19 Il y en a qui le font, qui le mettent très bien.
33:21 De la même manière, si vous voulez,
33:23 vous le savez très bien, je ne suis pas en train de vous dire
33:25 que la police est raciste. - Un petit peu comme ça.
33:27 - Non, pas du tout.
33:29 Je vous dis qu'il y a beaucoup de policiers
33:31 dans votre corps. Ce n'est pas moi qui le dis,
33:33 il y en a eu suffisamment. J'étais reçu
33:35 il y a quelques jours au ministère des Solidarités.
33:37 - Vous dites qu'il y a beaucoup de policiers qui...
33:39 - Il y a beaucoup de racisme chez certains policiers.
33:41 - Il y a plus pour vous de racisme, Patrick Baudouin,
33:43 dans la police que dans le reste de la population ?
33:45 - Alors le reste de la population, vous savez qu'on le discute beaucoup.
33:47 - On le discute à tous les étages.
33:49 - Il est statistiquement
33:51 avéré par toute une série d'enquêtes
33:53 que dans la police, il y a du racisme.
33:55 Ce n'est pas moi qui le dis en tant qu'avocat.
33:57 C'est un constat. Et à tel point
33:59 qu'il y a un plan racisme qui a été lancé
34:01 en début d'année par le gouvernement
34:03 et qui prévoit justement
34:05 beaucoup de formations, insuffisamment
34:07 à mon gré, vis-à-vis de policiers.
34:09 Alors il y en a beaucoup, monsieur, en face de moi.
34:11 J'entends votre discours
34:13 et je... - Mon expérience.
34:15 - Et votre expérience.
34:17 Et je... Comment vous dire ?
34:19 Je me sens en sympathie avec vous, je le dis.
34:21 Ce n'est pas toujours le cas face à certains
34:23 de vos collègues avec lesquels j'ai débattu.
34:25 Qui sont sur des positions beaucoup plus strictes
34:27 et beaucoup moins tolérantes.
34:29 Parce que ce qu'il faut... Comprenez bien,
34:31 moi je ne suis pas à charge,
34:33 j'ai horreur de ça. Dans mon métier,
34:35 il y a des... Comment vous dire ?
34:37 Il y a des avocats qui ne mériteraient pas
34:39 de porter la robe, si vous voulez.
34:41 Il y a des policiers qui certainement ne le méritent pas
34:43 non plus. Et c'est documenté.
34:45 Ce n'est pas moi qui le dis. C'est des analyses
34:47 qui émanent aussi d'enquêtes qui sont faites
34:49 par les... Par exemple,
34:51 par les rapporteurs spéciaux des Nations Unies
34:53 qui dénoncent dans la police française
34:55 un certain nombre de... Et enfin, je vous rejoins,
34:57 un certain nombre de comportements qui touchent
34:59 au racisme. Et d'autre part, où je vous rejoins,
35:01 vous l'avez dit tout à l'heure, c'est que tout ça
35:03 est très politique. C'est pas la police
35:05 que j'incrimine. C'est principalement
35:07 une politique. Et notamment
35:09 la politique de la vie. - Et ça, on sera amené
35:11 à en reparler à terme, notamment dans
35:13 leur livre sur Sud Radio. Le mot de la fin pour vous,
35:15 Red Abelhage, je le disais, rassemblement
35:17 de l'appel de la mère du jeune Nahel contre la libération
35:19 de votre collègue Florian.
35:21 Est-ce que vous regrettez, vous redoutez des débordements ?
35:23 - Bien sûr, vous redoutez toujours
35:25 des débordements.
35:27 Bon, pour le coup, après la libération
35:29 de Florian, on a eu quelques feux de poubelle
35:31 sur la circonscription
35:33 de Nanterre. Mais
35:35 pas plus. Et on s'en réjouit.
35:37 Ce qui m'inquiète, dans la
35:39 vidéo en tout cas que j'ai vue, moi,
35:41 c'est que justement, on fait...
35:43 La mère de Nahel fait part
35:45 de... Je crois qu'elle parle de
35:47 Noir et d'Arabe. Là, par contre, on commence
35:49 à faire des mélanges qui risquent d'attiser
35:51 encore une fois
35:53 une colère chez
35:55 certains. Et on va dire, puisque vous
35:57 savez, c'est la pyramide de Maslow, besoin d'appartenance
35:59 et du coup, des gens qui pourraient
36:01 rentrer dans cette manifestation,
36:03 non pas manifester pour la
36:05 mort d'un jeune de 17 ans, mais
36:07 manifester par rapport au fait qu'il était
36:09 d'une autre origine.
36:11 Là, ça commence à être un problème.
36:13 Vous voyez ce que je veux dire ?
36:15 Là, on repolitise un peu, en quelque sorte,
36:17 la chose. On l'a vu lors de la première
36:19 manif avec la participation
36:21 du comité
36:23 à Madame Atreury. Et là, on reconnaît un peu
36:25 peut-être les marques. Et là, ça devient inquiétant.
36:27 – Et en tout cas, vous vous inquiétez de la tournure que prennent
36:29 les choses. Merci à tous les deux d'être venus
36:31 débattre en toute courtoisie sur
36:33 Sud Radio dans leur livre. Je le rappelle,
36:35 Ared Abelha, porte-parole du syndicat Unité SGP Police
36:37 Force Ouvrière pour la région Île-de-France.
36:39 Et Patrick Beaudoin, président de la Ligue des
36:41 Droits de l'Homme. Tiens, on parlait de la police,
36:43 on va parler du premier de vos collègues,
36:45 votre ministre, Ared Abelha, je vous en disais
36:47 un instant, Gérald Darmanin. Il parle beaucoup
36:49 et se vante de ses résultats, et notamment
36:51 des expulsions de clandestins.
36:53 Est-ce qu'il parle beaucoup pour ne rien faire ?
36:55 C'est ce qu'on va voir avec un de vos anciens collègues
36:57 qui publie une lettre ouverte à son adresse. C'est dans
36:59 leur livre. C'est tout de suite sur Sud Radio.
37:01 – Sud Radio, l'heure libre,
37:03 10h11.
37:05 – C'est votre rendez-vous hebdomadaire
37:07 d'analyse approfondie et de décryptage
37:09 de l'actualité sur Sud Radio, l'heure libre
37:11 en partenariat avec Factuel.Média.
37:14 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
37:17 parle-t-il beaucoup plus
37:19 qu'il n'agit ? C'est la question qu'on va se poser
37:21 avec notre invité. Nous sommes avec Alex Yfaut.
37:23 Bonjour à vous. – Bonjour monsieur.
37:25 – Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes commissaire
37:27 de police en retraite. Vous avez une longue
37:29 carrière de policier derrière vous qui passe
37:31 par tous les échelons. Vous avez intégré les rangs
37:33 de la police en 1982. C'était une autre
37:35 époque, clairement, en qualité de
37:37 gardien de la paix à l'époque. Vous avez donc
37:39 gravi les échelons. Vous tenez
37:41 sur Factuel un bloc dans lequel
37:43 vous décryptez notamment les
37:45 enjeux de sécurité et de
37:47 droit autour notamment de la police.
37:49 Tiens, votre dernier article, votre dernier
37:51 billet, il concerne la sécurité juridique
37:53 des policiers en intervention. En gros,
37:55 dans quel cas ils peuvent être sûrs de servir
37:57 de leur arme sans risquer
37:59 quoi que ce soit ? On est d'accord ? – Pas obligatoirement
38:01 de se servir de son arme mais moi j'ai constaté
38:03 qu'un certain nombre de textes, et notamment
38:05 les textes auxquels il a été
38:07 fait référence tout à l'heure, l'article 435-1,
38:10 me semble-t-il, du Code de la
38:12 Sécurité Intérieure de l'usage des armes
38:14 dans le cadre du refus d'obtempérer.
38:16 Le texte est particulièrement imprécis.
38:18 Il nous donne le droit de tirer à un
38:20 policier et en même temps, il faut
38:22 qu'il apprécie un certain nombre d'éléments.
38:24 Est-ce que c'est vraiment utile ? Est-ce que c'est
38:26 vraiment proportionné ? On ne peut pas faire ça.
38:28 Ce n'est pas possible. Dans le feu de l'action, vous n'avez pas
38:30 le temps. – Vous n'avez pas le temps de peser le pour
38:32 et le contre et de tout analyser. Donc pour vous,
38:34 il faut changer ? – Il faut changer le texte,
38:36 il faut que le texte soit plus précis, soit on a le droit de tirer,
38:38 soit on a refus de tirer. – Soit on n'a pas le droit.
38:40 – Voilà, exactement. Soit on a le droit de tirer, soit on n'a pas le droit de tirer.
38:42 – Et en tout cas, là, c'est… – Il faut l'écrire.
38:44 Il faut l'écrire, c'est tout, c'est pas compliqué. – Donc vous demandez une nouvelle loi ?
38:46 – Une nouvelle loi ou peut-être aussi d'autres moyens.
38:48 Dans le temps, on avait les heurts, ce pour arrêter
38:50 les véhicules. – Pourquoi on ne les a plus ?
38:52 – Parce que c'est trop dangereux, puisqu'à partir du moment
38:54 où un type roule sur une heure, s'il perd le contrôle de son véhicule,
38:56 donc on tourne en rond.
38:58 – Oui, on tourne en rond et effectivement,
39:00 sauve le véhicule qui lui va dans le mur.
39:02 C'est le risque aussi. – Voilà, exactement.
39:04 – On va parler de votre lettre ouverte qui s'adresse à Gérald Darmanin,
39:06 notamment celui, ce ministre de l'Intérieur,
39:08 qui se targue de résultats substantiels
39:10 en matière d'expulsion d'immigrés clandestins.
39:14 Vous dites qu'il parle beaucoup, mais qu'il n'agit pas assez.
39:18 Avant ça, j'aimerais qu'on revienne un peu sur l'historique de votre carrière.
39:20 Vous êtes entrée dans la police en 1982.
39:22 Je vous voyais trépigner pendant le débat
39:24 qui nous occupait dans l'Eurly, il y a quelques instants,
39:26 quand vous entendiez notamment Patrick Baudon,
39:28 président de la Ligue des droits de l'homme,
39:30 parler de jeunes racisés qui seraient plus souvent contrôlés que les autres.
39:34 Alors vous, vous avez eu le temps de voir aussi le visage de la délinquance évoluer.
39:38 La France de 82 n'était pas la même que celle de 2023.
39:42 Qu'est-ce qui a changé en matière de délinquance ?
39:44 – Alors ce qui a changé particulièrement, de toute façon,
39:48 on ne peut pas nier que la population française a été profondément modifiée par l'immigration.
39:54 Ce n'est pas un terme péjoratif, loin de là, dans mon esprit.
39:58 Mais c'est comme ça, depuis 1962, tous les pays,
40:02 les anciennes colonies françaises sont indépendantes,
40:04 mais il y a eu un mouvement de migration et la population a changé.
40:08 – Il y avait de l'immigration avant d'ailleurs, mais qui venait d'autres régions.
40:10 – Mais qui venait plutôt d'Europe, d'Italie, d'Espagne, de Portugal, d'Espagne, et ainsi de suite.
40:16 Donc maintenant, quand j'entends dire effectivement que les tirs sont racisés, moi ça me fait peur.
40:24 Moi je connais la police depuis 41 ans, avant qu'il y ait des beurres pour faire soin,
40:30 comme disait le collègue tout à l'heure, il y avait des antillais.
40:33 Moi je n'ai pas connu le racisme dans la police.
40:35 Et je disais tout à l'heure, il y a des cons partout, mais il y en a très peu chez nous.
40:39 – Il y en a eu en tout cas, ça a été documenté.
40:41 – Il y en a eu, mais il y en a partout, chez les pompiers, chez les médecins, partout.
40:45 – Et ça n'a pas changé.
40:46 Imaginons qu'un de vos collègues soit pris en flagrant délit d'insulte raciste,
40:50 par exemple sur une vidéo ou autre, qu'est-ce qu'il risque ?
40:52 – Il risque la porte, tout simplement.
40:54 Moi j'ai travaillé à l'IGPN, j'ai été directeur d'enquête à l'IGPN.
40:58 – La police des polices.
40:59 – La police des polices au niveau national.
41:01 Les histoires de racisme, je ne me souviens pas en avoir traité une soirée.
41:05 – C'est quoi les affaires que vous avez traitées ?
41:07 – Des collègues qui font feu, des types qui font feu, des types qui font du trafic de stupes,
41:14 et ainsi de suite, qui donnent des renseignements aux voyous.
41:17 Bon ça c'est des pourris, il faut les virer.
41:20 Un raciste c'est un pourri, il faut le virer.
41:23 Il n'y a pas de secret.
41:24 On n'a pas à garder chez nous quelqu'un qui n'applique pas ou qui ne respecte pas
41:28 les principes et les valeurs de la République pour lesquelles il travaille.
41:31 C'est impossible.
41:32 – Eh bien le message est passé, on est sur Sud Radio, parlons vrai.
41:35 Parlons maintenant vrai de Gérald Darmanin.
41:38 Vous publiez une lettre ouverte à son intention, pour quelle raison ?
41:42 – Alors la lettre ouverte au ministre de l'Intérieur, c'est en fait un constat.
41:48 Effectivement, moi j'ai été satisfait de constater qu'on commençait à virer des gens,
41:54 à les renvoyer chez eux parce qu'ils étaient fichés S.
41:56 Moi je serais plus radical, tous les fichés S n'ont plus rien à foutre à la maison.
42:00 Il faut les virer.
42:01 Si ils sont potentiellement terroristes, on n'a aucune espèce de raison de les garder.
42:06 – Précision, avant ça malgré tout, vous le disiez vous-même, vous avez été policier,
42:11 tous les fichés S ne sont pas soupçonnés de radicalisation.
42:13 – Non, on est bien d'accord.
42:14 – Il y a des activistes, il y a des syndicalistes,
42:16 et un certain nombre d'ailleurs de ces fichés S sont de nationalité française
42:20 et n'ont même pas de double nationalité.
42:21 Donc là vous faites référence plus précisément à ceux des fichés S
42:26 qui d'une part ont une autre nationalité que la nationalité française,
42:30 mais qui en plus sont soupçonnés de radicalisation islamiste.
42:33 – Voilà, tout simplement, moi j'envisage ces gens-là particulièrement.
42:36 Et de toute façon, il faudrait peut-être pousser le bouchon un peu plus loin.
42:40 Je ne suis pas spécialement pour Bardella ou pour qui que ce soit,
42:43 la politique ça ne m'intéresse pas beaucoup.
42:44 – C'est le président du Rassemblement National.
42:46 – Oui, ce qu'il a dit c'est qu'il faut faire bouger la loi, il faut bouger un peu tout ça.
42:52 Ben oui, effectivement, quand en France on applique des lois
42:55 qui aujourd'hui nous sont dictées par les positions de la Cour européenne des droits de l'homme
43:00 et la Convention européenne des droits de l'homme de 1948…
43:04 – Que la France a ratifiée.
43:06 – Voilà, c'est un problème quoi.
43:07 – Donc qu'est-ce qu'il faut changer aujourd'hui ?
43:09 – Ah ben il faut, à mon avis, il faudra de toute façon, c'est près de mon ressort,
43:13 mais je pense qu'effectivement, M. Darmanin a un gros travail à fournir
43:17 en termes d'adaptation de la loi pour qu'il parvienne à ses objectifs, c'est tout.
43:22 – Est-ce que c'est du ressort du ministre de l'Intérieur que de changer tout cela ou pas ?
43:26 – Il est en droit de proposer des lois, enfin même pas,
43:29 ça s'appelle des projets de loi quand ça vient du gouvernement.
43:31 – Est-ce que vous lui reprochez de beaucoup parler et de ne pas beaucoup agir ?
43:34 – Non, je ne sais pas si on peut dire ça, il parle beaucoup, effectivement,
43:38 mais il agit aussi, ça fait partie des rares personnages,
43:41 j'en ai parlé, je l'ai dit, je l'ai écrit, ça fait partie des rares personnages malgré tout
43:45 qui font, qui fait quelque chose.
43:47 Après, il y en a d'autres qui ont fait des promesses et qui ne les ont pas tenues.
43:50 Donc, mais je ne suis pas là pour faire de la politique, ça ne m'intéresse pas.
43:53 Ce que je souhaite, moi, c'est que les gens s'y retrouvent dans le fait
43:57 que la France doit être sécurisée.
43:59 Moi, ce que je crains, imaginez un peu ce qui risque de nous arriver aux Jeux Olympiques.
44:04 – Qu'est-ce qui peut nous arriver aux Jeux Olympiques ?
44:06 – Ce qui fait peur, ça fait peur, il suffit de regarder un peu ce qui s'est passé.
44:10 Rappelez-vous l'attentat de Boston.
44:12 – Oui, c'était pendant un marathon, on va le rappeler.
44:14 C'était aux États-Unis, l'arrivée du marathon, quand vous voyez les coureurs arriver,
44:18 juste précisément sur la ligne d'arrivée, une explosion a lieu dans le public.
44:23 Plusieurs victimes, évidemment, avaient été déclenchées
44:26 par un jeune Américain d'origine tchétchène, deux Américains d'origine tchétchène.
44:30 Bon, vous craignez la même chose ici, sauf que vos collègues en ce moment,
44:32 ils sont en train de tout faire pour l'éviter.
44:34 Bien évidemment, et heureusement, la police, les services de renseignement,
44:38 tout le monde est sur le qui-vive.
44:40 Je pense que M. Darmanin, de ce point de vue-là, a bien conscience du fait
44:43 que les Jeux Olympiques, on ne peut pas se permettre qu'il y ait un attentat.
44:48 Par contre, un individu déterminé, qui se fout de perdre la vie,
44:53 pour des raisons religieuses, politiques, tout ce que vous voulez,
44:57 vous ne pourrez pas l'arrêter.
44:59 – Non.
45:00 – On ne pourra pas l'arrêter.
45:01 – Donc ?
45:02 – Ce n'est pas possible.
45:03 Il faut dans ce cas-là donner aussi aux policiers la possibilité
45:06 de tirer quand c'est nécessaire.
45:08 Ce n'est pas compliqué.
45:09 – Mais pour vous, ils ne l'ont pas à ce stade.
45:11 – Non, on ne l'a pas.
45:12 En tout cas, pas suffisamment.
45:14 Quand on prend l'opération…
45:19 Ça y est, ça m'échappe, les militaires qui sont en France.
45:22 – L'opération Sentinelle.
45:23 – Voilà.
45:24 – Plus de 10 000 militaires qui sont dans l'espace public.
45:28 À chaque fois que des militaires ont été approchés
45:30 par quelqu'un qui voulait s'en prendre à eux,
45:33 et notamment un radicalisé ou alors un terroriste,
45:36 à chaque fois, ils ont ouvert le feu.
45:38 – Tant mieux.
45:39 Moi, je n'ai pas d'état d'âme sur le sujet.
45:41 Par contre, moi, ce que je regrette, c'est que ce sont des garçons
45:44 et des filles qui effectivement patrouillent,
45:47 mais auxquels on n'a donné aucun pouvoir judiciaire
45:50 qui leur permette de contrôler un individu,
45:52 faire un contrôle d'identité.
45:54 Et les contrôles d'identité, tellement décriés.
45:56 – Sauf que c'est l'armée, effectivement.
45:58 – Oui, mais bon, il suffit de faire une loi.
46:00 Vraisemblablement, pour leur donner pendant un temps certain,
46:03 ou un certain temps, un pouvoir judiciaire d'APJ20
46:06 qui permettra de fouiller un sac sous l'autorité
46:08 d'un officier de police judiciaire.
46:10 – Ceci dit, vous êtes policier, ça a été toute votre vie
46:12 et toute votre carrière.
46:13 Vous en êtes aujourd'hui réduit, si j'ose dire,
46:15 à espérer qu'on donne davantage de pouvoir à l'armée
46:18 dans l'espace public.
46:19 Un policier qui se retourne vers l'armée, ça pose question quand même.
46:22 Qu'est-ce que ça dit de la situation dans laquelle on se trouve ?
46:25 Non mais c'est intéressant quand même.
46:26 – Non, vous allez un peu loin là.
46:28 – Non mais je ne vais pas loin.
46:29 Vous dites que c'est dommage que, contrairement aux policiers,
46:32 les militaires ne puissent pas faire ce que vous deviez faire aussi,
46:35 c'est-à-dire contrôler l'identité.
46:36 Vous avez donc besoin de renforts et vous dites que l'armée,
46:38 ce serait pas mal, c'est une vraie question.
46:40 – On veut lutter contre le terrorisme.
46:42 Et si on a 10 000 militaires sur la région parisienne
46:47 qui finalement patrouillent sans pouvoir intervenir,
46:50 sans pouvoir faire du contrôle préventif, et ainsi de suite,
46:52 à quoi ça sert ? C'est pour faire beau.
46:55 – Et en tout cas, vos questions, vous les posez sur votre blog,
46:58 sur factuel.média.
46:59 Merci beaucoup Frédéric Faux d'être intervenu sur Sud Radio.
47:02 – Alexi Faux.
47:03 – Alexi Faux, pardonnez-moi.
47:04 – Il n'y a pas de mal.
47:05 – D'être intervenu sur Sud Radio.
47:06 J'étais en train de lire votre RIO, votre numéro d'identification,
47:08 ça devait être pour ça, je me suis trompé d'un chiffre.
47:10 On va se retrouver samedi prochain en compagnie de Stéphane Simon
47:13 pour un nouveau numéro de l'heure libre.
47:14 D'ici là, l'analyse, le décryptage, c'est aussi sur factuel.média,
47:18 sur sudradio.fr également, en podcast notamment.
47:21 À suivre sur Sud Radio, vous avez des collègues qui s'occupent aussi
47:24 du contrôle routier, Frédéric Faux.
47:26 Alexi Faux, pardonnez-moi.
47:28 On va parler de ces retraits de points.
47:30 Dans un instant, Jean-Luc Moreau, Laurence Perrault, on parle auto.
47:33 On va parler de ce que vous risquez si vous faites un petit excès de vitesse
47:37 de moins de 5 km/h.
47:38 Sachez-le, à partir du 1er janvier, normalement, vous ne perdrez plus de points.
47:41 Question, est-ce que vous devez attendre un mois avant de payer votre amende ?
47:45 Comme ça, ça vous évitera d'en perdre.
47:46 On vous donne la réponse dans quelques instants.

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