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Antoine Boudinet, gilet jaune, ancien conseiller municipal à Bordeaux
ici Gironde
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17/11/2023
Antoine Boudinet, gilet jaune, ancien conseiller municipal à Bordeaux
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Et il est 7h44 sur France Bleu, Gironde. Le mouvement des Gilets jaunes, né au départ
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de la contestation de la hausse d'une taxe sur le carburant, démarrait il y a cinq ans.
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Jour pour jour, on revient ce matin avec notre invitée sur cette mobilisation.
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Ses conséquences, est-ce qu'il en reste aujourd'hui ? Stéphanie Brossard, vous recevez aujourd'hui
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Antoine Boudinet et les Gilets jaunes Gironde, un ancien conseiller municipal à Bordeaux.
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Bonjour Antoine Boudinet. Vous l'avez porté, celui, Gilet jaune, fièrement pour rentrer
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au Palais Rouen quand vous avez été élu conseil municipal. Vous ne l'avez pas sur
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les épaules aujourd'hui, ça veut dire quoi ? Il est rendu au placard, c'est derrière
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vous ce combat ? Non, pas du tout. C'est simplement que moi,
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le gilet, c'est vrai que j'ai pris l'habitude de ne pas le mettre parce que ça nous rend
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très visibles dans les manifs et que je suis quelqu'un d'assez craintif, mine de rien,
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notamment vis-à-vis de la police, vis-à-vis de plein de choses. Mais effectivement, oui,
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du coup, j'essaie de ne pas trop me faire remarquer, garder le moignon dans la poche
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et ne pas mettre le gilet pour le moment. Mais par contre, dans le cœur, oui, je reste
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gilet jaune et je soutiens toujours mes camarades qui, eux, le portent fièrement.
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Gardez le moignon dans la poche puisqu'on rappelle que vous avez été blessé en ramassant
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une grenade, c'était lors de l'acte 3, le 8 décembre 2018 ?
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L'acte 4, le 8 décembre 2018, oui, j'ai eu la malencontreuse rencontre avec la police,
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avec des grenades, avec des LBD, à une époque où je n'étais pas prêt, à une époque
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où on n'était pas particulièrement au courant de toutes ces armes, soi-disant non-létales.
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On va y revenir. Vous n'étiez pas de l'acte 1, justement, vous n'êtes pas mobilisé
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le 17 novembre 2018. Qu'est-ce qui fait que finalement, vous n'y êtes pas allé dès
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le premier jour et qu'est-ce qui fait que vous avez adhéré, finalement, ensuite ?
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Alors, au premier jour, j'avais un peu cette position un peu méprisante de dire que des
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gens qui vont manifester contre une éco-taxe, c'est juste des gens qui veulent pouvoir
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polluer tranquille, alors qu'en réalité, ce n'est pas du tout ça. C'est des réalités
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socio-économiques de gens qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler parce
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qu'ils n'ont pas d'autre alternative. Et comme d'habitude, c'est toujours les
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plus pauvres, c'est toujours les plus précaires qui se retrouvent à payer de nouvelles taxes
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encore et encore et toujours. Et ouais, c'est injustice, au bout d'un moment, il y a un
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ras-le-bol. Moi, ce qui m'a fait que je me suis intéressé au mouvement des GJ, c'est
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le moment où les revendications ont dépassé simplement ce truc de l'éco-taxe. On s'est
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mis à parler de salaire, on s'est mis à parler de retraite, on s'est mis à parler
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de conditions de travail. Et là, c'était des choses qui me parlaient beaucoup plus.
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Et en fait, à un moment, je me suis dit « bah ouais, mais en fait, la colère sociale est
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en train de monter, elle est en train de monter sans moi et là, j'ai envie de participer
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et tout ça ». - Est-ce qu'il peut continuer aujourd'hui
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ce mouvement qui est né spontanément, hors des syndicats et au départ contre une taxe
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sur les carburants et qui a duré 53 actes, 53 samedis ?
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- Moi, je dirais que le mouvement, en fait, il s'est jamais complètement éteint. C'est-à-dire
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qu'en fait, il a plutôt infusé effectivement tout le tissu de colère sociale qu'il y a
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aujourd'hui. Je pense que dans la réforme des retraites, dans tous ces rejaillissements
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spontanés de colère qu'il y a, il y a un peu des gilets jaunes aussi qui y sont, même
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si les gens ne portent plus forcément leurs gilets jaunes tous. Mais en fait, les gens
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ne se sont pas calmés parce que les choses ne se sont pas améliorées. Au contraire,
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il y a encore plus de précarité qu'avant, il y a encore plus de problèmes. Donc oui,
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clairement, le mouvement des gilets jaunes, il ne s'est pas arrêté, il s'est juste
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transformé. - Est-ce que ça pourrait repartir cinq ans
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après aujourd'hui ? C'est la question qu'on a posée à Valérie qui habite Longon.
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- Quelque chose risque d'arriver, mais je ne sais pas quoi. Sûrement un petit mouvement
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de colère, c'est possible parce que la vie devient trop dure pour tout le monde. C'est-à-dire
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qu'avant, il y avait des classes moyennes, des classes machin, la moyenne, elle n'existe
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plus. Et c'est tout le monde est au bord de la précarité. Ou on est très dantier,
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ou on est tous au bord de la précarité. Et peut-être que oui, effectivement, avec l'inflation,
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avec tout ça, ça peut être un peu faire de la colère, faire de la tristesse, puisque
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la misère grandit, je trouve. - Qu'est-ce qui ferait que ça pourrait repartir
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selon vous, Antoine Boudinier ? - Pour moi, c'est déjà reparti, ne serait-ce
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qu'avec la réforme des retraites. C'était beaucoup de gens qui étaient là aussi pour
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dire qu'ils en avaient ras-le-bol. Parce que ça ne parlait pas que des retraites, de la
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même façon que les gilets jaunes ne parlaient pas que de l'éco-taxe. On parle de la misère,
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on parle effectivement de précarité, on parle de beaucoup de choses derrière ça.
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On ne parle pas seulement de la retraite, on ne parle pas seulement de l'éco-taxe.
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Donc, ce genre de colère, tout ça, c'est une continuité. Et avant les gilets jaunes,
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on peut parler du mouvement Podemos, qui avait donné les indignés en France, qui eux aussi
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s'indignaient contre toute cette misère, contre tout ça. Donc pour moi, c'est juste
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une continuité. Et on escalade constamment dans la colère, parce que non seulement les
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problèmes ne s'arrangent pas, mais en plus, ils ont l'air plutôt de se dégrader, et
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qu'en fait, en face, on a de plus en plus de répression. Et donc oui, forcément, les
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gens sont de plus en plus énervés, et à juste titre.
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C'est justement ce que partage Patrick sur notre page Facebook ce matin, avec sa réaction.
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Il dit "oui, je pense qu'il y a un tel ras-le-bol actuel, l'inflation, l'énergie, l'insécurité,
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ça peut démarrer, ça peut redémarrer pour un rien".
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Les syndicats ont repris leur place depuis ? Ils font le boulot finalement ? On l'a
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vu sur les manifestations contre la réforme sur les retraites ?
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Je pense que les syndicats étaient pendant un temps, au même titre que les partis politiques,
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ils étaient un peu à la ramasse sur la question de la cohérence sociale, ils s'étaient
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un peu embourbés dans une espèce de tranquillité, une espèce de routine, ce qu'on appelle
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les manif merguez et tout ça.
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Et c'est vrai que les gilets jaunes sont un peu venus casser tout ça, sont un peu
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venus réapprendre comment prendre la rue, comment battre le pavé, comment faire en
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sorte qu'on soit entendu, comment se rendre audible.
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Moi je pense que les gilets jaunes, ils ont permis ça.
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Ils n'ont pas été parfaits sur tout, on a fait des erreurs, mais pour moi, effectivement,
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on a le mérite au moins d'avoir revitalisé les forces vives de la lutte sociale pour
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moi.
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Il est 7h50 sur France Bleu, Gironde, le mouvement des gilets jaunes 5 ans après, on en parle
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avec notre invitée Antoine Boudin, un gilet jaune, girondin et ancien conseiller municipal
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à Bordeaux.
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Il y a 5 ans justement, vous demandiez, les gilets jaunes demandaient plus de démocratie
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participative, il se trouve que vous souhaitiez vous aussi être plus écouté par l'État,
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par le gouvernement, par les élus en place.
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Vous avez été élu vous-même au conseil municipal et finalement vous en êtes parti,
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alors il y a eu un différent avec Philippe Poutou, mais est-ce que finalement, c'est
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pas plus difficile de rester dans l'institution plutôt que de manifester à l'extérieur
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et d'essayer de faire avancer les choses de l'intérieur ?
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Non pas du tout.
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En vrai, être conseiller municipal, c'est pas très compliqué, on n'a pas particulièrement
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besoin d'intervenir, on n'a pas besoin de nombre de conseillers municipaux qui n'occupent
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même pas leur poste, qui font ce qu'on appelle des trucs fantômes.
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Mais c'était un moyen de porter la voix de la colère, comme vous le disiez, à l'intérieur
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du palais Rouen.
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Non mais évidemment que c'était le moyen de porter la colère, ça il n'y a pas de
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souci, mais en soi, oui, être conseiller municipal, en soi, c'est pas très compliqué,
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au contraire, on se fait un peu railler de temps en temps, mais en soi, il n'y a rien
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de très difficile.
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Vous pourriez vous représenter pour être à nouveau conseiller municipal par exemple,
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ou député ?
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Pas de n'importe quelle façon, pas pour n'importe quelle raison, ça c'est sûr
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et certain.
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Pour porter la voix de la lutte sociale à l'Assemblée par exemple ?
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Pour porter la lutte sociale, moi pour le moment je sais pas trop où je vais là-dessus,
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j'essaie aussi de me reconstruire personnellement, là, depuis que j'ai perdu ma main.
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Donc là, la priorité c'est pas du tout de relancer le mouvement, enfin moi c'est
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pas mon combat.
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Demain vous serez place de la Bourse à Bordeaux pour l'anniversaire des 5 ans mis en place
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par les Gilets jaunes ?
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Je serai aux côtés de ma camarade Myriam Ecker, effectivement, et ça me fait très
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plaisir de la rejoindre, elle qui a reçu un traitement particulièrement odieux à
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l'époque de la part du collectif Bordeaux en lutte, en tout cas de mon collectif.
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Ça s'est passé au sein du conseil municipal de Bordeaux, c'est une autre histoire.
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Merci Antoine Boudidet d'avoir été notre invité ce matin, Gilets jaunes et ancien
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conseiller municipal à Bordeaux.
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Bonne journée à vous.
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Merci.
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Il est 7h53 sur France Bleu, j'y rends sur France 3, à Kitten.
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