Cécile Marx, alias Fanny Ardante, ancienne actrice, raconte sa reconversion en comptable

Europe 1

Chaque jour dans Culture Médias, Thomas Isle reçoit un invité inattendu. Ce vendredi, c’est Cécile Marx, alias Fanny Ardante. Retrouvez "L'invité inattendu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-surprise

Transcript

00:00 et alors on va accueillir notre invitée inattendue

00:03 et aujourd'hui c'est celle qu'on ne présente plus,

00:05 François-Xavier, la légendaire Fanny Ardente.

00:09 - Bonjour tout le monde, bonjour FX,

00:10 ou devrais-je dire mon petit castor en sucre ?

00:14 - Vous connaissez bien notre invitée donc.

00:15 - Oui, nous avons une aventure.

00:17 Ah, je me souviens encore de ton énorme piano à queue

00:20 sur lequel tu m'as vigoureusement interprété un concerto de Rachmaninoff.

00:24 Ah, pardonnez-moi le souvenir ma bite.

00:26 - Ah oui, je vois ça, je vois ça.

00:27 - On va peut-être changer de sujet parce qu'il est tôt là quand même.

00:30 Mademoiselle Ardente, je me suis toujours demandé

00:32 ce que ça faisait d'être une grande actrice comme vous.

00:34 - Thomas, la flagornerie vous va si bien,

00:36 mais je m'attasque à vous cessiasse de me présentasse comme une actrice.

00:42 - Comment ça, vous n'êtes plus actrice maintenant ?

00:43 - Eh bien non, comme François-Xavier, j'ai eu une révélation

00:46 et j'ai choisi de faire ce dont j'ai toujours secrètement rêvé,

00:49 de la compta.

00:51 - Ah, vous êtes devenue comptable, Fanny Ardente.

00:54 Mais quel père pour le cinéma, c'est dommage.

00:56 - Je sais, ma famille est dévastée, je viens d'une dynastie de comédiens,

00:59 alors vous imaginez le choc.

01:01 Oui, j'espère que tu as un plan B.

01:03 Tu te rends compte, dans ces métiers, on sait toujours de quoi demain sera fait.

01:06 Est-ce que tu peux nous aider à changer la couche de papilles

01:08 d'Iger Palais à cause de ce midi ?

01:09 - Non, non, non.

01:11 - Mais alors, vous aviez toujours rêvé d'être comptable en fait ?

01:14 - Ah oui, depuis toute petite.

01:16 Je me voyais déjà en haut des tableaux Excel,

01:18 en dix fois plus gros que le bilan de Bernard Arnault au moment où c'est allé.

01:22 - Et notre invité, il était à New York le 11 septembre,

01:24 c'est ce qu'il a décidé à changer de vie.

01:26 Alors vous, ça a été quoi votre déclic du coup Fanny ?

01:28 - Eh bien moi aussi, j'ai vu la mort en face.

01:30 On m'a proposé un rôle de grand-mère.

01:32 Jouer une grand-mère pour une actrice, c'est comme boire de l'eau pour Michel Houellebecq.

01:36 Contre-nature, tout simplement.

01:38 - Mais alors, qu'est-ce qui vous plaît tant dans la comptabilité ?

01:40 - Écoutez, c'est carré, c'est logique, le contraire d'un film de Jean-Luc Godard.

01:44 - Et alors, c'est quoi du coup la journée type d'une Fanny Ardente, comptable ?

01:48 - Le matin, je me lève.

01:49 Ma bonne Ramona tarde à m'amener mon café.

01:52 Il faut dire qu'elle a perdu en capacité respiratoire depuis que je lui ai demandé de nettoyer la miande dans le grenier.

01:56 Mais je la garde quand même.

01:58 Car même si je ne suis pas très bonne pour ce qui est de me mettre en ménage,

02:00 je suis très bonne pour ce qui est de trouver des bonnes pour faire mon ménage.

02:03 Qu'est-ce que je disais ?

02:04 - Votre journée type, on était sur votre journée type.

02:06 - Ah oui, voilà.

02:07 Je me lève.

02:09 Puis je vais prendre le bus.

02:10 C'est formidable le bus.

02:12 C'est un peu comme une limousine, mais avec des gens qui ne mettent pas de déodorant.

02:15 Il est très tôt, 10h30.

02:17 Je jette un oeil curieux aux autres passagers

02:19 lorsqu'un sans domicile fixe me choisit comme cible.

02:23 Il m'interprète alors une chanson paillarde en secouant avec entrain une partie intime de son anatomie.

02:28 Il y a décidément des instants de poésie qui vous laissent sans voix.

02:31 - C'est très poétique en effet.

02:32 Et alors, quels sont vos clients du coup ?

02:35 - Je fais la comptabilité pour mes anciens amis du métier.

02:37 François-Xavier Jeune t'apprend rien.

02:39 Les comédiens et les comédiennes n'y connaissent pas grand-chose en finances.

02:42 Ils finissent d'ailleurs souvent pas oubliés de payer leurs impôts.

02:44 C'est doux rêveur.

02:46 Enfin, pour les animateurs radio, c'est pas mieux.

02:48 - Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

02:50 - Vous m'excuserez cher Thomas, mais j'ai pris la liberté de jeter un oeil à vos comptes.

02:53 Et que vois-je dans vos dépenses personnelles ?

02:55 Toilette japonaise pour camping-car 1984 ?

02:58 - Oui, j'aime bien le petit jet.

02:59 - Est-ce vraiment nécessaire ?

03:02 Comme un chat, Thomas.

03:03 - Attendez, mais comment vous avez eu accès à mes comptes d'ailleurs ?

03:05 - Un comptable ne révèle jamais ses secrets.

03:07 Mais songez à changer vos mots de passe

03:08 parce que pas de patrouille 1981, c'est un peu léger.

03:11 - Je pensais effectivement.

03:13 Et alors, vous avez des projets ?

03:14 - Oui, imposer les coquilles Saint-Jacques à la cantine du Bureau le vendredi.

03:17 Et participer au championnat du monde d'Excel.

03:20 - Ah, ça existe ?

03:21 - Oui, c'est un peu notre cérémonie des Césars à nous.

03:23 En moins long, ça ne dure que 9h.

03:24 - Ah oui, quand même. Autre chose peut-être ?

03:26 - Oui, peut-être faire la comptade de mon petit castor en sucre.

03:29 En tout bien, tout honneur évidemment.

03:30 - Évidemment. Merci Fanny Ardente et merci Cécile Marx qu'on peut applaudir.

03:35 Qui est-elle en spectacle tous les mercredis à 21h au Théâtre Beaux-Saint-Martin.

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