LENGLET-CO - Le Petit Olivier embourbé dans l'Absurdisthan
Regardez Lenglet-Co du 26 octobre 2023 avec François Lenglet.
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00:02 RTL Matin
00:05 Il est 7h37 Langue Léco avec vous François Langue Léco.
00:08 Bonjour à tous.
00:09 Les négociations entre la grande distribution et les fabricants de produits vont donc être anticipées cette année
00:14 et la mesure inquiète les PME.
00:16 Oui des PME comme la Foséenne de cosmétiques, figurez-vous, qui fabrique la marque provençale Le Petit Olivier.
00:22 Oui.
00:22 Il s'agit de produits d'hygiène, de soins, 200 références vendues, des savons, shampoings, gel douche, crème solaire,
00:29 d'origine naturelle et locale, 100% fabriqués en France.
00:34 Alors attention à ne pas confondre avec Le Petit Marseillais.
00:37 Oui.
00:37 Et qui est une marque française mais détenue par un groupe américain, Johnson & Johnson, et fabriqué en Italie.
00:42 Le Petit Olivier, c'est une entreprise créée il y a 27 ans, toujours largement détenue par le fondateur,
00:48 qui réalise 40 millions d'euros de chiffre d'affaires, 15% de croissance cette année quand même.
00:53 C'est l'un des derniers survivants parmi les PME françaises du secteur.
00:57 Vous savez que Geneperma, c'est le fameux Petrolane, est en redressement judiciaire depuis quelques jours.
01:03 Évidemment, pour Le Petit Olivier, l'accès à la grande distribution, c'est vital.
01:09 Qu'est-ce qui les inquiète ?
01:10 L'instabilité chronique du cadre réglementaire français.
01:13 Pour 2024, donc, régime exceptionnel avec un calendrier anticipé des négociations,
01:18 l'idée était de faire bénéficier le consommateur plus tôt des baisses de prix.
01:23 Parallèlement, loi des crozailles pour encadrer les promotions dans le secteur de l'hygiène.
01:27 À peine voté, à l'unanimité, les députés veulent changer cette loi.
01:34 Le tout génère une incertitude totale.
01:37 Il y a une maladie française qui multiplie les lois.
01:39 Chaque gouvernement veut s'attaquer aux relations commerciales,
01:42 entre les industriels et la grande distribution.
01:45 Il y a eu la loi Galant, la loi Dutra et Jacob, la loi Châtel, les lois Egalim 1 et Egalim 2.
01:50 Impossible d'avoir un cadre stable.
01:53 Ce qui, pour une PME qui n'a pas de service juridique, dont les forces sont comptées, c'est problématique.
01:59 Sans compter qu'avec le raccourcissement des délais cette année,
02:02 les petites entreprises craignent de se faire écraser par la masse des 8000 fournisseurs de la grande distribution.
02:09 Et en particulier par les gros industriels qui, dans le secteur, occupent 75% du marché.
02:15 Que va-t-on négocier exactement ?
02:17 Les tarifs pour l'année à venir, bien sûr, mais aussi les opérations de promotion, les emplacements.
02:22 Autant de paramètres clés pour l'avenir commercial d'un produit.
02:25 Et côté prix, le petit Olivier, ils en sont où ?
02:27 Ils projettent une augmentation moyenne de 3% sur leurs références.
02:33 Alors, des prix en hausse donc, après des années de tressage.
02:35 Mais c'est intéressant de comprendre pourquoi ça augmente cette année,
02:38 alors que les matières premières voient leurs prix baisser.
02:42 Deux facteurs viennent neutraliser cette baisse.
02:44 1) Les taux d'intérêt qui ont monté, qui ont enchéri le coût de la dette du petit Olivier,
02:49 une dette provenant d'investissements dans les capacités de production.
02:52 Et 2) la décarbonation.
02:55 Mais en quoi cela coûte la décarbonation ?
02:57 Un exemple, faire des emballages en plastique recyclé plutôt qu'en plastique neuf,
03:01 c'est 30% de coût supplémentaire.
03:04 Autre exemple, le fait de faire des recharges pour éviter justement de nouveaux conditionnements.
03:09 C'est plus cher que de renouveler les bouteilles, parce qu'il faut transformer les chaînes de production.
03:14 Autant d'éléments qui expliquent que, malgré la baisse du prix de l'énergie,
03:18 malgré la baisse du prix des composants, des matières premières,
03:21 on pourrait avoir encore de l'inflation au début de l'année.
03:24 Merci beaucoup François Langlais pour toutes ces précisions.
03:26 de la France.
03:27 Merci.
03:27 [SILENCE]