Marseille : imam, rabbin et prêtre rassemblés pour la paix par les supporters de l’OM

  • il y a 7 mois
Croix bleue sur fond blanc ; croix blanche sur fond bleu. "Et pas d’autre logo, pas d’autre drapeau que celui aux couleurs de Marseille", annonce Rachid Zeroual au côté de Haïm Bendao, Hassain Rajii et Olivier Spinosa. Le rabbin, l’imam et le prêtre ont répondu hier à l’appel du vice-président des South Winners et des supporters de l’OM "pour lancer un signal de paix" au moment où les armes rugissent au Proche-Orient.

Ici, au pied de Notre-Dame de la Garde, les trois hommes de foi et représentants d’autant de cultes sont venus parler "un seul langage, en défenseurs de la paix, de l’humanité et de la coexistence", a embrayé Hassain Rajii, exprimant leur "soutien indéfectible à un avenir de paix et d’harmonie entre les peuples juif et palestinien".

Les lèvres pincées, les yeux embués de larmes

Les lèvres pincées, les yeux embués de larmes, l’imam a su forcer le respect de l’auditoire en adjurant les acteurs du conflit "à engager le dialogue plutôt que la sonnerie des armes". "Ne laissons pas s’il vous plaît la haine et la guerre, s’inviter chez nous", lancera-t-il à trois reprises, comme pour mieux exhorter "les êtres humains, religieux, présidents d’associations" à "cultiver la paix, la compréhension et la tolérance". Avant d’enlacer "mon frère Haïm", Hassain Rajji s’est fendu d’un sourire : "Merci aux supporters marseillais et ceux qui les dirigent. C’est une première en France de réunir ainsi les trois religions pour la paix".

Et le rire se mêle aux larmes. "L’imam a gagné un pari, alors je parle après lui", glissait Haïm Bendao. Le rabbin de la communauté du 14e arrondissement a plus sérieusement rappelé "que le conflit n’est pas religieux. Il est politique". "À celui qui manque de respect à son voisin, qu’il ait la franchise de reconnaître qu’il déverse sa haine et que la religion n’est qu’une excuse. Dans aucune religion on ne trouve des textes qui véhiculent la haine. Mais des gens sont capables de déplacer une virgule pour la mettre au mauvais endroit, et ça crée des catastrophes." L’homme ne se prétend pas surhumain. "J’ai vu les vidéos du massacre. Ça m’a détruit. Un sentiment de haine, de rage m’a envahi". Malgré tout, Haïm Bendao a "décidé d’être dans le dialogue et d’instaurer le calme".

Rendez-vous au Vélodrome

Quand bien même la douleur supplante parfois la quiétude, "nous sommes là pour crier au nom de ceux qui ne peuvent crier". Car, soufflait le père Spinosa "la paix a le visage de chaque homme, chaque femme, chaque enfant qui pousse un cri". Le recteur de la basilique a appelé l’assemblée du jour à s’agrandir "en devenant chacun ambassadeur de la paix". Le message est passé. Et il trouvera un nouvel écho demain, au Vélodrome, lorsque le douzième homme déploiera une banderole pour la paix. C’est du moins ce qu’ont confié hier les supporters à la Bonne Mère.

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