Hausse accidents travail Amazon France, salariés "sous pression"

  • 7 months ago
Une forte augmentation des accidents du travail, un absentéisme "alarmant", un turn-over important: un rapport passe au crible les pratiques sociales dans les entrepôts d'Amazon France, tandis que les salariés évoquent pratiques illégales et culture de la "pression".

De ce document - élaboré par le cabinet indépendant Progexa pour le CSE central d'Amazon et transmis en octobre -, un chiffre frappant ressort: le nombre d'accidents du travail avec arrêt a plus que doublé en 2022, soit 1.132 incidents contre 482 l'année précédente.

L'étude porte sur les 8 entrepôts et le siège.

Les salariés interrogés par l'AFP, qui ont tous souhaité conserver l'anonymat et dont les prénoms ont été changés, expliquent ce chiffre par des "pressions" managériales, des "impératifs de résultats".

"Sur les 7H30 de shift, plusieurs managers viennent, ils se passent le relais, ils ne vous lâchent pas", témoigne Nadia, 47 ans, qui travaille à Senlis (Oise) et se dit "démoralisée".

Et en cas de blessure, beaucoup dénoncent une stratégie de "culpabilisation", comme Hélène, qui s'est bloquée le dos: "Ils m'ont dit que c'était de ma faute".

La manutentionnaire de 56 ans estime que c'est plutôt parce que dans son entrepôt à Sevrey (Saône-et-Loire) les employés manipulent depuis peu des colis jusqu'à 20 kilos, sans que les postes n'aient été adaptés ou sans machines, "pas disponibles".

"Tu n'as pas le choix"

Benoît, également à Sevrey, affirme que quand il s'est blessé au bras, ses supérieurs ont voulu lui "faire signer un +bon de départ+", plutôt que de déclarer un accident du travail.

Encore "interloquée", Brigitte, 50 ans, raconte que son supérieur l'a appelée après un accident lorsqu'elle travaillait de nuit pour lui proposer de prendre des "heures de récup" plutôt qu'un arrêt.

Les employés estiment ainsi que le nombre d'accidents est minoré, Amazon faisant "n'importe quoi pour ne pas avoir d'accidents du travail", déplore Hélène.

Jusqu'à demander à des employants souffrants, comme Nora qui a eu "un souci à l'épaule", de rester sur leur poste en dépit des douleurs.

"(Mon supérieur) m'a dit : + Il y a de l'absentéisme, il n'y a personne, tu n'as pas le choix".
-
L'info en continu https://buzzplus.fr/
Infos, news & actualités - L'information internationale en direct.

Recommended