• il y a 2 ans
Hasmik Tolmajian, ambassadrice de la République d'Arménie en France, était l'invitée de BFMTV ce dimanche soir.

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Transcription
00:00 Vous savez, ce qui se passe aujourd'hui, je pense que c'est évident, c'est clair,
00:04 c'est une épuration ethnique qui se passe sous nos yeux,
00:07 face à cette impuissance internationale de la communauté internationale.
00:12 Il se passe en temps réel et les images sont parlant eux-mêmes.
00:16 Et aujourd'hui, c'est un peuple qui disparaît, c'est une république du Haut-Karabakh,
00:22 même s'il n'était pas reconnue par la communauté internationale.
00:24 C'est une république démocratique, avec son fonctionnement démocratique, qui disparaît.
00:29 C'est un peuple qui est effacé.
00:32 Et on va en parler évidemment, mais sur la suite et ce risque d'invasion, vous y croyez-vous ?
00:36 Est-ce que vous pensez que l'Arménie est le prochain objectif de Bakou ? Est-ce que c'est plausible ?
00:41 Vous savez, le président de l'Azerbaïdjan avait déclaré il y a quelques années déjà
00:45 que son objectif stratégique est de prendre Yélévan.
00:48 Et je voudrais rappeler que Yélévan, c'est la capitale de l'Arménie.
00:51 Je pense qu'on a tendance à sous-estimer les propos des autocrates,
00:56 parce que c'est tellement outrageux que ça nous paraît improbable.
00:59 Et donc on se dit finalement que ça ne peut pas être vrai.
01:02 Mais je pense que c'est aussi une tactique qui réussit.
01:05 À partir du moment où c'est déjà déclaré, c'est déjà énoncé,
01:10 on intègre déjà un peu cette hypothèse, même si on rejette,
01:13 mais on intègre déjà que c'est quelque chose qui pourrait être arrivé.
01:18 Et puis il passe à l'acte.
01:19 Et je pense que l'Azerbaïdjan a été extrêmement méthodique.
01:22 Et à chaque fois, il y a des objectifs qu'il avait dit,
01:25 qui nous avaient choqué, qui étaient outrageux, qui étaient monstrueux.
01:28 Mais aujourd'hui, ce qui se passe au Karabakh...
01:30 Donc ces mouvements dont parle notre envoyé spécial à la frontière,
01:33 ces mouvements étranges qu'observent les militaires arméniens
01:36 avec beaucoup d'appréhension, ça pourrait vouloir dire
01:39 que c'est imminent selon vous ?
01:40 Vous savez, je me pose la question,
01:42 qu'est-ce qui arrêterait aujourd'hui l'Azerbaïdjan ?
01:45 Qu'est-ce qui arrêterait Aliyev ?
01:47 Il se sent tellement fort par cette impunité,
01:52 parce que je souhaite rappeler qu'il a déclenché
01:55 plusieurs guerres d'agression contre le Haut-Karabakh,
01:58 que le président de la République française, dès le départ,
02:00 avait dénoncé et avait qualifié comme des guerres d'agression
02:05 qui n'avaient pas de justification.
02:07 Mais depuis, Aliyev n'a jamais payé un prix.
02:10 Ni un prix diplomatique, ni un prix économique, ni un prix politique.
02:14 Donc, je me demande pourquoi Aliyev n'attaquerait pas l'Arménie ?
02:19 Je sais même prononcer ces mots, c'est difficile,
02:22 mais qui est-ce qu'il retiendrait ?
02:24 Donc je pense aujourd'hui, cette hypothèse, cette menace,
02:26 elle est réelle.
02:27 Il y a des accumulations des forces azéries à la frontière de l'Arménie.
02:32 Le président de la République française, il y a quelques jours,
02:35 avait eu plusieurs entretiens téléphoniques
02:37 avec le président de l'Azerbaïdjan.
02:39 Il avait exprimé sa vive préoccupation,
02:41 il avait certainement dit que c'était inadmissible.
02:43 Et le président de la République avait dit aussi publiquement,
02:46 il avait déclaré qu'il est très préoccupé par l'accumulation des forces azéries
02:50 à la fois sur la frontière de l'Arménie,
02:52 mais à proximité du Haut-Karabagh.
02:54 Donc la chute, on la connaît.

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