Le coup de gueule viral d’un chef cuisinier après un mauvais commentaire sur internet

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 Francine B, tu m'as écrit le 21 juillet 2023, déçue des desserts.

00:03 Ce qui m'a déçu, c'est qu'ils venaient d'être décongelés.

00:06 Je l'ai vu de mes propres yeux lorsque je suis allé à la caisse.

00:10 Une employée les sortait du four après décongélation.

00:13 Voici le four, OK ? Votre four.

00:16 Ça, t'appelles ça un four.

00:18 Moi, j'appelle ça un passe-plat.

00:19 Tu as vu les desserts sortir et tu dis que ce sont les desserts

00:23 qui sortent du four, décongelés.

00:25 Je vais quand même te montrer comment on fait, nous,

00:27 nos tartes aux citrons et nos Paris-Brest.

00:29 - Tu dis à bientôt, Francine, c'est pas terrible ce que tu fais,

00:35 mais en plus, tu le montres à tout le monde.

00:37 - Ça a l'air beau, j'ai vu la vidéo.

00:39 - Bravo.

00:39 - Merci, Olivier Vierzon, d'être avec nous, chef cuisinier

00:48 au restaurant Hôtel Dieu.

00:49 Merci d'être là.

00:50 Comment vous avez eu l'idée de faire la vidéo, Olivier ?

00:53 - Sur un coup de coulère.

00:55 - Ouais, ça, t'en as dit.

00:56 T'as dit "j'en ai ras le cul de ces cons".

00:57 - Oui, oui, si vous voulez, ce qui m'ennuie,

01:00 c'est quand j'ai eu la réponse de TripAdvisor.

01:02 - Micromart, on n'entend pas, Olivier.

01:04 Merci, merci.

01:05 C'est pas grave, ça arrive de partout.

01:06 Regarde, t'as des micros qui arrivent de partout.

01:08 Tu vois, tu vas pouvoir gueuler avec ça.

01:09 - Bon, je disais, oui, ça m'est arrivé quand j'ai eu la réponse

01:13 vraiment de TripAdvisor, si vous voulez,

01:14 quand je m'étais peint auprès d'eux en disant qu'il y avait une illuminée,

01:18 si vous voulez, qui m'avait balancé un avis,

01:19 qui était complètement hors sujet.

01:20 Et je me souviens, j'avais fait ça à 23h.

01:24 Et à 23h45, j'ai eu une réponse de TripAdvisor

01:27 qui m'a bien précisé, qui a pris une enquête minutieuse,

01:28 donc bien poussée.

01:30 L'avis restait sur place, d'accord ?

01:33 Ça veut dire que tu te tais, tu la fermes, l'avis reste sur place.

01:35 Donc à chaud, j'ai rien dit, j'ai attendu deux jours

01:38 et après, j'ai fait une petite vidéo,

01:40 mais sans prévenir personne, comme ça, de mon bureau.

01:42 Et ça a donné ce...

01:44 - C'est ça.

01:45 - C'était là.

01:46 - C'est quoi le commentaire, Gilles ?

01:47 - Le commentaire, en gros, c'est j'ai vu que les desserts étaient décongelés

01:52 parce que j'ai vu qu'il les sortait juste des cuisines,

01:56 mais cette dame n'a pas de chance

01:57 parce qu'elle a confondu le monde plat avec la cuisine

02:00 qui ne sont pas au même étage.

02:01 Voilà.

02:02 Donc du coup, monsieur, à juste titre, a réagi là-dessus.

02:05 C'est ça, c'est la part de monsieur.

02:06 - Tout à fait.

02:07 Il faut le faire, quand même.

02:08 - Oui.

02:09 Après, c'est vrai qu'il y a d'autres avis négatifs

02:11 autour du restaurant qui donnent...

02:13 Alors, moi, j'ai regardé la carte, c'est très bien noté.

02:16 - C'est très bien noté.

02:17 - C'est très bien noté, ça donne envie, très franchement.

02:19 J'ai regardé le menu.

02:20 Mais c'est vrai, Olivier, qu'il y a d'autres personnes

02:22 qui, parfois, émettent des avis négatifs.

02:24 - Je vais lire les avis un petit peu.

02:27 "Service très aimable", voilà, très bien.

02:29 "Cadre joli, cours intérieur".

02:31 "Bon, mais très long".

02:33 Ah non, ça, c'était sur moi, par exemple.

02:35 (Rires)

02:38 Non, mais c'est vrai, il y a "top", voilà.

02:40 Et s'il y a cet avis, voilà, qui est tombé.

02:43 - Oui, et quelques autres, c'est vrai.

02:45 - Il y a quoi ?

02:46 - Par exemple, "Piège à touriste", "Adresse décevante",

02:48 "Cours des miracles".

02:49 Donc, moi, attention, je ne critique pas du tout.

02:51 Mais, Olivier, quand même, quand on est restaurateur,

02:53 des clients peuvent aussi émettre des avis négatifs.

02:56 - Oui, mais ça, vous l'entendez.

02:58 - C'est pas pareil, négatif et malhonnête.

03:01 - Et le mensonge.

03:02 - En plus, Cyril, il ne faut pas oublier

03:05 qu'il y a souvent la concurrence qui fait passer des avis négatifs.

03:08 - Bien sûr.

03:09 - Qui se font plomber le restaurant.

03:10 - Tout à fait, c'est bien connu, ça.

03:12 - Et là, c'est du mensonge, en l'occurrence.

03:13 En plus, ce n'est pas un avis négatif,

03:14 c'est que c'est objectivement faux.

03:15 Et le problème de ces sites, c'est qu'ils donnent un pouvoir de misance

03:17 à n'importe qui qui va mettre un mauvais commentaire.

03:19 Et vous, j'imagine, ça peut vous impacter dans votre business.

03:21 C'est insurmale.

03:22 - Ça nous impacte fortement, si vous voulez.

03:23 Parce qu'aujourd'hui, malheureusement, on va dire,

03:25 moi, je pense qu'il y a 80 % des gens qui regardent les avis.

03:27 - Tu vois que je te dis, j'ai les chiffres, Olivier.

03:28 9 Français sur 10 regarderaient les avis pour choisir leur restaurant.

03:32 - Ah oui, je suis à la rue. Moi, j'ai dit 80.

03:34 - Donc, tu m'as dit, 90 %.

03:35 Et ce n'est pas normal que le site ne retire pas le commentaire.

03:37 Si c'est faux et c'est avéré que c'est faux,

03:38 ce n'est pas normal que TripAdvisor...

03:39 - Les bons avis vont rapporter beaucoup de monde, mais on le sait,

03:42 les gars, arrêtez, il y a plein de magouilles, tu crois quoi ?

03:44 - Arrêtez, bah oui.

03:45 - Bien sûr, tu vas appeler tous tes potes,

03:46 tu vas leur dire, il faut arrêter de nous prendre pour des cons.

03:48 Franchement, et puis, il y a les concurrents.

03:50 - En 2022, 1,3 million d'avis ont été identifiés comme frauduleux.

03:54 - Bah voilà.

03:55 - C'est-à-dire clairement qui étaient faits pour nuire

03:57 et qui n'étaient pas du tout des clients mécontents.

03:59 - Pour flatter.

04:00 - Objectivement.

04:01 - Dans les deux sens.

04:02 - Ça représente quand même 4 millions de content.

04:03 - Oui, mais c'est pire que ça, parce qu'il y a la même...

04:04 Si vous voulez, il a raison, c'est ça qu'il avait dit.

04:06 Il y a des fois des endroits où le gars, il va en...

04:09 Je ne vais pas citer, mais il y a des villes où on va dire

04:12 le numéro 1 dans cette ville-là, c'est le kebab du coin.

04:15 Je n'ai rien contre, t'en t'assures,

04:16 tout le monde a le droit de manger du kebab.

04:17 - J'adore.

04:18 - Mais ça veut dire que le gars, si vous voulez,

04:19 il voit les petits jeunes, il va leur dire,

04:20 écoutez les gars, je vous file une barquette de frites,

04:22 je vous file 3 canettes et balancez-moi des avis.

04:24 Et là, il prend des avis.

04:25 Nous, pour avoir un avis positif, à la limite,

04:27 il faut presque se prostituer.

04:29 S'il vous plaît, si ça vous a plu,

04:30 écoutez, laissez-nous nous établir, ça nous fera plaisir.

04:32 - Ne faites pas ça.

04:33 - Non, non, non, non.

04:34 - C'est bon.

04:35 - Non, mais c'est un combat de longue haleine, si vous voulez.

04:37 Et si vous voulez, nous, quand on a un mauvais avis,

04:38 quand on a un mauvais avis, une étoile,

04:40 ne serait-ce que quelqu'un à qui on dit c'est complet,

04:42 d'accord, le gars, c'est complet, il prend mal,

04:44 il fout un mauvais avis.

04:45 Et une étoile, nous, derrière, il faut qu'on ait au moins

04:47 7, 8, 9, 10 avis positifs, 5 étoiles pour récupérer la hausse,

04:50 vous comprenez ?

04:51 C'est injuste, franchement, c'est injuste.

04:53 - Surtout que la nature humaine fait qu'on est plus tenté

04:55 de prendre la plume pour critiquer que pour dire que c'était bon.

04:57 Donc, en fait, ceux qui prennent la plume,

04:58 c'est souvent les gens qui râlent, comme pour les SNCF,

05:00 les gens qui font des commentaires,

05:01 "le train est en retard, c'était pas propre", etc.

05:03 On écrit rarement pour dire "le train était à l'heure".

05:05 - A la limite de la délation, presque.

05:07 - Et puis le problème, c'est que t'as les névrosés

05:09 qui vont laisser 5 fois un message.

05:10 Donc, je ne comprends pas pourquoi, sur tous les réseaux sociaux,

05:12 on ne devrait pas juste arrêter l'anonymat

05:14 et t'as un compte pour une carte d'identité,

05:16 après tout, ils le font sur les comptes de jeu.

05:17 Quand tu veux jouer au poker ou au machin,

05:19 tu donnes ta carte et ça devrait être pareil,

05:21 comme ça, ça évite les bots, ça évite la folie des...

05:23 - Le ticket de caisse, déjà, pour prouver,

05:25 parce que là aussi, c'est le fait historique.

05:27 - Avec la bonne date, parce que parfois,

05:28 les dates, elles ne correspondent pas.

05:29 - Exactement, oui.

05:30 - Olivier, tu ne regrettes pas d'avoir fait ça ?

05:33 - Ben, écoutez, je regrette pour une chose,

05:35 moi, je ne suis pas quelqu'un de méchant,

05:36 je regrette pour Francine,

05:37 parce que Francine, elle prend cher, la pauvre.

05:39 Et les Francines de France, je pense que les générations futures,

05:42 les enfants, ils éviteront de se faire appeler Francine, vous voyez.

05:44 - Elle a pris une carte avec vous pour retourner au restaurant ?

05:46 - Non, non, mais par contre, j'ai mon serveur

05:49 qui m'a laissé un texto tout à l'heure en me disant,

05:50 "Chef, apparemment, il y a un monsieur

05:52 qui a téléphoné au restaurant

05:53 et qui a dénoncé cette Francine-là."

05:55 - Ah ouais ?

05:56 - Je vais vérifier, elle m'a fait laisser un avis de pâte,

05:57 je vais quand même vérifier, mais bon...

05:59 - On fait de la levure, c'est pas grave.

06:00 - On ne cherche pas...

06:01 On ne cherche pas non plus le buzzer.

06:03 Moi, on a été surpris, vous savez.

06:04 - Par la farine, Francine.

06:05 - Au début, si vous voulez, quand on a...

06:07 Mais quand on a fait cette vidéo-là, si vous voulez,

06:10 on était quoi, à 10 000 vues.

06:12 À 10 000 vues, je me suis dit,

06:13 "Oh, les gars, on applaudissait dans les mains,

06:14 on était contents autour de la table,

06:16 chef, chef, après, on est montés à 100 000,

06:18 200 000, 300 000,

06:19 400 000, on a commencé un petit peu à faire la gueule,

06:20 on s'est dit, "Ouh là, on est partis où, là ?"

06:22 600 000, on a...

06:23 Elle n'a pas dit "général".

06:25 Et à 800 000, on a assumé.

06:26 Et après, c'est justement, c'est Marie-Dominique Privé

06:29 de France Bleu Périgord, si vous voulez,

06:32 qui nous a contactés.

06:33 Et depuis, on a fait un interview chez elle, si vous voulez.

06:35 Et là, elle a senti le final, si vous voulez.

06:37 Et là, c'est parti.

06:38 - C'est ça, c'est mon truc.

06:39 - Moi, je suis un petit peu dépassé de tout ça.

06:40 C'est pas mon métier, moi, de venir ici.

06:42 Je n'aurais jamais cru me retrouver devant chez vous.

06:43 - Bah non, alors vous êtes...

06:44 D'ailleurs, vous n'en êtes pas devant chez moi,

06:45 vous êtes là.

06:46 (Rires)

06:47 Vous êtes à l'intérieur.

06:48 (Rires)

06:49 Non, mais voilà.

06:50 Merci.

06:51 - Olivier, je vais te dire un truc.

06:52 - J'ai adoré la vidéo.

06:53 - J'adore les personnages comme ça.

06:54 - Ah bah écoute...

06:55 - Tu veux que je te dise...

06:56 C'est pour ça que j'aime la France.

06:57 C'est pour ça que j'aime les Français.

06:58 C'est des personnages comme ça qu'on aime.

07:00 Et je te jure, moi...

07:01 - Il faut se battre contre la malveillance.

07:03 - Et moi, je te dis, voilà, moi, je te dis,

07:05 t'es incroyable et continue.

07:06 Voilà.

07:07 Et je viendrai manger chez toi.

07:08 - Merci.

07:09 Merci beaucoup.

07:10 Merci.

07:11 - Merci beaucoup.

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