« Les médecins m’avaient dit : La moto et le boulot, c’est fini. Et vous mangerez des cachets toute votre vie. Sur chacun de ces points, ils avaient tort... » Amputé du bras gauche d epuis son accident le 17 juin 2021, le jeune Mosellan de 27 ans Jonathan Bour n’a besoin de personne pour rouler à 300 km/h.
Star des réseaux sociaux, il multiplie les exploits sur les circuits, comme si de rien n’était. Et il espère faire de la compétition avec les valides.
Star des réseaux sociaux, il multiplie les exploits sur les circuits, comme si de rien n’était. Et il espère faire de la compétition avec les valides.
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00:00 J'ai eu un accident le 17 juin 2021.
00:02 J'ai perdu mon bras, mais j'ai tout de suite voulu remonter pour faire de la course.
00:06 Je ne suis pas là à me dire comment faire à un bras, je suis en train de me dire comment je ferais à deux bras.
00:13 Et ça, ça change.
00:28 Mon nom c'est Joe Bott, donc Joe pour Jonathan, et Bott comme les robots en fait, parce que j'ai mon bras bionique.
00:35 Et après, ça marche.
00:40 J'ai eu un accident le 17 juin 2021, sur la route, je suis tombé, j'ai glissé, j'ai tapé les poteaux des barrières de sécurité, c'est ce qui m'a cassé,
00:48 multiples fractures au bras, j'avais toutes les côtes cassées des deux côtés, on m'a retiré la rate, refait le foie, les intestins, deux semaines de coma.
00:56 À mon réveil de coma, les médecins m'ont dit "bon, ça va être dur, tu ne pourras plus faire ci, ça, machin, truc".
01:01 Et puis en fait, tout ce qu'ils m'ont dit de ne pas faire, je l'ai fait.
01:04 Et puis j'ai continué la moto, et j'ai modifié moi la moto, et puis aujourd'hui j'ai voulu en fait reprendre ma vie comme avant.
01:17 J'ai fait des vidéos, j'explique un peu ma vie, enfin mon quotidien, comment je vis avec ma prothèse.
01:23 Comment je modifiais mes motos.
01:27 J'essaye de montrer un peu aux gens que j'ai perdu le bras, mais en fait je peux faire comme une personne normale.
01:37 Certains, quand je les double et tout ça, trouvent ça ouf que j'arrive à rouler, et même ils sont impressionnés en fait, et puis ils viennent me demander comment je fais.
01:45 C'est légendaire, c'est un truc de malade.
01:50 C'est un truc de malade, c'est un truc de malade.
01:53 C'est un truc de malade, c'est un truc de malade.
01:56 C'est un truc de malade, c'est un truc de malade.
01:59 C'est un truc de malade, c'est un truc de malade.
02:02 C'est un truc de malade, c'est un truc de malade.
02:05 C'est un truc de malade, c'est un truc de malade.
02:08 Moi même motard, il roule plus fort que moi.
02:11 Franchement chapeau, chapeau le gars.
02:13 Chapeau hein.
02:14 Rouler à sa vitesse avec un bras moins, moi je dis c'est impressionnant.
02:17 Il fait même à 8 lignes.
02:19 Quand il freine, il a tout le poids sur ma bras.
02:22 Ce qu'il fait, incroyable.
02:25 Il est des fois plus rapide que les autres.
02:27 Je ne sais pas comment il fait.
02:28 Tu vois là, il n'y a plus rien.
02:30 J'ai toutes les commandes sur une main en fait.
02:33 J'ai mon frein ici, donc je ne freine que avec le doigt là.
02:36 Et en dessous, j'embraye.
02:38 Et là j'ai l'accélérateur.
02:39 À chaque fois, j'essaie d'aller un peu plus loin, un peu plus loin.
02:54 Et c'est comme ça que mes chronos descendent.
02:56 Et puis bon, forcément il y a des chutes.
03:02 J'arrive à relever ma moto, je la redémarre et je reprends la route.
03:06 Il y a des personnes avec deux bras qui n'arriveraient même pas à la relever.
03:10 Mais moi, je n'ai pas de problème.
03:11 Je me rappelle au début, il roulait avec son gros pansement que je lui faisais tous les jours.
03:15 Que j'avais du mal à lui faire.
03:16 Même encore aujourd'hui, je l'ai vu par terre.
03:18 Je dis, ah bon, il est tombé.
03:20 Ce n'est pas trop grave, mais bon je l'ai vu debout.
03:23 Je fais, bon, c'est bon.
03:31 Je préfère justement qu'il roule comme il fait sur le circuit,
03:34 plutôt que comme il faisait avant sur la route.
03:36 Je le laisse faire et puis il réussit tant mieux.
03:38 Et puis s'il ne réussit pas, tant pis.
03:40 En tout cas, on sera quand même toujours là pour le relever
03:43 et le guider sur une autre voie s'il faut.
03:46 Maintenant, il faut valider ma licence normale en gros.
03:52 Et puis une licence handicapée.
03:54 Je veux montrer que même avec un handicap,
03:56 on peut être avec des personnes normales
03:58 et ne pas être obligé d'être dans un coin
04:01 et rouler que entre nous.
04:03 Il y a déjà certaines personnes handicapées
04:05 qui ont réussi à être en championnat.
04:07 Je ne vois pas pourquoi moi je n'y arriverais pas.
04:10 Et je pense que je vais réussir.
04:12 Plus tard, on me verra peut-être sur des grands circuits.
04:16 [Musique]