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ll y a une "submersion" de migrants "au sens propre du terme", estime le sénateur LR Bruno Retailleau
France Inter
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19/09/2023
Le président du groupe Les Républicains au Sénat Bruno Retailleau affirme que "l’avenir de l’Europe se joue" à Lampedusa, après l'afflux de migrants sur l'île italienne.
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Il est 7h48, Sonia De Villers, votre invitée, sénateur de Vendée, président du groupe
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Les Républicains au Sénat.
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Bonjour Bruno Rotaio, je vous ai aperçu lever les yeux au ciel pendant la chronique de Dominique
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Seux, la vente à perte des carburants ?
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Fausse bonne idée.
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Fausse bonne idée ?
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Très franchement, fausse bonne idée pour deux raisons.
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La première raison c'est qu'on va tuer le petit commerce et on va désertifier une
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fois de plus les zones rurales parce que les indépendants qui sont situés non pas dans
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les grands centres urbains mais plutôt dans les zones rurales vont finalement trinquer.
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Les indépendants, vous parlez des stations services indépendantes ?
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Je parle des stations services indépendantes.
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Elles vont être aidées par le gouvernement ?
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Oui mais voyez, le système est complètement dingue.
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D'un côté on crée les conditions de leur perte et ensuite il faut les subventionner.
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Voilà le problème du modèle français tel que nous le vivons aujourd'hui.
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Et la deuxième raison c'est que penser un seul instant que les grandes surfaces, la
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grande distribution sont des philanthropes, c'est se tromper.
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C'est-à-dire que ceux qu'ils vont perdre à la pompe, ils vont le gagner à la caisse.
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C'est tout.
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Ils feront une sorte de moyenne et d'autres prix augmenteront.
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Le consommateur ne s'en apercevra pas mais il perdra en réalité.
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Lampedusa, c'est le drame de ce week-end.
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Qu'est-ce que selon vous la France doit faire ?
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Est-ce qu'elle doit, comme l'a affirmé la ministre des Affaires étrangères, prendre
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sa part ?
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Je pense que Lampedusa c'est l'île où se joue l'avenir de l'Europe.
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Je pense que le chaos migratoire, on le voit bien, irrite de plus en plus les peuples.
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Et si on n'y apporte pas une réponse qui soit une réponse ferme, déterminée, il
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y aura des insurrections électorales, comme on l'a déjà vu d'ailleurs en Europe.
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Et même quelque part à Mayotte, puisque souvenez-vous, il y a 20 ans, Jean-Marie Le Pen,
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au second tour de l'élection présidentielle, fait 11,8%.
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20 ans plus tard, au second tour, dernière présidentielle, sa fille fait près de 60%.
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Concrètement Bruno Le Payot ?
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Concrètement.
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Je pense que le pacte tel qu'il a été voté par le Conseil européen, par les Etats,
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est une bonne chose, notamment pour avoir ces centres de rétention et pour que les
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dépôts de demande d'asile soient faits aux frontières de l'Europe.
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Je pense pour notre politique migratoire qu'il faut même envisager, pour ce qui
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concerne la France, de pouvoir déposer des demandes d'asile dans des pays sûrs, de
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transit par exemple, mais aussi à l'extérieur de nos frontières.
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Le problème c'est que le droit d'asile aujourd'hui, et en tout cas le pacte européen,
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a été approuvé en juin par le Conseil, c'est-à-dire par les Etats, mais il y a
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une opposition au Parlement.
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Mais je pense que la politique de la fermeté paiera, parce que si on n'est pas ferme,
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le problème c'est que les filières, les mafias, ceux qui pratiquent la traite des
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êtres humains, il y avait dans un grand journal du soir le témoignage de plusieurs femmes,
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hier sans doute vous l'avez lu, qui montraient que pour ces femmes le viol était quasiment
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systématique.
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Et bien, plus on aura une politique laxiste, plus on nous coragera ces pratiques inhumaines.
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Il faut absolument décourager, d'abord par ces moyens-là, le dépôt des demandes
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d'asile aux frontières, la construction de centres de rétention, comme cela a été
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fait en Grèce, sur l'île de Lesbos, dans des conditions humaines bien sûr, mais on
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ne sort pas si, c'est-à-dire ce sont des vrais centres de rétention, si en réalité
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on ne justifie pas par exemple le droit d'asile, le statut de réfugié.
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Marine Le Pen a parlé de submersion migratoire.
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Quelques heures après, Eric Ciotti a parlé lui aussi de submersion migratoire.
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Marion Maréchal s'est rendue sur l'île de Lampedusa et ça a été en termes d'images,
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des séquences abondantes avec les migrants derrière elle, filmées sur les quais de
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l'île.
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Marine Le Pen s'est rendue en Italie.
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Est-ce que vous diriez que l'extrême droite a, on va dire, imprimé cette séquence en
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termes d'images et l'a largement dominée ?
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Madame Van der Leyen s'est aussi rendue aux côtés de Madame Mélanie, président
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du conseil italien, sur place.
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Simplement, on voit bien que cette petite île de 6 ou 7000 habitants qui reçoit un
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afflux de presque 10 000 migrants, ça pose un problème.
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Bien sûr qu'il y a une forme de submersion au sens propre du terme.
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C'est un qualificatif qu'on doit pouvoir employer compte tenu des proportions.
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Il y a un problème que je me pose quand même.
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Il y a un problème avec la Tunisie.
04:29
Il y a un problème avec la Tunisie.
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D'autres ont rappelé néanmoins que cette submersion, comme vous dites, c'est un afflux
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qui a été massif et soudain, mais c'est un afflux qui a été très ramassé dans
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le temps et que dans le même temps, l'Italie, ces derniers mois, a reçu presque 200 000
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ukrainiens sans qu'on parle, par exemple, de submersion migratoire.
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Que l'Europe a accueilli presque 4 millions d'ukrainiens sans qu'on parle de submersion
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migratoire ou d'invasion migratoire.
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Sur les 8 premiers mois de l'année, l'Italie a vu doubler en réalité ces flux de migration.
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Et vous savez très, très bien l'irritation de tous les peuples européens de ce point
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de vue là.
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En France, c'est pratiquement un demi-million par an.
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Quand on ajoute les demandes d'asile, les titres de séjour étudiants ou autres, le
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regroupement familial, plus l'immigration illégale.
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Eh bien, il y a ce sentiment des peuples qui sont dépossédés.
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Ils sont dépossédés de ce droit qui leur est propre de pouvoir contrôler les frontières.
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Et ce que je veux dire, c'est qu'il faudra une politique du donnant-donnant aussi avec
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les pays notamment émetteurs, les pays d'origine.
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J'ai quand même un doute, moi, parce que 200 bateaux, 199 très exactement bateaux,
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en quelques jours, qui partent de Tunisie, les garde-côtes tunisiens n'ont pas pu ne
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pas les voir.
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Donc quelque chose s'est passé.
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Il y a eu un accord, vous savez, avec des millions d'euros à la clé entre notamment
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l'Europe, l'Italie et puis la Tunisie.
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Mais quelque chose qui n'est pas normal s'est passé.
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Et la clé, ce n'est pas seulement le traitement des demandes d'asile, c'est en même temps
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la clé, elle se trouve dans les pays sources, dans les pays d'origine.
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Je veux rappeler quand même que l'Europe est la première puissance humanitaire du
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monde.
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Donc le co-développement de l'Afrique, c'est essentiel.
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Qu'est-ce qui vous différencie du Rassemblement national ? Qu'est-ce qui vous différencie
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de l'extrême droite sur ce dossier ? Vous, les Républicains.
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Je pense qu'on a une approche raisonnable des choses.
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Quand je disais par exemple que le Conseil européen avait posé une première pierre,
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notamment par le traitement des demandes d'asile, voilà une des différences.
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Simplement, nous ne sommes pas laxistes.
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Et je ne calque pas mes propos ni sur la droite ni sur la gauche, ni sur le Rassemblement
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national, ni sur M.
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Macron.
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Je calque toujours mes propos, vous voyez, sur l'intérêt général.
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C'est ma boussole, l'intérêt général.
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Et l'intérêt général nous commande une politique de fermeté, de très grande détermination
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contre l'immigration.
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Dans un mois et demi arrive au Sénat, je rappelle que vous êtes sénateur, président
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du groupe Lehler au Sénat, arrive la loi sur l'immigration proposée par le gouvernement.
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Sacha Ollier, que vous connaissez bien, député de la majorité, président de la commission
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des lois à l'Assemblée, était notre invité la semaine dernière.
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Il s'est affiché, dans Libération, avec le PS, avec l'Ever, avec le Modem, pour
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insister.
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Pas de loi sur l'immigration sans un volet de régularisation des travailleurs dans les
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métiers dits en tension.
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Est-ce que vous campez sur vos positions ? Est-ce que vous refusez toujours de voter
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cette loi si elle maintient ce volet de régularisation ?
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Oui, je voudrais vous expliquer pourquoi nous refaisons.
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D'abord parce qu'on voit bien ce qui est important vis-à-vis des mafias, des filières.
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C'est le signal qu'on émet.
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Or la France, ce n'est pas moi qui le dis, c'est Didier Leschi dans un très bon ouvrage,
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Le Grand Dérangement, et le pays européen le plus avantageux, qui donne le plus d'avantages.
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Bref, les pompes aspirantes, on va en ajouter une.
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Or ce qui est grave, c'est que, en droit français, normalement, on ne doit pas donner
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une prime à la fraude.
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Mais si demain, on régularise massivement, y compris pour des motifs de travail, des
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gens qui sont arrivés clandestinement, alors, alors, on contrevient ce principe.
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Et donc là, on donne une prime à la fraude.
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Par ailleurs, 500 000, 1,5 million d'immigrés aujourd'hui pointent à l'assurance chômage.
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Et l'hôtellerie La Restauration cherche 300 000 travailleurs manquants.
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Juste un instant, Sacha O'Leary a dit à ce micro, a dû à ce micro, a pointé l'hypocrisie
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des parlementaires de droite, députés et sénateurs, qui dans leur circonscription,
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à tour de bras, poussent des demandes de régularisation.
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Pourquoi ? Parce que des patrons de PME viennent leur supplier des travailleurs.
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Pourquoi ? Parce que des patrons de restaurants et d'hôtellerie viennent leur supplier.
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Parce que des patrons d'hôpitaux viennent leur demander de la main-d'œuvre.
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Écoutez, la main-d'œuvre, elle est là, elle est en France.
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Qu'est-ce que vous faites des 1,4 million de jeunes, au moment où je vous parle, qui
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sont ni à l'école, ni en stage, ni en emploi ? Qu'est-ce que vous faites des près de
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2 millions de Françaises et de Français qui sont au RSA ? Qu'est-ce que vous faites
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des près de 3 millions de Français qui pointent au chômage en catégorie A ?
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Alors, je comprends, moi, qu'il y a un certain nombre de patrons qui aimeraient bien avoir
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une main-d'œuvre qui soit peu chère, qui fasse une pression, si j'ose dire, sur les
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salaires en France.
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Mais il faut rester raisonnable.
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Je ne veux pas d'une capitulation.
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Il faut d'abord remettre au travail ceux qui en sont privés.
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Et par ailleurs, il existe bien sûr des procédures à la main des préfets, de régularisation,
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ponctuelles, en s'assurant qu'il y ait bien un contrat de travail, en s'assurant
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qu'il y ait bien une vraie assimilation.
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Vous êtes catholique et pratiquant ?
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Ça, c'est mon domaine réservé, si j'ose dire.
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J'avais, avec Léa Salamé, l'habitude de questions…
09:42
Vendredi, le pape François prévoit de se recueillir au mémorial dédié aux migrants
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disparus en mer.
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Il rencontrera le président de la République française et il abordera ce sujet des migrations
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et de l'immigration.
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Est-ce que vous considérez, comme Marion Maréchal, que le pape en fait trop sur les
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migrants ?
10:01
Non, moi, je considère que le pape est dans son rôle et qu'il nous donne un idéal
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de vie.
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Mais vous voyez bien que…
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Engageons-nous à être des portes toujours plus ouvertes, a dit le pape au mois d'avril.
10:14
Mais si cet idéal consistait à faire venir en France toute la misère du monde, qu'est-ce
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qui se passerait ? Il y aurait une insurrection civile, il y aurait de la violence.
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Donc le pape n'est pas réaliste ?
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Mais je veux dire qu'il y a deux ordres.
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C'est marrant parce que vous êtes très attachés à la laïcité.
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Il y a un ordre spirituel, religieux, et puis il y a un ordre temporel.
10:32
Et mélanger les deux, c'est ce qu'on appelle, dans une expression populaire, « paver l'enfer
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de bonnes intentions ». Mais tout ça mène à l'enfer malgré tout.
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Et le président de la République fait bien de se rendre à la messe ?
10:42
Oui, il s'est rendu à la messe du couronnement de Charles III.
10:45
Charles III, chef d'État, Charles III, patron de l'église anglicane.
10:49
Pour autant, il n'est pas devenu royaliste.
10:51
Merci Bruno Retailleau.
10:54
Et merci Sonia Devilleur.
10:55
7h59.
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