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  • 12/09/2023
La bande de 22H Max réagit à l'appel à régulariser les travailleurs sans papiers lancé par plusieurs parlementaires de la majorité et de la NUPES.

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Transcription
00:00 Ce qui vous a fait réagir aujourd'hui, c'est une tribune signée aussi bien d'ailleurs par des élus de gauche,
00:04 comme Fabien Roussel, Julien Bayou par exemple, Fabien Roussel pour les communistes, Julien Bayou pour les verts,
00:09 aussi bien par des députés de gauche que par des députés de la majorité présidentielle,
00:14 pour réclamer quoi ? Une régularisation des travailleurs sans-papiers, ceux qui bossent dans les métiers en tension.
00:19 On voit derrière vous, dans l'hôtellerie, ça peut être dans l'hôtellerie, le BTP, eux veulent une régularisation des sans-papiers.
00:25 Voilà, donc à la première lecture, aucun problème, vous vous dites bon bah évidemment, il est logique que dans le cadre des débats sur l'immigration
00:33 et des lois, de la loi ou des lois qui vont être présentées, alors on ne sait pas vraiment quand, est-ce qu'en novembre au Sénat ?
00:40 Il y aura une loi immigration par Gérard Larmannin.
00:43 Quoi qu'il en soit, il était question effectivement d'accélérer la régularisation et potentiellement d'avoir un titre de séjour au titre des métiers sous tension.
00:52 Donc on lit, on se dit ok, pourquoi pas ? Et puis alors à la deuxième lecture, il y a quand même un truc qui me gêne, parce que finalement,
00:59 que dans une espèce de coup politique, on est à la fois l'aile gauche de la majorité, des centristes et des membres de la NUPES,
01:11 alors que ce soit Europe Écologie Les Verts ou Fabien Roussel, entre autres, ou on pense à Laurence Rossignol, l'ancienne ministre socialiste,
01:17 qui signe ça, alors qu'objectivement, il y a 20 ans, qu'est-ce qu'ils auraient dit ? On veut des régularisations massives.
01:24 Pour tout le monde.
01:25 Pour tout le monde. Là, finalement, on se retrouve avec un discours qui se veut pragmatique, en mode bon, en fait, on va finir par accepter ça et on verra ce que ça donne.
01:34 On finit par avoir une gauche qui est prête à trier, entre guillemets, le bon grain de l'ivraie, qui reprend finalement la forme de vision que Nicolas Sarkozy avait
01:48 en 2006 avec l'immigration choisie, avec on va garder les bons migrants, en fait, qui sont dans des métiers sous tension.
01:55 Et puis alors le reste, moi, c'est ça qui m'a beaucoup marqué, c'est que je me suis dit finalement, qu'on soit d'accord ou pas, au-delà de cette tribune,
02:05 marquait un clivage clair à gauche et quelque chose dans l'histoire, en fait, qui est en train de basculer dans une forme de pragmatisme,
02:13 qui finalement voit les valeurs d'une certaine gauche s'écraser au profit d'une forme de pragmatisme.
02:20 On verra ce que ça donnera une fois que ce sera à l'Assemblée. Mais j'ai trouvé ça quand même un petit peu gênant.
02:25 – Il y a une mutation idéologique, c'est évident, sur cette gauche-là et une concession. Pourquoi ?
02:31 Parce qu'il y a eu François Mitterrand 1981, 130 000 régularisations, Lionel Jospin 1997, 100 000 régularisations,
02:39 et puis la circulaire Valls à partir de son arrivée à Beauvau avec François Hollande, 72 000 régularisations économiques,
02:47 métiers en tension, ne les appelez pas comme ça, 335 000 avec les extensions, familles, étudiants, etc.
02:53 Et puis à un moment donné, même la gauche se dit "la société n'y arrive plus, ça crée du vote à l'extrême droite,
02:58 ça crée des tensions, il y a en plus eu les migrants qui eux sont venus parce qu'ils fuyaient des pays comme la Syrie,
03:03 on n'y arrive plus, donc on va faire ce qu'on peut et non plus ce qu'on veut",
03:07 c'est-à-dire cet idéal de la régularisation totale, massive de ceux qui sont là depuis un certain temps.
03:12 Après, est-ce qu'on arrivera à faire ça ? C'est-à-dire à identifier les métiers en tension.
03:15 C'est quoi un métier en tension ? On dit toujours "restauration et BTP".
03:20 Oui, mais enfin la livraison à domicile, de tas de produits, c'est souvent des gens qui sont des clandestins,
03:26 une partie des transports, on se dit "tiens, ceux-là, est-ce qu'ils ont vraiment leur pratique ?"
03:29 Ceux qui ramassent nos poubelles, ceux qui sont dans notre cuisine, ceux qui s'occupent de nos enfants, de nos parents, ceux qui...
03:33 Évidemment, il y aura toujours une tension sur certains métiers, donc il va falloir bien réfléchir au périmètre,
03:38 et ce périmètre le fait révoluer d'année en année parce qu'on aura des besoins nouveaux avec des tensions nouvelles.
03:43 Est-ce que ça va réveiller une autre solution qui est de dire "on va faire par quota".
03:46 Donc on va dire à des pays "on a besoin de tant d'ouvriers ceci, tant d'employés ceux-là, donnez-les-nous, prêtez-les-nous".
03:53 Ou est-ce qu'on va dire simplement "de votre pays, on en prend tant, quelle que soit leur fonction, on verra bien ce qu'on leur fait faire chez nous".
04:00 Ça ne va pas être simple. Et qu'est-ce qu'on fait de ceux qui ne respectent pas la règle et qui sont clandestins ?
04:04 À partir du moment où on est par quota officiel, tout clandestin est appelé à retourner chez lui puisqu'il n'a pas respecté la règle.
04:09 Ça ne va pas être simple.
04:10 Je suis curieux d'entendre le chef d'entreprise qui est autour de la table, Sébastien Ville.
04:13 Alors moi je compléterais ce qu'a dit Christophe, mais je pense qu'une partie de la gauche effectivement,
04:19 ce n'est pas une mutation pour moi, c'est plus qu'ils ont pris le pouls d'une partie du pays qui ne veut plus entendre ça.
04:23 Je ne suis pas sûr qu'ils adhèrent profondément, idéologiquement parlant,
04:27 mais ils ont bien compris qu'aujourd'hui une majorité de Français n'a pas peur de cette immigration, que ce soit fondée ou pas,
04:32 peu importe le débat, je parle là.
04:34 Ils ont peur de ça et ils se rendent compte qu'aux élections, c'est problématique s'ils prônent l'inverse.
04:38 Donc effectivement, ça permet, pour moi c'est du tiède, je rejoindrai Nora là-dessus,
04:43 on prend un peu ce qui nous va et puis on ne prend pas ce qui ne nous va pas,
04:46 effectivement en s'assayant sur une partie d'idéal de gauche.
04:49 Mais moi je pense que c'est plus une prise de pouls du pays.
04:52 - Réalisme ! - Voilà, du réalisme.
04:53 Et cette phrase qu'emploie toujours Christophe, c'est de la politique.
04:57 - D'un mot, parce qu'il faut qu'on avance.
04:59 - Je trouve ça extraordinairement cynique comme position,
05:04 ce fait de considérer qu'en fait les métiers en extension sont fortement des sous-métiers,
05:08 et que c'est une vision court-termiste, génératrice dans le futur, de frustration.
05:13 Je jugerais beaucoup plus intelligent d'avoir une politique de quota
05:16 pour des métiers hautement qualifiés, qu'on n'arrive pas non plus à fournir aujourd'hui,
05:19 en manque d'ingénieurs, de mathématiciens,
05:21 et de maintenir ce qu'ils appellent les métiers en tension,
05:24 d'avoir une politique salariale très active et volontariste pour les rendre attractifs pour des locaux.

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