Dans Rothen s'enflamme ce lundi sur RMC, Jérôme Rothen et Christophe Dugarry sont revenus sur le départ de Laurent Blanc de l'OL.
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00:00 Dites-nous pourquoi selon vous Laurent Blanc rate sa carrière en tant qu'entraîneur ?
00:05 La deuxième partie de carrière.
00:06 - La deuxième, oui. La première avait été surprenante,
00:11 du moins surprenante parce que très vite il a gagné un trophée avec Bordeaux.
00:16 Pendant plus d'un an, ça avait été une très belle épopée du côté de Bordeaux,
00:24 on va même dire deux ans.
00:27 Ça s'est gâté sur la fin, mais peu importe, on va retenir déjà les titres à Bordeaux.
00:31 Derrière l'équipe de France, on ne peut pas dire que ça avait été une grande réussite,
00:36 même s'il prenait après la prête au Ménèque, donc il y avait tout à faire.
00:39 Et on va dire qu'on va mettre ça de son côté à son crédit.
00:43 Après le Paris Saint-Germain, le Paris Saint-Germain pendant trois ans,
00:47 avec beaucoup de résultats, mais des bas surtout la dernière année.
00:52 On se rappelle l'image du club, comment il a été respecté de ses joueurs,
00:55 des joueurs qui se sont foutus de sa tronche pas mal de fois.
01:00 On peut prendre l'exemple de Serge Aurier, en gros, ça nous a tous marqué,
01:03 mais aussi plusieurs cas pénibles.
01:07 Et puis derrière, ses disparitions en total.
01:11 On lui a reproché de ne pas être plus amoureux que ça du foot,
01:16 et que le foot ne le manquait pas assez.
01:17 Parce que quand tu restes autant de temps sans entraîner,
01:21 c'est problématique. Quand tu veux être un entraîneur référence,
01:25 la communication a été catastrophique très souvent et encore ces derniers temps,
01:30 quand il a repris un rôle d'entraîneur.
01:32 Je trouve qu'il rate totalement sa deuxième partie d'entraîneur, ça c'est sûr.
01:39 Maintenant, son départ du PGC de 2016, donc ça fait 7-8 ans
01:43 que malheureusement, il n'a plus les résultats
01:47 qu'on estimait qu'il pouvait apporter.
01:51 Je pense, et je le dis très souvent, c'est peut-être dur à entendre pour lui,
01:55 mais qu'il n'est plus trop fait pour le football aujourd'hui.
01:58 Quand il y a un rôle d'entraîneur,
02:00 ça me paraît logique de puer football, de transpirer football, de dormir football.
02:06 Et ce qui n'est pas toujours son cas.
02:07 Je pense que la transmission, elle est compliquée aussi avec la nouvelle génération.
02:11 Et ça s'est vu sur cette petite période lyonnaise.
02:15 Je n'ai pas vu de joueur en progression.
02:18 Je n'ai pas vu une identité de jeu très claire.
02:21 Il a rétro-pédalé et il lui arrive aujourd'hui,
02:24 malheureusement, c'est toujours très compliqué de se faire dégager limogé d'un club.
02:31 Mais c'est la suite logique, malheureusement, par rapport à tout ce qu'il a apporté à Lyon.
02:34 - Très bien, on va laisser la parole à la défense de Laurent Blanc, maître d'Ugari.
02:40 - Je reconnais là toute la mauvaise foi de mon collègue.
02:44 Déjà, nous expliquer que Bordeaux, déjà, c'est une surprise qu'il ait aussi bien réussi à Bordeaux.
02:49 Pourquoi ne pas dire carrément, à Bordeaux, ça a été un franc succès pendant trois ans.
02:54 - On ne va pas à la fin.
02:55 - Pendant trois ans, ça a été exceptionnel.
02:57 Je pense que ça faisait très longtemps que je n'avais pas vu Bordeaux jouer de la sorte au football,
03:03 avec l'époque Gourguf, Diarra, Chamac et tant d'autres.
03:07 C'était, c'était, c'était...
03:08 Moi, j'ai des souvenirs à aller au stade pour aller voir jouer cette équipe et me régaler.
03:12 Donc, en termes de football, ça a été...
03:14 Jérôme, sincèrement, ça a été...
03:15 - Non, non, c'est vrai, c'est vrai.
03:16 - Ensuite, il y a eu l'équipe de France.
03:18 Voilà, l'équipe de France, je crois que le bilan est plus que positif.
03:22 Je crois qu'il y a quatre défaites, 16 victoires, 7 nuls, 4 défaites.
03:26 Il se fait éliminer, il se fait virer au championnat d'Europe.
03:30 Il se fait éliminer, pardon, après le championnat d'Europe
03:34 parce qu'il a perdu contre le vainqueur de la compétition sur un match qui se joue sur pas grand chose.
03:38 On a été tous surpris qu'au bout de deux ans,
03:41 on lui reproche plus sa façon d'être, plus que sa façon d'entraîner.
03:45 Ça a toujours été le problème avec Laurent Blanc.
03:47 Ensuite, le Paris Saint-Germain, je pense qu'on peut parler d'une réussite au Paris Saint-Germain,
03:51 même si l'objectif d'aller très loin en Ligue des Champions n'avait pas été, pour le coup, atteint.
03:58 Mais quand on voit toutes les années qui se sont passées après Laurent Blanc
04:02 et après tous les grands entraîneurs qui sont arrivés,
04:04 on voit la difficulté que c'est d'arriver très loin en Ligue des Champions.
04:07 Je pense que la réussite de Laurent Blanc, elle est sans aucune discussion possible.
04:12 J'ai entendu dire, Monsieur Rauten, nous expliquer que c'était la faute de Laurent Blanc
04:17 si ses joueurs ne le respectaient plus.
04:18 Non, je pense que c'est la faute du club qui a tout fait pour que les joueurs ne respectent pas son entraîneur
04:23 et surtout, une fois que ce respect n'avait pas été atteint,
04:26 apporter les sanctions qui devaient être nécessaires.
04:28 Donc Laurent Blanc a été une nouvelle fois victime d'une hiérarchie qui faisait un peu tout et n'importe quoi.
04:34 On l'a vu après.
04:35 C'est vrai qu'on va dire que c'est une réussite à Paris.
04:37 Après qu'ils l'ont suivi, mais c'est vrai.
04:39 Alors après, je dois reconnaître.
04:40 Donc entre 2007 et 2016, moi, ça fait neuf ans, j'estime que c'est une réussite pour Laurent Blanc.
04:45 Et la deuxième partie ?
04:46 La deuxième partie à 2020.
04:47 Et c'est vrai que de 2020 à 2023, ça a été compliqué.
04:51 Au Qatar, ça a été compliqué pendant deux ans.
04:52 Il faut le reconnaître.
04:54 Voilà, ça s'est passé moyennement.
04:57 Je crois 19 victoires, 23 défaites.
04:58 Donc c'est très moyen.
05:00 Et puis l'Olympique Lyonnais, on va dire bien évidemment que c'est un échec.
05:02 À partir du moment où un entraîneur est arrivé il y a si peu de temps et est viré aussi rapidement, c'est un échec.
05:08 Par contre, 18 victoires, 7 nuls, 19 défaites.
05:12 Donc tu vires un entraîneur que tu prends, Laurent Blanc.
05:16 Après 18, 37 matchs, on va dire 45, un peu moins de 50 matchs, tu vires ton entraîneur.
05:22 Excusez-moi, mais si...
05:23 Est-ce qu'il n'est pas viré à cause de ça ?
05:25 Si la personne responsable de cet échec-là, c'est l'entraîneur, il faut m'expliquer la responsabilité du mec qui l'a choisi.
05:33 Parce que c'est toujours bien d'expliquer, de dire voilà...
05:35 C'est Jean-Michel Lollas.
05:36 Je le... Voilà, écoute, c'est Jean-Michel Lollas.
05:38 Et certainement que Textor a donné son accord parce que quand il a fallu...
05:41 Textor a dit je veux voir jusqu'à où Laurent Blanc est capable d'aller.
05:43 Donc il a confirmé aussi Laurent Blanc. Il n'est pas arrivé avec le projet de dire je prends un nouvel entraîneur parce que ce qu'il a fait ne me convenait pas.
05:49 Sachant que les six mois de Laurent Blanc, lorsqu'il est arrivé, ont été aussi plutôt une réussite en termes de qualité de jeu.
05:56 Je resterai déçu.
05:57 Voilà, moi, je resterai déçu parce que j'aurais voulu que Laurent Blanc puisse continuer, aller plus loin, démontre ce qu'il a montré pendant ces neuf années qui ont été vraiment géniales.
06:07 Que ce soit au Paris Saint-Germain ou au Gironde-Bordeaux.
06:10 Voilà, donc je comprends les gens qui peuvent penser que sa communication n'est pas bonne.
06:14 Je suis parfois, je partage cet avis.
06:16 Parfois, je trouve que sa communication, elle n'est pas au niveau de ce qu'il est capable d'entraîner.
06:21 Bon, voilà, écoute, est-ce que ça fait pas partie de...
06:24 Si, c'est pas son point fort. On pourra lui reprocher.
06:26 On pourra lui reprocher toute sa vie.
06:28 Voilà, on pourra lui reprocher effectivement de ne pas être un grand communicant.
06:31 Ça lui coûte, ça lui coûte cher.
06:33 Ça a coûté cher aussi à d'autres.
06:35 Je pense à Aimé Jacquet. On a reproché toute sa vie que ce n'était pas un grand communicant.
06:38 Ça ne l'a pas empêché d'être le champion du monde.
06:40 Voilà, je pense que Laurent...
06:40 Et quand vous restez 4 ans sans entraîner, tu trouves ça logique ?
06:43 Ça transpire le foot ?
06:44 C'est certainement sa faute aussi.
06:46 Il n'a pas su faire les bons choix au moment où il fallait les faire.
06:49 Peut-être qu'il attendait mieux.
06:51 Ça a peut-être été une erreur de choix aussi.
06:53 Ça se respecte, mais je pense que le travail qu'il a quand même, malgré tout,
06:56 effectué quand il a été en poste,
06:59 je trouve qu'il a été plus que jusqu'ici sur de nombreuses années.
07:02 Avec Jean-Louis Gassé, avec son préparateur physique.
07:06 Quoi ? Si vous ne prenez que son Jean-Louis Gassé, ça marche moins bien ?
07:08 La preuve, c'est un constat.
07:10 Les faits me donnent raison.
07:13 Mais c'est tout le temps un staff, Jérôme.
07:15 C'est jamais qu'un seul mec qui arrive et qui le fait son rôle.
07:17 Je pense que ça lui a fait beaucoup de bien, Jean-Louis Gassé.
07:19 Peut-être.
07:20 C'est certainement que Jean-Louis Gassé, mais c'est aussi lui qui l'a choisi,
07:23 de faire connaître ce talent-là.
07:24 On reconnaît l'idée des champs,
07:27 son talent de choisir les mecs pour les faire jouer.
07:30 Surtout vous, maître, vous reconnaissez les talents des gens.
07:31 DJ a gagné, c'est incomparable.
07:33 Alors, M. le juge, Dimeko,
07:35 tranchez-nous cette affaire en votre vie.
07:37 Oui, j'ai écouté les deux parties avec intérêt.
07:41 La question, elle est un peu tordue quand même.
07:43 Parce que...
07:44 Ah bah, je m'en fous de la question.
07:45 Oui, oui, non, accusé de rater, rater...
07:47 C'est pour me faire gagner, tu as vu comment il a du mal ?
07:49 Non, non, pas du tout.
07:50 Non, j'essaie juste de replacer le débat parce que qui, même du gars,
07:55 puisqu'il vient de le dire, il n'est pas en train de te dire qu'il réussit mieux
07:59 la deuxième partie de carrière que la première.
08:03 Il le reconnaît lui-même.
08:04 De là à dire qu'il rate sa deuxième partie de carrière.
08:09 Pour moi, l'histoire de Laurent Blanc,
08:11 elle montre finalement que le métier d'entraîneur aujourd'hui,
08:14 il faut rester dans la machine et il ne faut pas trop en sortir
08:17 parce que c'est difficile derrière de reprendre.
08:20 C'est peut-être un petit peu l'enseignement qu'on peut tirer de ce livre.
08:22 Jean-Loup Gégalier, il ne veut pas le dire.
08:24 Non, mais sur le débat du jour,
08:26 moi, rater, ça me gêne parce que ce n'est pas fini.
08:28 La deuxième partie de sa carrière, elle n'est pas finie, j'espère.
08:31 Ah bah, ce n'est pas fini.
08:33 Il va rendir où, là ?
08:34 Il va rendir quatre ans.
08:35 C'est peut-être ça.
08:36 Voilà, le fait d'arrêter et puis derrière,
08:38 de tomber dans cette galère à Lyon.
08:40 Malheureusement, il se fait virer et ça, ça ne joue pas de sa faveur.
08:46 Donc sur le débat du jour, je donnerais plutôt Jérôme vainqueur.
08:51 Sauf que...
08:52 Plutôt, c'est vainqueur.
08:53 Plutôt vainqueur, oui, oui.
08:55 Sauf que je trouve que rater la deuxième partie,
08:57 c'est un peu trop définitif.
08:58 Voilà, un peu trop définitif parce qu'imagine,
09:00 il reprend le club rapidement et ça marche.
09:02 Je vous attends bien, Tiens, monsieur Rotten.
09:04 Encore un "Il faut attendre" d'Eric.
09:06 Donc on attendra le débat dans dix ans.
09:08 Il faut attendre, il faut tout le temps attendre.