Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 06/09/2023
Aujourd’hui c’est Gérard Holtz qui est venu partager un café avec Thomas et Marie. L’occasion d’évoquer son actualité et notamment la sortie de son encyclopédie dédiée au ballon ovale : « Légendes du rugby, 200 ans d'histoire ».

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00 Bonjour, vous êtes bien sur Antenne 2 et nous sommes ce matin en compagnie du journaliste
00:17 sportif Gérard Roll.
00:18 Ça va, ça vous fait des petits souvenirs ?
00:19 Ah, ça fait drôle.
00:20 Je n'étais pas revenu dans l'immeuble depuis 7 ans.
00:23 Ah oui ?
00:24 Oui, oui.
00:25 Je tourne les pages.
00:26 J'aime tourner les pages pour avancer, avancer, avancer, avancer tout le temps.
00:30 Oui, et là je retrouve les amis, les copains caméraman, la maquilleuse.
00:33 Personne n'a changé.
00:35 Vous, personne n'a changé, surtout pas vous.
00:37 Bienvenue, bienvenue en tout cas.
00:38 Merci d'être là.
00:39 On va tourner les pages de ce livre, "Légendes du rugby" de William Wabellis à la Coupe
00:42 du monde 2023, écrit avec votre fils, Julien Holst.
00:45 C'est le douzième livre qu'on écrit ensemble.
00:47 C'est good.
00:48 Et on est particulièrement fier de celui-là.
00:49 Et on apprend plein de trucs, y compris des choses qui peuvent paraître anecdotiques
00:53 mais qui sont très surprenantes.
00:54 Il paraît qu'au début, le ballon de rugby n'était pas ovale.
00:59 Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
01:00 Ça, c'est une histoire extraordinaire.
01:01 Alors, 1823, nous sommes donc à Rugby.
01:05 Rugby, c'est une petite ville de 300 kilomètres de Londres, Warwick-Sherry.
01:10 OK.
01:11 Des élèves, des collégiens jouent au football.
01:13 Et puis, il y a un coup de folie de la part de William Wabellis, un jeune.
01:18 Il prend le ballon à la main et il va le porter dans l'embute adverse, dans le but.
01:23 Tous les copains le regardent en disant « Oh, t'es dingo, toi, ça va pas ? Qu'est-ce
01:26 qui se passe ? »
01:27 Il dit « Oui, oui, j'en ai marre de me donner des coups de pied, de casser les jambes,
01:30 d'avoir des entorses, etc.
01:31 Ça sera beaucoup mieux si on se donne le ballon.
01:33 Et c'est comme ça qu'il y a le rugby ?
01:34 Et les copains ont dit « Mais oui, bien sûr, on va faire ça maintenant.
01:37 » Et ils vont voir le cordonnier du coin, Hyde
01:41 Street, juste en sortant du collège.
01:42 Le cordonnier, il s'appelle William Gilbert, Gilbert.
01:46 Le cordonnier leur dit « Mais oui, alors attendez, votre ballon, votre ballon, là,
01:49 il n'est pas terrible.
01:50 Pour le porter, ce serait mieux qu'il soit ovale.
01:53 Comme ça, vous pourriez le mettre sous le bras.
01:55 »
01:56 Il leur fait, il leur concocte un ballon avec quatre faces de cuir.
02:00 Et aujourd'hui encore, 200 ans après, on joue avec un ballon Gilbert.
02:06 Avec un ballon Gilbert.
02:07 Parce que ça a été un succès monstrueux.
02:09 Le cuir a laissé passer, on l'a passé au synthétique.
02:12 Maintenant, il y a des petits picots d'ailleurs sur le ballon pour que ça échappe.
02:16 Alors Gérard, vous savez, c'est dans deux jours le début de la Coupe du Monde.
02:19 Vous avez 45 secondes pour expliquer les règles du rugby à ceux qui ne connaissent
02:24 pas peut-être les règles du rugby.
02:26 Est-ce que vous êtes prêt ?
02:27 Vous êtes capable de faire 145 secondes ?
02:28 On y va, c'est parti.
02:29 C'est dans le bouquin, bon, top.
02:31 Alors, la première des choses, c'est un sport extrêmement paradoxal parce qu'il
02:34 faut passer le ballon au copain.
02:36 La passe, c'est une des bases du rugby, en arrière de la ligne des épaules.
02:40 Vous allez voir ce geste-là sans arrêt pendant la Coupe du Monde.
02:43 Si vous ne connaissez pas le rugby, on passe le ballon en arrière.
02:46 Ensuite, je vais porter le ballon dans l'embute adverse.
02:51 Il faut poser le ballon sur le sol.
02:54 Ensuite, je n'ai pas le droit de lancer le ballon vers l'avant, comme en football
02:59 américain.
03:00 Il faut toujours qu'on le fasse vers l'arrière.
03:01 Et si je pose le ballon dans l'embute adverse, donc là j'ai marqué 5 points, et ensuite
03:07 je peux essayer de le transformer, c'est-à-dire je tape, je pose le ballon là, en général
03:11 c'est le numéro 10 qui fait ça, je pose le ballon et j'essaie de passer entre les
03:14 perches qui sont à 3 mètres au-dessus du sol, et là je marque 2 points.
03:17 Parfait, mais magnifique, vous êtes entraîné.
03:20 C'est là qu'on voit que vous vous manquez.
03:21 J'ai joué au rugby.
03:22 Vous êtes entraîné 45 secondes.
03:24 Regardez mon doigt là, ça, là, il est de travers comme ça.
03:28 Ça c'est le rugby.
03:29 Et c'est grâce à Roger Coudert, c'est extraordinaire.
03:32 Commentateur historique.
03:33 Vous n'étiez pas né, mais commentateur historique.
03:36 Il nous a tellement fait aimer le rugby, Roger Coudert avec Pierre Albaladejo, que
03:41 je me suis dit, j'étais footeux à l'époque.
03:43 Moi je jouais au foot, au Racing.
03:44 J'ai dit, il faut que j'essaie le rugby un jour.
03:46 Et puis après, je suis tombé fou amoureux du rugby à tel point d'avoir les… j'ai
03:51 présenté le journal télévisé avec un cocard comme ça, un dimanche soir, la maquillage.
03:55 Offert par le rugby.
03:56 Par le rugby.
03:57 Alors le rugby qui n'échappe pas à notre époque et à ses problèmes.
04:00 Qu'est-ce que vous pensez, parce que vous êtes toujours très lié à l'actu, de la
04:02 polémique qu'il y a autour du joueur Bastien Chaliereau qui a été condamné en première
04:05 instance pour agression raciste.
04:07 Est-ce qu'un garçon comme ça, il a dit que ce n'était pas ça, il n'a plus rien.
04:10 Mais est-ce qu'il a sa place chez les Bleus pour vous, pour cette Coupe du Monde ?
04:13 Alors, moi je vais répéter la phrase de Galtier, qui est un de mes amis et que j'ai
04:18 passionné par ce type et qui est extraordinaire.
04:20 Galtier a dit, évidemment le racisme n'a pas sa place dans le rugby.
04:23 C'est vrai qu'en plus.
04:24 C'est vrai.
04:25 Il y a des sports où malheureusement, où il y a un certain nombre de terrains de football,
04:29 tous les week-ends, en Espagne encore, on lance des bananes, des cris de sauvage.
04:34 Bon, un, il a dit Chaliereau, je ne suis pas raciste.
04:38 Moi, c'est parole contre parole et moi, je le crois.
04:41 Et puis ensuite, présomption d'innocence.
04:44 Il a fait appel.
04:45 Oui, il a été condamné à six mois avec sursis, mais il a fait appel.
04:47 Donc pour vous, il doit revenir ?
04:48 Il a fait sans doute une connerie.
04:51 Il l'avoue lui-même.
04:52 C'est une bêtise de gamin.
04:54 Il se bat, soirée arrosée.
04:57 Il se bat.
04:58 Déjà, se battre, c'est stupide.
05:00 Entre Toulousains, entre joueurs de rugby, c'était stupide.
05:02 Donc, il va sans doute le payer.
05:05 Sursis, pas sursis, bref, mais présomption d'innocence.
05:08 Le rugby, Gérard, c'est aussi un langage qu'on ne connaît pas,
05:12 quand on ne connaît pas vraiment le monde du rugby.
05:14 Alors, un petit quiz.
05:15 Qu'est-ce que ça veut dire, être mis au frigo ?
05:17 C'est rentrer, c'est sortir du terrain.
05:20 Écarter par l'entraîneur.
05:22 Tout ça est dans le bouquin.
05:23 Faire une cocotte.
05:24 Oui, bien sûr.
05:25 Alors, la cocotte a été lancée par les avants de Beigle-Bordeaux.
05:30 C'est-à-dire qu'on se lie les uns les autres pour avancer
05:34 et avec le ballon bien protégé comme si c'était un œuf.
05:38 C'est l'époque Moscato, tout ça ?
05:39 C'est Moscato, exactement.
05:40 Sortir les casques à pointes.
05:42 C'est se battre avec beaucoup de virilité.
05:45 Il y a une définition du rugby que j'adore, qui est dans le livre.
05:52 René Krabos, qui a été un grand joueur dans les années 1920,
05:56 il a dit que le rugby, c'est trois F.
05:58 Avant, c'est la ferveur, avant le match.
06:01 Pendant le match, c'est la fureur.
06:04 Et après le match, c'est la fraternité.
06:07 C'est toute la définition.
06:10 Pierre Berbizier, qui est un ancien joueur aussi du XV de France,
06:14 il dit, et vous le citez pareil,
06:15 "Si la victoire nous rend souvent cons, on devient plus intelligents dans la défaite."
06:18 Ça vous inspire quoi ?
06:19 Vous êtes bon perdant, vous, ou pas ?
06:21 Je suis très mauvais perdant.
06:23 Un de mes copains, qui était, entre autres, Thierry Ray,
06:26 champion olympique et champion du monde de judo, m'a dit,
06:29 "Si j'avais eu ta mentalité, j'aurais été au plus haut niveau pendant 10 ans."
06:32 Je suis un compétiteur fou, moi.
06:35 Je ne joue jamais aux cartes, aux tarots, ou des choses comme ça.
06:38 Mais en revanche, dès qu'il faut...
06:41 Je suis perdant, j'accepte la défaite, mais je fais tout, jamais, pour perdre.
06:46 France-Nouvelle-Zélande, un prono ?
06:48 Non, je n'ai pas de pronostic.
06:49 C'est dans deux jours, on va gagner ?
06:51 Moi, j'y crois.
06:52 Non, là, il y a une sorte de...
06:54 Rapide, parce que c'est la pub.
06:56 Il y a une sorte de miracle, en ce moment, avec l'équipe de France,
06:59 qui, depuis 4 ans, est emmenée par Galtier.
07:02 Et vous savez pourquoi ? J'espère qu'on va en parler.
07:04 Par amour.
07:05 Galtier, il aime ses joueurs.
07:07 Et les joueurs lui rendent.
07:09 Et ils jouent ensemble, parce qu'au rugby, il faut s'aimer pour bien jouer.

Recommandations