Pendant tout l'été, l'actualité du jour vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisEte
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00:00 Bonjour à tous, nous sommes le dimanche 13 août.
00:02 Vous regardez La Parole aux Français, version été.
00:05 L'émission qui vous donne la parole, même en plein cœur de l'été.
00:09 Avec moi aujourd'hui pour m'accompagner, Vincent Roy, journaliste et écrivain.
00:12 Bonjour. Bonjour.
00:14 Merci beaucoup d'être avec nous.
00:15 À vos côtés, Amaury Brelet, journaliste Valeurs Actuelles.
00:18 Bonjour. Face à vous, Laurence Bonneux, rédactrice en chef adjointe de François.
00:23 Au sommaire, ce dimanche, le malaise des policiers.
00:26 Et en une du journal du dimanche, ils dénoncent une présomption de culpabilité
00:30 qui pèse sur leurs épaules.
00:32 Le mal-être dans les rangs des forces de l'ordre.
00:34 On en parlera avec notre invité.
00:36 On reviendra aussi sur la situation des migrants dans la Manche,
00:39 au lendemain d'un nouveau drame qui a fait six morts.
00:41 Quelle réponse peut apporter l'État ?
00:43 Comment endiguer ce phénomène ?
00:45 On fera le point dans cette émission.
00:48 Et puis en fin d'émission, on reviendra sur ce chef d'entreprise
00:50 qui promet une prime à quiconque pourra l'aider à retrouver ses voleurs.
00:54 10 000 euros attendent celui qui parviendra à mettre la main sur les malfrats
00:58 et surtout sur la marchandise qu'ils ont dérobé.
01:02 Voilà ce qui vous attend pour cette émission, la parole aux Français.
01:04 On commence juste après.
01:05 Le point complet sur l'information, c'est avec vous aujourd'hui.
01:08 Félicité Kindoki.
01:09 Bonjour, félicité.
01:11 Bonjour Thomas.
01:11 Bonjour à tous.
01:12 On commence ce journal avec une affaire de viol d'une barbarie indicible.
01:16 Une femme a été hospitalisée dans un état grave à Cherbourg
01:20 avec un pronostic vital engagé.
01:22 Le mis en cause est un jeune homme de 18 ans placé en garde à vue.
01:25 Il a reconnu les faits.
01:27 Mis en examen, il est actuellement en détention provisoire
01:30 pour viol accompagné de torture ou acte de barbarie.
01:32 Une information judiciaire a été ouverte.
01:34 Les détails avec Mathilde Ibanez.
01:37 C'est une agression barbare d'une rare violence.
01:40 Les faits se sont passés la semaine dernière vers 8h du matin
01:44 dans l'appartement d'une jeune femme âgée de 29 ans
01:47 à Cherbourg-en-Cotentin dans la Manche.
01:49 Un homme s'est introduit chez elle, l'a frappé à de multiples reprises
01:54 avant de la violer plusieurs fois, notamment avec un manche à balai
01:58 provoquant de lourdes et nombreuses lésions internes.
02:01 La femme a pu contacter les secours juste après l'agression.
02:05 Elle aurait dit aux enquêteurs avoir déjà croisé le chemin de son agresseur
02:09 mais de ne pas le connaître personnellement.
02:11 Le suspect, lui, a été identifié grâce à une empreinte digitale
02:15 retrouvée sur la porte du domicile de cette femme.
02:18 Son téléphone prouve aussi qu'il était sur place au moment des faits.
02:23 Il s'agirait d'un homme, Oumar N, âgé de 18 ans, de nationalité française,
02:27 déjà connu des services de police.
02:30 Il a été placé en garde à vue où il a fini par reconnaître les faits.
02:35 Une expertise psychologique va être réalisée dans le cadre d'une commission rogatoire.
02:41 Il encourt en tout cas la réclusion criminelle à perpétuité.
02:45 La victime, elle, souffre d'une perforation de plusieurs organes ainsi que de fractures aux côtes.
02:51 Elle a été placée dans un coma artificiel.
02:54 Son pronostic vital est toujours engagé.
02:57 Selon nos confrères de France Bleu,
02:59 certains soignants n'ont même pas pu retenir leurs larmes à l'arrivée de la jeune fille à l'hôpital.
03:05 Une cellule psychologique pour le personnel hospitalier a même été activée.
03:10 L'ouverture en tout cas d'une information judiciaire pour viol,
03:13 accompagnée de torture ou actes de barbarie, a été ouverte par le parquet de Coutances.
03:20 Trois personnes sont décédées dans l'incendie d'un immeuble de 5 étages à Grasse, dans les Alpes-Maritimes.
03:26 Le drame est survenu cette nuit vers 3h du matin.
03:28 Le feu dans l'origine et les circonstances restent encore à éclaircir,
03:31 a également fait un blessé grave et 16 légers.
03:34 Les flammes ont rapidement été éteintes, mais une vingtaine de personnes doivent être relogées.
03:39 Alors que le rappeur Medin fait scandale,
03:41 les Verts restent déterminés à accueillir le rappeur Medin à leur université d'été
03:46 et ne cèdent pas aux pressions des 62 députés Renaissance et LR,
03:49 portant à déprogrammer les débats avec l'artiste taxé d'antisémitisme, d'homophobie et de communautarisme.
03:56 Le rappeur est invité le 24 août au Havre,
03:58 ainsi qu'aux réunions de rentrée du parti de Jean-Luc Mélenchon le 26 août dans la Drôme.
04:03 Le bilan s'alourdit à Hawaï.
04:05 On annonce à présent pas moins de 93 personnes décédées dans les incendies ces derniers jours.
04:11 Les feux ont ravagé l'île de Maui.
04:13 La ville historique de Laiana est quasiment réduite à néant.
04:16 Une enquête a été ouverte sur la gestion de crise par les autorités.
04:19 Sirènes et alertes d'incendie non actionnés, numéros d'urgence infonctionnels.
04:23 La communication portant pendant le drame est en question.
04:27 On rejoint notre correspondant Ramzi Malouki aux Etats-Unis.
04:30 Les nombreux touristes rapatriés sur le continent
04:33 comparent tous la Haïna à une ville bombardée.
04:36 Il ne reste aujourd'hui de l'ex-capital historique du royaume d'Hawaï que d'états de cendres.
04:40 Les locaux, eux, pointent du doigt les autorités.
04:42 Des autorités mal préparées, disent-ils, face à ce désastre.
04:45 Avec des sirènes d'alarme incendie qui n'ont pas retenti pour prévenir les habitants.
04:49 Avec des communications téléphoniques limitées, l'internet coupé.
04:52 Police, pompiers et bureaux du gouverneur se rejettent la responsabilité.
04:55 Ils parlent d'une mission impossible pour lutter contre des feux attisés par des vents violents
05:00 et du peu de moyens mis à la disposition du comté de Maui.
05:04 La justice vient d'ailleurs d'ouvrir une enquête sur la gestion de cette crise,
05:07 l'une des pires de l'histoire de l'archipel de Hawaï.
05:10 De son côté, le président Joe Biden a déclaré l'état de catastrophe naturelle pour Hawaï,
05:15 débloquant ainsi une aide à la fois fédérale et humaine,
05:18 avec des gardes-côtes et des pompiers californiens qui sont déjà sur place.
05:21 Sur place où l'entraide s'organise avec ces images de centaines d'Hawaïens
05:26 qui arrivent par l'océan en bateau ou en jet-ski avec des vivres et de l'eau
05:30 destinées aux survivants de la haïna.
05:33 Côté sport, nouvel épisode dans la saga entre le Paris Saint-Germain et Kylian Mbappé.
05:39 La star du PSG réintègre l'équipe alors que le Bondynois était écarté depuis plusieurs semaines
05:44 par sa direction en raison d'un conflit contractuel.
05:46 Le club confirme aujourd'hui sa réintégration dans l'équipe première d'entraînement,
05:50 et ce, dès ce matin.
05:52 Cette décision fait suite à des discussions très constructives et positives
05:55 entre les parties hier, juste avant le match PSG-Lorient.
05:59 Voilà, c'est la fin de ce journal.
06:01 À présent, c'est donc Thomas qui a la parole au français.
06:04 Merci beaucoup, félicité Kindoki pour ce point complet sur l'information.
06:08 On commence cette émission avec le malaise de la police qui est à la une du JDD ce dimanche.
06:14 La police réclame justice, titre le journal.
06:19 Je vous propose de regarder ce résumé qui nous est préparé par Sarah Fenzai.
06:24 Les policiers ne supportent plus d'être présumés coupables.
06:28 Il y a quelques semaines, les émeutes ont secoué la France entière.
06:32 Et à la veille de ces rendez-vous, tous s'appellent pour prendre le pouls
06:35 et savoir si le moral tient.
06:38 Une solidarité malgré une lourde charge.
06:40 Après l'affaire Nahel ou encore Eddy, trois autres policiers ont été mis en examen.
06:46 En cause, le décès dû à une arme de type flashball de moins mètre B.
06:50 Un livreur, victime collatérale de ces mouvements de violence.
06:54 Aujourd'hui, la police demande justice et elle a le soutien sans faille
06:58 de l'ancien Premier ministre Manuel Valls.
07:01 La police exprime une colère.
07:03 Ils font face à une banalisation de la violence,
07:05 cet ensauvagement de la société qui est leur quotidien.
07:08 Les policiers et les gendarmes, dans leur immense majorité,
07:10 travaillent dans le respect de la loi.
07:12 Je refuse le concept de violence policière.
07:15 Un malaise bien présent et l'IGPN ne fait rien pour arranger tout ça.
07:19 Les policiers reprochent à la police des polices
07:22 de ne pas connaître la réalité du terrain, comme en témoigne un policier.
07:27 Les collègues ne nous font aucun cadeau.
07:29 Ils font tout pour nous confondre.
07:30 C'est loin d'être une partie de plaisir.
07:32 Selon un rapport de la Cour des comptes, depuis 2020,
07:34 la police nationale et la gendarmerie ont connu respectivement 10 840 départs,
07:40 plus 33% en quatre ans et plus de 15 000 départs, plus 25% sur la même période.
07:48 Et pour parler du malaise des policiers, nous sommes en direct avec Aurélie Laroussi,
07:51 présidente de l'association Femmes des forces de l'ordre en colère.
07:55 Bonjour Aurélie Laroussi, merci d'être en direct avec nous.
07:59 On le voit donc, le malaise dans les rangs des forces de l'ordre continue de s'exprimer.
08:04 La situation est toujours aussi pesante aujourd'hui ?
08:07 La situation est toujours aussi pesante.
08:10 Le mouvement, comme il est dit dans les médias,
08:14 c'est un petit peu estompé, certes, parce que ce sont aussi les vacances,
08:17 que les policiers ont aussi besoin d'aller un petit peu se ressourcer auprès de leur famille.
08:22 Mais le mouvement est toujours là, la cogne est toujours là.
08:27 Vous avez ce collectif de policiers qui s'est créé via des groupes Telegram,
08:31 qui s'appelle le collectif des policiers délaissés par l'autorité publique,
08:36 qui se prépare, qui se structure, qui met en place des réelles revendications
08:41 et qu'il va falloir que notre gouvernement écoute,
08:44 parce qu'on écoute trop rarement, quasiment jamais, les policiers de la base.
08:49 On en voit dans les colonnes du GDD, Olivier Marchal,
08:52 le réalisateur qui a dit ce matin,
08:54 "le métier de policier doit être mieux considéré, mieux reconnu".
08:57 Quel est votre avis sur cette question ?
09:01 Mieux considéré, mieux reconnu, surtout mieux soutenu.
09:03 Aujourd'hui, ce qu'on attend, c'est un réel soutien du gouvernement,
09:07 un réel soutien des hiérarchies,
09:09 parce que c'est toujours le policier de la base qui est incriminé.
09:13 On n'entend jamais la hiérarchie, elle, qui aurait pu être condamnée.
09:18 Il faut savoir que les policiers qui agissent le font sur ordre,
09:21 ordre de cette même hiérarchie, qui est quand même grassement payée.
09:25 Il faut aussi le dire et le dénoncer, de prime, souvent de montant,
09:32 mais c'est honteux, je dirais même parfois.
09:35 Et nos policiers sont lâchés, se débrouillent seuls,
09:39 dès qu'il y a une condamnation,
09:41 ils se retrouvent seuls devant l'IGPN,
09:42 ils se retrouvent seuls devant la justice,
09:44 sans aucun soutien derrière.
09:45 Et c'est vrai que cette présomption de culpabilité systémique,
09:50 parce qu'aujourd'hui, le policier est forcément coupable,
09:53 pèse énormément sur le moral de nos maris et de nos femmes et de nos familles aussi.
09:58 On a souvent entendu dire que le placement en détention provisoire
10:00 du policier à Marseille était la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
10:03 Ça veut bien donc dire qu'il y a des problèmes depuis des années.
10:06 Vous avez-vous constaté aussi cette évolution à travers votre famille ?
10:11 Oui, moi je vois avec mon association,
10:13 ça fait déjà six ans qu'on alerte sur ce qui est en train de se produire là.
10:18 C'est des vagues de suicides,
10:19 il y a encore eu quatre suicides en une seule semaine.
10:22 C'est des démissions, il y a eu une grosse vague de démissions.
10:26 Là, c'est des arrêts maladie, alors il ne faut pas penser,
10:28 il ne faut pas croire que ce sont des arrêts maladie de complaisance,
10:32 comme il a été dit, c'est que vraiment nos hommes et nos femmes sont tout simplement à bout,
10:35 sont écoeurés, n'ont plus aucune conviction,
10:38 n'ont plus aucune vocation à exercer leur métier,
10:42 sont fatigués physiquement, psychologiquement.
10:46 Il y a un réel manque de moyens, de moyens matériels,
10:49 de moyens financiers, de moyens de justice aussi,
10:52 parce qu'ils ont tellement l'impression de travailler pour rien.
10:55 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le policier va se lever,
10:58 il va aller dans la rue, il va faire son travail,
11:00 il va obéir aux ordres, et ça je le redis, il va obéir aux ordres,
11:03 et le soir, il peut se retrouver maintenant en prison.
11:05 Alors on avait peur, nous les épouses, de devoir aller,
11:08 excusez-moi, je l'ai parlé très clairement, à la chambre funéraire,
11:10 maintenant on a aussi peur d'aller au parloir.
11:13 Donc comment voulez-vous que nos policiers exercent leur métier sereinement,
11:18 sachant qu'ils sont totalement lâchés au moindre problème ?
11:23 Merci beaucoup Aurélie Laroussi d'avoir témoigné en direct sur notre antenne,
11:27 Vincent Roy, on entend à travers le témoignage d'Aurélie Laroussi
11:30 ce malaise qui continue de s'exprimer dans les rangs des forces de l'ordre.
11:34 Alors certes, le mouvement s'estompe petit à petit,
11:37 mais les problèmes n'ont pas été réglés.
11:39 Alors les problèmes n'ont pas été réglés, un chiffre parle de lui-même,
11:42 le suicide chez les policiers est deux fois supérieur
11:45 au nombre de suicides dans la population générale.
11:47 Ça en dit long, les policiers et les paysans en France
11:51 sont les populations qui se suicident le plus.
11:55 C'est vrai que, comme le rappelle Manuel Valls dans le JDD,
12:00 c'est vrai qu'ils ont eu à faire face,
12:02 ces policiers, ils ont à faire face, les policiers et les gendarmes évidemment,
12:06 à cette banalisation de la violence
12:09 et à cet ensauvagement de la société d'Immanuel Valls.
12:12 Là où j'étais surpris, puisque vous partez dans votre question au JDD,
12:17 c'est que vraiment Manuel Valls n'y va pas de main morte,
12:19 je veux dire, il tape à bras à courir.
12:21 Oui, on l'a entendu d'ailleurs dans le sujet.
12:23 À la fois sur LFI et sur Europe Écologie Les Verts,
12:25 il explique que l'extrême gauche d'aujourd'hui
12:29 domine ce qu'il appelle la gauche réformiste d'il y a 20 ans
12:34 et il qualifie cette ultra gauche qui crie,
12:37 enfin qui explique, qui dit, qui crie dans les manifestations,
12:40 mais qui dit la polistu,
12:42 il la qualifie de factieuse, d'insurrectionnelle,
12:46 de sympathisante des incendiaires et des islamistes.
12:50 Et il parle d'une ultra gauche islamo-gauchiste.
12:56 Il va très loin, il met les pieds dans le plat et demande,
13:01 puisque la police se plaint aussi de ne pas avoir de réponse adaptée de la justice,
13:07 il préconise des peines minimales obligatoires,
13:10 comme dans les pays scandinaves.
13:12 Il va très loin dans le JDD.
13:14 Laurence Bonneux, sur ce malaise des forces de l'ordre
13:16 qui continue donc de s'exprimer,
13:18 on le voit là dans le JDD,
13:19 on le voit aussi au travers du témoignage d'Aurélie Laroussi
13:22 il y a quelques instants.
13:23 Oui, ça c'est un malaise,
13:24 ça fait des années que je l'entends,
13:26 le collectif dont Aurélie parlait il y a quelques minutes,
13:30 de ces policiers délaissés,
13:31 enfin qui s'estiment délaissés par les autorités publiques,
13:33 ils m'ont appelé pas plus tard qu'hier.
13:35 Je vais les recevoir la semaine prochaine sur François,
13:38 parce qu'au-delà des considérations politiques,
13:43 LFI qui au passage, je l'ai vu,
13:45 enfin moi m'a contacté en me disant,
13:46 on était les premiers à parler du suicide dans la police,
13:49 enfin on était les seuls à l'Assemblée Nationale.
13:51 Donc ça je ne sais pas.
13:52 Au-delà de ça, il y a le sentiment d'être laissé,
13:54 tombé par les hiérarchies,
13:56 il y a aussi le reproche que ce sont toujours les mêmes,
13:59 entre guillemets, à qui on va chercher des ennuis,
14:01 le flic de base qui trinque,
14:03 alors que c'est vrai que,
14:05 dans n'importe quel employeur à part l'État,
14:08 il y a une responsabilité en chaîne,
14:11 c'est-à-dire que c'est vrai qu'on pourrait aussi se demander,
14:14 effectivement, à les creuser les ordres,
14:16 s'il y a des erreurs de recrutement dans la police, pardon,
14:18 il faut peut-être aller voir qui les a recrutés, comment et pourquoi.
14:21 Les armes qu'on leur a données, c'est la même chose,
14:23 on leur donne des armes,
14:25 enfin ce n'est pas eux qui disent,
14:25 moi je veux ça plutôt qu'autre chose.
14:28 Donc il y a aussi,
14:30 et ils ont le sentiment d'être effectivement,
14:33 lâchés par la hiérarchie avec un espèce de,
14:35 en même temps, moi de ce qu'on m'a dit,
14:36 par exemple les propos du président Macron,
14:41 après la mort de M'nael,
14:42 ne sont toujours pas passés, ils l'ont là.
14:43 Donc après, le ministre de l'Intérieur peut toujours leur dire
14:47 qu'il est à leur côté, etc.
14:49 Il y a un en même temps qui ne va pas durer longtemps,
14:52 et on dit à la rentrée,
14:54 vous allez voir ce que vous allez voir.
14:55 - Au sujet des armes, Thibaud de Montbrial,
14:57 toujours dans le JDD,
15:00 s'explique bien sur la question,
15:02 en disant, attention, les armes LBD
15:05 et d'autres types d'armes qui sont aujourd'hui utilisées dans la police,
15:09 elles sont, alors il justifie,
15:13 l'usage de ces armes, un usage proportionné,
15:16 qui doit être évidemment encadré,
15:18 mais il explique aussi que ces armes sont à utiliser
15:23 pour ne pas avoir recours, écrit-il,
15:26 je lui laisse la responsabilité de ses propos,
15:28 recours aux armes de service.
15:29 Donc ce sont des armes qu'on pourrait qualifier,
15:31 de ce point de vue, d'intermédiaires.
15:32 Elles ne sont pas, certes, sans poser problème,
15:34 mais voilà, il justifie leur usage.
15:37 - Aurélie Laroussi est toujours avec nous,
15:38 pardonnez-moi, je vous ai remercié un peu trop rapidement.
15:41 Vous vouliez rajouter quelque chose dans ce débat, allez-y.
15:45 - Vraiment, nos policiers, attention,
15:47 ne demandent pas à être au-dessus des lois,
15:49 comme on l'entend souvent.
15:51 Il faut vraiment que ce soit bien clair.
15:54 Aujourd'hui, ce qui est dénoncé,
15:55 c'est cette détention provisoire rapide.
16:00 Vous savez, un policier, il est tout à fait conscient aujourd'hui,
16:03 parce que c'est leur métier,
16:05 s'ils ne respectent pas, par exemple,
16:08 d'être mis sous contrôle judiciaire,
16:10 ils savent très bien ce qu'ils risquent.
16:11 Donc aujourd'hui, la détention provisoire
16:13 n'est pas forcément nécessaire.
16:15 Qu'il soit jugé, évidemment,
16:17 on est tous d'accord avec ça,
16:19 il n'y a aucun policier qui vous dira
16:21 "non, on ne peut pas être jugé".
16:22 Il y a une enquête en cours,
16:24 donc je pense qu'il faut attendre aussi un petit peu
16:26 la fin de tout ça.
16:28 Mais ce qui est dénoncé,
16:29 c'est vraiment aussi ces détentions provisoires abusives
16:32 qui sont, qui est juste, je pense, une justice politique,
16:36 une décision politique pour acheter la paix sociale.
16:39 On a vu par rapport à Nanterre,
16:40 ça n'a rien acheté du tout, ça n'a rien calmé du tout.
16:43 Mais voilà, aujourd'hui, le policier
16:46 ne se pense pas au-dessus de la loi.
16:49 Il la respecte, mais il veut avoir des droits,
16:52 droit à la présomption d'innocence,
16:53 comme tout citoyen.
16:55 Voilà, le policier est un citoyen avant tout,
16:57 il a des devoirs certes, mais il a aussi des droits.
17:00 On s'envoie.
17:01 Oui, il y a une chose, madame,
17:01 qui doit vous tordre l'estomac,
17:05 c'est qu'effectivement,
17:06 je crois que c'est Thibaud de Montbrial
17:07 qui en parle encore dans le JDD,
17:09 qui dit qu'il y a eu au cours des émeutes
17:11 900 policiers victimes des émeutiers
17:15 et on ne parle que des deux ou trois policiers marseillais
17:19 qui ont été mis en garde à vue.
17:20 Je pense que vous devez effectivement...
17:21 Oui, le traitement médiatique...
17:22 Le traitement médiatique ne doit pas vous convenir, j'imagine.
17:25 Pas du tout, mais déjà,
17:27 on va replacer déjà les choses dans leur contexte,
17:29 dans le contexte initial, c'est qu'en 2023,
17:32 pour des violences urbaines,
17:33 on a l'air à faire intervenir le RAID et la BRI.
17:36 Alors, je ne sais pas,
17:37 j'ai pas l'impression que beaucoup prennent le problème à la base,
17:40 c'est que déjà, pour faire intervenir le RAID et la BRI,
17:43 il faut vraiment qu'on comprenne qu'on était dans une émeute,
17:47 dans des émeutes d'une violence inouïe.
17:49 Nos hommes ont dû faire face à des individus
17:54 qui voulaient mettre le pays à feu à sang,
17:56 qui pillaient, qui cassaient,
17:58 qui caillassaient tout ce qu'ils pouvaient
18:00 et qui voulaient clairement seulement tuer du policier.
18:03 Donc, il faut aussi remettre les choses dans le contexte
18:06 et savoir pourquoi nos hommes et nos femmes
18:10 peuvent faire preuve de violence, oui, clairement, peut-être,
18:13 mais face à des émeutiers tels qu'on a aujourd'hui,
18:16 il faut aussi se poser les bonnes questions.
18:18 Qu'est-ce qu'on fait ?
18:19 Alors, on enlève les LBD,
18:20 on enlève tous les armements létals à nos policiers.
18:23 Bon, et ça se passe comment ?
18:24 Donc, l'arme, ils ne peuvent pas l'utiliser non plus.
18:28 Ça va se faire comment au point ?
18:30 Mais ça sera aussi considéré violence pour les policiers.
18:33 Alors, moi, j'entends tous les donneurs de leçons,
18:35 j'entends la NUPES, j'entends toutes les stars
18:38 qui veulent donner des leçons de maintien de l'ordre à nos maris.
18:40 D'accord, mais alors on fait comment ?
18:42 Comment on fond nos maris face à des individus
18:45 qui mettent une ville, un quartier à feu et à sang ?
18:48 Comment on fond nos maris après pour protéger les institutions,
18:52 pour protéger les commerces,
18:54 pour protéger les citoyens qui aspirent juste à vivre dans le calme,
18:58 tout simplement ?
19:00 Amaury Brelès, sur ce traitement médiatique aussi,
19:02 c'est vrai, peut-être c'est plutôt focalisé sur les cas de ces policiers,
19:06 moins sur ceux qui ont été blessés,
19:08 avec aussi, il faut le dire, une récupération politique
19:10 d'une certaine partie de la sphère politique.
19:12 Totalement. Au-delà du malaise dans la police
19:14 et des relations difficiles avec la justice,
19:15 du manque de moyens qui existe depuis de nombreuses années,
19:19 il y a un phénomène plus récent qui est apparu,
19:21 c'est celui de la haine anti-flic,
19:22 qui est propagée, alimentée par l'extrême gauche,
19:25 Jean-Luc Mélenchon et les députés et les filles en tête.
19:29 À force de, tous les jours, d'accuser la police de tuer,
19:33 de réclamer son désarmement, comme par exemple avec la BAC,
19:37 non seulement ça salit la police,
19:40 ça la met même en danger sur le terrain,
19:41 c'est ce que disent les policiers.
19:43 Voilà, donc tout ça, c'est un phénomène assez récent
19:45 et qui scandalise, qui est la goutte d'eau qui fait une ébargue de vase,
19:47 qui scandalise les policiers de terrain
19:50 qui font le mieux possible avec les moyens qu'ils ont.
19:53 Donc, ça, c'est un vrai problème.
19:56 Et c'est vrai que les médias, certains médias,
19:58 ont aussi une part de responsabilité,
19:59 parce qu'ils se complaisent quelquefois à relayer cette parole publique,
20:04 alors même, parce que moi j'ai des policiers qui m'ont quand même rapporté
20:09 que certains de ces députés et les filles,
20:11 dans des départements de l'île de France,
20:13 et je ne vais pas donner le nom,
20:15 mais certains députés et les filles, lorsqu'ils visitent
20:17 ou rencontrent des policiers sur le terrain,
20:19 leur tapent dans le dos, blague avec eux.
20:21 Une sorte d'hypocrisie, un nouveau discours.
20:24 Voilà, une hypocrisie totale.
20:26 Allez-y Aurélie Larocie pour conclure ce débat, allez-y.
20:29 Oui, vous avez des députés et les filles
20:30 qui sont bien contents de trouver nos forces de l'ordre
20:33 pour sécuriser leur permanence ou même leurs domiciles privés.
20:36 Donc, c'est d'une hypocrisie sainte, non ?
20:39 Je suis entièrement d'accord avec ça.
20:41 Et c'est aussi très méprisant,
20:43 lorsqu'elles et les filles accusent la police de tuer dans les quartiers,
20:47 c'est très méprisant à la fois pour les populations qui y habitent,
20:49 parce que la majorité subissent, en fait,
20:51 sont les premières victimes des délinquants et des racailles,
20:54 et c'est aussi évidemment très méprisant pour les policiers,
20:56 qui sont en réalité des prolos comme les autres.
20:59 Monsieur Mélenchon, au lieu d'accuser la police à longueur de journée,
21:02 devrait être le premier à défendre non seulement les policiers,
21:04 qui sont des prolos comme les autres,
21:06 qui ne sont pas payés des milliers de cents,
21:08 et qui, chaque jour, en se levant,
21:10 risquent leur vie pour défendre leurs concitoyens,
21:13 mais aussi les populations locales,
21:14 qui sont les premières victimes de ces violences.
21:17 Voilà ce qu'on pouvait dire sur le malaise des policiers.
21:20 Évidemment, on en reparlera sur cette antenne,
21:22 je pense notamment à l'émission Punchline,
21:24 où il sera à nouveau question de ce malaise,
21:26 chez les forces de l'ordre.
21:27 Merci encore Aurélie Laroussi d'avoir été avec nous,
21:29 d'avoir témoigné cet après-midi sur l'antenne de CNews.
21:32 On va changer de sujet maintenant,
21:34 et revenir sur le drame qui s'est produit hier dans la Manche.
21:36 Six exilés afghans ont perdu la vie hier lors d'un naufrage.
21:40 Le secrétaire d'État chargé de la Mer, Hervé Berville,
21:42 s'est rendu sur place à Calais.
21:44 Il a pointé, je cite, "la responsabilité des trafiquants criminels",
21:48 qui, dit-il, envoient les migrants à la mort.
21:50 Écoutez, Hervé Berville, c'était donc hier.
21:54 Ce naufrage d'une embarcation de migrants,
21:57 c'est un drame humain terrible.
21:59 Et si nous déplorons aujourd'hui six victimes,
22:03 c'est la responsabilité de trafiquants, de criminels,
22:07 qui envoient, et il faut le dire comme ça,
22:09 qui envoient des jeunes, des femmes, des adultes à la mort,
22:13 à travers ces routes maritimes qui sont dangereuses et qui sont mortelles.
22:19 Un nouveau drame dans la Manche,
22:20 et chaque année les traversées se multiplient,
22:22 causant à nouveau des drames.
22:24 Il sont plus de 100 000 migrants à avoir tenté
22:26 de rejoindre illégalement l'Angleterre par la Manche depuis 2018.
22:30 Regardez ce sujet de Dunia Tengour et puis on en parle après.
22:33 Depuis cinq ans, ils sont 20 000 chaque année à traverser la Manche
22:38 à bord de petites embarcations.
22:40 Un nombre en constante augmentation,
22:42 et ce, malgré le durcissement de la politique migratoire du Royaume-Uni
22:46 et la coopération franco-britannique.
22:50 Je suis en train de proposer de nouvelles lois.
22:52 Si vous venez au Royaume-Uni illégalement,
22:54 vous ne pouvez pas rester, peu importe les efforts déployés.
22:57 J'ai aussi scellé un accord avec la France
22:59 pour arrêter les bateaux à la source
23:00 avant même qu'ils ne franchissent la Manche.
23:02 Depuis 2018, ce sont donc près de 100 000 migrants
23:06 qui ont effectué la traversée au péril de leur vie.
23:09 Côté français, un appel à plus de fermeté
23:12 est également porté par certains élus,
23:14 notamment concernant le démantèlement des camps de migrants
23:17 dans le nord de la France.
23:18 Il faut mener une lutte pour démanteler les camps
23:21 et pas les laisser prospérer comme on peut avoir maintenant
23:23 des camps de 100, 200 personnes
23:25 et les démanteler une fois tous les 2-3 mois.
23:27 Jeudi dernier, le ministère britannique de l'Intérieur
23:30 a indiqué qu'un record venait d'être atteint pour cette année.
23:33 En une journée seulement,
23:34 près de 755 migrants ont effectué la traversée.
23:38 François Enroy, on le voit, c'est un sujet qui se pose
23:42 de manière régulière pour la France, pour l'Angleterre aussi.
23:46 Comment aborder cette question ?
23:49 On a vu le ministre hier prendre la parole
23:51 sans faire évidemment d'annonce, ce n'est pas forcément son rôle.
23:53 Malgré tout, qu'est-ce qu'on peut attendre
23:55 du gouvernement français et britannique sur ce sujet ?
23:58 Je suis très frappé, vous savez,
24:00 j'écoute le premier ministre anglais qui dit
24:02 "si vous êtes en situation irrégulière,
24:06 vous rentrez sur le territoire, vous ne pourrez pas rester".
24:09 Il n'est pas fasciste, il n'est pas d'extrême droite.
24:13 Imaginez un président français qui tienne ce discours,
24:16 je crois que c'est impossible.
24:17 Je crois qu'un président ne peut pas prendre la parole en disant
24:19 "vous, si vous rentrez sur le territoire français
24:22 et que vous n'avez pas les papiers pour y rentrer,
24:25 vous ne pourrez pas y rester".
24:27 Voilà, c'était ma première remarque.
24:29 Ma deuxième remarque, je l'ai dit déjà ici sur cette antenne,
24:33 c'est que nous avons face à ces gens qui périssent en mer
24:36 ou qui traversent la mer, sont quand même nos frères humains,
24:40 on a un devoir d'humanité envers eux.
24:43 On n'a pas le droit de les laisser se noyer.
24:47 Alors, quand on a dit ça, on a dit qu'une partie du problème,
24:50 après, que faire ?
24:51 Mais vous savez, quand on a chez nous,
24:54 et on en parle très souvent ici et évidemment ailleurs,
24:57 nous avons des mineurs isolés qui restent sur notre territoire,
25:01 s'en occupe-t-on ?
25:02 La réponse est non.
25:03 Ils sont, on les accueille sur notre territoire,
25:06 on ne fait rien pour eux.
25:08 Donc, il y a des vrais problèmes.
25:09 Pourquoi accueillir sans donner ?
25:11 Si l'on accueille parce qu'on a un grand cœur
25:14 et que, effectivement, la France est une terre d'accueil,
25:17 on a, pour le coup, si on accepte d'accueillir,
25:21 on a directement un devoir d'aide.
25:23 Or, que fait-on ?
25:24 Rien.
25:25 Ces mineurs isolés, alors, il y en a,
25:27 vous avez vu maintenant dans une rue du 16ème,
25:30 ils sont dans des tentes, dans une école,
25:32 dans une... je ne sais plus où on est, c'est à faire,
25:33 on en a beaucoup parlé, mais il y en a bien ailleurs.
25:37 Il y en a à Aubervilliers, il m'est arrivé de discuter
25:39 avec le commissaire à Aubervilliers, qui me dit,
25:41 moi, je donne une réponse pénale à ces mineurs isolés
25:44 qui commettent un certain nombre d'infractions,
25:47 j'apporte une réponse pénale, mais, me dit-elle,
25:50 m'a-t-elle dit, lorsque je les recueille dans mon commissariat,
25:54 ils sont hors d'eux-mêmes, me dit-elle.
25:57 Et à part la réponse pénale, qui n'est qu'une partie du problème,
26:00 je ne peux rien faire d'autre.
26:02 Donc, il y a beaucoup, beaucoup à faire dans cette matière.
26:05 La loi immigration qu'on nous promet, qui ne vient pas,
26:09 c'est toute notre politique migratoire qu'il faut mettre à plat.
26:12 Je veux dire aussi qu'il y a beaucoup de la politique européenne là-dedans,
26:17 car on ne peut maintenant plus rien faire seul.
26:19 Et je ne suis pas certain, et là, je le dis avec énormément d'ironie,
26:22 que Mme van der Leyen va nous aider dans cette tâche.
26:24 - Bénance Benot, on en parlait hier, vous étiez avec moi sur ce plateau,
26:28 de cette nécessité, évidemment, aussi, de faire preuve d'humanité.
26:30 Alors, on rappelle que les personnes qui ont été sauvées dans cette opération
26:34 hier sont accompagnées par les services de l'État.
26:37 Comment, justement, appréhender cette question ?
26:39 Est-ce que la répression est la solution, comme le dit Pierre-Henri Dumont ?
26:42 Est-ce qu'il faut des couloirs humanitaires ?
26:44 Comment vous vous situez par rapport à cette question
26:46 qui nous revient régulièrement dans l'actualité ?
26:47 - C'est extrêmement complexe.
26:49 Je suis souscrit complètement avec ce que vous dites.
26:51 Donc, quand déjà le ministre britannique dit
26:57 "Attention, si vous arrivez, ils ne resteront pas si vous n'avez..."
27:00 Ok, il en fera quoi exactement ?
27:03 - Mme Mélanie est dans le même problème.
27:04 - Voilà.
27:06 - Les effets d'annonce.
27:07 - Une fois qu'il a dit ça, c'est quoi ?
27:09 Alors, il les renvoie en France ? Il les renvoie où ?
27:11 Donc, on pourrait peut-être avoir notre mot à dire là-dessus.
27:14 Et sur la prise en charge, bien sûr,
27:17 c'est un problème qui est extrêmement complexe,
27:20 qui ne peut pas se résoudre à des solutions sécuritaires comme ça.
27:24 En ce qui concerne les mineurs,
27:26 c'est quelque chose qui me touche particulièrement,
27:28 ces histoires de mineurs isolés.
27:31 Je me rappelle une note d'Interpol, il y a des années,
27:34 donc c'était par rapport à la jungle.
27:37 Le Tempas, je me demande, c'est pas loin d'une dizaine d'années,
27:41 où ils avaient alerté sur la prise en main par des réseaux criminels
27:47 de tous ces mineurs qui se sont laissés tout seuls.
27:49 Je m'étais dit, pour que la police sorte de son devoir de réserve
27:54 et médiatise comme ça, fasse une petite dépêche, une petite note,
27:58 ça doit être extrêmement grave ce qui se passe.
28:01 Et effectivement, on ne s'occupe absolument pas de ces gamins.
28:07 Donc oui, il y a une prise en charge,
28:09 enfin il y a une réflexion, mais qui est vaste et collective à avoir.
28:12 Il n'y a pas une solution comme ça.
28:15 - Amaury Brulé, est-ce que cette solution, elle peut venir du gouvernement ?
28:17 Vous parliez du projet de loi immigration qui va arriver au mois d'octobre,
28:20 mais en fait, la réponse, elle vient peut-être plutôt à l'échelle européenne
28:24 sur cette question-là.
28:25 - Pour commencer par la France, ça fait un an qu'on attend la loi immigration
28:28 qui a été repoussée.
28:29 - On promet pour l'octobre.
28:30 - C'est totalement invraisemblable.
28:31 C'est un des sujets les plus importants du pays,
28:36 parmi les sujets aussi plébiscités par les Français.
28:40 Ça fait un an qu'on attend une loi qui ne vient pas,
28:42 à la rentrée soi-disant, on verra.
28:44 Et l'importance aussi d'agir dès maintenant sur la création notamment de ces camps
28:52 qui poussent comme des champignons.
28:53 - Pour rejoindre Pierre-Henri Dumont qui dit qu'il ne peut pas les laisser s'installer.
28:56 - Pour les démanteler le plus rapidement possible,
28:57 parce qu'ils créent automatiquement des points de fixation
29:00 et c'est une fois que ces camps sont créés que les passeurs peuvent commencer leur business.
29:05 Donc dès qu'un camp commence à se former, il faut agir immédiatement et les démanteler.
29:11 Et il y a une dernière chose qui est importante,
29:12 c'est qu'on en revient toujours au même problème,
29:14 ces migrants qui arrivent jusqu'à Calais et qui veulent traverser la Manche
29:18 pour rejoindre le Royaume-Uni, ils viennent bien de quelque part.
29:21 - Ils pensent que c'était des Afghans.
29:22 - Voilà, ils viennent, ils franchissent assez facilement les frontières de l'Union européenne.
29:27 Donc ça pose à nouveau le problème.
29:28 - C'est aussi donc un problème qui pourrait se régler à l'échelle de l'Union européenne.
29:32 On va marquer une pause et puis on revient dans quelques instants
29:34 pour la suite de La Parole au français été.
29:37 A tout de suite.
29:38 Pour dans La Parole au français, toujours avec mes invités,
29:43 Vincent Roy, Laurence Bonneux, Amaury Breuil.
29:45 On va maintenant parler de cette tradition qui nous accompagne chaque été.
29:49 Je parle des bals de village, des événements qui continuent de réunir toutes les générations,
29:55 généralement autour d'un repas festif, mais vous allez le voir,
29:58 les normes et les autres obligations rendent leur organisation de plus en plus compliquée.
30:04 Regardez ce reportage réalisé en Corse avec Christina Luzzi et Mathilde Couilly-Fleurnoy.
30:09 À Canaries, comme partout en Corse, les bals de village portent en eux
30:15 un fort héritage intergénérationnel et sont l'expression de la culture insulaire.
30:21 - Donc en Corse, tous les villages ont un saint patron qu'ils fêtent tous les ans.
30:23 Donc la journée s'organisait toujours de la même manière.
30:26 Une messe, une procession, des activités pour les enfants et enfin le soir, le bal populaire
30:30 qui permettait de réunir toutes les générations et qui permet encore aujourd'hui.
30:33 Et pour nous, c'est très important de faire perdurer cette transition.
30:37 La jeune génération se démène pour faire revivre ses moments de partage et d'échange,
30:41 mais pas sans mal, car aujourd'hui, il y a de nombreuses démarches à accomplir
30:45 et d'autorisations à obtenir.
30:46 - C'est pas comme il y a 20 ans en arrière où on s'occupait juste de trouver un DJ
30:50 et de tenir un comptoir.
30:51 Maintenant, il faut demander des autorisations pour occuper les lieux,
30:54 pour vendre des boissons, de l'alcool.
30:56 Il faut s'occuper de trouver des assurances.
30:59 C'est sûr que ça demande des mois de préparation et de travail.
31:03 Et puis, il y a bien sûr le problème de la ressource humaine.
31:05 Pour organiser des festivités, il faut une équipe de bénévoles solides.
31:09 - Malgré le fait que tout le monde soit d'accord sur le maintien des traditions,
31:12 on manque cruellement de bénévoles et c'est souvent ce qui fait défaut pour l'organisation de festivités.
31:16 Ici, dans ce petit village du Cap-Corse, tous les ingrédients sont réunis
31:19 pour faire revivre l'âge d'or de ces rendez-vous estivaux,
31:22 si appréciés par toutes les générations confondues.
31:25 - Et pour en parler, on est en direct avec Anthony Morganti, organisateur de bal.
31:30 Merci, monsieur, d'être en direct avec nous cet après-midi.
31:33 Alors, on l'a vu, c'est de plus en plus compliqué d'organiser un bal.
31:38 Aujourd'hui, expliquez-nous pourquoi ça devient de plus en plus compliqué.
31:41 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
31:45 - Tout d'abord, en amont, il y a, comme on dit,
31:48 comme on dit, les femmes qui ont été interrogées tout à l'heure,
31:52 il demande une autorisation à faire auprès de la mairie,
31:57 autorisation qui doit revenir sous écrite,
32:01 ce qui n'était pas à faire à l'époque,
32:02 en tout cas, une autorisation envers le bal suffisait.
32:04 Maintenant, on a une autorisation d'exploitation de domaine public,
32:09 plus un débit de poisson,
32:13 voilà, toutes ces autorisations-là qui ont du mal à arriver et qu'on attend.
32:18 Pendant ce temps-là, on a un stress parce qu'on ne sait pas
32:21 si on doit commencer les affichages, commencer à s'organiser
32:25 et sans être sûr d'avoir ce niveau.
32:29 - Je ne sais pas depuis combien de temps vous organisez des bals,
32:32 mais est-ce que vous avez vu justement une dégradation de la situation ?
32:34 Est-ce que c'est de plus en plus compliqué aujourd'hui
32:37 d'organiser des événements pareils ?
32:41 - Ah oui, complètement.
32:43 À l'époque, comme vous avez l'entendu,
32:48 on préservait un DJ, on montait un comptoir,
32:50 on avait quelques bénévoles qui nous donnaient un coup de main.
32:53 Là, aujourd'hui, c'est beaucoup plus compliqué que ça.
32:56 On est responsable des bagarres, si il y en a,
33:01 on est responsable de la sécurité routière s'il y a des accidents,
33:04 donc ce sont des choses qu'il faut anticiper.
33:05 Il faut prendre des professionnels de la sécurité,
33:09 donc ça a un coût.
33:12 Il faut anticiper aussi sur des agents de la sécurité routière
33:15 pour sensibiliser les gens à prendre le volant,
33:20 ou pas prendre le volant s'ils ont dû justement.
33:22 Nous, on nous demande même de prévoir sans giratoire
33:28 pour éviter que justement trop de voitures se croisent
33:30 entre ceux qui partent du bal et ceux qui arrivent.
33:33 Donc ça aussi, c'est une logistique assez compliquée.
33:35 Il y a un tas de choses qui…
33:38 Les poubelles, par exemple, le tri sélectif aussi,
33:40 c'est assez contraignant.
33:42 Il faut réserver des containers, il faut être sûr de les avoir.
33:47 C'est toujours une dizaine de coups de fil, une dizaine de mails.
33:50 Donc ça prend plus de temps, ça coûte aussi plus d'argent.
33:53 Et en fin de compte, c'est beaucoup, beaucoup de travail,
33:57 même physiquement, pour peut-être moins de bénéfices qu'avant
34:02 parce qu'il y a aussi un problème, je dirais, de budget,
34:06 il y a moins de dépenses.
34:08 Donc voilà, c'est plus compliqué.
34:10 Je comprends qu'aujourd'hui, il y a des gens qui se découragent
34:12 et qui aient moins de temps.
34:13 Justement, j'allais vous demander, est-ce que toutes ces contraintes
34:16 font que certains organisateurs se découragent ?
34:18 Pourtant, on le dit, la tradition des balles des villages,
34:20 elle reste bien ancrée.
34:23 Il y a un attachement populaire à ces événements.
34:25 Mais est-ce qu'il y a maintenant des organisateurs qui disent
34:27 "bah non, c'est trop compliqué, alors je n'organiserai rien cette année" ?
34:31 Ah oui, beaucoup.
34:32 Nous, dans notre commune, on est le dernier village à en faire encore.
34:36 Donc les autres se sont découragés
34:39 parce que soit trop de coûts, trop importants financiers
34:42 justement pour pouvoir mettre en place tout ça,
34:46 soit peu de monde, peu de bénévoles.
34:48 En tout cas, moi, ce n'était pas mon cas parce que j'avais une super équipe
34:52 et il arrive dans certains villages qu'on ait beaucoup de gens
34:55 qui sont d'accord et puis finalement, les gens-mêmes, ils sont absents.
34:59 Donc…
35:02 Excusez-moi, je savais qu'on a été coupé.
35:04 On a perdu votre image, mais on va peut-être la récupérer.
35:08 Voilà.
35:09 Donc oui, effectivement, il y a des gens qui se découragent.
35:12 Bon, nous, on est jeunes, mais il y a des associations
35:15 qui sont gérées par des gens un peu plus âgés
35:17 qui ont peut-être moins d'envie, moins de temps.
35:21 Et aujourd'hui, ça se perd.
35:23 Par contre, il faudrait essayer de simplifier tout ça
35:27 de façon à ce qu'on puisse garder ces traditions.
35:30 En tout cas, merci d'avoir témoigné.
35:31 Pourvu que votre message soit entendu
35:33 et que cette tradition des balles populaires continue d'exister dans nos villages,
35:38 Laurence Bonneux, c'est quelque chose auquel les Français sont attachés.
35:41 Alors là, on prend l'exemple de la Corse, où c'est évidemment très important,
35:44 célèbre les Saints Patrons, mais dans l'ensemble de la France,
35:46 on a des balles populaires et les Français y sont attachés.
35:48 Ce serait dommage que ça disparaisse à cause de contraintes,
35:51 de normes, d'obligations administratives.
35:53 Ah ben bien sûr.
35:53 Moi, j'ai grandi en Ardèche, donc quand j'étais plus jeune.
35:57 En plus, il y avait beaucoup moins de distractions qu'aujourd'hui aussi.
36:00 Mais c'était quelque chose, c'était effectivement un lieu de rencontre.
36:03 C'était important, c'était une distraction.
36:05 Il y avait le bal du 14 juillet, le bal des pompiers.
36:10 Mais au-delà de ça, moi, je suis choqué, enfin je suis frappé,
36:12 parce que, dit le monsieur, pour paraphraser la phrase,
36:15 il y a des normes partout.
36:16 La phrase est là, il faut arrêter d'emmerder les Français.
36:19 Parce que, et puis, quand j'entends "alors on va être responsable s'il y a des bagarres",
36:23 "on va être responsable des gens s'ils ont bu",
36:27 mais pardon, mais ça c'est le rôle de la police, normalement.
36:30 Il y a un moment, il faut quand même arrêter de faire supporter
36:33 de plus en plus aux citoyens le désengagement de l'État
36:36 sur ses fonctions régaliennes, enfin les plus élémentaires.
36:40 Alors, bon, effectivement, on a de moins en moins de...
36:42 Pardon, on a pas assez de policiers, surtout en été,
36:47 mais enfin, ça va pas, vous voyez.
36:49 On fait... Voilà, maintenant, c'est des organisateurs
36:52 qui doivent prendre en charge la sécurité.
36:55 Ils parlent d'organiser des ronds-points, mais on croit rêver.
36:58 - Amaury Brelet, est-ce que c'est aux organisateurs qu'il faut...
37:00 Surtout sur les organisateurs, sur qui il faut faire peser toutes ces normes, ces contraintes ?
37:04 - Bah non, mais à nouveau, c'est le cancer de la bureaucratie française à l'œuvre,
37:09 qui n'épargne rien ni personne.
37:12 Et c'est d'autant plus dommageable que ces traditions sont encore vivaces
37:15 et qu'elles sont une importance...
37:17 Elles sont très importantes dans ces territoires souvent reculés,
37:20 souvent en effet abandonnés par les autorités.
37:24 Et les Corses, de ce point de vue, sont un...
37:26 Je l'ai dit, ils ont bien des défauts, mais ils sont un modèle du genre.
37:30 En ce qui est de la préservation des traditions locales, ils sont un exemple.
37:32 - Oui, parce que les balles populaires, ce sont finalement encore
37:35 parmi les rares événements qui nous restent,
37:37 où les gens se rassemblent, discutent ensemble,
37:39 dans des endroits, évidemment, reculés parfois, dans les territoires.
37:42 Mais il faut que ça perdure, Vincent Roy.
37:44 - Mais c'est évident, il faut que ça perdure, il faut que la tradition vive.
37:48 Et puis, ne nous ennuyons pas qu'on organise les balles dans les villages corses
37:53 et dans les villages français, corses évidemment, sur tout le territoire,
37:57 comme on veut, puisque on interdit des manifestations
38:01 dans lesquelles des députés vont, je ne vois pas pourquoi,
38:04 on s'interdirait, sous prétexte qu'on n'a pas d'autorisation,
38:06 d'organiser un balle sympa, même si les autorités ne sont pas d'accord.
38:11 - Après, il y a des questions de sécurité qui sont légitimes,
38:13 on ne va pas évidemment tout balayer du revers de la main.
38:15 - Il y a des questions de sécurité aussi pour les manifestations dont je parle.
38:16 - Évidemment, mais là, si on reste sur les balles populaires,
38:18 on peut comprendre aussi qu'il y a des contraintes de sécurité à faire respecter.
38:21 - Bien entendu, mais ces contraintes de sécurité,
38:25 on nous les invente aujourd'hui de manière drastique,
38:28 elles existaient il y a 50 ans, or tous les balles existaient il y a 50 ans.
38:32 Pourquoi aujourd'hui, il ne serait plus difficile d'organiser un balle qu'hier ?
38:36 Parce qu'on est plus précautionneux ? Non, c'est au contraire.
38:38 Aujourd'hui, on a le maximum d'infractions.
38:42 Non, organisons les balles, lâchons la bride lorsqu'il s'agit justement
38:47 du vivre ensemble, de faire nation, de la tradition, allons-y à fond.
38:53 - Les autorités n'ont pas de mal à mobiliser les forces qu'il faut
38:56 et les moyens nécessaires pour organiser ou encadrer, par exemple, des rêves parties,
39:00 dont personne ne veut, qui sont des lignes...
39:02 - Parfois illégales d'ailleurs.
39:03 - Parfois illégales, qui sont des lignes de trafic de droits, tout le monde le sait.
39:06 Donc, il y a quand même un peu de mesures surprenantes.
39:08 - En utilisant des champs d'ailleurs, souvent,
39:11 des territoires pour organiser ces rêves parties,
39:13 qui ne leur appartiennent pas au mépris du droit de propriété.
39:15 Alors là, on va ennuyer des gens qui veulent faire de manière sympathique
39:18 des balles populaires, qui amènent d'ailleurs une cohésion dans la population,
39:23 au lieu de rencontre, et donc, écoutez, on marche sur la tête.
39:26 - On peut faire un peu confiance en plus au bon sens des organisateurs.
39:28 Enfin, ils veulent que ça se passe bien.
39:32 Bon, les rêves parties, c'est autre chose, ils n'ont pas vraiment le choix,
39:34 puisque c'est imposé, c'est-à-dire qu'ils ne demandent pas l'autorisation à la rêve partie.
39:38 - Parfois, il y a l'autorisation.
39:40 Mais on est là sur un autre sujet.
39:42 En tout cas, on espère évidemment que ces balles populaires vont perdurer.
39:46 Alors, je vous propose de passer, on parlait de la Corse,
39:48 maintenant, on va aller en Picardie, à Saint-Quentin, dans l'Aisne,
39:51 plus précisément, parce que c'est ici, là-bas, que le patron d'une entreprise
39:56 offre, figurez-vous, une prime de 10 000 euros pour celui qui pourra retrouver ses voleurs.
40:00 Des tôles fabriquées sur mesure lui ont été dérobées et bloquent l'avancée de son chantier.
40:05 Il se retrouve donc au chômage technique.
40:09 Alors, le préjudice initial représente 2 000 euros,
40:11 mais chaque jour qui passe sans retrouver les tôles dérobées,
40:14 eh bien, c'est un jour de manque à gagner pour ce chef d'entreprise.
40:18 Écoutez Thomas Templier, c'est le patron de Techman.
40:20 Il s'exprimait sur notre antenne tout à l'heure.
40:23 - Ils ont laissé très peu de traces.
40:24 Donc, la police va avoir du mal à faire son travail.
40:27 Donc, je me suis dit, on va leur gâcher un peu la vie, on va leur compliquer les choses.
40:30 Donc, j'ai décidé de mettre une prime à la personne qui nous aiderait à retrouver ces malfaiteurs.
40:36 - Oui, l'idée, c'est de donner 2 000 euros.
40:37 Alors, c'est bien plus grand que le préjudice direct du vol.
40:44 2 000 euros, c'est la marchandise qui nous a été volée.
40:47 Le préjudice indirect est bien plus grand,
40:50 parce que nous, on ne peut plus terminer notre chantier à temps,
40:52 on va prendre trois mois de retard.
40:54 Donc, moi, je trouve ça intolérable.
40:55 Donc, je voulais marquer le coup et mettre une prime qui est bien plus grande que le préjudice subi.
40:59 Ils ont peut-être pensé que c'était un geste tout simple, banal,
41:02 qu'il allait passer inaperçu.
41:04 Non, je ne veux pas que ça passe inaperçu.
41:05 Pour publier la prime, j'ai appelé le journal local, le courrier Picard,
41:09 qui m'a contacté tout de suite et qui m'a fait un article immédiatement.
41:13 Et dès le lendemain de l'apparition de l'article, j'étais assailli coup de fil.
41:17 Assailli entre 10 et 15 appels par jour.
41:20 Et donc, c'est tous les jours depuis l'apparition de l'article.
41:23 Et donc, j'ai des gens qui appellent pour dénoncer leurs voisins,
41:29 qui pensent qu'ils trafiquent quelque chose dans leur jardin.
41:31 Ils ont vu des panneaux de bardage.
41:34 Des gens qui dénoncent les gens du voyage,
41:35 des gens qui dénoncent un peu tout le monde.
41:39 Et là-dedans, il y a quelques pistes assez sérieuses,
41:41 mais il y a beaucoup de déchets quand même.
41:42 Voilà, donc il faut faire le tri, évidemment, dans les personnes qui appellent.
41:46 Thomas Templier, le patron de Techman, reste qu'il dit
41:49 qu'il y a du sérieux aussi dans les gens qui l'appellent.
41:52 Est-ce que ça veut dire que cette prime pourrait peut-être être une solution
41:56 pour justement pallier le fait que les policiers, on le sait,
41:59 sont surmenés, qu'ils n'ont pas forcément le temps de se pencher sur chaque affaire ?
42:03 Même si d'ailleurs, on précise que Thomas Templier dit
42:05 qu'il a toute confiance dans la police, qu'il a déposé plainte
42:08 et que c'est en complément qu'il a fait cette annonce.
42:10 10 000 euros donc à celui qui pourra aller les retrouver, les voleurs.
42:13 - Oui, c'est probablement une initiative complémentaire
42:18 de ce que peut faire la police pour essayer de retrouver les voleurs.
42:22 Il y a une autre initiative assez proche qui avait eu lieu il y a quelques semaines à Nice,
42:26 où un commerçant avait affiché la photo des suspects.
42:31 On rappelle que c'est une pratique illégale qui avait provoqué la polémique dans la ville.
42:35 Malgré tout, on voit des initiatives fleurir.
42:37 Alors là, une prime, vous l'avez dit, des photos affichées.
42:41 Est-ce que c'est pour pallier justement un manque ?
42:44 Est-ce que ces personnes-là se retrouvent tellement démunies
42:46 qu'elles n'ont pas d'autre choix que d'appeler à l'aide leurs concitoyens, Laurence Benoît ?
42:51 - Il semblerait, le monsieur en plus, il a l'air quand même assez en colère au-delà de ça.
42:55 - Il veut aussi marquer le coup, c'est ce qu'il dit.
42:57 - Il veut marquer le coup, il ne veut pas que ça passe inaperçu.
43:00 Alors effectivement, on le comprend, mais en même temps, c'est vrai que c'est un peu désespérant,
43:04 parce que c'est pareil, ça montre quand même une certaine défiance
43:07 par rapport à l'efficacité, quand on est dans son bon droit,
43:13 d'obtenir réparation dans ce pays.
43:15 Alors on sait que ce n'est pas facile, il n'y a pas de perfection dans ce monde,
43:20 et certainement pas dans la justice et dans aucun pays.
43:22 Mais enfin quand même, là, il a été vite, et ça a été rapide cette initiative.
43:29 - On peut quand même noter que oui, il y a peut-être derrière ça,
43:33 une certaine défiance, un certain manque de confiance,
43:36 d'ailleurs non pas en la bonne volonté des enquêteurs, comme il le disait.
43:39 - C'est sur le délai, on sait que ça va peut-être prendre du temps,
43:41 l'enquête va prendre du temps, et lui pendant ce temps-là,
43:43 il est coincé, bloqué, son chantier est coincé.
43:45 - Oui, enfin, il y a des assurances aussi, oui, enfin...
43:48 - En fait, ce sont des taux de surmesure qui le bloquent.
43:51 - Au-delà de ça, il veut marquer le coup, je pense que voilà, il n'accepte pas le vol,
43:56 il ne veut pas que ce soit quelque chose d'anodin,
43:58 c'est une façon de dire "attention, ne croyez pas que ça va se passer comme ça".
44:01 Donc, une certaine exaspération finalement, aussi du justiciable,
44:07 justement face à, in fine, à une forme de...
44:12 j'allais dire d'inefficacité, mais je suis en train de chercher le mot,
44:16 mais enfin, d'impuissance face à toute une forme de délinquance,
44:21 y compris des larcins, qui peuvent avoir des conséquences.
44:23 - Il est exaspéré, visiblement, il est exaspéré, il n'en peut plus,
44:27 il veut régler le problème, il ne veut pas que ça dure des mois,
44:30 et donc il utilise une méthode qui vaut ce qu'elle vaut,
44:33 mais qui peut-être pourra lui apporter rapidement une solution, il en a marre.
44:39 Et on peut le comprendre, il y a là-dessous une exaspération, une colère,
44:43 mais vous savez, chez les gens qui travaillent de manière à peu près honnête,
44:47 il n'est pas normal que lorsqu'ils se trouvent empêchés de travailler honnêtement,
44:51 ça les mette en colère par des petits voyous qui vont mettre à mal leur emploi, c'est normal.
45:00 - Mais à l'inverse, si je me fais l'avocat du diable,
45:01 est-ce qu'on n'est pas là dans l'apologie de la culture de la délation ?
45:04 D'ailleurs, il le dit, il y a des personnes qui appellent pour dénoncer leurs voisins,
45:07 dénoncer des gens du voyage qui n'ont a priori rien à voir avec cette affaire.
45:10 - De toute façon, vous savez, la délation, c'est quand même une gymnastique française assez éprouvée.
45:14 Donc il y en a eu au moment du Covid.
45:17 Non, mais écoutez, là, je pense que véritablement, il y a une colère,
45:22 il y a quelqu'un qui... voilà.
45:25 - Est-ce que ça n'a pas donné trop de pouvoir, peut-être, quand même, aux citoyens ?
45:27 Parce qu'évidemment, normalement, c'est à la police de régler.
45:29 Alors évidemment, on comprend encore une fois, sur ce cas spécifique,
45:32 il y a urgence de retrouver les malfrats et surtout ce qu'ils ont dérobé.
45:37 Mais on a l'exemple souvent des États-Unis avec les chasseurs de primes.
45:40 Alors c'est vraiment beaucoup plus répandu.
45:42 Là, on n'en est pas là.
45:43 Et heureusement, sans doute, mais malgré tout, est-ce que ça ne donne pas...
45:46 - Voilà, ça ne nous encourage pas sur une voie qui peut être glissante.
45:50 - Vous savez ce qui est malheureux aussi ?
45:52 C'est que, en faisant un coup d'éclat comme ça, en en faisant parler,
45:56 en fait, il y a plus de chance qu'il y ait de l'efficacité.
45:58 - Vous pensez que c'est la médiatisation surtout qui est...
46:00 - Aussi, le coup d'éclat, le bruit.
46:02 Franchement, plus on se tient tranquille, plus on est dans ce pays,
46:07 et moins on obtient.
46:07 Vous parliez des raves tout à l'heure par rapport versus le bal autorisé.
46:12 Voilà. Pourquoi aussi, dans ces cas-là, on nous dit qu'il y a des raves autorisées ?
46:15 Mais pourquoi ? Ça va être aussi pour éviter,
46:17 parce que c'est une façon de réglementer, quelque chose qui...
46:20 Sinon, on va de toute façon pousser.
46:22 Alors que ces gens qui demandent leur autorisation,
46:24 gentiment et tout ça, et qui vont l'attendre, voilà.
46:27 Eux, ils sont en kikiné, parce qu'ils vont être bien sages,
46:29 les autorisations, ils vont les payer.
46:30 - Ils vont respecter la loi.
46:31 - Ils vont respecter. Et là, c'est la même chose.
46:33 - Et là, c'est... Oui, effectivement.
46:34 - Vous vous faites voler, enfin, quoi que ce soit.
46:37 Honnêtement, il y a très peu de chance qu'on mette les petits plats dans les grands
46:41 pour le récupérer.
46:43 - Il faut admettre que la police, dans l'état actuel,
46:45 a d'autres chasses à côté que deux tôles,
46:47 combien même elles seraient sur mesure.
46:50 Donc, il a très bien compris le système, ce monsieur.
46:52 Il s'est dit "mais non, on ne va pas s'occuper de moi".
46:54 Écoutez, vous vivez tous les jours, sans doute, dans une maison, un appartement,
47:00 allez téléphoner aux flics, parce qu'à côté de chez vous,
47:03 vous ne pouvez pas dormir, parce qu'il y a des jeunes qui font une fête énorme,
47:06 ils ne se déplaceront jamais.
47:06 - C'est quand même un problème que ce soit peut-être aux citoyens
47:08 de prendre le relais de...
47:09 - Ah, mais après, le citoyen, aujourd'hui, il a compris
47:12 qu'il fallait qu'il prenne les choses en main.
47:14 Avec, vous avez raison de le signaler, les défauts et les qualités que ça a,
47:17 c'est évident.
47:18 - Écoutez, en tout cas, c'est comme ça qu'on achève cette émission.
47:21 Merci à tous les trois de m'avoir accompagné.
47:24 Vincent Roy, journaliste écrivain, Laurence Bonneux,
47:25 rédactrice en chef adjointe de France Soir,
47:27 et Amaury Brelet, journaliste à Valeurs Actuelles.
47:29 C'était un plaisir de partager cette émission avec vous.
47:32 Merci à tous de nous avoir suivis.
47:34 On se retrouve à 17h pour Punchline.
47:36 Et d'ici là, l'info continue sur CNews.
47:39 A tous.
47:39 A tout à l'heure.
47:40 ♪ ♪ ♪