Pour le député RN du Nord et ancien policier, Michel Taverne, la sécurité connaît une crise en France : «La sécurité connaît une crise dans notre pays».
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00:00 Bien évidemment, vous savez, c'est un malaise, un malaise profond qui dure déjà depuis plusieurs années.
00:04 Donc, vous avez encore des témoignages de policiers à bout, Michael Taverne ?
00:07 Oh, mais bien sûr, mais tous les jours, tous les jours.
00:10 Ils sont au bord du suicide, disons-le.
00:12 Alors, je ne sais pas s'ils sont au bord du suicide.
00:14 Je sais qu'ils sont à bout, en tout cas.
00:16 Ils sont à bout. Ils en ont ras le bol d'être systématiquement présumés coupables,
00:21 d'avoir une classe politique qui les insulte du matin au soir,
00:24 qui les traite de factieux, qui dit que la police tue.
00:27 Ça, par contre, effectivement, c'est insupportable pour eux.
00:30 Mais je reviens une nouvelle fois sur le rapport de la Cour des comptes,
00:34 qui a quand même indiqué qu'il y avait plus de 10 000 démissions chez les policiers
00:38 et 15 000 chez les gendarmes.
00:39 Donc, c'est révélateur véritablement d'un malaise.
00:42 On manque de policiers municipaux.
00:44 On manque d'agents de sécurité privée.
00:45 Donc, aujourd'hui, la sécurité, malheureusement, connaît une crise dans notre pays.
00:50 Vous savez, comme vous l'avez dit, Gauthier, il y a une enquête concernant le suicide de ce policier.
00:55 On verra dans quel contexte ça se situe.
00:57 Il faut être mesuré.
00:58 Mais je comprends bien évidemment les propos de Marc.
01:02 Mais moi, je ne mets pas toute la hiérarchie dans le même panier.
01:05 Je pense qu'effectivement, il y a une certaine hiérarchie qui se dit
01:07 "vivons heureux, vivons cachés, mettons ça au placard pour pas qu'on ait de problèmes".
01:11 Et justement, c'est ça vraiment le problème dans l'institution,
01:14 c'est qu'un policier qui ne va mal, on ne le détecte pas.
01:18 Et pendant la lock-me, nous avions déposé plusieurs amendements,
01:21 parce qu'effectivement, quand on parle au ministre de l'Intérieur
01:24 et quand il a face à lui des policiers de terrain, ça lui pose véritablement un problème,
01:27 parce qu'on est un peu plus connecté à la réalité.
01:30 Nous, on avait proposé que...
01:32 Vous savez, il y a, comme je le disais tout à l'heure, le SSPO,
01:35 le Service de Soutien Psychologique Opérationnel.
01:37 Des policiers qui saisissent n'ont pas forcément confiance,
01:40 parce qu'il est directement rattaché à la direction de la police nationale.
01:45 Et nous avions proposé à ce que des policiers puissent aller consulter de leur propre initiative
01:51 des psychologues, pris en charge bien évidemment par l'administration.
01:55 Et ça a été refusé à l'Assemblée nationale.
01:59 Donc je pense que ça aurait pu être une mesure intéressante.
02:02 Il faut approfondir, mais surtout il faut que les policiers puissent parler.
02:06 Mais quand on n'a pas confiance dans la hiérarchie, c'est compliqué.
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